Texte numérisé par Marc Szwajcer
§ 1. — LE BASSIN DE L’EUPHRATE ET DU TIGRE L’immense étendue de déserts qui traverse d’ouest en est tout l’hémisphère oriental du globe, depuis l’Océan Atlantique jusqu’à la mer Jaune, interrompu une première fois, à la frontière de l’Afrique et de l’Asie, par la vallée du Nil, est intercepté de nouveau, vers le centre de son développement en largeur par une seconde oasis, plus vaste que celle de l’Égypte, mais non moins fertile, qui marque précisément le point où le désert change de nature géologique, et d’une plaine basse devient un plateau très élevé. A l’ouest de cette terre privilégiée, les solitudes de l’Afrique et de l’Asie sont des mers de sable, qui dépassent à peine le niveau de l’Océan, quand elles n’y sont pas inférieures ; à l’est, au contraire, dans la Perse, le Kerman, le Séïstan, la Tartarie chinoise et la Mongolie, le désert consiste en une série de plateaux étages, qui ont de 3.000 à 10.000 pieds d’élévation. Ce sont les deux grands fleuves de l’Euphrate et du Tigre, qui forment, en l’enveloppant de leurs eaux, cette vaste oasis, appelée par les anciens Sémites Aram Naharaïm, par les Grecs, Mésopotamie, et que désigne aujourd’hui le nom de El-Djezireh ou l’Ile que lui ont donné les Arabes. Les deux fleuves, d’un volume environ égal, prennent leur source tout près l’un de l’autre dans les flancs du mont Niphatès (le Keleschin-dagh d’aujourd’hui) en Arménie ; mais ils coulent d’abord dans deux directions absolument opposées, et ils débouchent dans la plaine aux deux extrémités de la chaîne du mont Masius (le Karadjehdagh actuel), le Tigre à l’est et l’Euphrate à l’ouest. A partir de ce moment, ils deviennent navigables, et vont en se rapprochant graduellement jusqu’au 34° de latitude, où ils se mettent à couler parallèlement pendant quatre-vingts lieues ; puis, ils se réunissent en un même lit, actuellement appelé Schat-el-Arab, et se jettent dans le golfe Persique. Jadis, il avaient des embouchures distinctes, éloignées de plusieurs lieues : les terres d’alluvion qu’ils ont sans cesse déposées sur le rivage, ont insensiblement rapproché leur cours en l’allongeant, jusqu’au jour où leurs eaux tranquilles se sont définitivement trouvées confondues. Par la constitution géologique de son sol, aussi bien que par l’aspect de ses campagnes et leur fertilité, la Mésopotamie se divise en deux parties bien distinctes, celle du nord et celle du sud, dont la limite se trouve au point où les deux fleuves commencent à avoir un cours parallèle, à la hauteur de Hit sur l’Euphrate et de Samara sur le Tigre. Toute la partie septentrionale est partagée, à son tour, en deux, par le fleuve Chaboras (le Habour moderne) qui, sorti du mont Masius, coule du nord au sud, et va se jeter dans l’Euphrate à Karkesia, séparant l’Assyrie à l’orient, de la Mésopotamie araméenne ou Osrhoëne des Grecs, à l’occident. La grande plaine de formation secondaire qui se déroule au pied des derniers contreforts du mont Masius, n’est fertile que là où existent des sources et des cours d’eaux abondants, comme dans l’Osrhoëne et les environs du mont Singar, où l’on rencontre la vigne et de véritables forêts d’arbres fruitiers : grenadiers, orangers, oliviers, mûriers, cerisiers, poiriers, amandiers, figuiers. Mais dans le reste de son étendue, elle participe encore des déserts voisins, et elle a toujours dû être, comme eux, stérile et impropre à la culture. La portion méridionale, au contraire, c’est-à-dire la Babylonie et la Chaldée, est une plaine encore plus basse, entièrement formée parles alluvions modernes (dans le sens géologique du mot) des deux fleuves. Ils ne sont plus alors qu’à une journée de distance l’une de l’autre, et le pays offre l’aspect d’une immense prairie qui n’a besoin que d’être arrosée pour donner des récoltes prodigieuses. Les chaleurs de l’été dans cette région, paraissent excessives, même aux Orientaux ; mais les hivers sont tempérés et délicieux. L’Euphrate et le Tigre voient leurs eaux grossir périodiquement chaque année, et inondent les terres basses où ils renouvellent la végétation et la vie, en y déposant, comme le Nil, le limon qui féconde et qui fertilise ; les irrigations naturelles, œuvre inconsciente des deux fleuves, et devenues à présent un fléau redoutable, si elles étaient dirigées par l’art, comme dans l’antiquité, feraient encore de la Chaldée le jardin de l’Asie. Le riz et l’orge y rendaient jadis jusqu’à deux cents pour un ; aujourd’hui, les canaux étant négligés, le produit n’est pas le dixième de l’ancien, et la plaine est entrecoupée de marécages pestilentiels. Le pays, où abondent les sources de bitume, manque d’arbres autres que les dattiers qui y forment de véritables forêts ; dès l’antiquité c’était là une des principales richesses du pays : Le dattier, nous disent les auteurs classiques, fournit à tous les besoins de la population de la Chaldée. On en tire une sorte de pain, du vin, du vinaigre, du miel, des gâteaux et toute espèce de tissus ; les forgerons font usage de ses noyaux en guise de charbon ; ces mêmes noyaux concassés et macérés servent de nourriture aux bœufs et aux moutons qu’on engraisse. On dit qu’il y a une chanson perse qui énumère trois cent soixante usages différents du dattier[1]. C’est donc par la faute de l’homme si celte terre, naturellement fertile, est vouée maintenant à la désolation et à la mort, et si elle ne produit plus ces riches moissons qui faisaient encore l’admiration d’Hérodote : Il ne pleut guère en Assyrie, dit-il, et voici comment on nourrit la racine du blé : on arrose la plante avec l’eau du fleuve ; elle prend de la force et l’épi se forme. L’arrosement se fait à la main ou à l’aide de machines, et non comme en Égypte, où le Nil déborde et couvre les champs. Tout le territoire de Babylone est, de même que l’Égypte, coupé de canaux dont le plus grand est navigable ; il se dirige, en tirant vers le sud-ouest, de l’Euphrate au Tigre, sur lequel Ninive est bâtie. De toutes les contrées que nous connaissons, c’est de beaucoup la plus féconde en fruits de Gérés. Ou n’essaie pas de lui faire porter des arbres : ni figuier, ni vigne, ni olivier ; mais elle est si fertile en blé qu’elle rend deux cents pour un, elle va môme jusqu’à trois cents dans les meilleures récoltes. La feuille du froment et celle de l’orge ont quatre doigts de large, et quoique je sache à quelle hauteur y atteignent les tiges de millet et de sésame, je n’en ferai pas mention, persuadé que ceux qui n’ont point été dans la Babylonie, ne pourraient ajouter foi à mes paroles. Les habitants ne font pas usage d’huile d’olive, mais d’huile de sésame. Dans la plaine entière, poussent spontanément des palmiers ; la plupart portent du fruit ; on en mange une partie, et de l’autre on tire du vin et du miel[2]. Sur le bord des deux fleuves, là où le sol offre quelques ondulations légères et protégées par des digues naturelles contre l’invasion des eaux, on retrouve aujourd’hui encore, des vestiges de cette végétation luxuriante que la main industrieuse du laboureur pourrait si facilement étendre dans toute la plaine. Des forêts de roseaux gigantesques, de nénuphars, de tamarix et de joncs de douze à quinze pieds de haut, y servent, comme au temps des Assyriens, de refuge à des troupeaux de bisons, de cerfs et de sangliers ; et au sommet de ces petits tertres, le blé pousse naturellement et sans culture, au milieu de plantes fourragères, d’épais fourrés de verdure et de fleurs de toute nuance, dont les senteurs parfumées essaient vainement de contrebalancer les miasmes mortels que dégagent les eaux croupissantes. Au printemps ; le voyageur rencontre ainsi de charmantes oasis au milieu des plus tristes solitudes : des troupeaux de bœufs et de moutons, des chevaux en liberté, des antilopes, des onagres, des bouquetins, des autruches, des chacals et des lions se poursuivent dans les hautes herbes, et rappellent les scènes agrestes et les chasses fécondes que déroulent parfois à nos yeux les bas-reliefs assyriens. Qu’on nous permette de citer le témoignage d’un des plus habiles explorateurs de la Mésopotamie, M. Henry Layard, qui raconte ainsi le premier printemps qu’il passa à Nimroud : Des fleurs de tous les tons, dit-il, émaillaient la prairie ; elles n’étaient pas, comme dans nos pays du nord, parsemées dans l’herbe de place en place ; mais elles formaient des bouquets si serrés et si épais que toute la plaine semblait un tapis multicolore. Nos grands lévriers, quand ils revenaient de la chasse, sortaient des hautes herbes, teints en rouge, en jaune ou en bleu, suivant la nature des fleurs à travers lesquelles ils s’étaient frayés passage[3]. On voit par cette esquisse quelle analogie de conditions naturelles le bassin de l’Euphrate et du Tigre, surtout dans la Chaldée, sa partie méridionale, présente avec l’Égypte. C’est de même un présent du fleuve, une terre d’une incomparable fécondité produisant presque sans travail au milieu de déserts. La nature elle-même a préparé les deux contrées pour être le théâtre où les premières sociétés humaines pourraient se constituer et entrer dans la voie de la civilisation. Aussi est-ce dans les plaines arrosées par les deux grands fleuves de l’Asie occidentale que, d’après la tradition chaldéenne, le dieu-poisson Oannès avait enseigné aux hommes tout ce qui sert à l’adoucissement de la vie, et les avait, sur un sol aussi favorisé que celui de l’Égypte, initiés aux premiers rudiments de la vie policée. C’est aussi dans ce beau pays que se sont successivement rencontrées toutes les races de l’ancien monde, et que, depuis Nemrod jusqu’aux successeurs de Mahomet, elles se sont disputé l’empire de l’Asie. L’Égypte et la Mésopotamie ont été les deux plus antiques foyers de culture, presque aussi anciens l’un que l’autre, bien que la priorité appartienne à Babylone plutôt qu’à Memphis ; elles ont été également les deux rivales aux mains desquelles s’est toujours trouvée placée alternativement la domination de l’Asie occidentale. L’Euphrate et le Nil communiquent librement par des chemins faciles et propices au passage des grandes armées. Toutes les fois que l’Égypte s’est trouvée entre les mains d’un homme énergique, elle a prétendu soumettre la Mésopotamie à son pouvoir, comme si une loi inévitable ne permettait pas la coexistence de ces deux empires rivaux, munis des mêmes ressources et placés dans des conditions analogues. Un Thoutmès III ou un Séti à Thèbes, comme un Saladin au Caire et un Méhemet-Ali à Alexandrie, n’ont pas eu de plus constante préoccupation que de diriger leurs troupes sur l’Euphrate et d’en tenter la conquête. De même, toutes les fois qu’un pouvoir fort s’est élevé sur les rives de ce fleuve, à Bagdad aussi bien qu’à Babylone ou à Ninive, il a menacé l’Égypte et cherché à l’asservir. L’histoire de l’Asie antique et celle de l’Asie musulmane se composent presque exclusivement des oscillations de l’antagonisme politique des empires de l’Égypte et de la Mésopotamie, interrompues seulement lorsque la puissance militaire de l’Occident européen est entrée en lice avec sa supériorité morale, comme au temps de la conquête d’Alexandre et au temps des Croisades. Mais tandis que le Nil n’a qu’un bassin d’une largeur fort exiguë et ne reçoit aucun affluent, le Tigre et l’Euphrate se développent au contraire dans une sorte d’immense amphithéâtre où ils s’enrichissent des eaux de nombreux tributaires qui descendent des plateaux neigeux de l’Arménie ou des chaînes abruptes du Kurdistan. Le Haser, le Zab supérieur, le Zab inférieur et l’Adhem, si souvent franchis par les armées d’Assur, accourent des monts qui limitent le bassin occidental du lac d’Ourmia, pour grossir le cours moyen du Tigre, et les grands torrents qui cachent leur tête dans les neiges éternelles du Zagros et portent aujourd’hui les noms de Shirwan, de Rerkhan ou Hawiza et de Karoun, fournissent également un énorme appoint à son cours inférieur. L’Euphrate, de son côté, une fois qu’il s’est dégagé des gorges des montagnes arméniennes, accueille dans son sein les rivières qui sillonnent la haute Mésopotamie, comme le Belik et le Habour. Au-dessous de Bagdad, de nombreux canaux, les uns naturels, les autres creusés par l’homme, parmi lesquels nous citerons le NahrMalka ou fleuve royal, le Nahr Agamme, le Schat el Kahr, le Schat el Nil, le Schat el Haï, et l’ancien Pallacopas, traversaient la plaine en tous sens, el formaient avec leurs ramifications qui se comptent par centaines, les veines de communication entre les deux grandes artères de cette contrée si fertile jadis et si désolée de nos jours. Les monarques assyriens nous raconteront en détail dans leurs inscriptions monumentales, leurs exploits militaires dans les montagnes qui forment l’enceinte du bassin mésopotamien. A l’est, deux ou trois passages seulement leur permettaient d’envahir la Médie : tantôt, ils franchissent, vers les sources du Zab supérieur, les collines peu élevées qui leur ouvrent un chemin facile jusqu’au lac d’Ourmia et, de là jusqu’à la mer Caspienne ; tantôt ils essayent de contourner le massif, impraticable pendant sept mois de l’année à cause des neiges et des glaciers, où le Zab inférieur, le Schirvan et le Kerkhan prennent leur source. Enfin, ils trouvaient un autre passage pour aller au pays du levant, en remontant la vallée du Kerkhan, le Choaspès de la géographie classique, qui leur permettait d’atteindre Suse elle-même. Mais ces expéditions lointaines où il fallait lutter contre le climat, la nature du sol et une race de solides montagnards, étaient généralement fort peu du goût des rois d’Assyrie : deux ou trois d’entre eux seulement qui portèrent à son apogée la puissance d’Assur, osèrent les entreprendre ; les autres préféraient se borner à parcourir en pillards el en incendiaires les dernières assises occidentales des monts Zagros qui s’alignent parallèlement au cours du Tigre. Là vivait, comme encore aujourd’hui, une population très douce dans un pays tempéré et fertile ; tandis que la crête des collines est ombragée de forêts de platanes, de chênes et de noyers, leurs flancs sont couverts de vignobles et de magnifiques vergers. Les rivières qui se précipitent des montagnes entretiennent dans les vallées une douce fraîcheur favorable à la culture du riz, du coton, du chanvre et du tabac. Il y avait bien là de quoi exciter la convoitise des potentats des bords du Tigre, qui trouvaient ainsi une proie facile et à portée de leurs mains avides. Au nord, ils parvenaient, dans leurs campagnes d’été, à contourner le lac de Van et à escalader les plus hauts plateaux où les montagnards cherchaient un refuge mal assuré. On les voit fondre des hauteurs de l’Arrapachitis sur la ville de Van, puis, à travers les pays de Hubus-kia, le Vaspourakhan actuel, atteindre les contreforts du mont Ararat ; ou bien remonter le cours du Tigre en laissant sur leur droite les monts Niphatès et gagner la chaîne du Taurus. Lorsqu’au contraire, les conquérants voulaient diriger leur razzias annuelles du côté de la Syrie, ils ne rencontraient point de montagnes à franchir ; la barrière naturelle était le désert, le pays delà soif, comme ils l’appellent poétiquement, qu’il fallait mettre plusieurs journées à traverser pour rencontrer un aliment à cette soif du pillage qui les dévorait. Le caractère inconstant des conquêtes des rois de Ninive et de Babylone fait qu’on ne saurait compter au nombre des provinces assyriennes les contrées situées en dehors du bassin du Tigre et de l’Euphrate, et qui n’ont jamais été qu’accidentellement soumises au joug. C’est seulement entre les deux grands fleuves, dans la Mésopotamie proprement dite, que se concentre la vie et que se développe la civilisation chaldéo-assyrienne. Dans, ce pays, s’élevèrent dès l’origine des villes nombreuses dont plusieurs eurent des époques de splendeur et comptent dans leurs annales des dynasties royales autonomes. Leurs ruines ensevelies en général sous un linceul de sables mouvants ou sous des monticules de terre végétale connus sous le nom de tells, sont restées ignorées pendant une longue série de siècles, jusqu’au jour où la curiosité et l’intérêt des modernes furent éveillés par la découverte de l’emplacement de Ninive, auprès de Mossoul. Les collines de Koyoundjik (le petit agneau) et de Nebi-Iounous où la tradition arabe place le tombeau du prophète Jonas, représentent les deux points les plus importants des ruines de la capitale de l’Assyrie. A quatre lieues au nord, est le village de Khorsabad, devenu célèbre depuis les fouilles de Botta qui ont donné le branle aux études assyriologiques, et vers les sources du Haser s’élève le rocher de Bavian qui porte une longue inscription en l’honneur de Sennachérib. En aval de Ninive se trouvait, à très peu de distance la ville biblique de Resen qu’on place conjecturalement au village de Selamiyeh ; un peu plus bas, était Kalah, marquée par la colline de Nimroud, à la jonction du Tigre et du Zab supérieur. El-Asar ou Ellassar qui fut la première capitale de l’Assyrie, était à soixante kilomètres au sud, là où s’élève l’immense monticule de Kalah-Shergat, à peu près à égale distance des deux Zabs. Les imposantes ruines d’Arbèles avec leurs remparts de briques encore debout, sont assez loin à l’est du cours du Tigré, tandis qu’à l’ouest, en plein désert on admire les restes de la citadelle d’Atra contre laquelle vinrent si souvent se briser les légions romaines. En remontant vers’le nord on rencontre Tell Gemel le monticule du chameau, Sinjar, l’ancienne Singara, Nisibin, à la source du Habbur, Mardin, dont la citadelle est maintenant occupée par un couvent de moines grées, Harran ou Charrae, une des villes les plus vieilles du mondé, célèbre dans la Bible par le séjour d’Abraham, et à l’époque chrétienne par ses écoles gnostiques, Urfa ou Roha, l’antique Edesse, et enfin sur le Tigre, la grande ville de Diarbekr ou Amida la Noire (Kara Amid), le premier entrepôt commercial et industriel de ces contrées, dont les maisons bâties de pierres noires donnent à la cité l’aspect lugubre d’une ville en deuil. En descendant le cours de l’Euphrate, depuis la ville classique de Samosate, nous rencontrons l’ancienne Zeugma, puis Birédjik et Djerablus où l’on a récemment reconnu les ruines de la célèbre forteresse de Karkémis, le boulevard avancé des Hittites du côté de l’Assyrie. Thapsacus est représenté par les ruines de Surié, Nicephôrium parcelles de Rakkah. Sur un affluent du Hàbour, nous trouvons Ras-el-Aïn, la Resaina des Romains, Tell-Aban où il faut placer le Tul-Abnê des textes cunéiformes, puis Bit-Hàlupê et enfin Rarkesia qui à conservé le nom de l’antique Circesium, au confluent du Habbiir et de l’Euphrate. Citons encore en descendant le grand, fleuve, Lèbkarra, Rafta, Ana dont le nom rappelle la forme classique Anatho, Zibbà où s’élevait à l’époque assyrienne l’importante cité des Suhités, et enfin les sources bitumineuses de Hit qui formaient avec Tekrit et Samara sur le Tigre la frontière indécise et longtemps contestée entre la Chaldée et l’Assyrie. Cette frontière, dont nous avons déjà parlé plus haut, ne doit jamais être perdue de vue par quiconque veut comprendre la portée politique de l’antagonisme qui n’a cessé d’exister entre les deux empires, qui ont fleuri en Mésopotamie. S’il y a, comme nous le verrons, une distinction profonde entre les Chaldéens et les Assyriens, au point de vue des mœurs, des institutions, des traditions, de la race même, une différence non moins sensible et qui n’a pas été sans influence sur la première, se constate dans la nature et le climat des deux pays. A partir de Hit et de Samara, le voyageur qui descend le cours des deux fleuves dit adieu à une plaine légèrement ondulée pour entrer dans des terrains absolument plats qui s’étendent indéfiniment jusqu’aux grèves du golfe Persique[4]. La Chaldée est plus riche encore que l’Assyrie en tells artificiels qui n’attendent que la pioche du fouilleur pour livrer les trésors que recèlent leurs entrailles. Bagdad est bâtie avec les débris arrachés par les Arabes aux ruines classiques d’Opis, de Sumere qui a conservé le nom du peuple de Sumer, dé Séleucie, la grande ville des rois Arsaqdes, et de Ctésiphon la capitale des Sassanides ; toutes ces villes elles-mêmes, dont plusieurs eurent des centaines de milliers d’habitants, ne se sont édifiées qu’avec les matériaux enlevés aux décombres de Babylone. Dans ce bas-fond marécageux qui va depuis Hillah jusqu’à Kurna, ce ne sont qu’amoncellements de débris antiques à peine dissimulés par un léger voile de terre sablonneuse, et au milieu desquels se dressent, de temps en temps, les huttes en roseaux des Arabes Mon-téfiks. Les deux Sippara, celle du dieu Samas et celle de la déesse Anunit, que la Bible désigne avec la forme du duel Sepharvaïm, sont identifiées aux ruines voisines de Abou-Habbou et de Salabié ; à côté de Nazarié on a reconnu celle d’Agadé qui a conservé le nom du peuple d’Accad ; à Houria, à Yagaré, à Divànié, à Lamlun, à Tell-Ede, à Hammam sont des tumulus non encore explorés ; on connaît maintenant l’emplacement certain de Nipur (à Niffer), d’Uruk (à Warka), de Eridu (à Abou-Sarein), de Larsa (à Senkereh), de Ur, la patrie d’Abraham (à Mughéir), mais on ignore encore le site de villes du nord de la Chaldée comme Nisin el Kulunu, la Kalanné de la Bible. A Kut-el-Amara, l’Apamée classique, à Haï, sur le canal de ce nom, à Jardarié, à Hamza, à Asforié s’élevaient des cités importantes dont on cherche aussi les noms ; c’est à Tell-Loh, à quelque distance à l’est du cours du Schat-el-Haï, que M. de Sarzec a découvert l’importante collection de monuments archaïques qui portent son nom au musée du Louvre, et qui ont révélé l’emplacement de Sirtella et do Girsu. Les marais qui avoisinent Kurna et Abou-Sarein marquent l’endroit où le Tigre et l’Euphrate se jetaient jadis dans la mer sans marier leurs eaux ; enfin, dès l’époque assyrienne, il s’élevait dans l’Océan désigné sous le nom de Nâru-Marratu des îles nombreuses dont la plus importante était Til-mun, aujourd’hui reliée à la terre ferme. La plupart des villes chaldéennes eurent des dynasties royales et une existence indépendante à une époque où Babylone n’avait pas encore absorbé l’autonomie de ces cités qui formaient les pays de Sumer et d’Accad. Sumer, plus rapproché de la mer, comprenait deux districts principaux, Meluha et Magan, subdivisés eux-mêmes en une foule de petits cantons dont les inscriptions nous apprendront les noms ; dans Accad qui comprenait le nord de la Chaidée se trouvaient Babylone et sa banlieue : c’était le pays de Kar-Dunias ou enclos du dieu Dunias ; la limite de ce district s’étendait jusqu’à Dur-Rurigalzu au nord de Bagdad, où les rois de Babylone avaient construit une formidable forteresse qui protégeait leur empire soit contre les Assyriens, soit contre les incursions des Cosséens, qui descendaient de temps à autre de leurs montagnes pour rançonner la Babylonie qu’ils réussirent même à opprimer pendant plus d’un siècle. On ne peut s’aventurer à travers les ruines que nous venons d’énumérer sommairement, sans rencontrer à chaque pas les traces des grands travaux hydrauliques entrepris par les anciens monarques chaldéens. Pendant l’hiver on s’avance dans la plaine en longeant les berges de canaux qui ne contiennent qu’une légère nappe d’eaux stagnantes ; mais en été il est loisible de s’acheminer librement dans le lit de ces rigoles transformées en chemins creux ; car, en cette saison, les anciens canaux de la Chaldée, comme les torrents africains, ne sont pas, selon l’expression d’un géographe, des chemins qui marchent mais des chemins où l’on marche : c’est en suivant le lit desséché d’une des branches de l’Euphrate que Cyrus pénétra dans Babylone. § 2. — SOURCES DE L’HISTOIRE DES EMPIRES DE CHALDÉE ET D’ASSYRIE. — FOUILLES ET DÉCOUVERTES[5]. En dehors des Livres Saints dont l’autorité historique a reçu, des études assyriologiques, un éclatant témoignage, les sources extrinsèques de l’histoire des empires de Chaldée et d’Assyrie se réduisent ù un petit nombre d’écrivains grecs et orientaux, dont la véracité a besoin d’être contrôlée par la critique la plus rigoureuse. Hérodote raconte (I, 184) qu’il avait composé une histoire des Assyriens, qui n’est pas malheureusement parvenue jusqu’à nous. Les intéressants épisodes qui concernent Ninive et Babylone, disséminés incidemment dans le Livre premier de ses Histoires, ne font qu’accroître les regrets que peut provoquer la perte d’un ouvrage qui retraçait, parait-il, dans les plus grands détails, la chute de Ninive et les embellissements de la capitale de la Chaldée. Il est certain pourtant, que l’immortel historien d’Halicarnasse n’avait guère consigné dans son œuvre que les légendes qui avaient cours chez les Grecs de son temps, et qui s’étaient brodées autour de faits déjà forts lointains et altérés par une tradition orale plusieurs fois séculaire. Il n’est plus possible d’ajouter foi aujourd’hui, par exemple, à ce qu’il nous raconte de Ninus, de Sémiramis, du culte du dieu Bel, bien que la description des choses qu’Hérodote avait pu contempler lui-même soit reconnue scrupuleusement exacte. Il ne nous reste non plus que des fragments épars et sans suite du livre que le prêtre chaldéen Bérose avait composé sous le titre de Χαλδαϊκά, vers l’époque d’Alexandre ou de Ptolémée Philadelphe. Cependant ces misérables épaves recueillies par divers compilateurs de l’époque chrétienne tels qu’Eusèbe, le Syncelle et Josèphe nous sont bien précieuses, parce que Bérose avait composé son ouvrage à l’aide des documents cunéiformes conservés de temps immémorial dans les archives des temples de la Chaldée. Rapprochés des inscriptions récemment mises au jour, ces fragments en éclairent le sens, en même temps qu’ils en reçoivent une vive lumière, et l’on peut dire que si les écrits de Bérose nous étaient plus complètement parvenus, ils seraient pour l’histoire de la Babylonie ce que Manéthon est pour l’Égypte. Tel qu’il est encore, Bérose a incomparablement plus de valeur que le philosophe Damascius qui essaya, avec les procédés de l’école néo-platonicienne, de pénétrer les mystères de la théogonie chaldéenne, bien que ce dernier paraisse, lui aussi, avoir puisé à des sources originales[6]. On n’en saurait dire autant de Ctésias, ce médecin grec qui, passé à la cour d’Artaxerxe-Mnémon, se fît, dans le but exclusif de favoriser la politique perse, l’écho complaisant de légendes souvent puériles et ridicules, auxquelles il ne croyait pas lui-même. Des recherches érudites sur l’histoire des anciens peuples de l’Orient caractérisent le mouvement littéraire de l’époque de Trajan, quand les Césars, se déclarant les héritiers d’Alexandre, s’avancent jusqu’aux rives du Tigre. Abydène, notamment, voulut soulever un coin du voile de plus en plus épais qui répandait la nuit sur Ninive et Babylone : c’est Eusèbe qui nous a conservé quelques lignes de cet écrivain, tourmenté par les mille questions que se posaient les philosophes de son temps sur l’origine des choses et les premières civilisations. On recueille encore quelques lambeaux de l’histoire de la Chaldée dans Diodore de Sicile, dans l’auteur des Philosophumena attribués à Origène, dans Helladius, dans Hygin, dans Michel Psellos qui avait copié les écrits du pseudo-Chérémon[7] ; mais ces traditions se groupent exclusivement autour de la théogonie et des générations divines, sans que l’histoire proprement dite y ait la moindre part. Au temps de la grande floraison du monachisme en Orient, quand chaque couvent devint une école où l’on agitait avec passion les questions parfois les plus puériles, il se forma aussi quelques hommes soucieux du passé de l’humanité. L’école d’Édesse compte dans les premiers siècles de l’ère chrétienne un historien du nom de Mar Abas Catina, dont la chronique, écrite en syriaque, servit de principale source à la compilation arménienne de Moïse de Khorène. Les sectes hérétiques dont le principal foyer était Harran et dont les croyances forment l’ensemble du gnosticisme sabéen, fondaient leur doctrine sur des traditions locales qui remontaient jusqu’aux Assyriens : Chwolson[8] l’a prouvé surabondamment, et l’on peut au surplus s’en assurer du premier coup d’œil en examinant les scènes étranges gravées sur les talismans gnostiques. La Cabale juive et la secte encore aujourd’hui existante, des Mendaïtes ou Soubbas, avaient reçu leurs traditions religieuses directement des collèges sacerdotaux de la Chaldée : l’étude approfondie des énormes volumes qui composent la littérature mendaïte, comme le Sidra rabba ou le grand livre appelé aussi le Livre d’Adam, fournirait sur le panthéon chaldéo-assyrien plus d’une révélation inattendue. Enfin pour clore cette revue sommaire des sources extrinsèques de l’histoire ancienne de la Mésopotamie, il faut encore citer le fameux traité d’Agriculture nabatéenne traduit en arabe par Ibn Waschiyah, l’an 904 de notre ère : livre singulier qui n’est, en grande partie, qu’un traité didactique dont la composition primitive remonte peut-être à l’époque de Nabuchodonosor, et qui nous fournit les renseignements techniques les plus curieux sur les mathématiques, l’astronomie, l’agriculture et les applications usuelles des sciences exactes telles que les comprenaient les anciens Chaldéens. Voilà à peu près tout ce que la tradition classique et orientale nous a conservé touchant les empires de Ninive et de Babylone. Les modernes en furent réduits à n’entendre que ces échos lointains et affaiblis, jusqu’au jour bien rapproché de nous, où un heureux hasard fit découvrir les ruines de Ninive. Dès le commencement de ce siècle, on avait, il est vrai, essayé, non sans quelque succès, de déchiffrer les inscriptions assyriennes qui, en petit nombre, étaient déjà parvenues en Europe, mais la lecture de ces textes était restée bien empirique ; les éléments de comparaison manquaient aux savants, et les documents que l’on possédait ne paraissaient d’ailleurs pas de nature à jeter le trouble dans nos connaissances sur l’histoire de l’antique Orient. C’est des ruines de Persépolis, la capitale des Achéménides, que parvinrent en Europe les premières inscriptions cunéiformes ; elles étaient écrites en vieux perse. Elles restèrent longtemps une indéchiffrable énigme pour les savants, intrigués presque autant que les habitants modernes du pays qui prétendaient y reconnaître des formules magiques dont il fallait pénétrer le sens pour découvrir un trésor caché, à la garde duquel veillaient les monstres ailés accroupis sous les portiques des palais. Un voyageur européen, Pietro della Valle s’exprime ainsi au sujet de cette bizarre écriture qu’il avait vainement essayé de pénétrer : Personne ne peut dire quels sont ces caractères ni à quelle langue ils appartiennent ; d’une grandeur prodigieuse, ils ne sont point liés pour former des mots ; ils sont séparés comme les caractères hébreux ; j’en ai copié cinq, du mieux que j’ai pu. Le curieux voyageur s’empressa d’envoyer ces cinq lettres à Rome, au jésuite le P. Kircher. Ce sont les premiers signes cunéiformes parvenus en Europe : la lettre de Pietro della Valle est datée de Schiraz, le 21 octobre 1621[9]. Après lui, Chardin essaya, avec un pareil insuccès, d’interpréter les inscriptions de Persépolis ; ce fut en vain aussi que Niebuhr visitant, vers 1765, les ruines de la Perse, tenta de poser les premières bases d’un alphabet el hasarda l’hypothèse d’inscriptions trilingues. Un botaniste français, André Michaux, se trouvant à Bagdad à la fin du siècle dernier, envoya à Paris une pierre en diorite noire couverte de signes cunéiformes et de figures étranges. Elle fit grand bruit par les commentaires singuliers qu’on en donna, et elle est encore aujourd’hui conservée à la Bibliothèque nationale où elle est connue sous le nom de Caillou Michaux. A l’époque où l’on essaya d’interpréter ce monument, les études orientales faisaient de rapides progrès : Anquetil-Duperron venait de traduire l’Avesta, Silvestre de Sacy avait lu sur les murs des palais de l’Iran les inscriptions que les rois Sassanides y avaient tracées à côté des cunéiformes gravés par les Achéménides ; la lecture des hiéroglyphes égyptiens commençait à préoccuper le monde savant : le moment semblait venu pour que les textes cunéiformes à leur tour laissassent échapper leur secret. Le 4 septembre 1802, devant la Société académique de Gœttingue, dans la séance même où Heyne rendait compte, pour la première fois, de travaux accomplis sur les hiéroglyphes égyptiens, le Hanovrien Georges-Frédéric Grotefend exposa ses premières découvertes sur l’écriture cunéiforme[10]. Les inscriptions de Persépolis offrent souvent trois groupes d’écriture juxtaposés parallèlement : on avait, jusqu’à l’époque de Grotefend, généralement admis trois combinaisons différentes des mômes caractères cunéiformes, n’exprimant qu’un seul idiome. Le savant allemand supposa que chaque inscription, dans ces groupes respectifs, était transcrite, non seulement dans un alphabet distinct, mais encore dans une langue différente, et que si l’on connaissait le sens de l’une, on aurait par là même le sens des deux autres. On savait, du reste, par divers passages de l’Écriture, les livres d’Esther et d’Esdras notamment, que c’était la coutume des anciens rois de Perse, de faire rédiger leurs édits et les documents officiels en plusieurs langues, de manière à ce qu’ils s’adressassent à la fois aux diverses nations groupées sous leur sceptre. Grotefend posa donc en principe l’existence d’inscriptions trilingues. Prenant ensuite pour objet de ses recherches le système d’écriture qui lui parut le moins compliqué, celui qui est toujours à droite dans ces textes, il remarqua que chaque mot était séparé par un clou en diagonale. Il supposa qu’un certain groupe composé de sept signes et qui se trouvait répété plusieurs fois dans l’inscription qu’il avait sous les yeux, devait être le titre royal, le mot roi. Il trouva ce groupe répété deux fois consécutivement, ce qu’il supposa être alors l’analogue de la forme moderne schahenschah roi des rois, qui s’est transmise d’âge en âge jusqu’à nos jours, et qu’il retrouvait avec un complément final indiquant la désinence du génitif pluriel. En conséquence, il admit que trois autres groupes de signes qui se suivaient à peu de distance l’un de l’autre étaient des noms propres, que le premier personnage était le fils du second et celui-ci fils du troisième, et enfin que les signes qui séparaient ces noms propres voulaient dire fils de. Ce fragile échafaudage d’hypothèses accumulées les unes sur les autres conduisait Grotefend à traduire de cette sorte une inscription qu’il était encore impuissant à articuler phonétiquement : A, roi des rois, fils de B, roi des rois, fils de C. Comme on savait par les auteurs classiques que les rois de la race d’Achéménès avaient bâti les palais de Persépolis, Grotefend trouva promptement les noms propres représentés par A, B, C. Ce dernier paraissait n’avoir pas régné puisque son nom n’est pas suivi du qualificatif roi des rois ; B, son fils, devait donc être fondateur de dynastie. A force de tâtonnements, le savant hanovrien s’arrêta à la combinaison suivante : Xerxès, roi des rois, fils de Darius, roi des rois, fils d’Hystaspe. Grotefend parvint à articuler ces noms propres à peu près dans leur langue indigène en comparant la forme grecque et la forme hébraïque de ces mêmes noms. Il identifia, par des procédés analogues, les noms de Gustasp et de la divinité Ormuzd. Cette découverte eut un grand retentissement dans l’Europe savante, et Silvestre de Sacy fut le premier à rendre hommage au prodigieux hasard qui avait guidé le savant de Gœttingue. Cependant, il y avait quelque chose de si effrayant dans cette merveilleuse intuition, que l’alphabet dressé par Grotefend ne fut d’abord accueilli que par un scepticisme général. Et, à dire vrai, on eut raison de douter, puisque de toutes les valeurs que prétendit déterminer Grotefend, il n’y en eut que huit dont l’exactitude fut confirmée et qui résistèrent au minutieux contrôle des observations postérieures. Dans le courant de l’année 1836, trois savants, par des travaux simultanés, purent revendiquer l’honneur d’avoir complété l’alphabet des inscriptions cunéiformes en vieux perse. Au mois de mai, Lassen, en Allemagne, publiait un mémoire où il donnait à chaque caractère une valeur scientifiquement démontrée ; au mois de juin, Eugène Burnouf livrait au public son Mémoire sur les inscriptions de Hamadan et attribuait également à chaque lettre une valeur lui permettant de faire l’application de son alphabet à tous les textes jusqu’alors connus. La langue lui parut être un dérivé du zend ; c’était, selon lui, le dialecte parlé en Perse vers le Ve siècle avant notre ère. Enfin à la même époque, sir Henry Rawlinson, consul d’Angleterre à Bagdad, étudiait d’autres inscriptions perses, et par des procédés de divination analogues à ceux de Grotefend, il parvint à dresser un alphabet à peu près identique, mais indépendant de ceux de Burnouf et de Lassen. Ces travaux furent le signal des plus fécondes découvertes, et aucun texte n’était venu, depuis l’antiquité, jeter sur l’histoire de l’Orient une lumière aussi vive et aussi inattendue que celui dont M. Rawlinson donnait la traduction. C’est la célèbre inscription trilingue de Darius, gravée sur le rocher de Béhistoun, à une lieue au nord de Kirmanschah, sur la route suivie jadis par les armées qui sortaient de la Perse pour marcher à la conquête de la Mésopotamie. De nouvelles observations permirent bientôt de constater que le texte de la troisième colonne se trouvait écrit dans le même système d’écriture que celui qu’on rencontrait sur les monuments recueillis aux bords du Tigre et de l’Euphrate. C’était donc la langue de Ninive et de Babylone qu’il contenait, et si son déchiffrement ne devait rien faire connaître de nouveau dans les inscriptions trilingues, il n’était que trop légitime d’espérer d’importants résultats historiques en appliquant les bases delà lecture aux textes unilingues de la Chaldée et de l’Assyrie. Ce fut naturellement par la comparaison avec le perse qu’on parvint à faire les plus rapides progrès. Les noms propres de l’idiome arien furent vite reconnus dans la colonne assyrienne : la grande inscription de Béhistoun en renfermait quatre-vingt-dix. Dès qu’on eût constaté par ce procédé que l’assyrien était une langue sémitique, la science du déchiffrement marcha à pas de géant, et les dictionnaires des langues congénères furent mis à contribution jusqu’à l’abus peut-être. Enfin le jour vint où l’on résolut d’entreprendre dans les plaines de la Mésopotamie de grandes fouilles archéologiques qui devaient exhumer les anciens empires de Chaldée et d’Assyrie oubliés depuis plus de vingt siècles. En 1842, le gouvernement français créa un consulat à Mossoul, et confia ce poste, dont l’intérêt scientifique faisait toute l’importance, à Emile Botta, consul à Alexandrie, déjà connu par quelques travaux d’archéologie orientale, lise donna pour mission de retrouver l’emplacement de Ninive. Pas une colonne, pas un pan de mur ne révélait la trace de la capitale de l’Assyrie, qu’on savait pourtant avoir été bâtie non loin de là. Des Arabes signalèrent à Botta, en face de Mossoul, de l’autre côté du Tigre, deux grands monticules sur lesquels sont construits aujourd’hui les villages de Koyoundjik et de Nebi Iounous. Ce dernier nom, qui rappelle le souvenir du prophète Jonas, éveilla l’attention de Botta qui résolut d’éventrer l’une des deux collines. Il avait déjà recueilli quelques vases en albâtre, des briques inscrites et d’autres menus objets, mais rien ne paraissait faire présager des débris considérables, lorsqu’un paysan turc, venant à passer auprès du lieu des fouilles et remarquant avec quelles précautions on recueillait les moindres fragments, raconta qu’à quelques lieues plus loin, dans son village, ces débris étaient bien plus nombreux : il désignait Khorsabad. Les fouilles furent abandonnées à Koyoundjik pour être reprises à Khorsabad. Un monde inconnu ne tarda pas à surgir sous la pioche des travailleurs ; selon la parole du prophète, la pierre jetait son cri du mur, et la poutre de la charpente répondait. Une enceinte quadrilatérale fut déblayée et malgré la dégradation et l’éboulement de plusieurs parties de l’édifice, Botta put facilement reconnaître l’ensemble de constructions qui formaient quatre corps de bâtiments distincts, dont les deux mille mètres de murs étaient couverts d’inscriptions et de bas-reliefs. Le savant français crut avoir retrouvé Ninive : il se trompait. Le déchiffrement ultérieur des inscriptions de Khorsabad prouva que Botta se trouvait en présence des ruines d’un palais bâti par Sargon en dehors de Ninive : c’est encore aujourd’hui la coutume des rois orientaux de se faire construire des palais à quelque distance de leur capitale. Les fouilles de Botta furent particulièrement heureuses, et l’on admire aujourd’hui, dans la salle assyrienne du musée du Louvre les nombreux monuments dont il enrichit la France. Ce sont des taureaux ailés à tête humaine, des combats gigantesques d’un lion contre un homme, des scènes de chasse et de guerre, des sièges de places fortes, des prisonniers, enchaînés, décapités ou occupés à élever à la gloire du tyran un monument qui éternisât leur propre défaite. Huit grandes portes donnaient accès dans les parties principales du palais de Sargon, et trois d’entre elles, qui ont conservé leur arcade en plein cintre, sont de véritables arcs de triomphe dont la baie a plus de dix mètres d’élévation. Tous les murs étaient couverts d’inscriptions relatant les hauts faits du prince : pour les rois assyriens, en effet, le palais était un livre ouvert destiné à contenir le récit de leurs exploits ; c’était un monument commémoratif où les inscriptions, les sculptures et les ornements avaient une disposition intentionnelle et étaient conçus dans l’idée d’immortaliser leur gloire. A peine les merveilleuses découvertes de Botta furent-elles connues en Europe que les Anglais s’empressèrent, dès 1846, d’envoyer en Mésopotamie un explorateur habile, M. Henry Layard qui commença par établir son centre d’opérations sur les monticules de Nimroud et exhuma les immenses palais encore noircis par le feu de la ville biblique de Kalah. Mais il reprit bientôt les fouilles que Botta, envoyé en disgrâce comme consul à Jérusalem, lors de la révolution de 1848, avait été forcé d’interrompre. Le champ fécond qu’il avait commencé à défricher fut ainsi abandonné à l’Angleterre, et c’est aux explorateurs anglais que revient l’honneur d’avoir fait connaître la véritable place de Ninive en môme temps qu’ils fondaient le splendide musée assyrien du British Muséum. L’étendue de la capitale de l’Assyrie était immense ; le texte biblique raconte qu’elle contenait plus de douze myriades de personnes ne sachant pas distinguer leur main droite de leur gauche, et que le prophète Jonas mit trois jours à la traverser. D’après l’état des ruines actuelles, on croit qu’elle se composait de plusieurs centres indépendants et séparés les uns des autres par des plaines cultivées. On peut même induire d’un passage de l’Écriture, que nous discuterons plus loin, qu’il y avait quatre cités ou agglomérations principales renfermées dans une enceinte immense dont le circuit n’est pas encore bien connu aujourd’hui, mais que les historiens grecs évaluent à vingt lieues. Botta et son successeur au poste de Mossoul, M. Victor Place, ainsi que MM. Rawlinson et Layard ont rassemblé dans les grands recueils que nous avons signalés plus haut dans une note bibliographique, les inscriptions, les bas-reliefs et les monuments de tout genre que leurs fouilles ont mis au jour. Bien qu’il reste encore actuellement un vaste champ ouvert aux explorateurs, les textes déjà retrouvés, ont suffi pour renouveler de fond en comble l’histoire de l’Assyrie. Celte transformation inattendue ne surprendra point si l’on songe que les monarques ninivites et babyloniens avaient, dans les inscriptions qu’ils multipliaient à profusion, la préoccupation constante d’informer de leurs exploits la postérité la plus reculée. Jamais peuple ne s’est montré plus soucieux de l’avenir et n’a fait un plus grand usage de l’écriture pour perpétuer sa mémoire. Les rois gravaient le récit de leurs conquêtes sur des stèles, sur des prismes ou des cylindres enfouis dans les fondations des palais et des temples, derrière les bas-reliefs qui en ornaient les portiques et sur les marches qui en décoraient les grandes salles. Les Assyriens répétaient le même texte un grand nombre de fois ; souvent ils l’imprimaient pour le multiplier à l’infini ; chaque brique, dans un édifice, porte le nom et la généalogie du prince qui l’a fait construire[11]. D’ailleurs, la substance même sur laquelle les Assyriens écrivaient les a singulièrement servis ; la brique résiste aux ravages du feu comme de l’inondation, et les sables du désert sont merveilleusement propres à conserver les œuvres humaines ; les débris des temples et des palais de l’Égypte comme de la Mésopotamie, se sont peut-être détériorés davantage par un séjour de quelques vingt ans dans nos musées européens, que par un sommeil de trois mille ans sous le linceul des bords du Nil ou de l’Euphrate. Aux précautions matérielles qu’ils prenaient pour assurer le respect de leurs inscriptions, les Assyriens ajoutaient encore le prestige des influences morales ; il n’est pas un récit de quelque étendue, qui ne se termine par des imprécations terribles contre celui qui serait tenté de le détruire ou de l’altérer : A celui qui dans la suite des jours régnera jamais après moi, s’écrie Teglathpalasar Ier, je dis ceci : Le temple d’Anu et de Raman, les grands dieux, mes seigneurs, vieillira et tombera en ruines ; qu’il le restaure, qu’il en nettoie les tablettes, les cylindres de fondation et les bas-reliefs ; qu’il accomplisse un sacrifice purificatoire ; qu’il les remette en place et qu’il inscrive son nom à côté du mien. Et ainsi, Anu et Raman, les grands dieux, lui accorderont la joie du cœur et le succès dans ses entreprises. Mais celui qui cachera, qui effacera ou qui oblitérera mes tablettes et mes cylindres de fondation, qui les jettera dans l’eau, qui les détruira par le feu, qui les enfouira dans la (erre, qui les déposera dans un endroit où l’on ne puisse les voir ; celui qui en enlèvera mon nom pour mettre le sien à la place et s’appropriera les exploits racontés dans mon récit, et qui altérera ainsi mes inscriptions : qu’Anu et Raman, les grands dieux, mes seigneurs, le frappent de toute leur force, qu’ils le maudissent par une imprécation flétrissante ; qu’ils abaissent sa royauté et ébranlent les bases de son trône ; qu’ils brisent la force de son autorité, la puissance de ses armes ; qu’ils mettent en fuite ses armées ; que le dieu Ramau le foudroie, voue son pays a la désolation, y répande la pauvreté, la faim, la maladie, la mort ; qu’il ne le laisse pus vivre un jour de plus ; qu’il détruise sur la terre et son nom et sa race. Ninive découverte et en partie explorée, il fallait tenter le même effort sur Babylone. En 1851, le gouvernement français organisa une mission scientifique dont la direction fut confiée à Fulgence Fresnel, ancien consul à Djeddah : il était assisté de M. Jules Oppert et du dessinateur Félix Thomas. On connaissait l’emplacement de Babylone mieux que celui de Ninive, bien que l’énorme couche d’alluvions sous laquelle est enfouie la capitale de la Chaldée, y rende les fouilles extrêmement difficiles. Une petite ville de douze mille âmes, Hillah, bâtie vers l’an 1100 de notre ère, occupe un coin des ruines de la grande cité. A côté de Hillah, s’élève un monticule artificiel qui porte le nom de Babil et qui parait formé des décombres d’une gigantesque pyramide. A douze kilomètres au sud-ouest est le Birs Nimroud qui apparaît bientôt après la sortie de Hillah, dit M. Oppert, comme une montagne que l’on croit pouvoir atteindre immédiatement et qui recule toujours[12]. Quelle était donc l’étendue de Babylone ? Cette ville, dit Hérodote, située dans une grande plaine, forme un carré parfait dont chaque côté a cent vingt stades de long, ce qui fait pour l’enceinte de la place, quatre cent quatre-vingts stades ; elle est si magnifique, ajoute-t-il, qu’il n’y a pas au monde une cité qu’on lui puisse comparer. Pausanias dit que Babylone était la plus grande ville que le soleil eût jamais vue dans sa course : Aristote ajoute que c’était une véritable province, et qu’elle eût pu être comparée au Péloponnèse tout entier, si l’on se fût avisé d’entourer de remparts la presqu’île grecque. D’après les mêmes auteurs, l’élévation des murs de Babylone était de cent coudées royales, c’est-à-dire de près de quatre-vingt-quinze mètres, et leur épaisseur atteignait jusqu’à vingt-cinq mètres. Ils étaient flanqués de deux cent cinquante tours et protégés par un large fossé extérieur où l’on amenait les eaux de l’Euphrate ; cent portes de bronze avec un encadrement de même métal donnaient accès dans la ville qui passait pour la merveille des merveilles. On a souvent répété que ces dimensions étaient exagérées : il n’en est rien, et notre imagination est anéantie quand elle cherche à se représenter les vastes proportions des constructions assyriennes, aussi prodigieuses que celles de l’Égypte. La grande enceinte de Babylone, d’après les mesures vérifiées sur place par M. Oppert, renfermait un espace de cinq cent treize kilomètres carrés, en d’autres termes, un territoire aussi grand que le département de la Seine, sept fois l’étendue de l’enceinte fortifiée du Paris actuel. Des sondages ont retrouvé les traces d’un boulevard, large de soixante mètres, qui longeait intérieurement l’enceinte ; cinquante rues principales, dont vingt-cinq parallèles à l’Euphrate et vingt-cinq perpendiculaires, aboutissant aux cent portes, se coupaient à angle droit et divisaient la ville en carrés réguliers. Un seul pont de pierre jeté sur l’Euphrate et long d’un kilomètre mettait en communication les deux parties de la cité ; le tablier de ce pont, fait de madriers de cèdre, était mobile et on l’enlevait toutes les nuits. Outre le site de Babylone, la mission française a exploré les ruines détachées qui forment de grands tumulus aux alentours de la ville ; elle a aussi visité les monticules qui bordent le cours du Tigre jusqu’à Ninive ; malheureusement un désastre a englouti dans les ondes du Tigre toutes les antiquités chargées sur les radeaux qui descendaient le fleuve pour rejoindre, à l’entrée du golfe Persique, le bateau qui devait les transporter à Paris. Durant ces trente dernières années, les archéologues anglais se sont pris d’une véritable passion pour les antiquités assyriennes, et après M. Layard, les voyages de Taylor, de George Smith, et surtout les recherches actives et persévérantes de M. Hormuzd Rassam ont enrichi le Musée Britannique de merveilles qui n’ont rien de comparable dans aucun musée de l’Europe. Bien que les fouilles soient plus difficiles dans la basse Chaldée, un voyageur anglais, W. Loftus, a pu néanmoins pratiquer quelques sondages dans les monticules de Warka, l’antique Uruk (Erech), qui paraît, à une certaine époque, avoir servi de nécropole à Babylone. Après une période d’accalmie funeste, un réveil a commencé à se produire en France il y a quelques années, et le musée du Louvre s’est enrichi des antiquités recueillies à Tell-Loh par M. de Sarzec, alors notre vice-consul à Bassora. Nous aurons plus loin l’occasion de faire ressortir l’importance capitale de ces monuments, pour les origines de la civilisation chaldéenne. De pareilles découvertes transforment et modifient incessamment nos idées sur les peuples qu’elles nous font mieux connaître. Malgré cette longue série d’efforts tentés depuis un demi-siècle par une pléiade de savants dans le domaine de l’archéologie et de la linguistique, il ne faut pas oublier que l’assyriologie est encore, à un bien plus haut titre que l’égyptologie, une science neuve, et que les landes qui restent à défricher sont bien des fois plus vastes que le champ qu’on a parcouru jusqu’ici. Il ne faut donc pas s’étonner si, à l’aide des documents qu’on essayait d’interpréter, on a formulé, il y a trente ans, il y a dix ans même, des théories prématurées qui ne sauraient déjà plus être admises aujourd’hui : l’avenir nous réserve encore plus d’une révélation inattendue, et l’histoire n’est-elle pas elle-même un perpétuel devenir ? |
[1] Strabon, XIV, 1 14 ; Théophraste, Hist. Plant., II, 2 ; Pline, Hist. nat., XIII, 4.
[2] Hérodote, Hist., I, 193.
[3] H. Layard, Nineveh and its remains, t. I, p. 78.
[4] G. Rawlinson, The five great monarchies, t. I, p. 4. M. G. Perrot fait néanmoins à l’occasion de cette délimitation de frontières, une remarque fort judicieuse : Nous donnons, dit-il, à ces expressions Assyrie et Chaldée, un sens précis qu’elles n’ont jamais eu dans l’antiquité. Pour Hérodote, la Babylonie n’est qu’un simple district de l’Assyrie ; de son temps les deux Etats, compris dans l’Empire perse, n’avaient plus d’existence distincte. Pline appelle Assyrie la Mésopotamie tout entière. Strabon étend l’Assyrie vers l’ouest jusqu’à la Syrie. Peu nous importent ces variations ; la nomenclature historique et géographique des anciens n’a jamais été bien fixée ; elle a toujours gardé quelque chose de vague et de flottant, surtout pour ces contrées qu’un Hérodote et qu’un Diodore, qu’un Pline et qu’un Tacite apercevaient à l’extrême limite de leur horizon. G. Perrot et Chipiez, Hist. de l’art dans l’Antiquité, t. II, p. 6.
[5] SOURCES PRINCIPALES.
I. Écrivains de l’antiquité.
Les Livres saints.
Les Fragments de Bérose (réunis dans le tome II des Fragm. histor. græc. de la collection Didot ; et édition Fr. Lenormant.)
Hérodote, livre I.
Diodore de Sicile, livre II.
Eusèbe. Chron., livre I. chap. XIV et XV.
Le canon des rois de Babylone, dans l’Almageste de Ptolémée.
Strabon.
II. Collections de monuments et de textes assyriens.
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— The cuneiform inscriptions of Western Asia, publiées sous la direction de sir H. Rawlinson, par les Trustees du British Muséum. Londres, 5 vol. in-fol. (en continuation) :
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LENORMANT (François). Lettres assyriologiques et épigraphiques sur l’histoire et les antiquités de l’Asie antérieure. Paris, 1871-72, in-4°. TOME I. Lettre première à M. de Saulcy, sur l’histoire de la monarchie des Mèdes, d’après les textes cunéiformes. — Lettre deuxième à M. Dulaurier, sur l’ethnographie et l’histoire de l’Arménie avant les Achéménides. — Lettre troisième à M. Delisle. Essai de Canon des rois de Babylone et de Ninive. — Lettres Assyriologiques Deuxième Série. Études accadiennes. Tome I, contenant la Grammaire accadienne. Paris, 1873, in-4°, — Études accadiennes. Tome II, partie I (textes et transcription). Paris, 1874, in-4°. — Études accadiennes. Tome III, deux livr., Paris, 1879 et 1880, in-4°. — Essai sur un document mathématique chaldéen, et a cette occasion sur le système des poids et mesures de Babylone. Paris, 1868, in-8°. — Les premières civilisations. Études d’histoire et d’archéologie. Deuxième édition. Paris, 1874, 2 vol. in-12°. — Les Sciences occultes en Asie. Paris, 1874-75, 2 vol. in-8. I. La Magie chez les Chaldéens et les origines accadiennes. II. La Divination et la science des présages chez les Chaldéens. — La langue primitive de la Chaldée et les idiomes touraniens. Étude de philologie et d’histoire suivie d’un glossaire accadien. Paris, 1875, in-8°. — Les principes de comparaison de l’accadien et des langues touraniennes. Paris, 1875, in-8°. — Étude sur quelques parties des Syllabaires cunéiformes. Essai de philologie accadienne et assyrienne. Paris, 1876, in-8°. — Sur le nom de Tammouz. Paris, 1876, in-8°. — Les Syllabaires cunéiformes. Édition critique classée pour la première fois méthodiquement et précédée d’une introduction sur la nature de ces documents. Paris, 1877, in-8°. — Il mito di Adone-Tammuz, nei documenti cuneiformi. Firenze, 1879, in-8°. — Essai de commentaire des fragments cosmogoniques de Bérose, d’après les textes cunéiformes et les monuments de l’art asiatique. Paris, 1872, in-8°. — La légende de Sémiramis. Premier mémoire de mythologie comparative. Paris, 1873, in-4°. — Les origines de l’histoire d’après la Bible et les traditions des peuples orientaux. I. De la création de l’homme au déluge. II. L’humanité nouvelle et la dispersion des peuples. III. (Suite). Paris, 1880-84, 3 vol. in-8. — Les Dieux de Babylone et de l’Assyrie. Paris, 1877, in-8°. — Chaldean Magic : its origin and development. Translated from the french, with considérable additions by the author. Londres, 1877, in-8°. — Die Magie und das Wahrsagekunst. Iéna, in-8°. — Le déluge et l’épopée babylonienne. Paris, 1873, in-8°. — Études cunéiformes. Paris, 1878, in-8°. — Tre Monumenti caldei ed assiri di Collezioni romane dichiarati. Roma, 1879, in-8°. — Incantation magique chaldéenne bilingue, texte primitif accadien, avec version assyrienne, traduite et commentée. Paris, 1878, in-8°.
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TIELE (C. P.) Die Assyriologie und ihre Ergebnisse für die vergleichende Religionsgeschichte. Leipzig, 1881, in-8°.
VIGOUROUX (l’abbé). La Bible et les découvertes modernes en Palestine, en Égypte et en Assyrie. Paris, 1882, 4 vol. in-12°.
IV. Principaux recueils périodiques.
Journal asiatique. — Journal of the Royal asiatic Society. — Mélanges d’archéologie égyptienne et assyrienne (Vieweg). — Records of the Past. — Recueil de travaux relatifs à l’égyptologie et à l’assyriologie (Vieweg.) — Revue d’Assyriologie (Paris, Leroux). — Transactions of the Society of biblical Archaeology. — Verhandlungen der Congressen der Orientalisten. — Zeitschrift der deutschen morgenländischen Gesellschaft. — Zeitschrift fur Ægyptische Sprache. — Zeitschrift fur Keilschriftforschung.
[6] C. E. Ruelle, Le philosophe Damascius. (Revue archéologique, 1831.)
[7] Sathas, Bulletin de correspondance hellénique, t. I, p. 129 et suiv.
[8] Chwolson, Die Sabier und der Sabismus. Pétersbourg, 1856.
[9] Voir J. Menant, Les écritures cunéiformes, 2e édit., p. 49.
[10] Le mémoire de Grotefend a pour titre : Prævia de cuneatis quas vocant inscriptionibus persepolitanis legendis et explicandis relatio. Gœttingue, 1802. Cf. Oppert. Expéd. scientif. en Mésopotamie, t. II. p. 2 et suiv.
[11] Menant, Annales des rois d’Assyrie, p. 1.
[12] Oppert, Exped. scientif. en Mésopotamie. T. I, p. 200.