LE SECRET D'UN EMPIRE : L'IMPÉRATRICE EUGÉNIE

 

III. — LE SPIRITISME AUX TUILERIES.

 

 

Un bon vieux toqué, Henry Delaage, qui fut l'un des grands prêtres du spiritisme sous l'Empire, et que j'ai connu dans les dernières années de sa vie, me disait souvent qu'aux Tuileries il s'était passé des choses extraordinaires et surnaturelles, et le nom d'un homme qui fit beaucoup de bruit en ce temps, et qui eut la réputation d'un médium incomparable, revenait, alors, sur ses lèvres.

Henry Delaage, malgré toutes mes instances, se déroba toujours à une explication concernant les choses surnaturelles qui avaient étonné l'Empereur, l'Impératrice et la Cour, et ce n'est qu'après d'obstinées recherches que j'ai pu recueillir à ce sujet des détails intéressants.

Le nom de celui que citait Henry Delaage est connu ; il s'appelait Home ou Hume, comme l'écrivaient et l'écrivent encore la plupart de ceux qui le virent aux Tuileries. Ce qui est ignoré, certainement, ce sont les faits que je vais rapporter.

Qu'était Home et d'où venait-il ? On ne le sut jamais bien. Il se disait Américain[1] et d'aucuns m'ont affirmé que son passage, en France, en l'une des heures graves du régime impérial, n'ont point seulement pour but de faire parler des tables, mais fut, surtout, commandé par des motifs d'un ordre plus élevé, par des considérations toutes politiques qui, ainsi qu'on le verra, se l'attachent directement aux événements qui suivirent sa présence à la Cour.

Home, en un mot, n'aurait été chez nous, sous l'aspect d'un magicien, qu'un agent secret du cabinet de Berlin qui, connaissant l'esprit rêveur de l'Empereur et, principalement, les faciles entraînements de l'Impératrice, aurait tenté de se servir de lui comme d'un moyen dissolvant pour assurer davantage le triomphe de ses projets.

Si, réellement, les faits ne semblaient donner raison à cette supposition, on pourrait la rejeter comme absolument puérile.

Mais il est avéré que Home eut, un moment, une influence vraie, sinon sur l'Empereur que ses expériences amusaient, mais sur l'Impératrice qui tomba entièrement, et passivement, en son pouvoir.

Il serait, cependant, ridicule de prêter à cet exotique une importance trop grande, et, s'il est sensé d'admettre, avec des hommes dont les souvenirs et les affirmations ne peuvent être contestés, que Home inquiéta, un instant, le cabinet de Paris, il est non moins raisonnable de penser qu'il disparut sans avoir atteint le but qu'il se proposait, sans avoir fait dévier d'une ligne la politique que l'Empereur suivait alors avec une énergique obstination.

Quoi qu'il en soit, c'est un chapitre bien étrange à ajouter à l'histoire de l'époque impériale — qui vit le triomphe de l'Exotisme — que celui où il peut être raconté qu'un aventurier força le seuil des Tuileries et, à l'aide d'un charlatanisme non encore expliqué, imposa sa personnalité et sa prétendue science à un Empereur dont l'Europe enviait les conseils, à une Impératrice et à une Cour dont l'esprit était proverbial.

Les femmes qui entouraient la souveraine, selon une expression merveilleusement appliquée à leur enthousiasme par l'un des ministres d'alors — communiaient en Home ; c'était, parmi elles, à qui se l'arracherait, à qui le voudrait, à qui l'exhiberait, le soir, dans ses salons et se ferait sa servante, son admiratrice. Elles ne pensaient, ne parlaient, n'agissaient plus que par lui, et cet, engouement devint tellement apparent et suspect, que le public ne l'ignora pas et que la presse française ainsi que la presse étrangère s'en occupèrent, et le commentèrent sévèrement.

L'Impératrice, qui menait cette belle folie, fut vivement critiquée et, comme les choses menaçaient de prendre une tournure peu digne pour elle et pour ceux qui supportaient ce scandale, des hommes d'Etat s'en vinrent trouver l'Empereur et. lui firent part de leur mécontentement.

L'Empereur eût pu leur répondre — comme il faisait souvent — quand ils lui rapportaient quelque légèreté nouvelle de sa compagne, quand ils lui manifestaient les appréhensions que faisaient naître, en eux, ses singularités — en levant les bras au ciel et en souriant énigmatiquement.

Mais, dans cette circonstance, il les écouta mieux et, prenant résolument eu considération leurs doléances, il fit droit à leur requête. Home, sur un ordre secret, dut quitter la France où il ne revint, je crois, jamais plus. Et, avec son absence, cessa l'enchantement, cette sorte de vertige mystique qui s'était emparé de la partie féminine de la Cour et qui, s'il eût duré, n'aurait point manqué de donner aux réunions des Tuileries et des principaux salons officiels de l'époque, l'aspect d'une assemblée de convulsionnaires.

Ce n'est point, à vrai dire, que les choses dont Home se rendait l'auteur fussent, à proprement parler, étranges. Notre modernité s'en étonnera peu même ; mais au temps où elles se produisaient, elles ne pouvaient que faire sensation.

Depuis, on nous a habitués aux manifestations de l'hypnotisme, et si nous comprenons peu ces manifestations encore, nous sommes blasés avec leur fréquente réalité.

Sous l'Empire, il n'était que peu ou point question de sciences occultes, et ce qu'on savait du magnétisme, par des livres, n'avait pu que superficiellement préparer les intelligences à en concevoir les expériences effectives. De là, sans doute, l'emballement de la société spéciale à laquelle turent soumis ses mystères, à laquelle fut offerte la religion nouvelle.

Vulgaire dans son ensemble, ce qui frappait l'observateur, dans Home, c'était le regard qu'il avait extraordinairement intelligent et fin.

La première fois qu'il parut dans le monde, à Paris, ce fut à un bal, chez la comtesse X..., femme du premier ambassadeur de Russie, accrédité en France après la guerre de Crimée.

Mme X..., quoique séparée de son mari et vivant libre, recevait beaucoup et surtout le monde officiel.

Avant les danses, la maîtresse de la maison, qui l'avait annoncé à ses invités, lui demanda d'imaginer quelques expériences. Il ne se fit pas trop prier et l'on ne tarda pas à voir, parait-il. les tableaux et les meubles s'agiter — les uns en se balançant à leurs clous, de droite à gauche ; les autres en changeant de place brusquement et par saccades.

Je rapporte le fait et ceux qui vont lui succéder, dans cette relation, en fidèle narrateur, c'est-à-dire en copiant mot à mot, presque, un mémoire qui m'a été confié et qui fait partie des notes dont je me sers pour ce livre. Je dégage donc, ici, ma responsabilité personnelle, ne voulant point être accusé de naïveté ou de complicité dans le charlatanisme du héros en cause.

Présenté bientôt à plusieurs notabilités féminines de la Cour impériale, Home vit, tour à tour, les salons les plus mondains, sinon les plus fermés, s'ouvrir devant lui.

Il intrigua, notamment, pour être accueilli par la femme d'un des principaux ministres d'alors et, s'étant glissé jusque dans l'intimité du mari, il obtint la faveur d'être reçu au ministère, déclarant qu'il ferait certainement voir à son hôte des choses surprenantes, s'il voulait bien lui permettre d'expérimenter chez lui et s'il voulait surtout lui promettre de ne pas se poser devant lui en incroyant systématique.

Il y eut là, donc, également, soirée en l'honneur de l'Américain. Mais le ministre n'avait cédé aux instances du spirite qu'avec hésitation et, devant cette hostilité relative, Home boucla et ne fit rien voir.

Ce fut chez la comtesse de B... et chez le comte M... surtout, qu'il fit montre de la science qu'on lui prêtait. Là, comme chez Mme X..., on en eut, sinon pour son argent, du moins pour sa curiosité.

Les tables tournèrent, les candélabres s'envolèrent jusqu'au plafond, des musiques mystiques se firent entendre.

L'impératrice, que tous ces faits, racontés devant elle par ceux qui en avaient été les témoins, intriguaient, voulut alors avoir sa part de l'étonnement général, Elle chargea un intime de lui amener le magicien et tout fut préparé pour des expériences.

Home parut donc aux Tuileries et, sans se laisser intimider par la présence de l'Empereur et de sa compagne, il agit comme il agissait partout.

Lorsque l'instant d'expérimenter fut venu, il commanda d'abaisser les lumières, il fit disposer au milieu d'un salon une table ronde qu'il ordonna de recouvrir d'un tapis tombant jusqu'à terre et, ayant indiqué à chacun sa place autour de la table, il évoqua le ou les esprits.

Mais, tout d'abord, ladite table, malgré ses prières, malgré ses menaces, demeura immobile et muette. Puis, tout à coup, elle parla :

— Il y a deux personnes incrédules, ici, dit-elle, le comte Walewski et le duc de Bassano. Il faut qu'elles sortent pour que l'esprit soit bienveillant.

Le comte était cet incroyant même chez qui Home avait été reçu et n'avait rien fait voir. — Quant au duc de Bassano, il ne cachait pas son aversion pour l'aventurier, et celui-ci, de son côté, l'évitait.

Sur la requête un peu plaisante de l'Empereur, ces messieurs sortirent, et Home se remit à la besogne.

Alors, un accordéon, glissé sous la table, fit entendre, sans être touché par qui que ce fût, des airs inconnus.

Puis, s'adressant à l'une des femmes, sa voisine, Home lui demanda :

— Voulez-vous, madame, donner la main à une personne que vous avez aimée et que vous avez perdue ?

— Je désire, répondit Mme X..., presser la main de mon père.

Et elle coula sa main sous la table dans une attente qui ne fut pas longue, d'ailleurs.

Bientôt, en effet, une main froide et humide serra la sienne, à son grand effroi.

Le roi de Bavière, qui assistait à cette scène, traçait, pendant ce temps, sur sa poitrine, d'immenses signes de croix.

L'Empereur lui-même, qui était resté silencieux et attentif dans un angle de la pièce, sentit une étreinte sur son épaule et comme un souffle lui passer sur le visage. Il n'hésita pas, après cette soirée, à faire l'aveu de cet incident et ce fut, sans cloute, à ce fait — réel ou illusoire — que Home dut d'être reçu, par la suite, aux Tuileries et partout où la Course rendit, avec tant d'empressement.

Un événement plus important et qui causa une grande émotion fut le drame qui eut lieu chez home peu de temps après sa réception par l'Impératrice.

Un homme charmant, le marquis de B..., avait, plus que tous ceux de son monde, pris Home en admiration, et plusieurs fois il l'avait supplié de lui faire revoir une jeune femme qu'il avait chérie et qui était morte, étant sa maîtresse.

L'Américain, après s'être dérobé à la requête du marquis, consentit enfin à lui être agréable.

— Venez, lui dit-il un jour, demain, chez moi, et je vous mettrai en présence de celle que vous avez aimée.

A l'heure convenue, M. de B... se présenta chez le spirite. Alors celui-ci l'introduisit dans une chambre, le mena vers un lit et l'abandonna.

Que se passa-t-il alors ? Seul, le héros de cette aventure le sut ; mais il emporta le secret de sa vision. Le marquis de B... vit-il réellement celle qu'il souhaitait, fut-il le jouet — ce qui est probable — d'un rêve effroyable et fou ? Son cerveau déséquilibré s'effondra-t-il soudainement ?

Lorsque Home rentra dans la chambre, M. de B... était étendu sur le tapis, au pied du lit, et ne donnait plus signe de vie. Un arrêt subit du cœur l'avait tué.

On se demanda, dans l'entourage de l'Empereur, après cet accident, s'il ne convenait pas de mettre fin aux agissements du spirite. Mais l'Impératrice, qui apprit le complot qui se tramait contre son protégé, s'interposa, et Home, plus que jamais, fil les beaux jours et les beaux soirs de la Cour.

Il devint l'indispensable l'intime des Tuileries, et dans l'indulgence que l'Empereur mettait à le supporter pour complaire à sa compagne, clans l'enthousiaste sympathie que celle-ci lui témoignait, il trouva le moyen d'établir son influence d'une façon inquiétante pour ceux qui s'obstinaient à ne voir en lui qu'un habile comédien, qu'un incomparable prestidigitateur.

Un jour, la Cour étant à Fontainebleau — c'était un dimanche matin — l'Impératrice proposa aux femmes qui l'accompagnaient de se rendre, avec Home, dans le kiosque qui se trouve sur le lac. Ce désir fut satisfait et chacune, comme toujours, se plaça autour d'une table que l'Américain ne tarda pas à consulter. Parmi les femmes présentes étaient ce jour-là, la grande-duchesse Stéphanie de Bade, tante de l'Empereur, ainsi que sa fille, la princesse Marie, duchesse de Hamilton.

La table, sollicitée de parler, fut muette un instant. Mais, en revanche, ce fut sur les vitres du kiosque comme un bruit assourdissant de grêlons tombant avec violence. Enfin l'esprit se décida à rompre le silence et comme, sur un ordre de Home, les femmes effrayées se faisaient attentives, on eut le discours suivant :

— Que faites-vous ici ? C'est dimanche. Votre place est ailleurs. Vous devriez être à l'église.

L'Impératrice, très superstitieuse, se leva alors, entraînant derrière elle ses amies, et toutes ensemble allèrent en hâte faire leurs dévotions.

Ce fait, dit le mémoire que je consulte, est fort explicable.

Et il faut croire que Home, simplement informé des sentiments religieux de l'Impératrice par une personne de son entourage, fit, ce matin-là, le devin à bon compte.

Après le déjeuner, ce même jour, on monta en wagon pour revenir à Paris. Là encore, et tandis que le train était en marche, une scène de magie eut lieu. Home, qui ne quittait plus l'Impératrice, et qui avait sa place marquée partout où elle se trouvait, était assis au milieu du wagon-salon, lorsque, soudain, les sièges, les coussins, les poufs, les tables se mirent à danser infernalement, heurtant choses et gens.

Le Prince Impérial, tout enfant alors, devant ce branle-bas, prit peur et, autant pour le préserver d'un horion que pour le consoler, l'une des femmes présentes dut le saisir et le caresser, le portant en ses bras durant tout le reste du trajet.

Ces faits, que je relève sur le mémoire dont j'ai parlé, paraîtront invraisemblables, certes, à la plupart de ceux qui les liront. Cependant, celui qui les relate et que je copie textuellement, fut l'un des hommes d'Etat les plus considérables de l'Empire, et sa parole comme ses écrits ne sauraient être mis en doute. Il n'était point un naïf non plus, et son hostilité envers Home prouve qu'il n'ajoutait nulle foi à ses jongleries.

Home, dit-il, accomplissait évidemment des choses surprenantes. Mais rien de surnaturel n'était dans ses agissements. Il devait être, simplement, un très habile prestidigitateur, et il devait posséder des trucs que nous ne pouvions découvrir.

Je crois que c'est là, dans ces paroles, qu'il faut chercher la vérité sur la prétendue magie de cet aventurier qui eut, un moment, une si réelle influence sur la Cour des Tuileries.

A partir de cette heure, d'ailleurs, ce fut de la part de M. Walewski qui était ministre des Affaires Etrangères — en dépit de l'engouement de l'Impératrice, une guerre à outrance contre le spirite. Il résolut d'en débarrasser le château, et il pressa l'Empereur d'en finir avec cette grotesque aventure.

Il écrivit, d'autre part, à une personne, en qui l'Impératrice avait toute confiance, ces mots caractéristiques :

... Envers l'Impératrice, conduisez-vous comme je vous l'ai indiqué. On ne peut répondre à l'amitié qu'elle vous témoigne, qu'en lui étant utile, et nous ne pouvons lui être utiles qu'en lui disant la vérité et même en lui déplaisant s'il le faut. Je n'ai pas prêché d'exemple, c'est vrai, et je ne lui ai rien dit du tout ; je me le reproche d'autant plus que les scènes de Biarritz, dont j'ai eu connaissance depuis que je l'ai quittée, ne confirment que trop mes pressions.

 

Cette lettre fait allusion à la présence de Home auprès de l'Impératrice et à l'attitude familière du spirite qui devenait scandaleuse.

Un incident avait aussi accru la colère du ministre. Home, dont l'influence devenait de plus en plus singulière, ne se contentait plus de faire parler les esprits sur les choses banales de la vie ; il se mit en tête de leur prêter des discours concernant la politique même, émettant des idées et des opinions absolument contraires à celles des conseillers habituels de l'Empereur.

Un soir, par exemple, ne s'était-il pas avisé de faire tracer, par le crayon mystérieux, cette phrase — on était à la veille des événements d'Italie :

L'Empereur doit déclarer la guerre et délivrer l'Italie des Autrichiens.

 

Le ministre des Affaires Etrangères, présent à cette scène, ne put contenir son indignation. Il était, comme je l'ai dit déjà, opposé à toute guerre, et cet aventurier, venant ainsi opposer sa parole mystique à la sienne, l'exaspéra.

Il alla trouver l'Empereur, dès le lendemain, et eut avec lui une explication décisive.

Cependant, l'Américain, grâce à la protection de l'Impératrice, demeura puissant encore durant quelque temps. Et ce ne fut qu'après un séjour à Biarritz où Home compromit presque l'Impératrice, ce qui provoqua les attaques de quelques journaux étrangers, que l'étoile du spirite commença de pâlir.

Je suis charmé d'apprendre, écrivit alors le ministre, que Home se démonétise. Mais j'espère bien que lorsqu'on l'aura pris sur le fait, car je le tiens pour un prestidigitateur, un jongleur, en un mot, un aventurier qui a su se faufiler aux Tuileries, on lui administrera une bonne correction et on le mettra à la porte ; car il n'est pas permis de se jouer aussi audacieusement d'un homme comme l'Empereur ! Les correspondances étrangères se sont occupées méchamment de la présence de Home à Biarritz et deux journaux belges ont été arrêtés à la frontière parce qu'ils parlaient peu respectueusement de l'Impératrice. Les bruits les plus étranges circulent à Paris sur lui.

Personne ne peut comprendre qu'elle se fasse suivre et qu'elle admette dans sa société intime un histrion, un jongleur, ou tout au moins un aventurier qui abuse en tout des bontés qu'on a pour lui et des familiarités qu'on lui permet.

 

Home, qui était très rusé, très intelligent, comprit-il alors que toute lutte serait stérile, qui tendrait, de sa part, à vouloir faire échec à la volonté du ministre ? On peut le penser. La Cour étant rentrée à Paris, il ne reparut plus aux Tuileries et son souvenir s'évanouit avec lui.

Lorsqu'il mourut, en Allemagne, je crois, le bon vieux toqué dont je parlais au début de ce chapitre, Henry Delaage, le pleura et m'affirma que celui qu'il appelait son maître était venu le visiter avant de se rendre au milieu des esprits qu'il avait si souvent obsédés de ses questions.

Quelque temps après, lui-même s'éteignait, misérable en apparence, mais laissant, dans sa chambrette de la rue Duphot, une réelle fortune cachée bizarrement : cinquante mille livres en billets de banque, épingles sous les plastrons de quelques chemises serrées en des coffres, et des valeurs se montant au chiffre respectable de plusieurs centaines de mille francs.

Je n'aurais jamais imaginé que le commerce des esprits fût aussi lucratif !

 

 

 



[1] Home avait aussi des prétentions à la noblesse. Il affirmait être un descendant des Hamilton et avait même fait graver sur sa montre, les armoiries de cette famille.