DES JOURNAUX CHEZ LES ROMAINS

DES JOURNAUX CHEZ LES ROMAINS

 

SECONDE PARTIE. — DISCUSSION SUR DE FAUX JOURNAUX ROMAINS.

 

 

LE sens de la phrase où Suétone parait dire que la publication des actes du peuple ne comme ça qu'au premier consulat de César, ne laisserait minai doute, et il serait évident qu'il ne l'a dit que des actes du sénat, s'il fallait regarder comme authentique le texte, depuis longtemps connu, des deux séries d'actes publics ou de journaux qui se rapportent à l'an 585 et à l'an 691 de Rome, et qui décideraient la question beaucoup miens que nos citations et nos conjectures, puisqu'ils seraient antérieurs, les tins de trois ans, les autres de cent neuf ans au premier consulat de César. Pourquoi donc ne les ai-je pas fait entrer jusqu'à présent dans ces recherches ? C'est qu'ils ne me semblent prouver que l'habileté d'un docte faussaire, et que, malgré la confiance qu'ils ont obtenue jadis, et même de nos jours, je crois qu'il est temps de ne plus en alléguer l'autorité. Comme il n'est point convenable de condamner d'un seul mot l'opinion contraire, qui a eu d'illustres partisans, et qui est loin d'être abandonnée, cette seconde partie a été réservée à l'histoire et à l'examen de ces prétendus actes publics.

Il circula des copies des uns et des autres longtemps avant qu'ils fussent imprimés. Juste Lipse, dès 1581, cite quelques lignes des premiers dans ses notes sur Tacite[1] ; et Marc Welser, en 1596, dans une lettre à Camerarius, où il ne lui parle aussi que des premiers, les lui communique sur la foi d'Ortelius, de Vivès, ou de tout autre plutôt que sur la sienne[2]. Il parait que l'on ne connaissait alors que les sept premiers articles, regardés encore comme extraits des livres lintéens des pontifes ; mais déjà commençait sur leur véritable origine, cette lutte qui a duré jusqu'à nous : tandis que Juste Lipse les donne sans hésiter pour un texte ancien, Welser n'est pas éloigné de les croire composés de son temps.

Enfin ces premiers articles furent imprimés ; ils le furent dans ce grand ouvrage rédigé quelquefois avec trop peu de goût et de critique, dans les Annales de Pighius, à la page 378 du tome second, publié par André Schott en 1615. De qui les tenait Pighius ? Tout en disant que c'est le fragment d'une très-ancienne table, il avoue qu'il en doit le manuscrit à Jacques Susius, et qu'on l'avait trouvé dans les papiers de Louis Vivès[3]. Ici reparaît Louis Vivès, nommé déjà par Welser. C'est donc de la foi qu'on voudra bien accorder à Vivès, de qui sont venus ces premiers fragments et ceux qui bientôt les suivirent, que dépendra la foi que l'original peut mériter.

Vivès savant hardi, quelquefois téméraire, ami d'Érasme et de Budé, mais qui n'a point con. fené un rang aussi glorieux dans l'histoire littéraire du seizième siècle, était espagnol ; et l'on sait de combien de monuments suspects l'Espagne et le Portugal inondaient alors le champ de l'érudition. Des vers latins en l'honneur de la conquête de l'Inde sont enfouie par Henri Cajad au cap Roca de Cintra, et, peu de temps après, exhumés et admirés comme un antique oracle sibyllin. De fausses chroniques sont fabriquées par de doctes religieux, Roman de Higuera, Lupian Zapata, qui veulent illustrer leur pays ou leur couvent. Les inscriptions apocryphes de Moralès, de Ponce, de Resende, d'André Schott lui-même, qui adopta l'Espagne pour patrie et qui fut l'éditeur de Pighius, se répandent eu Europe, et usurpent une place dans le Trésor de Gruter. Le prétendu marbre de Vivès ne serait qu'une fausse inscription de plus.

C'est, en effet, dans un recueil d'inscriptions, dans celui de Reinesius, en 1682, que ce texte fut ensuite reproduit, non sans quelques variantes, ni sans quelques aveux d'incertitude[4]. Grévius, plus confiant, n'hésita pas à en opposer le témoignage à Suétone dans sa seconde édition de cet historien, en 1691 ; et il se félicita d'appuyer les trois premiers fragments de l'autorité d'une copie que lui avait envoyée d'Angleterre le célèbre Locke, qui la tenait de lord Carbury, à qui Beverland, comme celui-ci le dit-à Henri Dodwell, l'avait communiquée[5].

Mais le crédit du journal vint surtout de ce même Dodwell qui, en 1692, dans l'appendice de ses Prœlectiones Camdenianœ[6], aux sept jours déjà connus ajouta trois jours de l'an de Rome 691 et un de l'an 698, d'après une copie d'Adrien Beverland, faite sur celle d'Isaac Vossius, transcrite elle-même, disait ce dernier, sur un exemplaire du conseiller Paul Petau, grand-oncle du savant jésuite. Ce vénérable conseiller, si l'on en juge par les catalogues qu'il a rédigés des médailles et des autres monuments de son cabinet, ne mettait pas beaucoup plus de critique dans ses collections.que dans ses ouvrages.

Is. Vossius, de qui l'ont efit attendu plus de défiance, ou du moins une confiance plus éclairée, ne doutait pas qu'il n'eût là quelques restes des livres lintéens des pontifes[7] ; comme si les Annales des pontifes étaient la même chose que les livres lintéens du temple de Junon Monéta, comme si les pontifes avaient jamais pu raconter dans leurs Annales les petits faits dont s'occupent si complaisamment ces journaux. Juste Lipse en avait parlé de même en 1581[8], mais sans doute sur de courts extraits. Vossius n'avait pas non plus une idée très-nette de ces fragments qu'il possédait en manuscrit[9] ; car, au même endroit où il s'imagine y reconnaître les livres historiques des pontifes, il les nomme assez bien des éphémérides, après avoir commencé par y voir un extrait des livres lintéens des magistrats romains[10].

Dodwell, qui d'abord les attribue lui-même aux pontifes[11], mais qui bientôt les désigne, comme Pighius, par un titre plus convenable, diarium, Urbis diurna[12], croyait si fermement que c'était l'antiquité qui les lui avait transmis, qu'il les honore d'un très-long commentaire, où il les assimile aux plus sûrs documents de l'histoire, et que, dans son grand traité de Veteribus cyclis[13], il persiste à les alléguer comme authentiques. Cet infatigable chronologiste, qui passa toute sa vie à combiner des chiffres et à refaire des calendriers, est peut-être excusable d'avoir saisi avidement cette lueur douteuse dans l'obscurité des annales romaines, de n'avoir point voulu qu'on lui ôtât cette faible consolation de tant de pertes, et de s'être obstiné à défendre, par amour pour une science devenue si pauvre, les précieuses lignes qui lui apprenaient ou paraissaient lui apprendre quelques dates.

Après lui, voici quelques-uns de ceux qui croient aux actes publics de Vivès et de Petau.

Le journal de Leipzig[14] fit une courte analyse de l'appendice de Dodwell, sans aucune expression de doute ni sur les anciens actes, ni sur ceux qui venaient d'être publiés, et qu'il appelle aussi fragmenta marmorea, quoique l'éditeur lui-même se garde bien de dire qu'il les eût jamais lus sur le marbre. Le Journal des savants[15] ne donna que le titre de l'ouvrage.

Thom. Hearne, dans son édition de Tite-Live[16], en 1708 transcrit simplement les mêmes actes.

Sam. Pitiscus[17], en 1713, renvoie sans observation au tome II, p. 378, des Annales de Pighius.

Fr. Oudendorp, dans sa préface de Julius Obséquens (Leyde, 1720), pour justifier les anciens historiens d'avoir raconté tant de prodiges, s'autorise de ces fragments que, d'après Grévius, il croit extraits des actes du sénat ; mais hâtons-nous d'ajouter que depuis, en 1751, devenu plus habile critique, il les déclare entièrement faux[18].

Nic. Funck, en 1730, cite deux fois sans aucun soupçon les actes anciens et nouveaux, qu'il appelle, comme Grévius, un très-beau monument de l'antiquité[19].

Drakenborch, en 1738, au début de son long travail sur Tite-Live, s'appuie de l'autorité grammaticale des premiers fragments[20], condamnés ensuite par son collaborateur Duker[21].

En 1739, Muratori, qui parait n'avoir connu que les actes joints par Grévius à son commentaire de Suétone, les insère comme vrais dans son grand recueil d'Inscriptions, sous ce titre : Fragmentum actorum antiquissimorum senatus romani ; et dans sa note, où il les rapporte faussement à l'an 580, il s'écrie avec une sorte d'enthousiasme que ce sont là de beaux vestiges de la plus ancienne érudition romaine[22] ! Mais il est étonnant qu'il ne se souvienne pas d'avoir déjà vu ces actes dans Reinesius, et qu'il ignore l'existence de ceux que Dodwell avait publiés, On doit s'étonner aussi que, maintenant encore, les derniers éditeurs du lexique de Forcellini[23] lui prêtant une faute qu'il n'avait point faite, invoquent cette douteuse autorité d'après les Inscriptions de Muratori.

Les notes de J.-A. Fabricius sur Dion[24], publiées par Reimarus en 1740, attestent que le docte auteur de la Bibliothèque latine avait conservé sur ce point la même confiance qu'il laissait déjà voir dans quelques mots de cet ouvrage corrigés depuis par Ernesti[25]. Ni Reimarus, ni le dernier éditeur de Dion, M. Sturz, n'ont fait ici sur le commentaire aucune observation.

Plusieurs jurisconsultes du dernier siècle, L.-A. Hamberger[26], Heineccius[27], God. Hoffmann[28], ne rejettent pas non plus le témoignage de ces journaux romains. Abr. Wieling[29] les croit seulement interpolés.

On a vu que Chr. Sax, en 1743, n'était pas éloigné de les admettre[30], quoiqu'il ait semblé se rétracter plus tard[31] ; hésitation dont les vicissitudes de cette question offrent plus d'un exemple.

En France, l'abbé Sanie ; dans sa controverse sur l'histoire romaine avec M. de Pouilly, en 1723, n'a pas craint de compromettre le succès de sa cause en appelant à son aide cette preuve équivoque, qu'il fallait du moins examiner[32]. Foncemagne, la même année, en parle avec la même estime[33].

Loin d'exprimer quelque doute, Jos. Bimard de Labastie, dans sa critique du Trésor de Muratori[34], lui reproche, non d'avoir donné les fragments de 1615, mais d'avoir ignoré ou négligé ceux de 1692, qu'il regarde comme tout aussi dignes que les autres d'être compris dans un recueil d'anciennes Inscriptions.

Crevier, le continuateur de l'Histoire de Rollin, arrivé au premier consulat de César, croit aussi qu'il ne fit que renouveler l'usage des actes du peuple ; mais il s'appuie, pour le croire, sur les fragments de ceux de l'an 585, quoique son prédécesseur et son maitre n'en eût rien dit[35].

Le président de Brosses qui, dans son mémorable travail sur Salluste, pour combler les nombreuses lacunes de l'histoire romaine, cherchait partout des faits comme Dodwell cherchait des dates, et s'emparait un peu trop vite de ceux qu'il croyait avoir trouvés de Brosses, qui aurait dû se contenter de citer[36] les actes de l'an 695 et de l'an 701, réellement lus par Asconius, allègue à plusieurs reprises, d'après Dodwell, ceux de l'an 691 sur quelques Discours d'Hortensius, sur des troubles excités par les restes du parti de Catilina en Étrurie, et sur l'absolution de P. Sylla[37].

Un autre membre de cette Compagnie, M. Bouchaud, dans son mémoire sur les édits des préteurs[38], défend très-vivement l'authenticité des deux séries de fragments, quoiqu'ils s'accordent mal avec l'ancienne tradition sur la date de la loi qui obligea les préteurs à juger toute l'année d'après leurs édits, appelés dès lors perpétuels. Il y avait longtemps que ces textes avaient besoin d'être défendus ; car, dès avant l'apparition de la première partie dans les Annales de Pighius, ils furent attaqués. Marc Welser écrivait à Camerarius, en 1596, qu'il n'y reconnaissait, comme lui, rien de cette antiquité vénérable qu'on osait leur attribuer[39]. Il serait trop long d'extraire les jugements portés, depuis, sur ces journaux par tous ceux qui les ont ainsi repoussés comme l'œuvre d'un faussaire : Walter Moyle[40], cité et approuvé par Gibbon[41] ; Tunstall[42] ; Mathieu Egizio, dans son explication du sénatus-consulte sur les bacchanales[43] ; Wesseling, dans un examen spécial de la question[44] ; Duker[45] ; Beaufort[46] ; Cannegieter[47] ; J.-Dan. Ritter[48] ; J.-A. Ernesti[49] ; Gaet. Marini[50], etc. Pour compléter cette liste, il faudrait y joindre ceux qui, invités par le sujet de leurs recherches à se servir de ces textes, les ont dédaigneusement passés sous silence, tels que Freinsheim dans ses suppléments de Tite-Live, Middleton, Hooke, Luzac, et la plupart des critiques modernes.

Toutefois il paraît que ces autorités si graves n'ont point suffi. De nos jours encore, plusieurs savants ont été moins indécis que celui qui, après avoir lu les excellentes observations de Wesseling, se bornait à dire que, sur toutes ces difficultés, il serait bon de recommencer l'examen[51] ; et ils ont cru sans réserve à l'antiquité de ces nouvelles. Le troisième et le quatrième article du diarium de Pighius ont été transcrits deux-fois, traduits et longuement commentés avec une admiration confiante, sans un seul mot sur leur origine, dans une dissertation de l'abbé de Périer, chanoine d'Aix, communiquée par Fauris de Saint-Vincent aux Annales encyclopédiques de Millin[52]. Le second article est au nombre des preuves accumulées par M. Fr.-Guill. Schubert dans ses recherches un peu diffuses sur les édiles[53]. Quelques phrases de ces textes viennent de fournir des exemples de locutions latines, soit à M. l'abbé Furlanetto dans sou édition du lexique de Forcellini, soit aux éditeurs allemands de ce lexique. Et même, dans les derniers volumes de nos Mémoires, les actes de Pighius passent encore pour de vrais journaux romains.

Une nouvelle discussion sur ce point, plus complète, plus rigoureuse, n'était donc pas tout à fait inutile ; elle aurait même peut-être quelque intérêt, si elle faisait voir ce que les anciens critiques n'ont pas assez expliqué, comment un érudit du seizième siècle a pu, dès ce temps-là, ressusciter un genre d'écrit alors presque oublié en Europe et devenu depuis si vulgaire, des journaux ; si elle parvenait à prouver que cette docte fiction qui a séduit tant d'hommes habiles, et en a fait hésiter quelques autres, était tout simplement un assemblage de réminiscences, un pastiche d'après l'antique comme le faux traité de la Consolation, comme ces fausses inscriptions, ces fausses médailles dont le prestige n'est pas entièrement détruit, et que le compilateur, quel qu'il soit, prenant le fond des choses dans les historiens, n'a fait que suivre pas à pas, pour la forme de son journal, la trace profonde qu'il trouvait de cet usage dans la correspondance libre et familière de Cœlius sur les nouvelles de Rome, clans Cicéron, dans Tacite, dans Suétone, dans les deux Pline, et surtout dans les scholies anecdotiques d'Asconius Pédianus, qui avait beaucoup consulté les vrais journaux.

Ou en jugera d'après le texte de Pighius et de Dodwell, suivi de quelques remarques. Je que au bas de ce texte que les différences les plus notables entre la copie de Vivès, dont Pighius s'est servi, et celle de Vossius, que Dodwell a eue sous les yeux. Les articles des quatre derniers jours, publiés jusqu'ici par Dodwell seul, et assez peu connus aujourd'hui, n'ont point de variantes : il paraît aussi qu'on ne leur avait point donné, comme à ceux des sept premiers, la forme du marbre, selon l'expression de Bouchaud qui les croit copiés sur le marbre[54] ; c'est-à-dire l'apparence d'une inscription. La traduction que je place en regard est presque littérale. Heureux de laisser au génie calculateur de Dodwell les épines de ses combinaisons chronologiques, j'adopterai en note par anticipation, pour ces onze jours, la concordance du calendrier de César, en continuant de suivre, pour les années, les fastes capitolins.

 

1° Le 5 des calendes d'avril[55]. Les faisceaux à Émilius.

De grand matin il a sacrifié au temple d'Apollon ; couronné de laurier, il a immolé une brebis.

A la huitième heure[56], le sénat a été réuni dans la curie Hostilia : sénatus-consulte, qui ordonne aux préteurs de rendre la justice d'après leurs édits perpétuels.

Q. Minucius Scapula, accusé de violence par P. Lentulus devant Cn. Bébius, préteur de la ville, et défendu par C. Sulpicius, a été condamné par quinze voix, renvoyé à un plus ample informé par trente-trois.

2° Le 4 des calendes d'avril[57]. Les faisceaux à Licinius.

Il a éclairé, il a tonné, et un chêne a été frappé au haut de Vélia, un peu après midi.

Rixe clans une taverne au bas de la rue de Janus ; le cabaretier de l'Ours casqué a été grièvement blessé.

C. Titinius, édile plébéien, a mis à l'amende des bouchers pour avoir vendu au peuple de la viande non inspectée. Avec l'argent de l'amende, un sanctuaire a été construit à Laverne près du temple de Tellus.

3° Le 3 des calendes d'avril[58]. Les faisceaux à Émilius.

Pluie de pierres dans le territoire de Véies[59].

Postumius, tribun du peuple, a envoyé un messager public au consul, parce que celui-ci n'avait point voulu, pendant cette journée, assembler le sénat. L'intercession du tribut' du peuple P. Décimius a levé la difficulté.

Q. Aufidius, banquier au Bouclier timbre, a disparu du forum avec beaucoup d'argent appartenant à autrui. Arrêté en route, et accusé devant le préteur P. Fontéius Balbus, comme on a eu la preuve que toutes les sommes avaient été retrouvées intactes, il en a été quitte pour les rendre, sans retenue, aux différents propriétaires.

4° La veille des calendes d'avril[60]. Les faisceaux à Licinius.

Célébration des féries latines ; sacrifice sur le mont Albain ; distribution de la chair des victimes.

Incendie au Céliolus, qui a détruit de fond en comble deux îlots de maisons et cinq temples ; quatre ont été endommagés par les flammes.

Le chef de pirates Démiphon, pris par Cn. Licinius Nerva, lieutenant du peuple romain, a été mis en croix.

Le drapeau rouge a été placé sur la citadelle, et les consuls ont fait prêter un nouveau serment à l'armée dans le champ de Mars.

5° Calendes d'avril[61]. Consuls, L. Émilius Paullus pour la seconde fuis, et C. Licinius Crassus.

Le consul Paullus et le préteur Cn. Octavius, partis en habit de guerre pour la province de Macédoine, ont été, à leur sortie de Rome, environnés et suivis d'une multitude extraordinaire de peuple.

. . . . . . . dans toute la voie Sacrée, depuis les temples . . . . . .  jusqu'aux Carènes et à la chapelle de Strénia, au grand effroi de tout le voisinage.

Funérailles de Marcia, fille de Sextius, autour de laquelle on a porté plus d'images qu'il n'y avait de gens à son convoi.

Le pontife Sempronius a annoncé les fêtes de la Grande déesse.

6° Le 4 des nones d'avril[62].

Printemps sacré, voué par le préteur Bébius, de l'avis des pontifes.

On a donné aux députés étoliens une indemnité de vingt mille anciens sesterces par tête[63], et la moitié à leur suite.

M. Ébutius est parti pour sa province de Sicile.

Le festin funèbre a été donné au peuple, en l'honneur de Marcia, par ses fils Q. et L. Metellus, et des jeux scéniques ont été célébrés.

La flotte carthaginoise est entrée à Ostie avec le tribut.

7° Le 3 des nones d'avril[64].

C. Popillius Lénas, C. Décimius, C. Hostilius, lieutenants, sont envoyés vers les rois de Syrie et d'Égypte, pour faire cesser la guerre entre eux.

Les lieutenants, de grand matin, avec la foule de leurs clients et de leurs proches, ont sacrifié devant le temple de Castor aux dieux pénates du peuple romain ; ils ont immolé un taureau, et obtenu d'heureux présages.

Le grand pontife . . . . . . . . . . dans le temple de Vesta . . . . . l. l. v. v.

8° D. Junius Silanus, L. Murena, consuls. Le 3 des ides de sextilis[65]. Les faisceaux à Murena.

De grand matin, au temple de Castor, il a offert un sacrifice aux dieux pénates publics, et il a réuni ensuite le sénat dans la curie de Pompée.

Silanus, avec ses appariteurs, a plaidé devant Q. Cornificius pour Sext. Ruscius, de la ville municipale de Larinum, accusé de violence privée. L'accusateur était L. Torquatus le fils ; l'accusé a été absous par quarante voix, condamné par vingt.

Tumulte dans la voie Sacrée entre les mercenaires de Clodius Pulcher et les esclaves de T. Annius.

Rixe entre des habitués de taverne et Q.

Sénatus-consulte pour que l'amende des ærarii ne passe pas à leurs héritiers.

Tonnerre et éclairs, vers midi : un chêne a été frappé au haut du quartier d'Argilète.

9° Le 5 des calendes de septembre[66].

M. Tullius a parlé pour Corn. Sylla devant les juges au sujet de la conjuration. L'accusateur était Torquatus le fils. L'accusé l'a emporté de cinq suffrages ; les tribuns du trésor ont condamné.

Les faisceaux à Silanus.

Les tribuns du peuple se sont opposés au sénatus-consulte qui obligeait Laodicée à donner des garanties pour le tribut.

Comme le préteur de la ville mariait aujourd'hui sa fille, il a prévenu par un édit qu'il ne rendrait pas la justice, et a remis toutes les assignations au cinquième jour.

Le testament de Mélion, apporté de Mycènes, a été cassé par le préteur des étrangers, attendu qu'il avait été arraché par la torture.

C. César, à l'issue de sa préture, part pour l'Espagne ultérieure, après avoir été longtemps retardé par ses créanciers.

Q. Tertinius, préteur, rendait la justice, lorsqu'on -est venu lui dire que son fils était mort, fausse nouvelle imaginée par les amis de Coponius accusé d'empoisonnement, pour que le préteur remit l'audience. Il se retirait tout troublé ; mais, détrompé bientôt, il continua de présider.

C. Attius a accusé Coponius d'empoisonnement, accusation qui lui a été disputée par Cépasius le jeune ; mais Attius l'a emporté, parce que la femme de Cépasius était la sœur de la bru de Coponius.

Rixe près de l'arc de Fabius, et meurtre de deux gladiateurs de la troupe de Curion.

10° Le 4 des calendes de septembre[67].

Funérailles de Métella Pia, vierge vestale, portée au tombeau de ses ancêtres sur la voie Aurélia.

Les censeurs ont mis en entreprise la réparation du toit d'Aïus Loquens pour 25.000 sesterces[68].

Q. Hortensius, vers le soir, a parlé au peuple de la censure, et de la guerre des Allobroges.

Les restes des complices de Catilina s'agitent en Étrurie.

Un cabaretier des Trois-Tavernes est tué par des gladiateurs ivres sur la voie publique.

11° Pompée et Crassus, consuls pour la seconde fois. Calendes de mai[69].

Les consuls vont joindre dans la Gaule C. César.

 

A cette lecture, il se présente d'abord une observation générale sur les sept articles de journaux qu'on veut regarder comme transmis jusqu'à nous depuis l'an de Rome 585. C'est que la forme du langage, malgré quelques rares archaïsmes, n'y a aucune vraisemblance : on voit du premier coup d'œil que ce ne sont pas là des actes conservés sur le bronze, comme les tables d'Héraclée, comme le Discours de Claude, ou sur le marbre, comme les actes, aujourd'hui encore si nombreux, de la confrérie des Arvales. Si le bronze ou le marbre avaient été, en effet, chargés de faire vivre dans l'avenir ces pages d'un journal romain de l'an 585, elles auraient un peu plus de rapport, pour la diction et pour l'orthographe, avec les monuments incontestés qui nous restent du même siècle, avec le sénatus-consulte contre les bacchanales rédigé dix-huit ans seulement auparavant, avec celles des épitaphes des Scipions qui sont presque du même temps ; et l'on s'apercevrait un peu plus qu'on lit des nouvelles écrites dans la langue du peuple de Rome un an après la mort d'Ennius, vingt ans avant celle de Caton. Mais comme il serait possible que le texte eût été rajeuni par une longue suite de copistes, ainsi que tant d'autres textes anciens n'insistons pas sur l'ensemble du style, et passons aux détails des faits.

1° C'est la comparaison des circonstances exprimées dans ces premières lignes et dans quelques-unes des n° 4 et 5, sur le départ des généraux pour la seconde guerre de Macédoine, avec le récit de Tite-Live[70], qui éveilla des soupçons dans l'esprit d'Ernesti sur l'authenticité de ces fragments. Il avoue qu'il songeait d'abord à les faire servir de pièce justificative au texte de l'historien[71] comme autrefois Pighius[72] et Christophe Sax[73] ; mais il reconnut bientôt qu'ils avaient été composés sur ce texte même, et que l'autorité qu'on leur accordait, loin d'être un appui pour Tite-Live, ne pouvait se maintenir à côté de lui. En effet, le plagiat est frappant ; car plusieurs des expressions qui se ressemblent, quelque soin que l'imitateur ait pris de les déguiser, sont du siècle de Tite-Live, et non de celui de Caton l'ancien. Ernesti pouvait ajouter que Tite-Live est imité encore ailleurs : l'accusé Q. Minucius est, non pas absous, mais renvoyé à un autre jugement, ampliatus ; ce mot ne se trouve que dans Tite-Live[74], et dans des auteurs qui le copient souvent, Valère-Maxime[75], Aurélius Victor[76]. Le nom du préteur Cn. Bébius est aussi fourni par Tite-Live[77].

Des savants n'auraient pas dû se laisser prendre, à une telle illusion ; car ce n'est pas en ce seul genre qu'on s'est exercé à refaire quelque chose d'ancien avec des textes historiques. Les numismates savent bien que les légendes de plusieurs médailles fausses ne sont que la copie de paroles célèbres, et que les mots de César, Veni, vidi, vici, empruntés de Suétone par le Padouan, ont servi à tromper des amateurs crédules[78]. C'est encore avec l'histoire qu'ont été fabriquées plusieurs inscriptions, comme celles que l'on a consacrées à Decius, d'après Aurélius Victor[79] ; à L. Siccius Dentatus, d'après Pline et Aulu-Gelle[80] ; L. Cécilius Metellus, d'après le même Pline[81] ; à Néron persécuteur des chrétiens, d'après Tacite, et Suétone[82], etc. J'ai lu, entre Savignano et Césène, au bas du pont du Pisatello, qui n'est peut-être pas le Rubicon, l'inscription que Biondo avait vue, mais que ne retrouva point Léandre Alberti, où l'on fait déclarer ennemi public par le sénat et le peuple tout homme de guerre qui, les armes à la main, passerait cette limite de l'ancienne Italie : ce n'est aussi qu'une réminiscence assez confuse et assez incorrecte des récits de l'histoire[83]. Deux ou trois exemples d'un tel plagiat ne suffisaient-ils pas pour avertir ceux qui défendaient les actes par leur ressemblance avec Tite-Live, qu'ils s'exposaient ainsi à trahir leur cause ?

Les remarques de détail sur ce premier article, où l'auteur s'essaie à contrefaire l'antiquité, pourraient être infinies. Bene mane est de Cicéron[84] ; mais coactus in Hostilia n'est peut-être pas fort correct. Ove vient-il d'ovis, ou est-ce l'affectation d'une ancienne forme de langage pour ubi ? Faut-il lire ensuite laureatus, comme dans l'exemplaire de Vivès, ou Laurentiœ, pour Larentiœ, comme dans celui de Paul Petau et de Vossius ? Ce surnom de Scapula, déjà connu par de nombreux exemples[85], et qui, dans Tite-Live[86], est le surnom d'un Cornélius, convient-il également à un Minucius ? Pourquoi cette cause où parla contre lui P. Lentulus n'est-elle indiquée par aucun des commentateurs du Brutus[87], ni par aucun de ceux qui ont recueilli les fragments des orateurs romains[88] ? Ces incertitudes et ces variantes sont de peu d'intérêt dans la question.

Laissons même de côté les discussions historiques, épuisées surtout par Wesseling[89] ; le doute exprimé déjà par Reinesius[90] sur ces faisceaux consulaires qui, chaque jour, dans Rome, passent alternativement d'un consul à l'autre ; l'examen de cette convocation du sénat à deux heures après-midi, heure peu conforme aux habitudes romaines, et du sénatus-consulte qui astreint les préteurs, dès l'an 585, à juger d'après leurs édits perpétuels, ut prœtores ex suis papetuis edictis jus dicerent, mots empruntés d'Asconius[91], tandis qu'il ne fait commencer la chose qu'à la loi Cornelia, un siècle plus tard, comme Dion Cassius[92]. Le principal but de cette critique nouvelle est de rechercher quels éléments divers ont été réunis et combinés par l'habile faussaire, et de prouver que si le centon est en général assez adroitement fait, il est cependant possible de retrouver l'origine des lambeaux qui ont dû servir à le fabriquer.

2° Ce premier fait du second fragment, Quercus tacta in summa Velia, est transcrit de Tite-Live[93]. Ailleurs, le même historien exprime aussi par les mots, in summa Velia[94], cette hauteur du mont Palatin.

Vient ensuite la partie basse de la rue de Janus, divisée en trois sections, Janus summus, medius, imus. Cela est pris d'Horace et de ses scholiastes[95]. Martin Lipenius n'hésite pas à citer les sept premières lignes de cet article, au sujet de Janus, dans l'histoire des Étrennes[96].

Ad Ursum galeatum. Ici, comme dans plusieurs autres emprunts, on a voulu dérouter les lecteurs soupçonneux. On a fait un Ours casqué de l'Ours coiffé que Sextus Rufus place dans le quartier des Esquilies, vicus Ursi pileati[97]. Cette enseigne ne devait pas être rare, et il ne serait peut-être pas difficile de trouver encore dans le même, quartier de Rome l'osteria dell' Orso : il y a une auberge ainsi nommée non loin du Vatican. Les actes de sainte Bibiane, et deux inscriptions trouvées près de l'église qui porte aujourd'hui son nom située en effet dans la cinquième région ou région Esquiline, attestent qu'il y avait dans les envirôns un lieu que l'on désignait ainsi, ad Ursum pileatum ; et un autre lieu du même nom est indiqué de l'autre côté du Tibre, en dehors de la porte Portuensis, dans plusieurs actes de martyrs[98]. Wesseling, qui n'a point négligé ces rapprochements, aurait dû avouer qu'il les tenait, comme je les tiens presque tous, d'une savante note de Torrigio sur l'inscription en l'honneur d'Ursus Togatus[99]. C'est donc à cette dénomination fort célèbre, qui rappelle aussi l'enseigne du Coq dans une inscription de Narbonne[100], que le faussaire a dû l'idée de son Ours casqué. Celle de la rixe où le cabaretier fut blessé vient sans doute des scholies d'Asconius, fort riches en querelles de ce genre, quelquefois sanglantes[101] : nous savons par lui[102] qu'un cabaretier de Bovilles fut tué le jour du meurtre de Clodius.

On a ensuite légèrement altéré, peut-être à dessein, la phrase uniforme de Tite-Live sur l'emploi que font des amendes les édiles plébéiens, ex multaticio pecunia[103], ex multaticio argento[104]. Vous lirez aussi dans une inscription de Firmum, ære moltaticod[105].

L'amende est employée à un usage religieux : cella exstructa ad Telluris Lavernœ. Bouchaud, dans son cinquième mémoire sur les édits des magistrats romains[106], où il ne renonce pas à invoquer la faible autorité de ce journal, fait de cella un cellier où les prêtres enfermaient les offrandes et les dîmes, étrange explication qu'il n'avait certainement pas trouvée dans Vitruve[107], et qu'il est fort inutile de combattre aujourd'hui. Il ne s'agit pas non plus ici d'une divinité inconnue, Tellus Laverna, comme il le croyait d'après Dodwell, et comme Wesseling lui-même affectait de l'avoir cru, mais d'une cella consacrée, près du temple de la Terre, à la déesse des voleurs. Si la phrase est mauvaise, l'épigramme est assez bonne, car les bouchers qui trompaient sur la viande méritaient bien de partager avec leur déesse ; mais cette plaisanterie convient peu à un édile romain, et il est difficile de croire que chez un tel peuple, au siècle de Paul-Émile, on gravât des plaisanteries sur le marbre. Dans Tite-Live, les amendes levées par les édiles sur les fermiers des pâturages publics[108] sont employées simplement au culte de Jupiter, Romulus et Remus, Faune, Cérès : il ne nomme pas une seule fois Laverne, quoiqu'il raconte bien des vols.

Cette Laverne était honorée dans un lieu digne d'elle, dans un bois, près de la voie Salaria, hors de la porte Colline[109] ; et elle avait un autel à une autre porte de Rome, porta Lavernalis[110], située un peu avant la porte plus moderne d'Ostie ou de Saint-Paul, et près de laquelle les voleurs trouvaient probablement déjà pour se cacher, comme à la porte Esquiline, de ces carrières de sable[111] dont quelques-unes sont devenues des catacombes chrétiennes.

L'édile Titinius et son décret en faveur de la déesse Laverne, admis déjà comme vrais dans le mémoire de Foncemagne sur cette déesse en 1723[112], ont, tout récemment encore, paru dignes de foi à M. Schubert, l'historien des édiles[113] : je M'étonne que le docte Allemand n'ait point songé que, sur de tels témoignages, avant de croire, il convient de discuter.

3° Le troisième fragment commence encore par ce qu'on appelait un prodige, Lapidibus pluit in Veienti. Les actes cités par Pline[114] ont fait voir que ce genre de publication, comme autrefois les Annales pontificales, tenaient un compte exact des prodiges. C'est ce qu'il était facile d'imiter. On continue de le faire d'après Tite-Live, qui rapporte celui-ci aux derniers jours de l'année précédente[115]. La forme de l'expression est même plus ancienne dans l'historien, bis lapidatum, que dans le prétendu journal. Mais la différence de date a surtout embarrassé Dodwell ; et c'est à l'occasion de ses subtiles hypothèses pour accorder les deux textes, que Duker, dans ses notes sur celui de Tite-Live[116] se déclare ouvertement pour l'opinion de Wesseling contre l'authenticité de ces actes, imaginés, dit-il, et donnés comme vrais par quelqu'un qui n'ignorait pas entièrement l'histoire de Rome ancienne, mais qui cependant ne la connaissait Pas encore assez. Cette phrase du journal quel qu'il soit, avait été l'objet d'une autre conjecture. Comme on veut qu'il ne publie que des nouvelles de Rome même, Reinesius voyait ici un vicus Veiens, placé, disait-il, par André Fulvio dans la huitième région mais qui n'est indiqué en effet ni par Sext. Rufus, ni par P. Victor, ni par la Description de Rome en tête de la Notice de l'Empire d'Occident[117].

Le tribun du peuple envoyant le messager public (viator) sommer le consul, est un emprunt fait à Tite-Live[118] et à Cicéron[119].

Res est sublata. Res est discussa, dit Tite-Live, au sujet d'un pareil conflit entre deux censeurs[120].

On a remarqué depuis longtemps[121] que l'enseigne de ce banquier, ad scutum Cimbricum, aurait précédé de cinquante ans, par une incroyable prévision, l'époque où le nom des Cimbres fut prononcé par les Romains. Toutefois cette objection, qui ne serait pas sans réplique, pourrait encore laisser quelque cloute, si l'on ne reconnaissait ici le souvenir d'une vieille anecdote du forum : Je vais vous montrer qui vous êtes, disait l'orateur Jules César à Helvius Mancia. Montrez, je vous prie. — Alors, dit César lui-même, j'indiquai du doigt, dans le bouclier timbre de Marius, aux boutiques neuves, la peinture d'un Gaulois difforme, tirant la langue, les joues pendantes. On éclata de rire. Jamais portrait ne fut trouvé plus ressemblant[122]. Pline change quelque chose à ces détails[123], conservés plus fidèlement par Quintilien[124] ; mais ces diverses répétitions du même récit prouvent combien le bouclier timbre était populaire, et combien la multitude aimait à voir ce Gaulois tirant la langue, comme celui que Cl. Quadrigarius[125] et Tite-Live[126] représentent défiant les Romains et vaincu par Manlius. Pighius même[127] propose de lire dans Cicéron, in Manliano scuto Cimbrico. Ce bouclier se trouvait dans un lieu très-fréquenté du forum, aux boutiques neuves, qui étaient en effet, comme au temps de Plaute les boutiques vieilles[128], occupées par des banquiers ou changeurs[129], quoiqu'il ne soit pas nécessaire de croire, après l'abbé de Périer[130], que si l'écu cimbrique, petit et rond, leur servait d'enseigne, c'est qu'il avait assez de ressemblance avec une pièce de monnaie : le bouclier timbre, comme jadis le bouclier samnite, que Tite-Live[131] nous montre employé au même usage dès l'an 444, pouvait être une enseigne, sans être un symbole.

L'accusé comparait devant le préteur Fonteius ; mais Wesseling prouve par Tite-Live[132] que ce Fonteius n'était pas à Rome. Le préteur ordonne au banquier de payer tout ce qu'il doit, in solidam æs totum dissolvere : pléonasme que n'autorisent pas les locutions qui ont servi de modèles à celle-ci dans Cicéron[133], dans Horace[134], dans Tacite[135]. Quant à l'expression cessit foro, elle est exacte eu parlant d'un banqueroutier[136]. On dit aussi foris esse de celui qui a cessé ses payements[137] ; domi esse, de celui qui paye[138].

4° Cette célébration des féries latines est prise de Tite-Live[139] ; seulement, comme il indique un jour différent, Pighius et Dodwell proposent de changer dans Kin texte pr. id. en prid. kal. Et il est possible que l'auteur de ces actes ait lu ainsi dans son manuscrit de Tite-Live. Il ajoute ensuite, et data visceratio, d'après le même historien[140] et d'après Servius[141].

Quoique ce soit l'article suivant que Juste Lipse a cité, dès 1581, comme une autorité certaine, certus sum, dans ses notes sur Tacite[142], il me semble néanmoins que cet incendie qui anéantit deux îlots de maisons, cinq temples, et menace d'en détruire quatre autres, n'est qu'une copie d'un assez grand nombre d'incendies dans Tite-Live[143]. Il y en a un où il périt trois temples[144] : le copiste eu brûle cinq, pour ne point paraître copiste.

Le mot insula, que, je traduis par îlot, comme Ma10is[145], paraît avoir changé de sens avec le temps. De là l'incertitude des interprètes. Vers les années même où ces faux actes commencèrent à circuler, en 1583, parmi les Lettres de François Hotman le jurisconsulte[146] j'en vois une où son fils Jean est consulté sur cette question par Alberic Gentilis : je ne trouve point la réponse. Celles qu'on faisait alors, celles qu'on a faites depuis, sont fort diverses. Cujas[147], Minutoli[148], Grévius[149], Nardini[150], n'ont point résolu entièrement la difficulté. S'il était permis d'ajouter une conjecture à tant d'autres, je croirais que cette expression vague a signifié, dans son sens primitif, toute espèce de demeure, de chez soi ; car exsul a été dit sans doute par opposition à insul, dont il ne reste point d'exemple. Mais si nous 'nous en tenons aux acceptions fondées sur les textes, insula parait avoir successivement exprimé, d'abord une maison isolée, conformément à la loi des Douze Tables[151] ; ensuite un Hot ou pâté de maisons, surtout de maisons à loyer[152] ; puis, au temps des Régionnaires, par un retour au sens que je crois le plus ancien, une habitation en général, isolée ou non ; car P. Victor en compte dans Rome 46.602, sur 1.780 palais ou domus[153], distinction observée par Tacite[154] et par Suétone[155]. On sait que dans le tome douzième de la nouvelle série de nos Mémoires[156], ce mot a été regardé comme ayant désigné les boutiques, tabernæ, jointes d'ordinaire aux grandes maisons, autre conjecture un peu trop exclusive peut-être, puisque les tabernæ faisaient souvent partie de l'insula, comme l'atteste, entre autres monuments du même genre, l'inscription peinte en lettres rouges, trouvée à Rome, en 1819, dans le quartier de l'ancien Vélabre, où l'on voit que l'insula Sertoriana comprenait six cœnacula et onze tabernæ[157] ; mais cette idée est fort préférable du moins à celle de M. Niebuhr, qui entend par insola, d'après les usages de Rome moderne, une maison dont chaque étage appartient à un propriétaire différent[158], sens dont le texte qu'il cite[159] est loin de donner la preuve.

Le chef de pirates, mis en croix, rappelle plusieurs épisodes des Discours contre Verrès[160], et le chef de pirates Nicandre dans Tite-Live[161], Tite-Live encore[162] parle d'un C. Licinius Nerva, lieutenant d'Illyrie, qu'on pouvait aisément sup, poser vainqueur des pirates qui infestaient sou, vent ce rivage,

Quel est ce drapeau rouge placé surfa citadelle ? Est-ce l'un de ces deux drapeaux que le général qui partait pour une expédition allait prendre au Capitole, selon Servius[163] ? N'est-ce pas plutôt le drapeau que, pendant les comices par centuries, on arborait sur la citadelle du Janicule pour avertir le peuple en cas d'attaque soudaine de la part de l'ennemi[164] ? Voilà ce que se sont demandé les critiques. Il est plus simple de dire que le rédacteur du faux journal, ayant lu dans Tite-Live, vexillo in arce posito[165], et sachant par Macrobe quelle était la couleur du drapeau du Janicule[166], a écrit : Vexillum rubeum in arce positum.

Dodwell ne fait point de note sur ces trois dernières lignes. Wesseling remarque avec raison que s'il n'est point probable que l'on eût mis en croix un chef de pirates le premier jour des féries latines, il ne l'est pas non plus que les consuls, occupés alors sur le mont Albain, eussent ce jour là fait prêter serment à l'armée dans le Champ de Mars. L'auteur du journal avait vu dans Tite-Live[167] que les deux consuls avaient pris une part égale aux préparatifs pour la guerre de Macédoine : il a voulu mettre ces préparatifs en action.

5° Il est déjà constant que tout ce récit du départ de Paul-Émile appartient à Tite-Live, dont les expressions même sont conservées : majore quam solita frequentia prosequentium[168]. Mais le copiste en fixe la date au moins trois jours trop tôt, le second jour des féries latines, qui depuis longtemps en avaient quatre. Si la phrase de l'historien peut sembler douteuse, d'autres témoignages nous disent qu'on augurait mal d'une armée qui partait avant la célébration de ces fêtes[169] ; et Paul-Émile, trop religieux ou trop habile pour se mettre au-dessus d'une telle opinion, attendit sans doute la fin des solennités.

Dans la lacune suivante, imaginée assez à propos pour donner un air de vétusté à ces fragments, on a voulu peut-être faire supposer, et Pighius croit qu'il s'agissait encore d'un incendie : celui-ci aurait porté l'effroi depuis la voie Sacrée jusqu'au riche quartier des Carènes, qui, n'en était pas effectivement très-éloigné. On fait ici dépendre de ce quartier le sacellum de Strénia, indiqué dans les mémés termes par Varron et par Festus[170]. Cette mention de Strénia et de sa chapelle a porté, en 1670, l'auteur de l'histoire latine des Étrennes, Martin Lipenius, a transcrire tout cet article du 1er avril, qu'il appelle un noble fragment des journaux romains[171] : Spon, critique plus prudent, n'en a rien dit, en 1683, dans ses recherches françaises sur les Étrennes[172].

Le conseil que donne Cœlius lui-même à son ami sur les nouvelles qu'il lui envoie, de passer les acteurs sifflés, les funérailles[173] ; peut-être aussi l'autorité de Tacite, qui avait consulté les actes pour le récit des honneurs rendus aux cendres de Germanicus[174], nous ont valu, dans ce numéro et le suivant, quelques anecdotes de pompes funèbres. L'épigramme sur le convoi de Marcia, fille de Sextius ou Sextilius, où l'on vit plus d'images que de gens en deuil, rappelle cette autre plaisanterie sur la cella que les bouchers consacrent malgré eux à la déesse des voleurs. C'est assez le ton des journaux modernes ; mais je persiste à croire que chez les Romains, au siècle de Caton, ces épigrammes-là ne se gravaient pas sur le marbre.

Le pontife Sempronius était déjà connu ; car on voit son élection dans Tite-Live[175]. Tite-Live parle souvent aussi des fêtes de Cybèle, Megalesia[176], et elles se célébraient en effet au mois d'avril[177]. Cette dernière ligne sur le pontife et les fêtes ne se trouvait pas dans le manuscrit de Vossius. Pighius l'avait donnée d'après celui de Vivès, où sans doute quelque savant Pavait ajoutée. On pourrait, avec la même liberté, en changeant un peu la forme des anciens textes historiques, fabriquer des volumes entiers de journaux de Rome qui ne nous apprendraient rien.

6° L'usage du printemps sacré, ver sacrum, sur lequel on peut consulter le recueil de l'académie des Inscriptions[178], la traduction française de Strabon[179], les Opuscules de Birger Thorlacius[180], est indiqué dans Tite-Live, et l'on n'a fait ici que transcrire encore ses propres expressions[181]. L'historien, tel que nous l'avons, ne constate que deux exemples de ce vœu : ils se rapportent à l'an 536 et à l'an 553 de Rome. Aucun de ceux qui ont parlé de cette institution n'a songé à supposer, pour l'an 585, ce troisième vœu d'un printemps sacré.

La mention d'une indemnité pour les députés des nations étrangères, lautia, mention assez fréquente dans Tite-Live, y est exprimée de même[182]. Mais ne semble-t-il pas que cette incorrection, ou involontaire ou affectée, dimiaium ejus comitibus, ne puisse être que d'un moderne ? C'est aussi un moderne qui donne aux, députés étoliens, si l'on ne s'est pas trompé de sigle, bis dena millia : l'historien ne donne presque partout que bina ou quina millia. Il est vrai que les diverses abréviations des éditeurs laissent assez de latitude à l'interprète. Cette locution, æris gravis, pour désigner les pièces de l'ancien poids[183], revient sans cesse dans Tite-Live[184].

Dans Tite-Live aussi[185], le préteur M. Ebutius Elva, de cette famille Ebutia nommée quelquefois dans les inscriptions siciliennes[186], obtient la province de Sicile à la fin de l'année précédente : il n'était pas très-difficile de le faire partir trois mois après.

Si l'on admet que cette Marcia, dont nous venons de voir le convoi solitaire, fût entrée par mariage dans la famille Cécilia ; qu'elle ait eu deux fils, Q. et L. Metellus, dont l'un, Quintus, fut depuis le Macédonique, et l'autre, Lucius, devint consul ; que ces deux Metellus aient donné au peuple un festin et des jeux en l'honneur de leur mère, est-il probable qu'il y ait eu si peu de monde à ses funérailles ?

Le tribut de Carthage arrive à Ostie : ce tribut annuel arrivait depuis 554. C'est toujours Tite-Live[187].

7° Dans le fragment qui termine les plus anciens de ces actes, fragment que Dodwell ne fait suivre d'aucune observation, et qui a donné à l'abbé Marini l'occasion de se prononcer contre ces actes supposés, supposti atti diurni di Roma[188], les détails sur l'envoi des députés à Ptolémée et à Antiochus sont encore pris littéralement de Tite-Live[189] : le copiste n'a changé qu'un mot, funiendum en componendum. S'il paraît différer un- peu sur la date, sur le sacrifice pour le départ, il faut avouer qu'il aurait montré quelque maladresse à suivre toujours pas à pas son guide : il devait s'en écarter un peu ; c'est un des secrets de l'art. Encore l'autel des dieux pénates du peuple romain, non pas à un des temples de Castor, mais au haut de Vélia, lui est-il suggéré par Tite-Live, d'accord avec Varron[190] ; et la formule, perlitarunt, toujours par Tite-Live, qui l'emploie souvent[191], et qui nous montre les consuls immolant aussi la grande victime, le taureau[192]. Cet art du savant imitateur lui fait supposer, en finissant, de nouvelles lacunes dans le manuscrit, de nouvelles cassures dans la pierre. C'est là ce qui nous prive, parce qu'il l'a voulu, des autres jours du mois d'avril.

Voilà les sept premiers fragments, ou les sept jours de l'année 585 de Rome. Tite-Live a presque tout fourni au journaliste ; et l'on aurait pu, dans tin temps où se toléraient encore ces doctes mensonges, en reproduisant ainsi sous la forme d'un journal les autres récits de l'historien, satisfaire en partie au vœu de Dodwell qui, s'imaginant que ces mémoires quotidiens avaient daté peut-être des premières années de Rome[193], redemandait à toutes les bibliothèques, à tous les musées de l'Europe, le commencement et la fin de ce trésor chronologique. L'auteur, quel qu'il puisse être, de ce que nous en avons, s'est bien gardé d'entreprendre la collection complète ; il savait que pour de tels jeux d'esprit il n'y a point de succès possible au delà de quelques pages.

N'accusons point Pighius de cette fabrication, qui est certainement un peu plus ancienne que lui. Comme je ne voudrais pas même l'attribuer à Vivès, que ses études ordinaires, quoiqu'il eût songé à recueillir les fragments d'Ennius[194], ne semblent pas avoir suffisamment préparé à une œuvre si délicate, et comme elle a été propagée surtout par des Allemands et des Belges qui avaient longtemps habité l'Italie, je ne répugnerais pas à croire que ce jeu d'une érudition légère et moqueuse est de quelque docte Italien du seizième siècle ; et, pour prononcer un nom que l'histoire littéraire permet d'accuser, de Sigonius peut-être, un des premiers et des meilleurs interprètes de Tite-Live, et le véritable auteur, on le sait aujourd'hui, du traité pseudonyme de la Consolation, publié en 1583, vers le temps où les sept journaux du consulat de Paul-Émile commencent à être cités. Les travaux hardis du savant de Modène sur les antiquités de Rome, sur Tite-Live et sur les fastes ; son penchant à imiter et à calquer les anciens ; son habitude non moins reconnue de prendre de faux noms, justifieraient un soupçon qu'il aurait repoussé, sans doute, mais que son amour-propre aurait pu accepter en secret.

Sans insister sur cette conjecture fort incertaine, je crois du moins avoir prouvé ; par le rapprochement des textes, qu'il n'est presque pas une seule ligne de ces prétendus, actes de l'an 585 qui ne soit dans Tite-Live. Il ne faut même pas le feuilleter d'un bout à l'autre ; car la plupart des phrases transcrites viennent des livres XLIV et XLV. L'auteur, si on le place dans les trente premières années du seizième siècle, non plus alors Sigonius, mais quelque autre plus ancien, aura pu connaître en manuscrit ces cinq derniers livres, imprimés seulement en 1531 ; et il aura recomposé le journal avec des lambeaux de l'histoire.

Les actes plus récemment publiés, et beaucoup moins connus, qui se rapportent aux années 691 et 698 de Rome, semblent avoir été conçus d'après d'autres modèles : on les a refaits avec Cicéron et les scholies d'Asconius.

Qu'on se figure un de ces ingénieux savants de la renaissance lisant pour la première fois, vers 1470, les Lettres de Cicéron, cet admirable commentaire de ses ouvrages et de son temps, et y retrouvant presque jour par jour, pendant vingt-quatre ans, tous les grands et petits événements de Rome et du monde romain. Il n'en fallait pas tant pour que l'esprit naturellement imitateur d'un cicéronien du quinzième ou du seizième siècle devinât le journal moderne, surtout lorsqu'il était déjà familiarisé avec ce genre de correspondance publique par les nouvelles manuscrites et les feuilles d'avis (fogli d'avvisi) qui circulaient dès lors dans toute l'Europe, et qu'il en trouvait même la forme antique, au moins depuis la première édition d'Asconius en 1477, dans plusieurs fragments des actes de Rome conservés par le scholiaste de Cicéron.

Ces fragments authentiques, rassemblés dans la première partie de ce mémoire, sont tirés seulement des notes sur le plaidoyer pour Scaurus prononcé en l'année 699 de l'ère romaine, et sur la cause de Milon en 701, les seules peut-être, de ces scholies que les abréviateurs des âges sui-vents n'aient pas entièrement altérées. Les actes ne sont aujourd'hui cités ni dans celles sur le plaidoyer pour Cornélius qui est de l'an de Rome 688, ni dans celles sur le Discours in Toga candida en 689, mi dans celles sur l'Invective contre Pison en 698. Les nouvelles scholies miloniennes, publiées par Mgr Mai d'après un manuscrit du Vatican, me paraissent appartenir au quatrième siècle ou au cinquième, et il n'y faut pas chercher de tels documents. Quant à celles sur les Verrines, attribuées longtemps à Asconius, il peut bien y être resté quelques notes de lui ; mais la plupart sont assurément d'une autre main, d'une main beaucoup moins habile ; l'auteur ou les auteurs de ces notes connaissaient moins l'antiquité latine, avaient moins de ressources, de pièces, de témoignages ; le commentaire est moins plein, moins historique. C'est ce qu'on peut dire aussi de presque toutes ces scholies récemment trouvées, à Milan ou à Rome, dans les palimpsestes venus de Bobbio : elles sont, non pas d'un critique capable d'étudier les hommes et les choses, mais d'un grammairien, d'un rhéteur, qui songe plus à l'interprétation des mots qu'à celle des faits. Il nous est donc parvenu à peine quelques vraies notes d'Asconius, quelques vrais actes de Rome conservés dans ces notes ; les seuls importants de ces matériaux d'une origine certaine se trouvaient déjà dans les scholies découvertes par le Pogge à St-Gall en 1416, imprimées à Venise plus de soixante ans après ; et nous allons voir comment on a su jadis en profiter.

8° Dès les premières lignes, nous reconnaissons la même main que dans les actes de l'an 585, ou du moins un savant qui les avait sous les yeux : c'est, comme tout à l'heure, l'affectation de quelques fautes telles qu'il s'en trouve souvent dans les inscriptions, Syllano pour Silano ; c'est le retour de cette formule, Fasces penes Murenam, toujours d'après la fausse supposition qu'il était de règle que les deux consuls, dans Rome, possédassent tour à tour pendant une journée les faisceaux et le pouvoir. Outre ces rapports, qui avaient dû frapper Isaac Vossius lorsqu'il croyait que les deux textes venaient également du manuscrit de Louis Vivès[195], il y aurait encore d'autres ressemblances, celle des erreurs topographiques, si l'on avait mis ici, comme Duker semble le soupçonner[196], le temple de Castor au lieu du temple des dieux pénates clans le quartier de Vélia ; et celle des anachronismes, si, comme Wesseling le suppose[197], et comme on peut le croire en effet, la curie de Pompée, où Murena convoque le sénat n'existait pas encore.

Puis commencent les petits faits, tirés de Cicéron, d'Asconius son interprète, ou inventés d'après eux. Il fallait peu d'imagination pour accroître le nombre des procès, déjà fort nombreux, qui suivirent la conjuration de Catilina. La cause de Ruscius de Larinum plaidée par le consul Silanus, le nom de l'accusateur Torquatus le fils, celui du préteur Cornificius, les sentences pour et contre, tout cela est calqué sur les détails judiciaires si fréquents dans Asconius[198]. Mais pourquoi L. Torquatus, connu comme accusateur de ce P. Sylla que défendit Cicéron[199], n'a-t-il été indiqué par personne, même par aucun moderne d'après ce passage, comme accusateur d'un Ruscius de Larinum ?

Le combat de la voie Sacrée, entre les esclaves de Milon et la troupe de Clodius, est textuellement pris du scholiaste, avec un simple changement de nom[200]. Ce combat, invraisemblable ici, tant il est prématuré, ce qui fait recourir Dodwell à une transposition de copiste, n'est qu'une imitation de tant d'autres combats entre les deux rivaux[201]. Les Lettres à Atticus racontent une rixe dans la voie Sacrée où Cicéron lui-même, attaqué par, Clodius, cherche un asile dans le vestibule d'une maison voisine, quoiqu'il eût pu ce jour-là, dit-il, se défaire de son ennemi[202]. Les gens de Clodius y sont désignés par le nom d'operæ, comme ici et dans Asconius[203]. Le mot tumultus est aussi du scholiaste[204] ; et chez les auteurs, comme ici, le même incident sous différentes formes, tumulus, rixa, pugna, cœdes, revient sans cesse dans le cours de ces années qui précèdent et annoncent la guerre civile.

Les premiers fragments avaient quelques lacunes : on n'a pas oublié non phis dans ceux-ci un moyen.si favorable de donner au texte un air d'antiquité. La restitution de Dodwell, rixa popinonum, vaut certainement le texte même.

Une longue note de ce critique sur le prétendu sénatus-consulte en faveur des héritiers de ceux que les censeurs avaient condamnés, éclaircit peu les questions débattues au sujet du mot ærarii : peut-être vaut-il mieux ne voir simplement ici qu'une application, faite au hasard, de ce principe de droit romain, que les peines sont personnelles.

Quercus tacta in summo Argileto, formule qu'on a déjà vue, quercus tacta in summa Velia. Les prodiges et les querelles de la rue fournissent beaucoup d'articles à ces journaux.

9° Voici le jour du plaidoyer de Cicéron pour Sylla. Le président de Brosses, qui croit au journal, transcrit[205], comme un fait authentique, ce résultat du procès, copie assez mal déguisée des divers renseignements recueillis dans les actes par Asconius sur le jugement de Milon. Les tribuns du trésor, ou tribuns payeurs de l'armée (car on disait tribunus ærarius), qui, depuis 683, appelés au droit de judicature par la loi Aurélia, balançaient dans les tribunaux le crédit des sénateurs et des chevaliers, étaient presque toujours pour la condamnation. Cicéron, qui leur reproche avec colère d'avoir absous Clodius[206], s'exprime, au sujet d'une autre affaire, comme Asconius : Tribuni ærarii condemnarunt3[207]. Cet article des prétendus actes sur une cause plaidée par l'orateur romain a été peu remarqué. Middleton ni les autres interprètes n'en ont fait aucun usage.

L'intercession des tribuns du peuple contre le sénatus-consulte sur le tribut de Laodicée ressemble fort à une réminiscence des actes du sénat transcrits dans une lettre de Cœlius[208].

Les quatre articles du même jour sur les préteurs et les tribunaux sont d'un jurisconsulte grammairien, qui s'applique à employer les termes propres, tirés la plupart de Cicéron[209]. Mais la symétrie et quelques circonstances même de toutes ces petites nouvelles judiciaires n'ont pas beaucoup de vraisemblance. Ajoutez que Mélion n'est pas un nom grec fort usité, et que Mycènes était depuis longtemps une ville détruite[210]. L'abbé de Guasco, dans son mémoire sur le préteur des étrangers[211], n'a point fait mention de ce fragment.

Des trois préteurs mis en scène, on a trouvé prudent de n'en nommer qu'un, Q. Tertinius, à qui l'on fait apporter la fausse nouvelle de la mort, de son fils, idée empruntée du récit de Tite-Live et de Plutarque sur la dédicace du temple de Jupiter Capitolin par le consul Horatius[212]. Comme ce nom de Tertinius paraissait ne s'appuyer encore d'aucun exemple, quoique l'on pût dès lors y rapporter la Tertinia Tertina des inscriptions[213], Is. Vossius, qui a cité tout ce passage, Q. TERTINIO —COPPONI, sans ses notes sur Catulle[214], huit ans avant la publication de Dodwell, lit ici, probablement d'après Horace[215], Q. Stertinio. Il rétablit aussi les vrais noms de Coponius et de Cæpasius. Mais comment, lorsqu'il transcrit plus haut dans le même commentaire[216] cette annonce, jetée à travers les procès, du départ de César pour l'Espagne ultérieure, après le retard que lui causèrent ses créanciers, n'a-t-il pas vu qu'elle était déjà presque mot pour mot dans Suétone[217] ? Quant au fait lui-même et à la date où on les place, il est difficile de ne pas se rendre aux rapprochements historiques par lesquels Wesseling prouve que César, loin d'être parti pour sa province d'Espagne au mois d'août 691, ne l'était pas même au commencement de l'année suivante, puisqu'il comparait alors comme témoin dans le procès de Clodius. L'auteur moderne du journal ancien, pour échapper à cette critique vigilante, aurait dû ne point parler de César : il était beaucoup plus sûr pour lui de s'en tenir à des affaires inconnues et purement fictives.

Il y revient dans les nouvelles qu'il nous donne, en altérant un peu les noms propres, d'une accusation d'empoisonnement portée contre Coponius, et disputée entre je ne sais quel Aetius (Attius peut-être, l'accusateur de Cluentius), et le plus jeune des deux frères. Cépasius. Le nom des deux frères s'est conservé dans les railleries de Cicéron[218], qui a nommé aussi plusieurs Coponius[219] ; mais les divers acteurs de cette scène n'en sont pas moins obscurs, et on peut en raconter tout ce qu'on veut.

Le journal du 28 août, toujours d'après Asconius ou ceux qui avaient abrégé ses notes[220], se termine par une rixe près de l'arc de Fabius, ad fornicem Fabii, comme dit Cicéron[221]. H. Dodwell triomphe de cette ressemblance : voilà bien la preuve, selon lui, que le rédacteur vivait, comme Cicéron, dans un temps où l'on nommait encore fornix Fabii le monument qui plus tard fut nommé arcus Fabianus ! Mais, en admettant même cette distinction, d'ailleurs trop rigoureuse, puisqu'on disait aussi arcus Fabius[222] ; le raisonnement est faible. Il y a cependant lieu de s'étonner qu'il ne l'ait pas fait plus souvent, aussi souvent que reparaissent ces analogies frappantes avec les textes anciens. S'il les avait toutes aperçues, s'il avait partout employé ce genre de preuve, il aurait fini par se convaincre du contraire de ce qu'il voulait prouver ; et il aurait proclamé lui-même que c'était non pas Cicéron qui avait copié son journal, mais le prétendu journal qui avait copié Cicéron.

10° La vestale Métella Pia est portée dans le tombeau de ses ancêtres sur la voie Aurélie. N'est-ce pas un souvenir du grand tombeau de la voie Appia où se lit encore le nom de Cécilia Métella, fille de Q. Metellus Créticus, femme de Crassus ? Mais ne pourrait-on pas dire, s'il s'agissait d'une moins nombreuse et moins puissante famille, que ce monument, joint à des textes incontestables, semble prouver que là seulement, et non sur la rive droite du Tibre, était la sépulture des Metellus[223] ?

Les censeurs font réparer la chapelle d'Aius Loquens. C'est encore l'expression de Cicéron[224]. Tous les autres disent Aius Locutius. Son autel était dans la rue Neuve, une de celles qui conduisaient du forum au Vélabre.

Vient ensuite le nom d'un grand orateur, Q. Hortensius. Le président de Brosses. croit trouver l'indication d'un ou de deux Discours du rival de Cicéron dans cet article d'un ancien registre-journal qui ne lui parait pas, dit-il[225], suspect de supposition. Le savant Hollandais Gasp. Luzac est moins indulgent : il ne daigne pas en dire un seul mot dans ses longues recherches sur Hortensius[226], non plus que Visconti dans l'Iconographie romaine[227], ni les meilleurs éditeurs du Brutus, Wetzel et Ellendt, en 1793 et en 1825 ; ni H. Meyer, dans ses Fragments des orateurs romains, en 1832 ; ni aucun autre de ceux qui ont parlé d'Hortensius, pas même l'abbé Sallier[228], dont la confiance pour ces actes, trop légèrement proclamée dans un débat important[229], n'allait cependant pas jusqu'à en égaler le témoignage à celui de l'histoire.

Les restes des complices de Catilina s'agitent en Étrurie. Tel parait être le sens de ces mots : conjuratorum cum L. Sergio. De Brosses a mieux aimé y voir un L. Sergius, parent, ou plutôt affranchi de Catilina[230]. C'est ajouter à l'histoire un personnage bien douteux. Ce texte fût-il à l'abri de tout soupçon, il serait encore loin de suffire à prouver l'existence d'un autre L. Sergius.

Le récit d'une nouvelle rixe, où on lirait mieux Threcibus, nom plus correct de cette sorte de gladiateurs, n'est là que pour amener les Trois-Tavernes de la voie Appia, souvent citées dans les Lettres à Atticus[231]. Ce lieu, ainsi nommé d'abord de trois hôtelleries, et qui devint ensuite plus considérable, est placé par la Table de Peutinger à vingt-trois milles de Rome, à dix milles d'Aricie, un peu après Sublanuvium. Léandre Alberti le suppose tout près de Sermoneta ; vers le midi[232] ; Cluvier[233], Eustace[234], James Wilson[235] et d'autres, à Cisterna. Quoique le géographe allemand Reichard, découragé sans doute par les longues discussions de ses devanciers, croie la vraie position encore inconnue[236], et qu'on ne puisse en effet regarder comme absolument certaine l'opinion de Luc Holstenius[237], de Corradini[238], de Pratilli[239], de Capmartin de Chaupy[240], qui en reconnaissent quelques vestiges vers l'endroit nommé le Castelle, deux milles avant Cisterna, on peut du moins, comme d'Anville[241], se figurer à peu près vers ce point le lieu célèbre où Cicéron s'arrêtait d'ordinaire en quittant le chemin de traverse d'Antium[242], et où vinrent au-devant de l'apôtre saint Paul les premiers chrétiens de Rome[243]. Nul de ceux qui ont discuté cette question n'a cité le journal publié par Dodwell. La même désignation topographique, Tres Tabernæ, se retrouve sur d'autres points de l'Italie, et dans Rome même, comme on le voit par la cinquième région de Sext. Rufus et de P. Victor. Tout ce récit, à l'exception des Trois-tavernes, est pris d'Asconius, qui raconte, dans les mêmes termes, que des gladiateurs accompagnaient Milon le jour où fut tué avec Clodius, sur la voie Appia, le cabaretier de la taverne de Bovilles[244].

11° C'est l'année du triumvirat secret de Pompée, Crassus et César. Ils s'étaient réunis, pendant l'hiver, à Lucques, ville de la Gaule cisalpine ; mais, outre que Wesseling a fait voir que César, d'après ses propres récits, ne pouvait être dans cette partie de son gouvernement au mois de mai de cette année[245], il n'est pas à croire que les deux consuls fussent partis ensemble pour venir à un second rendez-vous si loin de Rome. Aucun historien n'en a parlé. On peut en avoir pris l'idée dans les Lettres de Cicéron, où il s'agit dé l'entrevue de César avec Crassus à Ravenne, avec Pompée à Lucques[246]. Presque tout, je le répète, dans Ces quatre derniers numéros du journal, appartient à Cicéron ou à son interprète Asconius.

 

Ainsi donc, pour résumer cette discussion, moins dans les suppositions qu'elle a d'abord présentées sur l'existence des actes du peuple longtemps avant le premier consulat de César, et peut-être même dès l'instant où cessèrent les Annales des pontifes, que dans les conclusions qu'elle ose donner pour plus certaines que de simples conjectures, on ne peut regarder aujourd'hui comme fragments authentiques des actes diurnaux ou journaux de l'ancienne Rome que les citations qui en ont été littéralement transcrites par Asconius, les extraits que les Lettres de Cœlius en ont conservés, et., pour l'époque impériale, les faits allégués d'après ces actes par le premier Pline, Suétone, Tacite, Dion, Lampride, Vopiscus. Quant aux fragments apocryphes, je viens de les parcourir tous. C'est bien peu de chose en comparaison de ces nombreux pastiches dans tous les genres qui, dès l'aurore de la renaissance des études, grâce à l'enthousiasme des uns et aux calculs intéressés des autres, tendirent des pièges au savoir et à la curiosité.

Un examen plus approfondi de ces ouvrages forgés clans divers pays et clans divers temps pour remplir les lacunes de la littérature latine pourrait être assez instructif, et le choix des sujets préférés. par les faussaires reproduirait une image assez fidèle du génie romain. Pour que les débris littéraires de ce génie répondissent encore mieux au caractère d'un peuple qui sut parler dans ses conseils et raconter aussi les grandes choses qu'il avait faites, parurent dans le genre oratoire les faux Discours de Cicéron, les déclamations attribuées à Porcins Latro ; dans le genre historique, les fictions propagées plutôt qu'inventées par Annius de Viterbe, le traité du faux Messalla sur la famille d'Auguste, celui du faux Aurélius Victor sur l'origine de Rome, le prétendu fragment de Tite-Live dont s'occupa longtemps cette académie en 1732, et qui fut enfin reconnu pour n'être qu'un lambeau d'une traduction latine de Polybe[247]. La Consolation de Sigonius fut admise sans droit dans les œuvres de l'orateur philosophe ; de toutes parts jaillit du sol romain une moisson suspecte de médailles et d'inscriptions qui exercent encore et trompent quelquefois la sagacité des critiques. On n'a supposé, au contraire, que trois ou quatre pages de journaux, parce que les journaux tenaient, en effet, peu de place dans l'ancienne société, où l'instruction, le pouvoir, la publicité même, n'étaient que pour quelques hommes, et l'ignorance, la sujétion, le silence, pour tous les autres.

Il faut donc le reconnaître, au risque de déprécier l'antiquité aux yeux de notre siècle : Rome, avec le recueil de ses actes du peuple, en admettant même, comme on l'a conjecturé dans la première partie, que ce recueil ait succédé presque immédiatement aux Annales des pontifes, et qu'il ait été dès lors assez régulièrement publié, n'avait et ne pouvait avoir rien qui égalât nos journaux. César, il est vrai, non content d'avoir ranimé et étendu, pendant son premier consulat, ce moyen de correspondance pour s'en faire une arme contre le pouvoir oligarchique, ne laissa point tomber des mains de son parti cette arme populaire, et je crois avoir prouvé, contre Ernesti, que le dictateur retrouva cette institution que te consul avait jadis essayé d'agrandir et dé fortifier. Mais, après lui, elle fut entravée par les guerres civiles, et surtout par Auguste, qui défendit dé publier les actes du sénat, et surveilla probablement ceux du peuple. Cette demi-publicité, quelle qu'elle fût, devint bientôt la propriété des Tibère et des Domitien. Un historien qui avait vu les Antonins, Dion Cassius, est réduit à regretter les actes tels qu'ils étaient rédigés sous le gouvernement consulaire, quoiqu'ils occupassent alors, comme ces recherches même en sont la preuve, un rang assez inférieur dans l'existence politique et sociale des Romains.

Les journaux, condamnés à une si étroite destinée chez les anciens, et qui ont paru si tard chez les peuples modernes, se sont bien dédommagés depuis : ils règnent presque seuls chez des nations dont la gloire, tout aussi bien que celle de Rome, aurait pu se passer d'eux. Rome, qui du moins correspond avec nous par le nombre et la durée de ses inscriptions, nous fait lire encore au front des monuments de l'ancien monde, sur les temples et les tombeaux de la Gaule, de l'Espagne, de la Grèce, de l'Orient, la généalogie de ses illustres familles, l'histoire de ses grands hommes, le journal de ses victoires ; vous trouverez de ses sénatus-consultes, dé ses lois, des fragments de ses annales, ainsi gravés par elle pour l'avenir, à Lyon, à Paris, à Vienne, à Londres, jusque dans les ruines des villes asiatiques et africaines ; elle a transmis ses actes de chaque jour, sur des pages de marbre et de bronze, à la postérité ; et ces pages-là sont immortelles.

 

FIN DE L'OUVRAGE

 

 

 



[1] Annales, XV, 43, éd. d'Anvers, 1581, page 455.

[2] Ortelii, aut Vivis, aut cujusvis potius fide mitto. M. Velseri Opera, Nuremberg, 1682, p. 851.

[3] Antiquissimœ tabulœ fragmentum, ejusdem anni [585] dierum septem acta urbana nobis pulcherrime reprœsentans ; cujus exemplum exscriptum, inter schedas Ludovici Vivis olim repertum, nobis communicavit vir eruditione singulari, antiquitatisque investigandœ studio non minus quam nobilitate commendandus Jacobus Susius. Steph. Vinand. Pighii Annal. magistrat. et provinc. S. P. Q. R., t. II, p. 378. Dans les Mémoires pour servir à l'histoire littéraire des Pays-Bas, t. I, p. 7, Paquot indique seulement Nic. Suys, ou Susius, jésuite de Bruges, mort en 1619 ; mais Valère André, Bibliotheca Belgica, éd. de 1643, p. 430, n'avait pas oublié Jac. Susius, auteur de poésies latines imprimées à Anvers en 1590 ; et les savants du seizième siècle l'ont cité. Obert Giphanius dit de lui à Jos. Scaliger, vers 1578, dans le recueil épistolaire de Burmann, t. II, p. 306 : Est hic vir nobilis, et mss. librorum valde studiosus.

[4] Thom. Reinesius, Syntagma Inscription, class. IV, 2, 3, 4, etc., p. 340-343.

[5] H. Dodwell, Append. ad Prœlect. Camden., Oxford, 1692, p. 779.

[6] H. Dodwell, Append. ad Prœlect. Camden., p. 665, 690.

[7] In linteis pontificum libris hœc olim scripta. Is. Vossius, ad Catull., Londres, 1684, p. 333.

[8] J. Lipse, ad Tacit. Annal., XV, 43.

[9] Quœ penes me sunt, dit-il dans ses notes sur Catulle, p. 334.

[10] E libris linteis magistrataum romanorum. Ibid., p. 73.

[11] Dans ses Prœlectiones, p. 333.

[12] Dans son appendice, p. 664, etc.

[13] Oxford, 1701, p. 483, 505, etc.

[14] Acta eruditorum, avril 1693, p. 161.

[15] Dans le Supplément de 1707, p. 528.

[16] A Oxford, t. VI, p. 250.

[17] Lexic. Antiquitat. romanar., t. I, p. 19, 663, etc.

[18] Alii censent partim vera, partim interpolata. Tota supposititia esse credam, donec ænea tabula ipsa vere antiqua producatur. Ondendorp, ad Suet. Cæs., c. 20.

[19] Hoc antiquitatis pulcherrinum monumentum. N. Funccius, de Virili ætare Ling. lat., part. 2, p. 20 et 76.

[20] I, 45, tome I, p. 187.

[21] Ibid., t. V, p. 764, 765, 816, 841.

[22] Prœclara hic habes vestigia vetustissimæ romanæ eruditionis ! Muratori, Nov. Thesaur., t. II, p. 610.

[23] Aux mots Ampliatus, Cedo, etc.

[24] LIII, 19.

[25] Biblioth. lat., IV, 3, 8.

[26] De Edicto perpetuo, c. 3.

[27] Histor. edictor., II, I1.

[28] Histor. juris, I, 1, period. 4, etc.

[29] Lection. jur. civ., II, 28.

[30] Miscellan. Lipsiens. nov., t. II, p. 638.

[31] Dans les mêmes Mélanges, t. III, p. 257, et dans ses notes intitulées, Periculum animadversionum in aliquot classica marmorum συντάγματα, Leipzig, 1746, réimprimées dans le Supplément de Donati au Trésor de Muratori, Lucques, 1775, t. I, p. 604.

[32] Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. VI, p. 34.

[33] Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. V, p. 58.

[34] Observationes ad nonnulla loca novi Thesauri, etc., dans le même Supplément de Donati, t. I, p. 495.

[35] Crevier, Hist. rom., t. XII, p. 103.

[36] Hist. de la rep. rom., t. III, p. 324, 330.

[37] Hist. de la rep. rom, t. II, p. 590 ; t. III, p. 197, 222.

[38] Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. XLI, p. 60 et suivantes. Voyez aussi t. XLII, p. 171.

[39] Ego plane tecum sentio, hœc fragmenta neque coloris, neque succi esse pro œtate, quam affectant. M. Welser, Epist. 50, p. 850.

[40] De Philopatridis vera ætate, c. 4.

[41] Decline and fall of the Roman Empire, c. 44 ; t. VIII, p. 212, de la tr. fr.

[42] Epist. ad Middleton., p. 33.

[43] Naples, 1729, et dans le Tite-Live de Drakenborch, t. VII, p. 199.

[44] Probabilia, Utrecht, 1731, p. 354.

[45] Ad Tit. Liv. Drakeub., XLIV, 18, 19; XLV, 3, 16.

[46] Dissertat. sur l'incertitude des cinq premiers siècles de l'hist. rom., 1750, p. 87.

[47] Ad Heinecc. Syntagm., I, 2, 23.

[48] Præfat. ad Heinecc. Hist. jur.

[49] Excurs. ad Suet. Cæs., c. 20, Leipzig, 1748 ; Opuscula, prolusiones, Leyde, 1762, p. 45, 76, 62.

[50] Atti degli Arvali, p. 120, 151, Rome, 1795.

[51] Equidem de tota hac quœstione ampliandum esse exixtimo. Chr. Sax, Miscellan. Lipsiens. nov., t. II, p. 638.

[52] Août 1817, t. IV, p. 281 ; décembre 1818, t. VI et dernier, p. 194.

[53] De Romanorum œdilibus, Kœnigsberg, 1828, p. 319.

[54] Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. XLI, p. 60.

[55] 28 mars de l'an de Rome 585, avant J. C. 169, sous le consulat de L. Émilius Paullus, le célèbre Paul-Émile, et de C. Licinius Crassus.

[56] A deux heures après midi.

[57] 29 mars.

[58] 30 mars.

[59] Ou à Rome, dans le vicus Veiens, si l'on adopte l'opinion de Reinesius.

[60] 31 mars.

[61] 1er avril.

[62] 2 avril.

[63] Environ 4.090 fr. Voyez les Tables de M. Letronne dans ses Considérations sur l'évaluation des monnaies grecques et romaines, p. 85, et celles de M. Dureau de la Malle dans les nouveaux Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. XII, p. 326.

[64] 3 avril.

[65] 11 août de l'an de Rome 691, avant J.-C. 63.

[66] 18 août. Suivant Dodwell, le 26.

[67] 29 août. Suivant Dodwell, le 27.

[68] Un peu plus de 5.000 fr.

[69] 1er mai de l'an de Rome 698 ; avant J.-C. 56.

[70] XLIV, 19, 22.

[71] J.-A. Ernesti, Excurs. ad Suet. Cæs., c. 20.

[72] Livius ex diurnis urbanis, dit Pighius dans ses Annales, t. II, p. 379.

[73] Miscellan. Lipsiens. nova, t. III, p. 237.

[74] XLIII, 2.

[75] Val. Maxime, VIII, 1, 11.

[76] Aur. Victor, de Vir. ill., c. 24.

[77] XLIV, 17.

[78] Voyez Charles Patin, ad Suet. Cæs., c. 38 ; Jobert, Science des médailles, éd. de 1739, t. I, p. 433.

[79] De Viris illustr., c. 27. Gruter, p. 26, 11.

[80] Pline, VII, 28 ; Aulu-Gelle, II, 11. Reinesius, p. 448.

[81] VII, 45. Gruter, p. 377, 4.

[82] Tacite, Annales, XV, 44 ; Suétone, Néron, c. 16. Gruter, p. 238, 9.

[83] Voyez L. Alberti, Descrizione di tutta Italia, éd. de 1561, fol. 301 ; Oberlin sur Vibius Sequester, p. 176 ; Eustace, Classical tour trough Italy, éd. de 1815, t. I, p. 274 ; Forsyth, Remarks on Italy, éd. de 1826, t. II, p. 102 ; Wilson, Tours upon the Continent, t. III, p. 293 ; Valery, Voyages en Italie, t. III, p. 256 et 259, etc.

[84] Epist. ad Attic., IV, 9 ; XIV, 18.

[85] Cicéron, pro Quint., c. 4 ; ad Attic., XII, 38, 40 ; Epist. fam., IX, 23 ; l'auteur de l'ouvrage de Bello hisponico, c. 33 ; Appien, Bell. civ., II, 105 ; Dion Cassius, XLIII, 29.

[86] VIII, 22.

[87] Cicéron, Brutus, c. 64, 66.

[88] Meyer, Oratorum rom. fragmenta, p. 192.

[89] Probobil., p. 355.

[90] Inscript., p. 342.

[91] Argument. Cornelianœ, éd. d'Orelli, p. 58.

[92] XXXVI, 23.

[93] Ædes deorum penatium in Velia de cœlo tacta erat. Tite-Live, XLV, 16.

[94] Tite-Live, II, 7.

[95] Hæc Janus summus ad imum Perdocet. Horace, Epist., I, 1, 54. Voyez aussi Porphyrion, ad Epist., I, 20, 1.

[96] Strenarum historia, Leipzig, 1670, et dans les Antiquit. rom. de Grévius, t. XII, p. 526.

[97] Antiquit. rom. de Gr., t. III, p. 30.

[98] Voyez Bosio, Roma sotterranea, II, 17 ; Aringhi, Rom. subterr., II, 19 ; Reinesius, Syntagm. Inscript., p. 899 ; Volpi, Latium, t. VI, p. 160.

[99] Antiquit. rom. de Grévius, t. XII, p. 396.

[100] HOSPITALIS A GALLO GALLINACIO. Spon, Miscellan., p. 199 ; Gudius, Inscr., p. 100, 9 ; Schmidt, Opuscul., p. 392.

[101] Pages 20, 31, 33, 43, 46, 48, 59, etc. de l'éd. d'Orelli.

[102] Page 41.

[103] X, 23, 33 ; XXIV, 16 ; XXXIII, 42 ; XXXV, 10.

[104] XXVII, 6 ; XXX, 39 ; XXXI, 50 ; XXXIII, 25.

[105] Gruter, p. 52, 12 ; Fabretti, p. 643.

[106] Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. XLII, p. 171.

[107] De Architect., III, I ; IV, 5, 7, etc.

[108] Pecuarli, X, 23 ; XXXIII, 41 ; XXXV, 10, etc.

[109] Acro ad Horat. Epist., I, 16, 60.

[110] Varron, de Ling. lat., V, 163 ; Venuti, Antichità di Roma, t. II, p. 19 ; Nibby, Mura di Roma, p. 204.

[111] Arenariœ, Cicéron, pro Cluent., c. 13.

[112] Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. V, p. 58 ; copié par Jaucourt dans l'Encyclopédie, au mot Laverne.

[113] De Romanor œdilibus, p. 319.

[114] Pline, II, 57.

[115] Tite-Live, XLIV, 18 : Bis in exitu anni ejus lapidatum esse nunciatum est in Romano agro, simul in Veientibus. Ou mieux in Veienti, comme plus haut, XLII, 2 : In Veienti apud Rementem lapidatum ; et dans Julius Obséquens, c. 90 : Olco et facte in Veinte pluit.

[116] Éd. de Drakenborch, t. V, p. 764.

[117] Reinesius, Syntagm. Inscript., p. 342. C'était peut-être, selon Fulvio, le virus Tuscus, ou une rue de ce quartier.

[118] II, 56 : Ardens ira tribunus viatorem mittit ad consulem.

[119] In Vatin., c. 9 : Quœro, miserisne viatorem, qui M. Bibulum domo vi extraheret ? Voyez aussi pro Fonteio, c. 13 ; Asconius, p. 22, etc.

[120] Tite-Live, XXIX, 37.

[121] Walter Moyle, l. c.

[122] Cicéron, de Orat., II, 66.

[123] Pline, XXXV, 4.

[124] Quintilien, VI, 3, 38.

[125] Dans Aulu-Gelle, IX, 13.

[126] Tite-Live, VII, 10.

[127] Annal. magistr. rom., ad ann. 393.

[128] Plaute, Curcul., v. 487.

[129] Tite-Live, XXVI, 27.

[130] Annales encyclopédiques de Millin, t. VI, l. c.

[131] IX, 40 : Tantum magnificentiæ visum in iis, ut aurata scuta dominis argentariarum ad forum ornandum dividerentur.

[132] XLIV, 17 ; XLV, 12.

[133] Pro Rabirio Post., c. 17.

[134] Sat., II, 5, 65.

[135] Annales, VI, 17.

[136] Sénèque, de Benefic., IV, 39 ; Juvénal, XI, 50.

[137] Cicéron, in Pison., c. 6 ; ad Attic., IV, 16.

[138] Cicéron, ad Attic., XV, 1.

[139] XLIV, 19, 22.

[140] VIII, 22 ; XXXIX, 46.

[141] Ad. Æneid., I, 215 : In Latinis visceratio dabatur.

[142] Annales, XV, 43.

[143] Tite-Live, XIX, 63 ; XXIV, 47 ; XXVI, 27 ; XXXV, 40.

[144] XXIV, 47.

[145] Palais de Scaurus, éd. de 1822, p. 40.

[146] Fr. Hotomanni et al. Epistolœ, Leyde, 1730, p. 322.

[147] Sur le Digeste, passim.

[148] De Romanor. domibus, dans le Trésor de Sallengre, t. I, p. 93.

[149] Préf. du t. IV des Antiquit. rom.

[150] Roma antica, III, 4. On peut y joindre les Mémoires de Gibbon, t. II, p. 36, de l'éd. fr.

[151] Voyez le Commentaire de Bouchaud, t. II, p. 79.

[152] Cicéron, pro Cœl., c. 7 ; ad Attic., XVI, 1. Le collecteur des loyers s'appelle indifféremment insularius (Digeste, VII, 8, 16 ; L, 16, 166) ; exactor ad insulas (Marini, Atti degli Arvali, p. 299, etc.) ; supra insulas (Memor. dell' Accadem. arch. rom., t. I, p. 173).

[153] Antiquit. rom. de Grévius, t. III, p. 52.

[154] Annales, VI, 45 ; XV, 43.

[155] Néron, c. 16, 38.

[156] Page 272 et suivantes.

[157] Voyez Birger Thorlacius, Prolusiones et Opuscul. acad., t. IV, p. 93 ; Orelli, Inscript. lat., t. II, p. 270.

[158] Niebuhr, Hist. rom., tr. fr., t. III, p. 400.

[159] Procurator insulæ, Pétrone, c. 96.

[160] Cicéron, in Verr., V, 35, 37, etc. Voyez aussi de Offic., II, 11.

[161] XXXVII, 11.

[162] XLV, 3.

[163] Ad Ænid., VIII, 1.

[164] Dion Cassius, XXXVII, 28.

[165] Tite-Live, XXXIX, 15.

[166] Macrobe, Saturnales, I, 16.

[167] XLIV, 22.

[168] XLIV, 19, 22.

[169] Dion Cassius, XLVI, 33.

[170] Varron, de Ling. lat., V, 47, éd. d'Otfr. Müller : Hinc oritur caput Sacræ viæ ab Streniæ sacello. Festus, au mot Sacram viam, p. 238 de l'éd. de Lindemann : A Regis domo ad sacellum Streniæ.

[171] Ex nobili fragmento actorum diurnorum ejus anni. Mart. Lipenius, Strenarum hist., ap. Græv. Antiquit rom., t. XII, p. 410.

[172] Spon, Recherches curieuses d'antiquité, p. 485.

[173] Cœlius, ap. Cicéron Epist. fam., VIII, 11 : Multa transi, in primis ludorum explosiones, et funerum.

[174] Tacite, Annales, III, 3.

[175] XXXIX, 46.

[176] XXIX, 14 ; XXXIV, 54 ; XXXVI, 36 ; Asconius, ad Cornelian., p. 69, etc.

[177] Tite-Live, ibid. ; Ovide, Fastes, IV, 179.

[178] Tome III, p. 86, hist.

[179] Tome II, p. 233, 278.

[180] Prolutiones et Opusc. academ., t. II, p. 57.

[181] XXXIII, 44 : Consules ver sacrum ex pontificum jussu fecere. Et ailleurs, XXII, 9, Ex collegii pontificum sententia.

[182] XIII, 26 ; XLV, 20, etc.

[183] Pline, XXXIII, 13.

[184] Tite-Live, IV, 41, 60 ; V, 12, 29, 32 ; X, 46, etc. Voyez surtout l'édition de Drakenbotch, t. I, p. 1114, et l'Histoire romaine de Niebuhr, tr. fr., t. IV, p. 255.

[185] XLIV, 17.

[186] Torremuzza, Sicil. Inscript., Palerme, 1784, p. 129.

[187] XXX, 37 ; XXXII, 2.

[188] Atti degli Arvali, p. 120.

[189] XLIV, 19 : Patres.... C. Popillium Lœnatem, et C. Decimium, et C. Hostilium legatos, ad funiendum inter reges bellum, miserunt, etc.

[190] Tite-Live, XLV, 16 ; Varron, de Ling. lat., V, 54, éd. de Müll, ; Fragm., p. 241, éd. Bip. ; Solin, I, 22. Sur les divers temples élevés dans Rome à Castor et à Pollux, qui furent, en effet, comptés quelquefois eux-mêmes au nombre des pénates romains (Servius, ad Æneid., III, 12), voyez Ph.-Aur. Visconti et Guattani, planche IX du Musée Chiaramonti. Une lettre de Marini dans le tome IV du Musée Pio-Clémentin d'Enn.-Q. Visconti, et un bas-relief expliqué par Visconti lui-même, Opere varie, t. IV, p. 244, se rapportent aussi au culte des dieux pénates.

[191] VII, 8 ; XXXV, 1 ; XLI, 14.

[192] XII, 15.

[193] Ab initio forsitan Urbis. H. Dodwell, l. c., p. 664.

[194] Louis Vivès, ad Augustin, de Civitate Dei, II, 21, Bâle, 1522. Ce commentaire manque dans l'édition des Œuvres de Vivès en 8 vol. in-4°, Valence 1782-90. Dans la biographie de Vivès, placée en tête de cette édition, t. I, p. 187, Grégoire Majansi se contente de transcrire les paroles de Pighius citées plus haut.

[195] Ad Catull., p. 334.

[196] Ad Liv., XLV, 16. Mais voyez plus haut les remarques sur le n° 7 du journal.

[197] Probabil., p. 370.

[198] Argument. Milonian., passim.

[199] Pro Sulla, c. 1, etc.

[200] Inter candidatorum Hypsœi et Milonis manas in via Sacra pugnatum est. Asconius, ad Milonian., p. 48.

[201] Cicéron, Epist. ad Q. fr., II, 3, etc. Asconius, p. 31 : Sœpe inter se Milo et Clodius cum suis factionibus Romæ depugnaverant.

[202] Ad Attic., IV, 3.

[203] Operæ Clodianæ, p. 8 ; operæ Milonis, p. 55.

[204] Argument. Cornelian., p. 58.

[205] Dans une note de son Histoire romaine d'après Salluste, t. III, p. 222.

[206] Epist. ad Attic., I, 16.

[207] Ad Q. fr., II, 6 ; Asconius, p. 53, 55.

[208] Ap. Cicéron, Epist. fam., VIII, 8.

[209] VADIMONIA DISTULIT, pro Quintio, c. 6, 7, 14 ; Epist. fam., II, 8 ; ad Attic., II, 7. TESTAMENTUM RESCIDIT, in Verr., I, 43. CONCILIUM DIMITTERET, Asconius, p. 58.

[210] Strabon, VIII, 6 ; Diodore, XI, 65.

[211] Dissertations historiques, Tournay, 1756, t. I, p. 261.

[212] Tite-Live, II, 8 ; Plutarque, Publicola, c. 14 ; Dion Cassius, fragm. Peiresc., 25, t. I, p. 28, éd. de Sturz.

[213] Gruter, p. 563, 7. On trouve un T. Tertinius dans Oderici, Dissertat., p. 311, et, d'après le marbre même qui est au Vatican, dans Ol. Kellermann, Vigilum roman. Latercul. duo, Rome, 1835, p. 62, etc.

[214] Londres, 1684, page 333.

[215] Epist., I, 12, 20.

[216] Page 73.

[217] Cæsar, c. 18.

[218] Brutus, c. 69 ; pro Cluent., c. 20 ; Jul. Victor, Ars rhet., c. 17.

[219] Brutus, c. 52, etc.

[220] Ad act. I in Verrem, c. 7 : Fornix Fabianus arcus est juxta regiam in Sacra via Fabio censore constructus, qui de victis Allobrogibus nomina est, ibique statua ejus posita propterea est.

[221] De Orat., II, 66 ; in Verr. act. I, c. 7, où se trouve aussi le nom de Curion.

[222] Pro Plancio, c. 7. Voyez sur l'arc de Fabius, Nardini, Roma antica, III, 12 ; Nibby, Foro romano, p. 49 et 68. Cet arc de Fabius a donné lieu à de singulières méprises : Ernesti (Clav. Cicéron, au mot Fabius Allobrogicus), en croyant qu'il en reste quelque chose, paraît le confondre avec l'arc d'Orange ; et Venuti (Antich. di Roma, t. I, p. 38), en disant qu'il fut restauré, après un incendie, par Antonin le Pieux, attribue à ce monument, pour avoir mal lu Nardini, un fait qui se rapporte au Grœcostadium ou Grœcostasis.

[223] Cicéron, Tusculanes, I, 7 : An tu egressus porta Capena, quum Scipionum, Serviliorum, Metellorum sepulcra vides, etc. Là aussi Cornélius Nepos, Attic., c. 22, place le tombeau des Metellus.

[224] De Divinat., I, 45 ; II, 32.

[225] Histoire romaine d'après Salluste, t. II, p. 590.

[226] Leyde, 1810.

[227] Éd. de Milan, t. I, p. 320.

[228] Mémoires de l'Académie des Inscriptions (Vie d'Hortensius), t. VI, p. 500.

[229] Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. VI, p. 34.

[230] Tome III, p. 197.

[231] I, 13 ; II, 10, 32, 33.

[232] Descr. di tutta Italia, éd. de 1561, fol. 140.

[233] Dalla antiqua, III, 8, p. 1033.

[234] Classical Tour, t. II, p. 289.

[235] Tours upon the Continent, t. II, p. 658.

[236] Chr.-Th. Reichard, Orbis antiqui Thes. topograph, 1824.

[237] Annotat. in Cluver., l. c.

[238] Latium, II, 20.

[239] Della via Appia, p. 90.

[240] Maison de campagne d'Horace, t. III, p. 383.

[241] Analyse de l'Italie, p. 194.

[242] Epist. ad Attic., II, 10, 12, etc.

[243] Actes des Apôtres, XXVIII, 14.

[244] Asconius, p. 33, 41, éd. d'Orelli.

[245] Wesseling, Probabil., p. 384.

[246] Cicéron, Epist. fam., I, 9.

[247] Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. IX, p. 67 ; Drakenborch, éd. de Tite-Live, t. VII, p. LXXVIII et 341.