Jusqu'à
l'année 1648, Nicolas Foucquet, comme tous les hommes au début de leur vie,
n'avait en quelque sorte marché que dans des voies d'essai. On va le voir
entrer dans sa carrière définitive. La force des événements, celle des
antécédents de famille et d'éducation eurent certainement autant de part que
sa volonté dans cette décision. Fils
d'homme de gouvernement et d'autorité, il restera serviteur du gouvernement
et de l'autorité. Si son père François était demeuré conseiller au Parlement,
Nicolas se fût peut-titre trouvé engagé dans la Fronde. Fils d'un conseiller
d'État du Roi, il était de naissance et resta serviteur du Roi. Or,
depuis le mois de janvier 1648, entre le Parlement de Paris et le conseil royal
s'échangeaient de très vives paroles, avant-coureurs d'une explosion de
colères et de rancunes amassées pendant trente années et surexcitées encore
depuis le commencement de la régence. Henri 1V, grâce au prestige de l'homme
et du Roi, avait fait accepter le pouvoir absolu. On en avait subi la
tyrannie sous le règne de Richelieu. Après la mort de Louis XIII, ce joug,
imposé par une reine très bonne, mais fière et trop emportée dans ses
paroles, par un ministre étranger, ondoyant et rusé, blessa plutôt les
sentiments d'amour-propre que ceux de liberté. On ressentait moins de peur et
plus d'humiliation. De
Londres à Naples, un souffle de révolte passait sur l'Europe. Sans troubler
profondément la France, il l'agitait. L'institution nouvelle des Gazettes et
des Mercures, à l'origine moyen de gouvernement aux mains de Richelieu,
devenait un agent de propagande révolutionnaire : Les relations ordinaires estoient attendues toutes les
semaines avec impatience et écoutées avec plaisir, d'autant qu'on y aprenoit
ce que les peuples les plus mutins avoient eu l'audace d'entreprendre[1]. Toutefois ce genre d'influence
ne se faisait sentir qu'à Paris et dans quelques grandes villes. Un
autre sentiment descendait plus profondément dans les masses. L'honneur de ses victoires, dit un officiel du temps, ne
touchoit point la France. Elle ne pensoit qu'à un intérest plus bas. Elle
comptoit l'argent qu'elle fournissoit tous les jours et ne comptoit point les
avantages qu'elle avoit remportez sur ses ennemis. Ses peuples en
murmuroient, et youloient que leurs principaux magistrats leur en fissent
obtenir quelque satisfaction et qu'ils fussent leurs médiateurs entr'eux et
la puissance royale
2[2]. L'idée
se faisait jour ; mais personne n'était capable de l'appliquer. On ne fait
pas de révolutions avec des gens en place, et surtout en place constituant
une propriété. Or tous ces conseillers étaient propriétaires de leurs
charges. Ni la bourgeoisie marchande ni le peuple ne fournirent un homme de
marque à la Fronde. L'adhésion des princes réactionnaires par essence, loin
de la fortifier, la dénatura. Aussi
cette prétendue révolution dégénéra bientôt en une dispute mesquine
d'intérêts individuels. Le principe d'autorité dominera ; la royauté
victorieuse remplacera la liberté par la libéralité ; les parlementaires
vaincus, mais repus, l'accepteront pour un siècle. Auxiliaires
du Roi dans ses entreprises contre la noblesse et le clergé, les gens du.
Parlement s'imaginaient volontiers que, représentant à eux seuls les trois
ordres, ils possédaient en dépôt l'ancienne constitution du royaume, tenaient
lieu de la Cour des pairs, de l'assemblée du Champ de mai et des états
généraux. La forme nouvelle leur paraissait naturellement de beaucoup préférable
à l'ancienne. Le Roi gouvernant par ses ministres et les contrôlant par son
Parlement, c'était un régime idéal pour MM. les conseillers des enquêtes. Par
malheur, Henri IV et Richelieu avaient estimé qu'un bon conseil d'État leur
suffisait. De là, le mécontentement des soi-disant médiateurs. En
réalité, la première Fronde n'est qu'une tentative de révolution
réactionnaire. Les
parlementaires ne demandaient aucun droit nouveau, mais seulement le retour
aux anciens droits. Vote de l'impôt, liberté individuelle, séparation entre
le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, suppression de la
centralisation administrative, c'est-à-dire des intendances de province, tous
ces principes, affirmaient-ils, se trouvaient dans les ordonnances, dans une
sorte de coutume constitutionnelle dont le Parlement se déclarait le
défenseur contre les empiétements des mauvais ministres du Roi. Comme
toujours, il v avait un mélange de vrai et de faux dans ces revendications.
En même temps qu'ils constataient l'éternelle aspiration des hommes vers la
liberté, les parlementaires méconnaissaient la force du courant qui les
emportait, eux et leurs contemporains, vers l'unité gouvernementale, forme
indispensable de l'unité nationale. Le problème de l'accord entre les deux
principes d'autorité et de liberté, qui n'est pas encore résolu de nos jours,
ne se posa même pas en 1648. Chaque fois qu'on parlait de l'entente entre le
Prince et le peuple par l'intermédiaire du Parlement, on réclamait le respect
dû aux mystères. Le
Parlement de Paris, au milieu de ces idées incohérentes, avait pourtant
entrevu le principe qui devait régler les rapports entre gouvernants et
gouvernés[3], celui du vote ou du refus de
l'impôt. C'est ce droit qu'il prétendit exercer au nom de la nation. La
revendication fut dissimulée sous les formes les plus spécieuses. Les
finances sont les nerfs des États et en assurent la bonne ou la mauvaise
fortune. Elles sont comme le sang dans le corps humain, riche et actif ou
pauvre et gelé, suivant que l'homme vit de régime ou s'épuise dans de
mauvaises mœurs. Revendiquer le droit de vérifier les édits de création
d'impôts, c'était défendre les intérêts du Roi et ceux de son peuple.
Naturellement, le Roi trouva mauvais qu'on le défendit malgré lui ; le
peuple, au contraire, applaudit aux -vertueux sentiments des nobles pères conscrits — tous ces mouvements ne vont pas sans quelque emphase
de langage — qui le protégeaient contre les traitants et les financiers. Peu
entendu en affaires de finances quoiqu'en appréciant très nettement les
résultats, Mazarin avait confié la surintendance à Particelli d'Émery, fils
d'un Italien, banquier h Lyon et banqueroutier fameux. On disait, en manière
de plaisanterie, que Particelli avait été pendu, mais que d'Émery était
parvenu à la surintendance. Très dur et très avare, cet homme payait les
faveurs de Marion Delorme en parts d'intérêt dans les affaires qu'il
concédait[4], truc singulièrement
perfectionné de nos jours, mais alors dans toute sa nouveauté. En 1647,
d'Émery, à bout de ressources, ne sachant où prendre de l'argent, imagina
entre autres choses d'établir un nouveau tarif des droits d'entrée et de
sortie sur toutes sortes de marchandises et fit vérifier l'édit à la Cour des
aides seulement. Le Parlement réclama. Dans la pensée qu'il réclamait surtout
pour l'honneur, on lui envoya l'édit, mais les conseillers le discutèrent et
le rejetèrent. Par forme d'expédient, et pour éviter une discussion de
principes, Mazarin et d'Émerv retirèrent le tarif et le remplacèrent par cinq
autres édits. Alors, le Parlement préféra vérifier le tarif en le modifiant,
assez heureusement du reste. Réduisant les taxes sur les denrées nécessaires
à la nourriture de l'homme, il augmenta celles qui frappaient les objets de luxe.
L'intention était louable ; mais le gouvernement jugea qu'elle diminuait les
recettes. Le conseil d'État cassa l'arrêt du Parlement, qui cassa celui du
conseil[5]. La fin
de 16'7 et le commencement de 1648 se passèrent dans ces contestations. Les
ministres font alors entendre aux parlementaires que, s'ils rejettent les
nouveaux édits, il faut au moins qu'ils laissent exécuter les anciens, ceux
qui ont été vérifiés, notamment celui d'une Chambre du domaine. Même
résistance. De grands rassemblements se forment dans la salle des Pas-perdus.
Ou v interpelle les magistrats suspects d'être vendus au pouvoir. Le valet
d'un conseiller Thoré, fils de d'Émery, est roué de coups. L'arrestation d'un
gros marchand de la rue Saint-Denis excita une émeute. Les bourgeois
sortirent leurs vieilles arquebuses de la Ligue et tirèrent en l'air plus de
quatre mille coups, à seule fin qu'on les entendît. Comme
réponse à ces menaces, Anne d'Autriche et le jeune Louis XIV vinrent au
Parlement[6] faire enregistrer l'édit et,
pendant sa lecture, la Reine ne put se défendre de rire, satisfaite d'être
vengée. Elle riait trop tôt. Un de
ces édits intéressait Nicolas Foucquet. Il établissait ce qu'on appelait un
quartier de maîtres des requêtes, c'est-à-dire un nombre d'offices dont les
titulaires exerceraient leurs fonctions trois mois de l'année, ce qui
réduisait de moitié la valeur des autres charges dites semestres, auxquelles
on devait précédemment s'adresser pendant six mois. Immédiatement,
protestations des magistrats lésés. A la
Cour, on prétendait qu'il n'était pas de moyen
plus innocent pour faire venir de l'argent au coffre du Roi que la vente de
ces offices, puisqu'ils n'estoient achetez que par des gens extrêmement
puissants, qui les prenoient pour avoir de l'honneur et du crédit et, avec le
temps, entrer dans les grands emplois du Conseil et de l'Estat[7]. Les titulaires mis
en quartier n'en jugeaient pas ainsi (16 janvier 1648). On les manda au Palais-loyal.
Le ministère qualifia leur conduite de honteuse et protesta contre leur idée
de discuter de puissance à puissance. Vravment
vous estes de belles gens pour douter de mon autorité, leur dit la Reine. Nicolas
Foucquet, devenu maître des requêtes à la suite d'une mesure semblable, ne
soufflait mot. On verra bientôt la cause de son silence. On
avançait des propositions de plus en plus graves. La toute-puissance des rois est bornée. Ils sont eux-mêmes
sujets des lois, et leurs édits sont soumis à la vérification du Parlement. Cependant les orateurs les
plus hardis estimaient qu'il était dangereux d'éclaircir ces mystères ; tous
protestaient de leur volonté de ne rien faire que sous le bon plaisir du Roi[8]. En réalité, après avoir posé
les principes, les parlementaires, effrayés par leurs propres idées,
n'osaient en tirer les conclusions. Les événements devaient. les pousser plus
avant qu'ils ne voulaient. C'est à
la veille de cette bataille que Foucquet fut nommé intendant de la généralité
de Paris. La
fonction était presque nouvelle. On n'en cite qu'un titulaire avant cette
époque. Les attributions, encore mal définies, étaient surtout financières et
consistaient à homologuer le rôle des tailles, à prêter main-forte pour leurs
levées. L'intendant, directeur des contributions directes et indirectes, chef
des étapes militaires, du service des subsistances et des fourrages, avait
surtout un pouvoir de police dans la banlieue, pour assurer l'exécution des
ordres du Roi et de ses ministres. Or, en avril 1648, la mission devenait
particulièrement délicate et n'était pas très enviée[9]. En
effet, la situation intérieure paraissait de plus en plus troublée. Au
Parlement, les jeunes conseillers des enquêtes l'emportaient sur les vieilles
barbes de la Grand'Chambre. Ils avaient pour eux le nombre, étant plus de
deux cents, dont l'âge moyen ne dépassait pas vingt-cinq 'a trente ans. On en
parlait pourtant comme des sénateurs romains, défenseurs de la liberté. Il y
avait bien dans les Chambres quelques amis de la Cour, mais perdus dans la
foule des opposants. Le premier président Molé, gorgé de faveurs, cachait
sous une apparence rigide un esprit timoré, variant selon les jours et selon
les lieux[10]. Le procureur général Meliand,
homme sans valeur, ne comptait pas. L'avocat général Orner Talon, esprit plus
courageux, plus élevé, très royaliste par situation, très opposant par
tempérament, défendait le ministère au Palais de justice et l'attaquait au
Palais-Royal. La Cour était en somme dépourvue de moyen d'action sur ce grand
corps du Parlement. Mazarin, ignorant des lois de l'État et des mœurs des
gens de robe, s'en fiait à tort à ses intrigues pour réduire cette
opposition. Le surintendant d'Émery essaya d'agir en répandant quelque
-argent, mauvais moyen, vu l'état des esprits et la situation -de fortune de
la plupart des conseillers[11]. Un des
prétextes du conflit était la création de nouveaux offices de maîtres des
requêtes. Le premier président, Molé, promit assistance aux anciens
titulaires, non sans leur faire sentir qu'il voulait bien oublier plus d'un
acte d'empiétement commis par eux[12]. Enfin, leur qualité de membres
du Parlement couvrait leurs erreurs. Comme dans toutes les coalitions
d'opposants, on oubliait les griefs particuliers pour ne penser qu'à abattre
l'ennemi commun. Le Grand Conseil, la Chambre des comptes, la Cour des aides,
jusqu'alors en conflit presque permanent aussi bien entre eux qu'avec le
Parlement, députèrent pour provoquer ce qu'on appelait une Union. Les
parents, les alliés des membres des diverses compagnies, ceux des maîtres des
requêtes, désireux de conserver leur valeur à des charges chèrement payées,
travaillèrent tant et si bien que, par arrêt du 13 mai, la jonction fut ordonnée. Cette Union
est l'acte capital de la première Fronde. Mazarin et ses collègues, sans en
voir immédiatement toute la portée, comprirent que ce serait un centre où
aboutiraient toutes les plaintes, toutes les ambitions. Anne d'Autriche, très en colère, déclara qu'on instituait une
république -dans la monarchie[13]. C'était au moins une première
velléité -de gouvernement représentatif. Du 13 mai
au 15 juin 1648, les discussions s'envenimèrent. L'arrestation et l'exil de plusieurs
magistrats surexcitèrent la colère des autres. Le chancelier adressa
les plus dures paroles au Parlement, qui l'écouta en silence, mais répondit
par des actes, en tenant les assemblées défendues, où l’on entendit des harangues magnifiques, et qui avoient
quelque chose de l'ancienne Rome'[14]. L'hésitation
du gouvernement était déjà trop évidente, Mazarin et d'Émery, alliés la
veille pour tirer de l'argent des contribuables, se séparèrent devant leur
résistance, et ce fut à qui sacrifierait son allié. D'Émery, désireux, et
pour cause, d'obtenir le privilège de membre du Parlement, ambitionnant le
titre de conseiller honoraire[15], manifestait une grande passion
d'arranger les difficultés. Mazarin, de son côté, avait résolu de laisser
tout le faix sur le dos de son demi-compatriote. C'est
alors que Nicolas Foucquet entre en scène. Le 1G
niai, au lendemain de l'Union, Foucquet siégeait à la Grand'Chambre, avec ses
collègues Ormesson, Tillier, Foulé. On n'y plaida que des procès civils. On
n'y parla que des affaires. Le nouvel intendant de Paris était déjà suspect.
S'il avait obtenu ce poste, c'est évidemment parce qu'il appartenait aux
ministres. En effet, à sa commission d'intendant, on avait joint un brevet de
retenue de son office de maitre des requêtes au profit de sa veuve
éventuelle. Une telle sécurité donnée à Foucquet alors que les autres
officiers luttaient contre une menace de dépossession, c'était la preuve
d'une grande faveur, mais aussi d'un grand engagement. On ne
se trompait pas, Foucquet agit dès lors selon les vues du Cardinal dont le
principe était de diviser pour dominer. Pour dissoudre l'Union naissante, il
fallait en détacher d'abord ce groupe des maîtres des requêtes, d'où était
venu le mal, celui aussi qui avait le plus à perdre en se séparant du
gouvernement. Dans
des compagnies aussi nombreuses, formées d'hommes de toute provenance, il
était impossible qu'on ne trouvât pas de nombreux dissidents. Les meneurs de
la Fronde avaient l'œil sur eux[16] ; Foucquet, néanmoins,
s'insinua et révéla ses qualités d'entregent. Le 23
juin, à l'auditoire des requêtes de l'Hôtel, il proposa à ses collègues de
députer vers le chancelier. Ce pas fait, on ordonnerait aussitôt leur
rétablissement, dont on ne voulait pas laisser le mérite à d'autres. De plus,
ajoutait-il, le rétablissement de leur compagnie entraînait la perte certaine
du surintendant d'Émery, dont Mazarin voulait faire un bon émissaire. Malgré
ces belles perspectives, l'assemblée accueillit froidement cette proposition.
On s'en défiait comme d'un moyen pris pour rompre l'entente des maîtres des
requêtes avec le Parlement[17]. Cependant, tout en déclinant
ces avances par égard pour leur protecteur, les mutinés
déclarèrent que si le Roi leur commandait de servir au conseil, ils
obéiraient. Le ministre était disposé à se contenter de peu. Le Tellier
décida quelques-uns d'entre eux à aller saluer le duc d'Orléans. On joua une
petite comédie. En personnes polies, et bien que l'entrée du Conseil leur fût
interdite, ces messieurs ne se croyaient pas dispensés de rendre leurs devoirs
au Prince. Par occasion, ils lui demandèrent la continuation de sa
bienveillance. Gaston leur répondit qu'en s'adressant à lui, ils auraient
satisfaction. L'affaire dès lors était arrangée. Les maîtres des requêtes
prévinrent bien le Parlement de leur décision, avec grand renfort de
remerciements ; mais en même temps ils députaient chez la Reine, chez le
chancelier, chez le Cardinal[18]. En somme, pour son coup
d'essai dans la politique, Nicolas Foucquet débutait par un coup de maître. Le
Parlement, très mécontent de cet accommodement, n'osait trop se plaindre. Une
certaine hésitation se manifestait parmi les conseillers. Foucquet s'en
aperçut et s'efforça de faire profiter la cause royale de cette disposition
des esprits. Il montra dès ce moment son caractère souple et ferme. Diviser
les adversaires par des faveurs, provoquer un premier retour du Parlement,
aussitôt faire montre de générosité comme de bienveillance et ressaisir
l'autorité, tel est le plan que Foucquet suggéra ; c'est celui qu'il suivra,
sans aucune déviation, pendant dix ans, de 1648 à 1658. Ces
idées étaient excellentes ; mais leur application exigeait une grande
dextérité que les hommes en crédit de ce temps-là ne possédaient pas, si l'on
excepte Mazarin, qui, sur le Parlement, n'avait plus de crédit. Le médiateur de la Cour était alors Gaston, duc d'Orléans, devenu beau
parleur. Le 23 juin, il convoqua plusieurs conseillers à une sorte de
conférence, où il proposa un projet d'arrangement, dont il eut le tort de
laisser voir les dessous[19]. Il montra la récompense, sans
la donner, à des gens qui voulaient bien la prendre, mais sans être vus. Il
ne recueillit qu'indignations, protestations, déclamations. Messieurs des
enquêtes opinèrent avec autant de confiance
et de liberté que faisoient autrefois les sénateurs de-l'ancienne Rome. Tout était à la romaine.
Néanmoins, grince au travail souterrain de Foucquet, l'arrêt sorti de ces
délibérations sénatoriales contrastait sensiblement avec le ton des
harangues. Il portait que l'on députera présentement
vers la Reine, pour luy faire entendre la justice de l'arresté du 23 may, et
que rien ne se passera en la conférence avec les compagnies souveraines
contre le service du Roi[20]. Il faut lire à travers les
lignes. On ne parle pas d'Union, mais de conférence. C'était bien un premier
pas fait par le Parlement, ce qui permettait au gouvernement un pas en
retour. Dès
l'après-midi de ce vendredi 26 juin, Foucquet rédigeait et envoyait à Mazarin
une note où il développait un plan de conduite pour le lendemain : Juin, vendredi 26. Ma
pensée seroit de commenter le plus advantageusement que l'on pourroit les
termes de l'arrest d'aujourd'huy, lesquels M. le Premier Président expliquera
encor mieux dans sa harangue de demain ; et dira en termes formels, après
avoir justifié l'intention de la Compagnie, qu'elle ne prétend rien faire
contre l'autorité de la Reyne, et qu'elle suplie Sa Majesté de trouver bon
que les députez s'assemblent. Sur
quoy, on leur pourroit respondre que la Reyne n'a point doubté de la fidebté
et de l'affection de la Compagnie, mais que le procédé de quelques particuliers
avoit esté tel qu'on avoit eu juste raison d'avoir leur intention suspecte.
Néantmoins, puisque le Parlement s'explique là-dessus, quoy qu'elle sçache
bien que jamais les assemblées des Compagnies n'ont esté faites que sur des
affaires par.ticulières et qu'elle peust leur deffendre celles qu'ils veulent
faire aujourd'hui ; néantmoins, comme elle désire que le bien soit faict de
quelque part qu'il vienne, elle sera très avise que, si le Parlement a
quelques bous advis à donner et de bonnes remonstrances à faire, qu'il le
face, et mesme qu'il s'assemble avec les autres deputez des autres Compagnies
pour prendre leurs mémoires, mais que ce soit au plus tost, pour ce que si
les maux sont si pressants comme ils font entendre, Sa Majesté sera bien avise
d'y remédier promptement, et qu'elle entend néantmoins que cette assemblée
qu'elle permet présentement par sa bonté, soit sans tirer à conséquence pour
l'advenir. Si
on parle des exilés des autres Compagnies, il ne sera pas mal de dire que
c'est une affaire terminée et qu'il y a desjà trois jours qu'à la prière de
M. le duc d'Orléans, elle a donné ordre à leur retour. ic
Pour le fait de MM. les Maistres des ltequestes, dès le jour mesure ou le
lendemain, je voudrois les restablir à la prière qui en seroit faite par MM.
du Conseil. Ensuite
de quoy on peut faire coure le bruit que l'on envovera au premier jour la
déclaration du Droit Annuel à toutes les Compagnies. Et,
trois ou quatre jours après, faire sçavoir aux députez que Sa Majesté veut
que cela se termine au plus tost ; et on leur prescrira un temps certain. Il
sera nécessaire aussy d'agir auprès des deputez en particulier, ce qui sera
bien facile quand on en aura la liste. Ce
qui nie paroist le plus important en ce rencontre, est que ceux qui ont esté
aujourd'huy de l'advis par où il a passé, croyent avoir rendu un service
signalé, et en effect, dans la chaleur où estoyent les esprits, il a fallu un
effort estraordinaire pour les y faire résoudre. S'ils voyent que l'on soit
content d'eux et qu'on leur en sçache gré, on aura tous les mesmes gens en
toutes occasions favorables. Sinon, si ils croyent qu'on leur ayt manqué,
outre qu'ilz n'auront jamais plus de créance en ceux qui les auront mesnagez,
ils se rebuteront, de sorte qu'ils feront du pis qu'ils pourront à l'advenir,
et on aura perdu le fruit de tout ce qu'on aura pratiqué, avec certitude que
tout le long de la Régence on aura le Parlement sur les bras en mille
rencontres, au lieu que si l'on voit (pie la Cour vienne à bout de ce qu'elle
veut, l'occasion ne se trouvant jamais si favorable pour eux que cette
fois-cv et leur interest particulier ou de leurs parents ne les eschauffant
plus, il n'y aura personne si harde de rien entreprendre. Il
y aura bien d'autres choses dans la suite à mesnager, que l'on fera à loisir[21]. Cette
note révèle une grande maturité d'esprit, et pourtant le jeune homme se
trahit dans son dernier mot : parler de loisir en temps de révolution,
lorsque rien ne réussit précisément parce qu'on veut tout faire à la fois. En
voici la preuve. Le
premier président Molé, admis devant la Reine, prononça bien, conformément au
programme, un discours en style a la mode. On a trompé Sa Majesté sur les
intentions des compagnies. Leurs magistrats sont les médiateurs entre les volontez des Princes et les
supplications des Peuples, ou comme une barrière entre cette indépendante
authorité et cette extreme foiblesse. Enfin, il protesta des bonnes et respectueuses
intentions de tous ses confrères[22]. Voilà
bien l'explication large des termes de l'arrêté du 26 juin telle que l'avait
annoncée Foucquet et qu'il désirait voir commenter
advantageusement.
Par malheur, la Reine ne répondit rien, ni personne pour elle. Rien qu'un mot
tout sec. L'affaire étant de conséquence, on avisera. Du plan
proposé par Nicolas on ne suivait qu'une partie, la plus facile, celle des
concessions. Huit jours après, Mazarin capitulait. Les gens du Roi
déclarèrent que la Régente acceptait l'arrdt du 13 mai, qu'elle agréait
l'Union des compagnies, leurs assemblées, s'en rapportant à leur loyauté.
C'était presque une abdication. Nul ne
pourrait aujourd'hui dévider l'écheveau politique alors embrouillé à dessein
par toutes les parties en cause. Le gouvernement avait interdit l'Union an
commencement de juin. Le mois n'était pas fini qu'il l'autorisait. A cette
avance, la Chambre de Saint-Louis, c'était le nom pris par l'assemblée
parlementaire, répondit par une sorte de proclamation des Droits de l'homme. Aucuns sujets du Roi, de quelque
qualité et condition qu'ils soient, ne pourront être détenus prisonniers,
passé vingt-quatre heures, sans are interrogés, suivant les Ordonnances, et
rendus à leurs juges naturels[23]. Prohibition des jugements par
commissions extraordinaires[24] ; révision des procès
antérieurement faits sous cette forme tyrannique ; inamovibilité de la
magistrature[25] ; interdiction des monopoles commerciaux[26] ; enfin, et c'était le point
capital, ne seront faites aucunes impositions
et taxes qu'en vertu d'édits bien et dûment vérifiés... et l'exécution de ces édits réservée aux Cours qui les
auroient autorisés.
Ces déclarations de principe, le plus grand effort intellectuel de la
première Fronde, se perdirent d'ailleurs au milieu de maintes décisions
secondaires, dictées par l'étroitesse d'esprit ou inspirées par l'intérêt
personnel. C'est
ainsi que l'on vota la suppression des intendants de justice, considérés
comme de simples instruments de contrainte au service des traitants[27]. Invité à se rendre à la séance
où l'on délibérait sur cette proposition, Foucquet se fit excuser sur ce
qu'il était titulaire de l'intendance de Paris. En homme prudent à l'excès,
il ajoutait que le peu de durée de son emploi devait le soustraire à tous
reproches personnels. Ses collègues approuvèrent son abstention, mais non son
excuse[28]. Distinction bien subtile en
des temps si troublés. Les ministres, avec la même subtilité, protestèrent
d'abord, puis approuvèrent la mesure. Enfin Mazarin, sans honte, remercia
même le Parlement de la grande obligation que le Roi lui avait pour tous ces
beaux projets de réformes. On
verra par la suite que de ces projets aucun n'aboutit. Mais la Fronde avait
commencé par des discussions financières, et son œuvre indirecte, la
banqueroute, s'accomplit sans difficulté. Mazarin,
l'homme du pays de la Banca rotta, n'avait pas tardé à voir dans
les projets des frondeurs un moyen de libérer tout d'un coup le trésor royal
de ses engagements. Vers le 9 juillet 1648, il déclara au Parlement que s'il
avait hésité d'abord, c'était par peur de paraître manquer de foi envers le
public ; mais du moment qu'on agirait sur l'avis des compagnies, c'était bien
différent. Incontestablement le service de la dette absorbait le plus clair
des impôts. En cessant de payer les rentiers, on aura bien plus d'argent
disponible, pour subsister[29]. Dès le
lendemain, le Cardinal sacrifiait le surintendant et le jetait dans le
gouffre du déficit, qui ne fut pas comblé (9 juillet 1649). Il aurait bien voulu faire
coup double, désarmer ses ennemis du Parlement et se débarrasser du complice
de ses concussions. Mais Particelli, aussi fin que son compatriote, ayant mis
en sûreté la cassette aux reçus compromettants, assurait qu'on ne le
pousserait pas à bout, de peur qu'il ne parlât. Il ne craignait que le
poison. Autre idée de pays[30]. On le
remplaça par le maréchal de La Meilleraye, avec MM. de Morangis et d'Aligre
pour secrétaires, ce dernier homme de robe et ami de Foucquet. Au Parlement,
on fit peu de cas de la destitution d'un surintendant qui se retirait en
gardant son bien. Les esprits étaient excités, et l'assemblée des compagnies
vota les propositions les plus violentes. D'abord,
on proposa de révoquer toutes les levées extraordinaires faites sans
approbation des Cours souveraines, toutes les avances sur les tailles, tous
les prêts faits au Roi. De plus, une Chambre de justice serait érigée pour
juger les concussionnaires, usuriers, etc., avec cette clause que le Roi
lui-même ne pourrait transiger avec les justiciables, encore moins révoquer
la Chambre. Grande
émotion dans Paris et dans la France entière. C'était la ruine de nombreuses
familles[31], l'anéantissement du crédit. Le
gouvernement, qui, lui, avait besoin d'argent, essayait de résister, mais
inutilement. Le chancelier Séguier ayant insinué, dans une conférence avec
les nouveaux tribuns du peuple, qu'abolir les
prêts, ce serait
imposer au Roi un manquement de parole envers ceux qui l'avaient assisté dans
ses difficultés : On n'a pas craint de
manquer de foi,
répliqua aigrement l'un des magistrats, aux
honnêtes gens, aux officiers des compagnies, les premiers créanciers du Roi,
et l'on se préoccupe d'usuriers et de gens de néant ![32] Dans
l'assemblée on renchérit encore sur ces paroles injurieuses. Le président
déclara qu'il ne siégerait pas tant qu'à ses côtés il verrait les fils,
neveux ou alliés de traitants et de gens intéressés dans les prêts. En effet,
comme de tout temps l'argent mène à tout, un assez grand nombre de fils de
financiers avaient acheté des charges de judicature ; mais parmi eux se
trouvaient de très honnêtes gens, de bonne conscience et de mœurs irréprochables,
n'avant acquis leur bien que par des voies légitimes. Sans rien considérer,
on applaudit à la proposition du président, absolument injuste et illégale.
Bien plus, le 29 juillet, en plein lit de justice, le premier président Molé
déclara[33] que les partisans étaient comme
des fleurs naissant et mourant le même jour ; que
c'étoit dans la confiscation de leur bien que Sa Majesté pouvoit trouver de quoy
faire subsister ses armées et remédier à toutes les necessités de son Estat,
sans rien prendre sur ses officiers et ses fidelles sujets. Orner Talon ajouta qu'ils
méritaient les gibets et les supplices qu'on
leur préparoit[34]. Sur ces
discours de deux hommes qui par situation devaient être gouvernementaux, on
peut juger de l'accueil qui fut fait à la déclaration du gouvernement. Elle
accordait cependant pour l'avenir le principe de la vérification des édits
établissant des impôts ; mais la majorité, menée par un vieux conseiller
appelé Broussel, homme honnête et borné, s'entêta dans ses exigences de
révocation des prêts. La somme, qui n'est pas exactement connue, montait au
moins à 150 millions, ce qui équivaut à 750 millions de nos jours Pour une première
banqueroute, le chiffre est respectable. Les
partisans ruinés s'efforcèrent d'intéresser à leur sort le gouvernement, déjà
irrité contre le Parlement. Celui-ci, se transformant en Convention, ordonna,
le 28 août, (les poursuites contre les fermiers des cinq grosses fermes. A la
Cour, ce fut une explosion de colère. Les préteurs, nobles ou bourgeois,
firent chorus, et, la nouvelle de la victoire de Lens donnant de l'audace aux
ministres, on résolut d'enlever ou d'exiler les meneurs de la révolution, qui
venait tout justement de recevoir son nom populaire, la Fronde[35]. Le coup
d'autorité alors exécuté par La Meilleraye, aussi médiocre militaire
qu'inhabile financier, ne réussit pas. La journée des Barricades et sa suite
sont connues. Triomphe de Broussel, nouvelles concessions des ministres. Cet
échec rendit irrémédiable une banqueroute dont les conséquences se firent
sentir longtemps après l'apaisement des troubles, cause ou prétexte de ce
premier manquement à la foi publique. Nicolas
Foucquet ne fut pas ostensiblement mêlé aux événements de juillet et d'août
1648. Il employait ces loisirs forcés au règlement. de ses affaires d'intérêt
et de famille. Car les révolutions ne produisent rien. Nous qui vivons aussi
dans des temps troublés, nous savons ce que coûtent à notre travail ces
politiciens moins intéressants qu'intéressés, qui se donnent pour mission de
faire leur bonheur d'abord et le nôtre s'il se trouve. Les crises, provoquées
par ces habiles, reculent le succès des entreprises, sans suspendre
l'échéance des dettes, et tout finit par des faillites. C'était déjà le cas
au milieu des complications de la Fronde. Les affaires coloniales, qui
n'avaient jamais été bien prospères, déclinaient[36]. Depuis
plusieurs années, les seigneurs de la Compagnie des îles éprouvaient de
sérieux mécomptes. Le lieutenant général pour le Roi, M. de Poincy, ne
s'accordait pas avec leur intendant, car à l'imitation de la métropole, la
compagnie commissionnait un intendant[37]. De là, lettres entre les
gouvernants, révolte des colons, saisissant ce prétexte pour ne pas payer
d'impôts à la compagnie. La compagnie à son tour se laissant protester, les
créanciers s'en prirent aux administrateurs, aux directeurs, comme on les
appelait en ce temps-là, et les tribunaux condamnèrent ces premières victimes
de l'anonymat. Foucquet
et d'Aligre, contraints de s'exécuter, appelaient en garantie leurs
actionnaires qui faisaient la sourde oreille. A la fin, le 15 niai 1648, en
pleine Fronde, ils convoquèrent une assemblée générale pour le premier
vendredi de juin_ Même refus de concours. Les seigneurs alors résolurent de
vendre la seigneurie en détail[38], cédant à l'un l'île de
Saint-Christophe, à l'autre celle de la Guadeloupe. La liquidation, opérée en
de telles circonstances, fin désastreuse. En même
temps, Nicolas Foucquet procédait à l'inventaire des biens qu'il possédait du
chef de sa femme et dont il était comptable envers sa fille mineure[39]. Les parents de Bretagne
étaient venus à Paris, et ce travail dura pendant tout le mois de juillet. Ces
mesures, si on les rapproche du brevet obtenu au mois de mai en faveur d'une
veuve éventuelle, indiquent assez que le jeune maitre des requêtes songeait à
se remarier. Les événements imposèrent bientôt un autre tour à ses idées. On
ne se marie pas entre des barricades, et la population parisienne s'amusait
alors à jouer à l'émeute. Foucquet,
malgré la suppression de son intendance, était resté l'homme de confiance des
ministres. En septembre, il fut nommé procureur général de cette terrible
Chambre de justice créée le 18 juillet dernier, et qui devait par sa rigueur
inspirer la crainte jusque dans l'avenir le plus reculé[40]. Si la tradition désignait le
fils et le neveu des Foucquet pour cet emploi redoutable, l'humeur
conciliante de Nicolas et son dévouement à la Reine furent plutôt les raisons
déterminantes de ce choix. Au Parlement on s'en douta ; on n'agréa pas ce
procureur général suspect de clémence[41] et qui fut remplacé par un
sieur de Savenières. Au surplus, les esprits étaient déjà envahis par
d'autres passions. On avait des affaires bien plus importantes à régler. En
fait, la Chambre ne fonctionna pas. Il n'en est pas moins curieux de voir Foucquet procureur général désigné d'une Chambre de justice où devaient siéger des magistrats comme Poncet, Boucherat, nommés par le chancelier Séguier. Tous ces hommes reparaîtront un jour dans des situations respectives bien différentes, et l'on constatera une fois de plus ce que la vie humaine comporte de vicissitudes. |
[1]
Histoire de la Monarchie française sous le règne du roy Louis XI, p.
285. Paris, 1662.
[2]
Histoire de la Monarchie française sous le règne du roy Louis XI, p.
288.
[3]
Histoire du temps, composée par le parlementaire Du Portail, p, 29.
[4]
TALLEMANT, Historiettes,
t. III, p. 163.
[5]
Histoire du temps, p. 22, édit. 1649.
[6]
Histoire du temps, p. 32.
[7]
ORMESSON, Journal,
t. I, p. 419 ; AUBERY,
Histoire de Mazarin, t. II, p. 335 ; Histoire du temps, p. 47.
[8]
ORMESSON, Journal,
t. I, p. 449 ; Histoire du temps, p. 58.
[9]
ORMESSON, Journal,
t, I, p. 472.
[10]
Mazarin l'accusait de servir le Roi en apparence, mais en secret d'être bien aise
que les affaires ne réussissent pas. O. TALON, Mémoires, p. 221. Un de ses fils
avait été en 1647 nommé évêque de Bayeux ; l'autre était intendant.
[11]
ORMESSON, Journal,
t, I, p. 492. D'Émery distribua 25.000 écus.
[12]
M. le Premier Président répondit que MM. les maîtres
des requêtes se souvenaient être du corps du Parlement lorsqu'ils en avaient
besoin ; mais qu'ils en avaient peu de mémoire dans la fonction ordinaire de
leurs charges, lorsqu'ils rapportaient des requêtes de cassation contre les
arrêts du Parlement, ou qu'ils prenaient connaissance par jugement souverain
des affaires qui n'étoient pas de leur jurisdiction. O. TALON, Mémoires,
p. 209.
[13]
O. TALON, Mémoires,
p. 223 ; ORMESSON,
Journal, t. I, p. 496.
[14]
Histoire du temps, p. 122.
[15]
Cette lutte sourde est manifeste dans le Journal de d'Ormesson et dans
celui de Dulmisson-Anbenay, t. I, p. 22. Les historiens spéciaux de la Fronde
n'ont pas donné à ces agissements, dignes du régime parlementaire, tout le
relief qu'ils durent avoir.
[16]
Histoire du temps, p. 78.
[17]
ORMES5ON, Journal,
t. I, p. 525.
[18]
AUBERY, Histoire
du cardinal Mazarin, t. II, p. 206. Pour toute cette époque, l'œuvre
d'Aubery vaut de véritables mémoires. Auhery date du 3 ce qu'Ormesson date du
23 juin. Il n'y a là sans doute qu'une erreur de copiste. V. ORMESSON, Journal,
t. I, p. 534.
[19]
Histoire du temps., p. 130, 133.
[20]
Histoire du temps, p. 133.
[21]
Affaires étrangères. France, vol. 8iS, f° 266. (Correspondance de Mazarin.)
Note écrite par Foucquet, à l'exception de la cote, au dos : touchant quelque
harangue du Parlement.
Sans date d'année. Cette note est placée dans la
correspondance entre une pièce du 19 mars et une autre du 25 mars 1645 ; mais
elle est certainement du 26 juin 1648.
Je dois la connaissance de ce document important à M.
A. Moranvillé.
[22]
Histoire du temps, p. 140. Talon, dans les Mémoires, p. 241,
prétend que Molé parla avec force de rassemblée qui se fera, en quelque sorte
quand même. L'Histoire du temps aurait recueilli le mot, s'il eût été prononcé.
Le discours se trouve dans les papiers de Molé (Mémoires, t. III, p.
225).
[23]
Vendredi 17 juillet 1648.
[24]
14 juillet 1648.
[25]
17 juillet 1648. Tous dons ou concessions à
quelques-uns pour vendre ou acheter seuls à l'exclusion des autres sujets du
Roi, sont dès à présent. Même date.
[26]
3 juillet 1648.
[27]
O. TALON, Mémoires,
p. 247.
[28]
O. TALON, Mémoires,
p. 247.
[29]
O. TALON, Mémoires,
p. 247.
[30]
ORMESSON, Journal,
t. I, p. 547.
[31]
SOREL, Victoire
de la monarchie, t. I, p. 311.
[32]
Histoire de la monarchie, t. I, p. 316.
[33]
Histoire de la monarchie, t. I, p. 325.
[34]
Histoire de la monarchie, t. I, p. 327.
[35]
ORMESSON, Journal,
t. I, p. 355.
[36]
ORMESSON, Journal,
t. I, p. 547.
[37]
Le P. P. DU TERTRE, Histoire
générale des Antilles, t. 1, p. 251. Cf. GORLAS, Mémoires, t. II, p. 217.
[38]
DU TERTRE, Histoire
générale des Antilles, t. 1, p. 443.
[39]
La minute de cet inventaire, dressée par Cousinet, notaire, est actuellement
conservée dans l'étude de Me Lefebvre, à Paris.
[40]
Les lettres de création sont imprimées dans les Mémoires de Talon, p.
252.
[41]
ORMESSON, Journal,
t. I, p. 576.