Malgré
l'insuccès de l'insurrection de Paris, malgré l'emprisonnement de Condé, le
Parlement restait debout devant le gouvernement et forçait Mazarin à compter
avec lui. Comme moyen d'action directe sur cette compagnie passionnée, le
ministre n'avait autre instrument que les gens du Roi, c'est-à-dire le procureur
général et les deux avocats généraux. Aujourd'hui,
le procureur général est chef du parquet ; il requiert et porte la parole au
nom du Prince, et les avocats généraux sont placés sous ses ordres directs.
Les uns et les autres, dans leurs réquisitions par écrit, obéissent au
ministre de la justice. Mais s'ils portent la parole, ils ne relèvent que de
leur conscience, comme tous les hommes. En
1650, les avocats généraux au Parlement se considéraient comme les
dépositaires de la propre conscience du Roi. De même que le Parlement
s'érigeait en intermédiaire entre le peuple et le souverain, les avocats
généraux se posaient assez volontiers comme médiateurs entre les deux pouvoirs,
gardant leur franc parler avec l'un et avec l'autre. Au contraire, le
procureur général était considéré comme l'avoué du Roi[1]. On
comprend dès lors l'importance de cette charge, qu'on ne pouvait acheter ni
vendre sans l'assentiment du Prince. Or, le
procureur général alors en fonction, un sieur Méliand, était parvenu à cette
place dans d'assez curieuses circonstances. Richelieu, estimant que le
titulaire précédent n'était pas grand clerc, en avait fait un premier
président, tandis qu'au contraire, il choisit Méliand sur sa réputation
d'habileté. Un président bonhomme, un procureur habile homme, tel était
l'idéal du ministre. Il se trouva tout au contraire que l'un n'était
nullement habile, tandis que l'autre, une fois inamovible, se révéla plus
expert qu'on ne voulait[2]. Insuffisant
au cours ordinaire des affaires, Méliand devenait dangereux en temps de
révolution. Au mois de janvier 1650, sifflé en plein Parlement par les jeunes
conseillers des Enquêtes[3], sa situation était
intolérable. II se résigna donc à traiter de sa charge. Foucquet lui promit
100.000 écus en argent, plus son office de maitre des requêtes cédé au fils
de Méliand, le tout estimé 450.000 livres, près de deux millions à la valeur
d'aujourd'hui. L'opération n'était pas sans risque pour Nicolas, puisqu'il
n'obtint pour sa famille qu'un brevet de réserve de 100.000 écus, au cas où
il mourrait en fonction[4]. L'acquisition
fut définitivement traitée à Libourne, où Mazarin s'était rendu pour
surveiller le siège de Bordeaux, capitale des frondeurs du Midi. Être assuré
à Paris d'un solide procureur général devenait d'autant plus urgent pour le
ministre que le Parlement de cette ville venait d'envoyer en Guyenne deux de
ses membres avec une mission assez ambiguë[5]. L'accord
se fit donc vite entre Foucquet et le Cardinal. Toutefois, aux termes d'une
entente avec Gaston, on ne devait, sans l'assentiment de ce dernier, nommer
personne à certaines grandes charges. Pour disposer Monsieur à cette
nomination, Mazarin se servit d'un agent dont il avait déjà éprouvé l'habileté
et qui, justement, arrivait à Libourne presque en même temps que Foucquet. Jean-Baptiste
Colbert, alors âgé de trente ou trente-deux ans, travaillait comme commis au
département de la guerre et passait pour l'homme de confiance du ministre Le
Tellier. Il était issu d'une famille de marchands de Reims, et son père avait
même dû, après faillite, quitter cette ville et son enseigne du Long-Vêtu pour venir exploiter à Paris un petit emploi de finances. Les
débuts de Jean-Baptiste n'avaient pas été faciles. De très bonne heure, il
lui avait fallu gagner son pain, commis chez un marchand, clerc chez un
tabellion, ici apprenant le commerce sans moyens pour s'établir, là apprenant
la procédure et ne pouvant, faute d'argent, prendre ses degrés. Malgré tout,
son intelligence très nette, son incomparable puissance de travail eurent
bientôt raison de ces difficultés. Vers
1648, grâce à la parenté de sa mère, Marie Pussort, avec Le Tellier, il était
entré dans les bureaux de la Guerre ; puis, il avait acheté une charge assez
banale de secrétaire du Roi[6]. Enfin, il venait de se marier
d'une façon très sortable (14 décembre 1648) avec Marie Charon, fille d'un intendant des turcies et levées de la rivière de Loire. Cette
fois encore, Colbert n'avait pas pu s'endormir dans les douceurs de la lune
de miel. Au bout de quinze jours, Paris se hérissait de barricades. C'était
la guerre de Paris, puis les promenades militaires en Normandie et en
Bourgogne, dont le jeune employé devait rendre compte à son ministre ; enfin,
la guerre de Guyenne l'amenait à Libourne avec la même mission de
surveillance. Tout acquis à Le Tellier, il déclarait tin peu témérairement
qu'il n'avait pour Mazarin aucune estime[7]. Mazarin, au contraire,
estimait déjà beaucoup Colbert, à qui il adressa Foucquet. Les deux hommes
n'étaient pas inconnus l'un à l'autre. Personnellement,
ils s'étaient vus à Rouen, à Dieppe, à Dijon. Le commis du ministre de la
guerre et l'intendant d'armée, possédant les mêmes qualités d'autorité, de
finesse, de travail facile et persévérant, s'apprécièrent vite et commencèrent
par se lier d'amitié[8]. Dès le
lendemain de l'entrevue ménagée par Mazarin, Colbert écrivait à son patron Le
Tellier : M.
Foucquet, qui est ici venu par ordre de Son Éminence, m'a desjà tesmoigné
trois fois différentes qu'il avoit une très forte passion d'estre du nombre
de vos serviteurs particuliers et amis, par une estime très particulière
qu'il fait de vostre mérite ; et qu'il n'avoit point d'attachement
particulier avec aucune autre personne qui luy pust empescher de recevoir cet
honneur, s'estant mesme expliqué sur beaucoup de choses concernant la pensée
publique de quelque mésintelligence existant entre vous et M. de Lyonne, sur
quoy je trouve qu'il parle en véritable homme d'honneur. J'ay
cru qu'il estoit bien à propos, estant homme de naissance et de mérite
particulier, et en estat mesme d'entrer un jour dans quelque charge
considérable, de luy faire quelques avances de la mesme amitié de vostre
part. Si
vous approuvez mon sentiment en cela, je vous supplie de me le faire sçavoir
par la première que vous me ferez l'honneur de m'écrire, ne pouvant
m'empescher de vous dire que je ne croirois pas pouvoir payer en meilleure
monnoye une partie du tout que je vous dois, qu'en vous acquérant une
centaine d'amis de cette sorte, si j'estois assez honneste homme pour cela[9]. Michel
Le Tellier promit son appui à Foucquet, recommandé par Colbert. Le
ministre, par son âge (il avait quarante-sept ans), comme par sa situation, était
incontestablement le premier des sous-ordre de Mazarin. Il alliait une
excessive prudence à un remarquable esprit de décision. On avait nommé Gaston
régent ; en fait, Le Tellier régentait Gaston[10]. Le
choix de la Cour, les renseignements donnés par Colbert, le mérite du sujet,
toutes ces raisons déterminantes restèrent sans crédit sur l'esprit bizarre
de Monsieur. D'abord, il n'aimait pas beaucoup Nicolas, ainsi qu'on avait pu
le pressentir lors de sa nomination de ce dernier à l'intendance de Paris. À
son idée, le Cardinal, patron du futur procureur général, était déjà trop
triomphant[11]. Le 11
octobre 1650[12], Foucquet se présenta chez le
Prince, qui, sans discuter la valeur du candidat, se montra très offensé. On
le consultait sur un traité devenu public depuis trois semaines[13]. En sous-main, Gaston fomenta
la mauvaise disposition des conseillers contre un homme dévoué à Mazarin et
qui ne venait là que pour prendre tous les prenables. Les frondeurs, toujours
alertes, n ne voulant pas que le Cardinal se fortifiât r, secondaient les
manœuvres du duc d'Orléans[14]. Par contre, le maltalent de ces messieurs prouvait une fois de plus l'excellence du choix.
Mazarin agit donc sur la Reine, qui agit sur Gaston, qui céda commue
d'habitude, et laissa entrer au Parlement le nouveau procureur général. Le 26
novembre, les lettres patentes de nomination étaient signées. Le 28, à la
séance d'ouverture du Parlement pour la session de Noël assistaient plusieurs
évêques, parmi lesquels François Foucquet, venu pour faire honneur à son
frère[15]. On procéda, le lendemain 29, à
la réception et à l'installation de Nicolas. La Grand'Chambre, celles de la
Tournelle et de l'Édit furent seules assemblées à l'exclusion des Enquêtes.
Foucquet, qui attendait modestement au parquet des huissiers, fut introduit,
prêta le serment de fidélité, sans plus de cérémonie[16]. Évidemment, la majorité des
conseillers devinait en lui un adversaire. Un contemporain a bien indiqué la
situation. On nom-niait Foucquet en remplacement de Méliand, comme on avait
substitué dans le gouvernement de Paris le maréchal de l'Hôpital au duc de Montbazon,
si vieux qu'il n'avait pu paraître pendant la guerre de Paris, au grand
préjudice des affaires du Roi. M. Fouquet, ajoute-t-il, s'était rendu considérable non-seulement par les services
de son père, mais parce qu'il avoit esté reçu fort jeune dans les charges de
conseiller et de maitre des requestes qu'il avoit dignement exercées. Le souvenir de ses missions en
Lorraine, en Catalogne, de ses intendances en Dauphiné, à l'armée de Flandre,
dans la généralité de Paris, où il avait
mérité les témoignages honorables des principaux officiers du Roy et de tous
les particuliers,
donnait le ferme espoir qu'il s'acquitterait également bien de sa nouvelle
charge. Enfin, tant de matières si délicates
et si importantes estoient tous les jours agitées dans le Parlement qu'il
estoit besoin qu'il s'y trouvast des esprits subtils et judicieux comme
estoit le sien[17]. Un
sentiment contraire animait les deux avocats généraux, qui complétaient le
parquet, Orner Talon et Jérôme Bignon. Le
premier, homme de valeur, rompu au métier, très royaliste, était en même
temps très entiché de parlementarisme[18]. Le
second passait à juste titre pour un des plus savants hommes de son siècle,
mais son esprit timoré, surtout dans les complications, le rendait de peu de
secours[19]. Tous les deux d'ailleurs se
regardaient comme indépendants du ministère, et s'attribuaient un certain droit
de remontrances publiques. En titre avocats du Roi, à l'occasion, ils
plaidaient contre le Roi. Les événements allaient se succéder avec une
vitesse que ces deux hommes, habiles rhéteurs, politiques médiocres, ne
pourraient pas suivre. Battus
dans toutes les provinces, les partisans des princes changeaient leur système
d'attaque et en revenaient aux chicanes parlementaires. Mazarin partit le 2
décembre 1650, pour se rendre à l'armée du Nord, qui tenait tête aux
Espagnols. Dès le lendemain, 2 décembre, sur les neuf heures du matin, toutes
les Chambres du Parlement étaient assemblées pour la Mercuriale[20]. S'y trouvaient en outre MM. De
Beaufort, de Brissac, de l'Hôpital, Retz, coadjuteur de Paris, et François
Foucquet, évêque d'Agde. Le premier président Molé exhorta d'abord la
Compagnie à soutenir l'autorité royale contre ces hommes qui, sous une
prétendue recherche du bien public, cachent leurs idées d'oppression. Le
vaisseau est agité par de grandes tempêtes ; les magistrats doivent imiter
les bons pilotes, se raidir contre forage pour arriver au port, etc., etc.
Orner Talon, en son nom comme en celai de Foucquet et de Bignon, répondit sur
le même sujet et du même ton. Puis, les gens du Roi retirés, on joua le
prologue de la pièce préparée par les frondeurs. M. l'aven, conseiller de la
Grand'Chambre, présenta une requête de la princesse de Condé, tendant à
obtenir par voie judiciaire l'élargissement des princes[21], prisonniers à Vincennes. Le
président, surpris, se tire d'embarras en ordonnant que la requête soit
communiquée à messieurs du parquet. Aussitôt, ces derniers sont appelés à
Vincennes auprès de la Régente, alors malade et alitée. Le chancelier Séguier
leur enjoint de ne laisser prendre aucune décision de nature à contrister la souveraine. Le 7, Talon déclare au
Parlement que lui et ses collègues ont pleuré des larmes de sang en lisant la
requête de la Princesse. Ils voudraient rendre les princes à la liberté ;
mais le premier devoir est d'assister la Régente. Quel
remède apporter à tant de maux ? Ils ne le savent. A leur sens, le mieux
serait de renvoyer la requête à la Princesse comme
n'étant pas en due forme,
l'autorisation du Prince son mari lui manquant pour la présenter. Or, Talon,
plusieurs jours auparavant, avait déclaré que la femme trouvait dans le droit
naturel qualité suffisante pour défendre son mari prisonnier[22]. Au
surplus, toute la parenté réclama, et l'avocat général dut rejeter sa petite
ruse dans son sac. Chaque
jour du mois de décembre, les partisans des princes prisonniers ne cessèrent
d'agir sur le Parlement. Le 30, l'auguste sénat ressemblait à un club.
Mazarin fut traité de méchant ministre, de faquin. Une fois de plus, on
déclara l'autorité royale inférieure à celle de la loi. Pendant la première
moitié de janvier 1651, le gouvernement ne savait plus que faire pour gagner du
temps. Ou en vint à alléguer des raisons quasi grotesques, la nécessité pour
la Reine de prendre une ou deux médecines[23] avant qu'il lui fût possible de
recevoir la députation du Parlement. Mazarin,
rentré à Paris après la victoire de Rethel, avait cru d'abord qu'on
l'accueillerait en sauveur de la patrie. Ce succès, loin d'apaiser ses
adversaires, redoublait leur haine. La politique ne comporte pas plus de
générosité que de bonne foi[24]. Si, cédant à certains
conseils, il fût revenu avec son armée, on eût crié à la tyrannie ; il se
présenta sans troupes, on l'insulta impunément. Cet homme si fort et d'un
génie si inventif, si calme quand l'État seul était en danger, voyant à cette
heure sa sécurité personnelle menacée, parut faible, incertain, pusillanime.
Le Tellier, moins compromis, se montrait de plus en plus réservé. Quant au
nouveau procureur général, quel début ! Par bonheur pour lui, Foucquet était
de longtemps habitué aux diverses fortunes de la vie. Il les prenait comme
elles se présentaient, bonnes et mauvaises, petites et grandes. Le 20
décembre 1650, les gardes de la corporation des merciers vinrent lui faire
leur révérence. Nicolas, sans violence et de
bonne grâce, accepta douze aulnes de satin de Gènes noir, pour lui faire une
robbe à l'ordinaire[25]. Ce sans violence et de bonne grâce est remarquable. Certains
magistrats faisaient des façons. Aucun pourtant ne refusait. Mais voilà
bien une autre affaire. Au milieu de ces complications ou plutôt de ces
périls, Foucquet se remariait. Le 20
janvier 1651, on avait publié ses bans à Saint-Germain l'Auxerrois[26] ; car il habitait alors
rue Matignon, ou plutôt dans une sorte d'impasse ouverte en retour d'équerre
sur cette rue, et qu'on appelait le cul-de-sac Saint-Thomas. Ces bans avaient
dû étonner beaucoup de monde, non pas que Foucquet, investi d'une grande
charge, jeune encore, il avait trente-six ans, n'ayant qu'une fille déjà
grande et riche par sa mère, n'eût des motifs plausibles de se remarier ;
mais sa fiancée, Marie-Magdelaine de Castille[27], était la propre cousine de
Charlotte de Castille, veuve de Chalais. Ainsi, depuis l'horrible journée du
8 juillet 1626, une génération était descendue dans la tombe, une autre avait
grandi et s'épanouissait dans la vie, sans souci du passé. La veuve
elle-même, femme assez étrange, paraissait depuis longtemps consolée[28]. Le 4
février, on signa solennellement le contrat. Du côté de la future, assistaient,
outre ses père et mère, Henry de Castille, son oncle, seigneur des Murs,
intendant des maisons, domaines et finances de Monseigneur le duc d'Orléans ;
haut et puissant seigneur, messire Nicolas de Neuf-ville, chevalier des
Ordres royaux, marquis de Villerov, gouverneur du Roi, maréchal de France,
cousin maternel ; messire Jean de Castille, chevalier ; messire Nicolas
Jeannin de Castille, trésorier de l'Épargne, cousins paternels. Ce dernier
était le beau-frère de Chalais. Quant à
la famille Foucquet, elle était au complet : Marie de Maupeou ; François
Foucquet, évêque et comte d'Agde ; messire Basile Foucquet, conseiller,
aumônier du Roi, baron de Dannemarye ; Yves Foucquet, conseiller au Parlement
; Louis Foucquet, seigneur de Nanterre ; Gilles Foucquet[29], frères du futur ; Christophe
Foucquet, président au Parlement de Rennes ; MM. de Maupeou, conseiller au
Parlement, et de Bugnon, conseiller au Grand Conseil, cousins paternels,
etc., etc. Qu'on
était loin du contrat de mariage de Guyon Foucquet avec Jeanne de Charnacé en
1490, des 900 livres de dot, des moulins et des rentes donnés en garantie et
contre garantie ! On parlait par centaines de mille livres, avec mention de
terres, de châteaux. Un véritable contrat de millionnaire. On était plus loin
encore de la tranquillité de cette alliance seigneuriale et champêtre. La
veille du jour on l'on publiait les bans du futur mariage, le duc d'Orléans
s'était définitivement prononcé pour le rappel des princes. Le lendemain,
Foucquet, Bignon, Talon rapportaient une déclaration de la Reine rédigée en
termes habiles, trop habiles même, et qui fut mal reçue. Mazarin comprenait
qu'il avait été joué par tout le monde et perdait la tête. On sait
très exactement ce qui se passa le 4 février 1651, de six heures du matin à
six heures du soir. Le matin à six heures, le Parlement était réuni,
délibérait sur un arrêt d'expulsion de Mazarin et recevait assez
impertinemment un message de la Reine. De midi à cinq heures, nouvelle
réunion, décision définitive prise contre le
Mazarin[30]. À six
heures du soir, on délibérait encore. Enfin, on chargea les gens du Roi,
Talon, Bignon et Foucquet, de porter à Aune d'Autriche les vœux du Parlement. Voilà
la soirée de contrat. Voici
celle des noces. Le
mariage fut célébré le dimanche 5 février en l'église Saint-Nicolas des
Champs, paroisse de la famille de Castille. A six
heures du soir, Foucquet dut se rendre en toute hâte chez le garde des sceaux
pour conférer sur les réclamations des conseillers frondeurs. Le jour où le procureur général se mariait, le Parlement de Paris, prenant inconsidérément parti pour les princes, divorçait avec la royauté. |
[1]
Offices de France, liv. Ier, tit. IX, p. 65.
[2]
TALLEMANT, Historiettes,
t. I, p. 333. Le récit de Tallemant est confirmé par tous les mémoires
contemporains.
[3]
O. TALON, Mémoires,
p. 381.
[4]
DUBUISSON-AUBENAY, Journal,
t. II, p. 333.
[5]
V. Lettre du Parlement de Bordeaux escrite à MM. les députés du Parlement de
Paris estons à Libourne. Paris, M. Bessin, 1650. La lettre est du 12 août
1650.
[6]
COLBERT, Lettres
et Instructions, t. VII, p. 300.
[7]
COLBERT, Lettres
et Instructions, t. I, p. 14. Lettre du 23 juin 1650. Colbert avait
tellement l'esprit de conservation, qu'il garda la minute autographe de cette
lettre.
[8]
J'ay entretenu une amitié assez estroite avec luy
depuis les voyages que je fis en 1650 avec Votre Imminence. Lettre de
Colbert à Mazarin, 28 octobre 1659. Lettres et Instructions, t. I, p.
390.
[9]
CLÉMENT, Lettres
et Instructions, t. I, p. 24, M. FEILLET avait déjà publié cette lettre dans une étude intitulée :
Colbert, intendant de Mazarin.
[10]
Guy JOLY, Mémoires,
p. 111, éd. Michaud.
[11]
GOULAS, Mémoires,
t. III, p. 251.
[12]
DUBUISSON-AUBENAY, Journal,
t. I, p. 333.
[13]
Lettre de Le Tellier à Mazarin, en date du 12 octobre 1650. Affaire étrangères,
France, t. CXXIX, p. 99, citée par CHÉRUEL, Histoire de France à la minorité de Louis XIV, t.
IV, p. 181.
[14]
DUBUISSON-AUBENAY, Journal,
t. I, p. 343.
[15]
GOULAS, Mémoires,
t. III, p. 251.
[16]
Nous tirons ce récit de deux mss. L'un est le ms. 1415$1 de la Bibl. Mazarine,
Conseil secret du Parlement (29 novembre 1650). L'autre est un ms. de la Bibl.
de la Sorbonne, Recueil de ce gui s'est passé au Parlement en 1648 et années
suivantes. Ms. Sorbonne, II. I. V, vol. IV, f° 300 v°. O. Talon, dans ses Mémoires,
ne fait pas mention de cette séance.
[17]
SOREL, Histoire
de la monarchie, t. I, p. 556.
[18]
Regi semper fidelis, populo nunquam suspectus.
Épitaphe de Talon. V. O. TALON,
Discours politique, t. I, préf., p. LXVIII. Paris, 1821.
[19]
O. TALON, Mémoires,
p. 6 ; Vie de M. Bignon, 1re partie, p. 242.
[20]
DUBUISSON-AUBENAY, Journal,
t. I, p. 340 ; MONTGLAT,
Mémoires, p. 239.
[21]
Recueil..., ms. de la Sorbonne, vol. IV, f° 361.
[22]
O. TALON, Mémoires,
p. 401 et suiv.
[23]
Recueil..., ms. de la Sorbonne, Il. I. V., vol. IV, f° 360 v°, Mémoires,
p. 401.
[24]
AUBERY, Histoire
de Mazarin, t. III, p. 180.
[25]
SAINT-JOANNI, Registre des
marchands merciers de Paris. Paris, 1878, p. 33. En 1651, Harlay n'accepta
ce cadeau que sur le vu des précédents, ibid., p. 73. Bellièvre reçut
douze aunes de velours i trois poils, ibid., p. 56.
[26]
JAL, Dictionnaire
de biographie, art. Foucquet, p. 592.
[27]
Registre de la paroisse Saint-Germain l'Auxerrois, cité par JAL, Dictionnaire,
art. Foucquet. M. Jal a lu de Castille,
seigneur de Belle-Isle, ce que nous corrigeons d'office en seigneur de
Belle-Assise. Ajoutons que le Dictionnaire de Jal est en somme un livre
précieux et grâce auquel beaucoup de renseignements ont été sauvés, puisque les
mss. dont on les a tirés ont péri dans les barbares incendies de la Commune.
[28]
TALLEMANT, Historiettes,
t. II, p. 422.
[29]
M. Jal a mal lu l'acte déposé chez M. Matin, notaire à Paris. Au lieu de
Pierre, il faut lire Yves, et au lieu de Fleurant, il faut lire Louis.
[30]
TALON, Mémoires,
p. 408, 409.