GENSÉRIC

 

LA CONQUÊTE VANDALE EN AFRIQUE ET LA DESTRUCTION DE L’EMPIRE D’OCCIDENT.

CHAPITRE II. — POLITIQUE ET ALLIANCES DE GENSÉRIC.

 

 

Le traité de 442 plaçait les Vandales dans une situation précaire. Les provinces qui leur étaient concédées se trouvaient enclavées dans les possessions mitaines, et l'Empire pouvait, lorsqu'il jugerait le moment opportun, les attaquer simultanément à l'est, en débarquant une armée dans la Tripolitaine, à l'ouest, en faisant passer dans les Maurétanies, par le détroit de Gadès, les Visigoths qu'une alliance mettait à son service[1]. Il n'y avait donc de cureté pour les Vandales, dans leur nouvelle conquête, que si d'une part l'Empire, obligé de défendre en Europe ses provinces envahies par les barbares, était réduit à ne rien entreprendre en Afrique, si d'autre part les forces des Visigoths étaient détruites, ou si leur défection privait les Romains de leur concours. Provoquer les circonstances qui, seules, pouvaient lui permettre de se maintenir au sud de la Méditerranée et d'y étendre ses conquêtes fut désormais le but de la politique de Genséric.

Habile et attentif à attirer les nations dans ses intérêts[2], il ne cessa d'intriguer pour susciter des ennemis à l'Empire, qui eut bientôt à se défendre de tous les côtés à la fois. Les Romains, dit un auteur, avaient à redouter à cette époque non seulement les attaques des Huns, mais les préparatifs de guerre des Parthes, les pillages des Isauriens, les incursions des Sarrasins qui dévastaient les contrées situées à l'Orient[3]. En même temps, les Vandales multipliaient leurs courses de pirates sur les rivages de la Méditerranée[4]. En 445, ils firent une descente sur les côtes de la Galice et emmenèrent un grand nombre de captifs[5]

En 444 ou 445, Attila devint, par le meurtre de son frère Bléda, seul roi de tous les Huns et maître de toutes les nations barbares que les conquêtes de ses prédécesseurs et les siennes lui avaient soumises[6]. Les Gépides et les Ostrogoths demeurés dans la Pannonie, les Suèves, les Alains, les Hérules, les Sarmates, les Ruges, d'autres nations encore lui obéissaient[7]. Il disposait d'une armée de cinq cent mille hommes[8]. Genséric eut désormais en lui un allié dont la formidable puissance le mit à l'abri de tout danger. Théodose et Valentinien, sans cesse obligés de se défendre contre les invasions d'Attila, ne purent plus songer à une entreprise contre les Vandales. La diplomatie de Genséric ne fut point étrangère aux événements qui désolèrent le monde romain ; il importe de les rappeler brièvement pour expliquer la suite de ce récit.

Théodose fut attaqué le premier. En 447 Attila, ayant joint à ses propres forces les Gépides, les Goths, les Alains et diverses autres nations avec leurs rois, envahit les provinces de l'Orient. Il ravagea toute l'Illyrie et la Thrace, les deux Dacies, la Mésie, la Scythie[9] porta ses ravages jusqu'à la Propontide et la mer Égée, prit toutes les villes et les forteresses jusqu'à Callipolis et Sestos ; Adrianopolis et Héraclée furent seules sauvées[10]. Il traversa aussi la Macédoine et la Thessalie, puisqu'il s'avança jusqu'aux Thermopyles[11]. Plus de soixante-dix villes furent pillées et ravagées[12]. Théodose opposa à Attila les généraux que cinq ans auparavant il avait chargés de conduire l'expédition contre les Vandales, Aspar et Aréobinde, auxquels il adjoignit Arnegisdus, maître de la milice dans la Mésie inférieure. Celui-ci attaqua Attila et fit preuve d'une remarquable valeur. Il tua de sa main un grand nombre d'ennemis, mais son cheval s'étant abattu sous lui, il fut tué après une énergique résistance. Sa mort entraina la défaite de ses troupes[13]. Il est fait mention, mais dans des termes très vagues et sans aucun détail, d'une autre bataille décisive qui aurait été livrée dans la Chersonèse[14]. L'issue de cette seconde rencontre ne fut pas apparemment à l'avantage des Romains, car il est dit qu'aussitôt après Théodose fut contraint de députer à Attila, pour traiter de la paix, Anatolius, accompagné d'un certain Bigilas qui connaissait la langue des Huns[15] Théodose prit l'engagement de verser à Attila, à titre de subsides arriérés, six mille livres d'or[16]. Il promit en outre de lui payer chaque année deux mille cent livres d'or[17], de lui livrer tous les transfuges, de lui rendre tous les Romains qui, après avoir été emmenés captifs, s'étaient sauvés sans payer rançon, ou de lui payer pour chacun d'eux douze livres d'or[18].

Bientôt après s'accomplirent de grands changements favorables aux Vandales. En Orient, Théodose II mourut, des suites d'une chute de cheval, le 28 juillet 450[19]. Marcien, qui lui succéda, demeura fidèle à son serment, selon Procope, et ne s'occupa en aucune façon de ce qui se passait en Afrique[20]. Les menaces de guerre avec les Huns, au commencement de son règne[21], d'autres événements ensuite ne lui en laissèrent point la possibilité. En Occident, Placidie mourut le 27 novembre de la même année 450[22], à temps pour ne pas voir les malheurs qui de nouveau allaient accabler l'Empire et que préparaient les intrigues de Genséric.

Suivant un ancien récit, Honoria, sœur de Valentinien III, s'était éprise, à l'âge de seize ans, d'un certain Eugenius, son intendant. Devenue enceinte, elle avait été conduite à Constantinople, par ordre de sa mère, et emprisonnée. L'idée lui serait venue alors d'appeler à son secours Attila, le roi des Huns[23], et de lui offrir, pour prix de la liberté qu'elle attendait de lui, sa main et les droits qu'elle prétendait avoir sur une part de l'Empire. Elle aurait trouvé moyen de lui envoyer un eunuque porteur d'une lettre et d'un anneau de fiançailles[24] Cela se passait, dit-on, en 434[25] ; Attila ne faisait que commencer à régner avec son frère Bléda[26]. Il n'aurait pas, à cette époque, osé s'engager dans une pareille aventure, mais en 450, ayant appris la mort de Théodose, l'avènement de Marcien et le traitement fait à Honoria, il aurait, suivant l'historien Priscus, envoyé deux ambassades, l'une en Orient pour exiger le payement du tribut promis par Théodose II, l'autre en Occident, à Valentinien, pour protester en faveur d'Honoria et déclarer que s'étant engagé à l'épouser, il se porterait à son secours, si on ne lui accordait, en la laissant libre, une part de l'Empire. Ces deux ambassades n'auraient eu aucun succès[27], et ce serait le refus de Valentinien qui aurait décidé Attila à la guerre contre l'Occident qu'Honoria l'avait sollicité d'entreprendre[28].

Ce récit romanesque est en contradiction évidente avec des faits qui ne peuvent titre révoqués en doute[29]. D'autres sollicitations attiraient Attila en Occident. Jordanès en fait mention dans à récit suivant : Genséric avait fait épouser par son fils Hunéric la fille de Théoderic, roi des Visigoths. Celle-ci s'était réjouie d'abord d'une si brillante alliance, mais, dans la suite, Genséric l'avait soupçonnée de lui avoir préparé du poison et lui avait fait couper à liez et les oreilles. Après l'avoir ainsi dépouillée de sa beauté, il l'avait renvoyée à son pire, dans les Gaules. Comme il craignait que Théoderic ne voulût venger l'outrage fait à sa fille, il envoya de riches présents à Attila, et, sachant l'âme de ce prince disposée à la dévastation du monde, il le poussa à entreprendre la guerre contre les Visigoths[30]. De ce récit, il faut retenir comme certain que Genséric, n'ayant pu attirer les Visigoths dans son alliance et ayant le plus grand intérêt à détruire leurs forces pour que Valentinien ne pût s'en servir contre lui. pressa Attila d'aller les attaquer dans les Gaules, à moins que la menace d'une guerre si redoutable ne suffit à les détacher de l'alliance de l'Empire et à les déterminer à faire cause commune avec les Vandales et les Huns.

Ainsi s'explique ce fait qu'au moment où il envahit la Gaule, Attila continuait à affecter de n'être en état d'hostilité qu'avec les Visigoths et de vouloir conserver l'amitié des Romains[31]. Ainsi s'explique également le double message qu'avant d'entrer en campagne, Attila adressa d'une part à Valentinien, d'autre part à Théoderic. Prêt à entreprendre, dit l'historien des Goths, les guerres qu'il avait depuis longtemps méditées, Attila envoya des ambassadeurs en Italie, vers l'empereur Valentinien. Essayant de semer la discorde entre les Goths et les Romains, afin d'user par des haines intestines ceux qu'il ne pouvait ébranler par les combats, il assura Valentinien qu'il n'entendait violer en rien les traités conclus avec l'Empire. Il désirait vivement, affirmait-il, que l'empereur ne fût pas mêlé à la lutte qu'il voulait engager contre Théoderic, roi des Visigoths. Il avait, de plus, multiplié dans sa lettre les flatteries d'usage, pour faire croire à ses fausses protestations. Mais en même temps, il adressa une lettre analogue à Théoderic qu'il exhortait à se détacher de l'alliance des Romains et à se rappeler les hostilités exercées naguère contre lui, avec un excessif acharnement. Cet homme subtil combattait ainsi par la ruse, avant de se servir des armes[32].

Il n'y avait point d'apparence d'obtenir que l'empereur laissât les Huns envahir librement les Gaules, sous prétexte d'aller chercher les Visigoths ; mais Attila pouvait se flatter de détourner les Visigoths d'unir leurs forces à celles des Romains. Il fut, semble-t-il, bien près d'y réussir. Théoderic se montra d'abord indécis et porté à ne combattre les Huns que s'ils venaient l'attaquer dans les contrées qu'il occupait[33]. Pour le déterminer à joindre son armée à celle d'Aëtius, il fallut des négociations, dont fut chargé Avitus, qui plus tard fut élevé à l'Empire et qui, accoutumé à traiter avec le roi des Goths, s'était acquis sa confiance et son estime[34].

Après avoir dévasté une grande partie des Gaules et ruiné un grand nombre de villes, Attila, repoussé d'Orléans, vaincu par Aëtius et Théoderic à la bataille des Champs catalauniques, regagna la Pannonie avec les débris de ses troupes[35]. Il y reforma son armée, et dès l'année 452, on le vit tout à coup descendre en Italie[36] Genséric détermina sans doute Attila à cette nouvelle invasion, comme il l'avait déterminé à envahir les Gaules. Une étroite alliance subsistait entre eux, et la ruine de l'empire d'Occident était la condition nécessaire de la durée du royaume des Vandales, de son développement par la conquête de ce qui restait aux Romains de leurs possessions en Afrique.

Il suffit de rappeler en peu de mots la fin de l'invasion des Huns. Après avoir passé les Alpes Juliennes, ruiné Aquilée, la métropole de la Vénétie[37], saccagé cette province et la Ligurie, où Milan et Ticinum furent pillées, Attila se montrait décidé à marcher sur Rome[38]. Les siens s'efforcèrent de l'en détourner. Ils lui représentèrent l'exemple d'Alaric, car ils craignaient pour leur roi le sort de ce chef qui n'avait guère survécu à la ruine de Rome[39]. Le danger était grand pour la capitale de l'Empire. Sans armée pour lutter en rase campagne, sans garnison suffisante et sans ressources pour soutenir un long siège, elle ne pouvait résister assez longtemps pour qu'Aëtius vint à son secours.

Valentinien était accouru s'enfermer dans ses murs, mais il ne disposait d'aucune force sérieuse. Pour éviter un désastre, il fallait se résigner à négocier avec le roi des Huns. Une ambassade lui fut envoyée[40]. Elle fut composée des trois personnages les plus importants de Rome : Aviénus qui avait été consul deux ans auparavant en 450, Trygetius, ancien préfet, et le pape Léon[41]. On comptait beaucoup sur le caractère, l'habileté et l'éloquence de ce dernier. Une tradition qui se forma dès cette époque attribua à lui seul l'honneur d'avoir sauvé sa patrie[42]. Les ambassadeurs trouvèrent Attila en un lieu nommé Acroventus Mamboleius, à l'endroit où la route traversait le Mincio[43]. Il s'était arrêté là, indécis, hésitant à poursuivre sa marche[44]. Saint Léon sut habilement profiter de cette disposition d'esprit. Attila sentit aussitôt, suivant l'expression d'un de nos auteurs, se calmer la fureur qui le poussait, et retournant d'où il venait, il se retira après avoir promis la paix[45].

Attila se retira au delà du Danube[46]. Bien qu'il eût déjà un grand nombre de femmes, selon la coutume de sa nation, il épousa une jeune fille nommée Ildico. La nuit même de ses noces, il mourut subitement. Appesanti par le vin et accablé de sommeil, il s'était endormi, couché sur le dos. Il fut pris d'une hémorragie, accident auquel il était sujet. La position dans laquelle il se trouvait fut cause que le sang qui ordinairement, en pareil cas, s'échappait par les narines lui rentra dans la gorge et l'étouffa[47]. Cette mort priva Genséric de son plus utile allié ; mais il avait réussi, en attirant les Huns en Italie, à frapper l'empire d'Occident de façon à le mettre pour longtemps hors d'état de rien entreprendre contre les Vandales. De misérables révolutions de palais lui fournirent bientôt l'occasion d'infliger à la puissance romaine un nouveau et terrible désastre.

Depuis la mort de Placidie, Valentinien, incapable de se conduire par lui-même, était devenu le jouet des intrigues de son favori, l'eunuque Héraclius, qui, pour se rendre complètement maître de l'État, cherchait à perdre Aëtius. Ce général, qu'un auteur nomme le salut de l'Empire et la terreur d'Attila[48], fut représenté au faible Valentinien comme un ambitieux qui prétendait faire passer la dignité impériale dans sa famille[49]. Valentinien chercha sans doute à l'amoindrir. Il n'y put parvenir et se vit obligé, pour calmer les soupçons d'Aëtius, de lui donner des garanties, en convenant avec lui d'une alliance entre leurs enfants. Il promit, semble-t-il, de marier sa fille Eudoxie à Gaudentius, fils d'Aëtius[50]. Ce projet de mariage qu'Aëtius considérait comme une garantie devint le prétexte dont ses ennemis se servirent pour le perdre[51]. Ils l'accusèrent de ne rechercher une alliance avec la famille impériale que pour rendre plus facile une usurpation qui mettrait la couronne sur la tète de l'un de ses enfants. Valentinien se laissa aisément convaincre qu'il n'y aurait point de sécurité pour lui tant qu'existerait son trop puissant sujet[52].

La mort d'Aëtius étant résolue, l'empereur le fit appeler au palais. Il y vint, accompagné de Boëtius, alors préfet du prétoire d'Italie, et de quelques autres personnages qui lui étaient attachés[53]. Il fut introduit seul auprès de l'Empereur[54]. Comme il réclamait avec une nouvelle insistance l'accomplissement de la parole donnée[55], Valentinien s'emporta et le frappa de son épée[56]. A ce signal, les courtisans et les eunuques se jetèrent sur Aëtius et l'achevèrent[57]. Avec Aëtius périrent un grand nombre de ceux que l'amitié ou l'admiration unissait à lui. Le préfet du prétoire Boëtius et tous ceux qu'Aëtius avait amenés avec lui, furent appelés, l'un après l'autre, et massacrés[58]. Ce meurtre fut commis à Rome le 21 septembre 454[59].

Le sort de la nation qui jadis était la maîtresse du monde dépendait de révolutions de palais et de jalousies d'eunuques. Des complots d'antichambre et de boudoir étaient la politique de l'Empire romain. Ce fut encore un complot qui, punissant Valentinien d'une sotte et infâme aventure, fît disparaître en Occident la dynastie de Théodose. Valentinien s'était épris de la femme d'un des principaux sénateurs, Petronius Maximus[60]. Ne pouvant la séduire, il eut recours à la fourberie et à la violence. Il arriva que Petronius Maximus, jouant avec l'empereur, perdit une très grosse somme ; ne pouvant acquitter sa dette dans l'instant, il laissa son anneau en gage. Cet anneau fut aussitôt remis à un eunuque qui courut à la demeure de Maximus. Il dit à la femme du sénateur que son mari la priait de le rejoindre au palais et l'envoyait chercher avec une litière. La malheureuse, voyant l'anneau de son mari aux mains de cet eunuque, n'eut point de défiance. On la conduisit dans un appartement écarté où Valentinien la viola, tandis que les courtisans retenaient Maximus. Quand celui-ci rentra chez lui, il trouva sa femme en larmes, l'accusant d'avoir prêté les mains à cette infamie et d'avoir fait marché de son honneur. Maximus jura de venger cet outrage dans le sang de l'empereur[61]. Il tint bientôt parole.

Valentinien avait eu la singulière imprudence de prendre à son service quelques anciens serviteurs d'Aëtius. Eux aussi avaient à se venger de la mort de leur maître[62] ; ils devinrent les complices de Maximus. Le 16 ou le 17 mars 455[63], Valentinien fut poignardé pendant qu'il assistait aux courses de char sur la Via Labicana, proche du mausolée d'Hélène[64], en un lieu dit les deux Lauriers[65], par deux barbares, Transfila et Optila ou Occylla, tous deux serviteurs d'Aëtius[66]. Ce meurtre fut commis au milieu de toute l'armée, sans que personne cherchât à l'empêcher ou à le punir[67]. Héraclius fut massacré auprès de son maître[68].

Le lendemain, ou le jour même, le 17 mars, Maximus prit la pourpre[69]. Il força la veuve de sa victime, Eudoxie, fille de Théodose la jeune, à s'unir à lui[70]. Il l'épousa quelques jours plus tard[71], sa femme étant venue à mourir[72], et maria son fils Palladius, qu'il avait créé César[73], à Eudoxie, fille de Valentinien III[74]. Il pensait affermir son usurpation par ces mariages qui, le faisant entrer dans la famille impériale, lui donnaient une apparence de légitimité et devaient, croyait-il, décider la cour de Constantinople à le reconnaître.

S'il faut ajouter foi à une anecdote, son union avec l'impératrice Eudoxie ne servit qu'à précipiter sa ruine. Il avoua, dit-on, à Eudoxie qu'il était l'auteur du meurtre de Valentinien et se vanta d'avoir commis ce forfait par amour pour elle[75]. Eudoxie résolut de tirer vengeance de la mort de son premier mari et, ne pouvant rien espérer de la cour de Constantinople[76], elle s'adressa à Genséric qu'elle engagea par des lettres pressantes à passer en Italie et à surprendre Rome en ce moment sans défense[77].

Les historiens de ce temps expliquent toutes les entreprises des barbares par quelque acte. de trahison. Celui qu'ils reprochent à Eudoxie n'est sans doute pas plus réel que celui qu'ils attribuent à Honoria. Rome était une proie assez riche pour tenter les barbares sans qu'il fût besoin qu'on la leur indiquât. La conquête de l'Afrique assurait aux Vandales la position qu'Alaric avait voulu se créer. Séparés par la mer du reste de l'Empire, ils n'avaient plus à craindre les armées romaines et dans cette province, grande, riche encore et fertile, ils trouvaient d'une façon permanente les subsistances nécessaires à une grande armée ; ils possédaient ainsi une base solide pour leurs opérations futures. De plus, la mer les mettait en communication directe avec les différentes parties du monde romain et en cas d'insuccès leur offrait une ligne de retraite assurée. Ces conditions faisaient des Vandales les plus redoutables de tous les barbares et ils n'avaient aucun intérêt à rechercher des conquêtes en Europe ; aucune ne pouvait leur donner un établissement préférable à l'Afrique. Mais pour rendre définitifs les avantages qu'elle leur procurait et se tirer de l'état précaire où les laissait le traité de 442, il leur fallait enlever aux Romains la Tripolitaine et les Maurétanies ; pour amener l'Empire à leur céder ces provinces, ils avaient intérêt à frapper un grand coup dont l'effet moral fût propre à intimider leurs adversaires. D'ailleurs, les richesses de l'Italie les tentaient, et elles étaient en quelque sorte sous leurs mains ; il leur était facile de surprendre et de dévaliser, dans une course imprévue, les villes et les pays voisins du rivage, puis de regagner leur repaire, chargés de butin, avant qu'on pût avoir le temps de songer à les poursuivre. La situation de l'Afrique leur indiquait ce mode de pillage, comme elle devait l'indiquer, dans des temps plus rapprochés de nous, aux corsaires algériens. On a vu qu'ils n'avaient point attendu d'être appelés en Italie, pour en ravager le littoral.

A la mort de Valentinien, Genséric jugea le moment venu d'entreprendre une grande aventure. Il rassembla ses forces, réunit une flotte nombreuse et parut tout à coup à l'embouchure du Tibre[78]. Rome n'avait point d'armée dans ses murs. Rien ne s'opposait donc au débarquement des Vandales, rien ne permettait de leur opposer la moindre résistance[79]. Comme il arrive toujours en pareille circonstance, le peuple accusa ceux qui le gouvernaient de n'avoir pas prévu ce que nul ne pouvait prévoir. Une émeute éclata[80]. Une foule de personnes, gens de qualité et autres, s'empressaient de quitter la ville, et Maximus laissait chacun libre de se sauver comme il pouvait[81] ; lui-même, se voyant perdu, ne songeait qu'à se soustraire à la fureur du peuple. Il sortit du palais, cherchant son salut dans la fuite[82]. Des Romains[83], des serviteurs du palais[84], et des soldats[85] l'atteignirent, le tuèrent à coups de pierres[86], et son corps, décapité[87], en lambeaux[88], fut jeté dans le Tibre[89] ; suivant Jordanès, il fut tué par un soldat romain nommé Ursus[90]. Ainsi périt, le 31 mai 455[91], cet empereur qui ne régna que soixante-dix-sept jours[92]. Trois jours après sa mort, Genséric entrait dans Rome[93].

Le pape saint Léon, suivi de tout le clergé, fut à la rencontre du roi des Vandales dans l'espoir de renouveler le succès de son ambassade auprès d'Attila[94]. Mais la situation de Genséric' était bien différente de celle du roi des Huns. Comme pour l'exécution d'un dessein formé entre eux et d'une alliance offensive, tous les barbares se soulevaient ou étaient déjà en armes, et l'attitude des Visigoths paraissait si menaçante que, pour éviter leur défection et leur hostilité, Maximus avait dû se hâter d'entamer avec leur roi Théoderic des négociations qui n'avaient peut-être pas encore abouti à un résultat[95]. Genséric n'avait donc pas à craindre, comme Attila, l'intervention d'une armée lui coupant la retraite ; il avait le temps de piller Rome et de regagner ses navires, avant qu'aucune troupe pût l'inquiéter. Dans ces conditions, saint Léon ne pouvait le persuader d'épargner la ville ; il obtint pourtant que les barbares s'abstiendraient de la brûler et de massacrer les habitants[96].

Durant quatorze jours, tous les quartiers de Rome furent pillés et saccagés[97]. Rien n'échappa aux déprédations des Vandales, et la route par laquelle ils étaient venus se couvrit de chariots qui emportaient vers leurs vaisseaux les richesses arrachées aux monuments publics, aux temples, aux églises, aux palais[98]. Les Vandales n'épargnèrent point le Palatin. Ils le pillèrent, dit Procope, au point de n'y rien laisser. Le Capitole eut le même sort. Le temple de Jupiter était recouvert de bronze doré ; cette toiture brillante attira l'œil des barbares et ils se mirent à l'enlever méthodiquement, ils en démolirent la moitié[99]. Ils paraissent avoir recherché les œuvres d'art, car le seul de leurs navires qui fit naufrage était chargé de statues[100].

Parmi les trésors que les Vandales emportèrent se trouvaient, dit-on, les dépouilles du temple de Jérusalem[101], l'arche sainte, la verge d'Aaron, l'urne d'or contenant la manne, les vêtements et les ornements sacerdotaux d'Aaron, le candélabre d'or aux sept branches. Ces richesses apportées à Rome par Titus avaient été déposées par Vespasien dans le temple de la Paix[102], mais ce monument ayant été incendié sous Commode, les dépouilles d'Israël avaient été mises en sûreté, probablement dans le Palatin, où les Vandales s'en emparèrent. Une partie de ce trésor avait déjà dû être enlevée par les Goths, car Procope nous apprend que dans le butin déposé à Carcassonne par le successeur d'Alaric, se trouvaient des vases ciselés, enrichis de pierreries, qui avaient appartenu au temple de Jérusalem[103].

Après ce long pillage, les Vandales regagnèrent leurs vaisseaux et rentrèrent en Afrique, emmenant des milliers de captifs, parmi lesquels Gaudentius, fils d'Aëtius[104], Eudoxie, la veuve de Valentinien et de Maximus, et ses deux filles, Eudoxie et Placidie[105]. Eudoxie fut contrainte d'épouser Hunéric, le fils aîné de Genséric[106] et, après être demeurée seize ans en Afrique, lasse de vivre auprès d'un mari hostile à sa religion, elle parvint à s'enfuir ; elle alla mourir à Jérusalem[107]. Placidie, remise en liberté avec sa mère, comme on le verra dans la suite, devint à Constantinople l'épouse d'Olybrius[108].

L'Afrique fut remplie des innombrables captifs que Genséric y amena. Ces malheureux étaient donnés comme esclaves aux Vandales et aux Maures ; les femmes étaient séparées de leurs maris, les enfants de leurs parents[109]. Les cruelles persécutions exercées par Genséric contre les catholiques étaient devenues moins rigoureuses, après la paix de 442 ; le culte catholique avait été toléré, on avait vu, le 25 octobre 454, un nouveau métropolitain monter sur le siège épiscopal de Carthage et plusieurs églises avaient été rouvertes dans cette ville[110]. Déogratias, le nouvel évêque de Carthage, vendit les vases d'or et d'argent de son église pour en consacrer le prix au rachat des captifs, dont il ne cessa de consoler et de secourir les infortunes. Le nombre de ces malheureux était si grand qu'on ne savait où les loger. Déogratias les recueillit dans deux des principales églises de Carthage transformées en refuges, la basilica Novarum et la basilica Fausti[111], où les fonts baptismaux et le siège épiscopal avaient été transportés, la basilique Restituta[112] continuant à être occupée par les ariens. Les Romains trainés en captivité durent à la charité de l'évêque le Carthage, non seulement la liberté et un abri, mais des distributions de vivres et des soins pour ceux d'entre eux qui, en grand nombre, étaient tombés malades à la suite des misères qu'ils avaient eu à supporter. Même pendant la nuit, dit l'historien de la persécution des Vandales, il poursuivait son œuvre de miséricorde, visitant les asiles qu'il avait ouverts, s'arrêtant auprès de chaque lit pour s'informer de l'état de chacun de ses hôtes. Il se donnait ainsi tout entier, sans souci de la fatigue, sans ménagements pour sa vieillesse. Les ariens, dont tant de vertu enflammait l'envie, tentèrent plus d'une fois de mettre à mort. ce saint homme et lui dressèrent souvent des embûches. Dieu le délivra bientôt des serres de ces vautours, mais les captifs romains pleurèrent sa mort comme un nouveau malheur ; ils se sentirent en quelque sorte davantage dans les mains des barbares, quand leur protecteur fut monté au ciel[113].

Après le sac de Rome, Genséric s'empara de la Tripolitaine et des Maurétanies. Victor, évêque de Vite, dit en effet qu'après la mort de Valentinien, Genséric se rendit maître, non seulement de l'Afrique tout entière, mais encore des principales îles, de hi Sardaigne, de la Sicile, de la Corse, de Majorque, de Minorque et d'Ibiza[114]. Il n'est point possible d'admettre que dans la courte période de moins de trois mois qui s'écoula depuis la mort de Valentinien jusqu'à la prise de Rome, Genséric ait eu le temps d'achever ces conquêtes, de rassembler, d'embarquer son armée et d'envahir l'Italie. Il est donc bien certain qu'il ne se rendit maître de la Tripolitaine et des Maurétanies qu'après son retour en Afrique. On verra dans la suite de ce récit que les îles dont parle Victor de Vite furent conquises plus tard.

La rétrocession des Maurétanies à l'Empire en 442 avait eu pour conséquence dans ces provinces l'exécution des lois impériales contre les donatistes et contre les autres hérétiques. Ils avaient été contraints de se convertir, leur culte, rétabli pendant l'occupation des Vandales, avait été de nouveau interdit, leurs églises avaient été livrées aux catholiques. Ces faits nous sont attestés par une épître du pape saint Léon le Grand et par les précieuses découvertes de l'archéologie africaine[115]. En 446, saint Léon adresse aux évêques de la Maurétanie Césarienne une épître destinée à rétablir l'ordre et l'exacte observation des règles canoniques dans les églises de cette province[116]. Il s'occupe notamment du cas de deux évêques récemment convertis, Donat, évêque de Salien, qui était novatien[117] et avait fait retour à l'Église avec tout son peuple, et Maximus, un laïque irrégulièrement ordonné évêque, qui avait été donatiste[118]. Le pape ne les dépouilla point de l'épiscopat, à condition que Donat lui adressât par écrit une profession de foi dans laquelle, condamnant l'erreur de la doctrine de Novatianus, il confesserait la vérité catholique, et que Maximus eût réellement cessé d'être donatiste[119]. D'autre part, l'inscription funéraire d'un évêque catholique[120], enterré devant la façade de la basilique donatiste d'Alamiliaria, prouve qu'après 442 les catholiques avaient été mis en possession de cette église[121]. Ils semblent avoir agi avec une grande modération, car ils laissèrent subsister le tombeau de la martyre donatiste Robba, avec son inscription, pourtant outrageante à leur égard[122].

Quand, après le sac de Rome, les Vandales se furent rendus de nouveau maîtres des Maurétanies, les catholiques n'eurent plus à compter sur le secours de l'autorité publique, mais, soit que la population se fût détachée des schismatiques, soit que Genséric, n'ayant plus besoin de s'en faire des alliés, eût cessé de leur être favorable, les donatistes ne paraissent pas s'être remis en possession de leurs anciennes églises. A Bénian, dont les ruines font revivre l'histoire de cette sombre époque, on n'observe aucune trace d'un rétablissement du culte donatiste, et en 484 on voit Mensius, évêque catholique de cette ville où il n'y avait jadis que des schismatiques, assister à la conférence réunie à Carthage par ordre du roi Hunéric[123].

 

 

 



[1] Prosper Tiro, Chron., a. 439 (M. G., A. A., t. IX, p. 477) ; — Idace, Chron., a. 439 (M. G., A. A., t. XI, p. 23) ; — Isidore, Hist. Gothorum (M. G., A. A., t. XI, p. 277) ; — Jordanès, Getica, XXXIV (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. V, p. 101).

[2] Jordanès, Getica, XXXVI (M. G., A. A., t. V, p. 106).

[3] Priscus, Excerpta (C. S. H. B., p. 146).

[4] Priscus, Excerpta (C. S. H. B., p. 146).

[5] Idace, Chron., a. 445 (M. G., A. A., t. XI, p. 24).

[6] Jordanès, Getica, XXXV (M. G., A. A., t. V, p. 1051 ; — Prosper Tiro, Chron., a. 444 (M. G., A. A., t. IX, p. 480) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 445 (M. G., A. A., t. XI, p. 81) ; — Cassiodore, Chron., a. 444 (M. G., A. A., t. XI, p. 156) ; — Chronica gallica, n° 131 (M. G., A. A., t. IX, p. 660). Théophanes (Chronogr., a. 442, C. S. H. B., Théoph., t. I, p. 158) met le meurtre de Bléda avant l'expédition d'Attila dans la Thrace qui força Théodose à rappeler sa flotte et à traiter avec Genséric.

[7] Jordanès, Getica, XXXV et L (M. G., A. A., t. V, pp. 105 et 126).

[8] Jordanès, Getica, XXXV.

[9] Jordanès, Romana (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. V, p. 42).

[10] Théophanes, Chronogr. (C. S. H. B., Théoph., t. I, pp. 158-159).

[11] Marcellinus comes, Chron., a. 447 : Attila rex ad Thermopolim infestus advenit. (M. G., A. A., t. XI, p. 82).

[12] Chronica gallica, n° 132 (M. G., A. A., t. IX, p. 662).

[13] Marcellinus comes, Chron., a. 447, n° 5 (M. G., A. A., t. XI, p. 82) ; — Jordanès, Romana (M. G., A. A., t. V. p. 42). La chronique de Marcellin dit que le combat fut livré près de la rivière Utus qui se jette dans le Danube. Suivant Jordanès, la bataille se livra près de Marcianopolis, ville de la Mésie Inférieure, assez loin des rives du Danube. Cette dernière indication est plus vraisemblable, car pour qu'Attila eût été attaqué sur le Danube, il faudrait qu'il se fût mis en retraite, ce qui est contraire à toutes les probabilités.

[14] Priscus, Excerpta, 3 (C. S. H. B., p. 142).

[15] Priscus, Excerpta (C. S. H. B., pp. 142 et suiv.) ; — Théophanes, Chronogr., a. 412 (C. S. H. B., p. 159).

[16] 6.000 livres d'or équivalent à 6.754.734 francs. La livre romaine était de 327 gr. 45 (Daremberg et Saglio, Dictionnaire des Antiquités grecq. et rom., au mot Libra, IV t. III, 2e partie, p. 1231). La valeur du kilogramme d'or pur est de 3.437 francs. La valeur de cent livres romaines d'or ou 32 kilog. 745 est donc 112.578 fr. 90 cent. La centaine de livres d'or parait avoir été usitée dans l'Empire, au moins au Ve siècle, comme monnaie de compte. Olympiodore, qui nous donne des renseignements assez précis sur la fortune et le luxe des principales familles romaines au temps d'Honorius, dit en effet : Dans Rome les grandes maisons sont de véritables cités. On y voit tout ce qui se peut trouver dans une ville de second ordre : un hippodrome, des places. des temples, des fontaines et des bains de toutes sortes. Beaucoup de familles tirent de leurs biens un revenu d'environ quarante centaines de livres d'or (4.503.156 francs), sans compter les produits perçus en nature, dont la valeur doit être estimée au tiers du rendement en or. Viennent ensuite d'autres familles qui sont recensées comme ayant un revenu de dix ou de quinze centaines de livres d'or (1.125.789 francs et 1.688.683 francs). Probus, fils d'Olympius, dépensa douze centaines de livres d'or (1.359.946 fr. 80 cent.) pour célébrer sa préture à l'époque de l'usurpation de Jean. Symmaque. l'orateur, en dépensa vingt centaines (2.251.578 francs), quand son fils entra en charge comme préteur, et Symmaque était un sénateur de médiocre fortune. A une époque moins ancienne, Maximus, qui était des plus opulents et des plus grandement pourvus de biens, dépensa, à l'occasion de la préture de son fils, quarante centaines de livres d'or 4503 156 francs). Il donna des jeux qui durèrent sept jours. (Olympiodore, Excerpta ; C. S. H. B., p. 470). Il est évident qu'il n'existait point de pièces de cent livres d'or, pas plus qu'il n'existe chez nous des pièces d'un million, somme que nous employons également comme monnaie de compte. Toutes les sommes indiquées par Priscus et par Olympiodore sont évaluées ici en admettant qu'il s'agit de livres d'or pur. Si on admet qu'il s'agit dans ces auteurs d'or monétaire, il y a lieu de faire dans ces évaluations une diminution d'un dixième.

[17] 2.364.156 fr. 90 cent.

[18] 13.509 fr. 46 cent. 8.

[19] Chronicon paschale, a. 450 (C. S. H. B., p. 589) ; — Cassiodore, Chron., a. 450 (M. G., A. A., t. XI. p. 157) : — Marcellinus comes, Chron., a. 450 (M. G., A. A., t. XI, p. 83) ; — Idace, Chron., a. 451 (M. G., A. A., t. XI. p. 25) ; — Prosper Tiro, Chron., a. 450 (M. G., A. A., t. IX. p. 481) ; — Pagi. ann., 450. VIII.

Théophanes dit qu'il mourut le 20 juin (Chronogr., a 442 ; C. S. H. B., p. 159).

[20] Procope, De bello vand., I, 4 (C. S. H. B., p. 327).

[21] Priscus, Excepta, 7 (C. S. H. B., pp. 151, 152).

[22] Prosper Tiro, Additamenta, Continuatio codicis Ovetensis, 10 (M. G., A. A., t. IX, p. 489). Idace met la mort de Placidie en 451 ou 452 (M. G., A. A., t. XI, p. 26).

[23] Marcellinus comes, Chron., a. 434 (M. G., A. A., t. XI, p. 79).

[24] Jordanès, Getica, XLII (M. G., A. A., t. V, p. 115). Honoria était le premier enfant né du mariage de Placidie et de Constance. Or, ce mariage fut conclu le 1er janvier 417 (Olympiodore, Excerpta, a. 417 ; C. S. H. B., p. 464), et Valentinien III, frère puîné d'Honoria, naquit le 3 juillet 419, suivant la chronique du comte Marcellin (M. G., A. A., t. XI, p. 74), ou le 2 juillet 418, suivant Prosper Tiro (M. G., A. A., t. IX, p. 469). Cette dernière date concorde avec le récit de Frigiridus, qui dit que Valentinien III avait cinq ans accomplis lors de la mort d'Honorius, le 15 ou le 27 août 423 (Grégoire de Tours, Historia Francorum, II, 8 ; édit. Arndt, M. G., Scrip. rer. meroving., t. I, p. 71). Honoria était donc née en 417. Elle devait avoir dix-sept ans en 434, et seize ans lors de son intrigue avec Eugenius. Jordanès donne ailleurs une autre version de ce récit, quelque peu différente de la première. Selon cette seconde version, Placidie avait voulu, pour l'honneur de la cour impériale, qu'Honoria ne fût point mariée, qu'elle vécût vierge, comme les sœurs de Théodose II. Honoria, ne voulant point souffrir cette contrainte, aurait envoyé secrètement un émissaire à Attila et l'aurait sollicité de passer en Italie. Ne pouvant, à l'arrivée d'Attila, tenir sa promesse, ajoute Jordanès, elle commit avec Eugenius, son intendant, l'acte qu'elle n'avait pas commis avec le roi des Huns. (Jordanès, Romana ; M. G., A. A., t. V, p. 42). Cette seconde version n'offre aucune vraisemblance, puisque le comte Marcellin dit qu'Honoria fut expulsée du palais, à la suite de ses relations avec Eugenius. en 434. A cette époque, il ne peut être question de l'arrivée d'Attila en Italie.

[25] Marcellinus comes, Chron., a. 434 (M. G., A. A., t. XI, p. 79).

[26] La Chronica gallica (M. G., A. A., t. IX, p. 658, n. 112) note qu'en 433, Rugila ou Roua régnait encore sur la nation des Huns. Attila et Bléda qui lui succédèrent (Priscus, Excerpta, 1 ; C. S. H. B., p. 167) ne commencèrent donc à régner qu'en 434, ou en 433 tout au plus tôt.

[27] Priscus, Excerpta de legationibus gentium ad Romanos, 7 (C. S. H. B., pp. 151-152). Valentinien répondit, dit Priscus, qu'Honoria ne pouvait épouser le roi des Huns puisqu'elle était déjà mariée à un autre, que chez les Romains l'Empire était pour les hommes, non pour les femmes, et qu'elle n'avait rien à y prétendre. Les allusions de cet auteur à ce qui était arrivé à Honoria depuis 431 et à son mariage, semblent indiquer que des mesures de rigueur avaient été ordonnées contre elle et qu'elle avait été contrainte de se marier.

[28] Priscus, Excerpta de legationibus gentium ad Romanos, 7, 8 (C. S. H. B., pp. 152, 153) ; — Chronica gallica, a. 451, ne 139 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 66) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 434 (M. G., A. A., t. XI, p. 79) ; — Théophanes, Chronogr., a. 443 (C. S. H. B., Théoph., t. I, p. 162).

[29] Très peu de temps avant la mort de Théodose, dans le courant de l'année 450. Attila avait déjà fait paraître sa résolution de porter la guerre en Occident. Une chronique note qu'il avait envoyé à chacun des deux empereurs, Théodose et Valentinien, un Goth porteur de cet insolent message : Attila, mon maître et le vôtre, vous ordonne de lui préparer un palais (Chronicon paschale, a. 450 ; C. S. H. B., p. 587). Or, on ne le voit pas alléguer, à ce moment, ses prétendues fiançailles avec Honoria. Précédemment, en 448, il venait à peine de conclure la paix avec Théodose, que déjà il s'appliquait à trouver un prétexte de guerre contre les États de Valentinien. Ses fiançailles avec Honoria eussent été le meilleur des prétextes ; ce ne fut pas celui dont il se servit. Il en chercha un autre dans un fait de bien minime importance. A l'époque où les Huns avaient assiégé Sirmium, probablement en 442, l'évêque de cette ville avait confié à Constance, un Gaulois qu'Aétius avait procuré comme secrétaire à Attila et à Bléda, des vases consacrés, avec mission de les employer, si la ville était prise, à se procurer de quoi payer la rançon de l'évêque ou d'autres captifs, dans le cas où l'évêque serait tué. Constance s'était approprié ces vases et les avait ensuite engagés à un banquier de Rome, nommé Sylvanus, qui les avait vendus à des prêtres. Attila et Bléda avaient fait crucifier Constance qu'ils accusaient de les trahir, et Attila, instruit du détournement dont cet homme s'était rendu coupable, en prit prétexte pour adresser en 418 ou 419 des réclamations à Valentinien. Il exigeait qu'on lui livrât Sylvanus. Valentinien lui envoya une ambassade, composée du comte Romulus, de Primutus, gouverneur de la Norique, et de Romanus qui exerçait un commandement militaire. Le comte Romulus était un personnage d'importance ; sa fille, née à Patabio, dans la Norique, était mariée à Oreste, Romain originaire de la Pannonie, qui alors était auprès d'Attila et qui dans la suite fit élever à l'Empire son fils Romulus Augustule, le dernier empereur d'Occident. Cette ambassade était chargée d'offrir à Attila la valeur des vases qu'il réclamait, l'empereur ne pouvant lui remettre des objets consacrés, ni lui livrer un citoyen romain innocent de tout crime. Alma refusa d'entendre raison et s'en tint à vouloir Sylvanus ou les vases, ajoutant que sinon il déclarerait la guerre (Priscus, Excerpta de legationibus Romanorum ad gentes, 3 ; C. S. H. B., pp. 185-187, et p. 199). Il ne fut point question d'Honoria dont les prétendues fiançailles ne sont probablement qu'un roman, inspiré plus tard par des promesses qui furent peut-être faites au roi des Huns pour obtenir sa retraite, quand il envahit l'Italie.

[30] Jordanès, Getica, XXXVI (M. G., A. A., t. V, p. 106).

[31] Attila... multa vicinarum sibi gentium milia cogit in bellum quod Gothis tantum se inferre tanquam custos romanæ amicitiæ denuntiabat (Prosper Tiro, Chron., a. 451, n° 1361 ; M. G., A. A., t. IX, p. 481). Tillemont (Attila, art. VI, Empereurs, t. VI, pp. 147-148) pense que le maintien de la paix fut obtenu par une nouvelle ambassade et que cette ambassade fut peut-être celle dont fut charge Carpillon, fils d'Aëtius, qu'accompagna l'aïeul de l'historien Cassiodore (Cassiodore, Variæ, lib. I, ép. IV ; M. G., A. A., t. XII. p. 13, lig. 13 à 17). Mais un texte prouve clairement que Carpilion fut envoyé à Attila avant 448 (Priscus, Excerpta de legation, Romanor. ad gentes, 13 : C. S. H. B., p. 179). Il s'agit dans ce passage de la mission donnée par Attila, en 448, à un de ses officiers, nommé Estas, d'aller réclamer aux Romains tous les transfuges qui étaient passés dans l'Empire depuis le temps où Carpilion, fils du général Aëtius, avait été donné en otage au roi des Huns.

[32] Jordanès, Getica, XXXVI (M. G., A. A., t. V, p. 106).

[33] Sidoine Apollinaire, Carmen, VII, vers 330 et suiv. (P. L., t. LVIII, p. 687).

[34] Sidoine Apollinaire, Carmen, VII, vers 230 et suiv. (P. L., t. LVIII. p. 687) ; — Jordanès, Getica, XXXVI, (M. G., A. A., t. V, p. 108) ; — Prosper Tiro, Chron., a. 451 (M. G., A. A., t. IX, p. 481).

[35] Prosper Tiro, Chron, a. 451-452 (M. G., A. A., t. IX, pp. 481-182) ; — Jornandès, Getica, XLI, (M. G., A. A., t. V. p. 113) ; — Idace, Chron., n° 150, a. 451, (M. G., A. A., t. XI, p. 26) ; — Cassiodore, Chron., a. 451 (M. G., A. A., t. XI, p. 157) ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 449 (M. G., A. A., t. XI, p. 485) ; — Isidore, Hist. Gothorum, 25 (M. G., A. A., t. XI, p. 277) ; — Grégoire de Tours, Hist. Franc., II, 7 (M. G., Script. rer. merovingic., t. I, pp. 70-71) ; — Amédée Thierry, Hist. d'Attila, 4e édit., Paris, 1873 ; — Girard, Le campus Mauriacus, nouvelle étude sur le champ de bataille d'Attila (Revue historique, t. XXVIII, pp. 321-331, 1885) ; — Anat. de Barthélemy, La Campagne d'Attila, invasion des Huns dans les Gaules en 451 (Revue des Quest. histor., VIII, pp. 337-404, 1870) ; — Tillemont, Attila, art. VII-XIV ; Empereurs, t. VI, pp. 149 à 169 (édit. de Venise).

[36] Jordanès, Getica, XLII (M. G., A. A., t. V, p. 114) ; — Prosper Tiro, Chron., a. 452 (M. G., A. A., t. IX, p. 482) ; — Chronica gallica, n° 141, a. 452 (M. G., A. A., t. IX, p. 662) ; — Cassiodore, Chron., a. 152 ; — Marcellinus comes, Chron., a. 453 ; — Idace, Chron., n° 153, a. 452 ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 419 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. XI, pp. 157, 84, 26, 185).

[37] Jordanès, Getica, XLII (M. G., A. A., t. V, pp. 114-115).

[38] Jordanès, Getica, XLII.

[39] Jordanès, Getica, XLII. Jordanès dit que ce fait est rapporté par l'historien Priscus. Les extraits que l'on possède de cet auteur n'en font point mention.

[40] Jordanès, Getica, XLII.

[41] Jordanès, loc. cit. ; — Prosper Tiro, a. 452 (M. G., A. A., t. IX, p. 482) ; — Cassiodore, Chron., a. 452 (M. G., A. A., t. XI, p. 157) ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 449 (ibid., p. 181). Aviénus, personnage de la plus haute dignité, était d'une des plus illustres familles romaines (Sidoine Apollinaire, Ép. I, 9 ; P. L., t. LVIII, pp. 462-463). On ne sait quelle préfecture avait occupée Trygetius, ni si ce personnage est celui auquel est adressée une lettre de Sidoine Apollinaire (Ép. VIII, 13 ; P. L., t. LVIII, p. 609). Il avait été chargé de fonctions militaires. En 435, il avait négocié la paix avec Genséric (Borghesi, Œuvres, t. X, pp. 621-622).

[42] Jordanès, loc. cit. ; — Cassiodore, loc. cit. ; — Victor Tonnennensis, loc. cit. ; — Liber pontificalis, édit. Duchesne, t. I, p. 239, et note 10, p. 241.

[43] A l'endroit où le fleuve Mincius est passé par de nombreux voyageurs, dit Jordanès (Getica, XLII ; M. G., A. A., t. V, p. 115).

[44] Jordanès, loc. cit. ; — Historia miscella, lib. XIV (Muratori, Rer. italic. script., t. I, pars I, p. 98).

[45] Jordanès, loc. cit. ; — Prosper Tiro, Chron., n° 1367, a. 452 (M. G., A. A., t. IX, p. 482) ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 449 (M. G., A. A., t. XI, p. 185). Tel est le récit des anciens historiens. La légende s'est formée plus tard. Tandis que saint Léon adressait la parole au roi des Huns, celui-ci, dit-on, eut la vision d'un vieillard d'aspect vénérable, couvert d'habits sacerdotaux. qui se dressait devant lui, l'épée à la main, le menaçant de mort, s'il n'obéissait pas aux injonctions du pape (Hist. miscella, XIV ; Muratori, Rerum italicarum scriptores, t. I. pars I, p. 98 ; — Gregorovius, Geschichte der Stadt Rom in Mittelalter, liv. I. ch. 5, § 5 ; — Hartmann Grisar, Hist. de Rome et des Papes au moyen âge, ch. III, IV, XI, X ; traduction Ledos, pp. 76-79 et p. 332). Saint Paul défendait la ville placée sous sa protection. Une autre légende veut qu'en souvenir de cette glorieuse ambassade de saint Léon, on ait fait fondre la statue de Jupiter Capitolin, pour la transformer en celle de saint Pierre qu'on vénère de nos jours dans la basilique vaticane (Gregorovius, loc. cit. ; — Hartmann Grisar, loc. cit.). Un sermon de saint Léon, où il est dit qu'il faut rendre grâce du succès de son ambassade à la miséricorde de Dieu et à l'intercession de saint Pierre et de tous les saints qui assistèrent les Romains dans mainte infortune, est sans doute l'origine de ces légendes (S. Léon, Sermo LXXXIV, 2 ; Migne, P. L., t. LIV, p. 434). Attila savait qu'Aëtius pouvait, d'un moment à l'autre, lui couper la retraite, et tandis que l'armée des Huns était fort diminuée par le défaut de vivres et par les maladies, les forces de l'Empire se trouvaient augmentées. Marcien avait envoyé des troupes au secours de l'Italie, et, avec ce renfort, Aëtius avait déjà battu les Huns en quelques rencontres. D'autre part ceux des Huns qui étaient demeurés dans leur pays étaient attaqués par une armée de Marcien (Idace, Chron., 154, a. 453 ; M. G., A. A., t. XI, p. 26). De ces circonstances venait l'indécision d'Attila, et ce fut apparemment en lui montrant les dangers de sa situation que saint Léon dut le convaincre d'abandonner son entreprise. Il lui promit, au nom de l'empereur. un tribut annuel (Tillemont, Attila, art. XVI, Empereurs, t. VI, p. 172). Peut-être lui promit-on la main d'Honoria, avec la cession de certains territoires. Un engagement de ce genre pourrait bien être l'origine du roman qui fait de la sœur de Valentinien l'instigatrice de l'invasion des Huns. Attila, dit en effet Jordanès (Getica, XLIII), annonça qu'il accablerait l'Italie de calamités bien plus terribles, si on ne lui envoyait pas Honoria, sœur de l'empereur Valentinien et fille de Placidia Augusta, avec la part des richesses impériales qui lui était due.

[46] Jordanès, loc. cit. ; — Prosper Tiro, Chron., n° 1367, a. 452 (M. G., A. A., t. IX, p. 482) ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 449 (M. G., A. A., t. XI, p. 1851. Jordanès (Getica, XLIII) dit qu'Attila, de retour dans sa résidence, envoya des ambassadeurs à Marcien pour lui déclarer qu'il allait ravager les provinces de l'Orient, les tributs promis par Théodose n'ayant point été payés. Théophanes (Chronogr., a. 446 ; C. S. H. B., Théoph., t. I, p. 167) dit également qu'Attila préparait la guerre contre Marcien, qui ne lui payait pas les tributs promis par Théodose, quand il épousa une jeune fille et mourut la nuit de ses noces de la manière que raconte Jordanès. Mais Jordanès ajoute que cette menace de guerre contre l'Orient n'était qu'une ruse d'Attila pour donner le change à ses ennemis et cacher son dessein de faire de nouveau la guerre aux Visigoths et de soumettre d'abord les Alains établis au delà de la Loire, qu'Attila quitta donc la Dacie et la Pannonie et se mit en marche contre les Alains, que Thorismond, roi des Visigoths, déjouant les ruses d'Attila, le prévint, opéra sa concentration avec les Alains avant que le roi des Huns fût parvenu dans les Gaules, lui livra bataille, avec le même succès que dans les plaines catalauniques, le mit en fuite, et l'obligea à se retirer dans son pays, où il mourut au retour de cette expédition. Les auteurs originaux ne font point mention de cette invasion d'Attila postérieure à 452. Il avait envahi l'Italie dans l'été de 452 et il mourut en 454 ; il est peu probable que dans l'espace d'une seule année il ait pu opérer sa retraite, de l'Italie au delà du Danube, revenir de là pour envahir les Gaules, et rentrer en Pannonie. Les mouvements des armées ne se font pas en volant. Il se peut, suivant une hypothèse de Tillemont (Attila, art. XVII, Empereurs, t. VI, p. 173), que Thorismond ait été en guerre contre les Alains et que ceux-ci aient appelé à leur secours quelques troupes de Huns qui furent défaites, en même temps qu'eux, par Thorismond. Grégoire de Tours dit en effet que Thorismond dompta les Alains (Hist. Francorum, II, 7 ; édit. Arndt, M. G., Script. rerum meroving., t. I, p. 71).

[47] Idace, Chron., n° 154, a. 453 (M. G., A. A., t. XI, pp. 26-27) ; — Prosper Tiro, Chron., n° 1370, a. 453 (M. G., A. A., t. IX. p. 482) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 454, n° 1 (M. G., A. A., t. XI, p. 86) ; — Jordanès, Getica, XLIX (M. G., A. A., t. V, p. 123) ; — Théophanes, Chronogr., a. 416. (C. S. H. B., Théoph., t. I, p. 167).

[48] Marcellinus comes, Chron., a. 454 (M. G., A. A., t. XI, p. 86).

[49] Prosper Tiro, Chron., a. 454 (M. G., A. A., t. IX, p. 483) ; — Théophanes, Chronogr., a. 446 (C. S. H. B., Théoph., t. I, p. 166).

[50] Prosper Tiro, Chron., a. 454 (M. G., A. A., t. IX. p. 483) ; — Sidoine Apollinaire, Carmen V, vers 192 et suiv. (P. L., t. LVIII. p. 661).

[51] Prosper Tiro, Chron., a. 451 (M. G., A. A., t. IX. p. 483).

[52] Prosper Tiro, Chron., a. 451 (M. G., A. A., t. IX. p. 483).

[53] Prosper Tiro, Chron., a. 454 (M. G., A. A., t. IX, p. 483) ; — Borghesi, Œuvres, t. X, p. 623 et note 4.

[54] Idace, Chron., n° 160, a. 454 (M. G., A. A., t. XI, p. 27).

[55] Prosper Tiro, Chron., a. 454 (M. G., A. A., t. IX, p. 483).

[56] Prosper Tiro, a. 454 (M. G., A. A., t. IX, p. 483).

[57] Prosper Tiro, a. 454 (M. G., A. A., t. IX, p. 483) et Additamenta afric., 2, a. 454 (M. G., A. A., t. IX, p. 487) ; — Idace, Chron., n° 160, a. 454 (M. G., A. A., t. XI, p. 27) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 454 (M. G., A. A., t. XI, p. 86) ; — Cassiodore, Chron., a. 454 (M. G., A. A., t. XI. p. 157) ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 454 (M. G., A. A., t. XI, p. 185) — Théophanes, Chronogr., a. 446 (C. S. H. B., Théoph., t. I, p. 166) ; — Sidoine Apollinaire, Carmen V, vers 305 et suiv. (P. L., LVIII, p. 667) ; — Grégoire de Tours, Hist. Francor., II, 8 (M. G., Script. rer. meroving., t. I, p. 72).

[58] Idace, Chron., n° 160, a. 454 (M. G., A. A., t. XI, p. 27) ; — Marcellinus comes, a. 454, n° 2 (M. G., A. A., t. XI, p. 86) ; — Cassiodore, Chron., a. 454 (M. G., A. A., t. XI, p. 157).

[59] Additamenta ad Prosperum Hauniensia (édit. Mommsen, Consularia italica ; M. G., A. A., t. IX, p. 303) : Aëtius crudeliler interfectus est Romæ XI k. oct. La date de la mort de Boëtius est fixée également par les Annales de Ravenne au 21 septembre (Cf. Borghesi, Œuvres, t. X. p. 623, note 4). D'après les Fasti vindobonenses posteriores (édit. Mommsen ; M. G., A. A., t. IX, p. 303), le nom du préfet tué avec Aëtius serait, non pas Boëtius ou Boëthius, mais Veætius. (Borghesi, Œuvres, t. X, p. 623, note 4).

[60] Petronius Maximus était, suivant Procope et suivant Théophanes (Chronogr., a. 447 ; C. S. H. B., Théoph., t. I, p. 168 : — De bello vandal., I, 4 ; C. S. H. B., p. 328), un descendant de ce Maximus qui avait usurpé l'Empire à l'époque de Théodose le Grand. (Duruy, Hist. des Romains, c. LXXXI, édit. in-8°, t. VII, pp. 466-483). On ne peut mieux faire connaître Petronius Maximus qu'en citant la savante addition de M. Édouard Cuq au texte de Borghesi ; sa précise concision ne permet pas de l'abréger. Le Cursus honorum de Petronius Maximus est donné par diverses inscriptions découvertes à Rome. L'une d'elles, conservée au musée de Florence, est surie base d'une statue élevée à Petronius Maximus en l'année 421, sur le Forum de Trajan. Elle rappelle toutes les dignités qu'il avait déjà reçues à cette époque (Corpus inscr. latin., vol. VI, n° 1749 ; cf. n° 1660). Cette inscription établit qu'il fut à dix-neuf ans tribun et notaire du consistoire impérial, puis comes rei privatæ pendant trois ans. Un texte du code théodosien prouve qu'il remplissait cette fonction en 415 (Cod. Théod., lib. X, tit. X, c. 26 ; Hænel, p. 1003). Il fut ensuite appelé à la préfecture de la ville, qu'il occupa pendant dix-huit mois. Il était déjà en charge le 27 septembre 420, date d'une constitution qui lui fut adressée par Honorius (Cod. Just., lib. VI, tit. VI, c. 10. De suis et legitimis liberis). L'inscription précitée prouve qu'il était encore préfet de la ville sous le règne de Constance lit, qui fut proclamé Auguste le 8 février 421. Il n'avait pas encore achevé sa vingt-cinquième année. La suite du cursus honorum de Petronius Maximus est fournie par deux autres inscriptions relatives aux travaux publics exécutés à Rome sous les ordres de ce personnage. La première se compose de deux fragments :

a) DOMINO RERUM BUMANARUM VALENTINIANO P. P. AUGUS

b) PETRONIUS MAXIMUS IIII PRAEFECTUS ET BIS CONSUL ORD. SQUALORE SUMMOTO (Corp. inscr. latin., vol. VI, n° 1197).

La seconde est plus complète :

DOMINO RERUM HIUMANARUII VALEUTINIANO AUGUSTO PETRONIUS MAXIMUS V. C. FORI CONDITOr

POST QUAttUOR PRAEFECTURAS ET DUOS OMDINARIOS CONSULATUS AUCTORI SIBI TOT HONORUM LOCAVit (Corp. inscr. latin., vol. VI, n° 1193).

Petronius fut donc deux fois consul, la première fois en 433 avec Théodose pour collègue, la seconde fois en 443 avec Paterius. C'est sans doute à cette occasion que Valentinien attribua à ceux qui auraient été deux fois consuls la préséance sur tous les consulaires, même sur les patrices. Bientôt après, Petronius Maximus reçut la dignité de patrice. II l'avait tout au moins en 445. (Nov. Valentin., tit. XIX ; Maximo PP. II et patricio). C'est dans l'intervalle de ses deux consulats qu'il fut appelé à la préfecture du prétoire. D'après la suscription de plusieurs novelles de Valentinien, Petronius Maximus fut préfet du prétoire pour la seconde fois en 439, 410 et 441. Il avait probablement rempli ces fonctions pour la première fois vers l'année 435. (Borghesi, Œuvres, t. X, Præfecti Prætorio Italiæ, pp. 611-613.) D'une lettre de Sidoine Apollinaire (Ép. II, 13 ; Migne, P. L., t. LVIII, p. 491) il résulte que Petronius Maximus avait été deux fois préfet de la ville. Ainsi s'explique la mention de quatre préfectures dans l'inscription citée plus haut : il fut deux fois préfet de la ville et deux fois préfet du prétoire (Note de M. Édouard Cuq ; Borghesi, Œuvres, t. X, p. 613, note 6). Petronius Maximus est qualifié préfet du prétoire pour la seconde fois : a) en 439, dans une constitution datée de Ravenne le 28 août 439 (Nov. Valentin., tit. III ; Hænel, Nov. Const. Valentin., III, pp. 137-140) — b) en 440, dans deux constitutions datées, l'une de Rome le 35 janvier 440 (Nov. Valentin., III, tit. IV ; Hænel, ibid., p. 140), l'autre de Ravenne le 4 juin 440 (Nov. Valentin., III, tit. VII, 1 ; Hænel, ibid., pp. 147-150, — c) en 441, dans deux constitutions datées, l'une de Ravenne le 20 février 441, reçue le 14 mars (Nov. Valentin., III, tit. X ; Hænel, ibid., p. 160), l'autre sans date de jour ni de consulat, mais apparemment de l'an 441 (Nov. Valentin., III, tit. I, 2 ; Hænel, ibid., pp. 123-124 et note l. ; voir p. 132, note 2). — d) en 445, dans une constitution datée de Rome le 8 décembre 445 (Nov. Valentin., III, tit. XIX ; Hænel, ibid., pp. 181-188). Il y a certainement une erreur, observe M. Édouard Cuq, dans l'adresse, ou dans la suscription de l'année 445. Maximus n'a pas été en charge sans interruption de 439 à 445. Entre le 20 février 441 et le 8 décembre 445, il ne figure plus comme préfet du prétoire, et l'on trouve à sa place quatre personnages qui se sont succédé à la préfecture d'Italie : Faustus, Paterius, Quadratianus et Albinus (Borghesi, Œuvres, t. X, Præfecti Prætorio Italiæ, LXXIX, p. 611, et notes 1, 2 ; ces deux notes se trouvent interverties par une faute d'impression, la note cotée 2 correspond au chiffre d'appel 1 dans le texte, la note cotée 4 au chiffre d'appel 2).

[61] Procope, De bello vandal., I, 4 (C. S. H. B.,édit. de Bonn, pp. 328-329).

[62] Prosper Tiro, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. IX, p. 483).

[63] La chronique de Prosper Tiro porte qu'il fut tué le 17 mars ou, suivant une autre leçon, le 16 mars (édit. Mommsen, Additamenta, M. G., A. A., t. IX, p. 490).

[64] Additamenta ad Prosperum Hauniensia (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 303) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 86) ; — Cassiodore, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 157) ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 186) ; — Grégoire de Tours, Hist. Francorum, II, 8 (M. G., Script. rer. meroving., t. l, p. 72). Au lieu dit Ad duos Lauros s'élevait, dans une villa impériale, le tombeau d'Hélène, aujourd'hui Torre Pignallara (Hartmann Grisar, Hist. de Rome et des Papes au moyen âge, liv. I, c. III, IV, trad. Ledos, p. 78 et note 2).

[65] Prosper Tiro, Chron., a. 455 et Additamenta (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 483 et p. 490) ; — Chronicon paschale, a. 455 (C. S. H. B., p. 592).

[66] Prosper Tiro, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. IX, p. 483) ; — Idace, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 27) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 81) ; — Grégoire de Tours, Hist. Franc., II, 8 (M. G., Script. rer. meroving., t. I, p. 72) : — Jordanès, Romana (M. G., A. A., t. V, p. 43).

[67] Prosper Tiro, Chron., a. 435 (M. G., A. A., t. IX, p. 483). L'outrage fait par Valentinien à la femme de Maximus ne nous est connu que par le récit de Procope. Aucun autre auteur original n'en fait mention, mais Théophanes (Chronogr., a. 417 ; C. S. H. B., Théoph, t. I, p. 467) parle des mœurs déréglées de Valentinien. Idace (Chron., a. 455 ; M. G., A. A., t. XI, p. 27) dit que Maximus agit par ambition. Sidoine Apollinaire (Ép. II, 13 ; Mique, P. L., t. LVIII. p. 192 ; — M. G., A. A., t. VIII) dit également que Petronius Maximus voulut régner, ne pouvant souffrir d'être soumis à un maure. Suivant Procope, Valentinien aurait violé la femme de Maximus quelque temps avant la mort d'Aëtius, et ce serait Maximus qui aurait amené Valentinien à croire qu'Aëtius méditait d'usurper l'Empire et à le mettre à mort, parce qu'il jugeait que ce général serait un obstacle à ses projets de vengeance.(Procope, De Bello vandal., I, 4, C. S. H. B., p. 329). Cette partie du récit de Procope est confirmée par Jordanès (Romana, édit. Mommsen, M. G., A. A., t. V, p. 43). Valentinien, dit Jordanès, fut égorgé par la trahison du patrice Maximus, dont les intrigues avaient déjà fait périr Aétius.

[68] Prosper Tiro, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. IX, p. 484).

[69] Prosper Tiro, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. IX, p. 484).

[70] Procope, De bello vandal., I, 4 (C. S. H. B., p. 331) ; — Théophanes, Chronogr., a. 447 (C. H. S. B., p. 168).

[71] Prosper, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. IX, p. 484) ; — Idace, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI. p. 27) ; — Victor Tonnennensis, a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 186) ; — Procope, loc. cit. ; — Théophanes, loc. cit.

[72] Procope, loc. cit.

[73] Idace, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 27).

[74] Idace, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 27).

[75] Procope, De bello vand., I, 4 (C. S. H. B., p. 331).

[76] Théophanes, Chronogr., a. 441 (C. S. H. B., p. 168).

[77] Procope, loc. cit. ; — Marcellinus comes, Chron., (M. G., A. A., t. XI p. 86).

[78] Procope, De bello vandal., I, 5 (C. S. H. B., p. 332) ; — Théophanes, Chronogr., a. 447 (C. S. H. B., p. 168).

[79] Prosper Tiro, Chron. (M. G., A. A., t. IX, p. 484, lig. 24).

[80] Idace, Chron., n° 162 a. 455. (M. G., A. A., t. XI, p. 27) ; — Chronica gallica, n° 623 (M. G., A. A., t. IX, p. 663).

[81] Prosper Tiro, Chron., a. 453 (M. G., A. A., t. IX, p. 484, lig. 19).

[82] Prosper Tiro (loc. cit., lig. 20) ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 186).

[83] Idace, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI. p. 27) ; — Historia miscella, c. XIV (Muratori, Rer. italic. script., t. I, pars I, p. 98).

[84] Prosper Tiro, Chron. (M. G., A. A., L. IX, p. 484, lig. 21).

[85] Idace, loc. cit.

[86] Procope, De bello vand., I, 5 (C. S. H. B., p. 332).

[87] Procope, loc. cit.

[88] Prosper Tiro, loc. cit. ; — Marcellinus comes, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 86).

[89] Prosper Tiro, loc. cit. ; — Cassiodore, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 156) ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 186).

[90] Jordanès, Getica, XLV (Mommsen, M. G., A. A., t. V, p. 118).

[91] Prosper Tiro, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. IX, p. 484. lig. 21-22).

[92] Prosper Tiro, Chron., n° 1375, a. 455 (M. G., A. A., t. IX, p. 484. lig. 20) ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 455 (M. G, A. A., t. XI, p. 186). Ces deux auteurs notent qu'il avait règne soixante-dix-sept jours et la chronique de Prosper Tiro ajoute qu'il fut massacré le 31 mai. Il faut donc placer son avènement le 16, et non le 17 mars. date indiquée par Prosper (loc. cit.). Le comte Marcellin (loc. cit.) et Jordanès (Romana ; M. G., A. A., t. V, p. 43) disent qu'il fut massacré dans le courant du troisième mois après son usurpation, et Sidoine Apollinaire (Ép. II, 13, Migne, P. L., t. LVIII, p. 492) dit également qu'il régna un peu plus de deux mois, soixante-dix-jours, suivant la Chronica gallica (n° 623 ; M. G., A. A., t. IX, p. 663). Il y a donc erreur dans la chronique de Cassiodore qui ne lui donne que deux mois de règne, dans la chronique d'Idace (M. G., A. A., t. XI, p. 27) qui attribue à son règne une durée de quatre mois, dans la chronographie de Théophanes (C. S. H. B., p. 168) qui dit qu'il régna à peine un an. Suivant une chronique anonyme (Fasti vindobonenses priores ; édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX. p. 303), Maximus aurait usurpé l'Empire le XVI des cal. d'avril (17 mars) ou le XV des cal. d'avril (18 mars) (Fasti vindob. posteriores ; ibid.), ce qui coïncide avec la chronique de Prosper, et il aurait été massacré la veille des ides de juin (12 juin). Cette date de sa mort est inadmissible, car elle le ferait régner 88 jours, et non 77 comme l'affirment Prosper Tiro et Victor de Tonnenna. La Continuatio Hauniensis Prosperi (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 303) porte qu'il usurpa l'Empire le XIV des cal. d'avril (19 mars), cette date ne coïncide avec aucune autre chronique.

[93] Victor Tonnennensis, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 186). Rome fut donc prise par Genséric le 2 juin 455, et non le 15 juin, comme on l'a cru et comme il résulterait des Fasti vindobonenses qui marquent la mort de Maximus au 12 juin. La date du 2 juin est confirmée par la Continuatio Hauniensis Prosperi qui porte : Urbem... Gisiricus optinuit IV non. Julias (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 304). Il faut évidemment corriger IV non. Julias en IV non Junias (2 juin). Cf. Ludwig Schmidt, Geschichte der Wandalen, Leipzig, Teubner, 1901, p. 80.

[94] Prosper Tiro, loc. cit. ; — Victor Tonnennensis, loc. cit. ; — Historia miscella, XIV (Muratori, Rer. italic. script., t. I, pars I, p. 98).

[95] Sidoine Apollinaire, Carmen VII, vers 375-378 (Migne, P. L., t. LVIII. p. 688 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 212).

[96] Prosper Tiro, Chron., n° 1375, a. 455 (M. G.,  A. A., t. IX, p. 481) ; — Chronica gallica, n° 623 (M. G., A. A., t. IX, p. 663) ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 186) ; — Historia miscella, loc. cit. Cf. Hartmann Grisar, Hist. de Rome et des Papes au moyen âge, c. III, IV, n° 66 ; traduction Ledos, p. 79.

[97] Prosper Tiro, loc. cit. ; — Chronica gallica, loc. cit. ; — Idace ; — Marcellinus comes ; — Cassiodore ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI. p. 28, 86, 157, 186) ; — Fasti vindobonenses priores, n° 574 (M. G., A. A., t. IX, p. 304).

[98] Théophanes, Chronogr. (C. S. H. B., Théoph., t. I, p. 168).

[99] Procope, De Bello vand. (C. S. H. B., p. 332).

[100] Procope, De Bello vand. (C. S. H. B., p. 332).

[101] Théophanes, Chronogr., a. 417 (C. S. H. B., p. 168).

[102] Grégorovius, Geschichte der Stadt Rom in Mittelalter, liv. I, c. 6, § 2 : — Hartmann Grisar, Hist. de Rome et des Papes au moyen âge, chap. III, IV, n° 67 ; trad. Ledos, p. 79 et note 5.

[103] Procope, De bello Goth., I, 12 (C. S. H. B., p. 67). Ce trésor sacré subit bien des vicissitudes dont nous avons eu occasion de retracer l'histoire (L'Occident à l'époque byzantine, Goths et Vandales, ch. V, p. 258).

[104] Idace, Chron., a. 455(M. G., A. A., t. XI, p. 28).

[105] Prosper Tiro, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. IX. p. 484) ; — Additamenta (ibid., p. 490) : — Victor Tonnennensis, loc. cit. ; — Idace, loc. cit. ; — Marcellinus comes, loc. cit. ; — Priscus, Excerpta ex historia gothica, 7 (C. S. H. B., p. 216).

[106] Priscus, Excerpta ex hist. byzantina, 14 ; ex hist. goth., 10 (C. S. H. B., p. 157 et p. 218) ; — Procope, De bello vand., I, 5 (C. S. H. B., p. 332) ; — Théophanes, Chronogr., a. 447 (C. S. H. B., p. 163) ; — Idace (Chron., n° 216, a. 463 ; M. G., A. A., t. XI, p. 32) dit à tort qu'Eudoxie fut mariée à Genton, second fils de Genséric.

[107] Théophanes, Chronogr., a. 464 (C. S. H. B., p. 183).

[108] Priscus, Exc. ex hist. goth., 10 (C. S. H. B., pp. 218-219) ; — Procope, De bello vandal., I, 5 (G. S. H. B., p. 332).

[109] Victor Vitensis, De persecut. vand., I, 8 (P. L., t. LVIII, p. 191).

[110] Victor Vitensis, loc. cit. ; — Prosper Tiro, Chron., Additamenta africana, II, 3, 25 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 490).

[111] La Basilica Fausti était une vaste basilique où reposaient les corps d'un grand nombre de martyrs. Deogratias y avait été sacré en 454. Plusieurs conciles siégèrent dans le secretarium de cette église. (Auguste Audollent, Carthage romaine, p. 315), La Basilica Novarum était également une vaste basilique. La situation de ces deux églises est incertaine (Auguste Audollent, Carthage romaine, p. 315).

[112] A un quart d'heure environ du rivage, dit M. Aug. Audollent, et à deux cent cinquante pas hors de l'enceinte, lorsqu'on se rend de Saint-Louis à Sidi Bou Saki par le plus court chemin, le P. Delattre a mené à bien l'une de ses plus belles fouilles, celle de la basilique aujourd'hui célèbre sous le nom de Damous et Karita. Grâce aux savants travaux du cardinal Lavigerie, du P. Delattre, de MM. Cagnat et Saladin, de M. Babelon, de M. l'abbé Pillet, de M. Allard et de M. Gsell, la basilique de Damous et Karita peut-être identifiée avec la principale église de Carthage dénommée basilica major, basilica Restituta ou basilica Perpetuæ (Aug. Audollent, Carthage romaine, pp. 172-176 ; — C. Diehl, l'Afrique byzantine, p. 391).

[113] Victor Vitensis, De persecut. vandal., I, 8 (P. L., t. LVIII, p. 191-192).

[114] Victor Vitensis, De persecut. vandal., I, 3 (P. L., t. LVIII, p. 186).

[115] Stéphane Gsell, Fouilles de Bénian, p. 49 ; — Monuments antiques de l'Algérie, t. II, pp. 175-179.

[116] S. Léon le Grand, Epistola XII (Migne, P. L., t. LIV, p. 645 et note a).

[117] En l'an 251, un prêtre de Rome, nommé Novatianus, blâmant la prudente charité du pape saint Cornelius à l'égard de ceux qui avaient abandonné la foi durant la persécution de Dèce, prétendit qu'il fallait exhorter ces apostats à la pénitence, mais qu'on devait leur refuser l'absolution et ne leur laisser d'espoir qu'en la clémence de Dieu. Bientôt Novatianus lui-même ou ses disciples en vinrent à soutenir que l'Église n'avait pas le pouvoir de remettre les péchés mortels. Ils formèrent une secte qui se répandit non seulement dans Rome, où elle avait pris naissance, mais à Constantinople, en Asie, en Afrique et dans tout l'Occident, et qui fut condamnée par le concile de Nicée. Cette secte, que Constantin chercha en vain à ramener à l'unité, diminua progressivement, surtout en Occident. La lettre de saint Léon aux évêques de la Maurétanie Césarienne prouve qu'elle subsistait encore en Afrique au milieu du Ve siècle. Comme les Novatiens prétendaient que toute l'Église était corrompue par la communion qu'elle accordait aux pécheurs pénitents, ils rebaptisaient ceux qu'ils attiraient à leur doctrine. Par cette pratique, ils se rapprochaient des donatistes, bien qu'à tous autres égards ces deux sectes fussent très différentes. Cf. Tillemont, Les Novatiens (Mémoires, t. III, p. 471, édit de Venise) et Donatistes ; Art. XXXV (Mémoires, t. VI, p. 83) — Paul Monceaux, Hist. littéraire de l'Afrique chrét., t. II, pp. 33 et suiv.

[118] S. Léon, Ép. XII, 6 (P. L., t. LIV, p. 653).

[119] S. Léon, Ép. XII, 6 (P. L., t. LIV, p. 653).

[120] L'inscription porte qu'il s'endormit dans la foi et l'unité, il était donc catholique (Stéphane Gsell, Fouilles de Bénian, p. 42).

[121] Stéphane Gsell, Fouilles de Bénian, p. 49. Les catholiques ne prirent. semble-t-il, possession de l'église d'Alamiliaria qu'après 446, car une épitaphe, retrouvée derrière l'église, nous apprend qu'on y avait enseveli un prêtre nommé Donat qui était vraisemblablement schismatique et qui mourut le 11 mars 446 (Stéphane Gsell, o. c., p. 27 et 49). Le fait que l'église d'Alamiliaria ne fut livrée aux catholiques qu'en 446 au plus tôt et la date de la lettre de saint Léon qui est de cette même année, peuvent donner à penser que le traité de 412 ne fut point entièrement exécuté avant cette époque, ou que des troubles empêchèrent le complet rétablissement de l'autorité impériale dans la Maurétanie Césarienne, pendant quatre ans après la rétrocession de celte province.

[122] Stéphane Gsell, Fouilles de Bénian, p. 49.

[123] Stéphane Gsell, Fouilles de Bénian, p. 49 ; — Nomina episcoporum catholicorum diversarum provinciarum qui Carthagine ex præcepto regali venerunt pro reddenda ratione fidei, die calend, februarias. anno sexto regis Hunerici (Appendix ad Victorem Vitensem, édit. Migne, P. L., t. LVIII, n° 58, p. 273). Cf. F. Martroye, L'Occident à l'époque byzantine, chap. V, pp. 197 et suiv.