1814

LIVRE DEUXIÈME

I. — LE COMBAT DE BAR-SUR-AUBE.

 

 

Napoléon doutait fort de la conclusion de l'armistice[1]. Resté à Troyes pendant les premiers pourparlers de Lusigny, il se disposait à poursuivre les Austro-Russes au delà de l'Aube[2]. Ses ordres étaient donnés, lorsque le 25 février, dans la matinée, il apprit par une lettre de Marmont que l'armée de Blücher marchait sur Sézanne. Je l'arrêterai le plus que je pourrai, écrivait Marmont[3]. L'empereur suspendit son mouvement. Néanmoins jusque dans la nuit du 26 au 27 février, il hésita à croire que Blücher tentât de nouveau une pointe sur Paris. Il était en effet assez peu présumable qu'après le mauvais succès de la marche des Prussiens vers Paris, trois semaines auparavant, Blücher se commît dans une même aventure. Le feld-maréchal ne cherchait-il pas seulement à donner des jalousies à l'armée française pour ses flancs ou à masquer par une feinte offensive une retraite sur Châlons[4] ? À tout hasard, cependant, l'empereur prit ses mesures pour profiter une fois encore de la témérité de Blücher, si celui-ci prononçait son mouvement dans la direction de Paris. Ney, Victor et Arrighi reçurent l'ordre de se porter le premier à Arcis, le second à Méry, le troisième à Nogent[5]. Enfin le lendemain 27 février, à sept heures du matin, l'empereur arrêta son plan. Les desseins de Blücher n'étant désormais plus douteux, Napoléon ne risquait plus de se laisser entraîner à un faux mouvement en marchant sur ses traces[6]. Vers midi, l'empereur quitta Troyes avec sa garde[7]. Il allait renouveler sa belle manœuvre du milieu de février, à cette différence qu'au lieu d'attaquer l'armée de Silésie sur son flanc, il l'attaquerait sur ses derrières, tandis que les têtes de colonnes prussiennes seraient aux prises avec Marmont et Mortier, qui venaient d'opérer leur jonction. Blücher semblait condamné.

Quant à l'armée de Bohème, l'empereur laissait quarante mille hommes à Macdonald pour la contenir derrière l'Aube[8]. Au reste, cette armée était démoralisée et en pleine retraite. Il n'y avait pas apparence qu'elle reprit soudain l'offensive, à moins que Schwarzenberg ne connût le départ de Napoléon[9]. Mais ce départ, l'empereur espérait bien le lui cacher. Ordre fut donné à Macdonald et à Oudinot de faire croire par tous les moyens possibles que Napoléon était encore sur la ligne. Son logement devait être préparé ostensiblement en arrière de Bar, et l'on devait répandre le bruit de son arrivée pour le lendemain. Tout en ne s'engageant pas au delà de l'Aube, les maréchaux s'efforceraient de ne point montrer à l'ennemi qu'ils étaient sur la défensive. En cas d'attaque, enfin, les soldats crieraient : Vive l'empereur[10] ! Le duc de Vicence lui-même devait être de complicité avec Napoléon pour abuser les Alliés. Il est convenable, lui écrirait l'empereur, que vous disiez que je suis à Bar et que vous dirigiez là tous vos courriers ; car il est de la plus haute importance que l'ennemi ne doute pas que je ne sois entre Bar et Vendeuvre[11].

Vaines précautions ! Vingt-quatre heures avant que l'empereur quittât Troyes et dix-huit heures même avant qu'il s'y fût résolu, le roi de Prusse était informé de ce départ imminent. Le 26 février, vers midi, Frédéric-Guillaume, qui se trouvait à ce moment avec le prince de Schwarzenberg à Colombey-les-Deux-Églises, reçut une dépêché du quartier général de Patinée de Silésie. Cette lettre annonçait que Napoléon, se préparant à opérer contre Blücher avec la majeure partie de ses troupes, avait seulement détaché deux ou trois corps vers l'Aube, à la poursuite de la grande armée[12]. Les Austro-Russes n'avaient donc devant eut qu'un rideau. C'était là sinon une fausse nouvelle du moins mie nouvelle prématurée. L'opinion de Blücher n'était fondée que sur des présomptions, puisque le 25 février, jour où la lettre fut expédiée, pas un seul Français n'avait encore passé l'Aube. Aussi peut-on voir dans l'envoi de cette dépêche une ruse du vieux maréchal. Opposé en principe à la retraite de la grande armée, et appréhendant pour lui-même une attaque de Napoléon, il s'efforçait d'amener Schwarzenberg à reprendre l'offensive : le mouvement des Austro-Russes obligerait l'empereur à concentrer fautes ses forces entre Troyes et l'Aube, et le commandant en chef de l'armée de Silésie, désormais tranquille pour ses derrières, marcherait en sécurité sur Paris.

Au conseil de guerre tenu à Bar-sur-Aube, il avait été résolu que la grande armée reprendrait l'offensive aussitôt que Napoléon se tournerait contre Blücher2. En communiquant à Schwarzenberg la dépêche du quartier général prussien, Frédéric-Guillaume lui rappela cette décision. Le prince dut céder. Au reste, comme tous les généraux alliés, il redoutait non l'armée française mais son chef, et l'audace lui revenait à mesure que Napoléon s'éloignait. — L'empereur avait bien le droit de dire : J'ai cinquante mille hommes et moi, cela fait cent cinquante mille hommes[13]. Les différents corps de la grande armée firent demi-tour. L'attaque générale fut fixée au lendemain matin. Dès le soir même, le comte de Wrède tenta une attaque vigoureuse sur Bar où étaient entrées depuis quelques heures les deux divisions de Gérard. Les Bavarois convenablement reçus se retirèrent en désordre, perdant plus de deux cents hommes[14].

Selon les apparences, cotte attaque indiquait pour le lendemain un retour offensif ; d'ailleurs les paysans signalaient un mouvement général des Autrichiens dans la direction de l'Aube[15]. Mais abusé par les prisonniers qui disaient tous que l'armée continuait sa retraite, Oudinot établit ses troupes comme s'il fût à vingt-cinq lieues de l'ennemi. Les divisions Leval et Rothembourg et la cavalerie du générai Saint-Germain bivouaquèrent entre Moutier et Ailleville, à cheval sur la route et le front tourné vers Bar, qu'occupait le corps de Gérard. Dans cette étroite vallée de la rive droite de l'Aube, les troupes d'Oudinot avaient à leur droite la rivière, à leur gauche les hauteurs de Vernonfays. De plus, leurs derrières pouvaient être menacés, car la division Pacthod et la cavalerie de Kellermann que le duc de Reggio aurait dû établir, celle-là à la tête du pont de Dolancourt, celle-ci vers Arsonval, étaient restées on deçà de l'Aube[16]. Puisque Oudinot, dépassant les intentions de Napoléon qui voulait qu'on défendît la ligne de l'Aube et non qu'on franchît cette rivière[17], s'était imprudemment avancé sur la rive droite, au moins aurait-il dû y prendre une position moins vicieuse. Celle-ci était également mauvaise pour l'offensive et pour la défensive, entre des hauteurs qu'il faudrait enlever et une rivière où l'on risquerait d'être acculé. Au reste, Oudinot condamna lui-même la position qu'il avait choisie, car dans la nuit il fit repasser l'Aube à toute son artillerie qui alla parquer à Magny-le-Fouchard — à douze kilomètres du gros des troupes ! C'était à toute son armée que le maréchal aurait dû faire repasser l'Aube. Autrement il lui fallait garder son artillerie, appeler les trois mille chevaux de Kellermann et porter incontinent la division. Leval sur les hauteurs de Vernonfays. Un des brigadiers du 7 corps, le général Maulmont, dit sans rire que le maréchal Oudinot fit retirer les batteries parce qu'elles auraient été un embarras en cas d'attaque[18]. Mais livrer bataille sans canons, n'est-ce pas le pire des embarras ?

Le matin du 27 février, l'armée ne prit encore aucune disposition de combat, bien que les avant-postes, d'accord avec les paysans revenus derechef avertir le maréchal, eussent signalé la présence de l'ennemi. Pour convaincre le maréchal de l'imminence d'une attaque, il fallut qu'une reconnaissance de cavalerie fût ramenée sur la gauche par les Cosaques du comte Pahlen. Il était plus de dix heures quand cet engagement eut lieu. Oudinot se décidant enfin à donner des ordres, la division Leval se mit en marche pour Vernonfays, position dominante qu'elle aurait dû occuper dès la veille. Ces beaux régiments gravissent les premières hauteurs et culbutent les tètes de colonnes russes qui déjà s'avançaient sur le plateau ; mais l'infanterie ennemie, dégagée par des charges de cuirassiers, se reforme en arrière, et bientôt quarante-huit pièces de canon ouvrent le feu contre les Français. Leval n'a pas une seule pièce pour riposter ! Trois fois les vétérans d'Espagne abordent les masses russes et les font reculer ; trois fois, fauchés par la mitraille, ils abandonnent le terrain conquis[19]. Le roi de Prusse, impassible au milieu du feu et répondant à Schwarzenberg qui le conjurait de s'éloigner : Où est votre place, mon cher maréchal, là est aussi la mienne, ne pouvait s'empêcher d'admirer les élans héroïques des soldats de Leval. — Ces charges, disait-il, sont parmi les plus beaux faits d'armes dont j'aie été témoin[20].

Oudinot cependant hésitait entre une attaque générale qui eût été téméraire et une retraite qui eût été périlleuse. Il laissait sans ordres les troupes aux prises avec l'ennemi, et n'osait pas les faire soutenir, de peur d'engager tout son monde inutilement et de compromettre sa retraite. C'est ainsi que la division Rothembourg demeura l'arme au pied, que la division Pacthod resta sur la rive gauche de l'Aube et que la cavalerie de Kellermann, qui avait passé la rivière sans ordres, marchant au canon, et qui vint charger trois fois les batteries russes de Vernonfays, ne fut pas renforcée par les deux mille cinq cents chevaux de Saint-Germain, immobilisés à trois kilomètres du champ de bataille. C'est ainsi enfin que toute l'artillerie du 7e corps fut laissée à Magny-le-Fouchard. Oudinot se contenta de demander du canon à Gérard. Celui-ci, qui défendait Bar contre les Bavarois du général de Wrède, envoya une batterie. Mais que pouvaient six malheureuses pièces contre la formidable artillerie russe ? Leur feu fut éteint en quelques instants[21].

Vers quatre heures de l'après-midi, Oudinot voyant son centre s'épuiser contre un ennemi à qui des renforts arrivaient sans cesse, sa droite vivement pressée, sa gauche très menacée par un mouvement tournant de la cavalerie de Pahlen, se décida à donner l'ordre de la retraite. Les troupes se retirèrent à petits pas, de position en position, traversant l'Aube sur le pont de Dolancourt et sur le pont de Bar, ville que le général Gérard évacua dans la soirée. Le lendemain, les deux corps se concentrèrent entre Magny-le-Fouchard et Vendeuvre, ayant perdu 2.500 hommes des meilleures troupes que, sauf la division de vieille garde de Priant, l'empereur eût alors à opposer à l'ennemi. Les Alliés eurent à peine 2.000 tués ou blessés[22].

On raconte que, pendant la bataille, les soldats français se voyant engagés sans artillerie crièrent à la trahison. Cette croyance persista même assez longtemps parmi les paysans de l'Aube[23]. Rien n'est si absurde ! Mais il faut cependant reconnaitre que le duc de Reggio montra dans cette affaire d'abord une imprévoyance, ensuite une indécision tout à fait condamnables. Oudinot pouvait choisir de bonnes positions : il prit les plus mauvaises. Il pouvait livrer bataille presque à forces égales[24] : il arrangea les choses de telle sorte que les trois seules brigades d'Espagne et la seule cavalerie de Kellermann en tout 7.200 fusils et 3.800 sabres — furent opposés cinq heures durant et sans, aucune artillerie aux 26.000 Russes et Autrichiens du prince de Wiggenstein et du général Wolkmann ! Les Français auraient en vain crié : Vive l'empereur ! pour tromper l'ennemi. À la façon dont la bataille était engagée et conduite, il était évident que Napoléon ne commandait pas.

La retraite d'Oudinot découvrait complètement Macdonald qui, le 27 février, marchait de Fontette sur la Ferté-sur-Aube. Par bonheur, la belle contenance de son avant-garde imposa aux têtes de colonnes du prince royal de Wurtemberg. Conformément aux ordres de Schwarzenberg datés de la veille, et lui enjoignant de reprendre l'offensive, ce général avait porté au delà de l'Aube une partie de ses troupes. Les Wurtembergeois repassèrent la rivière et ajournèrent leur attaque au lendemain. Mais le lendemain, les reconnaissances envoyées sur la gauche par Macdonald afin de se lier avec Oudinot, ayant rapporté qu'elles avaient rencontré des partis ennemis, le duc de Tarente pressentit que les 7e et 2e corps battaient en retraite sur Vendeuvre et Troyes. Comme il ne lui convenait pas de rester en l'air, il se retira également sur Troyes par la route de Bar-sur-Seine. Dans cette marche son arrière-garde fut souvent engagée avec l'ennemi qui talonna les Français de très près. Macdonald arriva dans la journée du 3 mars à Troyes, où il opéra sa jonction avec les corps du duc de Reggio et du général Gérard, désormais placés sous son commandement[25].

Napoléon reçut le 2 mars la nouvelle de la défaite d'Oudinot[26]. L'empereur était alors à la Ferté-sous-Jouarre, en pleine opération contre Blücher qui s'était mis en retraite à son approche et qu'il se flattait d'atteindre le lendemain ou le surlendemain. Le mauvais succès du combat de Bar-sur-Aube était fait pour irriter et pour inquiéter Napoléon, mais non pour déranger ses plans. Si l'armée française avait abandonné la ligne de l'Aube, elle tenait encore celle de la Seine. Or, en raison de la prudence et de la lenteur coutumières au prince de Schwarzenberg, il était présumable qu'il faudrait au moins huit jours aux Austro-Russes pour repousser les trois corps de Macdonald jusque dans la Brie. D'ici là, Napoléon ayant exterminé Blücher — c'est son expression, — se rabattrait sur les flancs ou sur les derrières de la grande armée, selon que Schwarzenberg se serait plus ou moins avancé vers Parie. Sans donc trop s'émouvoir du retour offensif des Austro-Russes, l'empereur envoya l'ordre à ses lieutenants de disputer le terrain pied à pied[27], et il continua sa marche à la poursuite de l'armée de Silésie.

 

 

 



[1] Correspondance de Napoléon, 21 353.

[2] Correspondante de Napoléon, 21 362, 21 364 ; Registre de Berthier (ordres et lettres, Troyes, 24 et 25 février). Arch. de la guerre.

[3] Marmont à Berthier, Vindé, 24 février (au soir). Arch. nat., AF., IV, 1669. Correspondante de Napoléon, 21 367. — Fain (p. 146) commet une grave erreur en disant que Napoléon reçut la lettre de Marmont seulement dans la nuit du 28 au 27.

[4] Correspondance de Napoléon, 21 367 et 21 387 : ... Il parait bien évident que lorsque Blücher n'aura plus les ponts sur l'Aube et qu'il verra des corps entre lui et Vitry, il renoncera à toutes ses opérations, si toutefois il en a eu d'autres que de regagner Châlons. 27 février, 3 heures et demie du matin. — Cf. la lettre de Berthier à Victor, 26 février ... Dans peu d'heures l'empereur verra plus clair dans ses affaires pour vous envoyer de nouveaux ordres... Registre de Berthier. Arch. de la guerre.

[5] Correspondance de Napoléon, 21 368, 21 369, 21 373 ; Registre de Berthier, à Ney, Victor, Arrighi, Marmont, 25, 26 et 27 février. Arch. de la guerre.

[6] Marmont prétend (Mémoires, VI, 198-199 et 207) que Napoléon eut le tort de ne pas se mettre en marche aussitôt qu'il fut instruit du mouvement de Blücher, c'est-à-dire le 25 février dans la matinée. Si, en effet, l'empereur eût dès ce jour-là porté toutes ses troupes au delà de l'Aube, il eût gagné trente-six heures ; par conséquent il eût atteint l'armée de Silésie le 1er ou le 2 mars entre la Marne et l'Ourcq et il l'eût certainement détruite (les forces étaient égales, et les Prusso-Russes étaient pris entre deux feux). Mais Napoléon, le 25, n'était point suffisamment renseigné sur les desseins de Blücher pour risquer un faux mouvement en opérant contre lui. Si, comme le pensait Napoléon, Blücher cherchait seulement à regagner Châlons, il n'y avait aucune utilité à le suivre dans cette direction. Tout ce que pouvait faire Napoléon, et il le fit, c'était de prendre ses dispositions pour être à même de se porter contre Blücher dès qu'il serait assuré de ses intentions. — C'est une erreur de Thiers (XVII, 428-423) de dire que Napoléon ne partit que le 27 de Troyes, de sa personne, parce qu'il devait donner à ses troupes le temps de marcher. La Correspondance (21 367, 21 387, 21 390, 21 391, 21 392) et le registre de Berthier (ordres du 25 au 27 février) prouvent que Napoléon hésita deux jours à suivre Blücher et qu'il ne s'y décida que le 27 à 7 heures du matin.

[7] Registre de Berthier (lettres à Priant, Nansouty, etc., Troyes, 9 heures du matin, 27 février). Correspondance de Napoléon, 21 395.

[8] Jusqu'au 27 février, les 2e corps (Gérard), 7e corps (Oudinot) et 11e corps (Macdonald), relevant tous trois du commandement direct de l'empereur, étaient indépendants les uns des autres. En quittant Troyes, Napoléon défera le commandement en chef au duc de Tarente comme plus ancien en grade que le duc de Reggio. Registre de Berthier (lettre à Macdonald, 27 février). Arch. de la guerre. — Pour le chiffre de 40.000 hommes, voir chapitre précédent. 2e, 7e et 11e corps d'infanterie (moins la brigade Pierre Boyer) : 30.082 hommes, 2e, 5e et 6e corps de cavalerie : 9.540 hommes.

[9] ... J'espère que j'aurai le temps de faire une opération avant que l'ennemi s'en aperçoive et marche en avant... Correspondance 21 396.

[10] Registre de Berthier (lettres à Macdonald et à Oudinot, 27 février).

[11] Correspondance de Napoléon, 21 397.

[12] Danilewsky, Feldzug in Frankreich, I, 169.

[13] Conversation avec le général Poltaratzky, citée par Danilewsky, I, 102.

[14] Rapport d'Oudinot À Berthier, Ailleville, 26 février, 5 heures du soir. Arch. nat., AF., IV, 1669. Cf. Plotho, III, 235.23 ; Danilewsky, I, 170.

[15] Journal de la division Leval. Arch. de la guerre.

[16] Rapports d'Oudinot à Berthier, Ailleville, 26 février, et Magny-le-Fouchard, 27 février. Arch. nat., AF., IV, 1669. Ordres de Gressot, chef d'état-major d'Oudinot, 26 février. Arch. de la guerre.

[17] Prenez une bonne position en arrière sur l'Aube, occupez Bar-sur-Aube par une bonne arrière-garde ; soyez prêt à faire sauter le pont de Dolancourt, etc. Registre de Berthier (lettres à Macdonald et à Oudinot, 27 février). Arch. de la Guerre. — Ces ordres du 27 au matin ne furent pas connus d'Oudinot avant le combat de Bar. C'est pourquoi nous disons qu'il dépassa les intentions de Napoléon et non qu'il enfreignit ses ordres.

[18] Journal de la division Leval. Arch. de la guerre.

[19] Rapport d'Oudinot à Berthier, 27 février. Arch. nat., AF., IV, 1669 ; Journal de la division Leval. Arch. de la guerre ; Plotho, III, 238-240.

[20] Dépositions d'officiers prisonniers, citées dans le journal de la division Leval. Arch. de la guerre. Cf. Bogdanowitsch, I, 282.

[21] Rapport d'Oudinot à Berthier, 27 février. Arch. nat., AF., IV, 1669 ; Journal de la division Leval. Arch. de la guerre.

[22] Rapport d'Oudinot à Berthier, 27 février. Arch. nat., AF., IV, 1669. Journal de la division Loyal ; Rapport de Macdonald à l'empereur, Châtre, 4 mars. Arch. de la guerre. Bogdanowitsch, I, 285.

Oudinot, dans son rapport, n'avoue que 1.200 hommes hors de combat ; mais le soir d'une action on n'est pas exactement renseigné sur les pertes et l'on cherche souvent â les atténuer. Le général Maulmont, auteur du Journal de la division Leval, porte les tués, blessés et disparus à 3.500. Ce chiffre, qui parait fort exagéré, ne s'accorde pas avec les situations en comparant les états du 27 février et du 5 mars, nous ne trouvons pour les trois brigades d'Espagne et la cavalerie de Kellermann, meules troupe, d'Oudinot engagées, qu'une perte de 1.800 hommes. En admettant que le corps de Gérard ait de son coté perdu 700 hommes (la situation du 5 mars faisant défaut pour ce corps, nous devons nous borner à donner un chiffre approximatif), le total serait au plus de 2.500 hommes.

[23] Pougiat, l'Invasion dans l'Aube, 47, 48, 49 : En passant à Troyes, le surlendemain de cette affaire, on entendait les soldats accuser hautement le maréchal de les avoir trahis et fait massacrer... Les habitants de l'Aube conservent encore, en se rappelant les nombreuses accusations des soldats qui furent les victimes de cette odieuse défection, la même indignation contre le maréchal qu'à l'instant de la bataille.

[24] Russes : corps Wiggenstein : 21.000 hommes. Cuirassiers de Kretow : 1.700. Renforts autrichiens détachés du corps de Wrède qui attaquait Bar, défendu par Gérard : brigade Wolkmann (8 bataillons) : 4.000 hommes. Total : 26.700. Tableau de la composition de la grande armée alliée. Arch. topographiques de Saint-Pétersbourg, 22.854.

Français : division Leval : 5.100 hommes. Brigade Chassé (d'Espagne), 2.500. Division Rothenbourg : 2.600. Division Pacthod : 4.000. Artillerie : 1.100 hommes et 51 bouches à feu. Cavalerie de Kellermann : 3.800. Cavalerie de Saint-Germain : 2.400. Total : 21.500. Situations des 21, 27 février et 1er mars. Arch. de la guerre.

[25] Rapports de Macdonald à Napoléon, Bar-sur-Seine, 2 mars, et Châtre, 4 mars. Arch. de la guerre et Arch. nat., AF., IV, 1669.

[26] Correspondance de Napoléon, 21 419.

[27] Registre de Berthier (lettre à Oudinot, Jouarre, 2 mars). Arch. de la guerre.