HISTOIRE DE LA RÉGENCE PENDANT LA MINORITÉ DE LOUIS XV

TOME TROISIÈME

 

CHAPITRE XLIII. — La Triple-Alliance du Nord (Mai-octobre 1719).

 

 

La Suède sacrifiée à l'alliance anglaise. — Sa place dans notre tradition politique. — Rôle de La Marck en Suède. —Rôle de Rottembourg à Berlin. — Nouvelle Triple-Alliance. — Plan de Stanhope. — Plan du Régent. — Dernière tentative d’Alberoni. — Négociations de l’Angleterre. — Hésitations du roi de Prusse. — La France livre la Suède à l'Angleterre. — Le roi de Prusse accède à l’alliance. — Traité de Berlin. — Le Suède fait sa paix avec le Danemark. — Ravage de la Suède par les Russes. — Triomphe pour l’Angleterre.

 

La Suède sacrifiée à l'alliance anglaise

Derrière la guerre et les conspirations, ce qu’on voit ; il y a la politique et la diplomatie, ce qu’on ne voit pas. Alberoni, jusqu’au dernier moment, exerça son prestige en vue de susciter aux adversaires qu’il s’était donné, les contrariétés, les inquiétudes dont il comptait tirer pour lui-même un utile parti et peut-être un retour de fortune inattendu. Chaque événement lui était désastreux et cependant il restait redoutable et obligeait de compter avec lui. Plus qu’aucun souverain de l’Europe, Georges 1er redoutait l’aventurier italien dont les artifices et les galions pouvaient, à tout moment, ressusciter cette ligue du Nord fatale au Hanovre. Il savait la Prusse besogneuse et avide, disposée à se contenter de bonnes terres à la place de subsides et à s’emparer des territoires suédois qu’elle occupait en Poméranie. Pourvue, aux dépens de la Suède, elle trouverait mauvais que le Danemark ne fût pacifique, la Suède résignée et le Tsar silencieux, confiné dans son état lointain, évincé de Revel, claquemuré au fond de la Baltique tout à l’extrémité du golfe de Finlande. L’électeur de Hanovre y trouvait son compte tout autant que le roi d’Angleterre, le premier s’assurait de la possession de Brème et de Ver- den, le deuxième conservait la prépondérance navale sur la Baltique. Le Régent prêtait les mains à cette politique et Dubois laissait entendre que la France n’objecterait rien à la pacification dont la Suède ferait tous les frais. Au prix de Brème et de Verden, livrés au Hanovre, et de Stettin, abandonné à la Prusse, elle s’épargnait de plus douloureux démembrements et le duc d’Orléans lui conseillait en conséquence de conclure même à un prix onéreux des alliances qui le mettraient en mesure d’exiger du Tsar une paix honorable et pas trop onéreuse. La visite du Tsar à Paris, en 1717, avait donné de lui au Régent l’impression d’un brouillon, Dubois connaissait trop imparfaitement les Cours du Nord pour avoir une opinion différente de celle de son maître qui recourait de préférence aux conseils de Torcy, opiniâtrement fidèle au système politique de Louis XIV, hostile à l’Angleterre.

 

Sa place dans notre tradition politique

L’intérêt durable de la France demandait un règlement des affaires du Nord qui ménageât la Suède, son alliée séculaire, et la Russie, à la puissance mystérieuse et formidable. Point de guerre nouvelle où l’Angleterre seule trouverait son profit. Mais pour imposer cette politique il eut fallu que Philippe d’Orléans se désintéressât de ses droits à la couronne de France et que Guillaume Dubois renonçât à ses chances au chapeau de cardinal ; or tous deux poursuivaient âprement une illustration qu’il dépendait de Georges Ier de leur faire obtenir. Pour complaire à ce potentat la France avait abandonné Jacques Stuart, assailli Philippe V, sacrifié Charles XII, dédaigné Pierre le Grand. L’alliance anglaise lui coûtait cher et un diplomate avait raison d’écrire : « La maison d’Orléans ne refuse rien à la maison de Hanovre ; l’ancien système de la France a entièrement changé[1]. » Mais la politique du Régent n’oserait pas braver l’opinion si peu après lui avoir fait accepter la guerre contre un Bourbon. Depuis très longtemps on observe ce fait incontestable que les Français possèdent une sorte d’aptitude-née dans les questions de politique générale ; en réalité, ce n’est que le bon sens perspicace et l’expérience aiguisée qui leur confèrent ce sentiment vif de ce qui importe à la sûreté, à la puissance et à l’honneur de leur pays.

Lorsque des hommes d’un mérite supérieur ont projeté la lumière éblouissante de leur génie sur la voie à parcourir, la nation entière s’y engage avec ce sentiment de sécurité qu’il n’appartient qu’à des intelligences comme celles de Richelieu et de Louis XIV de lui communiquer. La ruine des Habsbourg, but assigné à la politique française, s’imposera à tous les régimes, malgré les alliances passagères, comme une vérité suprême contre laquelle Dubois, moins audacieux que Choiseul, n’osera s’inscrire. Il n’osera sacrifier le système d’alliances que la politique de Richelieu et de Louis XIV, devenue d’instinct celle de tous les Français, avait autrefois groupées contre l’Empereur. Cette politique nationale consistait en une coalition permanente de la Suède et des princes protestants allemands contre l’Autriche.

 

Substitution de la Prusse

Comme il tombait sous le sens que le gouvernement insensé de Charles XII avait épuisé son pays, on devait admettre qu’il ne tenait plus la première place dans cette coalition, mais à défaut de la Suède sacrifiée, la Prusse héritière de sa haine contre l’Autriche et de ses traditions combatives, grouperait autour d’elle les états qui avaient fait partie du système traditionnel d’opposition politique à l’Empereur. A aucun prix la Prusse, lésée par le Hanovre, ne devait se tourner vers le Tsar ; Prusse et Hanovre recevaient d’assez beaux accroissements pour s’en contenter et monter la garde, unies, contre l’Autriche.

Ce que l’aveuglement volontaire du Régent et l’étroitesse de vues de Dubois les empêchait de voir, c’est que le sacrifice de la Suède à la Prusse livrait la Baltique à l’Angleterre, accroissait la puissance de notre alliée temporaire et affermissait celle de ce jeune royaume aussi ennemi de la France que de l’Autriche. Georges Ier avait intérêt à prendre la direction de cette nouvelle crise politique afin d’en tirer avantage, comme en 1716 il avait exploité une situation analogue. Les circonstances s’y prêtaient. Trois ans plus tôt, son voyage à Hanovre avec Stanhope avait permis la rencontre de Dubois et les négociations secrètes, or il se trouvait qu’au printemps de l’année 1719, Georges Ier se préparait à revoir le Hanovre[2], toujours accompagné de Stanhope[3]. Retenu par sa dignité nouvelle, Dubois ne pouvait comme jadis aller se mettre sur leur chemin, mais il se ferait remplacer par un apprenti diplomate, d’une fidélité à toute épreuve, le poète Destouches qu’un séjour prolongé à Londres avait familiarisé avec le personnel du Foreign Office. Destouches ne voguerait que dans le sillage de son ambassadeur, M. de Senectère, qu’il surveillerait, doublerait et corrigerait au besoin, rôle effacé, déplaisant et périlleux parfois auquel le poète-secrétaire essaya en vain d’échapper ; non seulement Dubois le désignait mais encore Stanhope le réclamait « pour lui confier des choses secrètes à dire en grande confidence[4] » et lui offrait une place dans son yacht. Quoiqu’il en eût, Destouches se résigna au rôle d’agent secret et s’embarqua avec le roi Georges et sa suite, le 22 mai 1719. Au moment d’entrer en Allemagne, il se détacha du cortège et vint prendre langue à Paris[5].

 

Rôle de La Marck en Suède

Il y rencontra le comte de La Marck, notre ambassadeur à Stockholm, rappelé de son poste lointain depuis quelques semaines afin d’éclairer le gouvernement sur la situation créée par la mort de Charles XII. La Marck n’avait pas laissé, avant son départ, que de peser sur cette situation et de conseiller la paix avec l’Angleterre. Les ministres Spaar et Horn souhaitaient par-dessus tout la paix avec la Russie, mais La Marck contredit et combattit leur tendance et arracha la promesse de ne rien conclure avec la Russie, pendant dix semaines où il pourrait entendre les propositions de l’Angleterre et de la France. Cela fait, il accourut à Paris, annonçant un plan de sa façon pour la paix du Nord. Un mot de Dubois l’avait fait connaître à lord Stair qui trépignait d’impatience. Quel plan ? Était-ce la paix avec l’Angleterre et avec le Danemark, ou bien l’intervention des puissances en faveur de la Suède ? Dubois, pour se délivrer de ces questions, s’emporte et crie : Stair, pour lui tenir tête, rage et va trouver le Régent qui contredit les affirmations de Dubois. Enfin Stair parvient à se saisir de La Marck et à l’interroger. Il en apprend que la reine Ulrique-Eléonore incline à faire des concessions au Hanovre et au Danemark, mais qu’elle réclame la Poméranie, qui est aux mains des Danois et des Prussiens. — Mieux vaudrait conserver la Livonie, dit Stair, et empêcher le Tsar de se rendre maître de la Baltique par la possession du Revel. — Mais, répond La Marck, elle n’a pas moins à cœur la Poméranie et ses États d’Allemagne ; et la France s’intéresse au moins autant que la Suède elle-même à ce qu’elle garde un pied dans l’Empire. La Suède espère y parvenir par le moyen du Tsar et du roi de Prusse. L’union de ces deux princes est très forte et parfaite, presque impossible à rompre ; et le lien de cette union consiste dans les vues qu’ils ont l’un et l’autre sur la Pologne. La Suède elle-même se flatte de recouvrer Stettin en proposant au roi de Prusse un équivalent du côté de la Pologne ; et La Marck conseille de modérer les prétentions de chacun, de rendre les conditions supportables à la Suède du côté de l’Empire et de s’unir tous pour contraindre le Tsar à donner de bonnes conditions du côté de la Livonie[6]. Tout ceci ne constituait pas un plan pour la paix du Nord.

 

Rôle de Rottembourg à Berlin

L’Angleterre en gardait rancune à M. de La Marck dont elle oubliait trop volontiers le grand service qu’il venait de lui rendre en retardant la paix du Tsar et de la Suède. Elle ne se montrait guère plus reconnaissante à M. de Rottembourg qui représentait la France à Berlin et consolidait infatigablement l’antique faisceau des alliances protestantes dans le Nord. D’abord imbu des anciennes maximes de notre diplomatie, il avait tenté d’éviter la guerre entre la Prusse et la Suède, ensuite il avait négocié un traité entre la France et la Prusse, enfin il avait favorisé l’inclination du roi Frédéric-Guillaume Ier pour la Russie. Alors Dubois lui avait fait entendre qu’il lui fallait mettre l’influence dont il jouissait à Berlin au service dut Hanovre et Rottembourg s’y était résigné. Maintenant il marchait docilement dans cette voie, aidait au rapprochement du Hanovre et de la Prusse et leur faisait prendre l’engagement de ne conclure que conjointement la paix avec la Suède[7], rapprochement purement officiel car les deux souverains demeuraient hostiles l’un à l’autre autant qu’il était possible de l’être.

Pendant ce temps l’Angleterre désignait un nouvel ambassadeur à Stockholm, lord Carteret qui ne quitta son île que le 13 juin et un nouveau ministre à Berlin, lord Witworth qui ne rejoignit son poste que vers le 15 mai. Celui-ci se trouva dans une position difficile dont la France l’aida à sortir et le diplomate anglais eut le bon goût de le reconnaître[8]. Quant à Carteret il s’éloigna des côtes d’Angleterre en même temps qu’une flotte de vingt vaisseaux faisant voile vers la Baltique et notre ambassadeur Senectère jugeait avec raison que Carteret avait «quelque autre vue que de forcer la Suède à s’expliquer[9] ». En ce moment Stanhope rêvait une triple Alliance de la Suède, de la France et de l’Angleterre, dirigée contre la Russie. La Prusse pourrait s’y joindre et ce serait la deuxième Quadruple-Alliance.

 

Nouvelle Triple-Alliance

Cette deuxième Triple ou Quadruple-Alliance portait en elle le même vice que la première ; instrument de contrainte pour la paix elle produirait la guerre. Comme Philippe V, Pierre Ier n'entendait pas subir les volontés d’une coalition et il signifia à l’Angleterre que « si Georges Ier faisait une paix particulière avec la Suède tandis qu’il était en guerre avec elle, il considérerait sa conduite comme un casus belli. Il avait pris la résolution définitive de ne pas se laisser contraindre à la paix et de continuer la guerre à n’importe quel prix ». A la Prusse il fit savoir qu’une entente entre elle et l’Angleterre signifierait la fin de tous les traités de la Russie avec la Prusse ; et à Frédéric-Guillaume il écrivit : « Je vois bien où l’Angleterre tend, à me séparer de vous, à nous sacrifier, et à faire à nos dépens une paix avantageuse. » L’avertissement fut compris et le Prussien griffonna on marge de la lettre : « Je me tiens coi, et ne signerai pas avec l’Angleterre sans le Tsar[10] ». Assuré de la neutralité de la Prusse, Pierre Ier promit son concours au Danemark qui prenait sa revanche de la Suède, s’emparait de la Scanie, mettait le pied en Poméranie et devenait un allié utile à la flotte russe reparaissant dans la Baltique. A la Pologne, Pierre Ier rappelait d’un mot au roi Auguste qu’il tenait de lui sa couronne. Ainsi subsistaient les éléments d’une ligue du Nord contre laquelle on ne trouvait qu’un plan inexécutable projeté par Georges Ier sous le couvert du duc de Brunswick[11].

 

Plan de Stanhope

Stanhope proposait autre chose. Il laissait Prussiens et Danois s’emparer de territoires à leur convenance et regardait plus loin, vers l’extrémité orientale de la Baltique et du golfe de Finlande où s’élevait et grandissait chaque jour la menace d’une nouvelle puissance maritime. Une contre-ligue, sous les auspices de l’Angleterre, aurait expulsé, rejeté loin de la mer cette formidable menace moscovite et, à sa place, réintégré la Suède, inoffensive gardienne. A la base de cette contre-ligue devaient se placer la Prusse et la Pologne. On grandirait le roi de Prusse de tout ce qu’on pourrait arracher à la Suède et on l’amènerait à garantir le roi et le royaume de Pologne « parce que, disait Stanhope, nous voyons bien d’un côté que ce serait le moyen le plus efficace de rompre des liaisons bâties principalement sur un démembrement de la Pologne ; et que d’un autre côté le concours de ce royaume serait d’une nécessité absolue s’il s’agissait d’arracher par la force des armes au Tsar ses conquêtes[12] ».

 

Plan du Régent

Le Régent, stimulé par les intrigues d’Alberoni qu’il sentait partout autour de lui, imagina un autre plan qui rétablissait la Suède sur le territoire germanique en lui rendant, avec la Poméranie citérieure, sa place dans l’Empire et sa voix dans la diète. En même temps il fit prier avec instance Georges Ier de surmonter les obstacles qui retardaient son entente avec la Prusse[13], à cause de la grande importance qu’il y avait pour lui Régent, dans cette situation critique, à détruire les apparences d’une ligue du Nord destinée à agir en faveur de l’Espagne[14]. Puisqu’on attendait d’elle un service, l’Angleterre le ferait payer. Il fallut lui sacrifier notre ambassadeur à Stockholm, M. de La Marck, à qui le ministère anglais reprochait de trop bien servir la France ; on lui donna pour successeur M. de Campredon qui partit le 10 août pour la Suède emportant dans sa chaise de poste trois cent mille rixdales en lingots d’or (environ seize cent mille francs).

 

Dernière tentative d’Alberoni

Suédois ou moscovite, la main s’ouvrait toute grande et le bonnet s’ouvrait à plein pour recevoir le subside. Le Régent pouvait encore disposer d’une certaine quantité de numéraire, Alberoni en était à peu près réduit aux promesses, mais il promettait intrépidement. Pour le seconder dans sa tentative de reconstitution de la ligue du Nord il avait envoyé en Hollande un Irlandais intrigant et rusé, le jacobite Patrick Lawless, mué en don Patricio Laulès, avec mission de trouver de l’argent pour le Nord. De Hollande, Laulès gagna Hambourg et la Russie. A Saint-Pétersbourg il eut des conférences secrètes avec le Tsar et son ministre Schaffirof. Le Russe parla aussitôt de subsides, l’Espagnol parla de mariage, demanda un portrait de la fille du Tsar, lequel songeait à autre chose qua découvrir un gendre.

 

Négociation de l’Angleterre

L’Angleterre aurait eu le droit de sourire, mais l’ombre d’Alberoni suffisait à troubler son repos et Stanhope se chargeait de la tenir en haleine. La Triple-Alliance du Nord menaçait de produire la guerre, la Quadruple-Alliance la ferait naître presque à coup sûr, mais heureusement la Prusse répugnait tout autant à en faire partie que la Hollande hésitait à «’agréger à la première Quadruple-Alliance où sa place était marquée à l’avance. La Hollande s’était refusée à entrer en lice contre l’Espagne comme la Prusse se refusait à rien entreprendre contre la Russie. Frédéric-Guillaume ne faisait des armements que pour obtenir sans bataille des avantages plus considérables ; les Provinces-Unies ne faisaient de promesses que pour multiplier sans rupture les bénéfices de la temporisation. Leur timidité ressemble à un calcul inspiré par Dubois qui voulait le maintien des expectatives sur les duchés italiens en faveur de l’Espagne et à qui les subterfuges des Hollandais rendaient l'inestimable service de lui faire gagner du temps. La Hollande offrait sa médiation avec l’Espagne on l’en remercia, comme on remercia Frédéric-Guillaume de ses offres de médiation avec la Russie. Le ministère anglais travailla avec une énergie accrue à les détacher des puissances qu’ils voulaient ménager. Stanhope fit un nouvel effort pour entraîner le roi de Prusse dans l’orbite de la politique anglaise. Soutenu par notre ambassadeur Senectère[15], il livra un vigoureux assaut à Georges Ier pour le détacher des ministres hanovriens, principalement de Bernstorff, qui prétendait le brouiller avec la Prusse. Georges fit de larges concessions à Frédéric-Guillaume, permit de n’exiger rien de lui contre la Russie et le gagna[16].

 

Hésitation du roi de Prusse

Le 12, lord Witworth reprit la route de Berlin ou il arriva le 15, presque à la même heure qu’y rentrait Tolstoï, apportant de Saint- Pétersbourg les dernières propositions de Pierre Ier. Entre la séduction et la menace le parti de Frédéric-Guillaume était pris, il choisissait l’offre la plus avantageuse : Stettin et les embouchures de l’Oder avec la promesse de ne rien entreprendre contre le Tsar[17]. Deux jours après, le roi de Prusse maudissait sa décision en apprenant que l’attitude des Suédois allait peut-être rouvrir la guerre avec la Russie. Dans son angoisse le roi-sergent monologuait et on l’entendait se dire à lui-même : « Dieu voulût que je n’eusse rien promis, voilà la ruine. Bonne histoire que cette réconciliation avec les Russes. Je n’y crois pas. L’Angleterre n’épargnera pas le Tsar. Ils ne lui laisseront que Pétersbourg et pas de flotte, à cette puissance qui naît. Ils veulent l’abattre. Est-ce mon intérêt ou non ? Je suis encore trop jeune. Je ne comprends rien, mais je crois pourtant que mon intérêt est que le Tsar soit puissant. Si je lui reste attaché, je dors aussi tranquille qu’en Paradis. » Après avoir bien réfléchi, Frédéric-Guillaume ne put nier qu’il avait engagé sa parole royale et, ce faisant, compris ses intérêts, il découvrit une solution conciliatrice : « Je signerai le traité, dit-il, mais je ne l’exécuterai pas ! » Et il gagnait du temps, arguait des exigences nouvelles des Hanovriens. Pour en finir, lord Stanhope, appuyé par Senectère et par Destouches, exerça une pression irrésistible sur le roi Georges et lui arracha toutes les concessions que le roi de Prusse réclamait (6 août).

 

La France livre la Suède à l’Angleterre

Stanhope ne se laissait pas absorber par cette unique affaire. La flotte de l’amiral Norris était entrée dans la Baltique et lord Carteret avait gagné son poste à Stockholm où, le 22 juillet, il avait signé au nom de son maître avec les ministres de Suède un traité cédant Brème et Verden au Hanovre[18]. Stanhope se hâta d’en tirer parti. Il voulait réveiller la Suède, lui faire armer une flotte qui combattrait à côté de celle de l’amiral Norris et ferait subir aux vaisseaux du Tsar le sort qu’avaient éprouvé ceux de Philippe V l’année précédente. A cet effet il demanda des subsides à la France et les obtint. On a vu Campredon les emporter dans sa chaise de poste ; notre diplomate n’emportait d’autres instructions que de conformer sa conduite aux indications de Stanhope et de lord Carteret, de prendre les Anglais pour modèles. Une fois de plus, malgré les réticences et les dénégations, Dubois avait soumis la politique française à l’impulsion de l’Angleterre. La France ne pouvait expédier une flotte qu’elle n’avait plus, mais elle payait une flotte qu’elle créait à peu près de toutes pièces, et la Triple-Alliance du Nord aboutissait à une guerre dans la Baltique, comme l’autre Triple-Alliance avait aboutit à une guerre dans la Méditerranée. M. de Senectère, bien placé à Hanovre pour voir et pour entendre, le disait sans détours : « Voilà le plan de M. Stanhope qui conduit l’Angleterre à faire la guerre au Tsar et au roi du Danemark, s’ils restent unis par un traité comme ils paraissent de concert dans leurs opérations militaires. Il espérait que S. A. B. entrerait dans les mêmes vues, puisqu’il avait le même intérêt et la même inclination à maintenir la Suède prête à succomber[19]. » Le plan de Stanhope était bien d’anéantir la flotte russe : « Avec les quatre vaisseaux qui vont se joindre à notre amiral, pourvu que la Suède en ait six ou huit, nous hasarderons un combat, quoique nous ne soyons pas sans appréhension que les Danois ne viennent au secours des Russes[20]. » Peu importait à Dubois détermine à tout pour obtenir la protection du roi d’Angleterre duquel l’Empereur transmettrait et appuierait les demandes en Cour de Rome. A ce dessein personnel il sacrifiait la tradition nationale. « Aucune puissance, écrivait-il le 5 août, ne fait un plus grand sacrifice que S. A. R. en consentant, entre les dispositions du traité de Westphalie, que la Suède aliène les duchés de Brème et de Verden, et Stettin avec ses dépendances. Mais elle préfère à tout la satisfaction du roi de la Grande-Bretagne, dans l’espérance que l’intime union entre la France, l’Angleterre et la Suède adoucira les reproches qu’on peut lui faire. Tout cela peut donner lieu d’offrir à la Suède un plan propre à la rassurer contre le Tsar et pourrait même dans la suite, le réduire à des conditions qu’il n’a pas voulu écouter jusqu’ici. Pour l’exécution de ce plan, chacune des puissances alliées doit sacrifier quelque chose au bien commun d’empêcher le Tsar d’être le maître dans la Baltique[21]. » Le subside envoyé à la Suède ne pouvait conduire celle-ci qu’à de nouveaux conflits où la France n’avait rien à attendre d’un pays démembré. « Il est aisé de juger que la France, consentant à la cession [de Brème, Verden et Stettin] ne peut plus espérer aucun secours de la Suède pour son utilité[22]. » Ainsi il scellait la pierre du tombeau sur notre ancienne alliée, réduite au rang de colonie anglaise. C’est de sa main qu’ont été tracés les mots suivants : « A parler naturellement, c’est la disposition de S. A. R., à concourir à tout ce qui pourra contribuer aux avantages de S. M. Britannique comme Électeur de Hanovre, et de la couronne britannique, qui la porte à entrer avec joie dans l’ouverture que le roi d’Angleterre lui fait faire... et qu’elle fait partir sur-le-champ un secours... capable de seconder !a résolution que le roi de la Grande-Bretagne prend pour délivrer la Suède et la mer Baltique de l’empire du Tsar[23]. »

 

Le roi de Prusse accède à l’alliance

Cette négociation avait coûté moins de peine à Stanhope que celle de Berlin. Georges Ier s’était laissé arracher tout ce que réclamait l’insatiable Frédéric-Guillaume à qui, le 8 août, lord Witworth signifia un ultimatum de trois jours pour se faire comprendre dans la paix avec le Hanovre et la Suède. Stettin était fort alléchant, mais le Tsar était bien terrible, Frédéric-Guillaume tomba malade. Witworth le menaçait d’un prompt départ, le roi exigeait une déclaration lui permettant de recevoir les propositions du Tsar[24], Witworth promit, signa sa promesse, Rottembourg prit l’engagement au nom de la France de secourir la Prusse aux côtés de l’Angleterre si la Russie l’attaquait. Frédéric-Guillaume respira.

 

Traité de Berlin

Le 15 août fut signé le traité de Berlin entre le ministre prussien Heusch et le ministre britannique Witworth. La prudence la plus raffinée fut apportée à la rédaction de cette pièce anglo-prussienne rédigée en français. On y apprend que les deux rois ont jugé nécessaire de s’unir très étroitement pour travailler avec plus d’efficace à la paix.. Ils s’engagent à « travailler de concert à ce que, par les traités de paix à faire avec la couronne de Suède il soit pourvu à leurs intérêts respectifs ». Pas un nom de territoire n’est prononcé ; mais de part et d’autre on a les mains garnies et on s’entend à demi-mot. Ils ne feront de paix avec la couronne de Suède qu’à la condition de rétablir le commerce dans la Baltique sur le même pied qu’il était avant la rupture « et cela en quelques mains que restent les ports de ladite mer ». Ils se garantissent réciproquement leurs États pour eux, leurs héritiers et leurs successeurs et fixent le contingent en hommes ou en argent qu’ils s’engagent à se fournir réciproquement[25].

A ce traité fut annexé un article secret relatif à la Pologne que convoitaient également, la Russie et la Prusse. Une garantie donnée à la Pologne était un coup porté à la ligue du Nord et une limite posée aux envahissements de la Moscovie. En conséquence, le roi de Prusse promet « de ne pas vouloir troubler le roi de Pologne dans la paisible possession ni de sa couronne ni de ses États en Allemagne, n’y d’être ou de vouloir entrer dans aucunes mesures contraires à la liberté, aux constitutions et aux droits de la République de Pologne, moyennant que ledit roi de Pologne laisse aussi le roi de Prusse dans la libre possession de ses droits et États, et particulièrement dans celle de la souveraineté qu’il a incontestablement sur le royaume de Prusse ». Il accepta la médiation de S. M. Britannique pour le rétablissement d’une bonne et parfaite intelligence entre les deux Cours ; et le roi d’Angleterre s’emploiera à faire reconnaître le titre de roi de Prusse en Pologne et en Saxe.

Ce traité de Berlin était un acte d’importance majeure, « un grand coup » disait Dubois[26], dont l’effet était double : « une Quadruple-Alliance entre la France, la Suède, l’Angleterre et la Prusse dont les suites heureuses pouvaient s’étendre au-delà de la pacification du Nord[27] » et une rupture décisive de la ligue du Nord « qui véritablement était à craindre pour [l'Angleterre], et de laquelle le cardinal attendait sa principale ressource[28] ». Le coup frappait en effet Alberoni et mettait à néant les espoirs qu'il avait fondé sur les puissances du Nord.

 

La Suède fait sa paix avec le Danemark

Après une négociation si ardue, la conclusion, à Stockholm, d’une deuxième convention, 18 (= 29) août, semblait n’offrir aucune difficulté. On y stipulait le renouvellement de l’ancienne alliance entre l’Angleterre et la Suède, avec la promesse des bons offices du roi Georges pour faciliter la paix avec le Danemark et avec la Russie. Si, en haine de cette convention et des secours que le Roi fournirait à la Suède, quelque puissance que ce fût déclarait la guerre au roi de la Grande-Bretagne, la Suède ne ferait pas de paix séparée avec cette puissance[29]. Ces conventions étaient passées parmi les plus graves périls qu’ait connus la Suède. A Charles XII avait succédé la reine Ulrique-Eléonore qui n’eut pas plus tôt en sa possession les lingots apportés par M. de Campredon qu’elle en dissipa une partie à l’achat des sénateurs dont le vote ferait passer la couronne de la tête légère de cette reine sur la tête frivole de son mari. Ce couple sans talents se croyait assuré de la jouissance d’une longue paix moyennant les cessions faites à la Prusse et au Hanovre, le Danemark n’était pas moins avide et, d’ailleurs, aussi obéré que la Suède[30], il ne s’agissait que le payer grassement pour le détacher de Pierre Ier.

Frédéric IV, roi de Danemark, voyant l’Angleterre envisager l’éventualité d’un conflit avec la Suède à ses côtés, se hâta de ramener les troupes qu’il entretenait en Norvège et fit connaître à Senectère ses conditions. Elles étaient inacceptables, c’était la cession de Stralsund, Rugen et Wismar, le Slesvig et la renonciation à toute exemption de droits au passage du Sund et des Belts. L’opinion en France ne l’eut pas permis et le Régent, qui le sachant, écrivait au roi d’Angleterre : « Votre Majesté ne permettra, en aucun cas qu’il soit fait des dispositions qui puissent laisser Stralsund, ses dépendances et l’île de Rugen sous une autre puissance que celle de Suède. Ce point est si capital pour ma réputation dans le Royaume, que je demande à V. M. cette attention comme une marque essentielle de l’honneur de son amitié, et comme une preuve, qu’en me portant pour ses intérêts, j’ai eu raison de compter qu’elle ne m’exposerait jamais à perdre un crédit que j’ai employé jusques à présent et que je destine à l’avenir à ses avantages[31]. » On put croire d’abord que cette plainte serait entendue. Georges Ier repoussa les propositions du Danemark qui se retourna aussitôt vers le roi de Prusse et lui offrit la Poméranie tout entière contre une somme d’argent, à la condition qu’il se détachât de l’Angleterre et se rapprochât du Tsar. L’offre était tentante à l’égard d’un personnage tel que Frédéric-Guillaume Ier ; il fallut tout l’art de notre envoyé Rottembourg pour l’en détourner. Il fallut aussi l’argent de la France. Le Danemark et la Suède étaient également ruinés, Stanhope suggéra au premier de garder le Slesvig et à la seconde de racheter la Poméranie moyennant six cent mille rixdales, l’accord se fit et fut signé le 4 novembre, mais la Suède n’avait rien, ce fut la France qui paya. Elle les avança secrètement à l’Angleterre « qui eut l’orgueil de les compter et l’air de les fournir[32] ». La politique des alliances imaginées par Dubois était onéreuse. En cette seule année, la guerre d’Espagne coûtait 82 millions, le relèvement de la Suède 8 millions, le rachat de la Poméranie, 5 millions et demi. Mais la Suède avait un ennemi en moins et la Russie n’avait plus d’alliés.

 

Ravage de la Suède

Pierre Ier en tirait sur la Suède une vengeance terrible. Quand la reine Ulrique-Éléonore fit mine de repousser les exigences territoriales des Moscovites, le Tsar, maître de la mer promena la désolation sur les côtes de Suède. Pendant vingt jours de suite, du 21 juillet au 10 août, l’amiral Apraxin vengea la rupture des conférences d’Aland et les préliminaires de la convention de Stockholm. L’incendie, le massacre, le pillage, l’exhumation des cadavres, l’envoi en esclavage des adultes et des enfants furent les principales atrocités dont le Tsar tira l’occasion d’un triomphe célébré en son honneur à Pétersbourg le 10 septembre. Le général Lesty rivalisait d’honneur avec Apraxin et une relation officielle énuméra leurs prouesses : huit villes détruites, cent quarante et un châteaux, mille trois cent soixante et un villages ou hameaux, vingt-six grands magasins, seize mines, etc. L’écho de ces destructions arriva jusqu’à Stanhope qui en fut ému et songea à l’opportunité d’une exécution qui supprimerait d’un seul coup la flotte russe. Le ministre Sunderland équipait une flotte de renfort et se proposait « de ne pas laisser perdre cette occasion de ruiner la marine du Tsar[33] ». Stanhope écrivait à l’amiral Norris : « Si vous vous croyez en force, attaquez au nom- de Dieu : vous connaissez les vues de Sa Majesté qui sont de sauver la Suède et de détruire la marine russe[34]. » Norris ne fit rien et laissa tout faire. Apraxin put mettre sa flotte à l’abri[35] et James Craggs conclut philosophiquement : « Ç’aurait été un coup d’importance de détruire la force navale du Tsar... Mais notre commerce en Russie en aurait souffert[36]. »

 

Triomphe pour l’Angleterre

La pacification du Nord avait fait un progrès dont la France savait le prix et dont l’Angleterre tirait tout le bénéfice. Georges Ier, Stanhope, Sunderland s’attendrissaient en parlant de la façon dont « Son Altesse Royale faisait non seulement tout ce qui pouvait convenir à Sa Majesté Britannique, mais encore bien au-delà de ce qu’elle pouvait en désirer[37],... au-delà de ce que ses engagements lui prescrivaient[38]. » Grâce à ces prévenances, l’Angleterre était réellement maîtresse des affaires du Nord.

Au cours de ces longues négociations la diplomatie française s'était montrée des plus actives, son rôle n’en avait pas moins été un rôle de dupe ; il avait consisté à dépouiller son ancienne alliée la Suède au profit du Hanovre et de la Prusse, qui ne lui en gardait aucune reconnaissance, au détriment de la Russie qui lui en garderait une longue rancune. La France retirait-elle un avantage quelconque, visible et durable, de l’amoindrissement de la Suède ? Aucun autre que celui de courir de nouveaux risques et d’assumer de nouvelles charges. Désormais impuissante en tous points, territoires, populations, finances, Suède ne pourrait rien par elle seule pour elle-même et l’ancienne alliance devait se transformer en tutelle onéraire et sans compensation. Au Nord comme au Midi de l’Europe, Dubois sacrifiait l’intérêt national à l’intérêt du Régent parce que celui- ci poursuivait la reconnaissance de son droit de succession au prix de toutes les complaisances imposées par l’Angleterre. Car c’était l’Angleterre qui avait conduit toute cette politique et qui en recueillait le fruit : la flotte suédoise devenait un simple appoint aux escadres britanniques ; le ministère hanovrien était subordonné aux intérêts de la nation anglaise, l’amitié prussienne ne serait de longtemps que la déférence d’une parente pauvre.

 

 

 



[1] Droysen, Preussische Politik, t. IV, part. 1, p. 257, note 2 : lettre de M. de Sallentin au roi de Prusse.

[2] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 324, fol. 36 : Destouches à Dubois, 4 mai 1719.

[3] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 324, fol. 50 : Robethon à Dubois, 8 mai 1719.

[4] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 324, fol. 62 : Destouches à Dubois, 18 mai 1719.

[5] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 324, fol. 80 : Destouches à Dubois, 22 mai 1719.

[6] Public Record Office, France, vol. 353 ; lord Stair à Craggs, Paris, 6 et 7 mai 1719.

[7] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 323, fol. 273 : Dubois à Stanhope, 5 mai 1719.

[8] Arch. des Aff. Etrang., Prusse, t. 62, fol. 93 : Rottembourg à Dubois, 12 juin 1719.

[9] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 325, fol. 49 : Senectère au Roi, 14 juillet 1719.

[10] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 325, fol. 41 : Chammorel à Dubois, 10 juillet 1719.

[11] L. Wiesener, Le Régent, l’abbé Dubois et les Anglais, t. III, p. 93-96.

[12] Public Record Office, France, vol. 354 : Stanhope à Dubois, Hanovre ? (=13) juillet 1719.

[13] Lord Mahon, History of England, t. XI, p. 372.

[14] Lord Stair à Craggs, Paris, 14 juin 1719, dans Hardwicke Papers, t. II, p. 573, 574.

[15] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 324, fol. 49, 164-325 ; Senectère à Dubois, 30 juin ; Senectère au Roi, 4 juillet 1719.

[16] Lord Stanhope à Craggs, 10 juillet 1719, dans Mahon, op. cit., t. II, p. 372 ; Stanhope à Dubois, 13 juillet 1719, dans Wiesener, op. cit., t. III, p. 134.

[17] Arch. des Aff. Etrang., Prusse, t. 65, fol. 331 : Frédéric-Guillaume Ier à lord Witworth, 21 juillet 1719.

[18] Dumont, Corpus diplomatique universel, t. VIII, 2e partie, p. 14.

[19] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 325, fol. 103 ; Senectère à Dubois, 31 juillet 1719.

[20] Lord Stanhope à Dubois, 31 juillet 1719, dans lord Mahon, History of England, t. I, p. 368.

[21] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 325, fol. 110 : Dubois à Senectère, 5 août 1719.

[22] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 325, fol. 129 : Dubois à Stanhope, 9 août 1719.

[23] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 325, fol. 112 ; Dubois à Stanhope, 9 août 1719.

[24] Arch. des Aff. Etrang., Prusse, t. 65, fol. 109 : Frédéric-Guillaume Ier à lord Witworth, il août 1719.

[25] Il s’agit de l’Électorat de Saxe.

[26] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 325, fol. 109 : Dubois à Senectère, 5 août 1719.

[27] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 328, fol. 243 : Lord Stanhope à Dubois, 13 juillet 1719.

[28] Public Record Office, France, vol. 354 ; Lord Stanhope à Dubois, Hanovre, 22 août (=2 septembre) 1719.

[29] Public Record Office, Sweden, n° 40 ; Droysen, Preussische Politik, t. IV, part. 2, I, p. 372, suivantes.

[30] Craggs à Schaub, 13 octobre 1719, dans L. Mahon, History of England, t. I, p. 369, note 1.

[31] Public Record Office, France, vol. 354 : le Régent à Georges Ier, 20 octobre 1719.

[32] P.-E. Lémontey, Histoire de la Régence, t. I, p. 289, note 1.

[33] Sunderland à Stanhope, 31 juillet 1719, dans Lord Mahon, op. cit., t. II, p. 372.

[34] Mahon, op. cit., t. II, p. 375.

[35] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 236, fol. 19 : Senectère à Dubois, 11 septembre 1719.

[36] Oxenfoord Castle, Stair Papers, vol. XIX B : J. Craggs à lord Stair, Whitehall, 24 septembre (= 5 octobre) 1719.

[37] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 326, fol. 123 : Destouches à Dubois, 8 octobre 1719.

[38] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 327, fol. 81 : Destouches à Dubois, 3 décembre 1719.