GALLIA - TABLEAU SOMMAIRE DE LA GAULE SOUS LA DOMINATION ROMAINE

 

CHAPITRE XXII. — À TRAVERS LA BELGIQUE.

 

 

1. Boulogne. — Boulogne, que l’on appelait en ce temps-là Gesoriacum, était le port de la Gaule Belgique, et en particulier le port d’embarquement pour l’île de Bretagne. Mais c’était plutôt un port militaire qu’un port de commerce. Les trafiquants préféraient descendre le cours des fleuves et s’embarquer à Rouen ou à Nantes : la route était plus longue, mais plus sûre et moins coûteuse.

Boulogne était la station navale de l’Océan comme Fréjus était celle de la Méditerranée. Son port était le centre de ralliement de la grande flotte de Bretagne, classis Britannica, chargée d’assurer les transports de l’État entre l’île et la Gaule. Tandis que Fréjus n’a plus aucune importance dès le IIe siècle, Boulogne demeurera, jusqu’à la chute de l’empire, une ville très forte, très protégée par l’État, et le centre de la défense militaire de l’Océan gaulois. L’empereur Caligula y avait fait construire un des beaux phares de l’Occident : c’était une tour très haute, à dix étages, dont les feux éclairaient au loin les navires dans ces parages dangereux. L’aristocratie romaine, qui fut si injuste dans ses déclamations à l’endroit de Caligula, se plaisait à railler cette construction utile entre toutes et à la taxer de monument d’un ridicule orgueil. En cela, et en bien d’autres choses, Caligula a été assurément moins fou que les plus sages des sénateurs qui le combattaient.

De Boulogne partait la grande voie militaire qui, à travers la Belgique, conduisait jusqu’à Lyon.

2. Aspect général de la Belgique. — La Belgique était un pays de contrastes. Au centre s’étendait l’immense forêt des Ardennes, auxquelles les chaussées romaines formaient une sorte de ceinture, mais qu’elles essayaient à peine d’entamer ; la ligne de hauteurs boisées se continuait au sud sur les bords de la Meuse, et allait rejoindre les plateaux agrestes du pays de Langres. A l’Est, les Vosges n’étaient ni moins boisées, ni moins sauvages : une seule grande route les traversait au col de Saverne.

Ces deux pays de bois et de montagnes se défrichaient avec une extrême lenteur. Nulle part en Gaule, sauf dans le Morvan, les mœurs et la religion n’avaient gardé au même degré leur caractère primitif. Les plus vieux dieux d’autrefois vivaient toujours dans les Ardennes et dans les Vosges. On trouvait encore dans les villages de ces tombes bizarres, dont la forme allongée et la pierre à peine dégrossie rappelaient les stèles des premiers âges. Mais les robustes habitants en étaient parmi les soldats les plus vaillants et les plus solides de l’armée romaine.

A l’Ouest, à la lisière des grandes forêts de la Meuse, une immense plaine continue allait de l’Océan aux sources de la Marne : c’était une région en partie couverte de gras pâturages, célèbre dans tout l’Occident par l’élève des bestiaux, des moutons et des chevaux. Les chevaux de la Belgique étaient la grande ressource de la cavalerie romaine ; avec la laine de leurs moutons, les Belges fabriquaient de grosses étoffes, d’un drap solide et chaud, qu’on exportait par tout l’empire. Déjà à l’époque romaine il s’était fondé dans le pays quelques-uns de ces grands centres industriels qui feront au moyen âge et de nos jours l’incomparable fortune de la Flandre et de la Champagne ; sauf le vin, alors inconnu ou méconnu, les industries étaient déjà les mêmes qu’aujourd’hui, et elles vivaient presque à la même place.

Entre les régions sauvages des Ardennes et des Vosges, la vallée de la Moselle étendait le long et gracieux ruban de ses eaux limpides, de ses coteaux verdoyants, de ses blanches villas et de ses riches vignobles. C’est une région d’opulents châtelains : sur les bords du fleuve, ils bâtissent leurs châteaux, préparent leurs mausolées et se tiennent à la portée des grandes chasses dans les bois. C’est aussi la région d’un incessant va-et-vient de soldats et de trafiquants : la vallée de la Moselle est la voie principale par laquelle se déversent vers le Rhin les troupes, l’or et les marchandises nécessaires pour soutenir la plus forte armée permanente de l’empire romain. Aussi s’est-il formé là, dans les cieux grandes villes de Metz et de Trèves, toute une bourgeoisie de négociants enrichis, actifs, glorieux et dépensiers, dont nous allons voir les tombeaux fastueux et de mauvais goût.

Avec les aspects si divers de son sol, les aptitudes si variées de ses habitants, la Belgique était pour l’empire romain une province de très grande ressource : les cavaliers de ses plaines, les fantassins de ses montagnes, opposaient, suivant le mot d’un historien, un mur compact dans les combats contre les Germains : de la Belgique venait la force de l’armée du Rhin. La Belgique avait de plus cette richesse sans cesse renouvelée que donnaient une agriculture bien entendue, l’industrie de ses grandes villes, l’activité toujours éveillée de ses trafiquants. Il en a été d’elle comme de notre Flandre et surtout de l’Alsace-Lorraine : on se sentait dans un pays frontière, où le repos était difficile, où toutes les ressources vitales du sol et des hommes étaient mises en couvre pour le travail et pour la lutte.

3. La vallée de l’Escaut ; Reims. — En partant de Boulonne, mise rendait à Reims par la route directe d’Amiens et de Soissons ; mais on pouvait y arriver aussi, sans trop de retard, en faisant le détour de la route de l’Escaut, par Bavay. La région de l’Escaut avait peut-être plus d’attrait ; les villes y étaient nombreuses, actives et vivantes : c’était dès lors la partie industrielle de la Gaule du Nord-Est. A Arras, à Tournai on fabriquait les manteaux de laine destinés aux soldats : l’armée romaine s’approvisionnait dans les vastes manufactures de ces deux villes.

Reims, la métropole de la Belgique, passait pour la plus belle ville du Nord : elle avait dès ce moment ce renom de cité somptueuse et grandiose qu’elle conservera durant tout le moyen âge et qu’elle mérite encore aujourd’hui. Malheureusement Reims a vécu trop près de la frontière et des barbares : ce fut une proie trop convoitée et trop souvent mal défendue. De son éclatant passé il n’est resté que de chétifs débris, une belle mosaïque et quelques tombeaux. Sa porte de Mars n’est qu’un assez triste monument d’un temps de décadence. De ses thermes de marbre, de ses aqueducs aux eaux abondantes, de ses temples aux formes parfaites, de ses basiliques, rien n’est resté debout. Les fragments mêmes en ont disparu. L’histoire de Reims n’est, pour le curieux en quête du passé romain, qu’un long sujet de plaintes et de déboires.

4. La route de la Moselle. — En revanche, Trèves est aujourd’hui encore, par ses ruines, une ville toute romaine : c’est la seule cité du Nord qui ressemble à Nîmes et à Arles ; elle mérite le surnom qu’on a pu lui donner quelquefois d’Arles du Nord.

On y arrivait de Reims par la pittoresque route de Mouzon, coupée en plein bois, et qui allait déboucher dans la vallée de la Moselle, près de Wasserbillig, au confluent de la Sauer. Les quelques milles que l’on faisait alors en suivant la rivière étaient une des plus exquises promenades de la Gaule. C’était, dans ces pays du Nord tristes et sauvages, un coin de fraîche culture et de tiède climat. Ce ne sont plus, écrira plus tard Ausone, ces branches enlacées par des liens enchevêtrés, au milieu desquelles on cherche le ciel que dérobe l’obscurité des bois ; rien, sur les bords du fleuve, ne cache aux regards le clair rayonnement du soleil et l’éclatante pureté du ciel ; l’air est libre et le jour transparent. Tout dans ce spectacle me charmait : ces villas dont le faîte s’élève sur les rives qui dominent le fleuve, ces collines vertes de vignes, ces belles eaux de la Moselle qui coulent à leurs pieds avec un murmure presque insensible.... Salut, ô fleuve dont les coteaux produisent un vin parfumé, fleuve verdoyant dont les rives sont semées de gazons !

Au pied et au sommet des coteaux les villas et les villages se succédaient sans relâche : L’une se dresse sur un massif de rochers ; celle-là s’élève sur une saillie du rivage ; celle-ci se cache dans un repli du fleuve. Une autre occupe une colline qui surplombe la Moselle, et étend au loin sa vue sur les cultures et sur les bois. Celle autre enfin, perchée au plus haut sommet des monts, ne voit qu’à travers un brouillard confus le fleuve perdu à ses pieds. Çà et là, espaçant chaque domaine, se dressent les gigantesques mausolées élevés auprès de leurs demeures par les riches châtelains. Les villas ont disparu ; mais il est resté quelques vestiges de leur magnificence : ces bijoux, ces verreries, ces trésors d’or et d’argent, ces mosaïques, tout ce qui fait l’incomparable richesse du musée de Trèves. Une mosaïque grandiose est demeurée en place, à Nennig. Les mausolées ont mieux résisté au temps : on pourrait en reconstruire aisément quelques-uns, à l’aide des énormes fragments conservés à Trèves. L’un d’eux, celui d’Igel, est encore debout, à sa place, étonnamment conservé.

5. Trèves. — On arrivait ainsi aux portes de la colonie de Trèves. Au IIe siècle, Trèves était sans contredit fort éclipsée par Reims sa métropole. Elle avait eu sous les premiers empereurs, au temps de Drusus, de Germanicus et des deux souverains de leur famille, Caligula et Claude, un assez long moment d’éclat et de célébrité. La grande guerre de Germanie lui avait donné une importance considérable. On avait fait d’elle une colonie ; on y avait bâti une large enceinte, un amphithéâtre, des thermes. Elle s’essaya, en face de la barbarie du Nord, à ce rôle de capitale romaine qu’elle tiendra si bien au IVe siècle. Mais, dès le règne de Vespasien, Trèves décline : son adhésion à la révolte de l’an 69 lui a certainement nui ; plus encore, la fin des guerres de Germanie a restreint son importance. Le silence se fait pour longtemps autour d’elle.

Toutefois, elle continue, sinon à grandir, du moins à vivre, très richement, très laborieusement. C’était une grande ville ; il semble môme qu’on l’ait faite trop grande au temps où on l’avait bâtie et où on la destinait à être le point de départ d’une vaste domination sur le Rhin et sur l’Elbe. Elle était trop à l’aise dans ses remparts. C’était surtout une ville de gens fort opulents, qui amassaient de gros revenus à cultiver le pays et plus encore à exploiter l’armée du Rhin. Elle était une métropole commerciale de premier ordre, l’intermédiaire entre la Gaule, la Bretagne et l’Italie, d’une part, la Germanie de l’autre. De Trèves partaient sans doute les grandes expéditions commerciales qui allaient porter aux barbares du Nord les produits du monde romain.

Ces riches Trévires étaient des Gaulois, de condition parfois peut-être un peu basse, fort intelligents, fort actifs, et qui arrivaient rapidement à la fortune, pour étaler ensuite un luxe d’assez mauvais aloi. Ils ressemblent, on le dirait presque, à la classe des fournisseurs des armées sous le premier empire. Aux bas-reliefs qui ornent leurs tombeaux, on devine aisément ce qu’ils étaient.

6. Le mausolée d’Igel. — Que l’on compare par exemple le mausolée d’Igel à celui de Saint-Remy, si pur de détails, si harmonieux de forme.

Au sommet du monument, un aigle agite ses ailes éployées. Que vient faire sur la tombe d’un négociant propriétaire cet emblème de la force militaire et de la victoire armée ? Le corps de l’édifice est couvert, depuis la première pierre du socle jusqu’au sommet du fronton, d’une effrayante quantité de bas-reliefs. Nous chercherions en vain dans ces figures de l’art et du caractère ; dans leurs dimensions, qui varient à l’infini, la proportion fait totalement défaut ; dans les scènes, les personnages sont mal groupés, les attitudes raides et compassées. Voici d’abord, en façade, le portrait du mort, Secundinus, et celui de sa femme, tous deux en pied : au-dessus, dans des médaillons, les bustes des enfants. Puis, tout autour d’eux, s’étagent des tableaux fort variés et les scènes les plus inattendues : une voiture sur une route, un chariot lourdement chargé, des mulets qui gravissent un coteau, des scènes de famille, de bureau, d’atelier ; et, pêle-mêle avec tout cela, des jeux de cirque, les signes du zodiaque, des fantaisies mythologiques, des dieux marins. L’artiste n’a point perdu un pouce carré : il s’est rappelé que le mort connaissait le prix du terrain. C’est bien le tombeau le plus encombré qu’on puisse voir : ceux qui l’avaient commandé avaient tant de choses à y mettre, les dieux du ciel, de la terre et de la mer, et surtout la vie du défunt. Trimalcion a dû voir dans ses rêves un tombeau de ce genre, évocateur de la sagesse pratique des morts (Maurice Barrès).

Les autres mausolées du pays trévire ressemblent à celui-ci. Ici, c’est le blé que l’on apporte dans des sacs ; là, ce sont d’énormes barriques transportées sur des barques ; ailleurs, des tenanciers viennent payer leurs fermes ; des colons apportent les fruits de leurs redevances. C’est toute l’histoire du travail gallo-romain et de la fortune trévire que nous lisons sur ces bas-reliefs. On finit par s’intéresser à ces monuments autant qu’à ceux de la Gaule Narbonnaise : dans nos villes du Midi, nous voyons la Gaule se former aux leçons de l’art et de l’élégance ; chez les Trévires, nous la voyons transformer le sol et s’enrichir de son travail.

7. L’avenir de Trèves. — Plus tard, au IIIe siècle, les guerres reprendront contre les Germains. Trèves redeviendra, comme au début, la cité des armes et du bruit, le camp retranché de l’empire contre les barbares. Elle fut la proue latine que battaient les flots du Nord, comme dit M. Maurice Barrès. Les empereurs en feront leur résidence ordinaire. Ils reconstruiront ses murailles. On élèvera cette Porte Noire, si laide, si massive, mais si puissante, qui à elle seule vaut une forteresse. On rebâtira ses thermes. Trèves aura, à l’angle des remparts, un palais impérial, solide comme une tour, somptueux comme une villa. À voir aujourd'hui toutes ces ruines encore superbes, on sent le suprême effort du monde romain à la porte de la barbarie. Pendant le IVe siècle, la vie militaire de l'Occident et les espérances de la Gaule et de l'Italie ont tenu dans ces murs. Dans son poème sur les Villes célèbres, Ausone donnera la première place à Trèves parmi les villes gauloises : C’est elle qui nourrit, qui habille et qui arme les forces de l’empire. Ce sera la Rome du Nord, comme Arles est la Rome de la Gaule ; mais une Rome à demi sauvage, aussi agitée par la soldatesque qu’Arles est pacifique et lettrée.

8. De Trèves à Langres. — Laissons de côté les provinces de Germanie, où l’armée défend le nom et implante les usages de Rome. Allons vers la Belgique méridionale, en suivant, au pied des Vosges, la route stratégique qui conduit de Trèves à Langres par Metz et Toul. On arrive à Metz en admirant toujours ces bords de la Moselle qu’Ausone a si bien décrits. A Metz, où l’on croise la route de Reims à Strasbourg, on se retrouve déjà dans un pays plus gaulois, moins romain que Trèves : les souvenirs et les dieux celtiques sont plus vivants. Cependant, par la nature de son commerce, l’aspect de ses monuments, la variété de ses environs, Metz offre un peu l’image réduite de la colonie trévire.

A Toul, on quitte la Moselle pour s’enfoncer dans la région montagneuse et boisée on le monde des divinités et des superstitions gauloises a gardé toutes ses habitudes. Beaucoup de voyageurs pourtant s’attardaient à remonter la Moselle et à pénétrer en suivant ses bords jusqu’au pied des Vosges l’aristocratie et la bourgeoisie gallo-romaines faisaient sans déplaisir ce voyage accidenté, pour aller demander la santé ou le repos aux bains des stations vosgiennes.

Langres, solidement bâti sur son plateau, était, comme Arras, un des centres industriels de la Belgique. On y fabriquait des étoffes de laine, et notamment des manteaux à capuchons, dites cuculles, destinés aux travailleurs.

9. Besançon. — Pour arriver dans la vallée du Doubs, qui appartenait encore à la Belgique, on traversait, tant bien que mal, les forêts du plateau de Langres. Une route directe, qui n'était peut-être pas très fréquentée, conduisait de Langres chez les Séquanes, à Besançon, et de là par la vallée de l'Orbe, chez les Helvètes.

Besançon avait de beaux monuments, un arc de triomphe, des temples riches et nombreux, des thermes : c'était une des villes élégantes et instruites de la Gaule Belgique. Mais ce qu'on venait aussi y admirer, c'était sa position, qui enthousiasmait les Romains eux-mêmes, pourtant fort peu sensibles au pittoresque des choses. Elle avait frappé César, et quatre siècles plus tard, l'empereur Julien s'arrêtait à la décrire dans une lettre aimable : Le Doubs qui l'environne lui donne l'aspect d'une citadelle : elle est placée comme un rocher sur la mer : on la dirait inaccessible aux oiseaux mêmes, si ce n'est par les rivages qui semblent projetés en avant du fleuve.

Besançon avait pu garder ses antiques murailles ; on lui donna même, comme à Langres, le titre de colonie : les Romains avaient compris la nécessité de relier Trèves à Lyon par une ligne ininterrompue de colonies et de places fortes, qui couvraient la frontière du Rhin.

10. Chez les Helvètes. — C’est ce voisinage de la frontière qui explique également pourquoi, chez les Helvètes, les grandes villes portaient le titre et sans doute avaient l’aspect de colonies. Les Helvètes formaient un coin avancé de la Gaule entre la Germanie et l’Italie. Autrefois si turbulents, si instables, Rome les avait forcés à s’attacher à leur pays et leur avait appris à l’aimer et à y travailler. Ils vivaient paisiblement dans leurs colonies d’Avenches et de Nyon, construites sur le modèle des colonies de la Narbonnaise. Sur la rive nord, au bord du lac de Genève, les bourgades étaient fréquentes, le pays bien cultivé, les citoyens romains fort nombreux, les lieux de villégiature déjà recherchés. On pouvait deviner que de l’autre côté du Léman étaient le pays des Allobroges et la Province par excellence.

Descendons le Rhône : nous nous retrouverons devant Lyon. En continuant la route vers l’Ouest, nous franchirons la frontière de l’Aquitaine, et, après avoir traversé encore une fois la ligne des forêts, nous arriverons à Clermont. Telle est en effet l’excellente situation de Lyon qu’à quelques milles de la cité commencent également les quatre grandes provinces de la Gaule. La Celtique finit à Fourvières ; la Narbonnaise au coude du Rhône ; les Dombes touchent à la Belgique, et l’Aquitaine commence au mont Pilat.