Sur le seuil de l'histoire des Hébreux nous trouvons la vie pastorale et nomade, qu'on peut considérer comme le premier pas de la civilisation. Les patriarches étaient de riches nomades ; dans la simplicité de leurs mœurs, dans leur hospitalité, nous trouvons le type que les Bédouins arabes ont conservé jusqu'à ce jour. Les enfants d'Israël continuèrent le même genre de vie en Égypte et dans le désert, jusqu'à leur entrée en Palestine. Même après avoir pris possession de ce pays, les Hébreux se consacrèrent en partie à la vie pastorale, et l'entretien des troupeaux était, de même que l'agriculture, une des principales branches de leur industrie. Ce furent surtout les tribus établies à l'est du Jourdain qui entretenaient de grands et nombreux troupeaux ; leurs pasteurs parcouraient en nomades les vastes pâturages qui s'étendaient jusqu'à l'Euphrate. Mais en deçà du Jourdain il y avait aussi de riches pasteurs, dont les troupeaux couvraient les plaines, surtout celle de Saron, et les vastes contrées incultes du midi de la Judée, appelées déserts, mais qui sont propres au pâturage, et qui fournissent toujours assez de nourriture pour le menu bétail et le chameau. Le mot hébreu MIDBAR, que les versions rendent toujours par désert, et qui en effet a souvent ce sens, vient d'une racine araméenne (DBAR) qui veut dire conduire, et désignait primitivement un lieu ouvert ou les nomades menaient paître leurs troupeaux. Ces pâturages, appelés aussi HOUÇÔTH (exteriora, Job, 5, 10), n'étaient ordinairement la propriété de personne, et les bergers les parcouraient en tout sens pendant la belle saison. Les nomades, qui restaient toujours dans les campagnes, cherchaient en hiver les plaines les moins élevées qui n'étaient pas privées de toute végétation. Dans la Palestine civilisée, les troupeaux rentraient ordinairement dans les étables, au mois de novembre, et y restaient jusque vers la Pâque. Tel est du moins l'usage que nous trouvons établi à une époque plus récente, et qui remonte sans doute aux temps anciens[1]. Dans les pâturages, les troupeaux, qui restaient toujours en plein air, étaient parqués la nuit dans un enclos, appelé MICHLA ou GUEDÉRA auprès duquel les bergers avaient leurs tentes. Çà et là s'élevaient des tours, du haut desquelles on pouvait observer de loin l'approche de hordes ennemies, afin de se retirer à temps[2]. — On pense bien que l'eau était une chose très-précieuse pour les pasteurs. Les eaux coulantes qui se trouvaient dans les lieux de pâturage, étaient, comme ces lieux mêmes, un bien public ; les puits et les citernes étaient la propriété de ceux qui les avaient découverts ou creusés, et qui, vu l'importance de cette propriété[3], devenaient par là les martres du terrain, ce qui souvent donnait lieu à des querelles entre les différents pasteurs qui se disputaient l'eau ou comblaient les puits les uns des autres (Genèse, 21, 25 ; 26, 15-22). Déjà du temps des patriarches, on mentionne les abreuvoirs (ib, 30, 39), dans lesquels on versait l'eau tirée des puits et des citernes, au moyen de seaux. Près des villes et des villages il y avait des puits et des abreuvoirs publics, qui étaient, à certaines heures de la journée, un lieu de rendez-vous pour les pasteurs ; là se rencontraient dans les temps anciens les fils et les filles des familles les plus distinguées, car la garde des troupeaux était une des occupations les plus honorables. Chacun se rappelle l'exemple de Rebecca ; de Rachel, de David. Les grands propriétaires qui s'occupaient particulièrement de l'éducation des bestiaux et qui envoyaient leurs troupeaux dans les pâturages, avaient un nombreux personnel de pasteurs, sous les ordres d'un intendant appelé chef de troupeau (ib. 47, 6)[4], qui était responsable de tout accident qu'on pouvait attribuer à sa négligence, et qui comptait à chaque pasteur les animaux confiés à sa garde. Chez les rois, les intendants des troupeaux figuraient parmi les grands fonctionnaires qui portaient le titre de chefs du domaine. L'accoutrement des pasteurs se composait d'un large manteau enveloppant tout le corps (Jérémie, 43, 12), d une sacoche et d'une houlette ; quelquefois ils étaient armés d'une fronde (I Sam. 17, 90), pour se défendre contre les bêtes féroces, avec lesquelles ils avaient souvent à lutter (ib. v. 34)[5]. Dans ce même but, ils étaient toujours accompagnés de chiens (Job, 30, 1). Les fonctions des pasteurs étaient. très-pénibles ; ils pouvaient rarement se livrer au repos, et veillant toujours sur le troupeau qui leur était confié, ils étaient exposés, pendant toute la saison, à la chaleur du jour et au froid de la nuit (Genèse, 31, 40). Ils devaient soigner les animaux malades, porter les petits dans leurs bras (Isaïe, 40, 11) et rechercher avec soin ceux qui s'étaient perdus. La solde des pasteurs mercenaires consistait quelquefois en une partie des productions du troupeau ; du moins, a l'époque patriarcale, nous trouvons un exemple d'une pareille convention entre Jacob et Laban (Genèse, 30, 32). Les bergers des Hébreux, comme Ceux des Grecs, charmaient quelquefois leurs loisirs par la musique ; ce fut du temps de Saut que David, alors simple berger des troupeaux de son père, se fit remarquer par son talent musical (I Sam. 16, 18). Nous avons déjà parlé des animaux domestiques de la Palestine. Les troupeaux des Hébreux se composaient principalement de menu bétail (brebis, chèvres) ; le pays montagneux et les déserts convenaient parfaitement à ce genre de troupeaux. L'espèce bovine se cultivait principalement dans la plaine de Saron et dans le pays de Basan, où il y avait des pâturages gras et nourrissants ; on se servait aussi, pour la nourriture des bœufs, d'un fourrage mélangé, appelé BELIL (la farrago des Romains) et dans lequel on mettait du sel ou des plantes salsugineuses[6]. — Ces troupeaux donnaient un revenu très-considérable et devenaient pour le grand propriétaire une mine féconde de richesses. Michaélis présume que c'est à cause des immenses avantages que l'éducation des bestiaux pouvait offrir à quelques individus, que Moïse, jaloux de maintenir l'égalité parmi les citoyens, favorisa peu cette branche d'industrie et fonda sa constitution sur l'agriculture. Le même auteur fait remarquer à cette occasion que les plus riches Hébreux dont il soit question dans la Bible, tels que Nabi et les trois propriétaires qui se chargèrent de l'entretien des troupes de David, lors de la révolte d'Absalom, étaient de riches pasteurs[7]. Un des principaux avantages de cette industrie consistait dans la laine des brebis qu'on employait aux vêtements[8] ; les brebis restant presque toujours en plein air, la laine devenait très-fine et très-blanche. — La tonte des brebis était une fête champêtre, qui se célébrait par de grandes réjouissances[9]. Aux troupeaux de bœufs et de menu bétail les pasteurs joignaient les chameaux et les ânes, qui servaient de bêtes de somme et de montures ; l'âne était aussi employé à l'agriculture. Nous ajouterons ici quelques mots sur la chasse, qui formait, dans l'origine, une des occupations essentielles des nomades, ainsi que des pasteurs de la Palestine (Genèse 27, 3). Il résulte de plusieurs passages de la Bible, et notamment du Pentateuque, que la Palestine était riche en gibier ; les Hébreux pouvaient librement se livrer aux plaisirs de la chasse (Lévit. 17, 13), et la loi n'y portait aucune restriction, si ce n'est en prescrivant implicitement de ménager le gibier pendant l'année sabbatique, où le produit naturel des champs devait aussi servir de nourriture aux animaux sauvages. Selon l'opinion de Michaélis, ces lois sur l'année sabbatique avaient pour but, entre autres choses, la conservation et le renouvellement du gibier[10]. — Les chasseurs se servaient de différentes armes de guerre, notamment de l'arc (Genèse, l. c.) ; on employait aussi plusieurs espèces de filets et de pièges, pour prendre les oiseaux, et, même de grands animaux, tels que les gazelles (Isaïe, 51, 20), et quelquefois aussi des bêtes féroces. On prenait ces dernières, et principalement les lions, dans des fosses ou des trappes (Ézéch. 19, 4 et 8), telles qu'on en trouve encore en Orient ; elles sont couvertes de branchages, et au milieu il y a un poteau élevé, auquel on attache une brebis vivante dont les cris attirent la bête féroce ; celle-ci accourant pour s'emparer de sa proie, s'enfonce avec le léger branchage et tombe dans la fosse[11]. Dans la Bible ces fosses sont souvent l'image des embûches et des dangers. Les Arabes nomades se livraient de tout temps au brigandage, et encore maintenant ils pillent souvent les étrangers qui traversent leur pays. Les mœurs des Hébreux réprouvaient le brigandage, à tel point qu'il n'est pas même prévu dans leurs lois ; nous n'en trouvons dans leurs livres historiques que quelques rares exemples, à l'époque anarchique des juges (Juges, 11, 3). Agriculture. De tout temps l'agriculture fut en grand honneur chez les Hébreux. Les patriarches nomades l'avaient déjà exercée avec succès (Gen. 26, 12), mais elle n'avait été pour eux qu'une chose secondaire ; Moïse, comme on l'a vu, en fit la base de sa constitution politique. Elle devint depuis la conquête du pays de Canaan la principale industrie des Hébreux, jusqu'à ce que les rois introduisirent le commerce et le luxe ; l'entretien des troupeaux n'était plus qu'une industrie de second ordre et un accessoire de la culture du sol. Nous avons déjà parlé de la fertilité de la Palestine ancienne et des moyens qu'on employait pour utiliser même les hauteurs parsemées de rochers. Les pluies et la rosée suffisaient pour fertiliser un sol cultivé avec soin, et les terrains moins fertiles qui avaient besoin d'un arrosement plus abondant étaient souvent coupés par des canaux, dans lesquels on conduisait l'eau des torrents voisins. Les canaux ou ruisseaux, appelés PÉLAGHÎM (divisions, eaux divisées), figurent souvent dans les images des poètes hébreux[12]. Pour l'engrais des champs on se servait du fumier[13], mais plus souvent peut-être de la paille et du chaume qu'on brûlait dans les champs[14]. Les instruments aratoires des Hébreux étaient probablement d'une grande simplicité, s'il faut en juger par ceux qu'on voit encore maintenant chez les peuples orientaux[15]. Outre la bêche, qui était d'un fréquent usage (Deut. 23, 14), on avait, dès les temps les plus anciens, une espèce de charrue traînée par des bœufs ou des ânes (ib. 22, 10) ; le soc était en fer (I Sam. 13, 20), et tout l'instrument, qui n'avait pas de roues, devait ressembler, pour la forme, à la charrue des Indiens ou des Arabes. Des bœufs, des vaches et des ânes servaient au labourage[16] ; mais il était défendu d'atteler ensemble deux espèces différentes. Les animaux mis au joug étaient stimulés par l'aiguillon du laboureur ; c'était un bâton armé d'une pointe de fer, appelée DORBAN (I Sam. 13, 21), et qui avait probablement à l'autre bout une espèce de hoyau, servant à enlever la terre qui s'attachait au soc de la charrue[17]. L'espace de terre que deux bœufs pouvaient labourer dans un jour s'appelait CÉMED (couple), et cet espace servait d'unité dans le mesurage des champs, comme le jugum ou jugerum des Romains et notre arpent (I Sam. 14, 14 ; Is. 5,10). — Sur les sillons, qui étaient peu profonds[18], on passait la herse avant d'y jeter la semence (Is. 28, 25), ce qu'on répétait après l'ensemencement[19]. On trouve plusieurs fois dans là : Bible le verbe herser[20], mais on n'y rencontre pas le nom de la herse et nous en ignorons la forme. Il résulte, avec évidence d'un passage de Job (39, 10), que la herse était traînée par des animaux, qui suivaient le laboureur ; c'était peut-être une simple planche chargée de pierres, comme cela se pratique encore maintenant en Égypte. Nous avons fait connaître précédemment les différentes céréales, légumineuses et autres plantes cultivées par les Hébreux, ainsi que les époques des semailles et des récoltes. Les laboureurs hébreux ne se contentaient pas d'ensemencer les champs ; différentes céréales, et notamment le froment et l'orge, étaient aussi plantées et disposées par rangées comme des arbrisseaux, ce qui quelquefois se pratique encore maintenant en Orient et explique en partie les récoltes extrêmement abondantes qu'on faisait autrefois en Palestine[21]. — La loi défendait de mêler ensemble des semences et des plantes hétérogènes. La moisson, qui commençait par l'orge, s'ouvrait légalement le second jour de la fête de Pâques. L'usage de la faux était très-commun ; il en est déjà question dans les lois de Moïse (Deut. 16, 9 ; 23, 26). Les moissonneurs ramassaient les épis par brassées (Ps. 129, 7), les liaient en gerbes et en formaient des tas (Ruth, 3, 7), qu'on chargeait ensuite sur des chariots (Amos, 2, 13) pour les transporter à l'aire. La joie qu'on faisait éclater pendant la moisson était devenue proverbiale (Isaïe, 9, 2). Les pauvres aussi pouvaient partager cette joie ; la loi leur accordait dans les moissons une large part, qui était souvent augmentée par la bienfaisance[22]. L'aire (GOREN) était une place ronde et aplanie au milieu des champs ; elle n'était pas couverte (Juges, 6, 37), car on n'avait pas à craindre la pluie dans la saison des récoltes, et il était avantageux de laisser les blés exposés à l'air. — Le battage du blé se pratiquait de trois manières différentes : 1° On employait le bâton ou le fléau, surtout pour les petites quantités de blé (Ruth, 2, 17), ainsi que pour les légumineuses et les petits grains (Isaïe, 28, 27). 2° On faisait passer sur les tas de blé, disposés en cercle, des bœufs ou des chevaux qui foulaient les grains avec les pieds[23]. 3° On se servait d'une machine de bois chargée de pierres et qui était traînée par des bœufs. On voit encore maintenant en Orient deux machines employées à cet usage ; l'une forme une espèce de traîneau composé de plusieurs planches épaisses dont le dessous est armé de pierres aiguës ou de pointes de fer ; l'autre a au milieu trois ou quatre roues ou cylindres armés de la même manière, ou ayant des incisions comme une scie, et qui formait ainsi une espèce de chariot. L'une et l'autre sont indiquées sans doute dans ces paroles d'Isaïe (28, 27) : « La vesce n'est pas battue par le tranchant, et la roue du chariot ne passe pas surie cumin I.» — Après avoir ainsi battu le blé, on le tournait et le jetait en l'air avec une pelle pour en séparer la paille, et on le nettoyait avec le crible et le van (Is. 30, 24). — Le blé se conservait dans des souterrains (Jér. 41, 8), ou dans des granges et des greniers (Joël, 1, 17). La paille servait à la nourriture des bestiaux (Is. 11, 7), ou à la fabrication des briques (Exode, 5, 7). Culture de la vigne. La Palestine était riche en vignes, et sur tous les points du pays on faisait du vin. Les vignes étaient entourées de haies (Is. 5, 5) ou de murs de pierres (Prov. 24, 31), afin de les garantir des dégâts que pouvaient y faire les animaux (Jér. 12, 10 ; Ps. 80, 13). Elles étaient aussi garnies de cabanes et de tours (Is. 1, 8 ; 5, 2) occupées par des gardiens. Les Hébreux connaissaient les procédés généralement employés par les vignerons ; le terrain était soigneusement débarrassé des pierres, on remuait la terre autour Voyez le commentaire de Gesénius. — Saint Jérôme, dans son commentaire sur ce verset, parlant de la machine à cylindres, s'exprime ainsi : Quæ (rotæ) in serrarum scmiistudinem ferrew eircumaguntur et trahuntur super deraessas segetes. En hébreu elle portait le nom de Manu ; les Arabes l'appellent Morag, et en Espagne elle est connue sous le nom de trillo. Comparez Isaïe, 41, 15. des vignes et on les taillait avec la serpette (Is. 5, v. 2 et 6). Il paraîtrait résulter d'un passage de Pline[24] qu'en Syrie et dans toute l'Asie les ceps des vignes rampaient à terre ; mais il est certain qu'en Palestine les ceps étaient ordinairement debout ou échalassés et tellement élevés qu'on pouvait s'abriter sous leur ombre[25]. Les vendanges, qui commençaient dans le courant de septembre, devaient être terminées dans la première moitié d'octobre ; car c'est vers cette époque qu'a lieu la fête des Tabernacles, qui signalait la fin de toutes les récoltes. Le temps des vendanges était une époque de fête et de réjouissances publiques ; dans les vignes et dans les pressoirs on faisait retentir des chants et le cri joyeux de hédad ! hédad ![26] On recueillait les raisins dans des paniers (Jér. 6, 9) pour les transporter dans les pressoirs. Le mécanisme du pressurage était très-simple, et tel qu'on le voit encore maintenant dans différentes contrées de l'Orient. Une vaste cuve, probablement construite de pierres, recevait les grappes qui étaient foulées par des hommes ; elle avait au fond une ouverture fermée par un grillage et qui laissait coule, le vin dans un réservoir creusé dans la terre et maçonné, ou taillé dans la pierre (Is. 5, 2)[27]. Ces pressoirs se trouvaient ordinairement clans les vignes mêmes ou dans quelque autre endroit hors de la ville[28]. On buvait quelquefois le vin doux ou le moût (Hos. 4, 11), mais ordinairement on le mettait dans des outres (Job, 32, 19), ou dans des vases de terre (Jérém. 13, 12), afin de le faire fermenter. Pour l'améliorer on le vidait de temps en temps d'un vase dans un autre (ib. 48, 11). On se servait aussi d'une partie de la vendange pour faire du sirop[29] ou des raisins secs (I Sam. 25, 18). Culture des oliviers et jardinage. On a déjà vu que la culture des oliviers était très-répandue chez les anciens Hébreux et que l'huile d'olives était de tout temps un des principaux articles de commerce pour les habitants de la Palestine. Les olives étaient abattues avec des bâtons (Deut. 24, 20), avant d'être mûres ; on en pressait l'huile en les écrasant dans des mortiers (Exode, 27, 20), ou en les foulant dans des pressoirs (Micha, 6, 15). La culture des jardins renfermant des plantes potagères et odoriférantes, des fleurs, des arbres fruitiers, remonte chez les Hébreux à la plus haute antiquité. Dans l'un des plus anciens documents de la Genèse, le séjour des premiers hommes est présenté comme un jardin riche en toute espèce d'arbres fruitiers, et la Bible nous offre beaucoup de traces d'une horticulture avancée[30]. On fait souvent allusion à l'arrosement artificiel des jardins[31] ; on savait propager les arbres par le moyen des rejetons[32], et naturaliser des plantes étrangères[33]. Les jardins étaient cultivés tant pour l'utilité que pour l'agrément ; on se livrait au repos sous l'ombre des arbres (Cant. 2, 3), au milieu de la fraicheur que répandaient les fontaines, et du parfum qu'exhalaient les fleurs (ib., 4, 15 et 16). Beaucoup d'images de la poésie biblique font voir que les jardins étaient pour les anciens Hébreux un objet d'agrément et de luxe comme ils le sont dans l'Orient moderne. Une des branches de l'économie rurale des Hébreux était l'éducation des abeilles, dont nous avons déjà parlé. |
[1] Voyez Lightfoot, Horœ hebr.
et talm., p. 732 et suiv. — Comparez I Samuel, ch. 25, v. 15 et 16.
[2] Voyez II Chroniques,
26, 10. Près de Bethléhem nous trouvons un endroit appelé Migdal-éder (tour de troupeau). Genèse,
35, 21 ; Micha, 4, 8.
[3] Comparez Nombres, 20,
17 ; 21, 22.
[4] Comparez la Ire Épître
de saint Pierre, ch. 5, v. 4, ou l'on parle du princeps
pastorum. L'intendant des troupeaux de Saül est appelé le fort des
pasteurs (I Samuel, 21, 8).
[5] Comparer Isaïe, 21, 4 ;
Amos, 2, 12.
[6] Voyez Isaïe, 30, 24, et
le commentaire de Gesénius ; Job, 6, 6 ; 34, 6.
[7] Voyez Michaelis, Droit
mosaïque, t. I, § 11.
[8] Voyez Proverbes, 27, 26
; 31, 13 ; Job, 31, 20.
[9] Voyez Genèse, 38, 12 ; I
Samuel, 26, 2 et suiv. II Samuel, 13, 23 et suiv,
[10] Voyez Droit mosaïque,
t. III, § 170. Comparez aussi ce que nous avons dit sur les oiseaux.
[11] Voyez Bochart, Hierozoicon,
t. III, c. 4 ; Jahn, Archœologie, I, 1, p. 333.
[12] Voyez, par exemple, Isaïe,
ch. 110, v. 25 ; ch. 32, v. 2 ; Psaumes, 1, v. 3 ; Proverbes, ch.
21, v. 1.
[13] Comparez II Rois, 9, 37
; Psaumes, 83, 11 ; Jérémie, 9, 22 et passim.
[14] Voyez Isaïe, 5, 24 ; Joël,
2, 5 ; comparez Virgile, Géorgiques, I, v. 84 et suivants.
[15] Comparez Théophraste, de
Caus. plant., III, 25.
[16] Deutéronome, 22, 10 ; I Samuel,
6, 7 ; Isaïe, 30, 24 ; Hoséa, 10, 11 ; Amos, 6, 12 ; Job,
1, 14.
[17] Comparez Pline, Histoires
naturelles, XVII, ch. 49.
[18] Voyez Pline, Histoires
naturelles, XVII, ch. 47.
[19] Pline, Histoires naturelles,
XVII ch. 49.
[20] Isaïe, 28, 24 ; Hoséa,
10, 11 ; Job, 39, 10.
[21] Voyez le commentaire de
Gesénius sur Isaïe, ch. 28, v.25.
[22] Voyez le livre de Ruth,
ch. 2.
[23] Voyez Deutéronome, 25,
4 ; Isaïe, 28, 28 ; Hoséa, 10, 11 ; Micha, 4, 13.
[24] Histoires naturelles,
XVII, 35.
[25] Voyez Psaumes, 80, 11.
[26] Voyez Juges, 9, 27 ; Isaïe,
16, 10 ; Jérémie, 25, 30 ; 48, 33.
[27] La cuve supérieure est appelée
GATH
et quelquefois POURA.
Le réservoir inférieur portait le nom de YÉKEB, qui s'employait quelquefois
pour le pressoir en général (Job, 24, 11). Dans la Mischna,
traité Theroumoth (des oblations), ch. 8, § 9, la cuve et le réservoir
sont appelés le GATH
(pressoir) supérieur et inférieur.
[28] Isaïe, 6, 2 ; Zacharie,
14, 10 ; comparez Apocalypse, 14, 20.
[29] Ce sirop est quelquefois
désigné dans la Bible par le mot DEBASCH qui signifie miel, mais qui en
arabe (dibs) a le sens de sirop. Voyez Genèse,
43, 11, où il est question, sans doute, d'un objet plus précieux que le miel.
[30] Voyez, par exemple, Genèse,
2, 8 ; 13, 10 ; Nombres, 24, 8 ; Cantiques, 4, 18 ; Ecclésiaste,
2, 6 ; Job, 8, 16.
[31] Voyez Isaïe, 1, 30 ;
58, 11 ; Jérémie, 31, 12 ; Cantiques, 4, 15 ; Ecclésiaste,
2, 6.
[32] Voyez Ézéchiel, 17, 4
et 22 ; Job, 8, 16.
[33] Voyez Isaïe, 17, 10 ; Cantiques, 4, 6 et 14.