Le plaisir est à l'ordre du jour. Le règne de Therezia. La société de Barras. Les modes : les sans-chemises après les sans-culottes. Les lieux de plaisirs ; les bals. Le gésier de Paris. Le jeu. Les théâtres. Le pot-au-feu renversé. Le foyer détruit. Ravages du divorce. Le vice. Les mœurs et la politique.Ce pendant, on s'amusait. Il faut bien le dire : car si la politique acheminait César au pouvoir, le plaisir, énervant toute une société, la lui livrait aussi sûrement que les victoires d'Italie et les coups de force du Luxembourg. On s'amusait éperdument. Le plaisir est à l'ordre du jour, a écrit, le 27 floréal an II, Ch. de Constant ; et ses lettres — si piquantes — nous en administrent la preuve. Le plaisir est à l'ordre du jour depuis le 9 thermidor ; il le sera jusqu'au 19 brumaire. Politique et guerre, littérature et grand art, tout cela n'occupe guère[1]. Le 21 floréal an IV, découverte du complot anarchiste qui
allait — dit-on — livrer Paris au pillage. Que disent les journaux ? Un événement : le changement de coiffure des dames Tallien
et Buonaparte. Elles s'étaient longtemps distinguées par leur superbe
chevelure noire, mais enfin il a fallu céder à la manie des perruques blondes. En pluviôse an V, conspirations royalistes destinées à ramener l'ancien régime — victoire de Rivoli — capitulation de Mantoue. On murmure tout bas la disparition prochaine de la perruque blonde. Les cheveux à la grecque à double et triple rang sont en faveur. En germinal, élections d'où va sortir, à coup sûr, un terrible conflit, peut-être, dit-on, une restauration monarchique, peut-être un triomphe de l'anarchie. A Léoben, cependant, se prépare la paix de l'Europe. Gros événement : la délicieuse Sophie s'est montrée à Bagatelle en spencer. En messidor an V, un coup d'État est imminent des Conseils coutre le Directoire ou du Directoire contre les Conseils : Ce qui occupe, c'est la grande dispute du chapeau spencer et du chapeau turban. L'éventail queue de serin à paillettes se lance : va-t-il prendre Le cothurne rouge doit céder au soulier de maroquin vert, mais il faudra, pour le faire apprécier, que le tiers du bras droit passe sous les plis de la robe pour la tenir retroussée à la hauteur du mollet. Le 19 fructidor, des députés proscrits se vont acheminer vers le bagne ; des prêtres vont être par centaines arrachés à l'autel ; la Nation est bâillonnée. Les 300 bals, les 30 théâtres restant ouverts, il n'y a que demi mal. ***Chacun ne pense plus qu'à jouir, boire et manger, a écrit, dès 1796, Mallet du Pan. Deux ans après, même note. En messidor an VII, on lira dans un journal : La soif des plaisirs, le torrent de la mode, le jeu des dîners, le luxe des ameublements, les maîtresses sont les objets qui occupent plus particulièrement la jeunesse parisienne. Qu'importe qu'on ait à craindre de voir Babeuf et Louis XVIII s'installer à la place de Barras. C'est Therezia Ier son altesse sérénissime, qui règne. Son sceptre est une marotte et sa cour une sarabande. Barras, la proclamant dictateur de la beauté, l'a tirée de la chaumière de Chaillot — elle va divorcer avec Tallien — pour l'installer en reine au Luxembourg. Cette séduisante coquine est d'ailleurs infiniment plus morale que ce roué. Elle devait être charmante, vraiment. Qu'on lise le délicieux portrait qu'en traçait, le 4 juin 1796, Ch. de Constant, plus porté d'ordinaire à la causticité qu'à l'enthousiasme ; qu'on consulte Barras qui cependant ménage peu ses anciennes, Lacretelle qu'a proscrit le Luxembourg, Norvins souvent si dur, Frénilly qui parle si cavalièrement de la Beauharnais, ce jeune soldat de Marmont, Mme de Chastenay — une autre jolie femme ! — : tous n'ont qu'un mot : séduction. Belle, non : charmante, avec le désir instinctif de séduire. Elle y parvient. Le célèbre carrosse rouge passe, seul, sans être insulté, à travers quatre ans de misère noire. D'ailleurs elle fait au peuple une royale aumône : elle ne s'enferme pas au Luxembourg ; à moitié nue, elle se montre sur les places publiques, Phryné qui ne se réserve pas à l'Aréopage et se donne en spectacle à l'Agora tout entier. Le peuple, qui a hué ce mauvais sujet de citoyenne Hamelin descendant, nue jusqu'à la ceinture, du Luxembourg aux Champs-Élysées, ne hue pas Therezia Tallien. Celle-ci tient captifs sous son doux regard un gouvernement, une société, un peuple. C'est elle qui lance les modes. A-t-elle voulu honorer l'envoyé du sultan ? Voici le turban à la mode — et le cachemire ensuite, parce que Barras a un jour saisi un ballot de marchandises de l'Inde. Les cheveux noirs seront seuils de mise tant qu'elle étale sa chevelure de jais, mais si, par caprice, elle veut être blonde, la perruque blonde ne s'impose que de ce jour. Elle fait au Luxembourg figure de maîtresse de maison. Barras seul y ouvre des salons ; ils sont mêlés : c'est un grand demi-monde. A côté de Therezia, la générale Bonaparte y brille, mais aussi Juliette Récamier, car Delescluze a vu cette Madone de Raphaël, ainsi que s'exprime Thibaudeau, à la gauche de Barras dont Therezia tient la droite. Cette mine semble alors prendre plaisir à traverser la fange. Parfois Mme de Staël dîne au Luxembourg ; mais cette tumultueuse amie paraîtra vite encombrante. Le reste est du menu fretin, que Mme Tallien a amené de la chaumière au palais : les dames de Mailly-Château-Renaud, Regnault — de Saint-Jean-d'Angély —, Hainguerlot, Hamelin, de Krudner, de Navailles, Rovère, Jouberthon, toute la bande des merveilleuses, femmes d'émigrés et de régicides, de généraux, de députés et de fournisseurs, des créoles entres dans le sillage de Joséphine, des étrangères déracinées comme Mme Visconti — côté Italie — et Mme Grant — côté Hindoustan — Mme Grant la belle et la bête à la fois que Talleyrand a présentée, des femmes de théâtre Guimard et Arnould, mais aussi une marquise de Noailles, cent femmes venues de tous les coins de l'horizon, Faubourg Saint-Germain, Théâtre-Français, Haute Banque, Grandes Indes, Cosmopolis : toutes paraissent chez Barras — sauf Mme Barras elle-même qui jamais ne se verra à Paris, la seule d'ailleurs que Barras laisse indifférente. Dans cette société peu de soldats, ils sont occupés ailleurs. Ce qu'on rencontre le plus, ce sont les parvenus de la finance et même ceux qui sont en train de parvenir. Les jeunes gens qui ont remplacé les marquis et les pages, écrit-on le 25 juin 1796, sont les fournisseurs et les agioteurs. Le goût de la spéculation étant général — à ce point que, on le sait, toutes ces dames trafiquent de sucre, de café, de terrains et d'assignats —, les grands spéculateurs sont naturellement princes : Vanderberghe, Seguin, Hainguerlot qui, ayant fourni les quatorze armées, en a tiré plus de quatorze millions, Perregaux, banquier quasi officiel, Delessert, Hottinguer, les frères Michel, les frères Enfantin, et, au-dessus de tous, le Bonaparte de la finance, Ouvrard, châtelain du Raincy, de Marly, de Luciennes et autres lieux, le marquis de Carabas du Directoire. A ce monde frelaté de déesses et de Turcarets se mêlent quelques nobles avides de plaisir. Que de fois on voit les fils de guillotinés danser avec les filles de guillotineurs ! Cela met une sorte de fièvre dans cette société chaotique, mal assemblée, en immense majorité parvenue, qui sans goût ni tact, veut jouir vite de ce qui a été vite gagné. Est-il étonnant que cette Therezia Cabarrus qui, fille d'un banquier étranger, se sera appelée tour à tour la marquise de Fontenoy, la citoyenne Tallien et la princesse de Chimay, ait régné sur ce monde que mieux que personne elle aura incarné ? ***Modes excentriques : il faut feuilleter les dessins de Bosio et l'Almanach de Gottingue ; la mode change eu trois mois : on rejette aussi vite l'écharpe que le turban, le cothurne que le soulier : Louise Fusil saisit un instant de cette fluctuante mode : Bandeaux, diadèmes, bracelets à la Cléopâtre, ceintures agrafées par un antique, châles de cachemire drapés en manteaux ou manteaux de drap brodés d'or et jetés sur l'épaule, sandales avec des plaques de diamant ; c'est le costume des femmes raisonnables. Les déraisonnables n'ont presque pas de costume : ce sont les fameuses sans-chemises ; les bras et la gorge nus avec jupe de gaze sur un pantalon couleur chair — c'est le costume à la sauvage — les jambes et les cuisses embrassées par des cercles endiamantés. L'antique est à la mode ; David, rentré dans son atelier, remplit — lui et ses élèves — le nouveau monde de Romains et de Grecs. Voici, en chair et en os, des déesses : robes à la Flore, tuniques à la Cérès, tout cela aboutissant à être à peu près nue. Il n'eût fallu, dit un témoin, que leur ôter bien peu de vêtements pour ressembler à la Vénus de Médicis. Et cependant les couturiers sont princes : on leur demande le maximum d'élégance avec le minimum d'étoffe. Princes aussi les cothurniers, princes les coiffeurs, qui ne s'intitulent qu'artistes en coiffure. Et ils ont du travail, ces Michel-Ange : Mme Tallien possédant trente perruques blondes, tout le monde suit. C'est le règne des sans-chemises après celui des sans-culottes. Les merveilleuses descendent du Luxembourg aux jardins publics : tout Paris s'amuse. Bagatelle, Tivoli, Frascati, l'Elysée-Bourbon, le hameau de Chantilly sont les champs de bataille de la mode et du plaisir. Mais on a encore les jardins Marbeuf, de Paphos, d'Idalie, de Mousseaux. Tivoli est particulièrement goûté pour les feux d'artifice qu'y tire Ruggieri : pour un écu on peut, deux fois par semaine, s'y procurer la plus brillante fête de l'Europe. — On porte à 12.000 le nombre des personnes qui ont assisté à la reprise des fêtes de Tivoli et à 29.000 livres le prix de la recette, écrit le Publiciste du 24 prairial an VI. Mais voici que le Pavillon de Hanovre tire aussi des fusées ; voici que, dans le jardin des Capucines. Franconi ouvre son manège, Franconi, l'écuyer chamarré qui, bien fait pour plaire à cette société de Byzance, fait tort à Ruggieri, l'artificier de génie. Mais que d'autres attractions ! Au bal Richelieu, arche des robes transparentes, voici, écrit Mercier en 1797, cent déesses parfumées couronnées de roses. Ce ne sont point des filles, ce sont des femmes de députés, de ministres et de directeurs — de la main droite ou de la gauche. On voit aussi ces dames au Ranelagh, où Victor de Broglie aperçoit pour la première fois Mme Tallien dans la tunique de gaze rose ouverte sur le flanc, les pieds nus scintillants de bagues : mais on les voit encore à Fracasti dans cette salle à tenture jaune pâle relevée de bronze vert qu'a peinte Debucourt. Si, devant tant d'attractions, le goût du public s'émousse, l'ingénieux Piconet le réveille aux jardins d'Idalie par des tableaux vivants qui défient la description. Tout cela passionne, mais surtout la danse. On danse partout — trois cents bals publics — ; c'est une folie : on danse jusque sur la place de Grève où, hier, on guillotinait ; ou danse le soir : dans la journée, promenades au bois. La promenade de Longchamp a repris toute sa vogue : on y voit — au milieu de 2.000 voitures —, dit un journaliste enthousiaste, Mmes Tallien et Récamier briller dans la foule comme de douces clartés pendant la nuit. On mange bien aussi — j'entends ceux qui peuvent payer un
gigot 1.248 livres. Le restaurateur est né en
1795 qui, dans un décor rutilant d'or et de glaces, sert bonne chère et bon
vin : le pot-au-feu est renversé, écrit-on ;
le foyer abandonné, on ne dîne plus qu'au Palais-Royal : les cuisiniers des
ci-devants se sont fait traiteurs : Vatel s'appelle maintenant Véry,
Beauvilliers, Méot le grand Méot, dit un de
ses clients avec une note attendrie. L'on mange savamment : c'est le temps où
Brillat-Savarin médite et où écrit Grimod de la Reynière. L'un saluant la
renaissance de la truffe, le diamant de la table,
l'autre voit avec joie finir une Révolution grossière, au cours de laquelle on allait perdre jusqu'à la recette des fricassées de
poulet. Et Grimod d'admirer sincèrement cette magnifique restauration
de l'an IV et V : Le cœur de la plupart des
Parisiens opulents, écrit-il, s'est
métamorphosé en gésier. C'est un éloge ému. Pendant qu'on est au Palais-Royal, on joue : on joue gros jeu, puisque sur une seule carte la citoyenne Bentabole, femme d'un député, a perdu deux millions, ce qui d'ailleurs donne à penser que son mari ne s'est pas toujours contenté de l'indemnité parlementaire. Inutile de dire que les trente-deux théâtres font salles combles : Tout y respire, dit la police, l'aisance et la gaieté, le plaisir et la joie. On adore la scène : car à côté des trente-deux théâtres publics, deux cents théâtres particuliers s'ouvrent où joue l'amateur. Que de modèles l'amateur peut observer ! Jamais pareille troupe d'acteurs : Comtat, Raucourt, Duchesnois, Julie Talma, Lange, Mars, Montausier. Talma, qui a jacobinisé, n'est pas longtemps en disgrâce, et Molé enchante. Vestris, par ailleurs, décroche les cœurs avec des entrechats. Si les femmes voient avec douleur que Michu — de l'Opéra-Comique — vieillit sensiblement, incomparable Lays, dieu du chant, laisse ses ennemis mêmes bouche bée. Mais la folie, c'est Garat qui lance la romance et y est adorable. Ces théâtres, où ne déclament, chantent et dansent que des êtres chéris, achèvent de faire de la ville un tel séjour, que l'étranger. écrit-on en brumaire an V, ne peut s'empêcher de convenir que Paris est la première ville d'Europe. ***L'étranger — nous avons ses lettres — est surtout stupéfait du débordement des mœurs. La famille est détruite. Elle était sous l'ancien régime le fondement de la société. L'abolition du droit d'aînesse, mais surtout le triomphe de l'esprit critique, a émancipé fils et filles. En coupant la tête à Louis XVI, la Révolution a coupé la tête à tous les pères de famille, fait dire Balzac à son duc de Chaulieu. Lorsque parle Chaulieu, Napoléon a cependant restauré l'ordre dans la famille. Sous le Directoire, parents et enfants vivent sur un pied de camaraderie familière qui — plus que tout — stupéfie les revenants de l'émigration. Aussi bien, pères et fils ne se fréquentent guère. Le foyer est en pièces. Le décret du 20 septembre 1792, établissant le divorce, aggravé en 1794. par la Convention, porte, quatre ans après, des fruits imprévus du législateur même : divorce prononcé, du jour au lendemain, entre deux époux pour incompatibilité d'humeur, dans un délai maximum d'un an au cas où l'un des deux époux se serait refusé si longtemps à la rupture du lien ; autorisation donnée, le 28 floréal an II, à l'un des deux époux de divorcer et de se remarier, si, pendant six mois, l'un d'eux est resté absent, si bien qu'aucune exception n'étant faite pour les défenseurs de la patrie, le soldat d'Italie revient couvert de lauriers pour trouver un nouveau mari installé à domicile. La société s'est ruée au divorce : à la fin de 1793 — quinze mois après le décret — 5.994 divorces dans le seul Paris. Je renvoie à Sagnac pour le commentaire de la loi, à Goncourt pour ses conséquences. Sous le Directoire, nous voyons des femmes passer légalement de main en main. Que deviennent les enfants de ces successives unions ? On s'en soulage parfois : le nombre des enfants trouvés monte en l'an V à 4.000 dans Paris, à 44.000 dans les autres départements. C'est, si on garde les enfants, un pêle-mêle tragi-comique. On épouse successivement plusieurs sœurs ; un citoyen, par une pétition aux Cinq-Cents, demande à épouser la mère de ses deux femmes successives. L'abus est tel et les suites si démoralisantes que les Cinq-Cents se sont émus : en nivôse an V, on a apporté à la tribune une chronique dont on ne sait si l'on en doit pleurer ou rire : mais on n'a pu trouver aucun palliatif. La famille se dissout. Cependant on célèbre en grande pompe la Fête des Epoux le 10 floréal, la Fête de la Piété filiale le 16 pluviôse. Vraie comédie ! La mort elle-même, à ce moment de perversion unique, laisse pour le moins indifférent. Ch. de Constant reste étonné devant le caractère furtif des enterrements. En cette France où le grand culte a toujours été celui de nos morts, la mort n'a plus droit au respect ni même à l'attention. Il faudrait maintenant descendre dans les bas-fonds. Manet du Pan est suspect quand, ennemi de la Révolution, il parle de Sodome et Gomorrhe ; et Ch. de Constant, qui vient du lac de Genève, peut être accusé de puritanisme effarouché. Mais le commissaire Picquenard est une toute autre autorité, qui commente en dix pages cette affirmation : Il est impossible de se faire une idée de la dépravation publique, et expose à Merlin de Douai, le 5 prairial, l'état de mœurs — mœurs telles que je ne peux plus ici me faire l'écho même adouci du commissaire. Les journaux — peu suspects de puritanisme — se plaignent que des livres obscènes, lecture favorite de nos jeunes filles, répandent d'étranges vices. Un rapport de prairial an VII dit quels vices en des termes si brutaux qu'on ne les saurait même traduire. Tous concluent : Il n'y a plus de mœurs ! ***Les royalistes sourient à cette dépravation ; ils sentent combien cet esprit de dissolution qui s'introduit dans toutes les classes de la société fait rétrograder l'esprit républicain... Les catholiques s'apitoient sur le sort de la religion qui, étant persécutée, ne peut plus mettre un frein salutaire à tous ces déportements. Le policier souligne ici le trait qui nous ramène des mœurs à la politique. La société énervée comprend elle-même qu'elle roule à l'abîme. Elle s'amuse trop par ailleurs, pour ne point se sentir à certains jours au comble de l'ennui. La famille qui se dissout aspire vaguement à se reconstituer. Ceux qui, hier — dans les hautes classes — pratiquaient la philosophie, se demandent en ces jours, si l'on n'a pas un peu trop vite banni Dieu de la société. Quelques-uns demandent des lois fortes. Faut-il un Dieu pour ce grand ouvrage ? demande le policier Picquenard ? Non, il faut seulement des institutions sages et républicaines. Mais personne ne croit plus à des institutions sages et républicaines, puisque, sur les ruines de la Constitution, Barras continue à régner au Luxembourg. Alors on cherchera ailleurs — hors des institutions républicaines. *****SOURCES. Œuvres déjà citées de Frénilly, Norvins (II), Ch. de Constant, Aulard (Paris... passim), Mme de Chastenay, Louise Fusil, Manet fils dans Malouet (II), Mallet du Pan (II), Miot de Mélito. — Mme de Rémusat, Mémoires, 1873. Duchesse d'Abrantès, Mémoires, I, 1834. La même, Les Salons de Paris. Almanach de Gottingue. Mercier, Almanach des Gens de bien, 1798. Grimod de la Reynière, Manuel des amphitryons, 1803. Mercier, Tableaux de Paris. Piquenard, Rapport (Rev. Retr., VIII). Brazier, Chronique des petits théâtres, 1799. OUVRAGES déjà cités de Nauroy, Turquan, Cabanes (Névrose), Goncourt, Lacour (Le Grand Monde), Welschinger (Théâtre). — David, David, 1879. Delécluze, David, 1355. Henriot, Mme Récamier, 1904, I. Sorel, Mme de Staël, 1898. Lacroix (le Bibliophile Jacob), Le Directoire, 1884. Comte Fleury, Grandes dames de la Révolution, 1900. La Mode pendant la Révolution (Rev. Rev., IV). Auteville, Le Divorce pendant la Révolution (Rev. Rev., II). Renouvier, Histoire de l'art pendant lu Révolution, 1883. |
[1] Je n'ai pas cru devoir traiter ici de la littérature et de l'art sous la Révolution autrement qu'incidemment. Cette étude trouvera sa place dans le volume suivant sur le Consulat et l'Empire. David et Girodet, Marie-Joseph Chénier et Le Brun, Mme de Staël et Geoffroy, Andrieux et Legouvé, Talma et ses émules ne pouvaient sans inconvénient être successivement étudiés pendant la Révolution et sous l'Empire. Arts, lettres et sciences procèdent du même esprit de 1789 à 1815 et seront plus à leur place dans l'étude du classicisme impérial.