DE LA MILICE ROMAINE

 

PREMIÈRE PARTIE. — COMPOSITION DE L'ARMÉE

CHAPITRE III. — DU NOMBRE DE SOLDATS QUI COMPOSAIENT UNE ARMÉE.

 

 

De la légion, base de l'armée romaine. — Du nombre de fantassins dans la légion ; du nombre de cavaliers ; du nombre des auxiliaires attachés à la légion.

 

Nous avons énuméré les différents genres de soldats et nous les avons armés : nous ne les avons ainsi étudiés jusqu'ici que chacun en particulier. Nous devons maintenant les réunir en troupes et considérer combien il en fallait pour composer une armée.

On appelle armée, dit végète, un certain nombre de légions et de troupes auxiliaires, infanterie et cavalerie, réunies pour des expéditions militaires ; les gens de l'art, ajoute-t-il, veulent que le nombre d'hommes ainsi rassemblés ne soit pas excessif ; huic modus a magistris quæritur armorum. Il n'est pas nécessaire d'être militaire pour être convaincu de cette vérité. En réfléchissant sur les défaites de Xerxès, de Darius et d'autres rois qui avaient mis sur pied des peuples entiers, on voit évidemment que leurs prodigieuses armées ont moins succombé sous la valeur de leurs ennemis que sous leur propre multitude. En effet, une armée si nombreuse marchait toujours très-lentement, et, comme elle formait des colonnes extrêmement longues, les ennemis pouvaient l'incommoder et la harceler même avec peu de monde. Lorsqu'il fallait aller par des chemins difficiles ou passer des rivières, les bagages rendaient les marches embarrassées et dangereuses. On ne trouvait jamais qu'avec une peine infinie du fourrage pour une si grande quantité de chevaux et d'autres bêtes de charge, et, quelques soins que l'on prît pour faire provision de vivres, ils manquaient d'autant plus vite qu'on les distribuait à plus de bouches. Enfin, si par malheur une telle armée venait à être mise en fuite, elle perdait nécessairement beaucoup d'hommes, et ceux qui restaient devaient emporter de ce carnage une impression de frayeur qui les paralysait pour une seconde action. C'est pourquoi les Romains, instruits par l'expérience des autres peuples, voulurent des soldats plus disciplinés que nombreux : non tam numerosos quam eruditos armis exercitus habere voluerunt. Une armée de dix mille fantassins suffisait pour les guerres ordinaires, et, s'il était question de combattre un ennemi redoutable, dans les circonstances difficiles, on mettait en campagne deux armées, et à leur tête les deux consuls, avec cette for, mule : Que chacun des consuls en particulier, ou tous deux ensemble, prennent gardé que la République ne reçoive aucun dommage. — Tunc, nimia necessitate cogente, duo duces et duo mittebantur exercitus cum ejusmodi præcepto : provideant ne quid Respublica detrimenti capiat, Coss. alter, vel alter, ambove.

La légion, legio, était ainsi nommée du mot legere, choisir, parce qu'on ne choisissait pour la former que ceux qui avaient certaines qualités dont nous parlerons plus tard. Tous les autres corps, tels que la cohorte, le manipule, la centurie, n'étaient que des parties de la légion subordonnées les unes aux autres, et au-dessus d'elle il n'y avait que l'armée, qui d'ordinaire contenait deux légions outre les troupes auxiliaires. Mais par elle-même une légion formait une armée complète, qui, à nombre égal devant l'ennemi, n'avait besoin d'aucun secours[1], de sorte qu'il semblait que ce fût non pas seulement la sagesse humaine, mais une inspiration divine qui eût fait établir ce corps : Non tantum humano consilio, sed etiam Divinitatis instinctu, legiones a Romanis arbitror constitutas[2].

Tite-Live et Denys d'Halicarnasse ne parlent pas de l'établissement de la légion : mais Varron dit expressément qu'elle fut instituée par Romulus et qu'il la composa de trois mille fantassins en prenant mille hommes dans chaque tribu[3]. Plutarque en parle plus longuement, et nous montre, immédiatement après la fondation de Rome, Romulus divisant en plusieurs corps de troupes tous ceux qui pouvaient porter les armes, et mettant dans chacun de ces corps trois mille fantassins et trois cents cavaliers. Telle fut l'origine de cette milice, qui devait, par ses conquêtes, faire de la république romaine la maîtresse du monde, et dont la désorganisation devait entraîner, après treize siècles, la ruine du même empire : car Rome naquit avec sa légion et l'on peut dire qu'elle mourut avec elle[4]. Ainsi la légion fut d'abord composée de trois mille hommes de pied. Varron même prétend que le mot miles vient de mille, parce que chacune des trois tribus établies par Romulus fournissait mille hommes pour la légion. Ce fut le même nombre sous les rois suivants jusqu'à Servius Tullius. Mais celui-ci, ayant ajouté une quatrième tribu à celles de Romulus, dut ajouter par cela même mille hommes de pied à sa légion : Denys d'Halicarnasse[5] dit en effet que ce roi régla la composition de sa milice sur les quatre tribus établies par lui-même et non sur les trois anciennes tribus de Romulus[6]. A partir de Servius Tullius, il y eut donc quatre mille fantassins dans la légion, et ce fut le nombre le plus ordinaire jusqu'à la bataille de Cannes. Nous voyons en effet que Tite-Live, en parlant de la légion qui s'était emparée de Rhége[7] par le meurtre des habitants, s'exprime ainsi : Tota legio millia hominum quatuor in foro Rom securi percussi sunt. Et Polybe est d'accord avec Tite-Live ; quand il raconte la journée de Trébie[8], il dit que les deux consuls y commandaient ensemble, et que les Romains avaient ainsi seize mille fantassins, chaque consul ayant deux légions[9].

A la bataille de Cannes, les légions paraissent composées de cinq mille fantassins. Tite-Live[10] donne ce nombre comme probable, et Polybe, dans l'année de la bataille de Cannes[11], parle de la même augmentation. Tite-Live indique encore le même nombre dans les années qui suivent jusqu'à la guerre de Persée[12] ; puis quand Rome, par un suprême effort, veut abattre la Macédoine[13], et qu'elle envoie dans ce royaume des légions de six mille hommes, il distingue nettement ce chiffre extraordinaire du nombre de soldats que renfermaient les légions ordinaires de la même époque : Id præcipue provinciæ Macedoniæ datum, quod cum alterius consulis legionibus quina millia et ducenti pedites darentur in singulas legiones, in Macedoniam sena millia peditum scribi jussa[14].

Ce fut Marius qui, dans son premier consulat, fit les légions de 6.000 hommes[15]. Cependant, dans ces guerres civiles, le nombre de six mille ne fut pas régulier : nous voyons même que César, dans sa guerre des Gaules aussi bien que dans la guerre civile, n'eut que des légions de cinq mille fantassins[16]. Ce ne fut donc probablement que sous Auguste que ce nombre de six mille hommes fut fixé d'une façon régulière, et nous pensons qu'il resta à peu près le même jusqu'au règne d'Adrien. Mais Hygin, en parlant d'Adrien, et Lampride, en parlant d'Alexandre Sévère[17], indiquent de nouveaux changements : puis, à partir de Dioclétien, nous trouvons sur ce sujet une telle confusion dans les auteurs, les légions sont réduites à un si petit-nombre d'hommes, et la forme de la milice est tellement altérée, que nous ne pouvons plus prendre le mot legio dans son sens primitif, et que nous devons supposer qu'il signifiait alors indifféremment un corps de troupes quel qu'il fût.

Après avoir donné le nombre de fantassins que renferma la légion à différentes époques, passons à sa cavalerie. La cavalerie d'une légion y était tellement incorporée qu'elle en devenait un membre essentiel, se formant avec elle et l'accompagnant depuis sa naissance jusqu'à son extinction. La proportion de la cavalerie à l'infanterie fut d'abord d'un à dix : car nous avons dit que Romulus, en formant la légion de trois mille fantassins, y fit entrer trois cents cavaliers. Mais à partir de Servius Tullius, ce rapport disparut, les forces de l'infanterie augmentant avec celles de la république, tandis que le nombre des cavaliers resta presque toujours le même. Tite-Live et Denys d'Halicarnasse s'accordent en effet à donner, dans tous les temps, trois cents cavaliers à chaque légion : c'est ce que le premier appelle souvent justus equitatus. Il y eut, il est vrai, quelques exceptions : en l'an 538 par exemple, on leva une légion de cinq mille fantassins et de quatre cents cavaliers pour l'expédier en Sardaigne[18] ; en 573, on envoya une légion semblable en Espagne[19], et en 584, on forma encore pour l'Espagne une légion dont la cavalerie comptait 330 hommes[20]. Mais ce ne sont là, je le répète, que des faits exceptionnels et anomaux. Dans toutes les autres guerres, et même lorsqu'on augmentait de beaucoup le nombre des hommes de pied comme nous l'avons vu pour l'expédition contre Persée, le nombre des cavaliers restait le même : il y en avait régulièrement trois cents.

Ces trois cents cavaliers, jusqu'au temps où le droit de cité fut accordé aux alliés, étaient nécessairement Romains d'origine. Mais, à cette époque, l'infanterie des alliés étant entrée dans la légion, leur cavalerie, qui jusque-là avait formé un corps distinct sous le nom de alæ equitum sociorum[21], y fut admise également. Alors toute la cavalerie, ainsi confondue, prit le nom d'ala[22], et, d'après Scholius[23], elle cessa de faire corps avec les légions. Nous voyons en effet, dans les Commentaires de César, que ses légions n'avaient plus de cavalerie qui leur fût attachée, et il prend toujours soin de nous montrer séparément les cavaliers et les légionnaires : Cæsar legiones, equitatumque revocari atque itinere desistere jubet[24]. — Ut hostas impetum legionum atque equitum sustinere non possent. — Præmisso equitatu, confestim legiones subsequi jussit. Ces ailes, où se confondirent ainsi Romains et alliés, furent-elles composées d'un nombre régulier de soldats ? Non ; nous en trouvons, sous les empereurs, de cinq cents, six cents et mille hommes. Tacite, dans son quatrième livre des Annales, nous en parle comme de corps tout à fait irréguliers, qui changeaient souvent de place, et dont on augmentait ou l'on diminuait le nombre selon les circonstances : Quum ex usu temporis huc illuc mearent, gliscerent numero et aliquando minuerentur. Peu à peu même ces corps se multiplièrent à l'excès : dès le temps de Justinien, la milice, devenue à demi barbare, ne consistait presque plus qu'en cavalerie, et cette cavalerie, trop nombreuse, plus embarrassante qu'utile, perdit, dans le déclin de l'empire, tout ce qu'avait conquis l'infanterie au temps de la république et des premiers empereurs.

Outre les troupes légionnaires, infanterie et cavalerie, l'armée romaine renfermait des troupes auxiliaires attachées à la légion. Voici en quels termes en parle Végèce[25] : Ces troupes, dit-il, sont formées d'étrangers soudoyés, qui viennent de différents pays et en corps inégaux ; rien ne les lie entre eux : la. plupart ne se connaissent pas ; chaque peuple a son langage propre, sa discipline, sa façon de vivre et de faire la guerre. Il est impossible que des troupes aussi mal assorties puissent bien agir de concert dans une action où il est essentiel que tous les soldats se meuvent au même commandement. Des gens qui n'ont pas été dressés comme le reste de l'armée, ne peuvent pas obéir également ni avec la même promptitude : cependant ces corps étrangers ne laissent pas de devenir d'un grand secours à force d'exercices bien montrés. On les joignit toujours aux légions dans les batailles, comme troupes légères, et si elles ne furent jamais la principale force des armées, on les comptait du moins pour un renfort utile.

La distinction que fait Végèce des troupes légionnaires et auxiliaires est juste : il doit y avoir une très-grande différence entre des soldats qui combattent pour leur pays et d'autres qui se battent parce qu'ils y sont forcés, n'ayant d'ailleurs aucun intérêt particulier à défendre l'État pour lequel ils font la guerre. Les Romains, il est vrai, se servirent toujours de pareilles troupes, mais ils surent longtemps les employer de telle sorte qu'elles pouvaient leur être utiles sans pouvoir leur nuire. A mesure qu'ils étendaient leur empire en Italie, ils réclamaient un contingent de soldats des peuples qu'ils avaient soumis ou de ceux qui s'étaient donnés à eux en recherchant leur alliance et leur protection. Des ordres, partis de Rome, réglaient le contingent ainsi exigé de chaque peuple[26], et quelquefois on envoyait, sous le nom de conquisiteurs, des commissaires qui allaient effectuer les levées dans les provinces auxquelles elles étaient imposées[27]. Tite-Live parle de ces levées en différentes circonstances, et, entre autres, au livre XXXIII, 32, il s'exprime ainsi : C. Terentio proconsuli negotium datum, ut in Piceno agro conquisitionem militum haberet, locisque iis prœsidio esset. — Le proconsul C. Térentius reçut ordre de faire une levée dans le Picénum et de protéger tout le pays[28]. Pendant cinq cent quarante ans, les Romains ne se servirent que d'auxiliaires tirés des différentes parties de l'Italie ; mais, lorsque leurs conquêtes multiplièrent leurs ennemis, ils se virent obligés, pour les combattre, d'aller chercher ailleurs des auxiliaires, et les premières troupes étrangères à l'Italie qui parurent dans leurs armées furent les Celtibériens, dont se servirent les consuls dans la guerre d'Espagne.

Tant que les légions ne se composèrent que de citoyens romains, elles ne formèrent que la moitié et souvent moins de la moitié d'une armée : le reste était fourni par les auxiliaires. Tite-Live dit qu'après la ruine de Sagonte, on décréta que les consuls lèveraient six légions[29] : Vingt-quatre mille hommes de pied et dix-huit cents chevaux furent levés à Rome, et parmi les alliés quarante mille fantassins avec quatre mille quatre cents cavaliers. — Quatuor et viginti peditum Romanorum millia sunt scripta, et mille octingenti equites : sociorum quadraginta millia peditum, quatuor millia et quadringenti equites[30]. Polybe dit aussi que pour l'ordinaire l'infanterie des alliés était égale en nombre à l'infanterie romaine, et que la cavalerie était double de celle des Romains. Mais quand les alliés eurent obtenu le droit de cité, ils entrèrent dans les légions, et, à partir du temps de Sylla, la plupart des cohortes auxiliaires furent des troupes étrangères à l'Italie, telles que des Gaulois, des Germains, des Espagnols.

Les auxiliaires étaient divisés en cohortes, c'est-à-dire en corps dix fois plus petits que la légion. On les appelait cohortes alariæ, pour les distinguer de celles de la légion, cohortes legionariæ. César prend toujours soin de les distinguer par ces deux termes : Crebras stationes disponunt equitum et cohortium alariarum, legionariasque interjiciunt cohortes[31]. Les cohortes auxiliaires, d'ailleurs, renfermaient autant de fantassins que celles de la légion.

Cette organisation fut la même jusqu'aux empereurs, et l'infanterie des peuples étrangers était ainsi bien distincte de leur cavalerie, dont nous avons parlé précédemment. Mais, dès les premiers empereurs, cavalerie et infanterie se trouvèrent réunies dans le même corps. Tacite nous dit[32] qu'au temps de la mort de Vitellius, les cohortes des Bataves demandèrent que leur cavalerie fût augmentée. Il y avait donc à cette époque certaines cohortes auxiliaires composées également d'infanterie et de cavalerie. Or, quel était le nombre d'hommes que renfermaient ces corps d'étrangers ? Hygin, dans sa Castramétation, nous donne quelques détails sur cette question. Il y avait, selon lui, deux sortes de cohortes étrangères, les unes composées uniquement d'infanterie (cohortes peditatæ), les autres mêlées de cavalerie (equitatæ). Celles-ci renfermaient tantôt mille hommes, tantôt cinq cents hommes : celles qui en comptaient mille (milliariæ) avaient sept cent soixante fantassins et deux cent quarante cavaliers ; celles qui n'en comptaient que cinq cents (quingenariæ) avaient trois cent quatre-vingts fantassins et cent vingt cavaliers.

Les cohortes étrangères pouvaient être attachées, comme auxiliaires, à la même légion en assez grand nombre. Tacite[33] parle de huit cohortes de Bataves de la quatorzième légion. On les distinguait alors par des noms de nombre, par les noms des nations qui les composaient ou des pays où elles étaient campées ; nous trouvons dans les inscriptions ces différentes dénominations : Septima cohors Lusitanorum... duodecima Alpinorum  prima Noricorum in Pannonia... etc. Leur nombre augmenta, et elles finirent, dans le Bas-Empire, par composer les armées tout entières ; mais alors elles changèrent de nom, et n'eurent plus rien de régulier.

Telle fut en résumé la composition générale de l'armée romaine aux différentes époques de son histoire. Nous venons de traiter du nombre de ses soldats, légionnaires, cavaliers et auxiliaires. Voyons maintenant comment tous ces soldats réunis pouvaient opérer avec ordre leurs manœuvres et leurs évolutions, quelles étaient les divisions et subdivisions de la légion. Car il ne suffit pas de rassembler une grande multitude d'hommes : ce n'est pas en cela que consiste la force d'un corps ; cette force est moins dans le nombre que dans la division des parties et dans la facilité qu'a le corps de prendre toutes les formes possibles.

 

 

 



[1] Végèce, II, 2.

[2] Végèce, II, 21 ; et Montesquieu, Grandeur et Décadence des Romains.

[3] Varron, L. L., 4 et 5.

[4] Voir le chapitre du Rôle historique de la milice.

[5] Denys d'Halicarnasse, IV.

[6] Saumaise, de Re mil. rom., 2.

[7] An de Rome 472.

[8] An de Rome 490.

[9] Polybe, III, 72.

[10] Tite-Live, XXII, 36.

[11] Polybe, III, 107.

[12] Tite-Live, XXIII, 24 ; XXVI, 28 ; XXIX, 38 ; XL, 1, 18, 36.

[13] An de Rome 582.

[14] Tite-Live, XLII, 31.

[15] An de Rome 646 ; Salluste, Jugurtha.

[16] Bel. civ., I, 7 ; Plutarque, Vie de César.

[17] Lampride, XL.

[18] Tite-Live, XXIII, 34.

[19] Tite-Live, XL, 36.

[20] Tite-Live, XLIII, 12.

[21] Végèce, II, 1.

[22] Tacite, Hist., II.

[23] Scholius, In Hygin.

[24] César, Bel. Gal., V.

[25] Végèce, II, 2.

[26] Tite-Live, XXXIV, 58.

[27] Dezobry, Rome au siècle d'Auguste, Sur la Milice.

[28] Tite-Live, XXV, 5 ; XXXV, 2.

[29] Tite-Live, XXI, 17.

[30] Tite-Live, XXII, 36 ; Cicéron, ad Att., VI, 5 ; Polybe, VI, 4 ; Orose, IV, 13.

[31] César, Bel. civ., I, 73.

[32] Tacite, Hist., XIII, 35.

[33] Tacite, Hist., I, 59.