(Août 1793).
Les Anglo-Autrichiens réunis marchent vers Paris (5-18 août 1793). — Barrère fait entrer Carnot au Comité de Salut public (14 août). — Opposition de Robespierre. — Robespierre accuse le Comité de trahison.La guerre de la coalition changeait de caractère. D'une froide guerre politique, elle menaçait de devenir une furieuse croisade de vengeance et de fanatisme. Le souffle de l'émigration emportait malgré eux les généraux glacés de l'Angleterre et de l'Autriche. Les instructions des cabinets leur disaient de combattre à part. Les ardentes prières, les larmes enragées des émigrés qui se roulaient à leurs genoux, leur disaient de combattre ensemble. De Vienne, de Londres, les ministres écrivaient : Garnissez-vous les mains, prenez des places. Mais les émigrés entouraient York, Cobourg, priaient et suppliaient, les poussaient à Paris. Les ministres exigeaient Dunkerque et Cambrai. Les émigrés montraient la tour du Temple. La Révolution est impuissante, elle recule, disaient-ils. Voilà trois mois qu'elle reste sans pouvoir faire un bon gouvernement. Avancez donc. Maintenant ou jamais. Les émigrés risquaient de vaincre, de tuer la Patrie, pour leur déshonneur éternel. M. de Maistre le leur a dit : Eh ! malheureux, félicitez-vous d'avoir été battus par la Convention !... Auriez-vous donc voulu d'une France démembrée et détruite ? C'était le moment où s'accomplissait le grand crime du siècle, l'assassinat de la Pologne. La France n'allait-elle pas avoir le même sort ? Deux peuples semblent tout près de disparaître ensemble, deux lumières du monde pâlissent et vont s'éteindre.... et la liberté avec elles !... On croit sentir l'approche do la grande nuit.... L'humanité bientôt ira, les yeux crevés, nouveau Samson aveugle, travaillant sous le fouet ! Valenciennes qui s'était livrée elle-même à l'ennemi, était devenue un étrange foyer de fanatisme. Les traîtres qui ouvraient la ville avaient voulu faire tuer nos représentants par le peuple ; les émigrés, à la sortie, guettaient pour les assassiner. Toute une armée de prêtres était rentrée, des moines de toute robe, plus qu'il n'y en eut dans l'ancienne France. Tout cela grouillant, prêchant, remplissant les églises, y chantant le Salvum fac Imperatorem. Les femmes pleuraient de joie et remerciaient Dieu. Un grand conseil eut lieu le 3 août. Et là, York céda, ne pouvant plus lutter contre tant d'instances, contre l'émotion qui était dans l'air. Il mit ses instructions dans sa poche, s'unit aux Autrichiens. Le général commandité de la banque et de la boutique devint un chevalier et se lança dans la croisade. Ce bonhomme d'York, frère du roi d'Angleterre, était un homme de six pieds, brave et faible de caractère. il avait, pour coutume (quand il dînait chez sa maîtresse) de boire, après dîner, dix bouteilles de claret. Les belles dames royalistes raffolaient de lui, à Valenciennes, l'enlaçaient ; ce pauvre géant ne pouvait se défendre. L'or anglais, qui était aussi entré à flots, portait l'enthousiasme au comble. Tout le monde jurait, jusque dans les boutiques, qu'il n'y avait que ce grand homme, ce bon duc d'York, qui pût sauver le royaume. York finit par dire comme les autres : Or now, or never. Maintenant ou jamais. Voilà la masse énorme des deux armées anglaise et autrichienne, qui s'ébranle et roule au Midi. Les Hollandais viennent derrière. En tête, voltigeait la brillante cavalerie émigrée, radieuse, furieuse, avec ses prévôts et ses juges pour pendre la Convention. On croyait que le torrent allait s'arrêter à Cambrai. Mais point. On continue. Les partis avancés poussent vers Saint-Quentin. Nous évacuons La Fère en hâte. Rien entre l'ennemi et Paris. L'armée du Nord, très-faible, inférieure de quarante ou cinquante mille hommes à ce qu'on la croyait, avait été trop heureuse de se jeter à gauche dans une bonne position et d'éviter l'ennemi. La France résisterait-elle, et qui dirigerait la résistance ? Chacun paraissait reculer devant une telle responsabilité. On trouvait des hommes dévoués pour braver le feu des batteries. On n'en trouvait aucun pour braver la presse et les clubs. Le Comité de salut public avait reculé le tu août devant ce nom terrible de gouvernement que Danton le sommait de prendre. Il refusait tout, ne voulant ni de la dictature, ni de l'état légal, de la responsabilité républicaine. Où était-elle cette responsabilité ? Partout, nulle part. Les ministres la déclinaient. Les représentants en mission ne pouvaient l'accepter, dans leur lutte avec les ministres. Tout le monde se rejetait sur un mot, répété de tous, et très-faux : C'est la Convention qui gouverne. Que faire ? briser cette fiction fatale, renouveler la Convention, lui faire créer pour l'intérim un gouvernement provisoire ? Mais l'Assemblée nouvelle eût été pire, mais ce gouvernement n'eût pas duré deux jours, sous les attaques de la presse hébertiste. La Convention avait décrété, le 24 juin, que, la Constitution une fois acceptée des départements, elle fixerait l'époque où l'on convoquerait les assemblées primaires. La France girondine comptait sur ce décret, et, c'est à ce prix qu'elle avait voté la Constitution. Nantes l'avait dit hautement. Lyon, Marseille, Bordeaux, étaient en pleine résistance. Si l'on voulait les rallier, il fallait, non dissoudre la Convention, mais donner une garantie qu'on la dissoudrait un jour, établir que la Convention ne voulait pas s'éterniser. Tel fut l'avis des conciliateurs, des Dantonistes. Lacroix demanda, le 11 août que la Convention décrétât, non la convocation des assemblées primaires, mais une enquête préalable sur la population électorale, mesure habile et dilatoire, qui calmait, sans rien compromettre. Et, toute dilatoire qu'elle était, elle avertissait l'autorité qu'elle n'était pas éternelle, secouait sa léthargie, elle mettait en demeure le Comité de salut public d'être ou de n'être pas, de ne point rester un roi fainéant, d'agir enfin et de se hasarder, s'il ne voulait être balayé avec la Convention elle-même. La menace opéra. Le même jour, 11 août, le Comité commença à fonctionner sérieusement. Ce jour, il changea d'existence ; il osa, sans égard à, Bouchotte, à ses patrons les Hébertistes, prendre la haute main sur la Guerre. Il envoya Carnot, avec tous ses pouvoirs, pour diriger l'armée du Nord. Qui rendit le Comité si audacieux, et lui fit surmonter cette peur ? Une peur plus grande, l'union des armées alliées, la vengeance prochaine de l'émigration. L'homme le plus peureux du Comité (et le seul) était Barrère. C'est celui qui eut la plus vive intelligence du péril, et le plus d'audace pour l'éviter. Entre la morsure hébertiste et la potence royaliste, il se décida, brava la première. Barrère était le menteur patenté du Comité. Chaque matin, d'un coup frappé sur la tribune, il faisait jaillir des armées (contre la Vendée, par exemple, quatre cent mille hommes en vingt-quatre heures). Mais lui-même, dans un vrai péril, les armées idéales ne le rassuraient guère. Il ne s'enivrait point de ses mensonges, il ne se croyait point. Sa peur lui disait parfaitement que les moyens de Danton opéreraient trop tard, et que ceux de Robespierre n'opéreraient rien. Danton voulait la levée en masse, mettre la nation debout ; cette opération gigantesque n'aboutit qu'en novembre (quand nous étions vainqueurs). Robespierre ne proposait rien que de punir les traîtres et de faire des exemples. S'en tenir là, c'était attendre l'ennemi, comme le sénat romain, pour mourir sur sa chaise curule. Barrère n'en avait nulle envie. Les chefs de la Révolution étaient tous dans un point de vue noble et élevé, qui deviendra plus vrai et dont nous irons peu à peu nous rapprochant dans l'avenir : Tout homme est propre à tout. Un sincère patriote mis en présence du danger, doit trouver dans son cœur des lumières pour suppléer à la science, une seconde vue, pour sauver la Patrie. Ils méprisaient parfaitement la spécialité, le métier, le technique. Barrère, plus positif et éclairé par le sentiment de la conservation, n'hésita pas, dans une maladie qui menaçait d'être mortelle, d'appeler le médecin. Il ne se fia pas à un homme quelconque. Il appela Carnot et Prieur de la Côte d'Or. Il fallait là vraiment une seconde vue (la peur parfois la donne). Carnot n'avait rien spécialement qui le désignât aux préférences de Barrère. Il était honnête homme, visiblement. Barrère ne l'était pas. Non qu'il fût malhonnête. Ni l'un, ni l'autre. Mais un charmant faiseur, improvisateur du Midi. Carnot avait marqué par des missions, utiles et sans éclat. Il était connu dans la Convention par les décrets pour la fabrication des piques et la démolition des places inutiles. Connu pour avoir dirigé en 92 les travaux du camp de Montmartre, dont se moquaient les militaires. Il était fort laborieux, plein de zèle ; il venait travailler de lui-même 'a l'ancien Comité de salut public. Officier du génie, il avait montré de la résolution à Furnes, et avait pris le fusil. Il n'y avait pas au monde un meilleur homme, jeune et déjà marié, régulier, ne faisant rien que d'aller en hâte de la rue Saint-Florentin (où il couchait) aux Tuileries, au Comité où il fouillait les anciens cartons de Grimoard, l'homme de Louis XVI, savant général de cabinet. La doctrine générale de Grimoard, de Carnot, de bien d'autres, était d'agir par masses. Ce sont de ces axiomes généraux, qui ne sont rien que par l'application. Un seul homme avait appliqué, le grand Frédéric, qui, dans la Guerre de Sept ans, cerné comme un loup dans une meute d'ennemis, avait porté ici et là, brusquement, des masses rapides, leur faisant front à tous, et les battant tous en détail. Cet Allemand, forcé d'être léger par la nécessité, mit dans la guerre et dans la science de la guerre, cette idée instinctive et simple que la nature enseigne à tout être en péril. Que faire donc ? demandait Barrère.— Imiter le grand Frédéric. Prendre au Rhin de quoi fortifier l'armée du Nord, y frapper un grand coup. La situation était-elle la même ? Frédéric, vivement, âprement poursuivi par la France et l'Autriche, l'était bien moins par la Russie. Il put la négliger par moments pour faire face aux deux autres. Il était douteux qu'on pût impunément, en 93, négliger ainsi le Rhin. Les Prussiens, libres enfin du siège de Mayence, s'étaient unis aux Autrichiens. Leurs armées, débordant à la fois sur une ligne immense, menaçaient la frontière. Tout le monde s'enfuyait des villes d'Alsace. L'armée du Rhin, en pleine retraite, reculait lentement. Si elle ne pliait pas sous la masse épouvantable de l'Allemagne qui avançait, elle le devait, non à ses généraux, Custine, Beauharnais et autres qui suivirent et qui changeaient à chaque instant ; elle le dut à quelques officiers inférieurs, Desaix, Gouvion Saint-Cyr, qui chaque jour à l'arrière-garde, se faisaient patiemment, consciencieusement écraser, pour donner encore à l'armée un jour de retraite. L'auraient-ils pu toujours, si les Prussiens avaient sérieusement secondé l'Autriche ? Pourquoi la Prusse agit-elle mollement ? Parce qu'elle voulait attendre le partage de la Pologne. Nous le savons maintenant. Mais Carnot ne le savait pas. Il agit comme s'il le savait, et il risqua sa tête. Il proposa audacieusement d'affaiblir de trente-cinq mille hommes nos armées de Rhin et de Moselle, au moment où les Prussiens fortifiaient l'armée coalisée de quarante mille hommes ! Quel texte d'accusations, s'il ne réussissait ! Aucun des généraux guillotinés à cette époque n'eût passé plus sûrement pour traître. Nous-mêmes, aujourd'hui, nous serions fort embarrassés de fixer notre opinion. Carnot fut héroïque, risqua sa vie et sa mémoire. Barrère même, il faut le dire, eut un moment d'audace, lorsqu'il lança Carnot devant le Comité. Sa tête fut engagée aussi. Non-seulement la mesure était excessivement hasardeuse à l'armée, mais elle l'était à Paris, où le Comité allait faire le grand pas devant lequel il reculait toujours : subordonner Bouchotte, braver la tyrannie des Hébertistes, devenir ce que Danton demandait qu'il fût : un gouvernement. Il y avait dans le Comité deux Dantonistes, Hérault et Thuriot, qui, pour que le Comité fût un gouvernement, sans nul doute appuyèrent Barrère. Couthon, qui avait si vivement saisi ce mot de Danton, l'aura peut-être encore suivi en cette circonstance. Saint-Just enfin aimait l'audace ; quelque peu sympathique qu'il fût à la personne de Carnot, je parierais qu'il acceptât son héroïque expédient. Le difficile était d'amener Robespierre à braver la presse hébertiste, à toucher le sacro-saint ministère de la guerre, à irriter la meute du Père-Duchesne. Il ne s'agissait pas là de partis, ni d'opinions. Il s'agissait d'argent. En appelant à la surveillance de la guerre deux militaires, Carnot et Prieur, on ouvrait une fenêtre sur cette caisse mystérieuse. Robespierre comptait sans nul doute éclairer un jour tout cela et serrer ces drôles de près. Mais ils étaient encore bien forts. Ils pouvaient un matin tirer sur lui à six cent mille, comme en octobre ils le firent sur Danton. S'ils n'eussent osé l'attaquer, ils l'eussent travaillé on dessous ; cette grande autorité morale de Robespierre, cette position quasi sacerdotale dans la révolution, elle s'était formée en cinq années, elle était entière ; mais c'était chose délicate, comme la réputation d'une femme, qui perd à la moindre insinuation. Autre danger. Carnot n'était pas Jacobin, et il n'avait jamais voulu mettre les pieds aux Jacobins. La société Jacobine, en cette affaire, ne se mettrait-elle pas avec les Hébertistes contre le Comité ? Robespierre avait en lui une chose instinctive, peut-être prophétique : l'antipathie du militaire. Il haïssait l'épée. On eût dit qu'il sentait que nos libertés périraient par la maladie nationale, l'admiration de l'épée. Barrère, à cette antipathie, pouvait opposer, il est vrai, la figure très-peu militaire de Carnot. Il avait l'air d'un prêtre, la mine simple et modeste, toute civile. Plus tard, les magnifiques sabreurs de l'âge impérial ne revenaient pas de leur étonnement en voyant les bas bleus, la bourgeoise culotte courte du célèbre directeur des quatorze armées de la République, de l'organisateur de la victoire, qui ne l'organisa pas seulement, mais de sa main la fit à Watignies. Avec tout cela, il y avait un point d'après lequel il est indubitable que Robespierre n'accepta pas Carnot, c'est qu'il avait protesté contre le 31 mai. D'autres l'avaient fait aussi, mais ils se rétractèrent. Carnot persévéra dans son culte de la légalité. C'est ce qui fit faire sa grande faute de fructidor, où il aurait laissé mourir la République, immolé la Justice par respect pour la Loi. Carnot força la porte du Comité, mais il resta entre eux une hostilité incurable. Robespierre ne se consola jamais des succès de Carnot. Il le croyait trop indulgent, peu ferme. Il devinait (avec raison) qu'il employait dans ses bureaux des hommes utiles, niais peu républicains. On le trouva parfois les yeux fixés sur les cartes de Carnot, triste, à verser des larmes, accusant amèrement sa propre nature, son incapacité militaire. Il ne tenait pas à lui qu'on ne crût qu'un commis de la guerre, un certain Aubigny, dirigeait presque seul les mouvements des armées, et qu'on ne lui rapportât nos victoires. Quelle qu'ait été sa répugnance, qui eût tout arrêté dans un autre moment, le Comité, sous l'aiguillon d'un tel danger, passa outre, et le soir du 11, envoya Carnot avec ses pouvoirs à l'armée du Nord. Le 14, il se le fit adjoindre avec Prieur de la Côte-d'Or. Le soir même du 11, Robespierre alla droit du Comité aux Jacobins. Soit que toute opposition contre son sentiment lui parût trahison contre la République, soit que sa sombre et maladive imagination lui fit croire véritablement que ses collègues trahissaient, soit enfin qu'il craignit la Presse et voulût se laver les mains d'un acte si hardi contre les Hébertistes, il lança contre ses collègues une diatribe épouvantable, et cela, d'une manière inattendue et brusque, à la fin d'un discours qui faisait attendre autre chose. Il se trouvait précisément que le président des Jacobins avait fort à propos cédé le fauteuil à l'homme qui sans nul doute était le plus intéressé au succès de la dénonciation de Robespierre. C'était Hébert qui présidait, et qui plus d'une fois soutint, encouragea l'orateur interrompu par des murmures. Robespierre parla quelque temps sur ce texte : C'est toujours Dumouriez qui commande nos armées ; nous sommes trahis, vendus. Il s'emporta contre Custine qu'on mettait en jugement, jusqu'aux dernières limites de l'exagération : Il a assassiné trois cent mille Français ; et il sera innocenté, l'assassin de nos frères ! Il assassinera toute la race humaine, et bientôt il ne restera que les tyrans et les esclaves. Voyant alors les Jacobins émus et colérés, il tourna court, et dit : La plus importante de mes réflexions allait m'échapper. Appelé contre mon inclination au Comité de salut public, j'y ai vu des choses que je n'aurais osé soupçonner. Des traîtres trament au sein même du Comité contre les intérêts du peuple.... Je me séparerai du Comité.... Je ne croupirai pas membre inutile d'une Assemblée qui va disparaître.... Rien ne peut sauver la République, si l'on adopte cette proposition de dissoudre la Convention.... On veut faire succéder à la Convention épurée les envoyés de Pitt et de Cobourg. Il présentait ainsi la proposition de Lacroix (l'enquête sur la population électorale) comme une dissolution immédiate de la Convention. Les journaux, même les plus favorables à, Robespierre, ne nous donnent pas la fin de ce discours excentrique. Hérault et Lacroix exigèrent que la Convention s'expliquât. Hérault rappela qu'au 10 août étaient expirés les pouvoirs du Comité de salut public. Lacroix demanda que le Comité qui jouissait de la confiance de l'Assemblée fût renouvelé pour un mois. La Convention, non-seulement accorda ce renouvellement, mais dans les jours qui suivirent elle donna au Comité des marques d'une confiance absolue, l'obligeant, entre autres choses, d'accepter les cinquante millions qu'il avait refusés le 1er août. Telle était la fatalité d'une situation si violente. Malgré la Terreur de la Presse, malgré la répugnance infinie de Robespierre pour la responsabilité gouvernementale, la nécessité constitua le gouvernement. Le Comité, complété en septembre, devint roi malgré lui. |