La révolution française devait changer la politique de
l’Europe ; elle devait terminer la lutte des rois entre eux, et commencer
celle des rois avec les peuples. Cette dernière eût été beaucoup plus tardive
si les souverains eux-mêmes ne l’eussent pas provoquée. Ils voulurent
réprimer la révolution, et ils l’étendirent ; car en l’attaquant ils devaient
la rendre conquérante. L’Europe était alors arrivée au terme du système
politique qui la régissait. L’existence des divers états, après avoir été
surtout intérieure sous le gouvernement féodal, était devenue beaucoup plus
extérieure sous le gouvernement monarchique. La première époque avait fini
presque en même temps pour les grandes nations de l’Europe. Alors les rois,
qui avaient été si longtemps en guerre avec leurs vassaux parce qu’ils
étaient en contact avec eux, se rencontrèrent les uns les autres aux limites
de leurs états, et se combattirent. Comme nulle domination ne put devenir
universelle, ni celle de Charles-Quint ni celle de Louis XIV, les faibles se
liguant toujours pour abaisser les plus forts, il s’établit, après diverses
vicissitudes de supériorité et d’alliances, une espèce d’équilibre européen.
Il n’est pas inutile de connaître ce qu’il était avant la révolution pour
bien apprécier les événements ultérieurs. L’Autriche, l’Angleterre et Affaibli depuis l’imprudente et malheureuse guerre de sept
ans, le cabinet de Versailles avait assisté au partage de Les princes de l’Europe, qui n’avaient eu jusque-là
d’autres ennemis qu’eux-mêmes, virent en elle un ennemi commun. Les anciens
rapports de guerre ou d’alliance, déjà méconnus pendant la guerre de sept
ans, cessèrent entièrement alors : Le comte d’Artois hâtait surtout les déterminations des
cabinets. L’empereur Léopold était en Italie ; le comte d’Artois se
transporta auprès de lui avec Calonne, qui lui servait de ministre, et le
comte Alphonse de Durfort qui avait été son intermédiaire avec la cour des
Tuileries et lui avait rapporté l’autorisation du roi de traiter avec
Léopold. La conférence eut lieu à Mantoue, et le comte de Durfort vint
remettre à Louis XVI, au nom de l’empereur, une déclaration secrète par
laquelle on lui annonçait les secours prochains de la coalition. L’Autriche
devait faire filer trente-cinq mille hommes sur la frontière de Flandre, les
cercles quinze mille sur l’Alsace, les Suisses quinze mille sur la frontière
du Lyonnais, le roi de Sardaigne quinze mille sur celle du Dauphiné ;
l’Espagne devait porter à vingt mille son armée de Catalogne ; Louis XVI, soit qu’il ne voulût pas se mettre entièrement à la merci de l’étranger, soit qu’il craignît l’ascendant que le comte d’Artois, s’il revenait à la tête de l’émigration victorieuse, prendrait sur le gouvernement qu’il aurait rétabli, aima mieux relever la monarchie tout seul. Il avait dans le général marquis de Bouillé un partisan dévoué et habile, qui condamnait à la fois l’émigration et l’assemblée, et qui lui promettait un refuge et un appui dans son armée. Depuis quelque temps une correspondance secrète avait lieu entre lui et le roi : Bouillé préparait tout pour le recevoir. Sous prétexte d’un mouvement de troupes ennemies sur la frontière, il établit un camp à Montmédy ; il plaça des détachements sur la route, que devait suivre le roi, pour lui servir d’escorte ; et comme il fallait un motif à ces dispositions, il prit celui de protéger la caisse destinée au payement des troupes. De son côté, la famille royale fit en secret tous les préparatifs du départ ; peu de personnes en furent instruites ; aucune démarche ne le trahit. Louis XVI et la reine affectèrent au contraire tout ce qui pouvait en éloigner le soupçon, et le 20 juin dans la nuit, au moment fixé pour le départ, ils quittèrent le château un à un et déguisés. Ils échappèrent à la surveillance des gardes, se rendirent sur le boulevard, où une voiture les attendait, et se mirent en route dans la direction de Châlons et de Montmédy. Le lendemain, à la nouvelle de cette évasion, Paris fut
d’abord saisi de stupeur ; bientôt l’indignation prit le dessus ; des groupes
se formaient, le tumulte allait en croissant. Ceux qui n’avaient pas empêché
la fuite étaient accusés de l’avoir favorisée ; la défiance n’épargnait ni Cependant Louis XVI et sa famille approchaient du terme de
leur voyage. Le succès des premières journées, l’éloignement de Paris,
rendirent le roi moins réservé et plus confiant ; il eut l’imprudence de se
montrer ; il fut reconnu et arrêté à Varennes le 21. Dans un instant toutes
les gardes nationales furent sur pied ; les officiers des détachements postés
par Bouillé voulurent vainement délivrer le roi ; les dragons et les hussards
craignirent ou refusèrent de les seconder. Bouillé, averti de ce funeste accident,
accourut lui-même à la tête d’un régiment de cavalerie. Mais il n’était plus
temps ; lorsqu’il arriva à Varennes, le roi en était parti depuis plusieurs
heures ; ses escadrons étaient fatigués et refusaient d’aller plus avant. Les
gardes nationales étaient partout sous les armes, et il ne lui resta plus,
après le mauvais succès de son entreprise, qu’à quitter l’armée et L’assemblée, en apprenant l’arrestation du roi, envoya pour commissaires auprès de lui trois de ses membres, Pétion, Latour-Maubourg et Barnave, ils joignirent la famille royale à Épernay, et revinrent avec elle. Ce fut pendant ce voyage que Barnave, touché du bon sens de Louis XVI, des prévenances de Marie-Antoinette et du sort de toute cette famille royale si abaissée, lui témoigna le plus vif intérêt. Dès ce jour il lui prêta ses conseils et son appui. Le cortége, en arrivant à Paris, traversa une foule immense, qui ne fit entendre ni applaudissements ni murmures et qui garda un long silence improbateur. Le roi fut provisoirement suspendu ; on lui donna une garde ainsi qu’à la reine ; des commissaires furent nommés pour l’interroger. Tous les partis s’agitèrent ; les uns voulaient le maintenir sur le trône malgré sa fuite ; les autres prétendaient qu’il avait abdiqué en condamnant, dans un manifeste adressé aux Français lors de son départ, et la révolution et les actes émanés de lui pendant cette époque, qu’il appelait un temps de captivité. Le parti républicain commençait alors à paraître. Jusque-là il avait été ou dépendant ou caché parce qu’il n’avait pas eu d’existence propre ou de prétexte pour se montrer. La lutte qui s’était engagée d’abord entre l’assemblée et la cour, puis entre les constitutionnels et les anciens privilégiés, en dernier lieu entre les constitutionnels eux-mêmes, allait commencer entre les constitutionnels et les républicains. Telle est, en temps de révolution, la marche ordinaire des choses. Les partisans de l’ordre nouvellement établi se rapprochèrent à cette époque, et renoncèrent à des dissidences, qui n’étaient pas sans inconvénient pour leur cause, alors même que l’assemblée était toute-puissante, et qui devenaient périlleuses au moment où l’émigration la menaçait d’un côté et la multitude de l’autre. Mirabeau n’était plus ; le centre sur lequel s’appuyait cet éloquent tribun et qui formait la portion la moins ambitieuse de l’assemblée et la plus attachée aux principes, pouvait, en étant réuni aux Lameth, rétablir Louis XVI et la monarchie constitutionnelle, et s’opposer aux débordements populaires. Cette alliance s’opéra : les Lameth s’entendirent avec d’André et les principaux membres du centre, s’abouchèrent avec la cour, et ouvrirent le club des Feuillants pour l’opposer à celui des Jacobins. Mais ceux-ci ne devaient pas manquer de chefs : ils avaient combattu sous Mirabeau contre Mounier, sous les Lameth contre Mirabeau ; ils combattirent sous Pétion et Robespierre contre les Lameth. Le parti qui voulait une seconde révolution avait constamment soutenu les acteurs les plus extrêmes de la révolution déjà faite, parce que c’était rapprocher de lui la lutte et la victoire. Enfin aujourd’hui de subordonné il devenait indépendant ; il ne combattait plus en faveur d’autrui et pour le compte d’une opinion étrangère, mais pour lui et sa propre bannière. La cour, par ses fautes multipliées, par ses machinations imprudentes, et en dernier lieu par la fuite du monarque, lui avait permis d’avouer son but ; et les Lameth, en l’abandonnant, l’avaient laissé à ses véritables chefs. Les Lameth essuyèrent à leur tour les reproches de la
multitude, qui ne voyait que leur alliance avec la cour sans en examiner les
conditions. Mais, soutenus par tous les constitutionnels, ils étaient les
plus forts dans l’assemblée, et il leur importait de rétablir au plus tôt le
roi, afin de faire cesser une controverse qui menaçait l’ordre nouveau, en
autorisant le parti républicain à demander la déchéance tant que durerait la
suspension. Les commissaires chargés d’interroger Louis XVI lui dictèrent
eux-mêmes une déclaration qu’ils présentèrent en son nom à l’assemblée, et
qui adoucit le mauvais effet de sa fuite. Le rapporteur déclara, au nom des
sept comités chargés de l’examen de cette grande question, qu’il n’y avait
pas lieu de mettre Louis XVI en jugement ni de prononcer contre lui la
déchéance. La discussion qui suivit ce rapport fut longue et animée ; les
efforts du parti républicain, malgré leur opiniâtreté, furent sans résultat.
La plupart de ses orateurs parlèrent : ils voulaient la déposition, ou une
régence, c’est-à-dire le gouvernement populaire ou un acheminement vers lui.
Barnave, après avoir combattu tous leurs moyens, finit son discours par ces
remarquables paroles : Régénérateurs de l’empire,
suivez invariablement votre ligne. Vous avez montré que vous aviez le courage
de détruire les abus de la puissance ; vous avez montré que vous aviez tout
ce qu’il faut pour mettre à la place de sages et d’heureuses institutions ;
prouvez que vous avez la sagesse de les protéger et de les maintenir. La
nation vient de donner une grande preuve de force et de courage ; elle a
solennellement mis au jour, et par un mouvement spontané, tout ce qu’elle
pouvait opposer aux attaques dont on la menaçait. Continuez les mêmes
précautions ; que nos limites, que nos frontières soient puissamment
défendues. Mais au moment où nous manifestons notre puissance, prouvons aussi
notre modération ; présentons la paix au monde, inquiet des événements qui se
passent au milieu de nous ; présentons une occasion de triomphe à tous ceux
qui, dans les pays étrangers, ont pris intérêt à notre révolution ! Ils nous
crient de toutes parts : vous êtes puissants, soyez sages, soyez modérés ;
c’est là que sera le terme de votre gloire ; c’est ainsi que vous montrerez
que, dans des circonstances diverses, vous savez employer des talents, des
moyens et des vertus diverses. L’assemblée se rangea de l’avis de
Barnave. Mais, pour calmer le peuple et afin de pourvoir à la sécurité future
de Le jour où ce décret fut adopté par l’assemblée, les chefs
du parti républicain excitèrent la multitude. Comme le lieu des séances était
entouré par la garde nationale, l’assemblée ne put être ni envahie ni
intimidée. Les agitateurs, hors d’état d’empêcher le décret, insurgèrent le
peuple contre lui. Ils firent une pétition dans laquelle ils méconnaissaient
la compétence de l’assemblée, en appelaient à la souveraineté de la nation,
considéraient Louis XVI comme déchu depuis qu’il s’était évadé, et
demandaient son remplacement. Cette pétition, rédigée par Brissot, auteur du
patriote français et président du comité des recherches de la ville de Paris,
fut portée le 17 juillet au Champ de Mars, sur l’autel de la patrie : une
foule immense vint la signer. L’assemblée avertie manda la municipalité à sa
barre, et lui enjoignit de veiller à la tranquillité publique. Pendant que ceci se passait dans l’assemblée et dans
Paris, les émigrés, que la fuite de Louis XVI avait remplis d’espérance,
furent consternés de son arrestation. Monsieur, qui s’était évadé en même
temps que son frère et qui avait été plus heureux que lui, arriva seul à
Bruxelles avec les pouvoirs et le titre de régent. Les émigrés ne pensèrent
dès lors plus qu’à l’assistance de l’Europe ; les officiers quittèrent leurs
drapeaux : deux cent quatre-vingt-dix membres de l’assemblée protestèrent
contre ses décrets, afin de légitimer l’invasion ; Bouillé écrivit une lettre
menaçante dans l’espoir inconcevable d’intimider l’assemblée et en même temps
pour se charger seul de la responsabilité de l’évasion de Louis XVI ; enfin,
l’empereur, le roi de Prusse et le comte d’Artois se réunirent à Pilnitz, où
ils firent la fameuse déclaration du 27 août, qui préparait l’invasion de Dans la déclaration de Pilnitz les souverains
considéraient la cause de Louis XVI comme la leur. Ils exigeaient qu’il fût
libre de se porter où il voudrait, c’est-à-dire au milieu d’eux ; qu’on le
remît sur son trône, que l’assemblée fût dissoute et que les princes de
l’empire possessionnés en Alsace fussent rétablis dans leurs droits féodaux.
En cas de refus, ils menaçaient Cependant l’assemblée touchait au terme de ses travaux :
les rapports civils, les contributions publiques, la nature des crimes, leur
poursuite, leur instruction et leurs peines avaient été réglés aussi bien que
les rapports généraux et constitutionnels. L’égalité avait été introduite
dans les successions, dans les impôts et dans les peines ; il ne restait plus
qu’à réunir tous les décrets constitutionnels en un seul corps pour les
soumettre à l’acceptation du roi. L’assemblée commençait à se fatiguer de ses
travaux et de ses divisions ; le peuple lui-même, qui s’ennuie en France de
ce qui dure trop, désirait une nouvelle représentation nationale ; la
convocation des collèges électoraux fut désignée pour le 5 août.
Malheureusement les membres de l’assemblée actuelle ne pouvaient pas faire
partie de la suivante, on l’avait ainsi décidé avant le départ pour Varennes.
Dans cette question importante, le désintéressement des uns, les rivalités
des autres, des intentions d’anarchie de la part des aristocrates et de
domination de la part des républicains, avaient entraîné l’assemblée.
Vainement Duport avait dit : depuis qu’on nous
rassasie de principes, comment ne s’est-on pas avisé que la stabilité est
aussi un principe de gouvernement ? Veut-on exposer Cette manie de désintéressement entraîna bientôt L’acte constitutionnel fut présenté au roi par soixante députés : la suspension fut levée ; Louis XVI reprit l’exercice de son pouvoir et la garde que la loi lui avait donnée fut placée sous son commandement. Redevenu libre, la constitution lui fut soumise. Après plusieurs jours d’examen : J’accepte la constitution, écrivit-il à l’assemblée ; je prends l’engagement de la maintenir au dedans, de la défendre contre les attaques du dehors et de la faire exécuter par tous les moyens qu’elle met en mon pouvoir. Je déclare qu’instruit de l’adhésion que la grande majorité du peuple donne à la constitution, je renonce au concours que j’avais réclamé dans le travail ; et que, n’étant responsable qu’à la nation, nul autre, lorsque j’y renonce, n’a le droit de s’en plaindre. Cette lettre excita de vifs applaudissements. Alors Thouret dit d’une voix forte et en s’adressant au
peuple : L’assemblée constituante déclare que sa
mission est achevée et qu’elle termine en ce moment ses séances. Ainsi
finit cette première et glorieuse assemblée de la nation. Elle fut
courageuse, éclairée, juste, et n’eut qu’une passion, celle de la loi. Elle
accomplit en deux ans, par ses efforts et avec une infatigable persévérance,
la plus grande révolution qu’ait jamais vue une seule génération de mortels.
Au milieu de ses travaux, elle réprima le despotisme et l’anarchie en
déjouant les complots de l’aristocratie et en maintenant la subordination de
la multitude. Son principal tort fut de ne pas confier la conduite de la
révolution à ceux qui l’avaient faite ; elle se démit du pouvoir, comme ces
législateurs de l’antiquité qui s’exilaient de la patrie après l’avoir constituée.
Une assemblée nouvelle ne s’attacha point à consolider son oeuvre, et la
révolution, qu’il fallait finir, fut recommencée. La constitution de 1791
était faite d’après des principes qui convenaient aux idées et à la situation
de Dans cette constitution, le peuple était la source de tous les pouvoirs, mais il n’en exerçait aucun ; il n’avait que l’élection primaire, et ses magistrats étaient choisis par des hommes pris dans la nation éclairée. Celle-ci composait l’assemblée, les tribunaux, les administrations, les municipalités, les milices, et possédait ainsi toute la force et tous les pouvoirs de l’état. Elle était alors seule propre à les exercer, parce qu’elle avait seule les lumières qu’exige la conduite du gouvernement. Le peuple n’était point encore assez avancé pour entrer en partage du pouvoir : aussi n’est-ce que par accident et d’une manière passagère qu’il est tombé entre ses mains ; mais il recevait l’éducation civile, et s’exerçait au gouvernement dans les assemblées primaires, selon le véritable but de la société, qui n’est pas de donner ses avantages en patrimoine à une classe, mais de les y faire participer toutes lorsqu’elles sont capables de les acquérir. C’était là le principal caractère de la constitution de 1791 : à mesure que quelqu’un devenait apte à posséder le droit, il y était admis ; elle élargissait ses cadres avec la civilisation, qui chaque jour appelle un plus grand nombre d’hommes à l’administration de l’état. C’est par là qu’elle avait établi la véritable égalité, dont le caractère réel est l’admissibilité, comme celui de l’inégalité est l’exclusion. En rendant le pouvoir mobile par l’élection, elle en faisait une magistrature publique, tandis que le privilège, en le rendant héréditaire par la transmission, en fait une propriété privée. La constitution de 1791 établit des pouvoirs homogènes, qui correspondaient entre eux et se contenaient réciproquement ; cependant, il faut le dire, l’autorité royale y était trop subordonnée à la puissance populaire. Malheureusement la souveraineté, de quelque part qu’elle vienne, se donne toujours un faible contrepoids lorsqu’elle se limite elle-même. Une assemblée constituante affaiblit la royauté ; un roi législateur restreint les prérogatives d’une assemblée. Cette constitution était pourtant moins démocratique que celle des États-Unis, qui a été praticable malgré l’étendue du territoire ; ce qui prouve que ce n’est pas la forme des institutions, mais bien l’assentiment qu’elles obtiennent, ou les dissidences qu’elles excitent, qui permettent ou empêchent leur établissement. Dans un pays nouveau, après une révolution d’indépendance, comme en Amérique, toute constitution est possible ; il n’y a qu’un parti ennemi, celui de la métropole, et dès qu’il est vaincu, la lutte cesse, parce que la défaite entraîne son expulsion. Il n’en est pas de même des révolutions sociales chez les peuples qui ont eu une longue existence. Les changements attaquent des intérêts, les intérêts forment des partis, les partis se mettent en lutte, et plus la victoire s’étend, plus les ressentiments augmentent. C’est ce qui arriva à |