HISTOIRE ROMAINE

 

INTRODUCTION — L'ITALIE

CHAPITRE IV.  Osci. Latins. Sabins.

 

 

Circé, dit Hésiode, eut d’Ulysse deux fils, Latinos et Agrios (le barbare), qui, au fond des saintes îles, gouvernèrent la race célèbre des tyrséniens. J’interprèterais volontiers ce passage de la manière suivante : des Pélasges navigateurs et magiciens (c’est-à-dire industrieux), sortirent les deux grandes sociétés italiennes, les Osci (dont les latins sont une tribu), et les Tusci ou Étrusques. Circé, fille du soleil, a tous les caractères d’une telchine pélasgique. Le poète nous la montre près d’un grand feu, rarement utile dans un pays chaud, si ce n’est pour un but industriel ; elle file la toile, ou prépare de puissants breuvages. Le cauteleux Ulysse, navigateur infatigable, n’est point le héros original des tribus guerrières qui remplacèrent les Pélasges en Grèce ; c’est un type qu’elles ont dû emprunter aux Pélasges, leurs prédécesseurs.

Quels étaient avant les Pélasges (sicules, aenotriens, peucétiens, tyrrhéniens) les habitants de l’Italie ? Au milieu de tant de conjectures, nous présenterons aussi les nôtres, qui ont au moins l’avantage de la simplicité et de la cohérence. Les premiers italiens doivent avoir été les Opici, hommes de la terre (ops), autochtones, aborigènes. Opici, Opsci, contracté devient osci (festus), et, avec diverses aspirations, casci (anciens, selon Ennius, ce qui rentre dans le sens d’autochthones), volsci, et falisci, enfin par extension d’osci, ausonii, aurunci. Si ce nom d’opici ne désigne point une race, il comprend du moins à coup sûr des peuples de même langue, les anciens habitants des plaines du Latium et de la Campanie, plus ou moins mêlés aux Pélasges, et les habitants des montagnes distingués par le nom de Sabini, Sabelli, Samnites, Saunilai, hommes du javelot ? (festus). Ces populations adoraient, en effet, sous la forme d’un javelot, le dieu de la guerre et de la mort. Ainsi les peuples de langue osque, se divisaient en deux tribus, que je comparerais volontiers aux doriens et ioniens de la Grèce, les Sabelli, pasteurs des montagnes, et les Opici ou Osci, laboureurs de la plaine. L’établissement des colonies helléniques, et l’invasion des Sabelli, qui peu à peu descendirent des Apennins, resserrèrent de plus en plus le pays des Ausoniens, Osques ou Opiques, et dès l’époque d’Alexandre, le nom d’opica semble restreint à la Campanie et au Latium.

Au temps de Caton, osque était synonyme de barbare. Cependant la langue osque dominait dans tout le midi jusqu’aux portes des colonies grecques. Quoiqu’un auteur latin semble distinguer le dialecte romain de l’osque, on entendait cette langue à Rome, puisqu’on jouait dans cette langue les farces appelées atellanes.

La langue d’un peuple est le monument le plus important de son histoire. C’est surtout par elle qu’il se classe dans telle ou telle division de l’espèce humaine. Les langues osque, sabine et latine étaient unies par la plus étroite analogie. Le peu de mots qui nous ont été conservés des deux premières, se ramènent aisément au sanscrit, source de la langue latine. Ainsi les anciennes populations du centre de l’Italie se rattachent par le langage, et sans doute par le sang, à cette grande famille de peuples qui s’est étendue de l’Inde à l’Angleterre, et qu’on désigne par le nom d’indo-germanique. Ce ne sont point de faibles analogies qui nous conduisent à cette opinion. La ressemblance d’un nombre considérable de mots, l’analogie plus frappante encore des formes grammaticales, attestent que l’ancien idiome du Latium se lie au sanscrit comme à sa souche, au grec comme au rameau le plus voisin, à l’allemand et au slave par une parenté plus éloignée. Les ressemblances que nous indiquerons, suffiront pour rendre sensible cette liaison des langues et des peuples ; nous ne pouvons en donner dans cet ouvrage une démonstration complète. Toutefois ce petit nombre d’exemples est déjà une preuve grave, parce qu’ils sont tous tirés des mots les plus usuels, de ceux qui tiennent de plus près à la vie intime d’une nation. Le hasard peut faire emprunter à un peuple quelques termes scientifiques, expressions nouvelles d’idées jusqu’alors inconnues, jamais ces mots qui touchent les parties les plus vitales de l’existence humaine, ses liens les plus chers, ses besoins les plus immédiats.

On ne peut que conjecturer ce qu’étaient les religions de l’Italie avant l’arrivée des Pélasges ; peut-être les objets de son culte étaient-ils les grossiers fétiches qu’elle continua d’adorer, par exemple, le pain, la lance, les fleuves (le Vulturne, le Numicius, le Tibre, etc.), les lacs (d’Albunea, du Cutilio), les eaux chaudes (d’Abano), les flots noirs et bouillants (du lac d’Ansanto). Les Pélasges eux-mêmes placèrent sur les bords d’un lac, où flotte une île errante, le centre de leur religion en Italie (Denis I).

Le grand dieu des Sabelli, c’était Mamers, Mavors, Mars ou Mors, adoré, comme nous l’avons dit, sous la forme d’une lance. C’est peut-être à la forme près, le cabire pélasgique Axiokersos. Les pasteurs honoraient aussi une sorte d’Hercule italique, Sabus, Sancus, Sanctus, Semo, Songus, Fidius, auteur de leur race, homme déifié, comme nous en trouvons en tête de toute religion héroïque. Dans ce pays d’orages et d’exhalaisons méphitiques, ils adoraient encore Soranus, Februus, dieu de la mort, et Summanus, dieu des foudres nocturnes, qui retentissent avec un bruit si terrible dans les gorges de l’Apennin.

Le principal objet du culte des agriculteurs était Saturnus-Ops, dieu-déesse de la terre, Djanus-Djana, divinité du ciel, peut-être identique avec Lunus-Luna, et avec Vortumnus, dieu du changement. Djanus circonscrit dans le cercle de la révolution solaire, devenait Annus-Anna, et celle-ci, considérée sous le rapport de la fécondité de la terre et de l’abondance des vivres, prenait le nom d’Annona.

Cette religion de la nature naturante et de la nature naturée, pour emprunter le barbare mais expressif langage de Spinosa, avait ses fêtes à la fin de l’hiver : saturnalia, matronalia. En décembre, lorsque le soleil remontait vainqueur des frimas, la statue du vieux Saturne jusque là enchaînée (comme celle du Melkarth de Tyr), était dégagée de ses liens. Les esclaves affranchis pour quelques jours, devenaient les égaux de leurs maîtres ; ils participaient à la commune délivrance de la nature. Au 1er mars, les saliens (et au 29 mai les arvales), célébraient par des chants et des danses, le dieu de la vie et de la mort (Mors, Mars, Mavors, Mamers). On éteignait pour le rallumer, le feu de Vesta. Les femmes faisaient des présents à leurs époux, et adressaient leurs prières au génie de la fécondité féminine (Juno Lucina). On invoquait la puissance génératrice pour la terre et pour l’homme. Comme en Étrurie, chaque homme avait son génie protecteur, son Jupiter ; chaque femme, sa Junon. La Vesta des Pélasges s’était reproduite sous la forme italienne de Larunda, mère des lares, et leur Zeus Herkeios gardait toujours les champs sous la figure informe du dieu Terme. Chacun des travaux de l’agriculture avait son dieu qui y présidait. Nous savons les noms de ceux qu’invoquait à Rome le Flamine de la Dea-Dia, la Cérès italique : vervactor, reparator, abarator, imporcitor, insitor, occator, sarritor, subruncator, messor, convector, conditor, promitor. Mais aucune divinité n’était adorée sous plus de noms que la fortune, le hasard, fortuna, fors, bonus eventus, ce je ne sais quel dieu qui fait réussir. Voici quelques-uns des noms sous lesquels on invoquait la fortune : muliebris, equestris, brevis, mascula, obsequens, respiciens, sedens, barbara, mammosa, dubia, viscata, vicina, libera, adjutrix, virilis ; enfin le vrai nom de la fortune, fortuna hujusdiei. Vosne velit an me regnare hera, quidve ferat fors virtute experiamur. C’est la devise de Rome.

Ainsi un culte double dominait chez ces peuples comme chez les étrusques, celui de la fortune et du changement, et celui de la nature, personnifiée dans les dieux de la vie sédentaire et agricole ; au-dessus le dieu de la vie et de la mort, c’est-à-dire du changement dans la nature.

L’origine étrangère de cette religion est partout sensible, quoiqu’elle soit empreinte dans sa forme de la sombre nationalité de l’ancienne Italie. Les dieux sont des dieux inconnus et pleins d’un effrayant mystère. Les romains ajoutaient à leurs prières : quisquis deus es ; sive deus es, sive dea ; seu alio nomine appellari volueris. La Grèce avait fait ses dieux, les avait faits à son image ; elle semblait jouer avec eux, et ajoutait chaque jour quelques pages à son histoire divine. Les dieux italiens sont immobiles, inactifs. Tandis que les dieux grecs formaient entre eux une espèce de phratrie athénienne ; ceux de l’Italie ne s’unissent guère en famille. On sent dans leur isolement la différence subsistante des races qui les ont importés. Ils vont tous, il est vrai, deux à deux ; hermaphrodites dans les temps anciens, chacun d’eux est devenu un couple d’époux. Mais ces unions ne sont pas fécondes ; ce sont des arbres exotiques qui deviennent stériles sous le ciel étranger. Le grec Denis les félicite de n’avoir pas entre eux, comme les dieux grecs, de combats ni d’amours ; de n’être jamais, comme eux, blessés, ni captifs ; de ne point compromettre la nature divine en se mêlant aux hommes. Denis oubliait que des divinités actives et mobiles, moins imposantes à la vérité, participent au perfectionnement de l’humanité. Au contraire, les dieux italiens, dans leur silencieuse immobilité, attendirent jusqu’à la seconde guerre punique les mythes grecs qui devaient leur prêter le mouvement et la vie.

La religion des grecs inspirée par le sentiment du beau, pouvait donner naissance à l’art ; mais les dieux italiens, ne participant point à la vie ni aux passions de l’homme, n’ont que faire de la forme humaine. Les romains, dit Plutarque, n’élevèrent point de statue aux dieux jusqu’à l’an 170 de Rome.

Toutes les nations héroïques, perses, romains, germains (du moins la plupart de ces derniers), furent longtemps iconoclastes.

Ce n’est pas assez de caractériser ces tribus par leur religion ; il faut les suivre dans leurs travaux agricoles, et recueillir ce qui nous reste des vieilles maximes de la sagesse italique. Les romains nous en ont conservé beaucoup ; et quoique rapportées dans les écrivains relativement assez modernes, je les crois d’une haute antiquité, puisqu’elles doivent dater au moins de l’époque où la terre était encore cultivée par des mains libres. à coup sûr elles n’appartiennent point aux esclaves qui, plus tard, venaient des pays lointains cultiver le sol de l’Italie, et y mourir en silence.

Cette sagesse agricole dont les romains se sont fait honneur, était commune au Latium, à la Campanie, à l’Ombrie, à l’Étrurie. Les étrusques mêmes semblent avoir été supérieurs, sous ce rapport, à tous les peuples italiens. On sait quelle habileté ils portaient dans la direction des eaux ; avec quel soin ils soutenaient par des murs les terres végétales toujours prêtes de s’ébouler sur les pentes rapides. Ils donnaient, dit Pline, jusqu’à neuf labours à leurs champs. Les plus illustres agriculteurs dont Rome se vante, Caton et Marius, n’étaient pas romains, mais de Tusculum et d’Arpinum.

Ces vieilles maximes, simples et graves, comme toutes celles qui résument le sens pratique des peuples, n’ont point de caractère poétique. Elles affectent plutôt la forme législative. Pline les appelle oracula, comme on nommait souvent les réponses des jurisconsultes.

Mauvais agriculteur, celui qui achète ce que peut lui donner sa terre. Mauvais économe, celui qui fait de jour ce qu’il peut faire de nuit. Pire encore ; celui qui fait au jour du travail ce qu’il devrait faire dans les jours de repos et de fêtes. Le pire de tous, qui par un temps serein travaille sous son toit plutôt qu’aux champs.

Quelquefois le précepte est présenté sous la forme d’un conte : un pauvre laboureur donne en dot, à sa fille aînée, le tiers de sa vigne, et fait si bien qu’avec le reste il se trouve aussi riche. Il donne encore un tiers à sa seconde fille, et il en a toujours autant. Souvent la forme est paradoxale et antithétique : quels sont les moyens de cultiver ton champ à ton plus grand profit ? Les bons et les mauvais, comme dit le vieil oracle ; c’est-à-dire, il faut cultiver la terre aussi bien que possible, au meilleur marché possible, selon les circonstances et les facultés du cultivateur. Qu’est-ce que bien cultiver ? Bien labourer. Et en second lieu ? Labourer. En troisième ? Fumer la terre. — Quel profit le plus certain ? L’éducation des troupeaux et le bon pâturage. Et après ? Le pâturage médiocre. Et enfin ? Le mauvais pâturage.

Pline et Columelle rapportent une prière des vieux laboureurs de l’Italie, qui ferait supposer dans ces tribus une grande douceur de moeurs. En semant le grain, ils priaient les dieux de le faire venir pour eux et pour leurs voisins. Tout ce que nous savons de la dureté de ces anciens âges, s’accorde peu avec cette philanthropie. Une vieille maxime disait dans un esprit contraire : trois maux également nuisibles : la stérilité, la contagion, le voisin. nous ferons mieux connaître, plus tard, en parlant du livre de Caton sur l’agriculture, toute la rudesse du vieux génie latin. C’était un peuple patient et tenace, rangé et régulier, avare et avide. Supposé qu’un tel peuple devienne belliqueux, ces habitudes d’avarice et d’avidité se changeront en esprit de conquêtes. Tel a été au moyen âge le caractère des normands, de ce peuple agriculteur, chicaneur et conquérant, qui, comme ils l’avouent dans leurs chroniques, voulaient toujours gagner, et qui ont gagné, en effet, l’Angleterre et les deux Siciles. Rien n’est plus semblable au génie romain.

Celui des pasteurs sabelliens, plus rude et plus barbare encore, leur vie errante pendant la plus grande partie de l’année, les conduisaient plus immédiatement que les habitudes des tribus agricoles au brigandage et à la conquête. Obligés de mener leurs troupeaux et de suivre l’herbe, à chaque saison, des forêts aux plaines et des vallées aux montagnes, ils laissaient les vieillards et les enfants incapables de ces longs voyages, sur les sommets inaccessibles de l’Apennin. Leurs bourgades, comme celles des épirotes, étaient toutes sur des hauteurs. Caton place le berceau de leur race vers Amiternum, au plus haut des Abruzzes, où la neige ne disparaît jamais du Majella. Mais ils s’étendaient de là sur toutes les chaînes centrales du midi de l’Italie. La rareté de l’herbe sous un ciel brûlant, l’immense étendue que demande cette vie errante, obligea toujours les pasteurs du midi à se séparer bon gré malgré, et à former un grand nombre de petites sociétés. Ainsi dans la genèse, Abraham et Loth s’accordent pour s’éloigner l’un de l’autre, et s’en aller l’un à l’orient, l’autre à l’occident.

Dans les mauvaises années, les sabelliens vouaient à Mamers, au dieu de la vie et de la mort, le dixième de tout ce qui naîtrait dans un printemps ; c’est ce qu’on appelait ver sacrum. il est probable que, dans l’origine, on n’adoucissait pas même en faveur des enfants l’accomplissement de ce voeu cruel. à mesure que les sabelliens formèrent un peuple nombreux, on se contenta d’abandonner les enfants.

Repoussés par leur père, et devenus fils de Mamers, mamertini ou sacrani, ils partaient, dès qu’ils avaient vingt ans, pour quelque contrée lointaine. Quelques-unes de ces colonies, conduites par les trois animaux sacrés de l’Italie, le pic-vert (picus), le loup et le boeuf, descendirent, l’une dans le Picenum, l’autre dans le pays des Hirpins (hirpus, loup, en langue osque), une troisième dans la contrée qui ne portait encore que le nom générique des Opici, et qui fut le Samnium. Cette dernière colonie devint à son tour métropole de grands établissements dans la Lucanie et la Campanie, où les Samnites asservirent les Opiques. De la Lucanie, ils infestaient par leurs courses les terres des colonies grecques, qui environ trois siècles et demi après la fondation de Rome, formèrent une première ligue contre ces barbares, et contre Denis L’Ancien, tyran de Syracuse, deux puissances qui les menaçaient également et entre lesquelles elles ne tardèrent pas d’être écrasées.

Cette vaste domination dans laquelle étaient enfermées toutes les positions fortes du midi de l’Italie, semblait destiner les Samnites à réunir la péninsule sous un même joug. Mais l’amour d’une indépendance illimitée que toutes les tribus sabelliennes avaient retenu de leur vie pastorale, les empêcha toujours de former un corps. Rien n’était plus divers que le génie de ces tribus. Les sabins voisins de Rome passaient pour aussi équitables et modérés que les Samnites étaient ambitieux. Les Picentins étaient lents et timides ; les Marses belliqueux et indomptables. qui pourrait, disaient les romains, triompher des Marses ou sans les Marses ? les lucaniens étaient d’intraitables pillards qui n’aimaient que vol et ravage. Les Samnites campaniens étaient devenus de brillants cavaliers, prompts à l’attaque, prompts à la fuite. Chaque tribu avait pris le caractère et la culture des contrées envahies. Les monnaies Samnites portent des caractères étrusques ; celles des lucaniens des lettres grecques ; les autres tribus suivaient l’alphabet osque et latin. Toutes les tribus se faisaient la guerre entre elles. Les Marsi, Marrucini, Peligni, Vestini, différant de gouvernement, mais unis dans une ligue fédérale, étaient en guerre avec les Samnites, que les lucaniens attaquaient de l’autre côté. Les tribus Samnites, elles-mêmes, n’étaient pas fort unies entre elles, sauf le temps des guerres de Rome, où elles élurent un général en chef, un embratur ou imperator. la domination des lucaniens reçut un coup terrible, lorsque, vers l’an 400 après la fondation de Rome, des troupes mercenaires qu’ils employaient se révoltèrent contre eux, et, s’unissant aux anciens habitants du pays, s’établirent dans les fortes positions de la Calabre sous le nom de Brutii, c’est-à-dire esclaves révoltés. Sans doute ils acceptèrent d’abord ce nom comme un défi ; et ensuite ils l’expliquèrent plus honorablement en rapportant leur origine à Brutus, fils d’Hercule et de Valentia, c’est-à-dire de l’héroïsme et de la force.