L’EMPIRE PERSE
L'expédition de Scythie et la première guerre médique ; Xerxès 1er, Salamine et Platées ; Artaxerxés 1er et Darius II.Deux routes s'offraient à son choix : l'une par mer,
de la côte de l'Ionie à celle de l'Attique, droit parmi les Cyclades; l'autre
par terre, à travers Ce fut celle-là que Darius choisit au début, quoiqu'elle
lui imposât des ennemis nouveaux, les Thraces et les Scythes, avant de lui
permettre l'abord de Si, avant l'incendie de Sardes, il s'était senti enclin à
attaquer Cambyse avait confié le gouvernement de l'Égypte au Perse
Aryandès. Darius n'eut d'abord qu'à se louer du choix que son prédécesseur
avait fait : non seulement Aryandès lui resta fidèle, mais il essaya de
terminer la conquête de Il est certain que l'Égypte prospéra entre les mains des
Perses. Elle formait avec Cyrène et Barca la sixième satrapie de l'empire[17], à laquelle on
rattacha les tribus nubiennes les plus voisines de la frontière méridionale[18]. Le gouverneur,
logé au Mur-Blanc, dans l'ancien palais des Pharaons, s'appuyait sur une
armée de cent vingt mille hommes, qui était cantonnée dans les trois camps
retranchés des rois saïtes, à Daphné et à Memphis aux confins du Delta, à
Éléphantine vers la frontière Éthiopienne[19]. En dehors de
ces postes, où l'autorité du grand roi s'exerçait directement, l'ancienne
organisation féodale subsistait entière
les temples avaient leurs biens et leurs vassaux exempts des charges
ordinaires, les nobles étaient aussi indépendants dans leurs principautés et
aussi prêts à la révolte que par le passé. Le tribut annuel, le plus lourd
après celui de Avant d'être roi, il avait eu trois enfants d'une première femme, fille de Gobryas ; Artabazanès, l'aîné, avait longtemps été considéré comme l'héritier présomptif et avait probablement exercé la régence pendant l'expédition de Scythie[30]. Mais, au moment où la révolte d'Égypte éclata, quand Darius eut à désigner son successeur, la reine Atossa lui remontra qu'il aurait avantage à choisir l'aîné de ses enfants à elle, Khshayarsha (Xerxès), qui était né sous la pourpre et qui avait dans les veines le sang de Cyrus. Son influence était toute-puissante : le vieux roi céda et, peu après, Xerxès monta sur le trône sans opposition[31]. Il était alors âgé de trente-quatre ans, et il passait pour être le plus bel homme de son temps[32] ; paresseux d'ailleurs, lent d'esprit, faible de caractère. Il songea d'abord à suspendre les armements, mais les conseillers de son père lui ayant prouvé qu'il ne pouvait laisser l'échec de Marathon sans vengeance, il eut du moins la prudence de ne vouloir rien entreprendre en Europe avant d'avoir eu raison de l'Égypte. La répression dura quatre ans, au bout desquels Achéménès, frère du roi, fut nommé satrape et prit des mesures afin de prévenir un second soulèvement[33]. Cette fois encore, personne ne songea à changer la constitution politique du pays, et les nomes restèrent aux mains de leurs princes héréditaires : Xerxès ne paraît même pas avoir soupçonné qu'en respectant les dynasties locales, il conservait aux futures révoltes égyptiennes des chefs toujours disposés à l'action (582). L'Égypte pacifiée, il ne retrouva pas encore sa liberté de
mouvement. La tradition classique prétendait que, lors de sa première visite
royale à Babylone, il avait froissé au plus haut point le sentiment national
des Chaldéens par une curiosité sacrilège : il était entré dans le
tombeau de Bel et il n'avait pas réussi, malgré ses efforts, à remplir la
cruche à huile qui y était enfermée[34]. Quoi qu'il en
soit de cette légende bizarre, le fait de la révolte paraît être certain.
Mégabyze, fils de Zopyre, qui était satrape de la province par droit d'hérédité,
traita la ville avec une rigueur inaccoutumée ; le temple de Bel fut
pillé, la statue du dieu emmenée prisonnière et son prêtre égorgé[35], les tombes
royales furent violées et dépouillées, une moitié de la population fut
réduite en esclavage (581)[36]. Xerxès partit
enfin pour l'Europe à la tête de l'armée la plus nombreuse que le monde eût
vue : on sait ce qu'il advint de son entreprise. Après avoir assisté à
la déroute de sa flotte des hauteurs du cap Colias, il reprit la route de
l'Asie sans attendre l'entrée en ligne de ses troupes de terre. Les victoires
de Salamine et de Platées préservèrent, dit-on, l'Europe de la
barbarie : ce jugement est injuste pour les deux adversaires et il ne
saurait être maintenu. Les Perses n'étaient pas des barbares au sens où nous
prenons ce mot : ils avaient une culture d'un type différent, inférieure
en bien des points, par quelques endroits supérieure à la grecque. D'autre
part, c'est estimer bien bas la vitalité et le génie de La défaite de Xerxès eut pour résultat immédiat le recul
de la frontière. Quelques garnisons restèrent au delà du Bosphore, à Byzance
jusqu'en 478[37],
à Éïon jusqu'en 477[38], à Doriskos
jusqu'en 450 et même plus tard[39]. Leur maintien
fut une satisfaction accordée à l'orgueil du grand roi plutôt que la
conséquence d'une nécessité politique ou militaire : Xerxès aimait à se
figurer qu'il avait pied en Europe et qu'il pourrait recommencer l'assaut un
jour ou l'autre, mais Tous les mouvements qui menaçaient l'existence ou
simplement l'intégrité de l'empire avaient leur contrecoup en Égypte. La
génération qui s'était battue contre Xerxès n’avait pas disparu encore qu'une
génération nouvelle, impatiente du joug perse, se soulevait contre son
successeur. L'intégrité de l'empire était rétablie, mais la guerre
avec les Grecs durait toujours. Six ans après leur désastre, les Athéniens
équipèrent deux cents vaisseaux, qu'ils placèrent aux ordres de Cimon :
il s'agissait de conquérir Chypre, ou du moins d'occuper solidement plusieurs
villes chypriotes. Pour diviser les forces de l'ennemi, Cimon fit mine de
vouloir recommencer la campagne d'Égypte et il dépêcha soixante navires au
roi Amyrtæos : lui-même bloqua la place de Cition avec le reste. Il
mourut bientôt après des suites d'une blessure, et ses successeurs furent
obligés de lever le siège faute de vivres, mais, en passant devant Salamine,
ils défirent une flotte phénicienne et cilicienne, puis ils débarquèrent et
ils battirent une armée perse qui campait prés de la ville. Artaxerxés ne
résista pas à ce dernier échec : il craignit que les Athéniens, maîtres
de Chypre, ne parvinssent derechef à soulever l'Égypte, toujours mal
asservie, et il décida de traiter à tout prix. La paix lui fut accordée sous
condition que les Grecs d'Asie demeureraient libres. Aucune armée perse ne pourrait
approcher à moins de trois journées de marche de la côte ionienne. Aucun
navire de guerre perse ne pourrait naviguer dans les eaux grecques, depuis
les îles Chélidoniennes jusqu'aux roches Cyanées, c'est-à-dire depuis la
pointe Est de Les empires orientaux ne vivent qu'à la condition d'être
toujours en guerre et toujours victorieux. Ils ne peuvent ni se restreindre
dans certaines limites, ni s'immobiliser sur la défensive ; du jour
qu'ils arrêtent leur mouvement d'expansion, la décadence commence pour
eux : ils sont conquérants ou ils ne sont pas. Artaxerxés mourut en 495, et l'on vit recommencer après
lui les intrigues qui avaient ensanglanté le début de son règne. Son fils
légitime, Xerxès II, fut assassiné au bout de quarante-cinq jours par un de
ses frères illégitimes, Sogdianos ou Sékudianos[57]. Celui-ci fut
détrôné à son tour et tué, après six mois et demi, par un autre bâtard nommé
Darius[58]. Sa vie ne fut
qu'un long tissu de misères et de crimes. Dès les premiers jours, son frère
Arsitès et Artyphios, fils de Mégabyze, prirent les armes en Asie Mineure,
enrôlèrent des mercenaires grecs et remportèrent deux victoires importantes.
L'or perse fit ce que la vaillance perse ne pouvait plus faire ; les rebelles,
abandonnés par leurs soldats, se rendirent à condition qu'ils auraient la vie
sauve. Darius II avait épousé sa tante Parysatis, une des femmes les plus
cruelles et les plus dépravées qui aient déshonoré les harems de
l'Orient : sur son conseil, il viola la parole donnée, et Arsitès périt
dans la cendre[59].
Cet exemple ne découragea point le satrape de Lydie, Pissuthnès. Il appartenait
à la famille royale[60], il était en place
depuis vingt ans au moins[61], et il avait eu
le temps de se préparer longuement, mais la trahison eut raison de lui comme
d'Arsitès : Tissapherne acheta les mercenaires qu'il avait à sa solde et
l'obligea à se remettre entre ses mains. Darius le mit à mort et donna sa
succession au vainqueur[62]. Cette exécution
ne termina pas les troubles de l'Asie Mineure : Amorgès, fils naturel de
Pissuthnès, souleva C'était le temps où la guerre du Péloponnèse désolait Artaxerxés II (405-359) ; les dernières dynasties indigènes de l'Égypte.Ce brusque dénouement et les menées secrètes dont les
satrapes de l'Asie Mineure accusaient Cyrus parurent suspects, à bon droit,
Darius l'appela à Suse pour lui demander compte de sa conduite. Il arriva
juste à temps pour assister à la mort de son père et à l'avènement d'un roi
nouveau : Arsakès prit le nom d'Artakhshathra (Artaxerxés) et monta sur le trône en dépit des efforts de
Parysatis[64].
Pendant les cérémonies du couronnement, Cyrus se cacha dans le temple et
voulut assassiner son frère au pied de l'autel. Tissapherne et l'un des
prêtres le dénoncèrent ; il fut saisi et il aurait été exécuté si sa
mère ne l'eût enveloppé de ses bras, et n’eût empêché le bourreau de remplir
son office[65].
Pardonné à grand'peine, il retourna en Asie Mineure avec la ferme résolution
de se venger à la première occasion. Malgré la surveillance de Tissapherne,
il réunit sous divers prétextes treize mille mercenaires grecs et cent mille
hommes de troupes indigènes : il quitta Sardes à l'improviste (401), il
traversa, sans être inquiété, l'Asie Mineure, Vers le même temps où l'Hellade, divisée contre elle-même,
se disputait les bonnes grâces du grand roi et de ses officiers, l'Égypte,
unie tout entière dans un même sentiment de haine, réussissait enfin à
chasser l'étranger. Pendant les quarante années qui s'étaient écoulées depuis
la défaite d'Inaros, la paix n'y avait pas été troublée sérieusement. Les
satrapes s'étaient succédé sans difficulté dans le palais de Memphis[67] : la mort
cruelle d'Inaros et probablement aussi l'épuisement de Sa politique lui était imposée par les circonstances. La
disproportion des forces entre une province isolée et un empire qui couvrait
l'Asie Antérieure était trop visible pour que les Pharaons songeassent à se
maintenir par eux-mêmes, sans appui du dehors. Ils revinrent d'instinct aux
errements de Psammétique et de ses successeurs, et leur histoire reproduisit
d'une manière frappante celle des premiers Saïtes. L'Égypte était comme une
citadelle assiégée : ils essayèrent de tracer en avant de la place des
lignes de postes sur lesquelles le premier élan de l'ennemi se brisât. Ils
intriguèrent donc en Syrie et à Chypre, soit pour s'y ménager des alliés,
soit même pour y rétablir l'ancienne suzeraineté des princes thébains :
battus sur cette avancée, ils avaient le temps de reformer en Afrique une
armée et même une flotte, avant que le vainqueur touchât la frontière. Toutes
les révoltes de peuples, toutes les querelles de satrapes leur étaient
favorables, puisqu'elles obligeaient le grand roi à diviser ses
ressources ils les fomentèrent avec
soin, ils les provoquèrent même à l'occasion, et ils menèrent si bien leur jeu
que pendant longtemps ils eurent devant eux la moindre portion des forces
perses. Comme les Saïtes, ils apprécièrent à leur juste valeur les
populations indisciplinées et peu belliqueuses auxquelles ils commandaient,
et ils s'appuyèrent sur des soldats européens qu'ils soudoyèrent à grands
frais dans Les Perses ne vinrent pas aussitôt qu'il les attendait. La
retraite des Lacédémoniens n'avait pas terminé les affaires d'Asie : depuis
la tentative de Cyrus, la plupart des peuples indigènes, Mysiens, Pisidiens,
gens du Pont et de Ces servitudes successives laissèrent des traces profondes dans les moeurs et surtout dans l'art : selon les époques, les monuments chypriotes portèrent l'empreinte du style assyrien ou du style égyptien plus ou moins altéré[81]. Mais, si l'extérieur de la civilisation se modifia souvent à l'imitation des modèles orientaux, l'hellénique du fond s'accentua de plus en plus. Les Chypriotes avaient été des plus anciens à posséder l'écriture parmi les peuples de leur race. Ils avaient adopté un syllabaire spécial, peu de temps sans doute après leur débarquement : ils le conservèrent, même lorsque les autres Grecs commencèrent à employer l'alphabet cadméen. Peut-être est-ce avec ce système imparfait que lei aèdes, élevés à la cour de leurs princes, écrivaient ces poèmes dont la renommée fut assez durable pour qu'on y comprit plus tard, par erreur, le cycle d'épopées connu sous le nom de Chants Cypriens[82] : une tradition assez ancienne plaçait même à Salamine le lieu de la naissance d'Homère. Faut-il s'étonner, après cela, si, dès le début des guerres médiques, les Chypriotes se rangèrent du côté des Ioniens ? Onasilas, roi de Salamine, se ligua avec Milet, et les autres princes furent entraînés par son exemple, à l'exception de celui d'Amathonte : une année durant, il tint tête aux forces du grand roi[83]. La révolte étouffée, la main de Darius s'abattit plus lourde sur la population grecque, le commerce lui fut interdit, ses ports furent fermés aux navires venant de l'Hellade, et, dans plusieurs villes, à Salamine par exemple, les tyrans de vieille race furent remplacés par des dynastes phéniciens. C'était en effet sur l'élément sémitique que le grand roi comptait s'appuyer désormais pour faire respecter son autorité. Cition, que le voisinage de Salamine avait presque ruinée, redevint ce qu'elle était jadis, le marché principal et la tête de l'île. Malgré l'apparition intermittente des flottes athéniennes, plus d'un siècle s'écoula sans que les Hellènes Chypriotes trouvassent l'occasion de se soustraire à cette domination qui les écrasait. Évagoras les délivra. Il descendait des anciens rois de
Salamine ; après avoir chassé le Tyrien Abdémon, qui détenait sa ville,
il s'empara de l'île entière à l'exception de Cition et d'Amathonte. Ce n'est
pas ici le lieu de raconter la part qu'il eut avec l'Athénien Conon aux
campagnes des Perses contre les Spartiates. Son ambition et son activité
portèrent bientôt ombrage à Artaxerxés, non sans raison : dés 391, il
était en révolte ouverte contre son suzerain. Réduit à ses seules ressources,
la répression eût été brève mais Le grand roi était libre de se rejeter sur les rebelles : Évagoras subit le premier choc. Chypre était en effet comme un boulevard naturel de l'Égypte : quiconque l'occupait dominait la mer, et, de là, menaçait les communications d'une armée qui, débouchant de Palestine, aurait assailli le Delta. Artaxerxés assembla donc trois cent trières et trois cent mille hommes de pied, aux ordres de Tiribaze, et il les débarqua dans l'île : les corsaires chypriotes interceptèrent les convois et réduisirent les envahisseurs à une pénurie telle qu'une sédition éclata dans leur camp. A la fin pourtant, Évagoras fut battu sur mer à la hauteur de Cition et son escadre détruite. Il ne se découragea pas, laissa à son fils Pnytagoras le soin de se tirer d'affaire comme il l'entendrait et passa en Égypte pour implorer l'appui du Pharaon (585). Hakoris avait assez de songer à sa propre sûreté sans s'aventurer dans une expédition lointaine. Évagoras ne rapporta que des subsides insuffisants : n'ayant plus que trois mille hommes ; il s'enferma dans Salamine, et il s'y défendit de longues années encore[90]. La trahison d'un des généraux perses, Gaos, gendre de Tiribaze, lui rendit un moment l'espoir. Gaos se ligua avec Hakoris et sollicita l'appui des Lacédémoniens, mais périt avant d'avoir rien fait : Évagoras resta de nouveau seul en présence de l'ennemi. Tandis que les lieutenants du grand roi s'acharnaient à le bloquer, Artaxerxés lui-même manquait de perdre la vie dans une campagne malheureuse contre les Cadusiens. Brave soldat, mais général malavisé, l'armée qu'il conduisait, affamée et harcelée par un ennemi insaisissable, dans sa marche à travers les montagnes, aurait été détruite sans l'astuce de Tiribaze, qui persuada aux barbares d'implorer la paix au moment même où ils allaient triompher[91]. Dés le lendemain de la défaite d'Évagoras, Hakoris,
comprenant que la soumission de Chypre n'était plus qu'une question de temps,
avait cherché à créer une diversion en Asie Mineure : il s'allia avec
les Pisidiens, qui étaient alors en pleine révolte, mais sans grand avantage[92]. Nectanebo, resté seul face à face avec le grand roi,
redoubla d'activité. Les événements des dernières années avaient mis en
relief les talents de l’Athénien Chabrias : il l'invita à venir
organiser son armée, et Chabrias accepta, bien qu'il n'eût pas mission de son
gouvernement[97].
Il transforma le Delta en un véritable camp retranché : il garnit de
postes les points vulnérables de la côte, il construisit à chaque embouchure
du fleuve deux tours qui en commandaient l'entrée, il arma la frontière
libyenne comme la frontière asiatique, et il choisit si bien l'emplacement de
ses forteresses, qu'à l'époque d'Auguste plusieurs d'entre elles portaient
encore son nom : l'une, située en avant de Péluse, s'appelait le château[98], l'autre, non
loin du lac Maréotis, le bourg de Chabrias[99]. Les Perses
s'efforcèrent de proportionner leurs moyens d'attaque aux moyens de défense
de l'ennemi. Ako était, sur la côte méridionale de Syrie, le seul port assez
vaste pour recevoir leurs flottes, assez sûr pour les abriter contre les
tempêtes et contre les surprises. Pharnabaze y établit son quartier général
et il fit d'elle la base de ses opérations[100]. Pendant trois
années[101],
vivres, munitions, soldats de terre et de mer, vaisseaux phéniciens et grecs
y affluèrent : les rivalités des chefs perses, Tithraustés, Datame,
Abrocomas, et les intrigues de cour faillirent plusieurs fois arrêter les
progrès de l'entreprise, mais Pharnabaze réussit toujours à écarter ses
rivaux, et au commencement de Cet échec n'ébranla en rien l'influence que le grand roi
avait exercée sur Ces mesures, si elles valurent l'impopularité à Tachos, lui permirent de lever quatre-vingt mille hommes de troupes indigènes et dix mille Grecs, d'équiper une flotte de deux cents voiles[111], et de louer les meilleurs généraux du temps. Là toutefois son empressement à bien faire lui fut nuisible. Il avait Chabrias et l'alliance d'Athènes : il voulut avoir Agésilas et l'alliance de Sparte. Agésilas, malgré ses quatre-vingts ans et ses infirmités, n'était pas devenu insensible au gain et à la vanité ; il fut alléché par la promesse du commandement suprême et il partit avec mille hoplites[112]. Une première déception l'attendait au débarqué : Tachos lui confia la conduite des mercenaires, mais il garda pour soi-même la direction générale de la guerre et il plaça la flotte entre les mains de Chabrias[113]. Le vieux héros, après avoir manifesté son mécontentement par un redoublement de rudesse spartiate, se laissa apaiser par des présents et consentit à accepter le poste qu'on lui offrait[114]. Bientôt cependant des dissentiments plus graves éclatèrent entre lui et ses alliés : il aurait voulu que Tachos demeurât en Égypte et qu'il se fiât à ses généraux du soin de conduire les opérations. La facilité avec laquelle les chefs de bandes passaient d'un parti à l'autre sous l'inspiration du moment n'était peut-être pas pour inspirer de la confiance à l'Égyptien : il refusa, remit la régence à son beau-frère, nommé Tachos comme lui, et il se rendit au camp. Les Perses n'étaient pas assez nombreux pour se risquer en rase campagne : Tachos chargea son cousin Nakhtonabouf (Nectanebo II), fils du régent, de les assiéger dans leurs forteresses. La guerre traînant en longueur, le mécontentement se glissa parmi les troupes indigènes et la trahison se mit de la partie. Les expédients financiers de Chabrias avaient exaspéré les prêtres et le petit peuple : les plaintes, étouffées d'abord par la crainte des mercenaires, éclatèrent dès que l'expédition eut franchi la frontière. Le régent, au lieu de chercher à les apaiser, les encouragea sous main, et il écrivit à son fils pour l'aviser de ce qui se passait et pour l'exhorter à ceindre le diadème. Nectanebo eut bientôt fait de gagner à sa cause les Égyptiens qu'il commandait, mais cela ne lui servait de rien, tant que les Grecs ne s'étaient pas prononcés. Chabrias refusa de manquer aux engagements qu'il avait contractés. Agésilas n'eut pas les mêmes scrupules. Sa vanité avait cruellement pâti depuis qu'il était en Égypte : après s'être vu refuser le rang auquel il croyait avoir droit, sa petite taille, ses infirmités, sa grossièreté lacédémonienne l'avaient exposé aux railleries des courtisans. Tachos le jugeait inégal à sa renommée et lui avait appliqué, dit-on, le proverbe de la montagne en travail qui accouche d'une souris, à quoi l'autre avait répondu : Vienne l'occasion et je lui apprendrai que je suis le lion[115]. Quand Tachos le pria de marcher contre les rebelles, il lui remontra ironiquement qu'on l'avait envoyé pour secourir les Égyptiens, non pour les combattre ; avant donc de se décider pour l'un ou pour l'autre des compétiteurs, il consulterait les Éphores. Ils lui laissèrent la liberté d'agir au mieux des intérêts de la patrie, et il se déclara pour Nectanebo, malgré les instances de Chabrias. Tachos, abandonné même de ses auxiliaires, s'enfuit à Sidon, puis auprès d'Artaxerxés, qui l'accueillit favorablement et qui le plaça à la tête des troupes qu'il armait contre l'Égypte (359)[116]. Le bruit de sa chute, répandu dans la vallée du Nil, y souleva une révolte générale ; l'appui des étrangers excita la méfiance des indigènes, et ils acclamèrent le prince de Mendés. Nectanebo abandonna les conquêtes de son prédécesseur et ramena ses forces en Égypte ; arrivé à Péluse, il se trouva en présence d'une armée peu disciplinée encore, mais nombreuse et résolue, Agésilas conseilla d'attaquer immédiatement pour ne pas donner aux insurgés le temps de s'aguerrir. Par malheur, il n'était plus bien en cour : le prince de Mendés avait essayé de le corrompre, et, bien qu'il eût montré cette fois une loyauté inespérée, on n'avait plus foi en lui. Nectanebo établit son quartier général à Tanis, et son adversaire se flatta de l'y enfermer. On sait avec quelle habileté l'Égyptien manie la pioche et avec quelle promptitude il élève les retranchements les plus compliqués : déjà le cercle de tranchées qui enserrait la ville était presque complet et les vivres devenaient rares, quand Agésilas reçut l'autorisation de tenter une sortie. Il força le blocus à la faveur de la nuit, et il remporta une victoire décisive quelques jours plus tard (359). Nectanebo l'aurait gardé volontiers auprès de lui, car il redoutait un mouvement des Perses, mais le Spartiate, qui en avait assez de l'Égypte et de ses intrigues, se congédia de lui, le succès à peine assuré, et s'éteignit d'épuisement sur la côte de Cyrénaïque. L'attaque eut lieu bientôt après, mais molle et incertaine Tachos, qui devait la conduire, mourut avant qu'elle fut commencée[117], et les discordes de la famille royale empêchèrent les autres généraux de la mener avec suite. Le vieil Artaxerxés avait trois fils de sa femme Statira : Darius, Ariaspès et Ochos. Darius, l'aîné, avait été reconnu solennellement comme héritier présomptif, mais, menacé de se voir supplanté par Ochos, il conspira la mort de son père, fut découvert, emprisonné et exécuté dans son cachot. Ariaspès devenait par là le successeur désigné : Ochos lui persuada que son père méditait de le faire périr ignominieusement et le poussa à se tuer lui-même pour échapper au bourreau. Restait un bâtard, Arsamès, qui, né d'une servante du harem, affichait des prétentions à la couronne : Ochos l'assassina. Artaxerxés ne résista pas à ce dernier coup : il mourut de douleur, après un règne de cinquante-six ans (362). Artaxerxés III Ochos (359-333) : conquête de l'Égypte ; les derniers Achéménides ; Darius III et Alexandre de Macédoine ; chute de l'empire perse.Artaxerxés III Ochos débuta par un massacre ; il égorgea
tous les princes de la famille royale[118], puis, libre
des prétendants qui auraient pu lui disputer la couronne, il reprit les
préparatifs de guerre interrompus par la mort de son père et par son propre
avènement. Jamais la nécessité de rétablir la domination perse sur les bords
du Nil n'avait été plus pressante. Depuis soixante ans environ qu'elle avait
recouvré son indépendance, l'Égypte n'avait cessé de susciter les embarras
les plus cruels au grand roi. Au début, la plupart des contemporains,
Hellènes ou barbares, avaient pensé que le mouvement national d'Amyrtée
n'était qu'une rébellion passagère et qu'il serait réprimé promptement. Mais
quand on vit les dynasties indigènes se perpétuer et lutter avec avantage,
malgré l'infériorité flagrante de leurs ressources, quand, non seulement les
plus braves troupes de l'Asie, mais les meilleurs généraux de Ochos crut d'abord que ses lieutenants auraient prompte
raison de ces mouvements, et en effet Idrieus, tyran de Carie, appuyé de huit
mille mercenaires aux ordres de Phocion l'Athénien, vint à bout des Chypriotes
sans trop de difficulté[122] ; mais en
Asie Mineure. Artabaze, secouru par Athènes et par Thèbes[123], tint tête aux
troupes envoyées contre lui, et Tennès remporta en Syrie une victoire
signalée. Il avait imploré naturellement l'aide de Nectanebo, et
naturellement encore Nectanebo lui avait prêté quatre mille Grecs et son
meilleur général, Mentor le Rhodien : Bélésys, sati ape de Syrie, et
Mazæos, satrape de Cilicie, furent battus coup sur coup. Ochos convoqua pour
un dernier assaut le ban et l'arrière-ban, trois cent trente mille Asiatiques
et dix mille Hellènes ; les Sidoniens, de leur côté, s'entourèrent d'un
triple fossé, relevèrent la hauteur des murs et brûlèrent leurs vaisseaux[124]. Par malheur,
leur chef manquait d'énergie. Jusqu'au jour de sa révolte, Tennès n'avait
vécu que pour le plaisir ; entouré de musiciennes et de danseuses, qu'il
tirait à grands frais de l'Ionie et de Les affaires de Syrie réglées, Ochos marcha sans plus
tarder contre l'Égypte. Ses victoires avaient ramené dans le devoir les
provinces hésitantes : Quelle ville, quelle
nation de celles qui sont dans l'Asie ne lui envoyèrent pas des ambassades ?
que ne lui donna-t-on point, soit des produits naturels du sol, soit des
objets rares ou précieux que l'art sait fabriquer ? Ne reçut-il point
nombre de tapisseries et de tentures, les unes teintes en pourpre, d'autres
multicolores, les autres blanches ? nombre de tentes dorées garnies de
tout leur mobilier, quantité de linge et de lits somptueux ? de l'argent
ciselé, de l'or travaillé, des coupes et des cratères, les uns ornés de
pierreries, les autres précieux surtout par le fini et la richesse du travail ?
Puis c'étaient des myriades innombrables d'armes barbares et grecques, et des
troupeaux plus considérables encore de bêtes de trait et de victimes
désignées pour le sacrifice, des conserves au boisseau, des ballots et des
sacs pleins de parchemins et de livres, et de toute sorte d'objets utiles.
Telle était la quantité de viande salée expédiée de toutes parts, qu'on en
prenait de loin les monceaux pour autant de tertres et de collines élevées
l'une en face de l'autre[128]. L'armée fut
divisée en trois corps, commandés chacun par un barbare et par un Grec. En
passant par les marais de Sirbon, elle perdit quelque bataillons qui
s'enlisèrent dans les sables mouvants : arrivée devant Péluse, elle
trouva l'ennemi prêt à la recevoir. Nectanebo avait moins d'hommes que son
adversaire, soixante mille Égyptiens, vingt mille Libyens et autant de Grecs,
mais le souvenir des succès remportés à nombre inégal par lui-même et par ses
prédécesseurs lui inspirait confiance dans l'issue de la lutte. Son escadre
n'aurait pas affronté sur mer les flottes combinées de Chypre et de La fougue imprudente de ses auxiliaires grecs déconcerta ses plans. Péluse était occupée par cinq mille d'entre eux sous Philophron. Quelques-uns des Thébains qui servaient avec Lacratès dans l'armée perse, désireux de justifier une fois de plus le renom de bravoure que les campagnes d'Épaminondas leur avaient valu, franchirent un canal profond qui les séparaient de la ville et provoquèrent la garnison à une rencontre en rase campagne : Philophron accepta le défi et leur disputa la victoire jusqu'à la tombée de la nuit. Le lendemain, Lacratès ayant saigné le canal et jeté une digue en travers, amena son corps entier à la rescousse et commença à battre la place de ses machines. Peu de jours suffirent à pratiquer la brèche, mais les Égyptiens s'entendaient à manier la pioche aussi bien que l'épée, et tandis que la muraille extérieure s'écroulait, un mur nouveau couronné de tours en bois s'élevait derrière elle. Nectanebo, accouru avec trente mille hommes de troupes indigènes, cinq mille Grecs et la moitié du contingent libyen, suivait de loin les péripéties du siège, et par sa seule présence empêchait le reste de l'armée perse de marcher en avant. Les semaines s'écoulaient, et il semblait déjà que cette tactique de temporisation dût avoir sa fortune accoutumée ; quand un incident imprévu vint compliquer la situation. Parmi les chefs de bande qui guerroyaient sous Ochos se trouvait un certain Nicostrate d'Argos, que sa vigueur prodigieuse faisait comparer à Hercule, et qui portait l'équipement traditionnel du héros, la peau de lion et la massue. S'inspirant sans doute du plan suggéré jadis par Iphicrate à Pharnabaze, Nicostratos obligea quelques paysans dont les femmes et les enfants étaient tombés en son pouvoir à lui servir de guides, pénétra dans l'une des embouchures du Nil, que les Égyptiens avaient négligé de fortifier, débarqua son corps de troupes et se fortifia sur les derrières de Nectanebo. L'entreprise, menée avec trop peu d'hommes, était plus que hardie : si les mercenaires s'étaient bornés à harceler Nicostrate sans jamais accepter le combat, ils l'auraient promptement contraint à se rembarquer ou à se rendre. Leur impatience perdit tout : ceux d'entre eux qui formaient la garnison de la ville voisine, au nombre de cinq mille, se portèrent à la rencontre de l'Argien sous le commandement de Clinias de Cos et furent battus. La brèche était enfin pratiquée. Si les Perses, encouragés par le succès de Nicostrate, s'y précipitaient résolument, Nectanebo courait le risque d'être séparé des troupes qu'il avait sur l'extrême frontière orientale et écrasé sans ressource : il se replia sur la pointe du Delta. Tandis qu'il s'efforçait de concentrer à Memphis les éléments d'un corps nouveau, l'armée qu'il laissait en arrière crut qu'il l'avait abandonnée et perdit courage : Péluse se rendit à Lacratès, Mentor occupa Bubaste, et les villes les plus fortes, redoutant le sort de Sidon, ouvrirent leurs portes presque sans résistance Nectanebo, désespéré par ces défections successives, s'enfuit en Éthiopie avec ses trésors. L'heureux coup de main de Nicostrate avait rétabli l'empire du grand roi dans son intégrité (542)[129]. L'Égypte avait prospéré sous l'administration de ses
derniers Pharaons indigènes. D'Amyrtée à Nectanebo ils s'étaient ingéniés
consciencieusement à effacer les traces des invasions étrangères et à rendre
au pays l'aspect qu'il avait avant la conquête : ceux mêmes qui n'avaient
fait que passer sur le trône, comme Psamoutis et Tachos, avaient construit ou
décoré des temples[130]. Deux hommes surtout avaient contribué au succès, l'eunuque
Bagoas et le Rhodien Mentor : il leur confia le gouvernement de
l'Empire. Bagoas dirigea la politique intérieure ; Mentor, placé à la
tête des provinces maritimes de l’Asie, en acheva rapidement la réduction.
Artabaze renonça à lutter et chercha un refuge auprès de Philippe le Macédonien[148] : les
tyrans qui dominaient sur les côtes de la mer Égée et de l'Hellespont ou bien
se soumirent de bonne volonté, ou, s'ils résistèrent comme Hermias d'Atarnée,
l'ami d'Aristote, furent saisis et mis à mort[149]. Pendant
quelques années En même temps que le territoire s'amoindrissait, le cadre de l'administration agencé si ingénieusement par Darius se brisait par la négligence et par la faiblesse de ses successeurs. Non seulement l'usage d'envoyer chaque année des inspecteurs dans les provinces était devenu une simple formalité, qu'on omettait le plus souvent, mais la distinction entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire avait disparu : le général qui commandait les troupes remplissait presque partout l'office de gouverneur[157], et il réunissait d'ordinaire plusieurs satrapies entre ses mains. L'armée et le revenu étaient encore, malgré tout, l'armée et le revenu les plus considérables qu'il y eût alors au monde ; mais si les sacs de dariques ou d'archers avaient conservé leur prix, les bataillons avaient perdu beaucoup de leur valeur. Sans doute l'antique prouesse des Perses, des Mèdes, des Bactriens et des autres races de l'Iran n'avait pas faibli, mais personne ne s'était inquiété de les tenir au courant des progrès que l'art militaire avait accomplis depuis un siècle. Leurs contingents n'étaient que des bandes lourdes et indisciplinées ; faciles à rompre malgré la bravoure incontestable des individus qui les composaient : les instruire eût été long, probablement dangereux, et on avait préféré leur adjoindre des mercenaires loués à haut prix. Dés Artaxerxés II, les Grecs formaient le noyau des forces perses. Les armées du grand roi étaient commandées par des généraux hellènes nourris à l'école d'Agésilas, d'Iphicrate, d'Épaminondas et des meilleurs tacticiens de l'époque. Les flottes étaient sous les ordres d'amiraux grecs. C'était uniquement à la prépondérance de l'élément européen que le rude Ochos avait dû ses victoires, et le fait était assez connu au delà de la mer Égée pour que les rhéteurs en discourussent ouvertement sans étonner personne[158]. Si la décadence était venue si prompte, la faute n'en
était pas au peuple. Les Perses étaient restés ce qu'ils étaient au début,
sobres, honnêtes, intrépides : la dynastie et les grandes familles qui
l'entouraient avaient dégénéré au point de rendre le salut presque
impossible. Les premiers Achéménides avaient réglé eux-mêmes toutes les
affaires de l'État, puis la campagne de Grèce avait dégoûté Xerxès 1er
de la royauté militante : il s'était enfermé dans son harem, déléguant
l'honneur périlleux de combattre à ses généraux et le souci d'administrer à
l'eunuque Aspamithrès[159]. L'usage une
fois établi, ses successeurs y avaient persévéré et ils n'étaient intervenus
que rarement dans la conduite des opérations militaires. Ni Artaxerxés 1er
ni Darius Nothos ne parurent sur le champ de bataille ; Artaxerxés II
n'assista qu'à deux des guerres qui ensanglantèrent son long règne ;
Ochos, qui avait semblé vouloir remettre en vigueur la tradition des
fondateurs de l'empire, était rentré à Suse après ses victoires de Syrie et
d'Égypte. La vie des princes se consumait au milieu des intrigues et des
crimes du harem. Elevés par les femmes et par les eunuques, entourés dès l'enfance
des recherches du luxe le plus raffiné[160], ils se
fatiguaient vite de penser et d'agir et ils tombaient inconsciemment sous la
tutelle d'un de leurs familiers : la sanguinaire Parysatis régna sous le
nom de son mari Darius et de son fils Artaxerxés II, Bagoas mena Ochos à sa
guise pendant près de six ans. Du moins son influence s'exerça-t-elle pour le
bien du pays. Arsès fut d'abord un instrument docile entre les mains de
son ministre : quand le goût de l'indépendance lui fut venu avec les
années, et qu'il commença à supporter impatiemment le joug, Bagoas le
sacrifia à sa propre sûreté, comme il avait sacrifié Ochos (327)[165]. Tant de
meurtres commis coup sur coup avaient épuisé la famille achéménide si
complètement qu'il se trouva un moment embarrassé de savoir où chercher un
roi : il se décida en faveur d'un de ses amis, Codoman, qui, selon les
uns, était l'arrière-petit-fils de Darius II[166], selon les
autres, n'appartenait pas à la race royale[167] et aurait
exercé dans sa jeunesse le métier de courrier[168]. Codoman adopta
à son avènement le nom de Darius : brave, généreux, clément, désireux de
bien faire, il valait mieux que les monarques qui l'avaient précédé, et il
aurait mérité de régner à une époque où l'empire était moins affaibli. Bagoas
s'aperçut bientôt que son protégé prétendait gouverner par lui-même et il
voulut se débarrasser de lui, mais, trahi par un des siens, il fut contraint
de boire le poison qu'il destinait à Darius[169]. Celui-ci ne
jouit pas longtemps en paix du pouvoir qui lui était dévolu si inopinément.
Monté sur le trône la même année qu'Alexandre, quelques jours avant la
bataille de Chéronée, il vit les dangers dont l'ambition macédonienne le
menaçait et il fut impuissant à les prévenir. Battu au Granique, battu à
Issus, battu près d'Arbèles, il fut tué dans la fuite par un de ses satrapes (330)[170]. Le Macédonien
hérita de son empire, et la race grecque joua désormais dans le monde
oriental le rôle prépondérant que |
[1] Ctésias, Persica, § 46, édit. Müller-Didot, p.
[2] Le texte d'Hérodote (IV, LXXXIII-CLII) n'est pas assez clair pour qu'on reporte l'itinéraire de Darius sur la carte. Il ne renferme cependant aucune particularité qu'on ne puisse expliquer d'une façon satisfaisante.
[3] Hérodote, IV, CXLIII-CLVII ; V, I-XXII, 1.
[4] Pour le détail des événements, je renvoie à ce qui est dit dans l'Histoire grecque de cette collection : je me borne à indiquer la politique des Perses dans ses grandes lignes.
[5] Hérodote, IV, CLXII-CLXVIII.
[6] Hérodote, IV, CC-CCI.
[7] Hérodote, IV, CCIV ; appelée plus tard Bérénice, d'après la femme de Ptolémée III, aujourd'hui Benghazi.
[8] Hérodote, IV, CCIII.
[9] Hérodote, IV, CCIV.
C'est probablement à cette guerre d'Aryandès contre Barca et les Libyens que
Darius fait allusion lorsqu'il dit, dans le texte mède de l'inscription de
Béhistoun : « Tandis que j'étais à Babylone, ces provinces firent défection de
moi,
[10] Hérodote, IV,
CLVI. Cf. Fr. Lenormant,
[11] Polyen, Strat., VII, 11, 7, où Aryandès prend le nom d'Oryandros. D'après l'auteur que Polyen avait consulté, Darius serait arrivé à Memphis au moment où un Apis venait de mourir : c'est ce qui a décidé M. Wiedemann à placer la mort d'Aryandès en 517 (Geschichte Ægyptens von Psametich I, p. 236-237). D'après la place que l'expédition de Libye occupe après celle de Scythie, et d'après l'anecdote relative à la statue de Sésostris (Hérodote, II, CXX), il est évident qu'Hérodote mettait la mort d'Aryandès vers le temps de la révolte d'Ionie entre 504 et 498.
[12] E. de Rougé, Mémoire sur la statuette naophore du musée
Grégorien au Vatican, p. 25 ; E. Révillout, Premier Extrait de
[13] Diodore, I, 96.
[14] Polyen, Strat., VII, 11, 7.
[15] Hérodote, Il, CX ; Diodore, I, 58. Quelques fragments au nom de Darius ont été découverts sur l'emplacement de Memphis (Mariette, Monuments divers, pl. 34 d).
[16] Diodore, I, 95.
[17] Hérodote, III, XCI.
[18] Hérodote, III, XCVII. Ces Éthiopiens ne payaient pas de tribut régulier, mais ils devaient fournir tous les trois ans, à titre de don gracieux, deux chénices d'or vierge, deux cent pièces de bois d'ébène, vingt dents d'éléphants et cinq jeunes esclaves.
[19] Hérodote, II, XXX, indique que les Perses avaient encore de son temps garnison à Daphné et à l'Éléphantine ; sur la garnison de Memphis, cf. Hérodote, III, XCI.
[20] Hérodote, III, XCI.
[21] Hérodote, II, CXLIX ; pendant les six autres mois de l'année, le produit tombait à un tiers de talent par jouir.
[22] Diodore, I, 52, où il est dit que Moeris aurait donné le produit des pêcheries à sa femme pour les frais de sa toilette.
[23] Hérodote, III, XCI.
[24] Dinon, fragm. 15-16 dans les Frag. Hist. Græc. (édit. Müller-Didot), t. II, p. 92.
[25] Hérodote, II,
CLVIII ; IV, XXXIX. Plusieurs inscriptions trilingues découvertes à différentes
époques (Description de l'Égypte,
Ant., V, pl. 29, Mémoires, T, p. 265 ; Mariette,
[26] Plusieurs des inscriptions gravées sur les rochers de l'Ouady Hammamât montrent combien la route fut fréquentée au temps de Darius (Burton, Excerpta Hieroglyphica, pl. 3, 4, 14 ; Rosellini, Mon. Stor., II, 174; Lepsius, Denkm., III, 285).
[27] Aujourd’hui
El-Khargèh. Cailliaud, Voyage à l'Oasis
de Thèbes, pl. X, p. 399 ; Hoskins, Visit
to the Great Oasis, p. 118 ; Lepsius, Hieroglyphische
Inschripften in den Oasen von Kharigeh unn Dâkhileh, dans
[28] Le contrat démotique 5251 du Louvre porte la date du troisième mois de la seconde saison de l'an XXXV de Darius 1er (Devéria, Catalogue des Manuscrits égyptiens, p. 212). La révolte eut donc lieu entre juin et septembre 486 (Unger, Manetho., p. 289).
[29] Hérodote, VII, IV. D'après Ctésias (Persica, § 19, édit. Müller-Didot, p 49), il avait vécu soixante-douze ans et régné trente et un ans.
[30] Cf. à ce sujet G. Rawlinson, The five great Monarchies, t. III, p. 445-446
[31] Hérodote, VII, II-III.
[32] Hérodote, VII, CLXXXVII.
[33] On a cru longtemps
que le Khabbisha, mentionné sur une stèle de Ptolémée Lagi avait été le chef de
la révolte (Mariette, Monuments divers,
pl.
[34] Ctésias, Persica, § 21 (édit. Müller-Didot p. 50) ; Élien, Var. Hist., XIV, 5.
[35] Hérodote (I, CLXXXIII) cite le fait de l'enlèvement de la statue, sans rien dire des événements qui l'accompagnèrent. Il est difficile de ne pas voir dans son récit un des épisodes du soulèvement de Babylone.
[36] Ctésias, Persica, § 22 (édit. Müller-Didot, p. 50). D'après Arrien (Anabase, VII, 17), la destruction de la ville aurait été postérieure à la campagne de Grèce. Si faible que Soit l'autorité de Ctésias, il était plus près des événements qu'Arrien, et j'ai préféré suivre la version qu'il donne.
[37] Thucydide, I, 94.
[38] Hérodote, VII, CVII ; Thucydide, I, 98 ; Pausanias, VIII, 8, § 5.
[39] Hérodote, VII, CVI.
[40] Voir dans Hérodote (IX, CVIII-CXIII) le récit de ses intrigues amoureuses avec la femme de son frère Masistès et avec celle de son fils Darius.
[41] Ctésias, Persica, § 29 (édit. Müller-Didot, p. 51) ; Diodore, XI, 69, 1 ; Justin, III, 1, et Élien, Var. Hist., XIII, 3, qui rapporte que Xerxès fut assassiné la nuit par son fils.
[42] Ctésias, Persica, § 30-31 (édit. Müller-Didot, p. 51-52).
[43] Letronne, Recueil des Inscriptions grecques et latines de l'Égypte, t. II, p. 291-293, qui pourtant a exagéré en mêlant les rois des Ammoniens aux rois de Libye.
[44] Ctésias (Persica, § 32, édit. Müller-Didot, p. 52) ne donne que quarante navires : c'est sans doute une faute de copiste M (40) pour Σ (200).
[45] Ctésias, Persica, § 32, édit. Müller-Didot, p. 52 ; Hérodote, III, XII ; Diodore, XI, 74.
[46] Ctésias, Persica, § 32, édit. Müller-Didot, p.
[47] Thucydide, I, 104 ; Diodore, XI, 74-75.
[48] Ctésias (Persica, § 33-34, édit. Müller-Didot, p. 52 ; cf. Et. de Byzance, s. v. Bæblow) remplace le nom de Prosopitis par celui de Byblos, « ville très forte de l'Égypte ».
[49] Thucydide, I, 105 ; Diodore de Sicile, XI, 71, 75. D'après Thucydide, Inaros aurait été trahi et livré pas les siens.
[50] Thucydide, I, 110 ; Aristodème, XIII, 4, dans les Fragm. H. Græc., édit. Müller-Didot, t. V, p. 14.
[51] Ctésias, Persica, § 34-36, édit. Müller-Didot, p. 52.
[52] Hérodote, III, XV.
[53] D'après Hérodote, 11, CXL, l'île où il établit sa résidence se nommait Elbô et elle avait servi jadis de retraite à l'aveugle Anysis.
[54] Pour tous les faits relatifs aux guerres médiques, je ne puis que renvoyer aux Histoires grecques parues dans ces derniers temps.
[55] Ctésias, Persica, § 37-41 (édit. Müller-Didot, p. 52-53).
[56] Ctésias, Persica, § 48 (édit. Müller-Didot, p. 54) ; cf. Hérodote, III, CLX.
[57] Ctésias, Persica, § 44-45 (édit. Müller-Didot, p. 54), Diodore, XII, 74, qu'il est dit que, d'après certains auteurs, Xerxès II aurait régné une année entière.
[58] Ctésias, Persica, § 46-48 (édit. Müller-Didot, p. 54-55). Ce prince n'était pas fils de Damaspia, la seule femme légitime d'Artaxerxés 1er : les Grecs l'appelèrent Nñyow, le bâtard.
[59] Ctésias, Persica, § 50-51 (édit. Müller-Didot, p. 55). Sur le supplice de la cendre, cf. Valère Maxime, IX, 2, 7.
[60] D'après l'hypothèse fort vraisemblable de Larcher.
[61] Thucydide I, 115, le mentionne dès avant 440.
[62] Ctésias, Persica, § 52 (édit. Müller-Didot, p. 55-56).
[63] Thucydide. VIII, 5, 19, 28.
[64] Ctésias, Persica, § 57 (édit. Müller-Didot, p. 56), où le nom est écrit Arsakès ; Plutarque, Artoxerxès, I, donne Arsikas, qui doit être la forme première. D'après Dinon (fragm. 22, dans les Fragm. H. Gr., t, II, p. 95), Artaxerxés II s'appelait Oartès, non pas Arsikas, avant de monter sur le trône.
[65] Plutarque, Artoxerxès, 3 ; Xénophon, Anabase, I. 163.
[66] Pour le détail de ces événements, voyez l'Histoire grecque de M. Duruy.
[67] M. Wiedemann a
pensé que l'Égypte avait été divisée alors en deux satrapies, dont la première,
celle de
[68] Hérodote, III, XV.
[69] Philochore, fragm. 90, dans les Fragm. H. Gr., t. I, 2, p. 598-599.
[70] Cf. Brugsch, dans
[71] Syncelle, p. 256 d.
[72] La forme grecque
paraît répondre à une forme Amourtais ou Amonrtaif. Le nom de ce roi n'a pas
été encore découvert sur les monuments égyptiens contemporains ; et ceux des
Pharaons avec lesquels on l'a identifié, Roudamon, et Ameniritrout (Wiedemann, Geschichte Ægyptens Von Psametich I, p.
272), ne peuvent appartenir au milieu de l'époque persane. Le nom qui répond à
celui d'Amyrtée dans la rapsodie démotique n'est pas d'une lecture certaine (E.
Révillout, Second extrait de
[73] Xénophon, Anabase, I, 8, 9.
[74] Ley (Fata et conditio Ægypti sub imperio Persarum, 20, 57), puis Lepsius (Königsbuch, p. 48-50), ont identifié ce Psammétique avec Amyrtée, qui deviendrait de la sorte Psammétique IV.
[75] C'est du moins
l'idée que se faisaient de Nephôrîtès les Égyptiens du temps des Ptolémées (cf.
E. Révillout, Second Extrait de
[76] Diodore, XIV, 79. Trogue Pompée (Justin, VI, 2) plaçait le même événement sous le règne d'Hakoris, qu'il appelle Hercynion, je ne sais d'après quelle autorité.
[77] La dernière date connue du règne de Nephôrîtès est de la quatrième année, sur une bandelette de momie conservée au Louvre (Devéria, Catalogue des manuscrits égyptiens, p. 207-208).
[78] Les Aqaïousha du texte de Mînéphtah sont les Achéens qui colonisèrent Chypre (Philostephanos, fragm. 4, dans les Fragm. H. Gr., t. III, p. 51).
[79] Fr. Lenormant, les Origines de l'Histoire, t. III, p. 58, 86.
[80] G. Smith, History
[81] Cf. Heuzey, Catalogue des figurines antiques de terre cuite du Musée du Louvre, p. 126 sqq.
[82] Demodamos, fragm. 5 dans les Fragm. H. Græc., t. II, p. 444.
[83] Hérodote, V, CIV-CV, CXIII-CXVII.
[84] Théopompe, fragm. 111 dans les Fragm. H. Gr., t. I, p. 295-296. D'après Diodore de Sicile (XV, 2), l'alliance d'Hakoris avec Évagoras devrait être rapportée à l'olympiade XCVIII, 5 (586).
[85] Diodore, XV, 3.
[86] Xénophon, Hellenica, V, 4, 40 ; Corn. Nepos, Chabrias, II ; cf. Rehdantz, Vitæ Iphicratis, Chabriæ, Timothei Atheniensium, p. 34-35.
[87] Théopompe, fragm. 111 dans les Fragm. H. Gr., t. I, p. 295.
[88] Diodore de Sicile, XV, 2 ; Isocrate, Évagoras, 62, et Paneg., § 160.
[89] Diodore de Sicile, XV, 2.
[90] Diodore de Sicile, XV, 4-8.
[91] Plutarque, Artoxerxès, 24 ; Corn. Nepos, Datames, 1.
[92] Théopompe, fragm. 111 dans les Fragm. H. Græc., t. I, p 296.
[93] Diodore, XV, 29.
[94] M. Wiedemann (Geschichte Ægyptens von Psametich I, p. 262 sqq.) a cru pouvoir modifier l'ordre de succession des princes de cette XXIXe dynastie sur l'autorité de la rapsodie démotique, découverte par M. E. Révillout : la découverte d'un texte de Psamoutis (Recueil, t. VI, p. 20), où ce prince parle d'Hakoris, suffirait seule à montrer que Manéthon était bien informé ici, comme toujours.
[95] E. Révillout, Second extrait de
[96] C'est du moins l'interprétation qui me parait être la meilleure pour le fragment de Théopompe (fragm. 111 dans les Fragm. H. Græc., t. I, p. 295). Si le changement de règne qui se produisit alors en Égypte ne lui avait pas été défavorable, Évagoras n'aurait pas fait une tentative auprès des Lacédémoniens et ne se serait pas rendu aussitôt après.
[97] Diodore, XV, 29 ; Corn. Nepos, Chabrias, 2.
[98] Strabon, XVI, II, 33.
[99] Strabon, XVII, I, 22.
[100] Diodore, XV, 41 ; Corn. Nepos, Datames, 5 ; cf. Strabon, XVI, II, 25.
[101] Isocrate, Paneg., § 461.
[102] Isocrate, Paneg., § 161 ; Corn. Nepos, Datames, 5.
[103] Diodore, XV, 41.
[104] Corn. Nepos, Chabrias, 3 ; Iphicrates, 2 ; Diodore, XV, 29.
[105] Comme l'a fait observer très justement Kenrick, Ancient Egypt under the Pharaons, t. II, p. 421, « les généraux perses et athéniens commirent la même faute qui amena la défaite de saint Louis et la prise de son armée en 1249 et que Bonaparte évita dans sa campagne de 1798 ».
[106] Le récit de cette guerre dans Diodore de Sicile, XV, 41-43.
[107] La rapsodie
démotique (E. Révillout, Second Extrait
de
[108] Diodore, XV, 90, 92.
[109] Corn. Nepos, Chabrias, 2 ; cf. Polyen, Strat., III, 11, 7 ; III, 11, 12, etc., où sont racontés plusieurs des épisodes relatifs à la préparation de cette campagne.
[110] Pseudo-Aristote, Économiques, II.
[111] Diodore de Sicile, XV, 92.
[112] Xénophon, Éloge d'Agésilas, II, 28.
[113] Diodore, XV, 92.
[114] Cf. Théopompe, fragm. 25 dans les Fragm. H. Græc., t. I, p. 281 ; Corn. Nepos, Agésilas, 8 ; Plutarque, Agésilas, 38.
[115] Lykéas de Naucratis, fragm. 5 dans les Fragm. H. Gr., t. IV, p. 441.
[116] Xénophon, Éloge d’Agésilas, II, 50 ; Diodore de Sicile, XV, 92. Lykéas de Naucratis rapporte une anecdote assez puérile sur les rapports de Tachos et d'Artaxerxés (Fragm. H. Græc., t. II, p. 466, note).
[117] D'après Élien (Var. hist., V, 4) qui probablement s'appuie sur l'autorité de Dinon, Tachos serait mort de dysenterie, à la suite d'excès de table.
[118] D'après Justin, X, 5, les princesses elles-mêmes n'auraient pas échappé au massacre.
[119] C'est ainsi qu'Isocrate (Phil., § 118, 160), après la défaite d'Ochos, admet comme un fait évident de soi que le grand roi est impuissant à rien entreprendre entre la liberté de l'Égypte.
[120] Diodore de Sicile, XVI, 58, § 1-2, qui malheureusement ne nous donne aucun détail sur la marche des événements.
[121] Diodore de Sicile, l. XVI, 42, § 3-5.
[122] Diodore, l. XVI, 42, § 6 ; 46.
[123] Diodore, l. XVI, 22, 34, § 2.
[124] Diodore de Sicile, l. XVI, 44, § 5-6.
[125] Théopompe, fragm. 126 dans les Fragm. H. Græc., t. I, p. 299. où le roi de Sidon est nommé Straton.
[126] Plutarque, Vie d'Artaxerxés, dernier chapitre.
[127] Le récit de la guerre de Phénicie est dans Diodore de Sicile, l. XVI, 41-45.
[128] Théopompe, fragm. 125 dans les Fragm. H. Græc., t. I, p. 298-299.
[129] Sur cette guerre, consulter Diodore de Sicile, XVI, 46-51. Voici la série des dernières dynasties manéthoniennes, telle qu'on peut la rétablir en ce moment :
[130] Édicules de
Psamoutis à Karnak (Maspero, Découverte
d'un petit temple, dans le Recueil,
t. VI, p. 20 ; Wiedemann, Sur deux
temples bâtis par les rois de
[131] L'opinion
généralement admise est que Philæ n'avait pas de temple avant Nectanebo : on y
trouve pourtant les débris des constructions d'Amasis (Maspero, Notes sur quelques points de grammaire et
d'histoire, § LXXVI, dans
[132] Lepsius, Denkm., III, 285.
[133] Cartouches retrouvés en 1882 dans les ruines du temple.
[134] Dümichen, Bauurkunde der Tempelanlagen von Edfu,
dans
[135] Maspero, Notes sur quelques points de grammaire et
d'histoire, § LXII, dans
[136] Édifices de Nephôrîtès I à Karnak (dans Champollion, Notices, t. II, p. 290 ; Lepsius, Denkm., III, 284, b-c) ; d'Hakoris à Karnak (Champollion, Notices, t. II, p. 264 ; Lepsius, Denkm., III, 284, f-g) et à Médinet-Habou (Lepsius, Denkm., III, 284, h-i) ; de Nekhtharhabi à Karnak (Champollion, Monuments, pl. CCCVIII, 2, et Notices, t. II, p. 252, 258, 264, 273 sqq. ; Lepsius, Denkm., III, pl. CCXXXXVIII, a, 287 b-h) ; de Nectanebo II à Karnak (Champollion, Notices, p 240, 250, 262, sqq., et Monuments, pl. CCCIX, 2 ; Lepsius, Denkm., III, 284, k) et à Médinet-Habou (Champollion, Mon., II, CLXCLI).
[137] Graffiti du temps d'Hakoris dans les carrières de Tourah (Champollion, Notices, t. II, p. 489 ; Brugsch, Recueil de monuments, pl. 10).
[138] Leemans, Papyri Græci, p. 122 ; Maspero, les Contes populaires, p. 215-222.
[139] Dans les ruines d'un temple aujourd'hui entièrement détruit.
[140] Cartouches relevés en 1883 dans les ruines du temple de Behehît-el-Haggar.
[141] Naville, Lettre à M. Lepsius, dans
[142] Sur l'art de cette époque, voir le jugement de Letronne, Mémoire sur la civilisation égyptienne, dans les Mélanges d'érudition, p. 226-234.
[143] Aujourd'hui au Musée Britannique ; cf. Description de l'Égypte, Antiquités, t. V, pl. XL.
[144] Aujourd'hui à
[145] Dinon, fragm. 30 dans les Fragm. H. Gr., t. II, p. 95.
[146] Suidas, s. v. sato.
[147] Diodore de Sicile, I, XVI, 51.
[148] Il se maintint au moins jusqu'en 341. Cf. Diodore de Sicile, l. XVI, 52, § 3.
[149] Diodore de Sicile, l. XVI, 52.
[150] Hérodote place
dans ces parages trois satrapies qui comprenaient l'Arménie, la côte orientale
du Pont, une partie du bassin de I'Araxe et les montagnes de
[151] Xénophon, Anabase, IV, 1, 8.
[152] Voir la condition du pays dans Xénophon, Anabase, VII, 8, 25.
[153] Xénophon, Helléniques, I, 4, 3 ; III, 2, 2, et Anabase, V, 6, 8.
[154] Xénophon, Anabase, I, 1,11 ; 2, 1 ; 6, 7 : 9, 14, etc.
[155] Voir les récits des tentatives dirigées en vain contre ces peuples par plusieurs rois perses, dans Plutarque, Vie d'Artoxerxes, ch. 24 ; Diodore de Sicile, XV, 8, § 4, et XVII, 6 ; Cornelius Nepos, Datamès, § 1 ; Justin, X, 3.
[156] Les Sakes combattirent à Arbèles, mais seulement comme alliés des Perses (Arrien, Anabase, III, 8). Les Indiens qui sont mentionnés à côté d'eux venaient du pays situé aux environs de Caboul ; la plupart des peuples qui avaient jadis figuré dans la satrapie de l'Inde de Darios étaient redevenus indépendants.
[157] Arrien, Anabase, III, 8.
[158] C'était déjà l'idée courante au temps où fut écrit le Panégyrique d’Isocrate, § 140-141.
[159] Ctésias, Persica, § 29, édit. Müller-Didot, p. 51.
[160] Voir la
description du genre de vie des derniers Achéménides dans Dinon (fragm.
[161] Diodore de Sicile, l. XVI, 75, § 1.
[162] Cf. la lettre d'Alexandre dans Arrien, Anabase, II, 14.
[163] Diodore de Sicile, l. XVI, 75, 76 ; Arrien, Anabase, II, 14.
[164] Diodore de Sicile, l. XVII, 5, § 3 ; Élien, Var. Hist., VI, 8.
[165] Diodore de Sicile, l. XVII, 5, § 4 ; cf. Arrien, Anabase, II, 14 ; Strabon, XV, 3, 24.
[166] D'après Diodore de Sicile, l. XVII, 5, § 5, qui nomme son grand-père Ostanès, frère d'Artaxerxés II.
[167] Strabon, IV, 3, 24.
[168] Plutarque, Vie d'Alexandre, ch. XVIII.
[169] Diodore de Sicile, l. XVII, 6.
[170] Voir pour le
détail de ces événements l'Histoire grecque de Duruy. Voici la liste des
princes de la famille achéménide qui ont régné sur