LA ROME DE NAPOLÉON

LIVRE IV. — LA DÉBÂCLE

 

CHAPITRE PREMIER. — LES PREMIERS CRAQUEMENTS.

 

 

Automne maussade. Bruits alarmants. On y répond par des Te Deum. Le 15 août 1812. Le grand silence de novembre 1812 dans l'Empire. La journée du 26 décembre ; le 29e Bulletin affiché à Rome. Sourde joie. Cris de révolte qui accueillent l'organisation des cohortes. — Murat venant de Vilna apparaît à Albano ; sinistres paroles. — On réagit contre la démoralisation. Les dons patriotiques ; puissance d'un adverbe latin ; manifestations spontanées ; cavalerie improvisée. Les gardes d'honneur ; les Romains en fournissent peu ; le sonnet du comte Gentili. Première session du conseil général ; installation du conseil municipal. Bals et concerts ; on s'étourdit. On multiplie les Te Deum. Le peuple sceptique ; la débâcle commence ; insubordination sourde ; placards injurieux. Complots surveillés. — Le concordat de 1813, loin de réparer le désastre, le consomme. On en nie l'authenticité, puis on y cherche la preuve que l'Empereur a cédé et que le pape va revenir ; Atanasio traîné à Saint-Pierre. — Les brigands ne connaissent plus de mesures ; ils deviennent innombrables, audacieux et cruels. Les nouvelles bandes. Répression hésitante. Les commissions militaires frappent des complices. La guillotine sur la place du Peuple. Miollis inquiet ; Rome menacée ; la 11e division en lambeaux ; plus de défense sérieuse. Les Anglais commencent à débarquer. La garde nationale suspecte. — Le gouvernement français est environné de périls.

 

Le mois d'octobre est un des plus charmants de Rome : un beau temps presque constant règne sur une campagne encore en fleurs ; une sorte de printemps tardif excite à la joie ; second carnaval, a écrit l'enthousiaste Tournon en 1810, mais un carnaval ensoleillé et fleuri. Or le mois d'octobre 1812 fut pluvieux et triste ; un ciel brumeux qui parfois crevait, en ces averses qui noient le décor d'Italie, lui enlèvent tout attrait. entravent la vie méridionale et, dans ce pays de ciel bleu, font voir toutes choses en noir. En novembre la pluie continua, plus froide. L'hiver était partout prématuré[1].

C'est le ciel qui punit Rome de s'être encore trop livrée à l'usurpateur, disaient les prêtres pour la vingtième fois : ils rappelaient les tremblements de terre du printemps précédent. Ils semaient des bruits alarmants et, avant les désastres, ils les prédisaient ; aux aguets d'une bataille douteuse pour nous la faire perdre, ils avaient, dès la fin de juillet, répandu le bruit que l'Empereur avait été tué et l'armée mise en déroute[2]. Qu'ils fussent contre nous pour les Russes — et le peuple avec eux — on n'en pouvait guère douter ; dès le printemps de 1812, on avait trouvé, pendu à un mur de Rome et la tête coupée. un chien vêtu de l'uniforme français et portant une inscription où il était écrit : Le Moscovite coupera la tête à l'empereur Bonaparte. L'outrage, grossier et vil, avait eu quelque succès : le peuple s'en était égayé[3].

Le 15 août avait été célébré au milieu d'une lassitude morne : réception chez Miollis, harangues de Hédouville, Te Deum et Salvum fac à Saint-Pierre, et même banquet offert par le roi déchu de toutes les Espagnes aux fonctionnaires de l'usurpateur, distribution des prix de l'Académie Saint-Luc avec poésies des Arcades, parade officielle, toujours la même, qui n'arrivait même plus à solliciter la curiosité. On donne un bal au Mausolée d'Auguste, magnifiquement illuminé : le journaliste y voit 5.000 personnes. Cinq mille familles sont secourues le 15 ; mais le 16 ? Des gages du Mont-de-Piété sont rendus ; on dote des rosières ; on promène Charles IV à travers les fêtes officielles. Mais il n'y avait personne au Te Deum de Saint-Pierre ; à Marino les prêtres — assermentés, chose remarquable — ont avec éclat refusé de chanter le Te Deum, appuyés par les conseillers municipaux ; même manifestation à l'Ariccia dont il faut arrêter, déporter le clergé. A Rome illuminations mesquines, encore que Charles IV, toujours empressé, eût consciencieusement garni ses fenêtres des bougies — que payait d'ailleurs le trésor de Napoléon[4].

Pour répondre aux bruits sinistres semés par les prêtres, on célèbre avec fracas les grands succès de l'armée : Borodino, la Moskowa, l'entrée dans Moscou ; on chante des Te Deum, on tire des salves[5]. Les prêtres haussent les épaules, continuent à tenir les propos de Cassandre.

En novembre, un grand silence régna dans l'Empire. Moscou flambait, on se battait au milieu de la neige, l'armée sombrait à la Bérézina, la retraite horrible acheminait sur Vilna, en cohue affolée, martyrisée, décimée, ce qui avait été la Grande Armée, que parfois on chantait, de Bruxelles à Rome, des Te Deum attardés. Dans tous les cas on tenait à donner au 2 décembre une particulière solennité. L'anniversaire d'Austerlitz fut célébré à Rome par des joutes, des bals, des galas plus nombreux que de coutume, et par un Te Deum chanté à grand orchestre dans Saint-Pierre aux trois quarts vide. En province, refus général de chanter ; cette fois, c'est le clergé d'Albano qui paie pour tous les autres : cinq chanoines, quinze prêtres conduits au château Saint-Ange, puis expédiés à Civita Vecchia[6]. Norvins revient désespéré d'une tournée en province ; il dit les fonctionnaires à l'index, des conscrits réfractaires, des brigands triomphants, un département qui se dépeuple et qui sue la haine avec la misère. Ces misérables se taisent, attendant l'heure de Dieu[7].

***

Dans la journée du 26 décembre 1812, une rumeur, grossissant d'heure en heure, courut dans Rome ; on avait des nouvelles : la Grande Armée détruite, l'Empereur tué. Le gouvernement était instruit du désastre.

De fait, Miollis avait, dans la matinée, reçu les plus graves nouvelles ; très ému, il les avait incontinent communiquées à Tournon, Norvins, Janet et Daru. Le célèbre 29e Bulletin, où, dans le but d'obtenir une levée extraordinaire de 350.000 conscrits, l'Empereur avouait, avec une franchise un peu brutale, la ruine de son armée, était, le 25, parvenu au général. Ce n'était point une pièce confidentielle : le 26, il en fut tiré de nombreux exemplaires par les imprimeurs ; le soir, vers six heures, une foule énorme envahit le Corso, assiégea les imprimeries, s'arracha les papiers frais imprimés. Une stupeur immense poignait les cœurs, les Français consternés, les Romains dissimulant mal joie et espérance, mais gardant néanmoins — Norvins ayant lâché sa police dans le Corso — un silence prudent. Aussi bien pourquoi s'agiter ? La justice de Dieu. la vengeance de la Madone, la revanche du Saint-Père, tout cela était dans ce bout de papier. Il n'y avait qu'à attendre : on n'arrêta quelques badauds qu'au café Vénitien où le vin de Frascati avait fait de trop audacieux tribuns[8].

En revanche des cris s'élevèrent de toute part quand on apprit que le Sénat avait voté la levée extraordinaire de 350 mille conscrits qui, joints aux 150.000 de la classe 1813, portaient à 500.000 le nombre des hommes demandés au pays. La cohorte organisée à Rome montra le plus mauvais esprit : les soldats romains refusèrent de crier Vive l'Empereur !, et, entendant ne se point laisser griser, refusèrent les rations d'eau-de-vie qu'on leur offrait[9]. Les troupes napolitaines, qui passaient par Rome en route pour l'Allemagne, donnaient l'exemple de l'indiscipline et presque de la sédition.

Le 30 janvier, un voyageur qui semblait fort pressé et qui, lui, arrivait du Nord, brisa sa voiture à Albano. Informé de la présence, aux portes de Rome, de ce personnage qui, disait-on, était de poids, Miollis se rendit à Albano en toute hâte. Il y trouva un homme agité, sombre, exalté qui lui confirma, en l'outrant, l'effroyable désastre où sombrait l'Empire. La voiture réparée, le voyageur prit, en brûlant le pavé, le chemin de Naples, brisant encore ses roues près de Terracine. Miollis rentra doublement inquiet à Rome : ce Joachim Murat avait été si amer en ses propos que sa trahison semblait certaine au général ; l'avenir apparaissait plus sombre encore que le récent passé[10].

***

Que Miollis et ses collègues fussent assombris, ils n'en laissaient rien paraître. Ils réagissaient contre la démoralisation avec un sang-froid surprenant ; quelques-uns se reprenaient d'ailleurs à espérer dans le génie de l'Empereur. C'est alors, écrit Tournon, que je vis quel talisman était ce grand nom[11]. Il fallait, dans tous les cas, imposer la confiance. Les travaux des fouilles et embellissements furent dans ce but poussés fiévreusement[12]. Miollis continuait à publier avec une imperturbable persévérance les lois qu'il complétait à 739[13] ; on voulait aller plus loin, arracher au peuple lui-même de nouveaux témoignages d'un amour qu'il n'avait jamais éprouvé et d'une confiance qu'il n'avait plus.

Le Moniteur porta, un beau jour, que le corps municipal de Paris venait de voter la levée et l'armement, aux frais de la ville, d'un régiment de cavalerie. Quelques jours après, Tournon recevait, expédié du cabinet de l'Empereur, l'exemplaire du Moniteur : à la marge, en regard de la délibération du conseil municipal, un seul mot était écrit à l'encre rouge : Hic.

Ce laconique avertissement était facile à comprendre. Le préfet convoqua le maire qui, lui aussi, n'eut point de peine à entendre ce latin et, après une discussion des plus vives entre les membres de la municipalité, il fut convenu que le lendemain on voterait d'enthousiasme l'armement de deux escadrons de cavalerie. Le don fut voté, accompagné d'une adresse où, entre autres expressions de l'adulation coutumière, Bragchi, Gabrielli, Sforza Cesarini et autres déclaraient envier le sort de leurs fils qui, marchant sous les augustes étendards de l'Empereur, allaient pouvoir lui prouver leur fidèle attachement et leur désir de lui consacrer leurs fortunes et de lui vouer leur vie.

L'exemple donné portait des fruits ; le receveur général équipait deux cavaliers, le tribunal des douanes deux, la Cour impériale dix ; un était offert par l'évêque de Ferentino, orné des plus sublimes vertus, et un par son chapitre. Puis chaque ville s'inscrivit : Marino pour deux cavaliers, Velletri pour sept, Viterbe pour vingt, Corneto pour cinquante, etc., et les adresses d'inaltérable fidélité pleuvaient. On espère qu'une paix glorieuse hâtera le lumineux moment du couronnement de Napoléon le Grand dans sa bonne ville de Rome.

Miollis signala à Rœderer ce mouvement spontané inspiré par l'esprit national, le priant de tout faire pour déterminer les Ombriens à une analogue spontanéité.

On ne savait d'ailleurs que faire de toute cette cavalerie : le préfet dut se charger de la monter : en mai, elle partit pour la Saxe. Les hommes étaient aussi inexpérimentés que les chevaux étaient neufs, écrit Tournon lui-même. Les chevaux périssaient, les hommes désertaient. Il n'en arriva guère à Dresde. Jusqu'au bout cette histoire gardait le caractère d'une incohérente mystification[14].

Il fallait cependant faire feu de tout bois ; on organisa des gardes d'honneur, nouvelle conscription déguisée qui fit pleurer quelques mamans et quelques belles[15] ; atteignant les hautes classes d'après les intentions de l'Empereur, elle ne les frappa cependant guère à Rome où, toujours plein de ménagements pour ses amis indigènes, Tournon profitait des bonnes dispositions de beaucoup de jeunes Français établis dans la ville pour diminuer le tribut demandé aux Romains. Sur 136 gardes d'honneur dont la joie était, écrivait-on, une nouvelle preuve du dévouement sans bornes de la jeunesse romaine au grand Empereur, plus de soixante-dix environ étaient français. On ne le disait point ; cette phalange dévouée allait faire revivre les vertus des Scipion et des Camille ; un des rares Romains enrôlés, le comte Gentili, lut, au cours d'un punch offert à ces prétendus descendants de Mucius Scévola, un sonnet où il se proclamait digne du sang latin en révolte dans sa poitrine qui le faisait se jeter dans le sentier de l'honneur — où Tournon avait bien fait quelque chose pour l'engager[16].

Dans le Trasimène Rœderer trouva 74 gardes d'honneur toujours par la voie de la gendarmerie[17].

Ces preuves de dévouement ne suffisaient point. Il .fallait que, de toutes les façons, la stabilité, la pérennité du régime s'affirmât. Le 10 mai 1813, on ouvrit la session du conseil général. Tournon lui apportait un programme énorme de travail, sur lequel on délibéra avec l'apparence d'une sécurité toute pareille à celle que pouvait montrer à cette heure le conseil général de la Charente-Inférieure ou du Morbihan. On se souvint aussi que le conseil municipal de Rome siégeait depuis trois ans sans avoir jamais été installé solennellement : on l'installa avec pompe et fracas au Capitole[18].

On mettait de l'affectation à poursuivre les travaux d'aménagement du Monte Citorio en préfecture, de la Chancellerie en Palais de justice, du Quirinal en Palais impérial. Etalons et mérinos arrivaient de France, on allait entreprendre un nouvel élevage. A la veille de perdre le pays, on agissait comme si on était sûr de le garder à jamais[19].

Les bals continuaient : Tournon multipliait les soirées musicales ; plus les dépêches d'Allemagne étaient inquiétantes, plus on chantait, plus on dansait. L'Agnese, de Fitzenry, mise en musique par le maestro Paer, faisait courir Rome au Valle : ce Martinelli était si bon bouffe, la signora Riccardi-Paer était une diva de si grand avenir ! La jeunesse, qui se sent capable de tous les dévouements, organise une Académie des ignorants qui joue la comédie de société, charmante idée ; ils promènent le Bourgmestre, de l'avocat Féderici, des salons du préfet au théâtre Capranica, d'aimables actrices leur donnant la réplique. On s'amuse beaucoup : le Casino, installé au palais Ruspoli, après avoir fait scandale, fait fortune. Le café de Venise continue à fournir des sorbets délicieux[20].

Pourquoi d'ailleurs ne point se réjouir ? L'Empereur est vainqueur en Saxe toutes les semaines ; les canons du château Saint-Ange, de Civita Vecchia ne se taisent plus : Lutzen, Bautzen, d'autres combats heureux. On chante des Te Deum à Saint-Pierre à chaque nouvelle victoire, le 30 mai, le 13 juin. On y traîne le prélat Atanasio. Sur la place des parades pour montrer qu'il y a des troupes à Rome, et le soir, dans les salons du palais Doria, banquets, toasts à l'Impératrice régente, au roi de Rome espoir de la ville, à l'invincible Empereur, valses et contredanses. Pour affirmer son existence ou la révéler, l'Université impériale donne une fête le 10 juillet. On célèbre le 15 août avec une pompe inusitée : représentations gratuites au Valle et à l'Argentin, messe d'actions de grâce à Saint-Pierre — car Dieu accable de ses bienfaits Napoléon le Grand, — banquet de cent couverts chez Miollis, courses de chevaux place Navone, feu d'artifice place Saint-Pierre, illumination extraordinaire de la basilique et de la colonnade, bal public au Mausolée d'Auguste, lecture de sonnets aux Arcades, festin chez le roi d'Espagne avec nouveaux toasts à l'Invincible. On le proclame si souvent, si haut, invincible, que cette insistance laisse voir une vague appréhension qu'il ne le soit plus. Vainqueur, le grand Empereur va reparaître à Berlin, peut-être à Moscou. Jamais l'Empire n'a été si solide ; on entreprend un nouveau coin du Forum et l'on danse avec des visages si riants que c'est merveille[21].

***

Le peuple romain assiste à toute cette comédie avec le scepticisme impassible qui lui est propre. Il ne croit plus du tout à la durée de l'Empire, aux F victoires de Napoléon, il attend la faillite. Il ne la hâte d'ailleurs que de ses vœux ; seulement, parfois, un mouvement d'impatience, mais le plus souvent ce qu'on saisit, c'est le ricanement sourd d'une foule habituée à rire sous cape.

Les départements sont persuadés que les États romains vont être rendus au Saint-Père, a écrit le capitaine de Filippi à Norvins dès février 1813 ; ils fixent même l'époque au 4 mars. Les contribuables retardent leurs paiements, les conscrits se disposent ouvertement à refuser l'obéissance et les brigands disent hautement qu'ils peuvent maintenant commettre toute espèce d'excès, parce qu'ils sont sûrs du pardon à la rentrée de leur ancien maître dans ses États[22].

L'insubordination va du haut en bas : à l'heure où le peuple affiche des placards séditieux et refuse ses conscrits, en pleine Académie Ellenica, le 17 février, le professeur Armellini a osé lire, au lieu d'une élégie vue et approuvée par les censeurs, un sonnet sur le retour du Pape à Rome. Armellini a beau être arrêté, jeté au château Saint-Ange ; le trait paraît dur[23].

Les placards se multiplient dans les départements, à Rome, à Viterbe, à Civita Vecchia, à Alatri, dans la Sabine, les uns attaquent l'Empereur en termes ignominieux, brigand, bandit, Néron, Caligula, menacent de mort horrible Miollis, Tournon et leurs sous-préfets, les autres persiflent cruellement les fausses victoires, annoncent la fin de la comédie, le retour du Saint-Père[24].

Parfois un petit sursaut de révolte ; à Assise un mouvement étouffé, on renvoie quelques moines tenus pour les fauteurs[25] ; des hommes qui, en 99, se sont distingués comme réacteurs violents, suppôts des Napolitains, de la cruelle Marie-Caroline, un Hippolyte Borgia à Pérouse, un Nicolas Battesti qui, en 99 a saccagé le territoire Ombrien au nom des bons principes, à Pérouse encore le barbier Mauri qui semble aiguiser ses rasoirs pour de sinistres besognes, le noble Braccichi, chef des brigands de 99, à Orvieto Gua'Lieri, fanatique qui a refusé d'être maire, sont à surveiller étroitement ; à Civita Vecchia le parti des vengeances s'agite, se prépare, le débitant de vin Bartolini qui a pour les Français une haine violente et dont la boutique est du matin au soir le lieu de réunion des ennemis du gouvernement, l'ardent Centofanti qu'on appelle déjà le capitaine, l'ancien barigello — chef de police — de Rome Zerga homme capable de tout, à Rieti l'abbé Pitoni qui au confessionnal dirige toute la ville, à Tivoli le dominicain Cesari, le redoutable marchand de poisson Bocchino, ancien chef de bande en 99, homme violent et sans scrupules, le maçon Siméoni, l'ex-curé Coraccini qui se vante de transformer sous peu ses brebis en loups, monde mêlé de moines, d'artisans, de petits nobles, d'ex-fonctionnaires, d'anciens sbires[26]. Et à Rome même, la Société des quarante heures devient décidément un foyer de sédition ; un des fauteurs, le marquis Ercolani, est expulsé[27], et Norvins, au grand dépit de son collègue de Toscane, trouve bon d'évacuer sur la Toscane tout ce que Rome contient d'équivoque et de gênant. Equivoque ? Il faudrait alors évacuer Rome entière sur Florence[28].

***

Le Concordat, conclu le 25 janvier 1813 à Fontainebleau, avait achevé d'ébranler la confiance. A Paris, on avait généralement affecté d'y voir la renonciation formelle du Pape à Rome, mais sur les bords du Tibre, on tint l'acte pour une capitulation de l'Empereur.

Le 22 février, le Journal de Rome annonçait que la paix était rendue à l'Eglise grâce au Concordat signé le 25 janvier entre les deux souverains. On laissait entendre qu'ayant consenti à résider à Avignon, le Pape avait, par là même, implicitement abdiqué la couronne romaine ; dans ces conditions, une amnistie était accordée aux États romains[29].

Incontinent, Miollis fit parvenir à Atanasio le texte du Concordat, en l'invitant à le notifier à son clergé et à ordonner un solennel Te Deum.

Atanasio parut surpris : ce texte était-il authentique ? Il finit par se soumettre, envoya, le 24, une note aux curés, ordonna un Te Deum. Le 28 février, il fut chanté à Saint-Pierre au milieu des transports de joie de toutes les classes de la société. Atanasio lui-même, coiffé de la mitre, officie, Dieu sait avec quel sentiment ; car s'étant déclaré malade le matin même, il avait été arraché du lit par un ordre impérieux de Norvins ; peu s'en fallait qu'on ne l'eût flanqué, en guise d'assistants, de diacres bottés et éperonnés.

Plus libre que le pauvre prélat, le Pasquino ricana, le soir même, une parodie du cantique d'actions de grâces :

Te Deum laudamus.

Noi non speriamo

Ed a Bonaparte non crediamo.

Te Deum : quant à nous nous n'avons en Bonaparte ni foi ni espérance[30].

En réalité la plus invincible incrédulité accueillait la nouvelle. Pur mensonge, disait-on communément, faux manifeste : on a trouvé dans les papiers de Sala des blanc-seings du Pape, le Bonaparte en a rempli un et le tour a été joué. Si la chose est vrai, criait-on dans les rues, nous voulons bien nous faire Hébreux. L'évêque d'Anagni refusa de sanctionner par un Te Deum ce que le peuple tenait pour une farce méprisable[31].

Ceux qui ajoutaient foi à la nouvelle avaient une autre doctrine : rien, dans le texte supposé authentique, n'impliquait une renonciation du Pape à Rome ; le pape pouvait accepter de résider à Avignon sans abdiquer la couronne romaine ; de fait l'acte ne spécifiait rien à ce sujet et il semble bien que, dans l'esprit de Napoléon lui-même, il ne comportait aucune renonciation à la souveraineté de Rome[32]. On allait plus loin : on admettait que la conséquence du Concordat était le retour du Pape à Rome ; le financier Marconi, alors en France, se faisait, dans des lettres envoyées de Paris, l'écho de ce bruit tendancieux. On pense s'il se répandit promptement à Rome et s'y accrédita. Une vraie panique relâcha en quinze jours les ressorts de l'administration : les fonctionnaires se terrèrent, démissionnèrent. Tout est renversé par la nouvelle du Concordat, écrit Norvins, et Tournon : Le peuple qui ne voit dans un changement que l'abolition de la conscription, la diminution des impôts et l'impunité de sa licence, s'est de nouveau livré à des espérances. On lacère les arrêtés de Tournon affichés sur les murs ; un conseiller municipal est insulté à Rome comme servant l'Antéchrist, et soudain on voit sortir d'entre tous les pavés de la ville une foule de prêtres qui étaient cachés ou avaient quitté l'habit ecclésiastique[33].

Les prêtres jureurs se rétractaient en chaire ; les commissions spéciales ne suffisaient plus à expédier ces malheureux au bagne ; le 29 janvier, on en avait déporté 50 ; 80 allaient encore payer pour ceux qui, légion, ne pouvaient être tous arrêtés.

Les brigands devenaient, cependant, d'une insupportable insolence. La plaie toujours mal bridée s'ouvrait maintenant largement au flanc de l'État romain ; l'outrageant relent en venait jusqu'à Rome troubler les délibérations fiévreuses des fonctionnaires et empoisonner les dernières fêtes officielles. Les exploits de 1811 et 1812 se répétaient à l'infini ; la liste en serait longue pour la seule année 1813 : attaques de courriers, enlèvements de propriétaires, rapts de femmes, exécutions sanglantes des agents secrets de la police, rafle de fonctionnaires, le percepteur de Cascia saisi avec sa caisse et son escorte de gendarmes, les douaniers chassés de Citta di Castello à coups de fusils, le capitaine de gendarmerie Lapierre égorgé, le sous-préfet de Frosinone, Taurelli, enlevé au cours d'une tournée, le 26 mai. On a le droit de trembler : le bruit ne court-il pas que le bandit Panucci a, à la Cisterna, enlevé et violé une princesse de sang royal ? Ce qui est vrai, c'est qu'ayant rencontré le prélat Ugolini à Fondi, Sambucci, autre chef expéditif, lui a, pour obtenir plus vite un anneau convoité, coupé le doigt d'un grand coup de coutelas[34]. Si tel est le traitement infligé à un prélat, quel est celui qui attend les agents de Bonaparte[35].

Les bandes pullulent : Melchiori, lieutenant de gendarmerie — à qui se fier dorénavant ? — déserte et prend la tête d'une bande qu'il conduit avec tant de brio que le célèbre Diécinove qui, à la tête de quarante hommes, tient depuis quatre ans le maquis, flaire en ce gendarme un bon chef et lui propose de s'unir ; avec ses vingt-deux hommes, l'ancien subordonné de Radet porte la terreur jusqu'aux portes de Rome. De puissantes complicités favorisent le mouvement : le Cotto n'a que dix hommes, mais il a des complices partout, curés, maires, gentilshommes et bourgeois. Rome est enveloppée — qu'on me passe ce néologisme — par une Maffia aux ressources multiples.

Que peut y faire une répression même cruelle ? On poursuit bien tout à la fois cinq bandes : celles d'Argante, du Cotto, de Diécinove, des Calabrais, des Giuliani ; mais les Calabrais échappent grâce aux rapports étroits qu'ils nourrissent avec l'archiprêtre et le maire de San Lorenzo. Les gaillards sont défiants : Matera, autre chef, soupçonné de trahir, a été égorgé par les siens, et trois de ses complices, suspects de connivence avec la police, brûlés vifs par leurs compagnons. En vain Norvins se rend en personne à Velletri pour arrêter un véritable plan de campagne avec le capitaine de Filippi. S'il savait scruter cette face de sbire, il verrait bien vite que ce Romain ne dit point toute sa pensée et, en ménageant les bandits, se prépare une rentrée en grâce près de ses compatriotes. Est-il étonnant que la colonne mobile qu'on lui confie fasse buisson creux, durant tout le mois de février 1813, à travers les deux arrondissements du sud : les chefs Calabrais pris le 17, la bande échappe. L'été de 1813 verra se déployer autour de Frosinone de nouvelles colonnes ; elles se sentent impuissantes, de l'aveu de leurs chefs, perdues au milieu de 1.000 conscrits, déserteurs et brigands. On arrête des complices, des parents surtout et, faute des chefs — on ne prend qu'un vrai bandit en quinze jours — leurs mères et leurs sœurs. Les brigands courent aux représailles, enlèvent les filles des notables, otages fort exposés que, dit-il, ils ne rendront que contre l'immédiat élargissement de leurs mères. Il faut entrer en composition avec ces misérables. Ceux-ci deviennent féroces, exercent d'atroces vengeances, traînent dans la montagne le malheureux d'Ambrogi qui a livré un des leurs et l'égorgent avec des raffinements de cruauté, envoyant sa tête en exemple aux communes terrorisées[36].

Les commissions militaires n'ont guère à juger que des complices ; elles n'hésitent pas à en envoyer par douzaines au poteau d'exécution ; on fusille en plein Transtevere où les bandits, dit-on, ont des complices, devant Santa Maria ; et l'on fusille encore à la Bocca della verita[37].

A l'autre extrémité de Rome, on élève pour la première fois, le 28 décembre 1813, l'instrument national français qu'ont en 1793 illustré tant d'exploits, il nuovo edificio, comme dit le bourreau lui-même, la guillotine. Cela va plus vite que le squarto. Pour n'être réservé qu'aux délits de droit commun, ce sinistre monument, qui évoque aux yeux des Romains une foule de légendes terribles rapportées de France — ne dit-on point que Pacca vient d'être guillotiné à Paris ? — semble une menace horrible, une affirmation odieuse de la domination française. Mais ne fallait-il point que, sujets de l'Empereur des Français, les assassins du Transtevere et de Borgo mourussent à la française[38].

Le pis est que tant de menaces n'effraie point les bandes. A la fin de 1813, dix-sept troupes de bandits battent l'Ombrie : à Cascia, l'une d'elles vient d'assassiner trois habitants, après les avoir faits se confesser, et de planter leurs têtes sur les ponts de la ville ; le 12 octobre, Fama exécute le garde champêtre de Rieti. Le décret du 6 novembre 1813 expédié de Paris, terrible, draconien, fait ricaner les coquins. On a beau capturer Fama, faire capituler Melchiori le 6 novembre, forcer Rosati à se brûler dans sa maison après une résistance héroïque : pour un chef détruit, trois se révèlent. Le 23 décembre encore, on apprenait à Rome la formation d'une dernière bande, et c'est un pays qui compte autant de bandes que de villages et dont tous les recoins regorgent de brigands audacieux que l'administration française va léguer à ses successeurs. En décembre 1813, les bandits opèrent aux portes de Rome : un chef audacieux pourrait — il n'y a plus à Rome qu'une si mince garnison ! — enlever le gouvernement tout entier[39].

***

Rome, prise entre deux feux, ceux de la montagne et tout à l'heure ceux de la mer, n'a plus d'armée : les bandits qui sont à Albano à sept lieues de Rome, les Anglais qui sont descendus à Palo à douze lieues du Capitole, trouveraient Rome sans défense Miollis tourmenté faisait, tous les jours, à cheval le tour des vieux murs d'Aurélien. Son œil sévère cherchait les brèches : toute la garnison était aux portes. La muraille impériale se garnissait de postes déjà presque anxieux[40]. Mais quelle sécurité peut inspirer cette petite troupe ? La pauvre 30e division qui de 1808 à 1810 déployait si fièrement à Rome ses bataillons solides, sa fringante cavalerie, ses menaçantes batteries n'est plus qu'un agrégat hétéroclite de corps bizarres : 500 Allemands, Russes, Tyroliens, Illyriens, Espagnols formant le 2e Etrangers, gens qui, depuis que l'Europe se bat avec Napoléon, rongent leur frein, captifs, otages qui aspirent à voir l'ennemi — pour se livrer à lui ; à Rome de tout jeunes conscrits du pays, sept cents baïonnettes, produits des levées de 1812 et 1813, avec de vieux officiers trop infirmes pour avoir été appelés en Saxe ; le long des côtes un bataillon de vétérans, invalides presque tous, trois compagnies de gardes-côtes qui ne cherchent que l'occasion de s'échapper, une compagnie de canonniers de ligne absorbée par une étendue de 200 milles et surtout par Civita Vecchia dont les batteries demanderaient au moins trois compagnies ; un peu partout les trois compagnies de gendarmerie, soldats plus solides, mais qui ont trop de chefs romains, Borgia, de Filippi, prêts à passer à l'ennemi au premier signal de débâcle ; dans tous les corps, des officiers rouillés, rhumatisants, si peu de sous-officiers qu'on fait des sergents-majors après quatre mois de service, voilà la misérable armée à la tête de laquelle se morfond le vaillant soldat des Lafayette et des Bonaparte[41]. Il se morfond et presque s'essouffle, car ore arrive toujours trop tard, à Porto Clementino, près de Corneto, à Palo, à l'embouchure même du Tibre, à Tor di Paterno où le 30 mars, le 31 mars, le 10 mai, les Anglais ont fait d'outrageantes incursions[42].

Il a fallu organiser une garde nationale dont un opposant d'hier, le jeune Palaviccini, duc de Zagarolo, a accepté le commandement, avec des Sciarra, des Barberini, des Massimi comme chefs de légions ; le jeune colonel passe des revues, trouve la tenue militaire parfaite. Mais quelques semaines après cette levée, l'œil perçant de Fouché, en mission à Rome, lui fait apercevoir assez clairement que cette garde sans énergie ne constituerait, plus énergique, qu'un danger pour la France, et que ces beaux fils nobles chefs de légions n'étaient propres qu'à fournir des chefs aux factions[43].

Somme toute, Rome est sans défense sérieuse du côté de la montagne, comme du côté de la mer. Alors que le brigandage prend des proportions émouvantes et un caractère insurrectionnel grave — les déserteurs ayant appris aux bandits le maniement des fusils de l'Empereur — alors que les Anglais sondent les côtes, explorent les havres, et déjà surprennent les tours et en chassent les garnisons, la 30e division, réduite à des soldats sans fidélité ou sans vigueur, n'offre plus qu'une façade qui heureusement fait encore — mais pour combien de temps ? — illusion à l'ennemi, tandis que la garde nationale du Palmiccini, arborant avec tapage sur ses shakos la cocarde tricolore, cache sans doute dans ses gibernes celle du pape Pie VII.

Et à ce moment il faut encore que Miollis, sollicité à l'ouest par l'Anglais, à l'est par les bandits, tourne ses regards angoissés vers le sud où s'organise la décisive campagne de trahison qui mettra fin au régime.

 

 

 



[1] Tournon à sa mère, 12 octobre 1812 (papiers du baron de Tournon).

[2] Norvins, 13 juillet 1812, F7 6531.

[3] Diario de FORTUNATI, 10 avril 1812, f. 659.

[4] Journal de Rome, 17 août 1812, n° 99 ; Norvins, 17 août 1812, F7 6531 ; 16 août 1812, F7 8899.

[5] Norvins, 30 septembre 1812, F7 6531 ; 13 octobre 1812, F7 3777 ; Journal de Rome, 12 octobre 1812, n° 123.

[6] Journal de Rome, 7 décembre 1812, n° 147 ; Norvins, 11 décembre 1812, F7 8900.

[7] Tournée de Norvins, novembre-décembre 1812, F7 6531.

[8] Mémoires inédits de Tournon, de Miollis ; Norvins, 26 décembre 1812, au Bulletin du 9 janvier 1813, AF IV 1525 ; Tournon, 1er décembre et 4 janvier, F1c III, Rome, 2.

[9] Bulletin du 3 février 1813, AF IV 1525.

[10] Norvins, 1er février, au Bulletin du 13, AF IV 1525 ; Mémoires de Tournon, de Miollis.

[11] Mémoires de Tournon.

[12] Journal de Rome, 1813, passim.

[13] Miollis à l'Empereur, 1er janvier 1814, AF IV 1715.

[14] Mémoires inédits de Tournon ; Journal du Capitole, 13 février 1813, n° 19 ; 30 janvier 1813, n° 13 ; 17 février 1813, n° 21 ; 6 mars 1813, n° 78. Correspondance de Rome du 14 février à la Gazette d'Arau du 3 mars, extrait au Bulletin du 9 mars, AF IV 1526 ; Miollis à Rœderer, 27 janvier 1813 (copie lettres) ; Tableau des offres de cavaliers et des gardes d'honneur, 20 septembre 1813, F1b II, Trasimène, 1.

[15] Tournon à sa mère, 11 mai 1813 (papiers Tournon).

[16] Mémoires de Tournon ; Journal de Rome, 2 juin 1813, n° 66 ; 19 juin 1813, n° 73.

[17] Rœderer, 7 mai 1813, au Bulletin du 21, AF IV 1528.

[18] Session de 1813, F1c V, Rome ; Journal de Rome, 22 mai 1813, n° 61 ; 15 septembre 1813, n° 111.

[19] Mémoires de Tournon.

[20] Journal de Rome, 1er mai 1813, n° 52 ; 25 octobre 1813, n° 128 ; Diario de FORTUNATI, 25 juin 1812, f. 660 ; Mémoires de Tournon.

[21] Journal de Rome, 12 mai, n° 57 ; 24 mai, n° 62 ; 3 mai, n° 65 ; 7 juin, n° 68 ; 14 juin, n° 71 ; 16 août, n° 98 ; Tournon, 17 août 1813, au Bulletin du 28, AF IV 1530 ; Diario de FORTUNATI, 3 juin, f. 666 ; 15 août, f. 667.

[22] Norvins, 18 février 1813, F7 6531.

[23] Texte du sonnet, dossier 14156, F7 8900.

[24] Bulletins des 20 février 1813, AF IV 1526 ; 20 juin 1813 (1529) ; Norvins, 13 et 23 octobre, F7 8903.

[25] Norvins, 13 octobre, au Bulletin du 24, AF IV 1531.

[26] Norvins, octobre 1812, F7 6531 ; Miollis à Clarke, 25 novembre 1813, Archives de la guerre, armée d'Italie, 1813.

[27] Ortoli, 6 octobre 1813, CANTU, p. 445.

[28] Lagarde à Savary, 1er juin 1813, F7 8901.

[29] Journal de Rome, 22 février 1813, n° 23.

[30] Tournon, 6 février 1813, F1c III, Rome, 2 ; Miollis, 1er mars, au Bulletin du 10, AF IV 1526 ; Miollis à Lagarde, 2 mars (copie lettres) ; Diario de FORTUNATI, 2 février, f. 662 ; 8 février, f. 663 ; Journal de Rome, 1er mars 1813, n° 26.

[31] PACCA, II, p. 327 ; Miollis, 1er mars, au Bulletin du 10, AF IV 1526 ; Bulletin du 27 février 1813, AF IV 1526 ; Diario de FORTUNATI, 8 février, f. 663.

[32] Lettre dictée à l'évêque de Nantes, 25 janvier 1813, D'HAUSSONVILLE, Pièces justificatives, p. 530.

[33] Le préfet de l'Arno, 21 février 1813, F7 6529 ; Norvins, 2 février, au Bulletin du 13, AF IV 1525 ; Norvins, 18 février, F7 6531 ; Tournon, 1er avril 1813, F7 6529, F7 6531 ; Correspondance du 14 février à la Gazette d'Arau, 3 mars, extrait au Bulletin du 9, AF IV 1526 ; Bulletin, 21 février 1813, AF IV 1526 ; Norvins, 20 février, au Bulletin du 3 mars, AF IV 1526.

[34] DUBARRY, cité, p. 191-194.

[35] Bulletins de police de janvier-décembre 1813, AF IV 1525-1533 : Norvins, 28 août 1813, copie aux Archives de la guerre, armée d'Italie, 1813.

[36] Bulletin de police, 1813, AF IV 1525, 1533 ; Rapport de de Filippi du 16 septembre 1813, Archives de la guerre, armée d'Italie, 1813 ; Norvins, 18 février 1813, F7 6531 ; 10 juin 1813, item.

[37] Dossiers des condamnations de 1813, Archivio de Stato de Rome, 2e série (Commissioni militari), Busta 22 ; et Bulletins de police de 1813, AF IV 1525, 1533.

[38] Notes du bourreau Bugatti, 1796-1840, dans ADEMOLLO, Le Giustizie etc., cité.

[39] Norvins, 22 octobre, au Bulletin du 12, AF IV 1532 ; le capitaine de gendarmerie, 2 novembre, au Bulletin du 5 novembre 1813. AF IV 1532 ; Miollis, 20 décembre, au Bulletin du 29, AF IV 1535 ; Norvins, 23 décembre, au Bulletin du 7 janvier 1814, AF IV 1534 ; Miollis à Clarke, 7 décembre 1813, Archives de la guerre ; 20 décembre 1813, item.

[40] Miollis au général Lasalcette et au colonel Joannès, 16 janvier 1813 (copie lettres).

[41] Tournon, 28 mai 1813, F7 6531 ; Norvins, 28 août 1813, Archives de la guerre ; Miollis, 14 octobre 1813, item.

[42] Miollis, 14 octobre 1813, 12 mai 1813, Archives de la guerre ; Miollis, 5 avril 1813, au Bulletin du 15 avril 1813, AF IV 1527.

[43] Placard portant l'arrêté de Tournon, 26 septembre 1813, Archives de la guerre ; Miollis à Clarke, 29 septembre 1813, item ; Norvins. 23 juin 1813 au Bulletin du 7 juillet, AF IV 1530 ; Le duc d'Otrante à Napoléon, 20 décembre 1813, Archives des affaires étrangères, Naples, supplément 7.