Napoléon est rentré aux Tuileries. Il a dîné gaiment tête à tête avec Joséphine et, par un enfantillage d'amant heureux, il a voulu qu'elle gardât sa couronne, qui lui allait si bien. Il est ravi de sa journée ; il fait des compliments aux femmes de la Cour. C'est à moi, Mesdames, que vous devez d'être aussi charmantes. Pas d'émotion qui l'ait pénétré et dont il témoigne ; pas de terreur en évoquant le mystère de la souveraineté ; pas de méfiance vis-à-vis de l'avenir ; la satisfaction un peu plate que la pompe ait été si brillante et que chacun y ait bien tenu.son rôle. Il n'est pas fatigué ; il n'est pas las de cérémonies — au contraire ; il eu veut encore et encore. Demain, ce sera la fête populaire, où il ne paraîtra point : salves à six heures du malin, chars de musiciens depuis onze heures, grand concert à midi devant les Tuileries avec ascension de ballons dorés et détonnants, danses sur la place de la Concorde et sur les boulevards, spectacles forains, mais de cocagne, jeux de bague, illuminations, feu d'artifice, rien qui soit particulier, hormis les hérauts d'armes parcourant la ville et jetant à la volée des médailles du Couronnement : d'un côté la tète laurée de Napoléon, de l'autre l'Empereur élevé sur le pavois par le peuple et l'armée. L'Empereur, avait-on dit, sera couronné aux Invalides, élevé sur le pavoisait Champ de Mars, sacré à Notre-Dame ; c'est tout ce qui reste du pavois. De ces médailles de quatorze millimètres, on jette 75.000 en argent, à 10 centimes la pièce, mélangées de quelques-unes en or, à 8 francs. De ces petites en or, on distribue 12.000 à la Garde impériale. L'Empereur a pensé un instant à donner à chaque, militaire de l'armée une médaille en bronze grand module et, à cet effet, il en aurait voulu 100.000, mais il s'est arrêté. La dépense totale, prévue pour 100.000 francs, montait déjà à 229.642 fr. 40 centimes. L'effet produit à Paris par cette promenade des hérauts d'arme est médiocre : À Reims, les hérauts ne jetaient les pièces d'or et d'argent que dans la nef et le chœur de l'église. Cela a amené ries désordres : une femme fort bien vêtue, ayant reçu une vingtaine de médailles sur son fichu, fui en un instant agrippée, décoiffée, presque, dévolue. Etait-ce la traiter le peuple en souverain ? D'abord, l'Empereur avait voulu revenir de Notre-Dame au Champ de Mars ; puis, il s'est décidé à remettre au lendemain du Sacre pour distribuer les Aigles aux députations de l'armée et des gardes nationales. Ce jour-là, le temps, quoique froid, était passable, mais l'Impératrice était fatiguée, si souffrante qu'on dut attendre le 14 (5). Aussi bien, les préparatifs n'étaient pas terminés. Au-devant de l'École militaire, on devait drosser des tentes et des amphithéâtres, les tentes pour l'Empereur et sa cour, le Sénat, le Conseil d'Etal, la Cour de cassation, les officiers et les dames du Palais et le Corps diplomatique ; les gradins découverts pour les députations de tous genres. Cela pouvait être décoratif, mais, en décembre, c'était peu prudent. Dans la soirée du 13 frimaire, vers les dix heures du soir, commence à tomber une pluie mêlée de neige. Elle tombe toute la nuit, toute la matinée, sans une éclaircie. A dix heures, cependant, éclate le coup de canon annonçant que l'Empereur part des Tuileries. On attend ; on espère que le temps va se lever ; il ne se lève pas. Tout le monde, sauf l'Empereur, est à son poste. Il faut partir. Nouveaux coups de canon et, celle fois, mise en roule du cortège sous la terrible pluie : Chasseurs à cheval et Mameluks en tôle, Grenadiers et Gendarmes d'élite en queue, les voitures dans le même ordre que le jour du Couronnement, l'Empereur dans son petit costume, l'Impératrice, les princesses, les dames, en robe de cour, poitrine nue, tous les dignitaires, les grands-officiers et les officiers, empanachés, dorés et reluisants ; et, quand il ne pleut pas, il neige — souvent les deux ensemble. On traverse le jardin, la place de la Concorde, le pont, la rue de Bourgogne, la rue de Grenelle ; devant les Invalides, salut par la batterie triomphale ; puis, par les boulevards neufs, non encore baptisés, on gagne l'École militaire. Là, salve de toute l'artillerie. Napoléon Bonaparte rentre en souverain dans cette maison qu'il a quittée, dix-neuf années plus tôt, le 28 octobre 1780, sous-lieutenant d'artillerie, pour s'en aller à Valence monter ses gardes au régiment de la Fère ! Dans le pavillon central, où étaient le salon du roi et les- appartements du gouverneur, il recevra les hommages du Corps diplomatique. Cela était bien délabré, mais en deux mois on a fait le nécessaire et le Garde-Meuble a disposé des tapisseries et des sièges. L'Empereur et l'Impératrice revêtent les ornements impériaux et se présentent sous leur lente. Hélas ! les toiles peintes, couvertes de neige fondue, ont fait eau de toutes parts ; il a fallu des précautions infinies pour garantir les trônes de la pluie. Les autres sièges sont trempés, et la pluie redouble. Au moment où l'Empereur prend place, un jeune homme, s'échappant de la foule, s'élance criant : La liberté ou la mort ! Quelques cuirassiers courent sur lui, l'enlèvent : c'est un nommé Faure, interne à l'hôpital Saint-Louis ; un jeune homme dont l'imagination est ardente, dira le soir même Fouché. Il faudra lui infliger une courte détention et le renvoyer ensuite dans sa famille. Ce que l'on fait : comme on veut le silence, on ne recherche pas si, comme Faure l'a prétendu plus tard, il n'est pas seul dans ce projet, s'il a pour complices des officiers, des soldats, des hommes de mérite. Cet incident a passé inaperçu. Le canon a tonné ; la cérémonie commence. Toutes les troupes sont rangées en ligne, face au trône ; les députations de l'armée sur la droite et sur la gauche en colonnes serrées, celles des gardes nationales dans l'intervalle du centre de la ligne ; au bas du trône, les colonels de tous les régiments, les présidents des collèges électoraux des cent huit départements, debout, tenant les aigles ; à la tète de la première ligne, les tambours et les musiques. Au signal donné par le maréchal gouverneur de Paris les
colonnes s'ébranlent vers le trône. L'Empereur se lève : Soldats, voici vos drapeaux. Ces aigles vous serviront
toujours de point de ralliement, ils seront partout où votre empereur les
jugera nécessaires pour la défense de son trône et de son peuple. Vous jurez
de sacrifier votre vie pour les défendre et les maintenir constamment par
votre courage, sur le chemin de la victoire. Les colonels répètent le
serment en brandissant les hampes et faisant flotter les drapeaux ; les
soldats qui ont présenté les armes, mettent leurs
chapeaux au bout de leurs baïonnettes, et col enthousiasme, réglé par
le Cérémonial, dure jusqu'à ce que les drapeaux aient rejoint leurs corps.
Ensuite, défilé. Mais les assistants transis de
froid, mouillés de l'eau qui pénètre les toiles, ont quitté leurs rangs et
sont allés en désordre chercher des places où ils espèrent trouver des abris.
L'Impératrice et les princesses se sont retirées : seule la princesse
Caroline est restée, s'accoutumant, a-t-elle
dit, à supporter les contraintes inséparables du
trône. L'armée, couverte de boue et trempée de la pluie la plus
froide, défile au milieu d'un lac de boue, devant des banquettes. Fontaine
est désespéré. L'Empereur a été bien inspiré lorsqu'il a repoussé le couronnement au Champ de Mars qu'on lui proposait en réminiscence de la Fédération. Se représente-t-on, a-t-il dit, l'effet que produiraient l'Empereur et sa famille, exposés, dans leurs habits impériaux, à l'injure du temps, à la boue, à la poussière ou à la pluie ? Quel sujet de plaisanterie pour les Parisiens qui aiment à tourner tout en ridicule et qui sont accoutumés à voir Chéron à l'Opéra et Talma au Théâtre-Français faire l'Empereur beaucoup mieux que je ne saurais le faire. Cette fois, le bon sens l'a sauvé ; mais il n'en est pas plus content de sa journée. Sous la pluie, passé cinq heures, il rentre aux Tuileries. Il y a encore un grand dîner, un immense dîner — dîner, non souper, entendez-vous monsieur de Talleyrand ! A six heures, on est réuni dans la Salle du trône. Le grand maréchal annonce que Leurs Majestés sont servies. Avec le Pape, l'Empereur et l'Impératrice passent dans la galerie de Diane ; les invités suivent. Il y a cinq tables[1] : au milieu de la galerie, sur une estrade, sous un dais, la table impériale. L'Impératrice s'asseoit au milieu, l'Empereur à sa droite, le Pape à sa gauche, l'électeur de Ratisbonne en retour. Les grands-officiers se tiennent debout derrière l'Empereur, à droite et à gauche ; les pages servent. Des deux côtés de la table impériale, table des princes et des princesses, table des membres du Corps diplomatique, table des ministres et des grands-officiers de l'Empire, table des officiers et des dames de cour. Pendant le repas, musique ; après, dans la grande salle, qui sera la Salle des maréchaux, concert ; puis, étrange spectacle à offrira un pape, ballet. Au moment où le ballet commence, Pie VII se retire ; l'Empereur le reconduit jusqu'à la galerie de Diane. Puis il reprend sa place pour regarder Mmes Gardel, Vestris et Duport, exécutant, avec sept danseuses et deux danseurs, un divertissement pastoral, accompagné de galoubet, tambourin et triangle. Même en est-il à ce point satisfait qu'il octroie une gratification de 3.000 francs à chacun des coryphées. Et les fêtes vont ainsi presque chaque jour : Le 22 (13 décembre), fête offerte au populaire par le Sénat dans les jardins du Luxembourg : musiques militaires, danses, illuminations, feu d'artifice ; le 24, dîner offert parles maires de Paris aux maires des trente-six lionnes Villes, dans la salle de la Société olympique ; le 25 (10), fête offerte à l'Empereur, à l'Hôtel de Ville, par la Ville de Paris, fête monstre sur laquelle il se faut arrêter, car elle a pour objet encore de renouveler les coutumes de l'ancien régime en les noyant dans la magnificence du nouveau et de perpétuer les souvenirs du passé en les imprécisant. Depuis le début de vendémiaire, le préfet, Frochot, se prépare pour cette fête : il a annoncé alors au Conseil général municipal de la Ville de Paris la disposition où était Sa Majesté Impériale d'accepter à l'époque de son couronnement, l'invitation qui lui a été faite, au nom de la Ville, de se rendre à la Maison commune. Il s'agit de surpasser toutes les fêtes qui furent données aux rois Bourbons, de raffiner par la magnificence, le goût, la recherche, et surtout la multiplicité, sur ce qu'imagine le grand chambellan de l'Empereur et ce que règle le grand maître des Cérémonies. Il y a les divertissements à l'usage du populaire : loterie de 13.000 volailles, fontaines de vin, orchestres, chansons par les chanteurs du gouvernement, illuminations et le reste, mais ce n'est rien près des plaisirs réservés aux invités de l'Hôtel de Ville. Au fait, invités par qui ? Jadis c'étaient le prévôt des marchands et le corps de ville ; à présent ce seraient le préfet et le Conseil général : mais les maires et adjoints, prétendant qu'ils constituent le Corps municipal, protestent que la fête doit se donner en leur nom. Il est un moyen que l'Empereur emploie pour mettre tout le monde d'accord : ce sera le maréchal gouverneur de Paris qui fera les honneurs. Cela est contraire à tous les précédents, et l'on s'étonne, mais ce gouverneur c'est Murat ! Toutefois, c'est au préfet Frochot que revient l'invention et elle n'est point banale : tous les invités qui ne sont point de la Cour, se réunissent de onze heures à midi, à l'Hôtel de Ville, dans la Salle du Trône. Ils passent, à une heure un quart, dans trois galeries où cinq tables sont servies en ambigu. Six cents dames y prennent place. Les hommes mangent debout, à des buffets préparés dans d'autres salons. Lorsqu'on dessert, vers les deux heures et demie, arrive le maréchal gouverneur de Paris, qui est reçu, au bas du grand escalier, par le Corps municipal. A trois heures, une salve d'artillerie annonce que Leurs Majestés partent des Tuileries. même cortège que le jour du Sacre, même itinéraire jusqu'au Pont Neuf : Là attendent, Murat à la tête, toutes les autorités et, non pas seulement les deux préfets avec leurs secrétaires généraux, les conseillers de préfecture, les maires et les adjoints, les membres du conseil municipal, mais tout ce qui tient une part d'administration, finances, hôpitaux, mont-de-piété, contributions, chambre de commerce, octroi, instruction publique, tout ce qui est employé, tout ce qui émarge au budget, tout ce qui prête même ses services gratuits. L'Empereur salue de la tête, et les représentants de la Ville reprennent le chemin de la Maison commune, où la Garde impériale a relevé tous les postes. Au perron, réception, puis, dans la Salle du Trône, discours du préfet, réponse de l'Empereur : Je veux que vous sachiez que, dans les batailles, dans les plus grands périls, sur les mers, au milieu des déserts même, j'ai toujours eu en vue l'opinion de cette grande capitale de l'Europe, après toutefois le suffrage tout-puissant sur mon cœur, de la postérité. Murat présente à l'Empereur des exemplaires en or des médailles que la Ville a fait frapper pour commémorer ce jour solennel : Frochot n'a pas manqué d'y employer son compatriote et protégé le peintre Prudhon, qui fut souvent mieux inspiré. Puis, Leurs Majestés sont conduites dans leurs appartements où les présentations ont lieu : nouveaux discours, grâces, nominations : le doyen des maires de Paris sénateur, trois fonctionnaires de la Ville légionnaires. Le préfet présente à l'Empereur et à l'Impératrice les nefs faisant partie du grand service en vermeil que la Ville a reçu la permission de leur offrir[2]. Quant à la toilette en vermeil et en or, don de la Ville à l'Impératrice, elle est exposée dans un cabinet voisin. Le préfet annonce que Leurs Majestés sont servies et elles passent dans une salle qu'on a baptisée Salle des Victoires et dont les murs sont couverts, entre des trophées de drapeaux et des figures allégoriques, d'inscriptions latines composées par un employé de la Ville, Petit-Radel ; ce sont les Fastes napoléoniens : tous les combats auxquels Bonaparte assista y sont énumérés ; quant au 18 brumaire, il figure sous cet euphémisme : Fata Galliarum vertit (Il change les destins des Gaules). Trois tables : pour Leurs Majestés, pour les princes et les princesses ; pour les grands-officiers de l'Empire ; les officiers de l'Empereur, de l'Impératrice et des princes mangent dans deux autres salles. Bien que placée sur une estrade, sous un dais, entourée de grands-officiers de la Couronne, servie par les pages, la table impériale, même avec les nefs placées aux deux bouts, ne représente qu'à demi le grand couvert des rois. L'étiquette y est à la fois plus stricte, puisque Napoléon et Joséphine y figurent seuls, moins patriarcale, puisque le Corps de Ville ne les sert point, plus humaine, puisque, à d'autres tables, on mange en même temps. Pourtant ce qui rappelle le grand couvert, c'est le défilé des personnes invitées. Durant le repas, musique et chants : paroles de M. de Propiac, archiviste du département de la Seine. Après, on rentre dans la salle de réception : café. L'Empereur s'avance sur une sorte de balcon qu'on a préparé au-dessus de la place. On y chante des couplets — encore façon de Propiac. Puis, il met le feu au dragon qui, traversant sur un fil de fer la place de Grève va, de l'autre côté de la rivière, allumer le feu d'artifice : c'est le Passage du mont Saint-Bernard qu'on a voulu représenter et, dans le bouquet, apparaît au sommet la figure équestre du Consul, tandis que, sur la rivière, s'illumine un navire symbolisant la Ville de Paris, et que, du Parvis Notre-Dame, s'élève un ballon portant la couronne impériale toute en feu, un ballon que Garnerin a fourni pour 9.000 francs et qui, quarante-six heures après, tombe sur le lac Bracciano près de Rome. — L'Empereur écrira au Pape, de Milan, le 4 prairial (24 mai) Le ballon si heureusement arrivé à Rome et qui avait été lancé à Paris le jour du Sacre me semble devoir être conservé précieusement en mémoire de cet événement extraordinaire. Je désirerais que Votre Sainteté voulût le faire mettre dans un endroit particulier où les étrangers pussent le voir et qu'une inscription constatât que, en tant d'heures, il est arrivé à Rome. Après le feu d'artifice, Leurs Majestés tiennent cercle. Puis, on passe dans la galerie du Saint-Esprit où il y a concert : le principal morceau est une cantate scénique, Trasibule, paroles de M. Beaunier, chef de division au ministère de l'Intérieur, musique de Berton. Trasibule, c'est l'Empereur. Puis, bal ouvert par les princes et princesses, dansant avec des dames et des jeunes gens de la ville ; puis, jeu : on ne joue point à la vérité, mais, sur les sables préparées pour Leurs Majestés, sont des bourses de jetons frappés pour commémorer la fête ; puis, buffet et, à neuf heures, départ en grand cortège. Il en coûte à la Ville 1.748.646 francs, mais peut-on payer assez cher la présence du souverain ! Et puis, il y a la fête offerte par les généraux dans la salle du Cirque olympique, pour laquelle chaque divisionnaire est taxé à 3.000 francs, chaque brigadier à 1.500, où le repas seul, servi par Véry, revient à 60.000 francs ; il y a la fête offerte parles maréchaux d'Empire, dans la salle de l'Opéra, décorée de gaze d'argent et de guirlandes de fleurs, fête délicieuse, dit-on, et qui coûte la misère de 180.000 francs ; il y a la fête offerte à l'Impératrice par le Corps Législatif, avec l'inauguration de la statue de Napoléon ; depuis, tous les jours, audience sur le trône, avec l'appareil de la Cour entière en grand costume : audience aux archevêques et évoques ; audience aux présidents des Collèges électoraux et des Collèges d'arrondissement et aux préfets ; audience aux présidents de Conseils de département, aux sous-préfets, aux maires des Bonnes Villes, aux présidents de canton ; audience aux députations de l'armée ; audience à la Consulte d'Italie ; audience à l'Institut impérial... L'Empereur ne se rassasie point de cérémonies, et c'est chasse impériale, avec les princes étrangers, les jours où il ne donne pas de grandes audiences, où il ne reçoit pas de fêtes, et cela se termine en apothéose par la séance solennelle du Sénat où l'Empereur accepte la Couronne d'Italie et confère autour de lui des principautés, par la fête mémorable à Saint-Cloud où, au milieu des raffinements de l'étiquette monarchique, le deuxième fils de Louis et d'Hortense est baptisé par le Pape : mais c'est alors le 3 germinal (24 mars 1808). |
[1] Au festin royal, à Reims il y avait de même cinq lubies : celle du roi devant la cheminée, sur une estrade élevée de quatre marches et sous un dais de velours violet semé de fleurs de lys d'or ; les tables des pairs ecclésiastiques et laïques à droite et à gauche et, plus loin, les tables des ambassadeurs et celles des honneurs (grand chambellan, premier gentilhomme de la chambre et les quatre chevaliers du Saint-Esprit ayant porté les offrandes). Nulle part de femmes.
[2] J'ai parlé assez longuement de cette argenterie et de son usage dans Joséphine impératrice et reine, p. 256.