Les
Auteurs s’accordent sur le nombre de ces divisions, que Manéthon semble
donner pour autant de dynasties ; mais il y a entre eux des différences
souvent très considérables sur les évaluations. La XIIe
dynastie est composée, dans Jules Africain, de sept rois qui occupent le
trône pendant 160 ans : Eusèbe ne compte que quatre rois ; mais il donne au
dernier, qu’il nomme Lacharis, quarante-deux
successeurs de sa postérité, qui règnent 245 ans. Quoiqu’on
puisse douter qu’Eusèbe eût en main l’ouvrage même de Manéthon, il n’a pas
inventé cette suite de rois, et de quelque part qu’il l’eût reçue, elle ne
pouvait venir que de l’Écrivain primitif. Sur la XIIe dynastie, Jules
Africain nous apprend seulement qu’elle eut soixante rois et dura 184 ans :
Eusèbe compte 453 ans, ce qui serait en proportion avec le nombre de rois. La
XIVe dynastie manque absolument dans Jules Africain : il faut donc avoir
recours à Eusèbe, qui lui donne soixante-seize rois, et 184, ou, suivant une
autre leçon, 484 ans de durée. Le premier nombre paraissant pris de la
dynastie précédente, et, étant ici encore plus disproportionné, la bonne
critique demanderait que l’on s’arrêtât à la seconde leçon, confirmée
d’ailleurs par la Version Arménienne[1]. Manéthon,
selon Jules Africain, attribuait trois dynasties aux Pasteurs, la XVe, la
XVIe et la XVIIe. La première était celle des Pasteurs Phéniciens, qui eurent
six rois, et se maintinrent pendant 284 ans ; la seconde, celle des Pasteurs,
que le texte actuel de Jules Africain, vraisemblablement corrompu, nomme des
Hellènes, qui subsistèrent 518 ans ; la troisième, celle d’autres Pasteurs,
dont les quarante-trois rois règnent, concurremment avec un égal nombre de
rois Diospolitains, 153 ans : en tout 955 ans. Eusèbe ne reconnaît de rois Pasteurs que les Phéniciens, qui remplissent sa XVIIe dynastie au nombre de quatre seulement, et ne règnent que 106 ans. La XVe et la XVIe sont formées de Diospolitains, et durent ensemble 446 ans. Les trois dynasties réunies ne donneraient donc que 552 ans ; ce qui est bien éloigné du calcul de Jules Africain. Nous aurons besoin de revenir sur ces dynasties de Pasteurs et de rois Pasteurs, plus importantes à d’autres égards. |