LES PERSONNAGES Présentons, tout d'abord, les personnages qui vont entrer en scène, dans le drame héroï-comique. HENRI IV, roi de France et de Navarre. Mais, est-il vraiment besoin de présenter ce roi populaire de la poule au pot, ce spirituel Gascon, Ce diable à quatre Qui avait triple talent De boire et de battre Et d'être vert galant. LES BOURBONS Au pied d'une colline, dans un vallon d'un sous-affluent de gauche de l'Allier, jaillit une fontaine thermale, aujourd'hui captée, distribuée, civilisée ; autrefois libre dans les bois nord-est d'un massif permien aux roches rouges. Stupéfaits de cette eau tiède, et plus que tiède, à demi brûlante, au voisinage de sources fraîches, nos bons ancêtres primitifs, ingénus, consacrèrent cette source à un dieu ; puis, ils confondirent le dieu et la fontaine. Le surgeon leur fut divin, puisqu'il était inconcevable. Ce dieu était Bormo, Borvo, Borbo : nom dont il semble bien qu'il essaie d'exprimer le bouillonnement de la source, ses bulles d'air, son effervescence. Les Romains le confisquèrent pour le panthéon gréco-latin, en l'identifiant à leur Apollon. Au commencement du Xe siècle, un seigneur quelconque inféodé à Charles le Simple recevait de ce roi l'investiture de quelques terres, dont celle de Borbo. Il fut le sire de Souvigny ! — une abbaye, près de Moulins, dont les restes grandioses sont encore une de nos merveilles archéologiques, — Bourbon et autres lieux. La famille destinée à tant de trônes résidait d'abord à Souvigny, puis à Bourbon-l'Archambault[1], dans l'Allier, dont elle prit décidément le nom ; et ce fut la famille des ducs de Bourbon, ensuite rois de France et d'autres pays de l'Europe occidentale. De cette illustre lignée, le Bourbonnais tira son nom[2]. Seigneur quelconque semble être un mot bien dédaigneux d'Onésime Reclus. C'est de saint Louis qu'était issue la maison de Bourbon, par son dernier enfant mâle Robert de France, comte de Clermont. Une baronnie antique, héritage de Béatrix, femme de ce prince, fut érigée en duché-pairie, en faveur de Louis, son fils, et donnait à sa postérité le nom qu'elle conserva : celui de France étant exclusivement réservé à la branche royale[3]. LES CONDÉ ILOUIS DE BOURBON CONDÉ[4]. Deux princes de Bourbon firent race : Antoine et Louis. La famille de Condé est une branche de la maison de Bourbon. Charles de Bourbon, mort en 1537, laissait, de son mariage avec Françoise d'Alençon, treize enfants dont cinq fils : Antoine, 1513-1562, roi de Navarre et père de Henri IV ; François, 1519-1546, comte d'Enghien, le vainqueur de Cérisoles ; Charles, 1523-1590, cardinal de Bourbon, roi de la Ligue, sous le nom de Charles X ; Jean, 1528-1557, comte de Soissons, puis d'Enghien ; Louis, 1530-1569, prince de Condé. Il fut la souche de cette maison qui s'éteignit en 1830, en la personne de Louis-Henri-Joseph de Bourbon, prince de Condé, dont le fils unique, le duc d'Enghien, était, le 21 mai 1804, fusillé à Vincennes par ordre de Napoléon. Les Condé portaient d'azur à trois fleurs de lys d'or, au bâton de gueules péri en bandes. Louis de Bourbon dont les premières années sont obscures était le cadet de sa famille. Il avait à peine huit ans lorsqu'il perdait son père. Que devint-il alors ? Comment passa-t-il ces années de transition qui séparent l'enfance de la jeunesse ? Aucun indice ne fixe sur ce point que les contemporains se souciaient fort peu, sans doute, d'éclaircir. Sa mère, Françoise d'Alençon, était une princesse vertueuse et sévère, renommée pour le bel ordre qui régnait chez elle ; mais la « discipline » qu'elle maintenait parmi les demoiselles attachées à son service, et qui excitait l'admiration de son panégyriste — Ch. de Sainte-Marthe, dans ORAISON FUNÈBRE DE FRANÇOISE D'ALENÇON — ne convenait probablement à des fils qui approchaient de la virilité. Une veuve, vivant dans la retraite, ne pouvait guère terminer cette éducation chevaleresque indispensable alors et que la jeune noblesse venait jadis chercher à l'envi dans l'hôtel de Bourbon[5]. Louis, par son mariage avec Éléonore de Roy, s'alliait aux Montmorency et aux Chatillon. Il eut pour fils : IIHENRY Ier DE BOURBON Duc d'Enghien, prince de Condé, qui guerroyait avec son cousin Henri de Navarre — depuis Henri IV — sous les ordres de Coligny. Charles IX, après la Saint-Barthélemy, le mettait en demeure de choisir entre la messe et la mort. Il n'abjura point, mais s'enfuyait en Allemagne, d'où bientôt, d'ailleurs, il revenait en France. Il mourait, un an après la bataille de Coutras, à Saint-Jean-d'Angély. Sur cette mort, Henri IV nous a laissé de curieux détails[6]. A Madame la Comtesse de Grammont, 10 mars 1588. — Il m'est arrivé l'un des plus extrêmes malheurs que je pouvais craindre, qui est la mort subite de Monsieur le Prince... Ils l'ont empoisonné, les traîtres ! Si est-ce que Dieu demeurera le maître et moi, par sa grâce, l'exécuteur. Le pauvre prince, jeudi, ayant couru la bague, soupa, se portant bien. A minuit, lui prenait un vomissement très violent qui lui dura jusqu'au matin. Tout le vendredi il demeura au lit. Le soir il soupa et, ayant bien dormi, il se leva le samedi matin, dîna debout puis joua aux échecs. Il se leva de sa chaise, se met à se promener par sa chambre, devisant avec l'un et l'autre. Tout d'un coup il dit : Baillez-moi ma chaise, je me sens une grande faiblesse. Il n'y fut assis qu'il perdit la parole et soudain après il rendit l'âme, assis. Les marques de poison sortirent soudain. Il n'est pas croyable l'étonnement que cela a porté en ce pays-là... Bonsoir mon âme, je vous baise un million de fois. A Monsieur de Scorbiac, 11 mars 1588. Conseiller du roi, mon seigneur — Henri n'était alors que roi de Navarre — en sa cour du Parlement de Toulouse, et surintendant des finances à Montauban. — La mort de mon cousin, Monsieur le Prince, nous a tellement attristés que je vais monter à cheval, présentement, pour aller consoler ma cousine, Madame la Princesse, et empêcher que nos ennemis ne se prévalent de nos pertes et malheurs et de mon absence. La perte ne m'est pas seulement particulière mais publique et très importante. A Madame la Comtesse de Grammont, 13 mars 1588. — Le page Belcastel et le valet de chambre de Madame la Princesse s'en étant enfui soudain, après avoir vu mort leur maître, avaient trouvé deux chevaux valant deux cents écus à une hôtellerie du faubourg, que l'on y tenait il y avait quinze jours, et avaient chacun une mallette pleine d'argent. Enquis, l'hôte dit que c'était un nommé Brillant qui lui avait baillé les chevaux et lui allait dire tous les jours qu'ils fussent bien traités ; que s'il baillait aux autres chevaux quatre mesures d'avoine qu'il leur baillât huit ; qu'il paierait le double. Ce Brillant est un homme que Madame la Princesse a mis en la maison en lui faisant tout gouverner. Il fut, tout soudain, pris, confessé avoir baillé mille écus au page et avoir acheté ces chevaux par le commandement de son maître pour aller en Italie... Souvenez-vous de ce que je vous ai dit autrefois. Je ne me trompe guère en mes jugements. C'est une très dangereuse bête qu'une mauvaise femme. Tous ces empoisonnements sont papistes[7]. IIIHENRI II DE BOURBON[8]. Prince de Condé, fils de Henri Ier, est le héros du drame héroï-comique qui va se jouer devant nous et dont le titre pourrait être celui de l'un des Contes drolatiques d'Honoré de Balzac : Persévérance d'amour ; persévérance d'amour, du moins en ce qui concerne Henri IV. Sa mère fut la romanesque et belle Charlotte de la Trémoille, d'une famille illustre et puissante : la châtelaine de la redoutable forteresse de Taillebourg. Avait-elle empoisonné son mari, comme le supposait, nous venons de le voir dans sa lettre à la duchesse de Grammont, le roi de Navarre ? Toujours est-il que sa mort reste encore mystérieuse. Les gens du prince furent arrêtés. Deux parvinrent à s'enfuir : Corbais, un valet de chambre, et le page Belcastel que la rumeur scandaleuse disait bien bas être le père de Henri II ; né posthume, dans le château de Saint-Jean-d'Angély où sa mère était détenue. L'hôtelier Brillant, qui recevait les fugitifs, fut mis à la torture. Faussement, ou véridiquement, il accusa fort Charlotte de la Trémoille. Belcastel fut exécuté en effigie. Charlotte fut emprisonnée et c'est au sixième mois de son emprisonnement qu'elle accouchait. Après sept années de détention elle fut lavée de tous soupçons d'empoisonnement contre son mari, par arrêt du Parlement, le 24 juillet 1596, et son fils fut déclaré prince de sang, héritier présomptif de la couronne. A la cour il passait inaperçu jusqu'au moment où il épousait Marguerite-Charlotte de Montmorency. LES MONTMORENCY IURBAIN DE LAVAL DE MONTMORENCY. Les Montmorency, l'une des plus illustres et des plus anciennes familles de France, tiraient leur nom de la petite ville de Montmorency. Ses membres, qui s'appelaient Bouchard, portèrent jusqu'en 1327 le titre de premiers barons de France. Sans parler des généalogistes qui font remonter cette famille jusqu'au Gaulois Lisbius, lequel donnait l'hospitalité à saint Denis, apôtre du christianisme en France, et partagea son martyre ; ne parlant point davantage des chroniqueurs qui placent l'origine des Montmorency aux temps de Clovis, et le rattachent au franc-salien Lisoïe que Clovis, lui-même, baptisait, il y a lieu de mentionner, plus sûrement, Bouchard Ier, puissant feudataire du duché de France, mort en 980 : le premier baron authentique des Montmorency. Urbain de Laval de Montmorency, qui d'abord combattait Henry, notamment à Ivry, et se ralliait ensuite, fut fait maréchal de France et, en chef, commanda les troupes que Louis XIII, en 1615, envoyait contre les princes révoltés. De sa première femme il eut Henri II de Montmorency impliqué dans la conspiration de Gaston d'Orléans contre le Roi et Richelieu, décapité à Toulouse le 30 octobre 1632, par ordre du cardinal qui voulait, écrit Michelet : faucher ce dernier rejeton du monde féodal et chevaleresque[9]. Sur le tard, il se remariait à Louise de Budos, alors célèbre par sa beauté. La mort de Louise fut étrange. Mais que de morts singulières en ce XVIe siècle ! Le diable dont elle tenait sa surprenante et dangereuse beauté l'aurait étranglée. On chuchotait aussi — que ne chuchotait-on pas à cette époque, et d'ailleurs, de tous temps on ne prêta qu'aux riches — que Henri IV aurait eu pour elle un commencement de passion. Elle mourut à Chantilly, vers 1598, deux années après ses épousailles, ayant eu pour fille, l'héroïne : IICHARLOTTE DE MONTMORENCY. Les poètes, les chroniqueurs du temps ont, à l'envi, chanté ses charmes, proclamé la splendeur de son incomparable beauté. Parut à la cour une jeune femme qui fut admirée et particulièrement remarquée par Henri IV[10]. — Charlotte de Montmorency passait, elle aussi, pour être ensorcelée et pour avoir la puissance d'ensorceler comme sa mère[11]. — Alors que Mlle de Montmorency n'avait que quatre ans on vit bien que ce serait une beauté extraordinaire. Elle avait le visage accompli, la taille riche, les cheveux blonds[12]. — Elle était merveilleusement blanche, possédait dans le visage des grâces incomparables[13]. — Charlotte de Montmorency parut alors à la cour comme un soleil et, par son éclat, effaça toutes les autres beautés. Tout le monde avait les yeux sur ce nouvel astre ; et cette belle avait autant d'adorateurs qu'il y avait de galants à la cour[14]. — Elle avait à peine quinze ans lorsqu'elle parut à la cour. On n'avait jamais rien vu de plus beau ; et quoique le siècle des Valois ait peut-être été le plus fécond en beautés, les vieux et les jeunes courtisans avouaient que Mlle de Montmorency surpassait toutes celles qui avaient brillé avec le plus d'éclat. La blancheur de son teint était admirable ; ses yeux vifs et pleins de tendresse en inspiraient au plus indifférent ; point de traits dans son visage qui ne fussent formés par les grâces ; le son de sa voix, son maintien, ses moindres actions avaient un charme qu'on ne pouvait se défendre d'admirer, et l'éloge était un tribut qu'on payait d'autant plus naturellement à son mérite qu'il était sans artifice. La nature, qui avait tout fait pour elle, la dispensait d'avoir recours aux ressources de l'art même les plus innocentes[15]. A quelle rose ne fait honte De son teint la vive fraîcheur ? Quelle neige a tant de blancheur Que sa gorge ne la surmonte ? Et quelle flamme luit aux cieux Claire et nette comme ses yeux ? Soit que de ses douces merveilles Sa parole enchante les sens, Soit que sa voix, de ses accents, Frappe les cœurs et les oreilles, A qui ne fait-elle avouer Qu'on ne peut assez la louer ?[16] Comme Alcandre —
Henri IV — ne pouvait vivre sans quelque amour
nouvelle, Olimpe — sa femme, Marie de Médicis — ayant repris la volonté de faire le ballet déjà proposé,
entre les dames nommées pour en être, l'incomparable Florise —
Charlotte de Montmorency — en fut l'une. Elle était
si jeune alors qu'elle ne faisait que sortir de l'enfance. Sa beauté était si
miraculeuse et ses actions si agréables qu'il y avait de la merveille partout...
Il faudrait un volume entier pour raconter tous les
accidents de cette amour, qui fut terminée par la mort de ce prince, ravi
parmi les siens dont il était aimé jusqu'à l'adoration[17]. Comment alors ne s'expliquerait-on pas, n'excuserait-on pas, cette passion quasi sénile — Henri IV avait, alors, cinquante-six ans — d'un monarque plus que galantin et qu'attirait la moindre jupe ; surtout si cette jupe était attirante ? Comment l'esprit vient aux filles, dit un conte de La Fontaine. Comment l'amour vient aux vieillards, pourrions-nous dire ici : amour d'autant plus tenace, d'autant plus violent et irraisonné lorsqu'il fait sa proie de l'homme ayant dépassé l'automne de sa vie, sans vouloir encore désarmer. |
[1] Bourbon-l'Archambault fut, au XVIIe siècle, la station thermale la plus fréquentée par les personnages restés illustres de ce temps. Mme de Montespan y mourut. Les ruines pittoresques de l'ancien château des Bourbons sont tout spécialement visitées par les touristes.
[2] Voir ONÉSIME RECLUS, la France à vol d'oiseau, I, p. 552, Paris, Flammarion, I.
[3] Voir Duc D'AUMALE, Histoire des Princes de Condé, I, p. 3. Calmann-Lévy, éditeur, 1889. Et le duc d'Aumale ajoute en note : Les descendants de Robert le Fort occupaient le trône de France longtemps avant que l'on n'eût repris l'usage de désigner par un même nom, comme à Rome, les membres d'une même famille. C'est à l'époque des Croisades que le besoin de se reconnaître au milieu de ces grandes agglomérations d'hommes fit adopter cette coutume. On appela France la famille qui avait l'honneur de donner des souverains à notre patrie. Mais nos rois, jaloux de l'éclat d'un tel grand nom, le réservèrent à leurs seuls fils et petits-fils : de là cette désignation de fils et petits-fils de France. La postérité de chaque fils de France formait une branche cadette qui prenait son nom du titre porté par son chef : Valois, Artois, Bourbon.
[4] Est-il nécessaire de rappeler qu'un confluent est le point où se rencontrent deux cours d'eau, dont l'un se jette dans l'autre ? L'ancien mot français était Condates, et, par contraction : Condé.
Dans l'arrondissement de Valenciennes, Condé-sur-Escaut, au confluent de l'Escaut et de la Haine, qui donnait son nom au Hainaut. La seigneurie de Condé fut, primitivement, un domaine de la Maison des sires d'Avesnes dans le Nord. Marie de Luxembourg la portait dans la Maison de France, alors qu'elle épousait en 1487 François de Bourbon, comte de Vendôme, père de Charles de Bourbon, duc de Vendôme, dont le fils fut Louis de Bourbon, souche de la branche Bourbon-Condé. — Le nom de Condé se rencontre fréquemment sur la carte de France ; il appartint aussi à plus d'une famille, soit comme titre, soit comme nom patronymique, sans être, le plus souvent, accompagné d'une désignation bien claire.
[5] Duc D'AUMALE, Histoire des Princes de Condé, I, 18 sq.
[6] Henri IV, Lettres Missives, II, pp. 343-344, dans BERGER DE XIVRY, Collection de Documents inédits sur l'Histoire de France.
[7] Disons une fois pour toutes, que dans toutes nos citations — y compris nos chapitres de l'Appendice — nous avons scrupuleusement respecté le mot, la phrase, la tournure archaïque d'autrefois, mais que nous avons, seulement, modernisé l'orthographe, ne croyant pas utile, puisque nous ne faisons pas œuvre philologique, d'écrire icy pour ici ; mesme ou faict, pour même et fait ; présentoit, pour présentait ; roy, pour roi.
[8] Voir à l'Appendice son Historiette d'après TALLEMANT DES RÉAUX.
[9] Ce cancanier spirituel, cette amusante mauvaise langue qu'est Tallemant des Réaux — et qu'alors il ne faut pas, de beaucoup s'en faut, croire sur parole, nous fait ce portrait :
... Il avait le geste le plus agréable du monde ; aussi parlait-il plus du bras que de la langue. On dit, à propos de cela, que M. de Montmorency étant entré dans une compagnie où était feu M. de Candale, tout le monde lui fit fête, quoiqu'il n'eût fait, proprement, que remuer les bras. Jésus, dit M. de Candale, que cet homme est heureux d'avoir des bras ! Mme de Rambouillet dit qu'une fois il voulut conter une chose qu'il savait fort bien, mais qu'il s'embrouilla tellement que le cardinal de La Valette, par pitié, fut contraint de prendre la parole et d'achever le conte. Il commençait souvent des compliments et demeurait à mi-chemin. On avait quelquefois bien de la peine à s'empêcher de rire. Il ne disait pas de sottises, mais il avait l'esprit court.
En récompense, il était brave, riche, galant, libéral, dansait fort bien, était bien à cheval et avait toujours des gens d'esprit à ses gages, qui faisaient des vers pour lui, qui l'entretenaient d'un million de choses et lui disaient quel jugement il fallait faire des choses qui couraient en ce temps-là. Il donnait beaucoup aux pauvres. Il ôtait aimé de tout le monde, mais adoré dans son quartier.
Il était fort libéral. Il entendit qu'un gentilhomme disait : Si je trouvais vingt mille écus à emprunter pour deux ans, ma fortune serait faite. Il la lui prêta. Au terme le gentilhomme lui rapporte l'argent. Allez, lui dit-il, c'est assez que vous m'ayez tenu parole, je vous les donne de bon cœur...
Lire d'ailleurs toute l'Historiette de M. de Montmorency. TALLEMANT DES RÉAUX, pp. 91-98. Paris, Garnier frères, 1861, dans l'Édition Monmerqué.
[10] Duc D'AUMALE, Histoire des Princes de Condé, II, 225.
[11] DE LA FERRIÈRE, Henri IV, p. 331. Paris, Calmann-Lévy.
[12] TALLEMANT DES RÉAUX, Historiette de Madame la Princesse. Voir Appendice, I, p. 175, Paris, Garnier frères, 1861, édition Monmerqué.
[13] Cardinal BENTIVOGLIO, Relazione della fuga di Francidel principe de Condé, traduction Fazardi, 1642.
[14] Les Amours de Henri IV, p. 233. Amsterdam, MDCCLXIII.
[15] Mémoires et anecdotes de France, pp. 304-305. Amsterdam, MDCCLXIV, chez Néaulne, libraire. A la Bible. Voir Appendice.
[16] Nous n'avons mis ici ces vers de Malherbe que parce que l'opinion commune les croit faits en l'honneur de Charlotte de Montmorency ; mais ces stances sont adressées à la vicomtesse d'Auchy. Voir MALHERBE, éd. Lalanne, d. 130, I, dans la Collection des grands écrivains de la France.
[17] Les Amours du Grand Alcandre, p. 411, dans Journal de Henri III, t. IV, à la Haye, et se trouve à Paris chez la Ve de Pierre Gandouin — Quai des Augustins. — A la Belle Image. MDCCXLIV.