ESSAI SUR LE RÈGNE DE L’EMPEREUR AURÉLIEN (270-275)

 

QUATRIÈME PARTIE. — LA RÉORGANISATION MILITAIRE DE L’EMPIRE. L’ENCEINTE DE ROME.

CHAPITRE I. — L’ARMÉE. - LA DÉFENSE DES FRONTIÈRES. LES ENCEINTES DE VILLES.

Texte numérisé par Marc Szwajcer

 

 

La défense de l’Empire avait été désorganisée par l’anarchie militaire et par les invasions ; Aurélien eut à la reconstituer. Son principal collaborateur dans cette œuvre de relèvement fut M. Aurelius Probus, le futur empereur. Probus était un compatriote d’Aurélien, né, comme lui, aux environs de Sirmium[1]. Ses grandes qualités militaires l’avaient fait remarquer de bonne heure ; à l’avènement d’Aurélien, il avait environ trente-huit ans[2]. En 271 et 272, il reconquit sur les Palmyréniens l’Égypte et une grande partie de l’Orient.

A la fin de 273, on le trouve sur le Rhin où il bat les Francs et les Alamans et relève, au moins partiellement, la défense du Limes. En 274, il reçut d’Aurélien le gouvernement de l’Égypte ; il devait rester en Orient jusqu’à son avènement à l’Empire[3]. Aurélien, disait-on, voyait en lui son successeur[4]. Deux autres généraux, Saturninus et Bonosus, s’il faut en croire leurs biographies, exercèrent également de grands commandements, Saturninus en Orient[5], Bonosus, en Rhétie[6].

L’œuvre militaire et défensive d’Aurélien comprend trois parties, sur lesquelles nous sommes fort inégalement renseignés.

1° Les mesures relatives à l’armée ;

2° La défense des frontières ;

3° La construction des enceintes de villes et, en particulier, de l’enceinte de Rome.

 

I — L’ARMÉE.

L’armée romaine d’Orient, dissoute lors de la rupture entre Zénobie et Gallien en 267, avait été remplacée par une armée purement syrienne et orientale. Aurélien la reconstitua. Le fait est attesté par deux monnaies de 274-275, frappées dans l’atelier monétaire de Cyzique, avec la légende Restitutor Exerciti[7]. Dans l’ensemble il n’y eut pas d’innovation. La composition et la distribution de l’année romaine d’Orient furent les mêmes qu’avant la rupture de l’unité impériale. Les 11 légions — le fait est directement prouvé pour 10 d’entre elles — reprirent leurs anciens cantonnements.

XIIe Fulminata[8], —

XVe Apollinaris[9], en Cappadoce ; —

Ie Parthica[10], —

IIIe Parthica[11], en Mésopotamie ; —

IIIe Gallica[12], —

IVe Scythica[13], —

XVIe Flavia[14], en Syrie ; —

Xe Fretensis[15], en Palestine ; —

IIIe Cyrenaica[16], en Arabie ; —

IIe Trajana[17], en Égypte.

La seule des légions d’Orient qui ne soit pas mentionnée postérieurement au règne d’Aurélien, est la VIe Ferrata[18], de Palestine.

Il en fut pour les corps auxiliaires[19] comme pour les légions. Dans la mesure où nous pouvons le savoir, ces corps semblent avoir été reconstitués sans modifications.

L’armée de Gaule et de Bretagne était restée jusqu’au bout, fidèle à l’empire gallo-romain. Les légions du Rhin avaient bravement combattu contre Aurélien à la bataille de Châlons. L’unité impériale reconstituée, Aurélien aurait pu, à bon droit, suspecter leur fidélité et, par crainte de tout soulèvement ultérieur en Gaule, les transporter sur une autre frontière. Il n’en fit rien : les 4 légions du Rhin[20], Ie Minervia, XXXe Ulpia, en Germanie Inférieure, VIIIe Augusta, XXIIe Primigenia, en Germanie Supérieure et les trois légions de Bretagne, IIe Augusta[21], XXe Valeria Victrix[22], en Bretagne Supérieure, VIe Victrix[23], en Bretagne Inférieure, et sans doute aussi tous les corps auxiliaires, le fait n’est prouvé que pour les corps auxiliaires[24] de l’armée de Bretagne, furent maintenues dans les provinces qu’elles occupaient. Le retour à l’unité romaine n’entraîna donc aucun changement dans la composition et la distribution de l’armée gallo-romaine.

Les armées d’Afrique et d’Italie, qui n’avaient jamais cessé d’être fidèles à l’Empire et l’armée d’Espagne, qui s’était séparée de l’empire gallo-romain dès 268, ne subirent aucune modification. La VIIe Gemina resta en Espagne[25], la IIe Parthica[26], en Italie, à Albanum, la IIIe Augusta[27] en Numidie, à Lambèse. Quant aux corps auxiliaires, il est prouvé, au moins pour l’armée d’Espagne[28], qu’ils ne furent pas déplacés.

La réorganisation de l’armée danubienne eut lieu plus tard, au cours de la longue inspection qu’Aurélien fit de la frontière[29] (fin 274-août 275). La question se liait à l’évacuation de la Dacie et à l’établissement d’un nouveau système de défense sur le Bas Danube.

Les armées de Rhétie : IIIe Italica[30] ; de Norique : IIe Italica[31] ; des deux Pannonies : Xe Gemina[32] et XIV Gemina[33], en Pannonie Supérieure, Ire[34] et IIe Adjutrix[35] en Pannonie Inférieure ; des deux Mésies : IVe Flavia[36] et VIIe Claudia[37], en Mésie Supérieure, Ire Italica[38] et XIe Claudia[39] en Mésie Inférieure, légions et sans doute aussi corps auxiliaires[40], furent maintenues sans changement.

Les deux légions tirées de la Dacie Transdanubienne[41] furent établies sur la rive droite du Danube dans la nouvelle province de Dacie créée par Aurélien, la XIIIe Gemina[42], à Ratiaria, la Ve Macedonica[43], à Œscus ; elle étaient chargées de défendre la partie du fleuve que l’évacuation de la Dacie Transdanubienne laissait découverte.

Ce changement ne modifia en rien les proportions numériques des armées du Moyen et du Bas Danube, telles qu’elles avaient été fixées par Trajan et par Hadrien. L’armée du Moyen Danube (en amont des Portes de Fer) continua à compter 6 légions : 2 en Pannonie Supérieure, 2 en Pannonie Inférieure, 2 en Mésie Supérieure ; l’armée du Bas Danube, 4 (2 en Dacie, 2 en Mésie Inférieure). Mais cette dernière était trop faible depuis qu’elle n’était plus protégée par la défense du plateau dacique. Pour la renforcer, Dioclétien créa deux nouvelles légions qu’il plaça, l’une, la Ire Jovia à Noviodunum[44], l’autre, la IIe Herculea, à Trœsmis[45], sur le cours inférieur du fleuve.

Aurélien rétablit la discipline qui s’était fortement relâchée au cours des troubles du IIIe siècle[46]. A Rome, il éleva sur le Campus Agrippæ, près du Temple du Soleil, une nouvelle caserne pour les Cohortes Urbaines[47]. Peut-être Aurélien constitua-t-il les Protectores Augusti, en un corps spécial, spécialement chargé de la garde des empereurs[48]. Peut-être aussi introduisit-il quelques modifications dans la composition de la légion[49], mais nous n’avons sur ces deux points aucun témoignage décisif.

 

II — LA DÉFENSE DES FRONTIÈRES.

Le système défensif du Limes, inauguré par Domitien sur le Rhin et successivement étendu à la Dacie, à la Bretagne et à l’Arabie par Trajan, Hadrien. Antonin, Marc Aurèle et Septime Sévère, était resté debout, dans son ensemble, jusqu’au milieu du IIIe siècle. A ce moment, les deux parties du Limes les plus menacées avaient succombé : le Limes germano-rhétique avait été enlevé par les Francs et les Alamans, le Limes dacique par les Carpes et les Goths.

Nous savons fort peu de chose sur les mesures prises par Aurélien pour la réorganisation de la défense des frontières. Les seuls faits connus sont les suivants :

Limes Germanique. — Ce limes avait été perdu sous le règne de Valérien et de Gallien, de 253 à 258. La partie située au Nord du Main, n’avait jamais été remise en état de défense[50]. Postumus et Lollianus avaient relevé quelques châteaux dans la vallée du Neckar. Ces châteaux avaient été pris par les Germains, sous Tetricus, vers 270. — Probus (fin 273-début 274) réoccupa la partie méridionale du Limes germanique, entre le Main et les Alpes de Souabe[51]. Mais cette reconquête ne devait pas être durable. Dès 275, aussitôt après la mort d’Aurélien, le Limes était enlevé par les Alamans qui s’établissaient définitivement dans les Champs Décumates[52]. Rétabli par Probus en 276-277, il était reperdu sous Carinus, en 283. Jusqu’au temps de Valentinien, les Romains devaient conserver, sur la rive droite du Rhin, un certain nombre de postes avancés. En fait, dès Dioclétien, le Rhin était considéré comme la véritable ligne défensive de l’Empire[53].

Limes Rhétique. — Aurélien, lors de la campagne de 270 contre les Juthunges, n’avait sans doute pas eu le temps — les textes n’en disent rien — de rétablir entièrement le Limes de Rhétie ; il y eut, en 274, une nouvelle invasion sur le Haut Danube. Aurélien la repoussa ; il est probable qu’il dut alors remettre le Limes en état de défense. Un seul fait est certain : le Limes de Rhétie était encore debout cinquante ans plus tard, à l’époque de Constantin[54].

Limes Dacique. — Le système défensif du Bas Danube fut entièrement transformé à la suite de l’évacuation de la Dacie. Cette transformation eut lieu en 275, lors de la présence d’Aurélien sur le Bas Danube[55].

La défense de la Dacie, organisée par Trajan, Hadrien et Septime Sévère, comprenait trois éléments[56] :

Défense du plateau de Transylvanie. — Les deux légions, la XIIIe Gemina et la Ve Macedonica, établies à Apulum et à Potaïssa, se trouvaient placées au centre d’un vaste réseau de castella, disposés en éventail. Au Nord, le plateau était couvert, dans la région des monts Meszes, par un limes fortifié qui s’étendait de Kis-Sebes sur le Körös, à Tiho, sur le Szamos, par le cours du Szamos, de Tiho au château d’Alsö-Kosaly, et par une ligne de châteaux forts d’Alsö Kosaly, à Szamos Ujvar. A l’Est, toutes les passes des Carpathes étaient défendues par une série de castella qui barraient les hautes vallées.

Liaison avec la défense danubienne. — Le système défensif du plateau dacique était relié à l’ensemble de la défense danubienne par deux lignes de castella, disposées l’une à l’Ouest[57] le long de la route Sarmizegetusa-Ad Mediam-Tsierna, l’autre à l’Est, des Carpathes au Danube, sur la rive droite de l’Aluta[58].

Défense des plaines hongroise et roumaine. — Les plaines qui flanquent le plateau dacique à l’Ouest et à l’Est, dépendaient non pas de la province de Dacie, mais des deux provinces de Mésie. La défense relevait : pour la plaine hongroise, des légions de Mésie Supérieure, pour la plaine roumaine, à l’Est de l’Aluta, des légions de Mésie Inférieure. Une ligne fortifiée qui s’étendait de l’Hierasus (Sereth) à l’Hypanis (Dniester) couvrait la grande route de Dacie par lapasse Ojtoz et la province de Mésie Inférieure contre les attaques des Sarmates[59].

La Dacie Transdanubienne formait donc un grand camp retranché, relié directement par deux lignes de castella aux défenses des deux Mésies et couvert à l’Est par le retranchement latéral de l’Hierasus au Pont-Euxin.

A l’avènement d’Aurélien, les défenses de la Dacie étaient entièrement ruinées ; Tyras et Olbia avaient été enlevées dès 235 ; le plateau de Transylvanie avait été évacué sous Gallien et les deux légions de Dacie s’étaient concentrées, en petite Valachie entre les Carpathes et le Danube. Aurélien renonça à reconquérir le plateau de Transylvanie ; il évacua même la petite Valachie et ramena les légions, sur la rive droite du Danube, dans la nouvelle province de Dacie. Le cours du Danube, entre les Portes de Fer et l’embouchure de l’Utus, désormais découvert, fut mis en état de défense. Deux grands camps retranchés furent établis à Ratiaria et Œscus ; plus tard, au début du Ve siècle, on trouve la rive droite du fleuve défendue par une chaîne de castella et protégée, aux points importants de passage, par de fortes têtes de pont[60]. Il est douteux que ces castella aient pu être construits dès le règne d’Aurélien. Aurélien traça dans ses grandes lignes, le nouveau système défensif du Bas Danube, mais il n’eut sans doute pas le temps d’en achever l’exécution. Son œuvre devait être complétée par Dioclétien, Constantin et Valentinien.

La Dacie évacuée, il ne restait plus rien des conquêtes de Trajan. Le Bas Danube redevint, comme au temps des Flaviens, la frontière de l’Empire.

Limes de l’Euphrate. — La défense de l’Euphrate, depuis Septime Sévère, était étroitement liée à l’occupation de la Mésopotamie. Or, cette province n’était pas reconquise ; Aurélien fut tué au moment où il allait partir pour la guerre de Perse[61]. Le rétablissement de l’ancienne frontière et la réorganisation de la défense en Orient devaient être l’œuvre de Carus et de Dioclétien.

Limes de Bretagne, d’Arabie, d’Égypte et d’Afrique. — Le Limes de Bretagne, fréquemment menacé par les Calédoniens au IIIe siècle, s’était maintenu jusque sous Aurélien[62]. En Égypte, la frontière avait été forcée, en 272, par les Blemyes, alliés de Firmus ; on ne sait si Aurélien réussit à la rétablir entièrement[63]. En tout cas, dès le règne de Probus, la haute Égypte était de nouveau aux mains des Blemyes[64]. Le Limes d’Afrique et celui d’Arabie, moins menacés que les autres, étaient restés debout ; Aurélien ne semble avoir introduit, en ce qui les concerne, aucune innovation.

 

III — LES ENCEINTES DE VILLES.

Il y avait eu de tout temps un certain nombre de villes fortifiées dans l’intérieur de l’Empire. Autun l’était dès le Ier siècle après J.-C. En 169, au moment de la guerre des Marcomans, Opitergium, Aquilée étaient des villes fortes et à la même époque Salone avait réparé ses fortifications. — Mais les villes fortes étaient une exception ; la plupart des villes de l’Empire étaient des villes ouvertes, qui n’avaient jamais eu de fortifications ou, par suite de leur extension croissante, les avaient laissées tomber en ruines.

La défense était concentrée sur les frontières et les provinces, garanties par la paix romaine et le grand développement donné au système défensif par Domitien, Trajan, Hadrien et Septime Sévère, pensaient n’avoir rien à craindre. — Tout changea au milieu du IIIe siècle. Les invasions se multiplièrent. En Bretagne, sur le Rhin, sur le Danube, sur l’Euphrate, en Égypte, les frontières furent forcées et les barbares, ne trouvant aucune résistance, purent impunément piller les provinces. La Gaule, l’Espagne, même l’Afrique furent dévastées par les Francs et les Alamans ; les Pannonies et l’Italie du Nord, par les Alamans ; la Mésie, la Macédoine, la Thrace, la Grèce, la Crète par les Goths et les Carpes ; l’Asie Mineure, par ces mêmes peuples et par les Perses ; la Syrie par les Perses ; l’Égypte, par les Blemyes et les autres peuples nomades du Sud. La leçon ne fut pas perdue ; puisque le Limes était vulnérable, il importait d’établir en arrière une seconde ligne de défense, par la transformation, en villes fortifiées, des villes ouvertes de l’Empire. Au début, cette transformation fut graduelle. En Gaule, à la suite des grandes invasions des Francs et des Alamans, qui durèrent dix années, les anciennes villes fortes — ce fut le cas pour Autun — reconstituèrent leurs défenses, et Tetricus semble avoir commencé[65] la construction de l’enceinte de Dijon ; en Mésie Inférieure, à la suite de la perte de la Dacie et des invasions répétées en Illyricum et en Thrace, Gallien ordonna à deux ingénieurs de Byzance, Cleodamus et Athenæus de fortifier toutes les villes de la province : cette mesure se place en 267[66]. — L’Asie Mineure était menacée à la fois par les Perses et les Palmyréniens : Claude en 268-269, ordonna à Velleius Macrinus, légat consulaire de Pont et Bithynie, de fortifier Nicée[67].

La mesure fut étendue même à l’Italie du Nord. Des deux grandes routes d’invasion, celle des Alpes Juliennes et celle de la Rhétie par le Brenner, l’une était fermée par Aquilée, l’autre par Vérone. Aquilée était en état de défense depuis le siège de 238, où le consulaire Tullius Menophilus avait arrêté Maximin. En 265, Vérone fut pourvue par Gallien d’une enceinte fortifiée[68].

Nous n’avons pas à traiter dans son ensemble la question des enceintes fortifiées[69], mais seulement à déterminer dans quelle mesure Aurélien participa à cette construction. Lors de la grande invasion des Germains en Gaule, à la mort d’Aurélien (fin 275), au cours de laquelle 60 cités gauloises furent saccagées, les enceintes urbaines n’étaient pas encore construites. A Bordeaux, les débris de monuments antérieurs, trouvés dans l’épaisseur de la muraille, portent la trace du feu qui dévora la ville en 275, et ont été mis en place après cette date[70]. — Enfin, pour cinq villes de Gaule et de Bretagne — Clausentum[71], Vitodurum[72], Vindonissa[73], Cularo[74], Nantes[75] — on a la preuve directe que l’enceinte est postérieure au règne d’Aurélien. — Il est donc certain, qu’il n’y a pas eu, pour la construction des enceintes fortifiées, de mesure générale émanant d’Aurélien et que l’on en a encore construit au moins quelques unes après lui.

En réalité, il n’y a pas eu de mesure générale. La construction des enceintes fortifiées, conséquence de la grande crise du IV siècle, s’est faite graduellement, sous la pression des circonstances, et tous les empereurs, de Gallien à Constantin, y ont participé.

Du règne d’Aurélien, on ne connaît que deux enceintes (peut-être trois) : celles de Dijon[76] (et de Genabum[77] ?), en Gaule, et celle de Rome. Mais la construction de cette dernière est un fait décisif dans l’histoire du IIIe siècle. Les prédécesseurs d’Aurélien n’avaient fortifié que des villes aisément accessibles aux envahisseurs, comme les villes de Mésie et Nicée, ou stratégiquement importantes, comme Aquilée ou Vérone. Fortifier Rome, c’était avouer que nulle ville, pas même la capitale, n’était à l’abri d’une attaque et accélérer le mouvement qui poussait de toutes parts les villes provinciales à s’entourer de murailles. La grande invasion de la Gaule qui suivit immédiatement la mort d’Aurélien et les ravages qui en résultèrent, donnèrent à ce mouvement l’élan décisif : la plus grande partie des enceintes fortifiées — le fait n’est pas douteux — ont été construites sous Dioclétien et Constantin.

 

 

 



[1] Vita Probi, 3, 1.

[2] Selon MALALAS [XII, p. 302 (éd. Bonn)], et la Chronique Pascale (p. 509) (Id.), Probus avait cinquante ans, au moment de sa mort, en 282. La Vita Probi, 6, 5-6, dit que Probus reçut d’Aurélien le commandement des Décimant (= la Xe Gemina, de Pannonie Supérieure), et donne (6, 6) le texte de la lettre que l’empereur lui aurait écrite à cette occasion. La lettre ne peut être considérée comme authentique. — Si le fait rapporté par le biographe est exact, il se place vraisemblablement en 270-271, avant la première campagne d’Orient. — Cf. E. RITTERLINO, de Legione Romanorum X Gemina, Leipzig, 1883, p. 63.

[3] Vita Probi, 9, 3-4 ; — Vita Taciti, 7, 2-4.

[4] Vita Probi, 6, 7.

[5] Vita Saturninus, 1, 2-3 ; 9, 1.

[6] Vita Bonosus, 14, 2-3. — Sur le mariage de Bonosus avec une femme Gothe, voir plus haut. Les anecdotes relatives aux relations entre Aurélien et Bonosus (Vita Bonosus, 14, 4-5) n’ont aucune valeur historique.

[7] Th. ROHDE, loc. cit., Catal., n° 332-333 (= H. COHEN2, XI, Aurélien, n°206). — Revers : Restitutor Exerciti : Mars casqué debout à droite, tenant une lance ; en face de lui, Aurélien debout, un long sceptre à la main. Tous deux tiennent en commun un globe.

La légende Restitutor Exerciti ne se rencontre jamais sur les monnaies avant Aurélien. Après lui on ne la trouve qu’une seule fois, pour Probus (H. COHEN2, VI, Probus, n° 514).

[8] Notit. Dignit., Or., XXXVIII, 14.

[9] Notit. Dignit., Or., XXXVIII, 5 = 13 ; — Itin. Anton., p. 81 (éd. G. Partner).

[10] Notit. Dignit., Or., XXXVI, 29.

[11] La IIIe Parthica ne figure pas dans la Notitia. Il est probable, toutefois, que le nom a disparu accidentellement et que la lacune, relative au corps de troupes campé à Apatna, en Osrhoène (Notit. Dignit., Or., XXXV, 25), se rapporte à cette légion.

[12] Notit. Dignit., Or., XXXII, 31.

[13] Notit. Dignit., Or., XXXIII, 23.

[14] Notit. Dignit., Or., XLI, 30.

[15] Notit. Dignit., Or., XXXIV, 30.

[16] Notit. Dignit., Or., XXXVII, 21. — Au IVe siècle, la IIIe Cyrenaica semble avoir pris part à une expédition en Palestine (cf. R. CAGNAT, Ann. Epig., 1895, n° 77).

[17] La IIe Trajana est mentionnée sur les monnaies alexandrines de Carinus et de Numérien (ECKHEL, loc. cit., n° 513-515) ; — Notit. Dignit., Or., XXVIII, 19 ; XXXI, 34 ; — Cf. P. THOMMSDORF, Quæstiones duæ ad historiam Legionum Romanarum spectantes, Leipzig, 1896, 1. De Legione II Trajana, p. 31.

[18] La VIe Ferrata est mentionnée pour la dernière fois à l’époque de Sévère Alexandre (DION CASS., LV, 23) ; il n’en est plus question par la suite.

[19] Arménie. — Dix corps auxiliaires d’ancienne formation, nommés par la Notitia Dignitatum (Or., XXXVIII) ; Ala I Augusta [Gemina] Colonorum, Chiaca (Id., XXXVIII, 21) ; Ala Auriana, Dascusa (Id., 22) ; Ala Ulpia Dacorum, Suissa (Id. 23) ; Ala II Gallorum, Æliana (Id., 24) ; Cohors IVe Rætorum [equitata], Analiba (Id., 28) ; Cohors milliaria Bosporiana, Arausaca (Id., 29) ; Cohors milliaria Germanorum, Sisila (Id., 30) ; Cohors Apuleia civium Romanorum, Ysiporlo (Id., 34) ; Cohors I Lepidiana [equitata Civium Romanorum], Parimbolæ (Id., 35) ; Cohors I Claudia Equitata (miliaria ?), Sebastopoli (Id., 36). — Tous les dix sont déjà mentionnés en Arménie, avant Aurélien.

Osrhoène (Notit. Dignit., Or., XXXV). — Deux anciens corps auxiliaires dans la Notitia, tous deux mentionnés en Osrhoène avant Aurélien : Ala I Parthorum, Resaia (Id., 30) ; Cohors I Gætularum, Thillaomana (Id., 32). — La Cohors II Ulpia Paphlagonum, qui se trouvait en Syrie en 157 (Diplôme militaire de Gabarevo : H. CAGNAT (Ann. Epig., 1900, n° 27) avait été transférée en Osrhoène à une date ultérieure (Ala II Paphlagonum, Thillafica ; — Notit., Or., loc. cit., 29).

En Mésopotamie, en Syrie Phœnice et en Syrie Cœle, aucun des corps donnés par la Notitia n’est mentionné avant l’époque d’Aurélien.

Palestine. — Trois anciens corps auxiliaires sont mentionnés : Ala I militaria, Hasta (Notit., Or., XXXIV, 36) : Cohors II Galatarum, Aruldela (Id., 44) ; Cohors I Flavia [civium Romanorum equitata], Moleatha (Id., 45). — Tous trois étaient déjà en Palestine avant Aurélien.

Arabie. — Deux des corps auxiliaires mentionnés par la Notitia Dignitatum — la Cohors I Thracum milliaria (Or., XXXVII, 30 ; à Adlitha, la Cohors I Augusta Thracum equitata (Id., 31) étaient déjà en Arabie avant Aurélien. — Il en était probablement de même de la Cohors VIII Voluntaria, Valtha (Id., 33), et de la Cohors III Alpinorum, Arnona (Id., 35).

Égypte. — La Cohors I [Augusta Prætoria] Lusitanorum (Notit., Or., XXXI, 58), Hieracun : la Cohors Scutata Civium Romanorum, Mutheos (Id., 59), la Cohors I Apemenorum, Silili ; V Ala I Velerana Gallorum, Rhinocura (Id., XXXI, 60), mentionnées par la Nototia Dignitatum en Égypte, occupaient déjà le pays avant Aurélien. V Ala I Thracum Maureluna, qui était, en 280, sur la limite de l’Égypte et de la Syrie, se trouvait déjà en Égypte au IIe siècle (H. CAGNAT, l’Armée Romaine d’Afrique, Paris. 1892, p. 299, not. 3). V Ala I Milliaria Sebastena, placée à Asnada par la Notitia (Or., XXXIV, 32), est probablement l’Ala Sebastenorum qui était en Palestine au Ier siècle (JOSÈPHE, Antiq. Jud., XIX, 365).

[20] La partie de la Notitia Dignitatum, qui était relative aux légions du Rhin est perdue.

La Ire Minervia était encore présente sur le Rhin au temps de Dioclétien et Maximien (inscription de Bonn de 295 : C. I. Rh., Brambach, 467) ; elle est nommée, en outre, par les monnaies de Carausius (H. COHEN2, VII, Carausius, n° 131).

La XXXe Ulpia est mentionnée par l’Itinéraire d’Antonin (p. 118) et par les monnaies de Carausius (H. COHEN2, VII, Carausius, n° 119) ; une partie de la légion fut envoyée en Orient, au cours du IVe siècle (elle s’y trouvait en 359 ; AMMIEN MARCELLIN, XVIII, 9, 3), une autre resta sur le Rhin où elle était encore au début du Ve siècle (Notit. Dignit., Or. VIII, 108). — Cf. O. SCHILLING, De Legionibus Romanorum I Minervia et XXX Ulpia. Leipzig, 1893, p. 13.

La VIIIe Augusta figure sur les monnaies de Carausius (H. COHEN2, VII, Carausius, n° 145) ; une inscription trouvée à Schwaderloch, Suisse, et dédiée à Valentinien, Valens et Gratien, en 371 (Th. MOMMSEN, Westd. Zeitschrift, Korresp-Blatt., XII, 1893. pp. 193-197) montre que la légion était encore sur le Haut Rhin dans la seconde moitié du IVe siècle. Au début du Ve siècle (Notit. Dignit., Or., VII, 10 = 153 ; Id., VII, 28), elle était en Italie.

La XXII Primigenia est mentionnée sur les monnaies de Carausius (H. COHEN2, VII, Carausius, n° 147). De nombreuses briques, portant le timbre de la légion, ont été découvertes dans les murs du castellum de Deutz, construit au début du IVe siècle : mais il est possible que ces briques aient été prises à des édifices antérieurs (F. HETTNER, Die Erbauungszeit des Deutzer Castium. Westd. Zeitschr., Korresp. Blatt., 1886, pp. 180-183, n° 129 ; — Em. HUEBNER, Neueste Studien über den Römischen Grenzwalt in Deutschland. Bonn. Jahrbüch., 1889, fasc. 88, pp. 61-63 : — Ant. KISA, Römische Ausgrabungen an der Luxemburger Strasse, Bonn. Jahrbüch., 1896, pp. 21-33).

[21] Itin. Anton., p. 232 ; — Monnaies de Carausius (H. COHEN2, VII, Carausius, n° 132) ; — Notit. Dignit., Or., XXVIII, 19.

[22] Itin. Anton., p. 223 ; — Monnaies de Carausius. (H. COHEN2, VII, Carausius, n° 148). La légion n’est plus nommée dans la Notitia Dignitatum.

[23] Itin. Anton., p. 222 ; — Notit. Dignit., Or., XL, 3-18.

[24] La liste des corps auxiliaires de Bretagne, donnée par la Notitia Dignitatum, appartient à l’époque de Dioclétien au plus tard (Th. MOMMSEN, das Römische Militürwesen seit Diocletian, Hermès, XXIV, 1889, p. 201, not. 1).

a) Corps préposés à la défense du mur d’Hadrien (Notit. Dignit., Or., XL, 32-56). Sur 21 corps mentionnés par la Notitia, un [Ala I Herculea, Olenaco (loc. cit., 55)], a été créé sous Dioclétien ; un autre [Cohors I Cornoviorum, Ponte Aeli, (Id., 34)], n’est pas connu à une époque antérieure : 19 occupent les mêmes emplacements qu’avant Aurélien [Cohors IV Lingonum, Segeiluno (Id., 33) ; — Ala I Asturum, Conderco (Id., 35) ; — Cohors I Frisiavonum, Vindobata (Id., 36) ; — Ala Sabiniana, Hunno (Id., 37) ; — Ala II Asturum, Citurno (Id., 38) ; — Cohors I Batavorum, Procolitia (Id., 39) ; — Cohors I Tungrorum, Borcovicio (Id., 40) ; — Cohors IV Gallorum equitata, Vindolana (Id., 41) ; — Cohors I Asturum, Æsica (Id., 42) ; — Cohors II Delmatarum, Magnis (Id., 43) ; — Cohors I Ælia Dacorum, Amboglanna (Id., 41) ; — Ala Petriana, Petrianis (Id., 45) ; — Cohors II Lingonum, Congavala (Id., 48) ; — Cohors I Hispanorum, Uxeloduno (Id., 49) ; — Cohors II Thracum equitata, Gabrosenti (Id., 50) ; — Cohors I Ælia Classica, Tunnocelo (Id., 51) : — Cohors I Morinorum, Glannibanta (Id., 52) ; — Cohors II Serviorum, Alione (Id., 53) ; — Cohors VI Serviorum, Virosido (Id., 56)].

b) Corps placés à l’intérieur du pays. — Un seul des corps, mentionnés par la Notitia, est connu antérieurement au règne d’Aurélien. C’est la Cohors I Bætasiorum (Notit., Or., XXVIU, 8), Regulbio, qui se trouvait déjà en Bretagne au début du IIe siècle (Dipl. milit., XXXII, de 103 ; XLIII, de 124 ; — C. I.  L., VII, 391-395, inscriptions du IIe siècle).

[25] Itin. Anton., pp. 181 et 189 ; — Notit. Dignit., Or., XLII, 26.

[26] Monnaie de Carausius (H. COHEN2, VII, Carausius, n° 134-136). — G. HENZEN, La legione II Parlica e la sua Stazione a Albano, Ann. Inst., 1867, pp. 73-88 ; Bull. Inst., 1869, p. 136 (monnaies de Maxence trouvées dans le cimetière de la légion, à Albano), 1884, pp. 83-84.

[27] La présence de la IIIe Augusta à Lambèse est attestée jusqu’aux premières années du IVe siècle : C. I. L., VIII, 2372 : dédicace à Dioclétien ; 2376, dédicace à Maximien ; 2577, dédicace à Constance Chlore (Cf. H. CAGNAT, l’Armée romaine d’Afrique, p. 172). — Au règne d’Aurélien, appartient l’inscription C. I. L., VIII, 2665, dédiée par le préfet de la légion M. Aurelius Fortunatus V(ir) E(gregius) et sa femme Acilia Optata C(larissima) F(emina).

[28] Sur 4 corps auxiliaires de l’armée d’Espagne antérieurs à Dioclétien, nommés par la Notitia Dignitatum (Or., XLII), il y en a 3 : la Cohors I Gallica (civium Romanorum Equitata), Velleia (loc. cit., 32) ; la Cohors II Gallica, ad Cohortem Gallicam (Id., 28) ; la Cohors Celtibera (= Cohors I ou III Celtiberorum) Brigantia nunc Juliobriga (Id., 30), qui se trouvaient déjà en Espagne avant Aurélien. Le fait est probable pour le 4e, Cohors Lucensis (= Cohors III Lucensium), Luco (Id., 29).

Pour l’armée d’Afrique, les trois seuls corps auxiliaires antérieurs à Dioclétien, qui soient nommés à la fois avant et après Aurélien : l’Ala I Augusta Parthurum (H. GAGNAT, l’Armée romaine d’Afrique, p. 297), la Cohors Breucorum (Id., pp. 299-300), en Maurétanie Césarienne, la Cohors (III ?) Asturum et Gallæcorum (Id., pp. 319-320), en Mauritanie Tingitane, n’ont pas été déplacés. — La Cohors II Hispanorum, mentionnée par la Notitia en Maurétanie Tingitane (Or., XXVI, 14), est peut-être la Cohors II Hispanorum Equitata, qui était en Numidie au IIe siècle (C. I. L., VIII. 2332 = Supplém., 18.042, ordre du jour d’Hadrien à Lambèse ; 2787).

[29] Voir plus loin, Ve Partie, Chap. I et II.

[30] Notit. Dignit., Or., XXXV. 17-19, 21-22. — La IIIe Italica de Rhétie est omise dans l’Itinéraire d’Antonin.

[31] Itin. Anton., p. 115 ; — Notit. Dignit., Or., XXXIV, 38-39.

[32] Itin. Anton., p. 115 ; — Notit. Dignit., Or., XXXIV, 35-37 ; — K. RITTEHLING, de Legione Romanorum X Gemina, p. 65.

[33] Itin. Anton., p. 114 ; — Notit. Dignit., Or., XXXIV. 20-27 : — M. MEYER, Geschichte der Legio XIV Gemina (Philologus, XLVII, 1889. p. 677).

[34] Itin. Anton., p. 114. — Notit. Dignit., Or., XXXIII. 51. — Aug. JÜNEMANN, De Legione Romanorum I Adjutrice, Leipzig. 1894. pp. 38-39.

[35] Itin. Anton., p. 114 ; — Notit. Dignit., Or., XXXIII. 52-57. — La légion est mentionnée à Aquincum en 268 (C I. L., III, 3525. = Supplém., 10.492) et en 270 (C. I. L., III, 3321) sous Claude ; en 290 (C. I. L., III, Supplém., 10.406) sous Dioclétien et Maximien (Fr. GÜNDEL, De Legione II Adjutrice, Leipzig, 1895, pp. 63-64.

[36] Notit. Dignit., Or., XLI, 30. — Le passage de l’Itinéraire d’Antonin est corrompu. La présence de la légion à Singidunum, au temps de Dioclétien et Maximien est attestée par l’inscription C. I. L., III, Supplém., 8154. La IVe Flavia et la VIIe Claudia figurent sur les monnaies de Carausius (H. COHEN2, VII, Carausius, n° 139-142, 144. Ch. ROBERT, les Légions du Rhin, Paris. 1867. p. 45).

[37] Notit. Dignit., Or., XLI, 31-32. — Pour l’Itinéraire d’Antonin, voir la remarque à la note précédente. La légion se trouvait certainement à Viminacium en 270 (C. I. L., III, Supplém., 8111) et, plus tard, de 292 à 305 (inscription dédiée à Dioclétien et a ses trois collègues [A. V. PREMERSTEIN et N. VULIC, Antike Denkmäter in Serbien (Jahresheft. des Archäol. Œsterr. Instit. Wien, III, 1900, p. 110 = C. I. L., III, Supplém., 14.506)].

[38] Itin. Anton., p. 104 ; — Notit. Dignit., XL, 30-32.

[39] Itin. Anton., p. 105 ; — Notit. Dignit., Or., XL, 33-35 ; — H. MEYER, Geschichte der XI und XXI Légion, Zurich, 1853, p. 149.

[40] La plupart des corps auxiliaires, mentionnés par la Notifia Dignitatum, ont été formés sous Dioclétien et ses successeurs.

En Rhétie, les trois seuls corps auxiliaires qui soient nommés avant et après Aurélien, la Cohors I Hercula Rætoram (Notit. Dignit., Or., XXXV, 28) Parroduno, la Cohors VI Valeria Rætorum (Id., 27) Venaxamodoro, la Cohors III Brittonum (= Britannorum) (Id., 25) Abusina, n’ont pas été déplacés. De même la Cohors I Thracum civium Romanorum, à Caput Basensis (Notit., Or., XXXII, 59) et la Cohors III Alpinorum, à Siscia (Id., 57), en Pannonie II, la Cohors IV Gallorum, à Ulucitra (Id., Or., XL, 46) en Mésie II.

[41] Vita Aureliani, 39, 7 ; — JORDAN., Rom., 217.

[42] Itin. Anton., p. 103 ; — Notit. Dignit., Or., XL1I, 34-38 ; — Ern. SCHULTZE, De Legione Romanorum XIII Gemina, Kiel, 1887, pp. 109-110. — Des briques, timbrées au nom de la XIIIe Gemina et postérieures à son transfert dans la nouvelle province de Dacie, ont été trouvées à Prahovo (Archäol. Epig.. Milth. aus Œsterr. Ung., XIX, 189K, p. 220, n° 3 ; — Jahresheft. des Œsterr. Archäol. Instit. Wien, IV, 1901 ; Beiblatt, p. 74, 149, n° 6102).

[43] Itin. Anton., p. 104 ; — Notit. Dignit., Or., XLII, 31-33, 39. — Une brique trouvée à Celci, près de l’emplacement de l’ancienne ville d’Œscus (C. I. L., III, 6241, cf. Ephem. Epig., II, n° 462) porte l’inscription : L(egio) V Mœs(iaca). Elle est postérieure à 275.

[44] Itin. Anton., p. 105 ; — Notit. Dignit., Or., XXXIX, 32-35.

[45] Itin. Anton., p. 106 ; — Notit. Dignit., Or., XXXIX, 29 = 31 ; 35.

[46] EUTROPE, IX, 14 : Disciplinæ militaris et morum dissolutorum magna ex parte corrector ; — JEAN D’ANTIOCH., Fragm. Hist. Græc, éd. C. Müller, t. IV, p. 599, n° 155. — Lors d’une sédition (CONTINUATEUR de DION, id., p. 197, n° 6 ; éd. Dion Cassius, L. Dindorf, V, p. 229), il fit mettre à mort cinquante des meneurs.

[47] CHRONOG. ANN. 354, p. 148 ; — Notit. Reg., VII : Cur., Id. ; — C. I. L., VI, 1156. Voir plus haut, IIIe Partie, Chap. IV, à propos du Forum Suarium.

[48] Il semble bien, qu’au début, les protectores n’aient pas formé un corps spécial ; le titre est porté par un certain nombre d’officiers, appartenant à l’ordre équestre, préfets ou tribuns, qui servaient, soit dans les troupes de la garnison de Rome, soit dans les légions. — Dans la seconde moitié du IIIe siècle, les protectores constituèrent une garde proprement dite ; il est possible que cette transformation soit l’œuvre d’Aurélien. — Sur la question, C. JULLIAN, De Protectoribus et Domesticis Augustorum, Paris, 1883 ; — Notes sur l’armée romaine du IVe siècle, à propos des Protectores Augustorum (Annales de la Fac. des Lettres de Bordeaux, 1884. pp. 59-85 ; — Th. MOMMSEN, Protectores Augusti (Ephem. Epig., V, 1884. pp. 121-141 ; cf. 647-648) ; — J. MARQUARDT, Organis. milit., trad. franc., pp. 366-368. — Une inscription C. I. L., III, 327 (Nicomédie), mentionne un Protector Aureliani : Di Manes | Claudi Herculani | Protectoris Aureliani Augus | ti vixit annos | quadraginta. | Posuit memor | iam Claudius | Dionysius Protector Aug | usti frater | Ipsius.

[49] J. MARQUARDT, Organis. milit. (trad. franc.), pp. 362-363.

[50] La monnaie isolée de Claude, trouvée à Saalburg, — en dehors du castellum, d’ailleurs — ne suffit nullement à prouver, comme l’admet F. DAHN (Urgeschicht., p. 144, not. 1), que le castellum de Saalburg ait été maintenu en état de défense ou réoccupé postérieurement au règne de Gallien (A.-V. COHAUSEN et L. JACOBI, das Römerkastell Saalburg, 4e éd., Hombourg, 1893, p. 6 ; — L. JACOBI, Das Römerkastell Saalburg bei Homurg, Hombourg, 1897, pp. 58, 399, 608) : —K. BISSINGER, Uber Römische Münzfunde in Baden, Zeitschr. fur Geschicht. des Oberrheins, N. F. IV, 3, 1889, pp. 273-282.

[51] A cette reconquête du Limes se rapportent les trouvailles monétaires de Pfahlbronn (Wurtemberg), point stratégique important à la jonction du Limes germanique et du Limes rhétique. Les nombreuses monnaies isolées, qui ont été trouvées en cet endroit (W. NESTLE, loc. cit., p. 22 et p. 81, n° 193), sont toutes d’Aurélien. Aucune n’est d’époque postérieure. La réoccupation du Limes méridional a détourné l’invasion de 274 sur la Rhétie et la Vindélicie (Voir plus loin, Ve Partie, Chap. I).

[52] Vita Taciti, 3, 10 : Limitem Transrhenanum Germani rupisse dicuntur.

[53] Cl. MAMERTIN, Paneg. Maximiano Augusto dict., 7 (éd. Baehr., pp. 94-95) ; 9 (id., p. 96) ; — F. DAHN, Urgeschicht., loc. cit., p. 242, not. 1.

[54] F. DAHN, Urgeschicht., loc. cit., p. 462, not. 1 ; — A. von DOMASZEWSKI, Korresp. Blatt., 1902, pp. 9-10, à propos du tombeau d’un Explorator trouvé à Heidelberg.

[55] Voir plus loin, Ve Partie, Chap. II.

[56] Voir, pour l’ensemble de la question, A. von DOMASZEWSKI, [Studien zur Geschichte der Donauprovinzen, I, Die Grenzen von Mœsia Superior und der Illyrische Grenzzoll (Archàol. Epig. Mitth. aus Œsterr. Ung., XIII, 1890, pp. 140-144) ; — Id., Zur Geschichte der Römischen Provinzialverwaltung, IV. Dacia (Rhein. Mus., XLVIII, 1893, pp. 240-244)] ; — J. JUNG, Zur Geschichte der Pässe Siebenbürgens (Mitth. des Instituts für Œsterreichische Geschichtforschung, Ergänz. B., IV, 1893, pp. 8-10).

[57] A. Von DOMASZEWSKI, loc. cit. (Archäol. Epig. Mitth. ans Œsterr. Ung., XIII, 1890, pp. 140-144) ; — Rhein. Mus., loc. cit., pp. 240-244.

[58] G. TOCILESCU, Fouilles et Recherches archéologiques en Roumanie, Bucarest, 1900, p. 138.

[59] C. SCHUCHARDT, Wälle und Chausseen im Südlichen und Œstlichen Dacien (Archäol. Epig. Mitth. aus Œsterr. Ung., IX, 1885, pp. 202-208 ; 224-226 et pl. VI) ; — H. KIEPERT, Formæ Orbis Antiqui, Berlin, 1891, f. XVII, p. 14 ; — A.-D. XÉNOPOL, Histoire des Roumains de la Dacie Trajane, Paris, 1896, I, pp. 96-97.

[60] Cette mise en état de défense des places du Danube semble avoir été entreprise déjà avant l’évacuation de la Dacie. — Sur une inscription qui commémore la victoire d’Aurélien sur les Carpes (272 : C. I. L., III. Supplém., 12.436), la ville de Durostorum porte le titre d’Aure(lianum).

[61] Voir plus loin, Ve Partie, Chap. III.

[62] Inscriptions du castellum d’Amboglanna (Birdosvald), station du mur d’Hadrien (C. I. L., VII, 820, 822 : Coh(ors) I Æl(ia) Dac(orum) Postumi (anorum ; 823 : Coh. Æl(ia) Dac(orum) Tetricianor(um).

[63] La Vita Aureliani, 33, 4, mentionne la présence de prisonniers Blemyes au triomphe.

[64] Vita Probi, 17, 3, 6 ; — Cf. J. KRALI, loc. cit., p. 9.

[65] Voir plus loin, la note 76.

[66] Vita Gallien., 13, 6.

[67] C. I. G., 3747-3748 (inscriptions de Nicée).

[68] C. I. L., V, 3329. — En 270-271, lors de la seconde invasion des Juthunges Alamans en Italie, les villes de Fanum Fortunæ et de Pisaurum furent mises en état de défense.

[69] Voir surtout la série des articles de H. SCHUERMANS, Remparts d’Arlon et de Tongres, Bulletin des Commissions royales d’art et d’archéologie de Belgique. XVI, 1877, pp. 451-302 : — Cf. XXVII, 1888. pp. 37-100 ; — Id., XXVIII, 1889, pp. 76-121 ; — Id., XXIX, 1890, pp. 24-94 ; — Jahrbüch des Kaiserlich. Deutsch. Archäol. Instituts. XI, 1896, pp. 108-113.

[70] C. JULLIAN, Inscriptions romaines de Bordeaux, Bordeaux, 1880, II, pp. 302-303.

[71] C. I. L., VII, 1152. — Clausentum (aujourd’hui Bittern), inscription au nom d’Aurélien, employée dans la construction du mur. — Cf. H. SCHUERMANS, loc. cit., 1888, p. 78.

[72] Th. MOMMSEN, Inscriptiones Confœderationis Helveticæ Latinæ, 1854, n° 239.

[73] KELLER et MEYER, Nachtrag auw Insc. Conf. Helvet., n° 31 ; — cf. Th. MOMMSEN, Schweizer Nachstudien, Hermès, XVI, 1881, p. 489. — Une autre inscription, trouvée près d’Eschenz, sur la rive gauche du Rhin, au point où il sort du lac de Constance, mentionne aussi la construction d’un mur fortifié, sous le règne de Dioclétien (Th. MOMMSEN, loc. cit., p. 488).

[74] Une inscription au nom de Tacite (275-276) a été découverte dans les remparts (H. SCHUERMANS, loc. cit., 1890, pp. 50, 92).

[75] C. I. L., XII, 2229 : — Cf. H. SCHUERMANS, loc. cit., 1888, pp. 71-74 ;1890, p. 27.

[76] Il semble bien qu’à Dijon Aurélien n’ait fait que poursuivre l’œuvre de Tetricus. Une borne milliaire, au nom de Tetricus, a été découverte février 1866, près du point où le chemin actuel de Dijon à Ruffey rejoint la grande voie romaine de Lyon-Châlon-Langres. Or ce chemin aboutissait à la porte aux Lions (détruite en 1775), une des quatre portes primitives de l’enceinte : il est vraisemblable qu’il y a eu connexion entre l’établissement (ou au moins la réfection) du chemin par Tetricus et la construction de l’enceinte et de la porte aux Lions [Cf. J. D’ARBACMONT, Note sur une borne milliaire trouvée près de Dijon au mois de février 1866 (Rev. Archéol., 18672, pp. 57-68)].

La construction est décrite par GREGOIRE DE TOURS (Hist. Franc., III, 19 ; éd. W. Arndt, Mon. Germ., Script, Rer. Mer., I, pp. 129-130) : Est autem castrum firmissimis muris in media planitie et satis jucunda compositum, terras valde fertiles atque fecundus, ita ut, arvis semel scissis vomere, semina jaciantur et magna fructuum opulentia subsequatur. A meridie habet Oscarum fluvium pis-cibus valde prædivitem, ab aquilone vero alius fluviolus venit, qui per portam ingrediens ac sub pontem decurrens, per aliam rursum portam egreditur, totum munitionis locum placida unda circumfluens, ante portam autem molinas mira velocitate divertit. Quattuor portæ a quattuor plagis mundi sunt positæ totumque ædificium triginta tres turres exornant, murus vero illius de quadris lapidibus usque in viginti pedes, desuper a minuto lapide ædificatum habetur, habens in altum pedes triginta, in lato pedes quindecim... Veteres ferunt ab Aureliano hoc imperatore fuisse ædificatum. — Sur les restes de cette enceinte, voir surtout LEGOUX DE GERLAND, Dissertation sur l’origine de la ville de Dijon et sur les antiquités découvertes dans les murs bâtis par Aurélien, Dijon, 1771, (plan 1, pp. 19-23, 45-16, etc. ; — P. LEJAY, Inscriptions antiques de la Côte-d’Or, Bibliothèque de l’École des Hautes-Études, n° 80, Paris, 1889, pp. 65-67 ; — R. MOWAT, Inscriptions de la cité des Lingons (Rev. Archéol., 18892, p. 364). — Les seuls restes qui subsistent sont les substructions découvertes en 1886, dans les fondations de l’église Saint-Étienne, et la tour du Petit-Saint-Bénigne (rue Amiral Houssin, 23 : P. LEJAY, loc. cit., pp. 69-70). — Les dimensions et le mode de construction des courtines, telles qu’elles sont décrites par LEGOUX DE GERLAND (loc. cit., pp. 45-46) et BAUDOT LAMBERT (Observations sur le passage de M. Millin à Dijon, avec des recherches historiques sur les antiquités de cette ville et des environs, Dijon, 1808, in-8°. Cf. P. LEJAY, loc. cit., p. 66), correspondent à la fois à la description de Grégoire de Tours et aux dispositions que l’on retrouve dans les autres enceintes de Gaule ; le soubassement est formé de pierres monumentales, amoncelées, sans mortier (LEGOUX DE GERLAND, loc. cit., p. 46, etc.). Sur le pourtour de l’enceinte s’ouvraient quatre portes : une sur chacun des flancs (GREG. TOURS, loc. cit. ; — P. LEJAY, loc. cit., pp. 66-68).

[77] Pour Genabum (Aureliani), voir plus loin Ve Partie, Chapitre I, note 6.