NICOLAS FOUCQUET

TROISIÈME PARTIE

 

CHAPITRE PREMIER. — FOUCQUET, PROCUREUR GÉNÉRAL AU PARLEMENT DE PARIS.

SES PREMIÈRES RELATIONS AVEC COLBERT. - LA FRONDE DES PRINCES. - SECONDES NOCES DE FOUCQUET (Septembre 1650-janvier 1651)

 

 

Malgré l'insuccès de l'insurrection de Paris, malgré l'emprisonnement de Condé, le Parlement restait debout devant le gouvernement et forçait Mazarin à compter avec lui. Comme moyen d'action directe sur cette compagnie passionnée, le ministre n'avait autre instrument que les gens du Roi, c'est-à-dire le procureur général et les deux avocats généraux.

Aujourd'hui, le procureur général est chef du parquet ; il requiert et porte la parole au nom du Prince, et les avocats généraux sont placés sous ses ordres directs. Les uns et les autres, dans leurs réquisitions par écrit, obéissent au ministre de la justice. Mais s'ils portent la parole, ils ne relèvent que de leur conscience, comme tous les hommes.

En 1650, les avocats généraux au Parlement se considéraient comme les dépositaires de la propre conscience du Roi. De même que le Parlement s'érigeait en intermédiaire entre le peuple et le souverain, les avocats généraux se posaient assez volontiers comme médiateurs entre les deux pouvoirs, gardant leur franc parler avec l'un et avec l'autre. Au contraire, le procureur général était considéré comme l'avoué du Roi[1].

On comprend dès lors l'importance de cette charge, qu'on ne pouvait acheter ni vendre sans l'assentiment du Prince.

Or, le procureur général alors en fonction, un sieur Méliand, était parvenu à cette place dans d'assez curieuses circonstances. Richelieu, estimant que le titulaire précédent n'était pas grand clerc, en avait fait un premier président, tandis qu'au contraire, il choisit Méliand sur sa réputation d'habileté. Un président bonhomme, un procureur habile homme, tel était l'idéal du ministre. Il se trouva tout au contraire que l'un n'était nullement habile, tandis que l'autre, une fois inamovible, se révéla plus expert qu'on ne voulait[2].

Insuffisant au cours ordinaire des affaires, Méliand devenait dangereux en temps de révolution. Au mois de janvier 1650, sifflé en plein Parlement par les jeunes conseillers des Enquêtes[3], sa situation était intolérable. II se résigna donc à traiter de sa charge. Foucquet lui promit 100.000 écus en argent, plus son office de maitre des requêtes cédé au fils de Méliand, le tout estimé 450.000 livres, près de deux millions à la valeur d'aujourd'hui. L'opération n'était pas sans risque pour Nicolas, puisqu'il n'obtint pour sa famille qu'un brevet de réserve de 100.000 écus, au cas où il mourrait en fonction[4].

L'acquisition fut définitivement traitée à Libourne, où Mazarin s'était rendu pour surveiller le siège de Bordeaux, capitale des frondeurs du Midi. Être assuré à Paris d'un solide procureur général devenait d'autant plus urgent pour le ministre que le Parlement de cette ville venait d'envoyer en Guyenne deux de ses membres avec une mission assez ambiguë[5].

L'accord se fit donc vite entre Foucquet et le Cardinal. Toutefois, aux termes d'une entente avec Gaston, on ne devait, sans l'assentiment de ce dernier, nommer personne à certaines grandes charges. Pour disposer Monsieur à cette nomination, Mazarin se servit d'un agent dont il avait déjà éprouvé l'habileté et qui, justement, arrivait à Libourne presque en même temps que Foucquet.

Jean-Baptiste Colbert, alors âgé de trente ou trente-deux ans, travaillait comme commis au département de la guerre et passait pour l'homme de confiance du ministre Le Tellier. Il était issu d'une famille de marchands de Reims, et son père avait même dû, après faillite, quitter cette ville et son enseigne du Long-Vêtu pour venir exploiter à Paris un petit emploi de finances. Les débuts de Jean-Baptiste n'avaient pas été faciles. De très bonne heure, il lui avait fallu gagner son pain, commis chez un marchand, clerc chez un tabellion, ici apprenant le commerce sans moyens pour s'établir, là apprenant la procédure et ne pouvant, faute d'argent, prendre ses degrés. Malgré tout, son intelligence très nette, son incomparable puissance de travail eurent bientôt raison de ces difficultés.

Vers 1648, grâce à la parenté de sa mère, Marie Pussort, avec Le Tellier, il était entré dans les bureaux de la Guerre ; puis, il avait acheté une charge assez banale de secrétaire du Roi[6]. Enfin, il venait de se marier d'une façon très sortable (14 décembre 1648) avec Marie Charon, fille d'un intendant des turcies et levées de la rivière de Loire.

Cette fois encore, Colbert n'avait pas pu s'endormir dans les douceurs de la lune de miel. Au bout de quinze jours, Paris se hérissait de barricades. C'était la guerre de Paris, puis les promenades militaires en Normandie et en Bourgogne, dont le jeune employé devait rendre compte à son ministre ; enfin, la guerre de Guyenne l'amenait à Libourne avec la même mission de surveillance. Tout acquis à Le Tellier, il déclarait tin peu témérairement qu'il n'avait pour Mazarin aucune estime[7]. Mazarin, au contraire, estimait déjà beaucoup Colbert, à qui il adressa Foucquet. Les deux hommes n'étaient pas inconnus l'un à l'autre.

Personnellement, ils s'étaient vus à Rouen, à Dieppe, à Dijon. Le commis du ministre de la guerre et l'intendant d'armée, possédant les mêmes qualités d'autorité, de finesse, de travail facile et persévérant, s'apprécièrent vite et commencèrent par se lier d'amitié[8].

Dès le lendemain de l'entrevue ménagée par Mazarin, Colbert écrivait à son patron Le Tellier :

M. Foucquet, qui est ici venu par ordre de Son Éminence, m'a desjà tesmoigné trois fois différentes qu'il avoit une très forte passion d'estre du nombre de vos serviteurs particuliers et amis, par une estime très particulière qu'il fait de vostre mérite ; et qu'il n'avoit point d'attachement particulier avec aucune autre personne qui luy pust empescher de recevoir cet honneur, s'estant mesme expliqué sur beaucoup de choses concernant la pensée publique de quelque mésintelligence existant entre vous et M. de Lyonne, sur quoy je trouve qu'il parle en véritable homme d'honneur.

J'ay cru qu'il estoit bien à propos, estant homme de naissance et de mérite particulier, et en estat mesme d'entrer un jour dans quelque charge considérable, de luy faire quelques avances de la mesme amitié de vostre part.

Si vous approuvez mon sentiment en cela, je vous supplie de me le faire sçavoir par la première que vous me ferez l'honneur de m'écrire, ne pouvant m'empescher de vous dire que je ne croirois pas pouvoir payer en meilleure monnoye une partie du tout que je vous dois, qu'en vous acquérant une centaine d'amis de cette sorte, si j'estois assez honneste homme pour cela[9].

 

Michel Le Tellier promit son appui à Foucquet, recommandé par Colbert.

Le ministre, par son âge (il avait quarante-sept ans), comme par sa situation, était incontestablement le premier des sous-ordre de Mazarin. Il alliait une excessive prudence à un remarquable esprit de décision. On avait nommé Gaston régent ; en fait, Le Tellier régentait Gaston[10].

Le choix de la Cour, les renseignements donnés par Colbert, le mérite du sujet, toutes ces raisons déterminantes restèrent sans crédit sur l'esprit bizarre de Monsieur. D'abord, il n'aimait pas beaucoup Nicolas, ainsi qu'on avait pu le pressentir lors de sa nomination de ce dernier à l'intendance de Paris. À son idée, le Cardinal, patron du futur procureur général, était déjà trop triomphant[11].

Le 11 octobre 1650[12], Foucquet se présenta chez le Prince, qui, sans discuter la valeur du candidat, se montra très offensé. On le consultait sur un traité devenu public depuis trois semaines[13]. En sous-main, Gaston fomenta la mauvaise disposition des conseillers contre un homme dévoué à Mazarin et qui ne venait là que pour prendre tous les prenables. Les frondeurs, toujours alertes, n ne voulant pas que le Cardinal se fortifiât r, secondaient les manœuvres du duc d'Orléans[14]. Par contre, le maltalent de ces messieurs prouvait une fois de plus l'excellence du choix. Mazarin agit donc sur la Reine, qui agit sur Gaston, qui céda commue d'habitude, et laissa entrer au Parlement le nouveau procureur général.

Le 26 novembre, les lettres patentes de nomination étaient signées. Le 28, à la séance d'ouverture du Parlement pour la session de Noël assistaient plusieurs évêques, parmi lesquels François Foucquet, venu pour faire honneur à son frère[15]. On procéda, le lendemain 29, à la réception et à l'installation de Nicolas. La Grand'Chambre, celles de la Tournelle et de l'Édit furent seules assemblées à l'exclusion des Enquêtes. Foucquet, qui attendait modestement au parquet des huissiers, fut introduit, prêta le serment de fidélité, sans plus de cérémonie[16]. Évidemment, la majorité des conseillers devinait en lui un adversaire. Un contemporain a bien indiqué la situation. On nom-niait Foucquet en remplacement de Méliand, comme on avait substitué dans le gouvernement de Paris le maréchal de l'Hôpital au duc de Montbazon, si vieux qu'il n'avait pu paraître pendant la guerre de Paris, au grand préjudice des affaires du Roi. M. Fouquet, ajoute-t-il, s'était rendu considérable non-seulement par les services de son père, mais parce qu'il avoit esté reçu fort jeune dans les charges de conseiller et de maitre des requestes qu'il avoit dignement exercées. Le souvenir de ses missions en Lorraine, en Catalogne, de ses intendances en Dauphiné, à l'armée de Flandre, dans la généralité de Paris, où il avait mérité les témoignages honorables des principaux officiers du Roy et de tous les particuliers, donnait le ferme espoir qu'il s'acquitterait également bien de sa nouvelle charge. Enfin, tant de matières si délicates et si importantes estoient tous les jours agitées dans le Parlement qu'il estoit besoin qu'il s'y trouvast des esprits subtils et judicieux comme estoit le sien[17].

Un sentiment contraire animait les deux avocats généraux, qui complétaient le parquet, Orner Talon et Jérôme Bignon.

Le premier, homme de valeur, rompu au métier, très royaliste, était en même temps très entiché de parlementarisme[18].

Le second passait à juste titre pour un des plus savants hommes de son siècle, mais son esprit timoré, surtout dans les complications, le rendait de peu de secours[19]. Tous les deux d'ailleurs se regardaient comme indépendants du ministère, et s'attribuaient un certain droit de remontrances publiques. En titre avocats du Roi, à l'occasion, ils plaidaient contre le Roi. Les événements allaient se succéder avec une vitesse que ces deux hommes, habiles rhéteurs, politiques médiocres, ne pourraient pas suivre.

Battus dans toutes les provinces, les partisans des princes changeaient leur système d'attaque et en revenaient aux chicanes parlementaires. Mazarin partit le 2 décembre 1650, pour se rendre à l'armée du Nord, qui tenait tête aux Espagnols. Dès le lendemain, 2 décembre, sur les neuf heures du matin, toutes les Chambres du Parlement étaient assemblées pour la Mercuriale[20]. S'y trouvaient en outre MM. De Beaufort, de Brissac, de l'Hôpital, Retz, coadjuteur de Paris, et François Foucquet, évêque d'Agde. Le premier président Molé exhorta d'abord la Compagnie à soutenir l'autorité royale contre ces hommes qui, sous une prétendue recherche du bien public, cachent leurs idées d'oppression. Le vaisseau est agité par de grandes tempêtes ; les magistrats doivent imiter les bons pilotes, se raidir contre forage pour arriver au port, etc., etc. Orner Talon, en son nom comme en celai de Foucquet et de Bignon, répondit sur le même sujet et du même ton. Puis, les gens du Roi retirés, on joua le prologue de la pièce préparée par les frondeurs. M. l'aven, conseiller de la Grand'Chambre, présenta une requête de la princesse de Condé, tendant à obtenir par voie judiciaire l'élargissement des princes[21], prisonniers à Vincennes.

Le président, surpris, se tire d'embarras en ordonnant que la requête soit communiquée à messieurs du parquet. Aussitôt, ces derniers sont appelés à Vincennes auprès de la Régente, alors malade et alitée. Le chancelier Séguier leur enjoint de ne laisser prendre aucune décision de nature à contrister la souveraine. Le 7, Talon déclare au Parlement que lui et ses collègues ont pleuré des larmes de sang en lisant la requête de la Princesse. Ils voudraient rendre les princes à la liberté ; mais le premier devoir est d'assister la Régente.

Quel remède apporter à tant de maux ? Ils ne le savent. A leur sens, le mieux serait de renvoyer la requête à la Princesse comme n'étant pas en due forme, l'autorisation du Prince son mari lui manquant pour la présenter. Or, Talon, plusieurs jours auparavant, avait déclaré que la femme trouvait dans le droit naturel qualité suffisante pour défendre son mari prisonnier[22].

Au surplus, toute la parenté réclama, et l'avocat général dut rejeter sa petite ruse dans son sac.

Chaque jour du mois de décembre, les partisans des princes prisonniers ne cessèrent d'agir sur le Parlement. Le 30, l'auguste sénat ressemblait à un club. Mazarin fut traité de méchant ministre, de faquin. Une fois de plus, on déclara l'autorité royale inférieure à celle de la loi. Pendant la première moitié de janvier 1651, le gouvernement ne savait plus que faire pour gagner du temps. Ou en vint à alléguer des raisons quasi grotesques, la nécessité pour la Reine de prendre une ou deux médecines[23] avant qu'il lui fût possible de recevoir la députation du Parlement.

Mazarin, rentré à Paris après la victoire de Rethel, avait cru d'abord qu'on l'accueillerait en sauveur de la patrie. Ce succès, loin d'apaiser ses adversaires, redoublait leur haine. La politique ne comporte pas plus de générosité que de bonne foi[24]. Si, cédant à certains conseils, il fût revenu avec son armée, on eût crié à la tyrannie ; il se présenta sans troupes, on l'insulta impunément. Cet homme si fort et d'un génie si inventif, si calme quand l'État seul était en danger, voyant à cette heure sa sécurité personnelle menacée, parut faible, incertain, pusillanime. Le Tellier, moins compromis, se montrait de plus en plus réservé. Quant au nouveau procureur général, quel début ! Par bonheur pour lui, Foucquet était de longtemps habitué aux diverses fortunes de la vie. Il les prenait comme elles se présentaient, bonnes et mauvaises, petites et grandes.

Le 20 décembre 1650, les gardes de la corporation des merciers vinrent lui faire leur révérence. Nicolas, sans violence et de bonne grâce, accepta douze aulnes de satin de Gènes noir, pour lui faire une robbe à l'ordinaire[25].

Ce sans violence et de bonne grâce est remarquable. Certains magistrats faisaient des façons. Aucun pourtant ne refusait.

Mais voilà bien une autre affaire. Au milieu de ces complications ou plutôt de ces périls, Foucquet se remariait.

Le 20 janvier 1651, on avait publié ses bans à Saint-Germain l'Auxerrois[26] ; car il habitait alors rue Matignon, ou plutôt dans une sorte d'impasse ouverte en retour d'équerre sur cette rue, et qu'on appelait le cul-de-sac Saint-Thomas. Ces bans avaient dû étonner beaucoup de monde, non pas que Foucquet, investi d'une grande charge, jeune encore, il avait trente-six ans, n'ayant qu'une fille déjà grande et riche par sa mère, n'eût des motifs plausibles de se remarier ; mais sa fiancée, Marie-Magdelaine de Castille[27], était la propre cousine de Charlotte de Castille, veuve de Chalais. Ainsi, depuis l'horrible journée du 8 juillet 1626, une génération était descendue dans la tombe, une autre avait grandi et s'épanouissait dans la vie, sans souci du passé. La veuve elle-même, femme assez étrange, paraissait depuis longtemps consolée[28].

Le 4 février, on signa solennellement le contrat. Du côté de la future, assistaient, outre ses père et mère, Henry de Castille, son oncle, seigneur des Murs, intendant des maisons, domaines et finances de Monseigneur le duc d'Orléans ; haut et puissant seigneur, messire Nicolas de Neuf-ville, chevalier des Ordres royaux, marquis de Villerov, gouverneur du Roi, maréchal de France, cousin maternel ; messire Jean de Castille, chevalier ; messire Nicolas Jeannin de Castille, trésorier de l'Épargne, cousins paternels. Ce dernier était le beau-frère de Chalais.

Quant à la famille Foucquet, elle était au complet : Marie de Maupeou ; François Foucquet, évêque et comte d'Agde ; messire Basile Foucquet, conseiller, aumônier du Roi, baron de Dannemarye ; Yves Foucquet, conseiller au Parlement ; Louis Foucquet, seigneur de Nanterre ; Gilles Foucquet[29], frères du futur ; Christophe Foucquet, président au Parlement de Rennes ; MM. de Maupeou, conseiller au Parlement, et de Bugnon, conseiller au Grand Conseil, cousins paternels, etc., etc.

Qu'on était loin du contrat de mariage de Guyon Foucquet avec Jeanne de Charnacé en 1490, des 900 livres de dot, des moulins et des rentes donnés en garantie et contre garantie ! On parlait par centaines de mille livres, avec mention de terres, de châteaux. Un véritable contrat de millionnaire. On était plus loin encore de la tranquillité de cette alliance seigneuriale et champêtre.

La veille du jour on l'on publiait les bans du futur mariage, le duc d'Orléans s'était définitivement prononcé pour le rappel des princes. Le lendemain, Foucquet, Bignon, Talon rapportaient une déclaration de la Reine rédigée en termes habiles, trop habiles même, et qui fut mal reçue. Mazarin comprenait qu'il avait été joué par tout le monde et perdait la tête.

On sait très exactement ce qui se passa le 4 février 1651, de six heures du matin à six heures du soir. Le matin à six heures, le Parlement était réuni, délibérait sur un arrêt d'expulsion de Mazarin et recevait assez impertinemment un message de la Reine. De midi à cinq heures, nouvelle réunion, décision définitive prise contre le Mazarin[30].

À six heures du soir, on délibérait encore. Enfin, on chargea les gens du Roi, Talon, Bignon et Foucquet, de porter à Aune d'Autriche les vœux du Parlement.

Voilà la soirée de contrat.

Voici celle des noces.

Le mariage fut célébré le dimanche 5 février en l'église Saint-Nicolas des Champs, paroisse de la famille de Castille.

A six heures du soir, Foucquet dut se rendre en toute hâte chez le garde des sceaux pour conférer sur les réclamations des conseillers frondeurs.

Le jour où le procureur général se mariait, le Parlement de Paris, prenant inconsidérément parti pour les princes, divorçait avec la royauté.

 

 

 



[1] Offices de France, liv. Ier, tit. IX, p. 65.

[2] TALLEMANT, Historiettes, t. I, p. 333. Le récit de Tallemant est confirmé par tous les mémoires contemporains.

[3] O. TALON, Mémoires, p. 381.

[4] DUBUISSON-AUBENAY, Journal, t. II, p. 333.

[5] V. Lettre du Parlement de Bordeaux escrite à MM. les députés du Parlement de Paris estons à Libourne. Paris, M. Bessin, 1650. La lettre est du 12 août 1650.

[6] COLBERT, Lettres et Instructions, t. VII, p. 300.

[7] COLBERT, Lettres et Instructions, t. I, p. 14. Lettre du 23 juin 1650. Colbert avait tellement l'esprit de conservation, qu'il garda la minute autographe de cette lettre.

[8] J'ay entretenu une amitié assez estroite avec luy depuis les voyages que je fis en 1650 avec Votre Imminence. Lettre de Colbert à Mazarin, 28 octobre 1659. Lettres et Instructions, t. I, p. 390.

[9] CLÉMENT, Lettres et Instructions, t. I, p. 24, M. FEILLET avait déjà publié cette lettre dans une étude intitulée : Colbert, intendant de Mazarin.

[10] Guy JOLY, Mémoires, p. 111, éd. Michaud.

[11] GOULAS, Mémoires, t. III, p. 251.

[12] DUBUISSON-AUBENAY, Journal, t. I, p. 333.

[13] Lettre de Le Tellier à Mazarin, en date du 12 octobre 1650. Affaire étrangères, France, t. CXXIX, p. 99, citée par CHÉRUEL, Histoire de France à la minorité de Louis XIV, t. IV, p. 181.

[14] DUBUISSON-AUBENAY, Journal, t. I, p. 343.

[15] GOULAS, Mémoires, t. III, p. 251.

[16] Nous tirons ce récit de deux mss. L'un est le ms. 1415$1 de la Bibl. Mazarine, Conseil secret du Parlement (29 novembre 1650). L'autre est un ms. de la Bibl. de la Sorbonne, Recueil de ce gui s'est passé au Parlement en 1648 et années suivantes. Ms. Sorbonne, II. I. V, vol. IV, f° 300 v°. O. Talon, dans ses Mémoires, ne fait pas mention de cette séance.

[17] SOREL, Histoire de la monarchie, t. I, p. 556.

[18] Regi semper fidelis, populo nunquam suspectus. Épitaphe de Talon. V. O. TALON, Discours politique, t. I, préf., p. LXVIII. Paris, 1821.

[19] O. TALON, Mémoires, p. 6 ; Vie de M. Bignon, 1re partie, p. 242.

[20] DUBUISSON-AUBENAY, Journal, t. I, p. 340 ; MONTGLAT, Mémoires, p. 239.

[21] Recueil..., ms. de la Sorbonne, vol. IV, f° 361.

[22] O. TALON, Mémoires, p. 401 et suiv.

[23] Recueil..., ms. de la Sorbonne, Il. I. V., vol. IV, f° 360 v°, Mémoires, p. 401.

[24] AUBERY, Histoire de Mazarin, t. III, p. 180.

[25] SAINT-JOANNI, Registre des marchands merciers de Paris. Paris, 1878, p. 33. En 1651, Harlay n'accepta ce cadeau que sur le vu des précédents, ibid., p. 73. Bellièvre reçut douze aunes de velours i trois poils, ibid., p. 56.

[26] JAL, Dictionnaire de biographie, art. Foucquet, p. 592.

[27] Registre de la paroisse Saint-Germain l'Auxerrois, cité par JAL, Dictionnaire, art. Foucquet. M. Jal a lu de Castille, seigneur de Belle-Isle, ce que nous corrigeons d'office en seigneur de Belle-Assise. Ajoutons que le Dictionnaire de Jal est en somme un livre précieux et grâce auquel beaucoup de renseignements ont été sauvés, puisque les mss. dont on les a tirés ont péri dans les barbares incendies de la Commune.

[28] TALLEMANT, Historiettes, t. II, p. 422.

[29] M. Jal a mal lu l'acte déposé chez M. Matin, notaire à Paris. Au lieu de Pierre, il faut lire Yves, et au lieu de Fleurant, il faut lire Louis.

[30] TALON, Mémoires, p. 408, 409.