La
Reine était naturellement douée d'un goût délicat. Mazarin aimait les grands
spectacles et les belles choses. L'ambassadeur français à Londres surveillait
à la fois la politique de Cromwell et les bonnes occasions à saisir dans la
dispersion du mobilier de la couronne d'Angleterre[1]. On donnait des fêtes ; on
remeublait les palais et les châteaux, très délabrés pendant les troubles. La
paix et ses plaisirs ne coûtaient pas moins que la guerre et ses hasards. On
faisait donc plus que jamais appel aux surintendants, qui recouraient à des
expédients parfois malheureux. En tout
temps, les financiers ont incliné à prendre les moyens qui leur ont déjà
réussi. Vers la fin de 1655, on essaya d'attirer encore le capital aux
emprunts du gouvernement, en décriant la valeur de la monnaie. On annonça la
frappe de lis d'or et d'argent, à un titre qui rendait cette mesure
préjudiciable aux détenteurs d'espèces. On espérait ainsi les induire à prêter
plus facilement au Roi[2], qui, lui, recevait toutes les
monnaies, les faibles comme les fortes. Le
succès ne répondit pas à ces espérances. Au Parlement, les chambres
s'assemblèrent, malgré la défense royale. L'exil de cinq conseillers ne
rétablit pas le calme. Le premier président, Bellièvre, reçu au Louvre le 4
février, insista de nouveau sur trois points : sur le droit pour les
magistrats de s'assembler, droit essentiel ; sur l'injustice des mesures
monétaires projetées ; sur le rappel des exilés. Deux jours après, l'avocat
général Bignon concluait à des remontrances itératives, en termes si forts,
que le Parlement en décida l'insertion dans ses registres. Emporté par son
éloquence, l'homme du Roi recommanda d'imiter Jacob, qui même blessé à la hanche n'avoit pas laissé de lutter avec
Dieu[3]. Pour la seconde fois en moins
de deux mois, on entendait un avocat général se prononcer contre le
ministère. C'en était trop. Bellièvre et les présidents, Bignon et Talon
furent mandés. Servien, suppléant le chancelier, leur déclara que s'ils
persistaient dans leur résistance, le Roi leur
feroit éprouver son ressentiment d'une telle manière, que la
postérité auroit peine à le croire. Et le jeune prince, bien stylé, ajouta : Messieurs, on vous l'a dit, faites-en votre profit. L'infortuné Bignon fut tout
particulièrement pris à partie. En vain s'excusa-t-il de son mieux ; en vain
lui parut-il que le Roi, sous sa colère de commande, avait laissé voir une
grande sympathie pour son vieux serviteur ; au fond, il avait reçu un coup
mortel. A partir de ce jour (8 février), il languit et, peu après, mourut[4]. Il était
toutefois plus facile à Servien de rudoyer les parlementaires qu'à Nicolas
Foucquet de trouver cet argent dont Mazarin déclarait avoir plus besoin que
jamais[5], pressant le surintendant de mettre toutes pièces en œuvre pour en obtenir. C'était
un principe pour cet habile financier qu'en ces affaires la violence ne
servait à rien. Puisqu'une seconde opération sur les monnaies ne réussissait
pas, mieux valait y renoncer, en sauvant la dignité du pouvoir. Le Cardinal
approuva ces propositions. Foucquet prépara un arrêt, sorte de transaction
qu'on fit accepter au Parlement, en lui accordant le retour des exilés[6]. Pour la forme, on maintint la
frappe des lis. Un marchand, ayant refusé la nouvelle monnaie, fut condamné à
50 écus d'amende, et la Gazette fit savoir qu'à l'avenir les récalcitrants ne
s'en tireraient pas à si bon marché[7]. C'était une retraite
habilement couverte. A ce
moment, tous les Foucquet étaient sur la brèche. L'aîné, François, évêque
d'Agde, servait de porte-parole au gouvernement dans l'assemblée du clergé[8]. L'abbé n'était pas si occupé
de Mme de Châtillon qu'il ne fit fort sévèrement la police de Paris[9]. Enfin, Louis se rendait à
Rome, en apparence pour y solliciter à raison d'intérêts de famille, en
réalité pour espionner les agissements du cardinal de Retz[10]. La
question Retz, toujours ouverte, redevenait aiguë. Quand l'archevêque, en
décembre 1654, lança la Lettre aux évêques, violent pamphlet dont s'émut
toute la France, Basile Foucquet provoqua une sentence du Châtelet, et fit
brûler l'épître épiscopale par la main du bourreau. On l'appela le promoteur, l'exécuteur le plus eschauffé des résolutions
de la Cour. Il s'en
moqua. Entre ces adversaires politiques, pas plus de loyauté que de justice.
Retz ayant soutenu à Rome les prérogatives des cardinaux français contre les
prétentions espagnoles et protesté fièrement, loin de le remercier, on le blâma.
Une nouvelle fut lancée dans toutes les feuilles politiques que cette belle
protestation n'était qu'une comédie concertée avec les Espagnols ; Retz
n'avait protesté que pour se faire battre. A leur tour, les partisans de
l'exilé imputèrent cette calomnie à Basile Foucquet, à ce fourbe, surintendant de la Gazette et de toutes les
affiches de Paris.
La vérité, c'est que l'idée première partait de Lionne, ambassadeur auprès du
Saint-Siège ; seulement, elle avait été reprise à Paris par des gens habiles
qui du premier coup touchaient à la perfection dans l'art des communications
semi-officielles[11]. On ne
négligeait rien pour anéantir les partisans de l'archevêque de Paris. Guerre
de libelles, adroitement distribués par Basile Foucquet, dans la ville et
dans la province, dans le conseil et dans le Parlement, dans le chapitre,
même à l'étranger. Colbert, Ondedeï étaient placés sous les ordres de l'abbé[12]. Un traître s'offre pour
espionner Retz. Mazarin veut qu'on l'embauche[13]. Ne rien épargner pour découvrir
l'audacieux imprimeur de la lettre du Cardinal et le punir rudement, même
s'il se trouve que ce soit Vitré. Il serait très important d'arrêter
Roussereau. Portail, avocat au Parlement, est une
manière d'intendant
de Retz, correspondant de Joly. Le président Blancménil, plusieurs autres
s'assemblent au faubourg Saint-Antoine, s'entretiennent de ce qui se fait
chez le duc d'Orléans, amassent de l'argent pour l'envoyer à Rome[14] ; les surveiller. Quel malheur
qu'on ne se soit pas saisi des papiers de Mattarel, surtout de sa
correspondance avec Retz ! Enfin la peur domine toujours Mazarin. Un prêtre
de Paris l'a avisé qu'on a quelque dessein sur sa personne. Examiner ce prêtre[15]. Si
Basile comblait la Bastille de prisonniers, on voit qu'il ne cédait pas à son
seul génie policier. Louis
Foucquet, alors âgé de vingt-trois ans à peine, montrait la même vivacité
d'esprit que ses aînés, la même aptitude aux affaires. Conseiller clerc au
Parlement de Paris, pourvu d'une abbaye, s'étant déjà acquitté d'une sorte de
négociation diplomatique[16], il était parti, comme on l'a
dit plus haut, en mission officieuse pour l'Italie. Le
représentant de la France à Rome était alors Hugues de Lionne, diplomate
habile et très appliqué, chargé de défendre les intérêts français au conclave
et de surveiller Retz. Bien que neveu de Servien, qui n'aimait pas les
Foucquet, Lionne avait conservé des relations amicales avec le procureur
général. Comme il avait reçu jadis l'hospitalité à Belle-Assise, il ouvrit au
frère de Nicolas les portes de l'ambassade. On va voir se reproduire à Rome
toutes ces intrigues dont l'enchevêtrement rend si difficile la découverte de
la vérité. Presque
en même temps que le jeune conseiller clerc, arrivait un vieux conseiller de
la grand'chambre, Foucquet-Croissy, l'ex-agent du prince de Condé,
l'ex-compagnon de Retz au donjon de Vincennes. Condamné par transaction à une
sorte d'exil, il s'était retiré à Florence, où le grand-duc ne l'avait pas
admis sans quelque soupçon, surtout après avoir fait passer à son cabinet
noir — cette institution est aussi vieille que la poste et durera tout aussi
longtemps qu'elle — la correspondance du soi-disant ennemi de Mazarin[17]. Retz, au contraire, l'accueillit
à bras ouverts, avec sa témérité accoutumée. Plus son entourage témoignait pour
le nouveau venu des sentiments répulsifs, plus il le recherchait. D'un autre
côté, Lionne, dans ses dépêches les plus confidentielles, se montrait fort
inquiet des agissements de Foucquet-Croissy. Jamais ni son oncle Servien ni
Mazarin ne parvinrent à lui mettre l'esprit en repos. Par
contre, on apprit à Paris que Louis Foucquet, l'hôte de l'ambassade, rendait
au Cardinal exilé des visites nocturnes, que dans ces entretiens les secrets
de la politique française étaient révélés. Le bruit courait même que le jeune
conseiller avait été encore mieux reçu par l'ambassadrice que par
l'ambassadeur, et il faut avouer que la réputation de Mme de Lionne prêtait à
la médisance. Servien, qui n'était pas dans le secret, admonesta son neveu,
lui insinua de ne pas tant parler, ni devant ses jeunes attachés, ni devant
sa femme. Peu s'en fallut que Lionne ne se fâchât. Il répondit par un éloge
sans restriction du frère du surintendant. Plût
à Dieu que le Roi et ses ministres trouvassent beaucoup d'aussi bons
serviteurs ! En
tant que mari, il ne comprit même pas les avis à peine déguisés de Servien[18]. Comment
d'ailleurs ce diplomate n'aurait-il pas vécu en toute confiance ! Il
avait dans ses bureaux un employé aposté par lui avec mission spéciale et
obligatoire de le trahir, de livrer à Retz des pièces confidentielles,
rédigées tout exprès en vue de ces fausses trahisons ! Quant à
ce dernier, malgré toute sa finesse, il se laissa prendre par le jeune
Foucquet, qui l'amusait avec des indiscrétions vraies ou imaginées à plaisir
et surveillait tous ses agissements. Aussi
faut-il renoncer à démêler ces écheveaux embrouillés à plaisir pour s'en
tenir aux faits et aux résultats, ce qui constituait au surplus, après tant
de ruses, la seule règle de conduite des hommes d'État de ce temps-là.
Lionne, malgré son application, malgré son habileté, ne fut pas heureux dans
ses négociations auprès de la Cour pontificale. Les demandes de poursuites
contre Retz n'aboutirent même pas à un commencement d'instruction. Tout au
rebours, le Cardinal obtint les honneurs du pallium[19]. L'ambassadeur se fit rappeler
à Paris. Quant à Louis Foucquet, il quitta Borne vers la fin de mai 1656[20]. Dans cette comédie politique,
il n'était sans doute que le confident de son Frère Nicolas, confident
lui-même du grand impresario Mazarin. En tout cas, les deux maîtres furent
satisfaits de la manière dont leur élève avait rempli son petit emploi. Foucquet
servait son ministre, sinon volontiers, au moins très loyalement dans cette
guerre d'extermination entreprise contre Retz. Une procédure comme d'abus fut
commencée si énergiquement, que le premier président Pomponne de Bellièvre en
témoigna un vif mécontentement et s'en prit avec beaucoup d'aigreur au
procureur général, dont Colbert lui-même était forcé de reconnaître le zèle[21]. Mazarin
attachait d'ailleurs la plus grande importance à ce qu'on ne perdit pas de
vue les partisans de l'archevêque. Au plus fort des soucis causés par le
siège de Valenciennes, il signale un certain abbé de Saint-Jean, très
suspect, et des réunions de cabaleurs, chez les parents de Joly[22]. Huit jours après, il insiste.
Cet abbé est le frère de Dorat, un conseiller au Parlement, qui a esté au cardinal de Retz ; ordre de l'arrêter, ainsi que
le sous-chantre de Notre-Dame[23]. L'assemblée du clergé le
préoccupe. Le Roi écrira aux commissaires de s'y rendre et de parler suivant
ce que leur dira Nicolas Foucquet[24]. Nicolas
est l'homme de confiance et de ressource. Le ministre exige incessamment de
l'argent. Rien ne lui est plus pénible, mais qu'on pense à son triste état.
Sa misère est au-delà de toute expression. 700.000 livres sont dues aux
deux armées. Pas un sou de disponible pour les fortifications, pas de
chevaux. Il faut que le procureur général complète les 2.500.000 livres
promises ; d'autant que l'on a dû détourner une partie des fonds pour les
envoyer en Catalogne, où les troupes se mutinent. Aussi veille-t-il sur la
sécurité de son cher ami. Il craint qu'on ne veuille l'enlever. Basile et
Nicolas ne devront pas sortir de Paris, et Basile n'ira par les rues que bien
accompagné, surtout de nuit[25]. On
allait précisément avoir plus besoin que jamais du surintendant. L'armée
française, qui assiégeait Valenciennes, fut mise en complète déroute. Devant
ce revers, Mazarin montra une grande force d'âme. Conciliant dans la
prospérité, fier dans le malheur[26], cette défaite ne le décidera
pas à chercher les bonnes grâces du prince de Condé[27]. On ne peut empêcher la
canaille, les partisans du Prince et ceux de Retz de parler ; mais on
arrêtera les malintentionnés. Se garder cependant d'augmenter la garnison de
la Bastille. Il ne faut rien affecter en ce moment[28]. Courage et sang-froid. Tout le monde n'est pas mort ![29] En même
temps qu'il tenait ces propos courageux, le Cardinal appelait à l'aide,
demandait de l'argent, sans bien savoir d'où il pouvait en venir. Un jour, il
déclare qu'on ne peut compter sur le clergé ni sur l'aliénation d'un droit du
marc d'or. Le lendemain, il croit, on lui a dit[30] qu'on pourrait tirer 600.000
écus du clergé. Il prie Herwarth d'emprunter 200.000 francs sur ses
pierreries et tapisseries qu'il engagera de bon cœur. Un courtisan a fait
savoir qu'il avanceroit une somme et en
traiteroit en secret avec le procureur général. C'est toujours à Nicolas Foucquet qu'il en
revient pour être vite secouru, car, il le
sait bien, tous les secours qui tardent à venir ne nous serviront pas de
grand chose[31]. On
avait fait appel à la bourse des fonctionnaires et reçu beaucoup de réponses
évasives. Le chancelier Séguier consentit à prêter quelque argent, si on lui
donnait des gages[32]. Colbert, tout récemment nommé
conseiller d'État[33], offrit 100.000 livres, la dot
de sa femme qu'il venait de toucher[34]. On ne sait ce que Herwarth
trouva sur les hardes du Cardinal. Au total, peu de chose. C'est
alors que Foucquet intervint avec sa décision accoutumée. Il ne s'adressa ni
au clergé, toujours très lent à dénouer les cordons de la bourse, ni à l'Ordre
du Saint-Esprit, dont les droits dits du marc d'or ne pouvaient être aliénés
facilement. Il fit appel à ses parents, à ses amis, engagea leurs signatures
et la sienne. En quatre jours, il trouva 900.000 livres, non en promesse,
mais en écus sonnants. Des relais de charrettes, préparés par ses soins[35] pendant qu'on réunissait
l'argent, le voiturèrent rapidement à la Fère, ou l'arrivée inattendue de ce
subside rendit la confiance au Cardinal étonné et ravi. Dès le
24 juillet, Mazarin envoyait ses gardes à Compiègne au-devant du convoi. Je sçay,
écrivait-il à Foucquet, que vous avez trouvé
cette somme sur vos obligations particulières, et que vous avez engagé tout
ce que vous aviez au monde pour nous assister dans la conjoncture présente ;
et je sçay aussi que vous n'avez rien que vous ne voulussiez sacrifier, non
seulement pour le service du Roy, mais pour le mien particulier. J'en ai la
reconnaissance que je dois et je suis touché au dernier point de la manière
dont vous en avez usé. J'en ay entretenu au long Leurs Majestés, lesquelles
sont tombées d'accord que vous estes plein d'un zèle très effectif, qu'on
doit faire cas d'un ami fait comme vous. Elles m'ont donné charge de vous
remercier de leur part de l'effort que vous avez fait, et de vous asseurer
qu'Elles en conservent le souvenir. Il faudra que vous repreniez cette somme
sur le premier argent qui viendra des affaires qui sont sur le tapis[36]. Comme
le naturel revient au galop, le Cardinal, à peine tiré d'embarras,
sollicitait pour les siens. J'ay honte, ajoutait-il, de vous parler d'argent après ce que vous faites. Il a honte, mais il recommande
son neveu, le prince de Conti[37], très chagrin de n'avoir pas un
sou. Le même jour, écrivant à Basile Foucquet, il lui marquait encore sa
surprise et sa joie du secours quasi inespéré des 900.000 livres envoyées par
son frère Nicolas. Il fait bon d'avoir des
amis si zélés et si effectifs[38]. En
effet, Mazarin était à même de constater le peu de valeur de ses vues
financières comparées à celles de Foucquet. Le jour où les charrettes du surintendant
étaient annoncées, le Cardinal recevait à la Fère la députation de
l'assemblée du clergé, de ce clergé dont il avait espéré tant de secours.
Elle ne lui apportait que des doléances[39]. En Guise de réponse, on
dépêcha à Paris d'Aligre, qui demanda de l'argent à l'assemblée, ajoutant
brutalement que le Roi prendrait par force ce qu'on ne lui offrirait pas de
bonne grâce. Messieurs du clergé, sachant bien que l'argent est insaisissable,
déclarèrent qu'on ne tirerait pas un sou d'eux avant de leur avoir donné
satisfaction[40], c'est-à-dire avant d'avoir mis
en liberté le grand vicaire de Paris, emprisonné dans la Bastille. Mazarin,
très mécontent, n'en dut pas moins céder. Il se contenta de recommander à
Nicolas Foucquet de les surveiller et de les empêcher de nuire[41]. Le
Parlement donnait autant et plus d'inquiétudes que le clergé. Depuis
longtemps, il se plaignait des évocations de procès faites par le conseil du
Roi au mépris de sa juridiction. A raison d'un arrêt du 18 août 1656, rendu
dans une de ces assemblées des Chambres si odieuses au gouvernement, les
magistrats furent mandés à la Fère. L'avocat général Denis Talon faisait
partie de la députation. On a
déjà rencontré plusieurs fois ce personnage. Peu de jours après ce voyage, il
entrait en conférences secrètes avec Colbert, qui, naturellement, en fit
rapport à son maitre et présenta Talon comme fort
bien intentionné pour le service du Roi. Il l'en a fait assurer par sa mère ; en toutes
circonstances il promet de concerter les
choses qui seroient à faire ; mais la mère et le fils conjurent Son Éminence de leur garder
le secret. Évidemment,
l'avocat général offrait son concours à côté ou plutôt en arrière du procureur
général Foucquet. Chose
étonnante, ces ouvertures ne furent pas bien accueillies par le ministre.
Talon, selon ce dernier, chasse de race, persuadé que le Parlement ne peut
faillir. Plus inflexible que son père, au lieu de faire des excuses, il a défendu
l'arrêt incriminé. Il s'est même servi des termes : Messieurs du Parlement, alors qu'on n'a jamais dit que vostre Parlement ou la Compagnie. Il a encore dit : L'ordre précipité
qu'on a envoyé pour faire venir le Parlement icy. Ou Mazarin est bien trompé, ou
ce Talon ne songe qu'à s'acquérir du crédit dans sa compagnie, ce qui ne peut estre fait qu'à nos despens. Colbert
abandonne aussitôt son protégé. Pour ce qui
est de M. Talon, il n'a jamais cru que ce fût un homme à s'y abandonner
entièrement, mais seulement à ménager ; il l'estime du nombre des serviteurs
tièdes, qui, dans les grands coups du rétablissement de l'autorité royale, ne
mériteraient pas d'être exceptés. Pourtant, on en peut tirer quelque avantage
tant que les affaires resteront en l'état où elles sont[42]. Effectivement,
l'heure n'était pas encore venue de frapper ces grands coups du
rétablissement de l'autorité royale. Tout au contraire, le 10 septembre, on
élargissait le vicaire général Chevallier[43] et, le lendemain de cette
concession, on apprenait que le terrible Retz était parti de Rome, sans qu'on
sût bien exactement vers quel pays il se dirigeait. Mazarin
laissa voir une inquiétude extrême. Une ordonnance datée de Compiègne, le 14
septembre 1656, reproduisit les injonctions violentes de celles du 24 août
1654[44]. Colbert fut chargé de la
communiquer au chancelier, à Servien, à Foucquet. Les
deux premiers abondèrent dans le sens du ministre. Foucquet, plus maître de
lui, plus sincère, déclara qu'il ne convenait pas de faire un si grand éclat,
montrer tant de crainte, et par là donner courage aux malintentionnés. Au
contraire, il faut affecter de ne pas croire Retz assez fou pour se venir commettre à un péril certain. Cela n'empêchera pas de faire
toutes diligences auprès des gouverneurs, des intendants, de toutes les
autorités pour découvrir sa marche, son séjour, pour l'arrêter si cela se
peut. L'avis était si judicieux, que Colbert le partagea. Mazarin, remis de
ses alarmes, écrivit qu'il était entièrement
de l'avis de M. le Procureur général[45]. Foucquet
avait vu juste. Retz n'osa se montrer. Cette menace d'invasion finit assez
piteusement en une sorte de fuite et de courses à la dérobée, d'auberge en
auberge. Les partisans de l'archevêque eux-mêmes perdirent de leur assurance.
Quand la Cour publia que Retz serait saisi et jugé, l'assemblée du clergé ne
fit qu'une réserve, celle du jugement par ecclésiastiques[46]. Deux
fois en deux mois, Nicolas Foucquet par son zèle, par son énergie, par son
sang-froid, s'était montré l'homme de la situation. Il
était entouré d'une famille non moins effective que lui dans ses bons services.
Basile continuait de remplir ses fonctions mi-parties diplomatiques,
mi-parties policières. Par ses soins, la duchesse de Châtillon agissait sur
l'esprit de Condé[47]. L'évêque d'Agde travaillait le
clergé. On a vu comment se comportait à Rome le jeune Louis Foucquet. A Valenciennes,
deux Maupeou, cousins du surintendant et capitaines aux gardes, étaient morts
glorieusement. L'un d'eux, à demi enterré par l'explosion d'une mine, brisé,
se couvrant d'une pelle de pionnier, continua de donner des ordres à ses
hommes, jusqu'à ce qu'il succombât à ses quatorze blessures[48]. Les
Foucquet de province exerçaient leur influence à Rennes par leurs cousins
germains, présidents, conseillers au Parlement de Bretagne, à Angers par les
Cupif. Un de ces derniers avait bien causé quelques ennuis par sa conversion
au protestantisme et ses prédications à Leyde comme pasteur de l'Église
wallonne[49]. Par contre, Robert Cupif
occupait le siège épiscopal de Dol[50] ; Cupif d'Aussigny était maire
d'Angers[51]. Du chef des Maupeou, Nicolas
Foucquet agissait sur la Chambre des comptes et sur la Cour des aides[52]. Par les Castille, ses alliés,
il utilisait les forces de financiers puissants, les Jeannin de Castille[53]. La famille de sa première
femme lui demeurait attachée. Sa mère enfin, noble et charitable personne,
qu'à juste titre on appelait déjà la sainte, était devenue populaire par son
dévouement à soigner les pauvres malades, par son habileté à leur préparer
des remèdes souvent efficaces, et cette popularité de bon aloi profitait à
tous les siens[54]. Les Foucquet
devenaient donc puissants. La puissance a de tout temps appelé à elle honneurs
et faveurs. Malgré la parcimonie de Mazarin, ni faveurs ni honneurs ne
manquèrent aux Foucquet. Ils avaient appris l'art d'arracher à l'avare
ministre ce qu'il ne savait pas donner de bonne grâce. François fut nommé
coadjuteur de l'archevêque de Narbonne, avec succession réservée[55]. Louis, le galant conseiller
clerc, n'avait sans doute déplu ni à Rome ni à Paris, car le trône épiscopal
d'Agde lui fut attribué[56]. Quant à Basile, il obtint la
charge de chancelier des ordres du Roi, dignité qui conférait le droit de
porter les insignes du Saint-Esprit, de marcher quasi de pair avec la plus
grande noblesse de France[57]. Pour
Nicolas, il trouvait sa récompense dans le pouvoir de faire accorder tant et
de si grandes faveurs à tous les siens. D'humeur libérale et magnifique,
souriant à cette fortune qui lui souriait après tant d'années de labeur et
d'épreuves, il se laissait prendre par le goût dominant de l'époque, celui de
bâtir et de s'accommoder un domaine. A Paris, il était venu habiter un hôtel
appartenant à sa femme. Cette demeure, située rue Michel-le-Comte, en face de
l'Échelle du Temple, était un peu plus vaste que l'ancienne maison des
Foucquet, mais sans grand agrément. Tout l'amour-propre du surintendant était
concentré sur le petit héritage de Vaux, sorte de fief paternel également
affectionné par sa mère. A partir de 1654, il travailla à en agrandir le
parc, à l'embellir[58]. On citait déjà ses jardins dessinés
par Le Nôtre, homme habile, dessinateur
breveté de tous les plants et parterres de Sa Majesté, depuis 1643 •[59], mais dont la dureté des temps
et la pénurie des ressources royales n'avaient pas permis d'employer les
talents. Nicolas
Foucquet commençait à monter sa maison. Sa table, très bien servie, était
largement ouverte. Il recevait une compagnie de choix, encourageait les arts.
Un honnête homme devait faire une dépense proportionnée à sa situation, tenir
un juste milieu entre le faste grossier d'un Particelli et l'économie affectée
de Colbert et même de Le Tellier. Si les
Foucquet aimaient la représentation, on a vu qu'ils ne détestaient pas la
galanterie. C'était
une mode qui s'imposait. Nicolas la subit comme tout le monde. Il
avait alors quarante ans. Dans sa vie si laborieuse et si agitée, il n'avait
jamais eu beaucoup de temps à donner aux aventures. Qu'au premier jour de son
arrière-saison, il ait voulu ressaisir les fleurs du printemps, qu'un regret
ait traversé son esprit chargé de préoccupations, nul n'en sera surpris, et
si l'on veut bien admettre une excuse à cette passion tardive, on la trouvera
dans le choix de la femme aimable entre toutes à laquelle Foucquet adressa
ses hommages. Marie
de Rabutin-Chantal, née place Royale, à Paris, en 1625, était petite-fille de
la fondatrice de l'Ordre de la Visitation. François Foucquet, père de
Nicolas, avait beaucoup aidé à l'établissement du couvent de la rue
Saint-Antoine, où sa sépulture de famille était préparée. Il avait fait plus
encore, en donnant à l'Ordre cinq de ses filles. Voilà un premier lien entre
les deux familles. Très
vive d'esprit, la jeune Marie attirait à elle les meilleurs maîtres, entre
autres Ménage, le chef incontesté de la colonie des beaux esprits du Maine à
Paris. Nicolas Foucquet était un des patrons de cette province. Enfin, on
maria la jeune fille à un Breton, au marquis de Sévigné, homme brusque, aux
goûts assez bas, et que la venue de deux beaux enfants ne rattacha point à sa
femme, dont la supériorité intellectuelle l'humiliait. Ce
mari, plus mal élevé que méchant, était brave ; il s'enferra sur l'épée de
son adversaire, dans un duel entrepris sans cause, pour la fille d'une dame
Gondran[60] que Nicolas Foucquet avait
failli épouser[61]. Ce tragique événement eut lieu
le 4 février 1651. Mme de
Sévigné restée veuve, avec des affaires fort embarrassées, des terres en
mauvais état, des dettes pressantes, revint à Paris, où elle s'installa dans
le quartier du Temple, à portée des conseils de l'abbé de Coulanges, son
parent. C'est alors qu'elle retrouva la famille Foucquet. La protection d'un
procureur général n'était pas à dédaigner au cours de tant de grands procès.
Ce qui est certain, c'est que cette habile femme répara en deux années le
désordre de sa fortune ; puis, cette première tâche accomplie, songeant à ses
deux enfants à établir, nullement obligée d'ailleurs à des regrets éternels,
elle reparut dans le monde en 1654. Elle
était âgée de vingt-neuf ans ; sa retraite en Bretagne et l'indifférence de
son mari lui avaient conservé toute sa fraîcheur. Ce n'était pas une de ces
beautés qui sautent aux yeux, beautés surprenantes de qui la conversation
guérit vite, comme l'a dit un des amoureux de l'aimable veuve. Sa gaieté
communicative, franche et hardie, attirait, parfois même l'emportait, elle et
ses interlocuteurs, jusqu'aux zones dangereuses ; mais tout aussitôt, par un
tour délicat, elle rentrait dans les limites de la prudence. Une physionomie
agréable, un esprit prime-sautier, un jugement exquis, un bon sens habilement
paré de mille grâces, toutes ces qualités faisaient de Mme de Sévigné une
charmeuse. Quoi
d'étonnant, après cela, si dans un cercle d'admirateurs formé de gens graves
comme Turenne, polis comme du Lude, galants comme Rabutin, doctes et spirituels
comme Ménage et Benserade, on trouve Nicolas Foucquet ? Le surintendant,
moins coquet de sa personne que son frère, s'habillait avec goût. Il n'était
ni beau ni laid, mais ses traits portaient l'empreinte d'une certaine
noblesse, et, sous leurs longs cils, ses yeux révélaient un esprit pénétrant.
Il ne parlait qu'avec mesure, sans affectation comme sans morgue ; pas un mot
qui sentît le robin, encore bien moins le financier. Son obligeance était
discrète. Rabutin, le cousin de Mme de Sévigné, devait à Foucquet le prix de
son régiment. Nul ne le savait, et, par le fait, Rabutin lui-même l'avait
oublié. Ce
Rabutin, homme doué de toutes les qualités, celles du cœur excepté, cousin de
la marquise, la dédaigna petite fille, la poursuivit assez incivilement après
son mariage. Veuve, il la courtisa plutôt qu'il ne la désira, et parce qu'il
la vit adorée de tous. Son regard expérimenté démêla aisément entre tant
d'adorateurs l'homme dangereux. Au mois d'août 1654, il écrivait à sa cousine
: Je suis bien aise que vous soyez satisfaite
du surintendant, c'est une marque qu'il se met à la raison et qu'il ne prend
plus tant les choses à cœur qu'il faisoit. Quand vous ne voulez pas ce qu'on
veut, Madame, il faut bien vouloir ce que vous voulez. Suit la menue monnaie des
compliments. On est encore trop heureux de
demeurer des amis de la marquise ; il n'y a guère qu'elle dans le royaume qui
puisse se contenter d'amitié ; il faut qu'une femme ait un mérite
extraordinaire pour que le dépit d'un amant maltraité ne le porte pas à
rompre avec elle[62]. Un an plus tard, il revenait à
son idée : Mandez-moi, je vous prie, des
nouvelles de l'amour du surintendant ; et, à titre d'amitié ou d'encouragement, il
raconte ses histoires avec sa Chimène, offrant d'échanger son secret
contre ces bagatelles[63]. La
belle cousine ne se laissa pas prendre à ce jeu d'un goût douteux. Elle
serait au désespoir de pouvoir mander quelque chose d'approchant. J'ai toujours avec lui les mêmes précautions et les mêmes
craintes... cela retarde notablement les progrès qu'il voudroit faire.
Je crois qu'il se lassera de vouloir recommencer toujours inutilement la même
chose. Elle l'a vu
deux fois en six semaines, voilà tout. Usez
aussi bien de mon secret,
écrivait-elle en terminant[64], que j'useroi du vôtre ; vous avez autant d'intérêt que moi à le cacher. Fine allusion aux services déjà
obtenus de Foucquet, comme à ceux qu'elle ne cessa d'obtenir pour cet indigne
cousin[65]. Évidemment,
Nicolas essaya de plaire à Mme de Sévigné. Appréciant son esprit, il
ambitionna de parvenir jusqu'à son cœur. Marie en fit la confidence à son ami
Ménage, ayant bien soin d'ajouter que le surintendant lui-même étoit persuadé que ce n'étoit pas chose facile. — Quelque envie qu'il ait de se mettre à la mode, je vois
bien que nous en demeurerons à l'estime et au respect. Au surplus, elle profitait de
ses bonnes dispositions pour obliger ses amis[66]. On
devine ce qui se passa. Nicolas Foucquet, séduit par l'esprit de la belle
veuve, bien reçu à tous les titres, pour ses anciennes relations, pour sa
politesse, si l'on veut même pour sa grande situation, subit le charme,
risque une déclaration ; poliment éconduit, il revient à la charge, avec une
persistance discrète. Deux ans se passent, on le trouve au même point ; le
prétendant malheureux se résigne et reste un ami fidèle. Voilà
ce qu'on sait sur les premiers déportements de ce surintendant qui n'aurait
jamais trouvé de cruelle, de cet homme qui travaillait dix à douze heures par
jour. Se livra-t-il à un jeu d'esprit ? Subit-il un entraînement du cœur ?
Qui le dira ? On doit en tout cas reconnaître que Foucquet, dans la conduite
de ce petit roman, fit preuve de goût délicat, de savoir-vivre, et se
comporta en homme bien élevé. S'il n'obtint pas tout ce qu'il ambitionnait,
il conquit et conserva, précieuse compensation de l'avantage refusé, l'amitié
publique d'une femme charmante, dévouée, et qui, dans le secret de son cœur,
l'aima. A la
fin de l'année 1656, Nicolas Foucquet touchait presque à l'apogée de sa
fortune. Il a mis la main sur le Parlement ; tous les financiers ont
confiance en lui. Mazarin le comble de félicitations et d'assurances de son
entier dévouement. Autant en fait la Reine et autant le jeune Roi. Ses frères
sont en bonne situation. Il sacrifie à son penchant en rebâtissant Vaux ; il
goûte enfin le plaisir intime de se voir recherché par les belles dames,
distingué par la plus spirituelle. Rentré chez lui, il y trouve une jeune
femme, un peu entichée de sa noblesse assez douteuse, un peu fière, mais en
somme avenante, sachant tenir son rang. Cinq enfants, trois filles, deux
garçons, garantissent l'avenir de la famille. L'aîné surtout, le petit
François, est l'objet des complaisances du père. On admire sa gentillesse, sa
grâce, son intelligence qui devance de beaucoup ses quatre ans. Il
n'était pas possible qu'au milieu de ce concours de prospérités, on
n'entendit pas l'éternel rappel à l'éternelle vanité des choses humaines.
Tout à coup, cet enfant chéri, ce fils aîné tomba malade et mourut. A cette
époque, où l'on avait de nombreux enfants, on ressentait moins la perte d'un
petit être, porter le deuil n'était pas jugé digne de l'autorité paternelle.
Toutefois, les poètes se crurent obligés de consoler les parents[67]. L'un d'entre eux, le Jésuite
Gossart, ami et condisciple de Nicolas, composa une sorte d'apologie de la
mort. Cette mort, accablée de reproches, a
souvent épargné les Foucquet, bien que la mère de famille, Marie de Maupeou,
se soit posée comme son ennemie en soignant les malades, en multipliant les
remèdes efficaces. Si
l'œuvre fût restée dans ces banalités oratoires, à peine mériterait-elle une
mention. Mais ce poète rhétoricien était un homme, un prêtre. Laissant les
oripeaux de la versification, il fait ainsi parler la Mort à son puissant ami
: Ah
! si tu connaissais les biens que j'apporte, tous ceux de la vie cesseraient
de te plaire. Tous les tiens ne sont-ils pas comme perdus au milieu d'un
déluge de maux ? Dans le tumulte de tes occupations, ton existence s'écoule,
et tu n'auras pas vécu. D'autres jouissent d'une vie qui ne t'appartient pas.
Du matin au soir, ton antichambre est encombrée ; les divinités de la Cour te
sourient ; une foule dorée se dispute tes bonnes grâces. Que sont-ils au fond
? tes geôliers ; ces troupes de courtisans, malgré leur obséquiosité, te
tiennent prisonnier. L'un accourt de la part du Roi ; l'autre, de celle du
Parlement ; tel te ramène aux soucis de la surintendance ; tel autre à ceux
du parquet. Malheureux, ta vie est sans cesse ballottée par ces flots ; elle
fuit, sans repos, au milieu de ces clameurs. Partagée entre le service du
prince et celui du public, il n'en reste rien pour toi. En vain les tables
sont-elles chargées de mets délicieux, l'inquiétude les empoisonne ; en vain
des lits moelleux t'invitent-ils au sommeil, à travers leur duvet perce la
pointe aiguë des soucis. Et c'est pour de tels biens que tu voulais garder
ton fils ! Et tu gémis de ce que je l'aie arraché à tant de tourments ! Entendre un bon conseil ; l'apprécier et ne pas le suivre, c'est toute la vie d'un homme. |
[1]
COSNAC, Souvenirs
du règne de Louis XIV, t. IV, p. 237.
[2]
BOIZARD, Traité
des monnaies, t. I, p. 311. Boreel à de Witt, 7 janvier 1656. Lettres,
t. I, p. 386. L'ambassadeur hollandais tenait très soigneusement son
gouvernement au courant de ces variations de la monnaie. TURENNE, Mémoires,
t. II, p. CXX. Nous avons signalé plus haut l'erreur chronologique commise par
le rédacteur de ces Mémoires.
[3]
Boreel à de Witt, 18 Février 1656. Lettres, t. I, p. 403.
[4]
Abbé PÉRAU, Vie
de M. Bignon, 2e part., p. 87.
[5]
Mazarin à N. Foucquet. Saint-Germain en Laye, 4 mars 1656. Bibl. nat., ms. fr.
23202, p. 324.
[6]
LORET, La
Muze historique, mars 1656, t. II, p. 175.
[7]
Lettre ci-dessus citée. Boreel à de Witt, 15 mars 1656. Lettres, t. I,
p.419.
[8]
Mazarin à N. Foucquet, 4 mars 1658. fr. 23202, p. 324.
[9]
BUSSY, Histoire
amoureuse, t. I, p. 216.
[10]
JOLY, Mémoires,
p. 122. Cf. VALFREY,
Hugues de Lionne ; CHÉRUEL, Histoire du ministère de Mazarin, t. II, p. 239.
Le savant académicien confond par mégarde Yves avec Louis. Yves était mort.
[11]
VALFREY, dans
son ouvrage Hugues de Lionne, ses ambassades en Italie, p. 243. Gazette
de France, 1655, n° 50.
[12]
Mazarin à l'abbé Foucquet, 18 juin 1655. Bibl. nat., ms. fr. 23202, p. 152.
[13]
Il faut accepter l'offre de Tassé. Lettre du 18 juin 1655, déjà citée.
[14]
Lettre du 22 juin 1655. Fr. 23202, p. 158.
[15]
Lettre du 11 juillet 1655. Fr. 23202, p. 159.
[16]
Borrœ ad populos, dit COSSART, Pœmata,
p. 239.
[17]
G. JOLY, Mémoires,
p 132.
[18]
VALFREY, Hugues
de Lionne et ses ambassades en Italie, p. 344.
[19]
JOLY, Mémoires,
p. 122, 123.
[20]
VALFREY, Hugues
de Lionne et ses ambassades en Italie, p. 346.
[21]
Lettres, etc., t. 1, p. 241. Lettre du 4 juin 1656.
[22]
Mazarin à l'abbé Foucquet. La Fère, 30 juin 1656. Bibl. nat., ms. fr. 23202, p.
189.
[23]
Mazarin à l'abbé Foucquet. La Fère, 16 juillet 1656. Bibl. nat., ms. fr. 23202,
p. 198.
[24]
Mazarin à l'abbé Foucquet, 13 juillet 1656. Bibl. nat., ms. fr. 23202, p. 195.
[25]
Mazarin à l'abbé Foucquet, 13 juillet 1656. Ms. fr. 23202, p. 195.
[26]
Voici les propres expressions de Mazarin : Autant on a
de douceur dans les félicites, autant on aura de fierté dans le malheur.
Mazarin à l'abbé Foucquet, 19 juillet 1656. Bibl. nat., ms. fr. 23202, p. 200.
[27]
Mazarin à l'abbé Foucquet, 29 juillet 1656. Bibl. nat., ms. fr. 23202, p. 207.
[28]
Lettre du 19 juillet 1656, ci-dessus citée.
[29]
Mazarin à Nicolas Foucquet. La Fère, 21 juillet 1856. Bibl. nat., me. cité, p.
332.
[30]
Lettres du 19 et du 21 juillet, déjà citées.
[31]
Mazarin à Nicolas Foucquet, 21 juillet 106. Bibl. nat., ms. cité, p.332.
[32]
FOUCQUET, Défenses,
t. XIV, p. 190.
[33]
10 janvier 1656. Lettres et Instructions, t. VII, p. 390.
[34]
Lettres et Instructions, t. I, p. 248 ; t. VII, p. 391.
[35]
RAVAISSON, Archives
de la Bastille, t. II, p. 275. (Interrogatoire de Foucquet à la Chambre de
justice en novembre 1664.)
[36]
Procès, t XI V, p. 379. Mazarin à M. le procureur Général. La Fère, 24
juillet 1656.
[37]
Cf. Mazarin à l'abbé Foucquet. La Fère, 19 juillet 1656, déjà citée. Gourville
était venu à la Fère de la part du prince de Conti.
[38]
Mazarin à Basile Foucquet, 24 juillet 1656. Bibl. nat., ma. fr. 23202, p. 205.
[39]
LE PAIGE, Histoire de
la détention du cardinal de Retz, p. 60.
[40]
LE PAIGE, Histoire de
la détention du cardinal de Retz, p. 62.
[41]
Mazarin à Basile Foucquet, 29 juillet 1656. La Fère. — Mazarin à Nicolas
Foucquet, 30 juillet 1656. Bibl. nat., ms. fr. 23202, p. 207 et 336.
[42]
Colbert à Mazarin, T septembre 1655 ; autre de Colbert à Mazarin du 10
septembre, et réponse de Mazarin du 8 septembre suivant. Lettres de Colbert,
t. I, p. 258, 259.
[43]
LE PAIGE, Histoire de
la détention du cardinal de Retz, p. 71.
[44]
LE PAIGE, Histoire de
la détention du cardinal de Retz, p. 72.
[45]
Colbert à Mazarin, 10 septembre 1656. Lettres, t. I, p. 259.
[46]
14 novembre 1658. LE
PAIGE, Histoire
de la détention du cardinal de Retz, p. 75.
[47]
Mazarin à Basile Foucquet, 2 août 1656. La Fère. Il parle de la dame qui est à
Paris et qui veut servir ses amis près de Condé. Bibl. nat., ms. fr. 23202, p.
209. Cf. Boreel à de Witt. La Cour a mandé la duchesse
de Châtillon. On se sert d'elle dans les affaires de M. le Prince de Condé.
1er septembre 1858. Lettres, t. I, p. 483.
[48]
Il s'appelait Maupeou de Noisy. Lettre de Mazarin à l'abbé Foucquet, 18 juillet
1656. Bibl. nat., ms. fr. 23202, p. 198. Cf. Nouvel Estas de la France pour
1658, p. 500 ; Estat de la France pour 1661, p. 587.
[49]
Boreel a de Witt, 8 septembre 1656. Lettres, t. I, p. 486. On a le récit
de sa conversion.
[50]
Robert Cupif, né à Paris, paroisse Saint-André des Arcs, le 26 octobre 1600, de
Hélie Cupif, avocat au Parlement, et de Marie Grimauldet, devint archidiacre
d'Angers, évêque de Saint-Pol de Léon (25 mars 1640), de Dol (1648) ; mourut
vers 1657. Cf. RAPIN,
Mémoires, t. Il, p. 129.
[51]
DEBIDOUR, La
Fronde angevine, p. 322.
[52]
Estat de la France, 1657 et 1658.
[53]
COSSART, Poemata,
p. 260.
[54]
COSSART, Poemata,
p. 261.
[55]
Gallia christiana, VI, p. 122 et 701.
[56]
COSSART, Poemata,
p. 262.
[57]
Bibl. nat., fonds Saint-Esprit.
[58]
COSSART, Poemata,
p. 283. — G. BROTTIER,
De hortorum historia, p. 273, à la suite du poème des Jardins de
Rapin, édit. Barbon, 1780.
[59]
JAL, Dictionnaire
biogr., art. Le Nôtre.
[60]
COSSART, Mémoires,
p. 185.
[61]
TALLEMANT, Historiettes,
VII, p. 185, édit. 1810.
[62]
Lettre du 17 août 1654.
[63]
Lettre de Bussy, du 3 juillet 1655.
[64]
Lettre du 19 juillet 1655.
[65]
Lettre de Bussy, 7 octobre 1655.
[66]
Les éditeurs pensent avec raison que ce passage s'applique à N. Foucquet, et
que la lettre est de 1655.
[67]
COSSART, Poemata,
p. 258.