LA VRAIE MATA-HARI, COURTISANE ET ESPIONNE

DEUXIÈME PARTIE

 

XVII. — Mata Hari espionne.

 

 

Mata Hari avait toutes les dispositions requises pour être une espionne accomplie.

Elle possédait la beauté qui impose, le charme qui séduit, l'intelligence qui discerne, la facilité d'apprendre et de parler des langues étrangères.

Elle avait l'audace qui entreprend, l'esprit aventureux qui accepte le risque, la décision qui fait agir incontinent, l'absence de scrupules qui fait commettre toutes les vilenies, la dureté qui rend inaccessible à la pitié ; la câlinerie qui désarme et flatte l'homme difficile à vaincre, l'hypocrisie qui cache derrière un sourire prometteur les pensées diaboliques, l'élégance et la fausse distinction qui ouvrent les portes des grands ; enfin la présence d'esprit et l'adresse qui font éviter d'être brûlé.

Elle aimait le pays pour lequel elle risquait sa vie. Dès l'adolescence elle s'était sentie attirée vers l'Allemagne.

Longtemps avant la guerre, elle était acquise à ce pays, — exactement depuis 1904.

La lettre de son matricule H 21 en est la preuve. Avant la guerre, en effet, et jusqu'au 1er août 1914, le H fut la lettre distinctive de tous les espions allemands. Depuis le début de la guerre, les nouveaux agents secrets eurent comme distinctive les lettres A. F. suivies d'un numéro d'ordre.

Le service du Contre-espionnage français fut toujours au courant de ce détail[1].

II est significatif que le jour où Mata Hari donnait sa première représentation de danses hindoues au Musée Guimet, le 13 mars 1905, le prince Radolin, ambassadeur d'Allemagne à Paris, était du nombre des invités il était venu admirer les danses, en compagnie de la princesse.

L'ambassadeur du Japon assistait également à la représentation, mais sa présence était plus naturelle, vu qu'il était lui-même originaire de l'Extrême-Orient.

***

Dès 1912, Mata Hari, sachant que l'Allemagne avait décidé la guerre en principe, s'efforça de se rapprocher en France d'hommes politiques, de puissants du jour et de journalistes pouvant dévoiler une partie des secrets de la défense nationale.

Quand la directrice d'une maison de rendez-vous venait la chercher à Neuilly pour un client, elle voulait savoir, de façon détaillée, qui désirait la rencontrer. Pour ces passes elle préférait des officiers, des hommes politiques et de hauts fonctionnaires qui, dans l'intimité, pourraient lui donner certains renseignements, utiles aux Allemands.

Dans le même but, elle cherchait des liaisons avec des rédacteurs de journaux français importants ; par toutes sortes de moyens détournés elle s'efforçait de pénétrer les secrets de la presse parisienne.

Paul Olivier, rédacteur au Matin, qui, après la Conférence à l'Université des Annales en décembre 1912, était resté en relations avec elle, a fait des communications très intéressantes à ce sujet[2].

Il fut frappé de l'insistance avec laquelle Mata Hari venait le voir au Matin sous des prétextes plus ou moins sentimentaux, en réalité pour lui extorquer des renseignements, de ceux que l'on ne donne pas dans les journaux, pour en faire son profit.

Elle demandait des détails sur la politique, elle voulait savoir qui étaient les correspondants à Berlin du Matin et d'autres journaux et quels étaient les moyens d'information des grands quotidiens.

Paul Olivier finit par la trouver suspecte, et, après quelques mois, il refusa de continuer à la recevoir.

La même année, M. Antoine put l'observer à son aise à Monte-Carlo, où il l'avait emmenée pour danser dans Antar.

Le directeur de l'Odéon eut bientôt pression qu'elle était une alliée de l'Allemagne le maître de ballet du Théâtre de Monte-Carlo, Saracco, était un espion connu et Mata Hari le connaissait si bien qu'elle le tutoyait.

Quelques semaines avant la guerre, en juillet 1914, Mata Hari, parfaitement au courant des plans belliqueux de l'Allemagne, donna congé de sa villa de Neuilly et partit pour l'Allemagne.

Avec elle disparut l'ami allemand qui l'avait installée à Neuilly, l'officier supérieur de Paumée allemande qui avait vécu avec elle sous un nom d'emprunt et dont la personnalité ne fut jamais exactement identifiée[3].

Avant son départ, elle tâcha de liquider tout ce qu'elle possédait en France et vous, lut même céder — sans succès — des pièces de collection à un musée de l'État.

A Berlin, elle alla s'aboucher avec les chefs de l'espionnage et fréquenta les milieux politiques, militaires et policiers.

Elle était très liée avec le préfet de police berlinois et, le jour de la déclaration de guerre, elle déjeunait avec ce haut personnage dans un restaurant à la mode.

La foule, ce jour-là, hurlante et déchainée, avait entouré l'établissement. Il était difficile d'en sortir. Le préfet prit, la danseuse dans sa voiture officielle et parcourut avec elle les principales artères de la  capitale prussienne[4].

 

Elle fut aussi l'amie du chef de l'espionnage allemand, qui la chargea d'une mission en France.

Elle partit pour Amsterdam, où elle descendit à l'Hôtel Victoria et où elle trouva le chef de l'espionnage allemand pour la Hollande. M. de With, consul des Pays-Bas à Nice, mobilisé à Amsterdam était descendit au même hôtel et l'y voyait souvent en compagnie d'Allemands[5].

Elle habitait toujours l'hôtel Victoria à  Amsterdam, quand elle signa, le 31 octobre  1914, à La Haye, un bail par lequel elle  louait pour trois ans et trois ans d'option un  petit hôtel particulier, 16 Nieuwe Uitleg à La Haye. Le loyer annuel était de 750 florins et elle pouvait emménager dès le 15 novembre.

***

En décembre 1914, Mata Hari dansa à La Haye et au commencement de 1915 elle partit pour la France, afin d'accomplir la mission dont l'avait chargée le chef de l'espionnage allemand à Berlin, en lui remettant 30.000 marks[6].

Elle partit pour le front, où elle resta longtemps, pour tenter d'entrer en relations avec des officiers pouvant la renseigner sur les préparatifs qui se faisaient, déjà pour la grande offensive du printemps de 1916.

Le capitaine anglais Ferdinand Tuohy prétend[7] qu'en 1915 elle apparut durant plusieurs mois sur la scène d'un music-hall de Madrid, et c'est là qu'elle aurait commencé à éveiller les soupçons des services de contre-espionnage français et britannique.

C'est probablement à cette même époque que se rapporte ce que dit un talentueux homme de lettres chilien — un literato chileno de gram talento —, J. Edwards Bello, dans l'article espagnol servant d'introduction au livre — édition originale espagnole — de Gomez Carrillo sur Mata Hari :

... Mata Hari fué et brazo derecho de von Hintzen, et rey dei espionaje aleman, llamado por los Franceses l'homme aux cent masques, por la multiplicidad de tipos que habia, caracterizado en sus correrias...[8]

 

Quoi qu'il en soit, le 2e Bureau — Contre-espionnage français — eut pour la première fois connaissance de Mata Hari par un dossier que lui avait transmis l'Intelligence service — Contre-espionnage anglais — en 1915.

Dès ce moment elle fut constamment surveillée, d'abord par la Sûreté générale, ensuite par la Préfecture de Police, qui prit en 1916 la suite de la filature.

Mais il était fort difficile de la prendre sur le fait l'adresse et la présence d'esprit de Mata Hari lui faisaient éviter toutes les embûches policières.

Le Contre-espionnage français réussit, il est vrai, à saisir la correspondance que l'espionne entretenait avec l'Allemagne. Mais cette correspondance était rédigée en chiffre. Il était peu commode dans ces conditions d'avoir des preuves de la trahison.

On y arriva toutefois. Pendant l'été de 1916, Mata Hari sollicita tout à coup un sauf-conduit pour se rendre à Vittel, sous le double prétexte d'avoir besoin de prendre les eaux et d'aller soigner son ami le capitaine Masloff, qui aurait été grièvement blessé au service de la France.

La préfecture l'envoya pour l'obtention du sauf-conduit au 2e Bureau du Ministère de la Guerre — 280, Boul. Saint-Germain —, qui le lui accorda.

Ce Bureau avait un motif pour donner un sauf-conduit à une femme suspecte.

A cette époque, les Français construisaient aux environs immédiats de Vittel un aérodrome qui devait constituer le centre principal de l'aviation de bombardement. Comme le 2e Bureau savait que l'État-major allemand s'efforçait, par tous les moyens d'obtenir des renseignements sur ce centre d'aviation, il supposait que Mata Hari était chargée d'allie en chercher. Il serait ainsi possible de la surprendre sur le fait.

Elle partit pour Vittel, le 2 septembre 1916, et y resta deux mois. Elle entra pendant ce temps en relations intimes avec de jeunes officiers aviateurs, dans le but de surprendre, à la faveur de ses caresses, leurs secrets professionnels.

La surveillance de la police demeura néanmoins, une fois de plus, sans résultats, Mata Hari n'ayant pas tardé à s'apercevoir de la filature dont elle était l'objet et ayant soigneusement évité de se livrer à la moindre démarche qui pût la rendre suspecte.

Mais comme en haut lieu on savait parfaitement à quoi s'en tenir sur son compte après son retour de Vittel, au commencement de novembre, on décida, pour se débarrasser d'elle, de l'expulser comme indésirable.

Pour lui notifier cette décision, le capitaine Ladoux, du service du Contre-espionnage français, la manda dans son bureau et lui signifia son expulsion immédiate.

L'espionne le prit de haut, protesta de sa loyauté à l'égard de la France, de sa haine des Boches, et affirma qu'elle ne demandait pas mieux que d'entrer au service de la France.

Elle pourrait être, assurait-elle, d'une grande utilité, vu son prestige auprès des Allemands, même auprès des plus grands, comme le Kronprinz et le duc de Brunswick.

Elle déclara avoir été également en relations avec un nommé Kraemer, un Hollandais, fournisseur de pommes de terre en Allemagne, mais en réalité recruteur d'espions pour les Allemands.

Elle offrit d'aller rejoindre Kraemer et d'envoyer au 2e Bureau des renseignements avec une encre sympathique, et elle convint avec le capitaine Ladoux de l'encre à employer.

Comme celui-ci la menaçait de la faire fusiller si elle trahissait la France, elle répondit : Mon capitaine, c'est une affaire entendue, je ferai tout pour la France.

C'est alors que le 2e Bureau, pour la mettre à l'épreuve, la chargea d'une prétendue mission en Belgique. Elle devait se rendre dans ce pays par l'Espagne, s'embarquer à Vigo pour l'Angleterre sur le vapeur Hollandia, du Lloyd Hollandais, puis d'Angleterre passer en Hollande et de Hollande en Belgique.

On lui donna les noms de six agents en Belgique qu'elle devait visiter ; cinq d'entre eux étaient suspects, vu qu'ils ne donnaient à la France que des renseignements erronés ou même entièrement controuvés ; le sixième était un agent double, c'est-à-dire qui travaillait en même temps pour la France et pour l'Allemagne.

Le capitaine Ladoux, feignant d'envoyer Mata Hari en Belgique, ignorait probablement que, en 1915 et 1916, elle avait été une visiteuse bien connue des salons du gouvernement-général allemand à Bruxelles.

M. Brassinne, ancien échevin de Bruxelles, qui, après l'arrestation du bourgmestre Adolphe Max, se chargeait toujours des négociations nécessaires avec les Allemands — bien qu'il eût refusé d'accepter une nomination de bourgmestre de leurs mains —, l'a souvent rencontrée à la Kommandantur, 8 et 10, rue de la Loi, comme il l'a vue circuler dans la prison de Saint-Gilles.

M. Brassinne se méfiait d'elle, sans savoir qu'elle était une espionne. Et quand dans les conversations qu'elle cherchait à entamer avec lui, elle lui demandait des renseignements sur la situation et sur l'armée belge, il ne lui répondait pas.

 

Quinze jours après son départ, qui eut lieu le 13 novembre, l'agent double était fusillé par les Allemands ; les cinq autres ne furent pas inquiétés.

Comme Mata Hari était seule à connaître leurs noms, il était absolument certain que c'était elle qui avait renseigné les Allemands.

De ce fait elle donnait deux autres certitudes au 2e Bureau les cinq agents non inquiétés étaient exclusivement au service de l'Allemagne ; le sixième, qui donnait de faux renseignements à la France, trompait également l'Allemagne et était donc au service d'une tierce puissance, à laquelle il fournissait des renseignements exacts. En effet, bientôt l'Intelligence service anglais informa le 2e Bureau qu'une espionne allemande, du nom de Mata Hari, avait brûlé un des agents sédentaires de l'Angleterre en Belgique.

***

La première partie du voyage de l'espionne s'accomplit.

Elle s'embarqua à Vigo sur le Hollandia, qui fit route vers les Iles Britanniques.

Mais le 2e Bureau avait prévenu le croisière anglaise qui surveillait les bateaux neutres dans la Manche que Mata Hari était à bord du Hollandia en route pour la Hollande, qu'on eût à l'empêcher de continuer son voyage et à la refouler sur l'Espagne, afin qu'elle pût y être placée sous la surveillance des agents français.

Le Bureau comptait sur la nécessité où se trouverait l'ambassade d'Allemagne à Madrid d'échanger des télégrammes concernant l'espionne avec le Tiergarten, quartier général de l'espionnage allemand à Berlin.

Or, la clef servant à déchiffrer les dépêches envoyées par Madrid, était depuis longtemps connue des Français.

Un séjour de Mata Hari à Madrid rendrait donc possible au Contre-espionnage français de lire — après leur interception — les télégrammes de cette nature, et d'acquérir ainsi la preuve irrécusable de sa trahison.

 

Dès que le Hollandia arriva à Falmouth sur la côte britannique, la police anglaise monta à bord.

Mata Hari fut arrêtée et envoyée à Londres pour être incarcérée et interrogée.

On ne trouva sur elle rien de compromettant, ce qui était très naturel, puisque, en espionne expérimentée, elle évitait autant que possible de porter des papiers sur elle, s'en rapportant toujours à sa mémoire.

A son interrogatoire par un spécialiste de l'Intelligence service, elle convint qu'elle espionnait en effet, mais... au bénéfice de la France.

Comme aucune preuve n'avait pu être relevée contre elle, on la remit en liberté, mais on la retint encore deux semaines à Londres sous le contrôle de la police, puis on la réembarqua pour l'Espagne.

Avant qu'elle quittât Londres M. Thompson, chef de la police secrète anglaise, lui dit : Écoutez un homme d'expérience. Renoncez à ce que vous faites. Mata Hari lui répondit : Je vous remercie, monsieur, de tout cœur et je suivrai votre conseil.

Les Anglais avertirent alors le 2e Bureau à Paris de ce qu'ils avaient fait.

Le 2e Bureau donna les ordres en conséquence à la mission française à Madrid, qui envoya deux agents recevoir Mata Hari au débarcadère de Gijon. Ces agents abordèrent l'espionne, se montrèrent de la plus grande amabilité avec elle, allant même jusqu'à lui faire une cour en règle. Elle partit pour Madrid en leur compagnie et descendit au Palace-Hôtel, tenu par le fameux Belge Marquet, tenancier des jeux d'Ostende.

Cet hôtel était un lieu cosmopolite par excellence, le rendez-vous des espions et des intrigants internationaux et, de ce fait, sous l'étroite surveillance des agents de l'Entente[9].

A l'hôtel demeuraient plusieurs membres de l'ambassade de France, ainsi que le commandant Kalle, attaché militaire allemand[10].

A peine arrivée, Mata Hari, se mettait en rapport avec ce dernier et ne tardait pas à devenir sa maitresse.

Selon toute probabilité, elle eut aussi au moins une entrevue avec l'attaché naval allemand, Von Krohn.

Les deux attachés tirèrent d'elle tous les renseignements qu'elle possédait sur l'organisation militaire navale française et l'engagèrent alors à se rapprocher de l'attaché naval de France.

Auprès de celui-ci, prévenu par le 2e Bureau, elle n'eut aucun succès. L'officier battit froid à la séductrice, et toutes ses avances restèrent vaines,

Cependant, son travail à Madrid fut assez fructueux pour l'Allemagne depuis son arrivée, les torpillages de transports alliés et de cargos neutres se multiplièrent.

Toutefois, vers la fin de décembre 1916, l'attaché militaire allemand, trouvant que ses renseignements se raréfiaient, résolut de la renvoyer en France.

Et un jour il montra à Mata Hari un radiogramme du Grand Quartier générai allemand enjoignant à celle-ci de rentrer sans délai à Paris où l'on avait besoin de ses services.

Un chèque de 15.000 pesetas, payable au, Comptoir National d'Escompte, lui serait envoyé à Paris.

Mata Hari partit donc pour Paris, où elle arriva le 3 janvier 1917.

Après son départ, le commandant Kalle télégraphia par sans-fil à Amsterdam au chef de l'espionnage allemand en Hollande, demandant la somme convenue pour H 21.

Le service du Contre-espionnage français eut ainsi la preuve qu'il fallait.

On ne sait pas à la suite de quelles circonstances l'arrestation de Mata Hari, décidée dès son retour à Paris, fut différée jusqu'au 13 février.

***

Ce jour-là, M. Priolet, commissaire de police au service de contre-espionnage du camp retranché de Paris, accompagné de son secrétaire et de deux inspecteurs de police, se présenta de grand matin à l'Élysée-Palace-Hôtel, 103, avenue des Champs-Élysées[11], où l'espionne était descendue.

Quand sa chambre lui fut ouverte, le commissaire la trouva, seule dans son lit, vêtue d'une chemise de nuit et en train de prendre son petit déjeuner sur un plateau de l'hôtel.

Voulant éviter tout incident, M. Priolet lui dit qu'il venait la chercher pour l'affaire de Belgique, lui cachant qu'il était porteur d'un mandat d'arrêt.

Elle se montra très gênée et demanda s'il n'aurait pas été possible de la prévenir quelques jours d'avance, vu qu'elle était souffrante. Le commissaire répondit que les visites de la police ne s'annonçaient jamais.

Elle demanda alors la permission de se retirer dans son cabinet de toilette. Après s'être assuré qu'il lui serait impossible de s'enfuir, M. Priolet accorda la permission.

Elle disparut dans le cabinet de toilette et, quelques minutes après, sous prétexte de poser une question au commissaire, elle en sortit dans toute la splendeur de sa nudité.

Tant d'impudeur remplit les policiers de dégoût.

Son effet n'ayant pas réussi, elle alla achever sa toilette, puis aimablement elle fit cadeau à M. Priolet d'un casque allemand plein de bonbons de chocolat, qui lui avait été offert par son ami Masloff, alors sur le front de Champagne.

Quand Mata Hari fut prête, elle fut emmenée par les policiers et conduite au Palais de Justice, au cabinet du capitaine Bouchardon, rapporteur du 3e conseil de guerre[12].

Et ce fut dans le vestibule précédant le cabinet du rapporteur que le commissaire de police remplit les formalités du mandat d'arrêt.

Le capitaine Bouchardon procéda à l'interrogatoire d'identité et envoya Mata Hari à Saint-Lazare sous la prévention d'espionnage, tentative, complicité, intelligence avec l'ennemi, dans le but de favoriser ses entreprises.

 

 

 



[1] Ch. Lucieto : En missions spéciales, Paris, 1926.

[2] Dans des lettres à son ami Louis Dumur.

[3] Dr Bizard : Souvenirs, etc.

[4] E. Massard : Les Espionnes à Paris.

[5] Lettre à Gomez Carrillo.

[6] Rien que l'importance de cette somme prouve que depuis longtemps elle travaillait pour l'Allemagne et que ce pays l'appréciait.

[7] Les Mystères de l'Espionnage pendant la guerre, traduction de Dekobra, Paris, 1921.

[8] M. H. fut le bras droit, de Von Hintzen, le roi de l'espionnage allemand, que les Français nommaient l'homme aux cent masques, pour les nombreux types qu'il avait caractérisés dans ses voyages.

[9] Lucieto, En missions spéciales, Paris, 1926.

[10] Arnold Kalle vit actuellement à Berlin comme Ministerialdirector zur Disposition.

[11] Actuellement occupé par une banque.

[12] Actuellement conseiller à la Cour de Cassation.