1814

LIVRE HUITIÈME

II. — LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE À PARIS - LA RÉGENCE À BLOIS - NAPOLÉON À FONTAINEBLEAU.

 

 

Bien taillé, maintenant il faut coudre, disait Catherine de Médicis. En dictant au czar la déclaration que les Alliés ne traiteraient plus avec Napoléon, le prince de Bénévent avait bien taillé, mais il s'agissait de mener à bonne fin l'ouvrage commencé. Talleyrand n'y perdit pas de temps. Dans la soirée du 31 mars, il vit chez lui ou fit voir chez eux les membres les plus influents du sénat. Avant de convoquer officiellement, en sa qualité de vice grand électeur et de vice-président du sénat, la haute assemblée pour le lendemain, il tenait à s'assurer de son entière soumission. Il importait qu'il n'y eût en séance ni hésitation ni discussion, que l'on s'entendit pour ainsi dire sans parler, et que tout fût réglé d'avance. Dans la même soirée, Talleyrand choisit les membres du gouvernement provisoire qu'il se proposait de faire nommer avec lui par le sénat. C'étaient le duc de Dalberg et le marquis de Jaucourt, les deux grands amis du prince de Bénévent, qui l'avaient fidèlement suivi dans son zèle et dans sa haine pour Napoléon ; l'abbé de Montesquiou, royaliste déterminé, homme d'intrigues, naguère surnommé par Mirabeau le petit serpent ; le général Beurnonville, comte de l'empire et sénateur, mais gardant depuis dix ans sa rancune à l'empereur de ne lui avoir point donné le bâton.

Tandis que Talleyrand, protagoniste du drame, s'occupait d'accomplir la révolution, les comparses, Pradt, Roux-Laborie, le marquis de La Grange, y préparaient l'opinion. Le 31 mars au soir, ils firent afficher la Déclaration du czar et le manifeste de Schwarzenberg, et d'accord avec Sacken, le nouveau gouverneur de Paris, ils remplacèrent par des gens à eux les rédacteurs de journaux qu'avait nommés l'empereur. Michaud fut installé au Moniteur, Salgues et Berryer succédèrent, à la Gazette de France et au Journal de Paris, à Tissot et à Jay. Bertin rentra en possession du Journal de l'Empire, qui repartit le 1er avril sous son ancien titre de Journal des Débats. Morin fut nommé directeur de la presse ; il s'était rendu digne de cette position par les coups qu'il avait reçus dans la journée en distribuant des manifestes royalistes. Il donna l'ordre que les journaux du lendemain rendissent compte des événements, de façon à faire prévoir la chute de l'empire et le rappel des Bourbons par le vœu de la population. On obéit militairement. Le ter avril, les gazettes reproduisirent les proclamations des Alliés, rappelèrent les cris enthousiastes qui avaient salué les souverains et contèrent à l'envi les manifestations royalistes des boulevards et de la place de la Concorde[1]. En asservissant la presse, Napoléon l'avait préparée à toutes les besognes. C'était une digne fin pour le journalisme de l'empire, que la honteuse apologie de l'ennemi entrant en triomphe dans Paris.

A trois heures et demie, le sénat se réunit. La haute assemblée comptait cent quarante membres, dont quatre-vingt-dix environ se trouvaient à Paris. Soixante-quatre, parmi lesquels deux maréchaux d'empire, Sérurier et le duc de Valmy, se rendirent à la convocation illégale du prince de Bénévent. Talleyrand prononça ou plutôt récita une courte harangue, miracle d'amphigouri et de platitude, qu'avait, dit-on, composée l'abbé de Pradt. Il était question là de liberté de vote ; de généreux essor laissé aux sentiments ; de patriotisme éclairé ; d'une délibération fermant la porte à tout retard et du rétablissement de l'action de l'administration, le premier de tous les besoins. L'objet même de la délibération était à peine indiqué, mais il n'était besoin ni d'explications pour renseigner les sénateurs ni d'éloquence pour les persuader. Ils étaient instruits et résolus d'avance. Le sénat décida sans discussion qu'il serait établi un gouvernement provisoire chargé de pourvoir à l'administration et d'élaborer un projet de constitution. On nomma Talleyrand et les quatre membres qu'il avait désignés. Cela fait, le sénat s'ajourna au même jour à neuf heures du soir pour la signature du procès-verbal[2]. Le nouveau gouvernement s'occupa sans tarder de mettre ses amis dans les différents ministères avec le titre de commissaires délégués. Henrion de Pensey eut les cultes ; Laforest, les affaires étrangères ; Beugnot, qui ne s'attendait pas à cet honneur, l'intérieur ; le général Dupont — Dupont-Baylen, comme on l'appelait — la guerre ; Malouet, la marine ; le baron Louis, les finances ; Anglès, la police générale. Bourrienne prit les postes. On nomma le général Dessolles, l'ancien chef d'état-major de Moreau, commandant de la garde nationale, et le général Ricard, ex-divisionnaire de Marmont, blessé légèrement à la bataille de Paris, commandent de place. Chabrol et Pasquier furent maintenus à la préfecture de la Seine et à la préfecture de police. Quand on eut nanti tout le monde, on s'aperçut qu'il ne restait rien à donner à l'abbé de Pradt. On le fit grand chancelier de la Légion d'honneur. La première fois que l'archevêque de Malines entra à la chancellerie, l'huissier de service l'appela : Mon général ![3]

Pendant la séance du sénat, le conseil général et le conseil municipal réunis délibérèrent à l'Hôtel de Ville sur une proposition de l'avocat Bellart, qui le jour de la bataille de Paris s'était engagé solennellement, en présence de sa famille, à délivrer la France du joug de Napoléon. Bellart soumit à ses collègues une proclamation débutant par un véhément réquisitoire contre l'empereur, où il était traité de criminel et d'ennemi public, et se terminant en ces termes : Les deux conseils déclarent renoncer formellement à toute obéissance envers Napoléon Bonaparte et ils expriment le vœu le plus ardent pour que le gouvernement monarchique soit rétabli dans la personne de Louis XVIII. Le conseil, qui sur vingt-quatre membres en comptait quatorze présents, hésita à assumer la responsabilité d'une pareille publication. Comme les sénateurs, les membres du conseil municipal étaient garantis contre le juste ressentiment de l'empereur par la déclaration du czar, que les Alliés ne traiteraient plus avec lui. Mais la parole du czar n'était elle-même garantie que par cent mille baïonnettes, et l'épée de Napoléon pouvait encore faire un, miracle L'éloquence emportée de Bellart raffermit les courages. La proclamation fut signée par treize membres sur quatorze. Le baron Thibou, sous-gouverneur de la Banque, s'abstint, disant qu'il désirait le succès de cette démarche, mais qu'attendu ses obligations personnelles envers l'empereur, il ne pouvait s'y associer. Le préfet de la Seine, Chabrol, dit de même que sa reconnaissance pour l'empereur lui défendait de contresigner la proclamation, qu'il approuvait d'ailleurs et dont il autorisait l'impression et l'affichage[4].

Avant la philippique de Chateaubriand : Buonaparte et les Bourbons, qui ne parut que le 5 avril et où le grand écrivain allait dire entre autres vérités que Napoléon avait fait rétrograder la guerre jusqu'à l'enfance de l'art[5], le virulent manifeste de Bellart donna le ton aux journalistes et aux pamphlétaires. Des gazettes, des brochures, des chansons, des affiches à la main, des placards imprimés, jaillit un vomissement d'insultes. Bonaparte était un lâche, un infâme, un assassin, un charlatan, un funambule, le plus inepte des hommes, le pire des tyrans, le dévorateur de l'humanité. C'était Robespierre, c'était Cromwell, c'était Attila, c'était un ogre, un chef de brigands — l'assimilation n'avait rien de flatteur pour les Français, un tigre à face humaine sorti des antres de la Corse, un monstre gorgé de sang portant d'une main la torche d'Hérostrate et de l'autre le sabre de Genséric. On chansonnait la mère de l'empereur : Madame Lajoie, la femme aux dix amants. Des caricatures montraient le Sabot corse en pleine déroute : une toupie portant la tête de l'empereur et fouettée à tour de bras par les souverains étrangers ; Autant en emporte le vent : l'aquilon (le vent du nord) dispersant de son souffle les décrets, les proclamations, les bulletins de victoire ; la Cravate à Papa : le petit roi de Rome passant une corde au cou du buste de Napoléon. Le Journal des Débats écrivait que Napoléon était, non point un nom de chrétien, mais un nom de démon et il citait doctement un texte des Acta Sanctorum. D'autres gazettes affirmaient que l'usurpateur avait usurpé jusqu'à son nom. Il ne s'appelait pas Napoléon, il s'appelait Nicolas. Et l'on s'amusait fort de Nicolas, le général Nicolas, le gros Nicolas : ... La France, tu ne l'auras pas, Nicolas ! On trouvait dans Bonaparte l'anagramme : Nabot paré ; on composait des distiques de cet ordre :

Enfin ! grâce à Napoléon,

On ne parle plus de Néron[6].

Jamais à Paris on n'avait eu tant d'esprit !

En instituant un gouvernement provisoire, le sénat avait par cela même déclaré qu'il y avait interrègne. Mais l'acte du sénat n'impliquait pas absolument que la France ne pût point rentrer sous le régime impérial avec une régence de Marie-Louise et une constitution nouvelle. Cette équivoque laissait des espérances aux bonapartistes et leur permettait d'agir sur la population très hésitante et auprès d'Alexandre, dont la subito conversion à la légitimité était sujette à un retour. Pour entraîner Paris et la province, le peuple et — on s'en flattait — l'armée, pour déterminer les irrésolus, pour désarmer les opposants, enfin pour consommer la révolution, il fallait que la déchéance de Napoléon et de sa famille fût solennellement déclarée. Le sénat fut convoqué à cet effet par le gouvernement provisoire dans la soirée du 2 avril. Barthélemy présidait. Dès l'ouverture de la séance, Lambrecht émit une proposition de déchéance. Plusieurs sénateurs appuyèrent la motion, qui aussitôt mise aux voix fut adoptée sans discussion. On demanda seulement que l'acte de déchéance fût précédé de considérants. L'assemblée chargea Lambrecht de les rédiger et s'ajourna au lendemain midi pour la lecture. C'était aller trop lentement au gré d'un sénateur qui exposa que, vu l'importance de la mesure prise, le président devait, dès le soir même, inviter le gouvernement provisoire à faire connaître au public la déchéance de Bonaparte. Barthélemy rédigea un message qui fut envoyé aux journaux et imprimé dans la nuit[7].

Le lendemain, 3 avril, Lambrecht donna lecture des considérants. C'était un acte d'accusation : Napoléon avait violé son serment et attenté aux droits du peuple en levant des hommes et des impôts contrairement aux constitutions, en détruisant l'indépendance des corps judiciaires, en supprimant la liberté de la presse, en ajournant arbitrairement le corps législatif, en rendant les décrets de Fismes qui tendaient à faire considérer comme nationale une guerre purement dynastique, enfin en abusant sans cesse du pouvoir et en mettant le comble aux malheurs de la patrie. Après une courte délibération, le décret de déchéance fut voté à l'unanimité. Dans ce sénat qui pendant dix ans s'était, selon l'énergique expression de Taine, prostitué dans l'obéissance avec une servilité byzantine[8], dans cette assemblée qui, à la veille de la campagne de Russie, avait entendu sans protestation ces paroles de Lacépède : La conscription n'enlève que le luxe de la population[9], pas un homme de bon sens ne songea à faire remarquer que si le rapport était la condamnation de Napoléon, c'était aussi la condamnation du sénat. Ces abus de pouvoir, ces atten.ats aux droits du peuple, ces violations de la constitution, n'en était-il pas le complice, ce sénat que Napoléon allait marquer d'un mot indélébile : Un signe était un ordre pour le sénat qui toujours faisait plus qu'on ne désirait de lui[10].

Les contemporains jugeaient le sénat de l'empire comme l'a jugé la postérité. Talleyrand n'ignorait pas combien cette assemblée était décriée et méprisée. Pour donner plus d'autorité à la déchéance, il s'avisa de la faire prononcer aussi par le corps législatif, à qui ses tardives velléités d'indépendance, en décembre 1813, avaient concilié l'estime de la classe bourgeoise. Une centaine de députés se trouvaient à Paris. Soixante-dix-neuf se réunirent le 3 avril sur l'invitation du gouvernement provisoire. Le corps législatif montra plus de dignité que le sénat. Il lui était loisible de rappeler, dans son arrêté, les fautes et les abus de pouvoir de l'empereur. Il se contenta de prononcer la déchéance avec le seul considérant que Napoléon avait violé le pacte constitutionnel. Encore le vice-président, Henri de Montesquiou, s'abstint de signer le procès-verbal. Il avait refusé de prendre le fauteuil en l'absence du duc de Massa, président, qui s'était rendu à Blois avec l'impératrice. Le second vice-président, Félix Faulcon, dirigea les débats[11].

Malgré les décrets, malgré les manifestes, malgré les journaux, Paris tardait à se prononcer pour les Bourbons[12]. La cocarde blanche ne multipliait point. Hors du périmètre du café Tortoni, du Palais-Royal et de l'église Saint-Thomas-d'Aquin, les personnes qui portaient des emblèmes royalistes étaient insultées et maltraitées[13]. Nesselrode avait demandé que la garde nationale prît la cocarde blanche. Au rapport, le chef d'état-major Allent consulta les chefs de légion. Six dirent qu'à peu d'exceptions près, les gardes obéiraient. Les six autres chefs déclarèrent qu'il y aurait péril à exiger l'abandon de la cocarde nationale. On ajourna la mesure[14]. Dans la soirée du 1er avril, un groupe de douze royalistes, armés et portant des torches, avaient lu publiquement, dans divers endroits de Paris, depuis la place Vendôme jusqu'à la place Royale, la proclamation de Louis XVIII. Cette lecture avait été accueillie par quelques cris de : Vive le roi ! et par des cris plus nombreux de : Vive l'empereur ![15] Au sénat, dans le gouvernement, l'accord faisait défaut. On s'était entendu sans peine pour renverser, on s'entendait plus difficilement pour édifier. Les libéraux se montraient disposés à accepter les Bourbons mais avec des garanties constitutionnelles. Les royalistes n'admettaient pas ces capitulations imposées à la royauté. Ils trouvaient qu'on tardait bien à rappeler Louis XVIII dans sa bonne ville de Paris. Talleyrand avait grand'peine à concilier tout le monde, calmant les défiances des uns et modérant les impatiences des autres. Dans la crainte que le langage exalté de la presse en faveur des Bourbons ne provoquât une réaction, ordre fut donné aux journaux de modérer leur zèle royaliste[16].

Si l'occupation de Paris par les Alliés enrichissait les restaurateurs, les directeurs de théâtres et les boutiquiers du Palais-Royal, pour cela les travaux n'avaient point repris, et les ouvriers demeuraient mécontents et menaçants[17]. On continuait à faire de la politique sur les trottoirs, selon l'habitude qu'avait prise pendant les trois derniers mois la population désœuvrée. Ici l'on vantait les Bourbons et l'on décriait Bonaparte. Là, on se déchaînait contre le gouvernement provisoire, contre Talleyrand, contre le sénat, contre Marmont qui avait livré Paris, contre la garde nationale qui n'avait point secondé l'armée, contre Clarke qui avait laissé le peuple sans armes, l'artillerie sans munitions, les soldats avec des cartouches remplies de son, La France avait été vendue aux étrangers. L'empereur avait été trahi[18]. Si tout le monde avait fait comme le général Daumesnil, disait-on, nous n'en serions pas là. Et l'on citait la belle réponse de Daumesnil — qui tenait toujours à Vincennes — au parlementaire de Barclay de Tolly : Je ne rendrai la place que sur l'ordre de Sa Majesté l'Empereur. Les Russes m'ont enlevé une jambe. Il faut qu'ils me la rapportent ou qu'ils viennent me prendre l'autre[19]. D'autres orateurs en plein vent disaient que tout n'était pas fini, que Paris serait le tombeau des Alliés, qu'il y avait plusieurs centaines de soldats de la vieille garde cachés dans les faubourgs pour soulever le peuple dès que tonnerait le canon de Napoléon. On n'écoutait pas ces prophéties sans terreur, car les gens paisibles en étaient arrivés à redouter l'approche de l'armée impériale autant qu'ils avaient redouté, le mois précédent, l'approche des Cosaques. Déjà le bruit courait que les Alliés avaient subi une défaite à quelques lieues de Paris. Le patriotisme et la politique faisaient des exaltés dans les deux partis, mais la masse de la population ne pensait qu'à la paix et, elle était prête à se donner ou à se rendre à celui qui signerait le traité. Tous ceux qui jugeaient sans passion regrettaient que les Alliés ne voulussent pas traiter avec Napoléon, puisque leur refus semblait retarder la conclusion de la paix et exposer Paris à de nouveaux périls[20].

De fait, à s'en rapporter aux apparences, Talleyrand, avec toute son habileté, n'avait encore réussi qu'à retarder la fin de la crise, en compliquant une lutte nationale par une révolution. Il y avait désormais deux pouvoirs en France, sans compter, hélas ! un troisième pouvoir : celui de l'étranger. À Paris, c'était le gouvernement provisoire, maitre de la ville, en possession de toute l'administration, soutenu par le sénat, la chambre, le conseil municipal, mais issu d'un coup d'État parlementaire accompli à la sommation de l'ennemi, discuté par plus de la moitié de la population parisienne, sans relation avec la province, et jouissant d'une autorité toute locale qui s'arrêtait aux fossés de la citadelle de Vincennes. À Blois[21], c'était la régence en fuite, logée par billets de logement, éperdue, consternée, mais jouant l'assurance, lançant des proclamations, réorganisant les différents services comme si elle eût l'avenir à elle, et tenant encore la France partout où n'était pas l'ennemi.

Les frères de l'empereur, les ministres, l'archichancelier Cambacérès, qui passait dans les rues de Blois, encombrées de chevaux au piquet, de voitures et de fourgons, en grand uniforme avec le cordon de la Légion d'honneur, avaient perdu presque tout espoir[22]. On ne laissait pas, pour cela, de prendre des mesures qui pussent aider aux derniers efforts de Napoléon. Rovigo lui-même semblait avoir retrouvé le zèle et l'énergie. Par ses soins ; tous les journaux de Paris ; toutes les dépêches, tous les manifestes du gouvernement provisoire étaient interceptés, les émissaires de Talleyrand, les envoyés des souverains alliés étaient arrêtés. C'est ainsi que l'existence du gouvernement provisoire resta ignorée à Rouen jusqu'au 3 avril dans la soirée, à Valenciennes jusqu'au 4, au Mans jusqu'au 7, à Grenoble et à Bordeaux jusqu'au 11, à Toulouse jusqu'au 13, à Nîmes, à Avignon, à Brest jusqu'au 15[23]. Montalivet mandait aux préfets de presser la levée de 1815 ; il rédigeait, contresignait et expédiait une proclamation de l'impératrice-régente aux Français, proclamation où tout en taisant le sénatus-consulte, Marie-Louise annonçait l'occupation de la capitale par 'l'ennemi et le retour de l'empereur sous Paris. Le manifeste se terminait ainsi : C'est de la résidence que j'ai choisie qu'émaneront les seuls ordres que vous puissiez reconnaître. Toute ville au pouvoir de l'ennemi cesse d'être libre ; toute direction qui en émane est le langage de l'étranger... Vous serez fidèles à vos serments. Vous écouterez la voix d'une princesse qui fut remise à votre foi et qui fait toute sa gloire d'être Française. Mon fils était moins sûr de vos cœurs au temps de nos prospérités[24]. Clarke avait retrouvé sa plume infatigable. Nombreux et répétés, ses ordres partaient de Blois comme ils étaient partis de Paris : ordres aux commandants des divisions militaires de diriger les conscrits et les isolés sur Orléans ; ordres au général Fririon, commandant les dépôts, de former autant de bataillons de marche qu'il aurait de fois huit cents disponibles ; ordres aux préfets du Loiret, de Loir-et-Cher, d'Indre-et-Loire, d'assurer les subsistances militaires ; ordres au général Préval qui s'était replié de Versailles à Mantes, avec les quinze mille hommes du grand dépôt de cavalerie, de reprendre à Caen ou à Saumur les opérations de la remonte ; ordres au général Chasseriau d'élever des ouvrages de campagne à Orléans, à Gien et à Montargis, et de défendre jusqu'à la dernière extrémité cette ligne qui protégeait les communications entre le gouvernement de la régence et le quartier impérial[25].

Revenu à Fontainebleau dans la matinée du 31 mars, l'empereur, de son côté, avait pris des dispositions de défense en attendant que la concentration de ses troupes lui permît, s'il le fallait, d'aller attaquer l'ennemi devant Paris. Napoléon ne désespérait point que Caulaincourt ne réussît dans la mission dont il l'avait chargé auprès du czar, mais il agissait comme si cette négociation dût échouer[26]. D'ailleurs pour l'obtention même d'un traité, il importait que l'empereur ne parût point désarmé. C'était en imposant encore aux Alliés par une armée concentrée et réorganisée, établie sur un terrain favorable et résolue à un suprême effort qu'il y avait chance pour lui de signer la paix et de garder le trône. Les officiers de son intimité, Drouot, Flahautet Gourgaud, conseillèrent à l'empereur de se replier sur la Lorraine. Il ne le voulut point, disant que sa présence près de Paris contiendrait les intrigants[27]. À Fontainebleau la position était bonne. L'armée se trouvait couverte sur la droite et sur ses derrières par la Seine et l'Yonne, sur son front par l'Essonne, dont le cours lui permettait de refuser sa gauche. À Essonnes, il y avait une poudrerie, à Corbeil un magasin de farine.

Les premières troupes arrivées, celles de Paris et de Versailles, s'établirent le 31 mars derrière l'Essonne : Marmont, en première ligne, à Corbeil et à Essonnes ; Mortier et Belliard en seconde ligne, entre Essonnes et Fontainebleau ; le colonel Vertillac, avec 2.250 hommes des dépôts de Seine-et-Oise, à Milly. La garnison de Fontainebleau se composait de deux bataillons de vétérans et de quelques détachements de gendarmes, de douaniers et de fantassins. Le lendemain, une partie de la cavalerie de l'armée impériale atteignit Fontainebleau. Les trois divisions de la garde, sous Sébastiani, prirent position autour de Moret, le corps de Saint-Germain se porta à Melun et à Fossart, les gardes d'honneur de Defrance vinrent à Saint-Germain-sur-Écolle. Mais il fallait encore trois jours pour que la concentration s'achevât. Le reste de l'armée, qui s'avançait de Troyes à marches forcées, était échelonné sur une ligne de vingt lieues, entre Saint-Liébault et Villeneuve-la-Guyard[28].

Dans l'après-midi du 1er avril, l'empereur vint inspecter les positions du duc de Raguse, à qui Berthier avait donné l'ordre, le matin, d'élever quelques redoutes. L'empereur s'entretenait avec Marmont, et louant la belle défense de ses troupes à Belleville, il l'invitait à préparer un travail de récompenses pour le corps d'armée, lorsque Fabvier et Danrémont, les deux signataires de la capitulation, arrivèrent de Paris. Ils apprirent à l'empereur, avide de nouvelles, l'entrée triomphale des Alliés, les manifestations royalistes, enfin la déclaration du czar de ne plus désormais traiter avec l'empereur. Ce récit troubla Napoléon. Il déclara à Marmont, non sans amertume, que puisque la paix devenait impossible pour lui, il lui fallait continuer la guerre à tout prix. — C'est, dit-il, une nécessité de ma position. Rentré à Fontainebleau, il donna des ordres pour presser la concentration et la réorganisation de l'armée et la répartition des bouches à feu du grand parc entre les corps qui n'étaient plus au complet de canons[29].

Dans l'entourage de l'empereur, on remarquait son air assombri, sa profonde tristesse, son abattement. Il ne se ranimait qu'en voyant ses soldats. Le 2 avril il assista, dans la cour du Cheval-Blanc, à la parade de la garde montante. Les deux bataillons le saluèrent d'une longue acclamation. Son visage s'illumina. Tel, dit un témoin, nous avions vu Napoléon aux jours de gloire et de prospérité, aux Tuileries, à Schœnbrunn, à Postdam, tel il nous apparut encore à Fontainebleau[30].

Ce jour-là, le duc de Vicence revint de Paris. Après sa courte entrevue avec le czar au château de Bondy, il avait eu deux autres audiences à l'hôtel Talleyrand, malgré les efforts des membres du gouvernement provisoire[31]. Caulaincourt s'était de nouveau offert à signer sur-le-champ un traité de paix aux conditions exigées à Châtillon par les Alliés et acceptées en principe le 25 mars par Napoléon. Il avait plaidé avec chaleur et émotion la cause de l'empereur et opposé ses droits et les droits de la France, peuple et armée, aux prétentions des quelques milliers de partisans que comptaient les Bourbons. Le czar avait répondu par son argument accoutumé : La paix avec Napoléon ne serait qu'une trêve, et Caulaincourt désespérant de fléchir sa résolution, ayant parlé de Napoléon II, Alexandre avait repris : — Mais que faire de l'empereur ? Le père est un obstacle invincible à la reconnaissance du fils. L'autocrate cependant se sentait ébranlé. Si peut-être il ne regrettait point sa déclaration du 31 mars, du moins il s'avouait à lui-même qu'il s'était engagé trop vite. Au reste, il se savait tout-puissant. Il pouvait défaire ce qu'il avait fait. Sans rien promettre de certain à Caulaincourt, il l'avait congédié en lui disant de rapporter l'abdication de Napoléon et qu'ensuite on verrait pour la régence. Le duc de Vicence répéta ces paroles à l'empereur et fui fit entendre que l'abdication était la seule ressource. Napoléon écouta d'abord avec calme cette proposition, à laquelle vraisemblablement il ne s'attendait que trop depuis la veille. Mais il ne put contenir son indignation jusqu'à la fin de l'entretien. Il repoussa durement les instances de Caulaincourt qui se retira. Napoléon avait pris son parti. Il allait livrer sa dernière bataille[32].

Le 3 avril, à dix heures et demie, la division de la vieille garde de Friant et la division de jeune garde de Henrion, arrivées la veille à Fontainebleau, se massèrent dans la cour du Cheval-Blanc pour une revue de l'empereur. Formée en colonnes par bataillons, la vieille garde — la brigade de chasseurs de Pelet en première ligne, la brigade de grenadiers de Cambronne et les gendarmes à pied en deuxième ligne — occupait la moitié de la cour, la droite au perron. En face, la jeune garde de Henrion était rangée dans le même ordre. Les troupes attendirent plus d'une heure sous les armes ; les officiers qui voyaient passer les personnages de l'entourage de l'empereur remarquaient leur mine allongée, surtout celle du duc de Vicence[33]. À midi l'empereur parut sur le perron avec le prince vice-connétable, l'aide-major général Drouot, les maréchaux Ney et Moncey, les généraux Flahaut, Petit, Kellermann, Belliard et une foule d'aides de camp et d'officiers d'ordonnance. Les troupes présentèrent les armes, les tambours battirent aux champs. Napoléon les fit taire d'un geste et descendit les degrés, l'air agité, le visage monté en couleur, les yeux battus, le chapeau posé légèrement de travers. Il commença la revue ou plutôt l'inspection par le 1er régiment de chasseurs qui tenait la droite. Il faisait ouvrir les rangs, s'arrêtait devant chaque homme, lui parlait familièrement, le questionnait sur sou âge, ses services, semblait interroger sa force et sa bonne volonté— qui n'étaient pourtant pas douteuses, dit un témoin, — provoquait par ses paroles des demandes de récompenses et donnait la croix à presque tous ceux qui la réclamaient. Du 1er de chasseurs, il passa au 2e, puis au 1er de grenadiers, et ainsi jusqu'à la gauche. Pendant cette inspection, qui fut très longue, l'empereur n'était suivi que par Berthier et Drouot et deux officiers d'ordonnance. Les maréchaux et l'état-major se tenaient groupés au bas du grand perron[34].

La revue terminée, l'empereur se plaça au milieu de la cour et fit appeler les officiers et les sous-officiers de la division. Lorsqu'ils eurent formé le cercle, il dit d'une voix haute et vibrante : — Officiers, sous-officiers et soldats de ma vieille garde, l'ennemi nous a dérobé trois marches. Il est entré dans Paris. J'ai fait offrir à l'empereur Alexandre une paix achetée par de grands sacrifices : la France avec ses anciennes limites, en renonçant à nos conquêtes, en perdant tout ce que nous avons gagné depuis la Révolution. Non seulement il a refusé ; il a fait plus encore : par les suggestions perfides de ces émigrés auxquels j'ai accordé la vie, et que j'ai comblés de bienfaits, il les autorise à porter la cocarde blanche, et bientôt il voudra la substituer à notre cocarde nationale. Dans peu de jours, j'irai l'attaquer à Paris. Je compte sur vous...

L'empereur, s'attendant à un cri de ses grognards, s'arrêta un instant. Il se fit dans la vaste cour un grand et terrible silence. Étonné, ému, interdit, Napoléon trouva cependant la force de reprendre : — Ai-je raison ? À ce mot s'éleva une immense acclamation, pleine d'enthousiasme et grosse de menaces : Vive l'empereur ! À Paris ! À Paris ! — On s'était tu, dit avec une sublime simplicité le général Pelet, parce que l'on croyait inutile de répondre. L'empereur ranimé poursuivit : Nous irons leur prouver que la nation française sait être maîtresse chez elle, que si nous l'avons été longtemps chez les autres, nous le serons toujours chez nous, et qu'enfin nous sommes capables de défendre notre cocarde, notre indépendance et l'intégrité de notre territoire ! Communiquez ces sentiments à vos soldats[35].

Une nouvelle acclamation, plus forte encore que la précédente, accueillit ces derniers mots. Les officiers retournèrent vers les troupes, firent former le cercle dans chaque compagnie, et répétèrent la harangue qu'ils venaient d'entendre. Les vivats retentissants, les furieux cris de vengeance se succédaient comme des coups de tonnerre, à mesure que chaque cercle était rompu. Les soldats électrisés juraient d'aller s'ensevelir sous les ruines de Paris[36].

On reforma les rangs. La vieille garde défila aux cris vingt fois répétés par chaque bouche : Vive l'empereur ! Vive l'empereur ! À Paris ! À Paris ! Pendant le défilé, la musique des grenadiers jouait le Chant du Départ et la Marseillaise[37], les airs victorieux que la plupart de ces vieux soldats, débris de tant d'armées, avaient entendus l'autre siècle à Zurich, à Marengo et à Hohenlinden.

 

 

 



[1] Révélations de Morin, 35 ; Pradt, 62, 72 ; Mémoires de Vitrolles, I, 314 312, 326 ; Journaux de Paris des 1er, 2 et 3 avril.

[2] Actes du Sénat conservateur, III (Bibliothèque du Sénat). Pradt, 72.

[3] Pradt, 71-76 ; Véron 150 ; Beugnot, II, 77 ; Révélations de Morin, 35-36.

[4] Journal d'un prisonnier anglais, 67, 68 ; Journal des Débats, 2 avril.

[5] Grâce au grand nom de Chateaubriand, cet écrit qui égale en violence tous les pamphlets de 1814 eut un immense retentissement et, dans une certaine mesure, influença l'opinion. Louis XVIII déclara, dit Chateaubriand dans les Mémoires d'outre-tombe (VI, 239), que ma brochure lui avait plus profité qu'une armée de cent mille hommes. Il aurait pu ajouter qu'elle tut pour lui un certificat de vie. J'appris à la France ce que c'était que l'immense famille royale. C'est comme si j'avais fait le dénombrement des enfants de l'empereur de la Chine, tant la république et l'empire avaient relégué les Bourbons dans le passé.

Après avoir parcouru Buonaparte et les Bourbons, où Napoléon est traité de criminel, de feu, de bourreau, d'incapable, etc., etc., il est curieux de relire ces deux lignes de la préface de la première édition d'Atala : ... On sait ce qu'est devenue la France jusqu'au moment où la Providence a fait paraitre un de ces hommes qu'elle envoie en signe de réconciliation, lorsqu'elle est lassée de punir.

[6] Placards des 1er et 4 avril, cités par Rodriguez, 110, 113, 124, 158. Journal d'un prisonnier anglais, 74, 75. Journal des Débats, Journal de Paris, Gazette de France, du 3 au 8 avril. Caricatures du Cabinet des Estampes, Q. B. 138-139. Napoléon ou le Corse dévoilé, 7 ; la Lanterne magique, 51 ; la Voix du cœur, 2 ; Vision de Bonaparte, 10 ; les Sépulcres de la Grande Armée ; la Vie de Nicolas, 1 ; etc., etc. Ces pamphlets étaient en si grand nombre qu'on dit que l'empereur en passant à Lyon, le 23 avril, en fit acheter pour la somme de 1.100 fr. Fabry, Itinéraire de Bonaparte à l'île d'Elbe, 26.

[7] Actes du Sénat conservateur, III (Bibliothèque du Sénat) ; Moniteur, Journal des Débats, Gazette de France, du 3 avril.

[8] Taine, Napoléon Bonaparte (Revue des Deux Mondes, 1887, II, 19).

[9] Moniteur du 16 mars 1812.

[10] Proclamation à l'armée, 5 avril ; Correspondante de Napoléon, 21 557.

[11] Moniteur, Journal des Débats, etc., du 4 avril ; Journal d'un prisonnier anglais, 69-70.

[12] Rapport général de police sur les événements antérieurs au 14 avril. Arch. nat., F. 7, 3773.

[13] Journal d'un prisonnier anglais, VI, 67 : A quatre heures de l'après-midi le 2 avril, je ne rencontrai pas, du boulevard du Temple au boulevard des Italiens, vingt personnes qui eussent des cocardes blanches.

Cf. l'avis du général Sacken, gouverneur de Paris (journaux du 2 avril) portant défense expresse que personne puisse être offensé et molesté pour faits d'opinion politique et pour les signes extérieurs qu'il pourrait porter.

[14] Journal d'un prisonnier anglais, IV, 261 ; Koch, II, 537.

[15] Rapport sur l'état de Paris, transmis par le préfet de Seine-et-Marne, le 3 avril. Arch. de la guerre.

[16] Lettre de l'abbé de Montesquiou trouvée aux Tuileries dans le cabinet du duc de Blacas (Journal de l'Empire du 16 avril 1815). Révélations de Morin, 47 ; Mémoires de Vitrolles, I, 312, 314, 319 et passim.

[17] Rapport général de police sur les événements de Paris antérieurs au 14 avril. Arch. nat., K. 7, 3773. Cf. Béranger, Ma Biographie, 145-146. Le 1er avril, un convoi de prisonniers passant sous l'escorte de sol lats allemands provoqua des clameurs et des menaces dans la foule. Le chef de détachement craignant pour sa sûreté fit presser le pas à la colonne. Dans les faubourgs, les soldats étrangers ne venaient qu'en nombre.

[18] Rodriguez, 92-93, 95. — On vendit dans les premiers jours d'avril une caricature oh Marmont : représenté sous la figure d'un général Janus, disait la fois : J'ai promis de défendre Paris, et : J'ai promis de livrer Paris. Biblioth. nat. Cabinet des Estampes. Q. B. 138.

[19] Rapport sur l'état de Paris, 3 avril. Arch. de la guerre. — La réponse de Daumesnil, qui parait ainsi parfaitement authentique, est devenue comme on sait : Rendez-moi ma jambe, je vous rendrai la place.

[20] Rapport général de police sur les événements antérieurs au 14 avril, Arch. nat., F. 7, 3773. Lettre de Steewart à lord Liverpool, 4 avril (Correspondance de Castlereagh, V, 436). Rodriguez, 101-102 et passim ; Journal d'un prisonnier anglais, 63, 75 et passim. Cf. la note officieuse publiée dans le Journal des Débats du 5 avril. On invite les Parisiens à se défier des espions de Buonaparte ; ils les reconnaîtront aux regrets qu'ils donnent à la chute de la tyrannie et aux alarmes qu'ils cherchent à répandre sur son retour. Cette note témoigne qu'on s'inquiétait des voix qui s'élevaient en faveur de Napoléon. Il est inutile de dire que pour le Journal des Débats et pour les partisans des Bourbons tous ceux qui parlaient en faveur de l'empire étaient des espions.

[21] Le gouvernement avait primitivement été transféré à Tours, mais sur un ordre de l'empereur du 31 mars la régente et ses ministres vinrent s'établir à Blois. Correspondance du roi Joseph, X, 216-217 ; Méneval, II, 59.

[22] Correspondance du roi Joseph, X, 217-221 ; Méneval, II, 67 ; Rovigo, VII ; Miot de Mélito, III, 365.

[23] Mémoires de Rovigo, VII, 165. Journal d'un prisonnier anglais, VII, 266, 268. Lettres des préfets à Rovigo, 6 au 15 avril. Arch. nat., F. 7, 4289. Jourdan à Clarke, 5 avril. Arch. de la guerre.

[24] Journal d'un prisonnier anglais, 267.

[25] Correspondance de Clarke, 2, 3, 4 et 5 avril. Arch. de la guerre.

[26] Mémoires de Marmont, VI, 252. Cf. Fain, 213, 231. Mémoires de Vitrolles, I, 311-312.

[27] Relation de Gourgaud, dans Bourrienne et ses erreurs, II, 331. Cf. Registre de Berthier (à Marmont, 1er avril, 6 heures du matin). Arch. de la guerre.

[28] Ney, Macdonald, Dulauloy, Vertillac, Defrance, à Berthier, 31 mars et 1er avril ; Registre de Berthier (ordres du 1er avril). Arch. de la guerre. Emplacements de l'armée au 1er avril. Arch. nat., AF., IV, 1667.

[29] Mémoires de Marmont, VI, 252-253. Relation de Gourgaud, dans Bourrienne et ses erreurs, II, 332. Correspondance de Napoléon, 21 549. Registre de Berthier (ordres du 2 avril). Arch. de la guerre.

[30] Koch, II, 568. Mémoires de Constant, VI, 71-73.

[31] Pradt, 62. Cf. la note officieuse des journaux de Paris de 2 avril (Moniteur, Journal des Débats, etc.).

[32] Cf. Steewart à lord Bathurst, 1er avril (Correspondance de lord Castlereagh, V, 416). Fain, 231-232. Registre de Berthier (à Macdonald, 3 avril au matin). Arch. de la guerre. Mémoires de Vitrolles, I, 317 : Rien n'était arrêté dans la pensée du czar (3 avril). Consulter aussi les Souvenirs du duc de Vicence, II, 1-31, mais avec toute la réserve que comporte un ouvrage apocryphe.

[33] Agenda du général Pelet. Arch. de la guerre.

[34] Agenda du général Pelet. Arch. de la guerre. Cf. Lettre de Drouot à Napoléon, 3 avril, Arch. nat., AF., IV, 1670.

[35] Agenda du général Pelet. — Cette allocution est reproduite d'après l'agenda de Pelet, dans la Correspondance de Napoléon, 21 550.

[36] Agenda du général Pelet. Arch. de la guerre. — Koch (II, 570) parle aussi de la résolution des soldats de terminer leur carrière sous les décombres de la capitale.

[37] Agenda du général Pelet. Arch. de la guerre.