GALLIA - TABLEAU SOMMAIRE DE LA GAULE SOUS LA DOMINATION ROMAINE

 

CHAPITRE XVII. — LES DIEUX.

 

 

1. L’union religieuse. — La transformation religieuse de la Gaule s’opérait en même temps que son éducation littéraire et artistique. Seulement la langue latine chassa devant elle l’idiome gaulois et ne voulut accepter que quelques mots : les dieux de la Gaule, au contraire, allaient tous s’unir aux dieux romains.

Les Romains ne persécutèrent pas un seul instant les divinités indigènes : ils se bornèrent à interdire certaines cérémonies barbares, par exemple les sacrifices humains. Ils supprimèrent ou laissèrent se dissoudre la corporation des druides, dont ils redoutaient avec raison la puissance politique et l’influence populaire ; toutefois, ils ne purent les empêcher qu’à moitié de continuer leurs pratiques mystérieuses, leurs sortilèges et leurs médecines occultes, et ils ne voulurent point combattre à outrance les derniers d’entre eux. Grâce à la tolérance de l’autorité publique, le druidisme subsista ainsi jusqu’au IVe siècle ; mais il ne forma plus que des sorciers et des devins, échangeant son antique suprématie contre une popularité de bas étage.

Mais, en dehors des derniers druides, il est curieux de voir avec quelle rapidité se fit la fusion entre la religion gauloise et la religion romaine. Les Gaulois adorèrent les dieux romains avec la même aisance que les Romains sacrifièrent aux dieux gaulois, ou plutôt les deux nations ne firent pas de différence entre les deux cultes. Déjà César donnait aux dieux celtiques des noms romains ; il nous disait que les Celtes pensaient de Mars, de Mercure et de Jupiter les mêmes choses que les Romains pensaient de ces dieux. Cela est probable ; il est possible aussi que César ait voulu préparer chez les vaincus une fusion religieuse que son esprit philosophique lui permettait aisément de faire. Et de fait les Gaulois ne tardèrent pas, comme César, à assimiler leurs dieux à ceux de leurs maîtres. Les uns et les autres ne vécurent pas seulement côte à côte : ils finirent par se confondre. Il n’y eut plus un Taranis gaulois en face d’un Jupiter romain : Taranis et Jupiter furent deux noms différents d’une seule divinité. Les Gaulois donnèrent à leurs grands dieux les noms, les attributs, les légendes, la figure même des grands dieux romains. C’est ainsi que, sous la domination latine, l’unité de la Gaule ne tarda pas à se faire sur le nom et au profit des divinités du panthéon gréco-romain.

D’ailleurs, la même concorde religieuse régnait dans toutes les provinces de l’empire : seul le Jéhovah des Juifs était irréductible, et les Romains essayaient vainement de le résoudre en Jupiter. Il semblait, dit M. Boissier, que d’un bout de l’univers à l’autre, toutes les nations pratiquaient à peu prés le même culte. On fermait les yeux sur les diversités de détail qui séparaient les diverses religions, pour ne voir que le fond, qui était presque semblable, et jamais peut-être le monde ne parut plus près de s’unir dans des croyances communes.

2. Les dieux locaux d’origine indigène. — De toutes les divinités celtiques, les plus tenaces ont été les divinités locales. Chacune des villes avait son dieu qui la protégeait, et ce dieu, le plus ancien du pays, vécut avec l’appui de Rome jusqu’à la fin de l’empire. C’était d’ordinaire le dieu de la source qui arrosait la cité : on l’adorait sous le même nom que la cité elle-même. A Cahors, la divinité municipale était la source Divona, et c’était ce nom de Divona qu’on donnait, à la ville à l’époque romaine. A Nîmes, le dieu était la grande fontaine, deus Nemausus. Vesunna était le nom de la source qui alimentait Périgueux, de la divinité qui protégeait la ville et de la ville elle-même. On adorait toujours le dieu Vasio à Vaison, à Vence le dieu Vincius.

De ces déesses locales, les plus nombreuses étaient celles qu’on appelait les Mères, Matræ ou Matres : c’étaient les déesses qui protégeaient les sources ; comme tant de divinités grecques et romaines, elles n’allaient jamais que par groupes de trois, rarement de cinq. Les plus célèbres fontaines, comme celle de Nîmes, avaient leurs Mères, Matres Nemausicæ. Toutefois les Mères de Nîmes firent place de bonne heure au dieu Nemausus ; au temps classique, les Mères se rencontraient peu dans les grandes villes : elles protégeaient surtout les sources humbles et paisibles des villages, et c’est dans les campagnes que leur culte était le plus répandu.

Près d’elles, on priait les Nymphes, Nymphæ, les Falæ, ou Fées, les Sulevæ, peut-être déesses des bois, les Proximæ, d’autres encore : on les groupait trois par trois et elles n’avaient d’autre nom que celui de la source qu’elles habitaient.

Le nombre de ces divinités locales, chères aux petites gens, est incroyable : elles sont surtout fréquentes dans les pays de montagnes, on la nature du sol invitait à l’isolement religieux comme au morcellement politique. C’est ainsi que chaque vallon, chaque sommet, chaque recoin perdu des Pyrénées possédait son dieu, dont le nom bizarre se retrouve parfois aujourd’hui dans le nom d’une localité voisine : le dieu Averranus était adoré près du col de l’Aouëran ; Baicorrixus est la divinité du val de la Barousse ; Artahe, du pays d’Ardet ; Harixo, du pays de Carice.

Toutefois ces dieux eux-mêmes ont subi l’influence romaine. On les a fort souvent habillés et travestis à la manière latine. Ils out presque tous reçu l’épithète d’augustes, vénérable, réservée aux divinités d’allure moins solennelle. Fréquemment encore on les a regardés comme des manifestations locales, on peut presque dire des émanations d’une grande divinité gallo-romaine, Mars, Jupiter, Diane, Apollon ou Mercure : dans ce cas, le nom primitif du dieu a été réduit au rang de simple épithète ; au dieu local, né à l’endroit même, a succédé le grand dieu, protecteur du lieu. Dumias, le dieu du Puy de Dôme, a été chanté en Mercurius Dumias. Borvo, le dieu de Bourbon, est devenu l’Apollon de Bourbon, Apollo Borvo ; le deus Vincius de Vence n’est plus qu’une figure de mars, Mars Vincius.

Mais les déesses des sources ont résisté davantage à l’action romaine ; elles ont conservé jusqu’au bout leur attitude de petites divinités rustiques. Elles avaient été les premières qu’aient adorées les Gaulois, et ce sont elles qui ont eu la vie la plus longue. Ces divinités féminines avaient une incroyable vitalité. C’étaient les déesses de l’endroit, chères aux enfants et aux vieilles femmes, qui créent les légendes et font vivre les dieux ; on les regardait comme les fées puissantes et les mères secourables ; elles habitaient tout près des hommes : on avait pour elles une reconnaissance mêlée de crainte. Aussi leur culte allait-il se conserver bien au delà de l’époque romaine. Charlemagne se plaignait encore en 802 qu’on vénérât les arbres, les rochers et les fontaines, et aussi qu’on interrogeât les devins et les sorciers. Les sorciers, derniers rejetons du druidisme, et les déesses des bois et des fontaines, voila ce qui a le plus longtemps survécu de la religion de nos ancêtres.

3. Dieux locaux d’origine romaine. — A côté des divinités indigènes prirent place, dans les villes et les campagnes, les Génies et les Tutelles : c’étaient là des divinités locales franchement romaines, directement venues de la religion italienne. Aussi ne furent-elles jamais très populaires : elles étaient trop froides, trop impersonnelles pour plaire aux Gaulois ; elles ne jouèrent un rôle important que dans le culte officiel des municipes gaulois et peut-être aussi clans la pensée et les croyances de quelques lettrés ou d’hommes à la fois dévots et philosophes. Le bas peuple n’allait pas à elles.

Les Romains croyaient que les cités et les nations avaient, ainsi que les hommes, un Génie, naissant avec elles, grandissant comme elles, et mourant de leur mort. On adorait le Génie du peuple romain, Genius Populi Romani. De la même manière, toutes les cités de la Gaule se donnèrent un Génie auquel elles élevèrent des autels et immolèrent des victimes. On l’adora publiquement dans le chef-lieu de la cité : à Bordeaux, on priait le Génie de la cité des Bituriges Vivisques, dont la ville était la capitale, Genius Civitatis Biturigum Viviscorum ; les Arvernes adoraient le Genius Arvernorum ; à Lyon, on priait le Génie des Lyonnais, Genius Lugdunensium.

Il n’est pas impossible que ce culte des Génies de cités ait eu une influence clans le développement municipal de la Gaule, et que l’État ne l’ait propagé dans le même but qu’il créa le culte de Rome et d’Auguste. Ln habituant les membres d’une même cité à adorer le Génie commun de leur nation, on établissait entre eux une solidarité morale et religieuse ; ils s’habituaient à regarder la civitas comme un être divin dont ils partageaient les destinées, une famille dont le génie était l’âme : l’autel du Génie devenait ainsi le foyer de la patrie municipale, et les habitants se groupaient autour de lui comme les membres de la famille autour de l’autel domestique.

Les théologiens romains disaient aussi que chaque ville avait sa divinité tutélaire : le nom véritable de cette divinité était inconnu, son existence était lointaine et mystérieuse : on devait l’adorer sous le nom vague de Tutela, ou sous celui de la ville que le dieu inconnu protégeait ; c'est ainsi que la déesse Rome, dea Roma, était en principe moins la ville de Rome déifiée que l’insaisissable divinité qui présidait à sa vie. Les peuples de la Gaule acceptèrent cette théologie, à laquelle ne s’opposait aucune des tendances religieuses de la nation ; la cité, c’est-à-dire, la réunion des hommes, avait son Génie ; la ville, c’est-à-dire la réunion des demeures, eut sa Tutelle. Dans toutes les grandes villes, surtout en Aquitaine, il y eut des autels élevés à la Tutelle du lieu : Tutelæ Vesunnæ, disait-on par exemple à Vésonne, aujourd’hui Périgueux ; un des plus beaux édifices élevés en Aquitaine était le temple de la Tutelle de Bordeaux.

4. Les grands dieux gaulois. — Les grandes divinités gauloises devaient se métamorphoser plus vite encore que les dieux locaux. Les vieux noms d’Ésus, de Teutatès, de Taranis, de Bélénus disparurent de très bonne heure : à leur place nous trouvons ceux de Sylvain, de Mars, de Mercure, de Jupiter, d’Apollon. La transformation a été si brusque, les transitions ont été si peu ménagées, que nous ne savons même pas sous quel aspect et sous quel nom les anciens dieux ont continué à vivre. Il est probable que Taranis a pris la figure de Jupiter, et Bélénus celle d’Apollon ; mais il n’est pas certain que Teutatès se soit transformé en Mercure, et l’on se demande si Ésus est devenu Mars ou Sylvain : peut-être a-t-il pris également l’un et l’autre nom. L’incertitude même où nous sommes au sujet de ces changements de noms montre avec quelle facilité les Gaulois ont, non pas abandonné, mais transfiguré leurs dieux. Il n’est pas inutile de rappeler ici que, lorsqu’ils voulurent leur donner un corps et des attributs extérieurs, ils ne firent aussi que copier les statues de la mythologie classique. II n’y a, sur les images des dieux gaulois, qu’un nombre très restreint de détails qui ne soient pas directement fournis par les légendes des divinités gréco-romaines, et une étude approfondie de ces monuments permettrait encore de diminuer la quantité de symboles ou de signes qu’on peut attribuer à coup sûr à la mythologie celtique. Bien rares sont les dieux auxquels on peut trouver une attitude personnelle et un air national. On a regardé longtemps comme franchement celtique cette étrange divinité à plusieurs têtes, dont on rencontre assez souvent la statue dans les Gaules : on s’est demandé si elle n’était pas simplement une copie difforme du Janus romain à quatre têtes, Janus quadrifrons. Elle n’a rien de gaulois, a dit avec hardiesse M. Mowat, si ce n’est le caractère grossier et barbare de la main-d’œuvre.

Peut-être un jour réussira-t-on à prouver la même chose des trois figures les plus répandues de la mythologie gauloise. — C’est d’abord un dieu que quelques inscriptions appellent du nom latin de Sylvain ; tantôt nu, une chlamyde jetée sur l’épaule, tantôt vêtu de la tunique gauloise, il tient de la main droite un gobelet, de la main gauche un maillet on un marteau, parfois une serpe ; un chien est à ses pieds. — C’est ensuite le dieu à la roue, ainsi nommé d’une rouelle qu’il porte à la main : si ce symbole est bien, comme on le dit, celui du soleil, ce dieu serait Taranis, le Jupiter gaulois ; mais il serait imprudent de l’affirmer. — C’est enfin Cernunnos, le dieu cornu, qui se tient toujours accroupi, à la figure laide, au corps trapu. On en a fait une sorte de Pluton gaulois.

Pour se rendre compte de cette disparition de la religion gauloise, qu’on songe surtout à ce qu’est devenue leur divinité principale, celle dont parlait le plus longuement César et dont il disait que les figures en étaient nombreuses : nous ne savons pas à coup sûr si elle s’appelait autrefois Teutatès ; nais nous savons à n’en pas douter que les Gaulois ont changé son nom en celui de Mercure, et nous constatons qu’ils l’ont toujours représentée sous les traits et avec le costume du Mercure classique. Ils lui ont donné le pétase, les talonnières, le caducée, ils lui ont prêté la vie, les légendes et les attributs du fils de Maïa : il ne lui reste plus rien de son passé celtique, ni son nom, ni sa figure, pas même le souvenir de son histoire.

5. Les grandes divinités romaines. — A peine peut-on dire après cela que les dieux romains firent concurrence aux dieux gaulois : les deux cultes se pénétraient plutôt qu’ils ne vivaient côte à côte. Quand un Gaulois adorait Mercure, soyons sûr qu’il ne se demandait jamais s’il entendait par là le Mercure gaulois ou celui de ses maîtres.

Toutefois, quelques divinités classiques apparaissent en Gaule sous une forme qui semble parfois exclure l’identification avec un dieu indigène : Castor et Pollux, Minerve, Hercule, Diane et Apollon, Vars, Junon sont souvent adorés comme des divinités étrangères auxquelles on ferait bon accueil.

Deux surtout parmi les dieux franchement romains ont été l’objet de la vénération constante de tous les Gaulois : c’étaient les deux grands protecteurs de l’empire romain, ou, plutôt, ils s’identifiaient avec la conquête et la domination même de Rome. C’était la divinité de l’empereur, Augustus, et, à côté d’elle, le Jupiter du Capitole romain, Jupiter Optimus Maximus.

Le grand dieu du Capitole représentait aux yeux des Romains et de leurs sujets le dieu de la conquête et de la victoire ; c’est lui qui avait conduit les légions et qui avait créé l’empire. C’était le premier de tous les dieux, le maître des choses divines et humaines, l’arbitre des destins, le gardien des empereurs, le champion de Rome, le propagateur de l’empire. On put croire, pendant les trois premiers siècles de l’ère chrétienne, que l’unité divine et la fusion des cultes allaient se faire au profit du Jupiter Capitolin.

6. Divinités orientales. — Toutefois les cultes du Jupiter romain, d’Auguste ou du Mercure gaulois avaient aux yeux des hommes de cette génération un immense inconvénient. C’étaient des divinités trop précises, qui ressemblaient trop à l’humanité, surtout à ce qu’elle offrait de dur, de trivial et de matériel : c’étaient le plies souvent des maîtres exigeants et redoutables, et c’étaient parfois aussi des camarades vulgaires et familiers. Ils étaient à la fois trop haut ou trop près. Les philosophes pouvaient dégager la pureté de leur essence divine : le populaire ne voyait en eux que des êtres tout corporels.

Or il y avait, dans le monde apaisé et unifié qu'avaient créé les lois de Rome, un ardent besoin de croire à un pouvoir plus lointain et plus mystérieux, plus divin comme origine, plus paternel comme nature. On voulait, dit Renan dans son Marc-Aurèle, une religion qui enseignât la piété, des mythes qui offrissent de bons exemples, susceptibles d’être imités, une sorte de morale en action fournie par les dieux. On voulait une religion honnête ; or le paganisme ne l’était pas. On voulait surtout des assurances pour une vie ultérieure où fussent réparées les injustices de celle-ci. Les populations se précipitèrent, par une sorte de mouvement instinctif, dans toute secte qui satisfaisait leurs aspirations les plus intimes et ouvrait des espérances infinies.

C’est pour satisfaire ce besoin d’aimer, d’espérer, de donner à une puissance bonne et mystérieuse son âme et sa vie, que les Gaulois accueillirent les divinités de l’Orient. Elles arrivèrent dans leur pays dès les premiers temps de l’empire. Toutes se ressemblaient en deux points : leur culte était fait de cérémonies étranges, pleines d’émotions et de ravissements, d’extases ou de délires ; puis, il créait une fraternité entre les adeptes, il les obligeait à s’aimer et à vivre unis. Par leurs mystères et les liens qu’elles créaient, ces religions orientales, suivant la parole de M. Renan, tenaient sans cesse l’âme en éveil.

Dans le sud de la Gaule, on adora quelque temps la déesse égyptienne Isis ; déesse aux mille noms, mais surtout tendre mère des mortels, elle leur tendait la main dans les tempêtes de la vie. Un peu partout dans la Gaule, et surtout au IIe et au IIIe siècle, on éleva des autels au dieu persan Mithra, que ses fraternelles agapes et ses pieuses confréries ont longtemps rendu populaire.

Mais ce fut une déesse asiatique, la Cybèle phrygienne, qu’on appelait couramment la Mère des dieux, qui eut le plus de dévots dans les Gaules. Du lie au IVe siècle, elle fut la rivale heureuse de Mercure et de Jupiter, surtout dans les villes ; elle eut, dans presque toutes, ses autels et ses prêtres ; Lyon et Lectoure paraissent avoir été les deux centres de sa religion et de sa propagande. Le culte qu’on lui rendait avait presque toujours un caractère officiel : on l’adorait au nom des cités et même au nom des provinces, et les confréries de ses prêtres, que dirigeait un archigallus, étaient reconnues par l’État.

C’est surtout en l’honneur de la Grande Mère des dieux qu’avaient lieu les pieuses cérémonies qu’on appelait tauroboles et dont un grand nombre d’inscriptions nous ont conservé le souvenir. Le taurobole était à la fois un sacrifice et un baptême : on immolait un taureau et l’on arrosait les fidèles du sang de la victime. Celui qui avait reçu ce baptême du sang en sortait purifié, régénéré pour l’éternité : ce jour était pour lui le jour d’une nouvelle naissance, une vraie résurrection morale. Ces sacrifices se faisaient souvent aussi pour le salut du prince : le taurobole donnait lieu alors à une grande solennité publique, oit se manifestaient à la fois le pieux enthousiasme du populaire et le dévouement de la cité à l’empire. Aucune cérémonie n’était plus émouvante, aucune fête ne remplissait à ce point les âmes d’un trouble religieux.