I. — Voilà Saül à Rome en 820[1]. Après un séjour qui n'aurait pas été inférieur à deux ans[2], il se retire en Espagne où nous perdons à jamais ses traces[3]. Mais Paul reste pour le service de Bar-Abbas, et par l'effet de son enzônement son séjour à Rome est avancé de quelque cinq ans. Dans sa petite chambre[4], il attend Pierre qui sans doute fait une tournée épiscopale. Quand et comment mourront ces deux apôtres des nations ? — Car dans les Actes on a paré le coup porté à Pierre par les dates, on y dit qu'il était, lui aussi et avant Paul, appelé à évangéliser le goy —. Quand l'Esprit le voudra. Toutefois c'est une chose curieuse que, malgré leur audace inouïe, ni le faussaire des Actes ni celui des Lettres n'aient osé mettre Pierre et Paul en présence. C'est une chose remarquable aussi, qu'écrivant si longtemps après l'incendie de Rome et les supplices affreux que des christiens jehouddolâtres auraient subis dans les jardins de Néron[5], pendant l'été de 817, écrivant en outre après Tacite, l'Église témoigne une telle indifférence pour ces martyrs de la vérité de la résurrection ; elle ne souffle pas un traitre mot de ces héros ! Rendons cette justice à Néron, il a eu la délicatesse d'épargner tous ceux qui portent un nom dans les Lettres de Paul, et tous ceux à qui l'Église en donnera un dans ses romans martyrologiques. Il n'a point touché au bon soldat Martial qui héberge Paul, il a laissé la vie et les honneurs à toute la noble et riche famille du sénateur Pudens, hôte de Pierre, à Priscilla, fière de Pudens, à Novatus, fils de Pudens, à Praxède et à Pudentienne, filles de Pudens, qui s'exténuent en libéralités de toute sorte envers Pierre. Pendant que Néron passe la chemise soufrée aux autres, Pierre, assis dans sa belle chaire du cinquième siècle, préside des synnaxes dont Paul n'est sans doute pas exclu. Il se il plonge avec délices dans les Thermes de Novatus, il fait étinceler son anneau au soleil du Forum, tandis que Paul fait venir de Troas les parchemins sur lesquels d'alertes calames écriront le Nouveau Testament. Je suis tout disposé à croire que le martyre de Paul a d'abord eu lieu en Espagne, avant d'être transporté à Rome. Dans le premier dispositif de Clément on entend bien que Paul ait été martyr, mais on ne dit pas du tout que ce soit à Rome. Au contraire, on doit conclure de la Première de Clément aux Corinthiens qu'il est mort aux extrémités de l'Occident, où il se perd dans la Lettre aux Romains, et sous les princes[6]. Sous les princes peut s'entendre du temps où Galba, du fond de l'Espagne, menaça Néron de lui arracher l'Empire pendant quelques mois il y eut vraiment deux princes. On peut l'entendre aussi du temps où Othon, Vitellius et Vespasien se disputèrent le pouvoir : pendant quelques mois il y eut vraiment trois princes. On peut l'entendre encore du temps où les princes hérodiens, dont étaient Saül et Costobar, quittèrent la Judée pour venir à Rome. Mais on ne saurait traduire princes par préfets, comme le fait l'Église, uniquement afin de pouvoir ajouter de Rome dans les traductions françaises[7]. De ce sous les princes il résulte clairement qu'à l'époque où écrivait l'auteur de la lettre on plaçait le martyre de Pierre et de Paul après la mort de Néron : Pierre à Rome sans doute, mais Paul aux extrémités de l'Occident. II. — Pendant son enzônement de Rome, Paul écrit force lettres qui lui sont dictées par l'Esprit auquel on doit l'invention du Juif de rapport. Saint-Panurge médite et combine les coups à faire pour mystifier le très excellent Théophile. Nous commençons par celui qu'il destine aux Éphésiens. I, I. Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu[8], à tous les saints qui sont à Ephèse, et aux fidèles en Jésus-Christ. 2. Grâce à vous et paix par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ. 3. Béni le Dieu et Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle, des dons Célestes dans le christ ! 4. Comme il nous a élus en lui ayant la fondation du monde[9], afin que nous fussions saints et sans tache en sa Présence dans la charité ; 5. Qui nous a prédestinés à l'adoption de ses enfants par Jésus-Christ, selon le dessein de sa volonté ; 6. Pour la louange de la gloire de sa grâce dont il nous a gratifiés par son bien-aimé Fils, 7. En qui nous avons la rédemption par son sang[10], et la rémission des péchés[11], selon les richesses de sa grâce[12], 8. Qui a surabondé en nous en toute sagesse et toute intelligence ; 9. Pour nous faire connaitre le mystère de sa volonté, selon sa bienveillance, par laquelle il avait résolu en lui-même, 10. Dans la disposition de l'accomplissement des temps[13], de restaurer dans le christ tout ce qui est dans les cieux, et tout ce qui est sur la terre : en lui-même, li. En qui nous aussi nous avons été appelés par le sort, ayant été prédestinés selon le décret de celui qui fait toutes choses suivant le conseil de sa volonté ; 12. Afin que nous soyons la louange de sa gloire, nous qui les premiers avons espéré en Jésus-Christ[14], 13. En qui, vous aussi, vous avez espéré après avoir entendu la parole de vérité [l'Évangile de votre salut] ; en qui' après avoir embrassé la foi, vous avez été marqués du sceau de l'Esprit de la promesse, qui est saint, 14. Qui est le gage de notre héritage pour le rachat de son acquisition, pour la louange de sa gloire. 15. C'est pourquoi, moi aussi, apprenant[15] quelle est votre foi dans le Seigneur Jésus, et votre amour pour tous les saints. 16. Je ne cesse de rendre grâces pour vous, faisant le moire de vous dans mes prières ; 17. Afin que le Dieu de Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Père de la gloire, vous donne l'esprit de sagesse et de révélation, pour le connaître ; 18. Qu'il éclaire les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l'espérance à laquelle il vous a appelés, quelles sont les richesses de gloire de l'héritage destiné aux saints ; 19. Et quelle est la grandeur suréminente de sa vertu en nous, qui croyons, selon l'opération de la puissance de sa vertu, 20. Qu'il a exercée dans le christ, le ressuscitant d'entre les morts, et le plaçant à sa droite dans les cieux, 21. Au-dessus de toute principauté, de toute puissance, us toute vertu, de toute domination, et de tout nom qui est nommé[16], non seulement dans cet Æon-ci[17], mais aussi dans le futur. 22. Et il a mis toutes choses sous ses pieds, et il l'a établi chef sur toute l'Église[18], 23. Qui est son corps[19], et le complément de celui qui se complète entièrement dans tous ses membres. II, 1. Et vous, il vous a vivifiés, lorsque vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, 2. Dans lesquels autrefois vous avez marché, selon la coutume de ce monde, selon le Prince des puissances de l'air[20], de l'esprit qui agit efficacement à cette heure sur les fils de la défiance[21]. 3. Parmi lesquels nous tous aussi nous avons vécu[22], selon nos désirs charnels, faisant la volonté de la chair et de nos pensées ; ainsi nous étions par nature enfants de colère comme tous les autres ; 4. Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, par le grand amour dont il nous a aimés, 5. Et lorsque nous étions morts par les péchés, nous a vivifiés dans le christ [par la grâce duquel vous êtes sauvés], 6. Nous a ressuscités avec lui, et nous a fait asseoir dalla les cieux en Jésus-Christ ; 7. Pour manifester dans les siècles à venir les richesses abondantes de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus. 8. En effet, c'est la grâce qui vous a sauvés par la foi[23], cela ne vient pas de vous, car c'est un don de Dieu, 9. Ni des œuvres, afin que nul ne se glorifie. 10. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés dans le Christ Jésus pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées, afin que nous y marchions. Instruits dans la kabbale des fils de Salomé, les Juifs depuis longtemps établis dans Éphèse ne connaissaient que l'un en deux, deux en un selon la formule de Bar Abbas à sa mère dans les Paroles du Rabbi, et les goym étaient exclus du Royaume. Saint-Panurge donne le change sur cette parole, que Dieu a protestée avec les autres. Il insinue que cette formule vise la réunion du juif et du goy par la communion en Bar-Abbas ! 11. C'est pourquoi souvenez-vous qu'autrefois, vous, Gentils selon la chair, vous étiez appelés Incirconcision par ce qu'on appelle Circoncision, à cause de la circoncision dans la chair faite de main d'homme ; 12. Parce que vous étiez en ce temps-là sans christ[24], séparés de la société à Israël, étrangers aux alliances[25], n'ayant point l'espérance de la promesse, et sans Dieu en ce monde[26]. 13. Mais maintenant que vous êtes dans le christ Jésus, vous qui étiez autrefois éloignés, vous avez été rapprochés parle sang de ce même christ. 14. Car c'est lui qui est notre paix, lui qui des deux choses en ci fait une seule, détruisant dans sa chair le mur de séparation, leurs inimitiés ; 15. Abolissant par sa doctrine la loi des commandements[27], pour des deux former en lui-même un seul homme nouveau, en faisant la paix, 16. Et pour réconcilier à Dieu par la croix[28] les deux réunis en un seul corps, détruisant en lui-même leurs inimitiés. 17. Ainsi, venant, il a annoncé la paix et à vous qui étiez[29] et à ceux qui étaient près ; 18. Parce que c'est par lui que nous avons accès les uns et les autres auprès du Père, dans un seul Esprit. 19. Vous n'êtes donc plus des hôtes et des étrangers, mais des concitoyens des saints[30] et de la maison de Dieu, 20. Bâtis sur le fondement des apôtres et des prophètes, christ Jésus étant lui-même pierre principale de l'angle 21. Sur lequel tout l'édifice construit s'élève comme un temple sacré dans le Seigneur[31] ; 22. Sur lequel vous êtes bâtis vous-mêmes pour être une demeure de Dieu par l'Esprit. III, 1. C'est pour cela que moi, Paul, je suis prisonnier du christ Jésus[32], pour vous Gentils ; 2. Car vous avez appris sans doute[33] que Dieu m'a confié la dispensation de sa grâce en votre faveur ; 3. Puisque, par révélation, il m'a fait connaître ce mystère, comme je vous l'ai écrit plus haut[34] en peu de mots ; 4. De sorte que, lisant[35], vous pouvez comprendre l'intelligence que j'ai du mystère du christ, 5. Mystère qui, dans les autres générations, n'a pas été découvert aux enfants des hommes, comme il est mainte' nant révélé par l'Esprit aux saints apôtres et aux prophètes, 6. Que les Gentils sont cohéritiers, membres d'un mêle corps, et participants avec eux[36] de sa promesse en Jésus-Christ, par l'Évangile. 7. Dont j'ai été le ministre en vertu du don de la grâce de Dieu, qui m'a été donnée par l'opération de sa vertu. 8. A moi, le moindre des saints[37], a été donnée cette grâce d'annoncer parmi les Gentils les richesses incompréhensibles du christ, 9. Et d'éclairer tous les hommes touchant la dispensation du mystère caché[38], dès l'origine des siècles, en Dieu qui a créé toutes choses ; 10. Afin que les principautés et les puissances qui sont dans les cieux connussent par l'Église[39] la sagesse multiforme de Dieu, 11. Selon le décret éternel qu'il a accompli dans le Christ Jésus Notre-Seigneur, 12. En qui nous avons la liberté et l'accès auprès de Dieu, avec confiance par la foi en lui. 13. Aussi, je vous demande de ne point vous laisser abattre à cause de mes tribulations pour vous[40], car c'est votre gloire. 14. C'est pour cela que je fléchis les genoux devant le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 155. De qui toute paternité tire son nom[41] au ciel et sur la terre ; 16. Afin qu'il vous accorde, selon les richesses de sa gloire, que vous soyez puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur ; 17. Que le christ habite par la foi dans vos cœurs, et qu'enracinés et fondés dans la charité, 18. Vous puissiez comprendre, avec tous les saints, quelle est la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur[42], 19. Et connaître aussi la charité du christ, qui surpasse toute science[43], afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. 20. Mais à celui qui est puissant pour tout faire bien au delà de ce que nous demandons ou concevons, selon la vertu qui opère en nous, 21. A lui la gloire dans l'Église et dans le christ Jésus, dans toutes les générations du siècle des siècles ! Amen. IV, 1. Je vous conjure donc, moi chargé de liens pour le Seigneur[44], de marcher d'une manière digne de la vocation à laquelle vous avez été appelés, 2. Avec toute humilité et toute mansuétude, avec toute patience, vous supportant mutuellement en charité ; 3. Appliqués à conserver l'unité d'esprit, par le lien de la paix. 4. Soyez un seul corps et un seul esprit, comme vous aven été appelés à une seule espérance dans votre vocation. 5. Il y a un seul Seigneur[45], une seule foi, un seul baptême[46]. 6. Un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et au milieu de toutes choses, et en nous tous. 7. Or à chacun de nous a été donnée la grâce, selon I mesure du don de Jésus-Christ. 8. C'est pourquoi l'Écriture dit : Montant au ciel, il conduit une captivité captive ; il a donné des dons aux hommes. 9. Mais qu'est-ce : il est monté, sinon qu'il est descendu auparavant dans les parties inférieures de la terre ?[47] 10. Celui qui est descendu est le même qui est Mollie au-dessus de tous les cieux, afin qu'il remplit toute choses, 11. Et c'est celui qui a fait les uns apôtres, les autres prophètes, d'autres évangélistes, d'autres pasteurs et docteurs[48], 12. Pour la perfection des saints, pour l'œuvre du ministère, pour l'édification du corps du christ, 13. Jusqu'à ce que nous parvenions tous à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'un homme parfait, dans la mesure nécessaire pour parvenir dans le plérôme du christ[49], 14. Afin que nous ne soyons plus comme de petits enfants qui flottent, ni emportés çà et là à tout vent de doctrine, Par la méchanceté des hommes, par l'astuce qui entraine dans le piège de l'erreur, 15. Mais que, pratiquant la vérité dans la charité, nous croissions en toutes choses dans Celui qui est le chef, le christ, 16. En vertu duquel tout le corps uni et lié par toutes les jointures qui se prêtent un mutuel secours, d'après une opération proportionnée à chaque membre, reçoit son accroissement pour être édifié dans la charité. 17. Je vous dis donc, et je vous conjure par le Seigneur de ne plus marcher comme les Gentils, qui marchent dans la vanité de leurs pensées, 18. Qui ont l'intelligence obscurcie de ténèbres, entière-nient éloignés de la vie de Dieu, par l'ignorance qui est en eux, à cause de l'aveuglement de leur cœur ; 19. Qui, ayant perdit tout espoir, se sont livrés à l'impudicité, à toutes sortes de dissolutions, à l'avarice. 20. Pour vous, ce n'est pas ainsi que vous avez été instruits touchant le christ[50] ; 21. Si cependant vous l'avez écouté, et si vous avez appris de lui, selon la vérité de sa doctrine, 22. A dépouiller, par rapport à votre première vie, le vieil homme qui se corrompt par les désirs de l'erreur. 23. Renouvelez-vous dans l'esprit de votre âme, 24. Et revêtez-vous de l'homme nouveau, qui a été créé selon Dieu dans la justice et la sainteté de la vérité. 25. C'est pourquoi, quittant le mensonge, que chacun dise la vérité avec son prochain, parce que nous sommes membres les uns des autres. 26. Irritez-vous et ne péchez point ; que le soleil ne se couche point sur votre colère. 27. Ne donnez point lieu au diable. 28. Que celui qui dérobait ne dérobe plus[51], mais plutôt qu'il s'occupe, en travaillant de ses mains, à ce qui est bon, pour avoir de quoi donner à qui souffre du besoin. 29. Qu'aucun discours mauvais ne sorte de votre bouche ; que s'il en sort quelqu'un, qu'il soit bon pour édifier la foi, et donner la grâce à ceux qui l'écoutent ; 30. Et ne contristez point l'Esprit-Saint dont vous avez reçu le sceau pour le jour de la rédemption. 31. Que toute amertume, toute colère, tout emportement, toute clameur et toute diffamation soit bannie de vous, avec toute malice. 32. Mais soyez bons les uns envers les autres, miséricordieux, vous pardonnant mutuellement, comme Dieu lui-même vous a pardonné en Jésus-Christ[52]. V. 1. Soyez donc les imitateurs de Dieu, comme enfant bien-aimés ; 2. Et marchez dans l'amour, comme le christ nous a aimés et s'est livré lui-même[53] pour nous en oblation à Dieu, et en hostie de suave odeur. 3. Que la fornication et toute impureté, ou l'avarice, ne soient pas même nommées parmi vous, comme il convient à des saints. 4. Point de turpitudes, de folles paroles, de bouffonneries[54], ce qui ne convient point ; mais plutôt des actions de grâces. 5. Car sachez comprendre qu'aucun fornicateur, ou impudique, ou avare, ce qui est une idolâtrie, n'a d'héritage dans le royaume du christ et de Dieu. 6. Que personne ne vous séduise par de vains discours, car c'est pour ces choses que vient la colère de Dieu sur les fils de la défiance. 7. N'ayez donc point de commerce avec eux. 8. Car autrefois vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de la lumière, 9. [Or le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité], 10. Examinant ce qui est agréable à Dieu. 11. Ne vous associez point aux œuvres infructueuses des ténèbres[55], mais plutôt réprouvez-les ; 12. Car ce qu'ils font en secret est honteux, même à dire[56]. 13. Or tout ce qui est répréhensible se découvre par la lumière ; car tout ce qui se découvre est lumière. 14. C'est pourquoi il est dit : Lève-toi, toi qui dors ; lève-toi d'entre les morts, et le christ t'illuminera. 15. Ayez donc soin, mes frères, de marcher avec circonspection, non comme des insensés, 16. Mais comme des hommes sages, rachetant le temps, parce que les jours sont mauvais. 17. Ne soyez donc pas imprudents, mais comprenez quelle est la volonté de Dieu ; 18. Et ne vous enivrez pas de vin qui renferme la luxure[57] ; mais soyez remplis de l'Esprit-Saint ; 19. Vous entretenant entre vous de psaumes, d'hymnes et de cantiques spirituels[58], chantant et psalmodiant au fond de vos cœurs à la gloire du Seigneur ; 20. Rendant grâces toujours et pour toutes choses, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à Dieu et Père ; 21. Soumis les uns aux autres dans la crainte du christ[59]. 22. Que les femmes soient soumises à leurs maris comme au Seigneur ; 23. Parce que l'homme est le chef de la femme [comme le christ est le chef de l'Église], et il est aussi le sauveur son corps[60]. 24. Comme donc l'Église est soumise au christ, ainsi le soient en toutes choses les femmes à leurs maris. 25. Maris, aimez vos femmes, comme le christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle[61], 26. Afin de la sanctifier, la purifiant par le baptême d'eau[62], par la parole de vie, 27. Pour la faire paraitre devant lui une Église glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais pour qu'elle soit sainte et immaculée. 28. Ainsi les maris doivent aimer leurs femmes comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme, s'aime lui-même. 29. Car personne n'a jamais haï sa chair, mais il la nourrit et la soigne, comme le christ l'Église[63] ; 30. Parce que nous sommes les membres de son corps formés de sa chair et de ses os. 31. A cause de cela l'homme laissera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme ; et ils seront, deux dans une seule chair. 32. Ce sacrement est grand [je dis dans le christ et dans et dans l'Église]. 33. Que chacun de vous donc aime sa femme comme lui-même ; mais que la femme craigne son mari. VI, 1. Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur ; car cela est juste. 2. Honore ton père et ta mère, [c'est le premier commandement fait avec la promesse] : 3. Afin que bien t'arrive, et que tu vives longtemps sur la terre. 4. Et vous, pères, ne provoquez point vos enfants à la colère, mais élevez-les dans la discipline et la correction du Seigneur. 5. Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme au christ même[64], 6. Les servant, non à l'œil, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs du christ, accomplissant de cœur la volonté de Dieu ; 7. Faisant votre service de bon gré, comme pour le Seigneur et non pour les hommes, 8. Sachant que chacun recevra du Seigneur la récompense de tout le bien qu'il aura fait, qu'il soit esclave ou libre. 9. Et vous, maîtres, faites de même envers eux, leur épargnant les menaces, sachant que le même Seigneur, le leur et le vôtre, est dans le ciel, et qu'il n'y a pas chez lui acception des personnes[65]. 10. Du reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa vertu. 11. Revêtez-vous de l'armure de Dieu, afin de pouvoir tenir contre les embûches du diable ; 12. Parce que nous n'avons point à lutter contre la chair et le sang, mais contre les actions et les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans l'air[66]. 13. C'est pourquoi, prenez l'armure de Dieu, afin qu'étant munis de tout, vous puissiez, au jour mauvais, résister, et en toutes choses demeurer parfaits. 14. Soyez donc fermes, ceignant vos reins de la vérité, et revêtant la cuirasse de la justice. 15. Et chaussant vos pieds pour vous préparer à l'Évangile de la paix ; 16. Prenant surtout le bouclier de la foi, dans lequel vous puissiez éteindre tous les traits enflammés du malin. 17. Prenez aussi le casque du salut, et le glaive de l'Esprit, [qui est la parole de Dieu[67]]. 18. Priant en esprit en tout temps, par toute sorte de prières et de supplications, et dans le même esprit veillant en toute instance et supplication pour tous les saints, 19. Et pour moi, afin que, lorsque j'ouvrirai ma bouche, des paroles me soient données pour annoncer avec assurance le mystère de l'Évangile 20. Dont j'exerce la légation dans les chaines, et qu'ainsi j ose en parler comme je dois[68]. 21. Et pour que vous sachiez les circonstances où je me trouve, et ce que je fais, Tuchicos[69], notre frère et fidèle ministre du Seigneur, vous apprendra toutes choses. 22. Je l'ai envoyé vers vous exprès pour que vous sachiez ce qui nous concerne, et qu'il console vos cœurs. 23. Paix à nos frères et charité avec la foi, par Dieu le Père, et par le Seigneur Jésus-Christ. 24. Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment Notre-Seigneur Jésus-Christ dans l'incorruptibilité. Amen. III. — Saint-Panurge serait un bien mauvais connaisseur en hommes s'il n'utilisait une fois encore les brillantes facultés de préhension qu'il a appréciées en Titus F. Clémens pendant la grande collecte. Madame Paul ne lui pardonnerait pas. On place généralement la Lettre à Titus parmi celles qui ont été écrites de Rome, mais il est certain que, dans le dessein du faussaire, Paul écrit de Nicopolis où il est venu passer l'hiver. C'est ainsi que l'entendent quelques éditeurs[70], et ils l'entendent de Nicopolis de Macédoine. Si Paul avait une existence propre en dehors de Saül, il faudrait admettre qu'il est retourné une troisième fois dans ces contrées, et cela pouvait se soutenir au temps où fut forgée la Lettre à Titus. Puisqu'il y avait trois Lettres aux Corinthiens, le faussaire, pour justifier cette coupe autrement que par la présence de Saül en Achaïe lors des événements de 819, avait le droit d'envoyer Paul de Rome en Macédoine pendant une saison au moins. C'est ce qu'il a fait. La Lettre à Titus doit se placer avant les Lettres à Timothée, puisque dans celles-ci Titus est de retour à Rome d'où il ira en Dalmatie. I, 1. Paul, serviteur de Dieu, en apôtre de Jésus-Christ, selon la foi des élus de Dieu et la connaissance de la vérité, qui est selon la piété, 2. En espérance de la vie éternelle, que Dieu, qui Lia ment point, a promise avant tous les siècles[71], 3. Et qui a manifesté en son temps[72] sa parole dans la prédication qui m'a été confiée[73] d'après le commandement de Dieu notre Sauveur, 4. A Titus, son fils chéri, dans une commune foi Grâce et paix par Dieu le Père, et par le Christ Jésus notre Sauveur. 5. Si je t'ai laissé en Crète[74], c'est pour que tu établisses les choses qui manquent, et que tu constitues des prêtres dans chaque ville, ainsi que je te l'ai prescrit. 6. Si donc quelqu'un est sans reproche, n'ayant épousé qu'Une seule femme[75], et si ses enfants sont fidèles[76], non accusés de débauche ou indisciplinés, choisis-le. 7. Car l'évêque doit être irréprochable, comme dispensateur de Dieu ; nullement altier, ni colère, ni porté à boire et à frapper, ni avide d'un gain honteux ; 8. Mais hospitalier, bon, sobre, juste, saint, continent ; 9. Portement attaché aux vérités de la foi, qui sont conformes à la doctrine, afin de pouvoir exhorter selon la saine doctrine, et confondre ceux qui la contredisent[77]. 10. Car il y a beaucoup de rebelles, beaucoup de semeurs de vaines paroles, et de séducteurs ; surtout parmi les circoncis[78]. 11. Il faut leur fermer la bouche, parce qu'ils causent la subversion de toutes les familles[79], enseignant ce qu'il ne faut pas, pour un gain honteux[80] ; 12. Un d'entre eux, leur propre prophète[81], a dit : Les Crétois sont toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux. 13. Ce témoignage est vrai, c'est pourquoi reprends-les durement[82], afin qu'ils se conservent purs dans la foi, 14. Sans s'arrêter à des fables judaïques[83] et à des ordonnances d'hommes qui se détournent de la vérité[84]. 15. Or tout est pur pour ceux qui sont purs ; mais, pour les impurs et les infidèles, rien n'est pur ; leur esprit et leur conscience sont souillés. 16. Ils confessent qu'ils connaissent Dieu, et ils le nient par leurs œuvres, étant abominables, incrédules et incapables de toute bonne œuvre. II, 1. Pour toi, enseigne ce qui est conforme à la saine doctrine : 2. Aux vieillards, d'être sobres, pudiques, graves, pro' dents, purs dans la foi, dans la charité, dans la patience ; 3. Et de même aux femmes âgées, d'avoir un maintien qui respire la sainteté, de n'être ni médisantes ni adonnées au vin, de bien instruire. 4. D'enseigner la sagesse aux jeunes filles d'aimer leurs maris, de chérir leurs enfants[85], 5. D'être prudentes, chastes, sobres, appliquées au suie' de leur maison, bonnes, soumises à leurs maris, afin que le parole de Dieu ne soit point blasphémée. 6. Exhorte également les jeunes hommes à être tempérants. 7. Montre-toi toi-même, en toutes choses, un modèle de bonnes œuvres, dans la doctrine, dans l'intégrité, dans la gravité. 8. Que ta parole soit saine, irrépréhensible, afin que notre adversaire rougisse, n'ayant aucun mal à dire de notes. 9. Exhorte les serviteurs à être soumis à leurs maîtres, à leur complaire en tout, à ne les point contredire, 10. A ne rien dérober, mais à montrer en tout une fidélité Parfaite, afin qu'en toutes choses ils fassent honneur à la doctrine de Dieu notre Sauveur. 11. Car la grâce de Dieu notre Sauveur est apparue à tous les hommes, 12. Nous enseignant à renoncer à l'impiété et aux désirs du siècle, et à vivre sobrement, justement et pieusement dans ce monde. 13. Attendant la bienheureuse espérance et l'avènement de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ, 14. Qui s'est livré lui-même pour nous, afin de nous acheter de toute iniquité, et de se faire un peuple pur, agréable et zélé pour les bonnes œuvres. 15. Dis ces choses, exhorte et reprends avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise. III, 1. Avertis-les d'être soumis aux princes et aux puissances, d'obéir au commandement, d'être prêts à toute bonne œuvre ; 2. De ne diffamer personne, de fuir les contestations, d'être modérés, et de montrer la plus grande douceur envers tous les hommes. 3. Car nous étions nous-mêmes[86] autrefois insensés, incrédules, égarés, esclaves de toute sorte de désirs et de voluptés, vivant dans la malignité et l'envie, haïssables[87], nous haïssant les uns les autres[88]. 4. Mais lorsqu'est apparue la bonté et l'humanité de notre Sauveur-dieu[89], 5. Ce n'est point par les œuvres de sa justice que nous avons faites qu'il nous a sauvés, mais selon sa miséricorde, c'est par le baptême de régénération et de renouvellement[90] de l'Esprit-Saint[91], 6. Qu'il a répandu sur nous abondamment par Jésus-Christ notre Sauveur, 7. Afin que, justifiés par sa grâce, nous soyons héritiers selon notre espérance, de la vie éternelle. 8. C'est une vérité certaine, et je veux que tu assures fortement ces choses, afin que ceux qui croient en Dieu aient soin de se mettre à la tête des bonnes œuvres. Voilà ce qui est bon et utile aux hommes. 9. Quant aux questions imprudentes, aux généalogies, an contentions, aux disputes sur la foi, évite-les ; car elles sont inutiles et vaines[92]. 10. Évite un homme hérétique, après une première et une seconde admonition ; 11. Sachant qu'un tel homme est perverti, et qu'il pêche, puisqu'il est condamné par son propre jugement[93]. 12. Lorsque je t'aurai envoyé Artémas[94] ou Tuchicos, hâte-toi de venir près de moi, à Nicopolis[95] ; car j'ai résolu passer l'hiver[96]. 13. Aie soin d'envoyer devant Zènas[97], le docteur de la Loi, et Apollos, et que rien ne leur manque. 14. Et que les nôtres aussi apprennent à se mettre à la tête des bonnes œuvres, lorsque la nécessité le demande, afin qu'ils ne soient pas sans fruit. 15. Tous ceux qui sont avec moi vous saluent : saluez ceux qui nous aiment dans la foi. La grâce de Dieu soit avec vous tous. Amen. IV. — Saint-Panurge a passé l'hiver à Nicopolis, dont te Climat lui a paru meilleur que celui de Rome pour les rhumatismes qu'il a contractés sur la paille humide "e Cachots. Il n'a pas trouvé une minute pour donner rendez-vous à Timothée, qui pourtant aurait été si heu-de se trouver avec Titus, Zènas et Apollos ! L'idée ne loi en est même pas venue, le voilà rentré à Rome pour se mettre à la disposition de Néron qui, enzôné tar l'Église, se propose de le mettre à mort avec Pierre. Une fois là, il écrit à Timothée de venir le rejoindre, afin que cet apôtre, résolu à tous les sacrifices pour gagner l'estime de Bar-Abbas, ait huit ou dix fois plus de chemin à faire que pour aller d'Éphèse en Macédoine. Si nous n'avions pas la preuve que, dans le dessein du faussaire, les deux Lettres à Timothée sont écrites de Rome, nous aurions le droit de placer la Première avant la Lettre aux Romains, comme le font certains éditeurs, puisque Paul s'y reporte au temps où il a laissé Timothée à Éphèse, avant son second séjour en Macédoine. Mais c'est respecter la pensée de cet aigrefin que de les maintenir toutes deux au rang qu'elles occupent dans l'édition approuvée par le Saint-Siège. Elles sont particulièrement dirigées contre Marcion, Apellès, Alexandre, Marcus et Colarbaze, cinq des négateurs de l'existence de Jésus les plus connus au troisième siècle, et elles ont pour but de répondre à leurs disciples qui avaient relevé dans le dispositif des Actes des Apôtres, à partir de l'enzônement de Paul, certaines énormités inconciliables avec la vraisemblance. Elles contiennent une maladresse irréparable, si l'on considère que dans le plan de l'Église le pseudo-Joannès Évangéliste va se placer à la tête de l'église d'Épile pendant que Pierre vient prendre possession de celle de lionne. Ici c'est Timothée qui non seulement régit Éphèse, mais encore est patriarche d'Asie par la volume de Paul ! Voici la Première épître à Timothée. I, 1. Paul, apôtre de Jésus-Christ, selon le commandement de Dieu notre Sauveur, et du Christ Jésus, notre espérance, 2. A Timothée, son fils chéri dans la foi. Grâce, miséricorde et paix par Dieu le Père, et par Jésus-Christ Notre-Seigneur, 3. Comme je t'en ai prié en partant pour la Macédoine[98], demeure à Ephèse, afin d'avertir certaines personnes de ne point enseigner une autre doctrine[99], 4. Et de ne point se préoccuper de fables[100] de généalogies sans fin[101], qui élèvent des disputes plutôt que l'édifice de Dieu, qui est fondé sur la foi[102]. 5. Car la fin des préceptes est la charité qui vient d'un cœur pur, d'une bonne conscience, et d'une foi non feinte. 6. Quelques-uns, s'en étant détournés, se sont égarés en me vains discours, 7. Voulant âtre docteurs de la Loi, et ne comprenant ni ce qu'ils disent ni ce qu'ils affirment[103]. 8. Or nous savons que la Loi est bonne, si on en use légitimement, 9. En reconnaissant que la Loi n'est pas établie pour le Juste[104], mais pour les injustes, les insoumis, les impies, les pécheurs, les scélérats, les profanes, les meurtriers de leur père[105], et les meurtriers de leur mère, les homicides, 10. Les fornicateurs, les abominables, les voleurs d'hommes, les menteurs, et pour toute autre chose opposée à la saine doctrine, 11. Qui est selon l'Évangile de la gloire du Dieu bienheureux, lequel m'a été confié. 12. Je rends grâces à celui qui m'a fortifié, au Christ Jésus Notre-Seigneur, de ce qu'il m'a estimé fidèle, en m'établissant dans son ministère, 13. Moi qui étais auparavant blasphémateur, persécuteur et outrageux[106] ; mais j'ai obtenu miséricorde de Dieu, parce que j'ai agi par ignorance[107], dans l'incrédulité. 14. Et même la grâce de Notre-Seigneur a surabondé avec la foi et la dilection qui est dans le christ Jésus. 15. C'est une vérité certaine et digne d'être entièrement reçue, que le christ Jésus est venu en ce monde pour sauver les pécheurs, entre lesquels je suis le premier[108]. 16. Mais aussi j'ai obtenu miséricorde, afin qu'en moi le premier[109], le christ Jésus montrât toute sa patience, de sorte que je servisse d'exemple pour ceux qui croiront ce lui pour la vie éternelle. 17. Au roi des siècles, immortel, invisible, au seul Dieu ; honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen. 18. Voici la recommandation que je te fais, mon fils Timothée, c'est que d'après les prophéties faites de toi autrefois[110], tu combattes, en les accomplissant, le bon combat ; 19. Conservant la foi et la bonne conscience que quelques-uns ont repoussées[111], et ils ont fait naufrage dans la foi ; 20. De ce nombre sont Uménaios[112] et Alexandre[113], que j'ai livrés à Satan[114] pour qu'ils apprennent à ne point blasphémer[115]. II, 1. Je demande donc instamment, avant tout, qu'on fasse des supplications, des prières, des demandes, des actions de grâces pour tous les hommes[116], 2. Pour les rois et tous ceux qui sont en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille[117] en toute piété et chasteté. 3. Car cela est bon et agréable à notre Sauveur Dieu, 4. Qui veut que tous les hommes soient sauvés, et viennent à la connaissance de la vérité. 5. Car il n'y a qu'un Dieu et qu'un médiateur entre Dieu et les hommes : le christ Jésus, homme 6. Qui s'est livré lui-même[118] pour la rédemption de tous, comme un témoignage en son temps[119]. 7- C'est pourquoi j'ai été établi moi-même prédicateur et apôtre (je dis la vérité, je ne mens point)[120], docteur des nations dans la foi et la vérité. 8. Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, élevant des mains pures, sans colère et sans contention. 9. Pareillement, que les femmes, en vêtements décents, se parent avec pudeur et modestie, et non avec des cheveux frisés, ou de l'or, ou des habits somptueux ; 10. Mais comme il convient à des femmes qui font profession de piété par de bonnes œuvres. 11. Que la femme écoute en silence et dans une entière soumission. 12. Je ne permets point à la femme d'enseigner, ni de dominer sur l'homme ; mais qu'elle garde le silence[121]. 13. Car Adam fut formé le premier, ensuite Ève[122], 14. Et Adam ne fut point séduit, mais la femme séduite tomba dans la prévarication[123]. 15. Toutefois elle sera sauvée par la génération des enfants[124], si elle demeure dans la foi, la charité et la sainteté jointe à la tempérance. III, 1. Voici une vérité certaine : Si quelqu'un désire l'épiscopat, il désire une œuvre bonne[125]. 2. L'évêque doit donc être irréprochable, n'avoir épousé qu'une seule femme[126], être sobre, prudent, grave, chaste, hospitalier, capable d'enseigner ; 3. Non porté à boire et à frapper ; mais modéré, ennemi des contestations, désintéressé, mais surtout 4. Gouvernant bien sa maison, tenant ses enfants soumis, en toute chasteté[127], 5. [Car si quelqu'un ne sait pas gouverner sa propre maison, comment gouvernera-t-il l'Église de Dieu ?] 6. Non néophyte, de peur qu'enflé d'orgueil, il ne tombe dans la condamnation du diable[128]. 7. Il faut aussi qu'il ait un bon témoignage de ceux qui sont dehors[129], afin qu'il ne tombe pas dans l'opprobre et dans les filets du diable. 8. Que les diacres, de même, soient pudiques, qu'ils n'aient pas deux langues[130] ; qu'ils ne soient pas adonnés au vin, qu'ils ne courent pas après un gain sordide[131] ; 9. Qu'ils conservent le mystère de la foi dans une conscience pure, 10. Et qu'eux aussi soient d'abord éprouvés ; et qu'ensuite ils exercent le ministère, s'ils sont sans reproche. 11. Que pareillement les femmes soient pudiques, non médisantes, mais sobres, fidèles en toutes choses. 12. Que les diacres n'aient épousé qu'une seule femme[132] ; qu'ils gouvernent bien leurs enfants et leurs propres maisons. 13. Car ceux qui auront bien rempli leur ministère acquerront un rang honorable et une grande confiance dans la foi qui est dans le christ Jésus. 14. Je t'écris ces choses, quoique j'espère aller bientôt te voir ; 25. Afin que, si je tarde, tu saches comment te conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Église du Dieu vivant, la colonne et le fondement de la vérité. 16. Et il est manifestement grand, ce mystère de piété, qui s'est révélé dans la chair, qui a été justifié par l'Esprit, dévoilé aux anges, annoncé aux nations, cru dans le monde, reçu dans la gloire. IV, 1. Or l'Esprit[133] dit manifestement que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, s'attachant à des esprits d'erreur, et à des doctrines de démons, 2. Parlant le mensonge avec hypocrisie, et ayant la conscience cautérisée ; 3. Défendant le mariage[134] et ordonnant de s'abstenir des aliments que Dieu a créés pour être reçus avec actions de grâces par les fidèles et par ceux qui ont connu la vérité[135] ; 4. Car toute créature de Dieu est bonne, et on ne doit rien rejeter de ce qui se prend avec action de grâces, 5. Parce qu'il est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière[136]. 6. Enseignant ces choses à nos frères, tu seras un le ministre du christ Jésus[137], nourri des paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as reçue. 7. Mais les contes insensés des vieilles femmes[138], rejette-les, et exerce-toi à la piété. 8. Car les exercices corporels[139] servent peu ; mais la piété est utile à tout, ayant les promesses de la vie présente et de celle à venir. 9. C'est une vérité certaine et digne d'être entièrement reçue. 10. Car, si nous prenons tant de peine, si nous sommes c'est que nous espérons dans le Dieu vivant, qui en le Sauveur de tous les hommes, et principalement des fidèles. 11. Commande et annonce ces choses. 12. Que personne ne méprise ta jeunesse[140], mais sois exemple des fidèles, dans les discours, dans la manière d'agir, dans la charité, dans la foi, dans la chasteté. 13. Jusqu'à ce que je vienne[141], applique-toi à la lecture, à l'exhortation et à l'enseignement. 14. Ne néglige pas la grâce qui est en toi, qui t'a été donnée en vertu d'une prophétie[142], avec l'imposition des mains des prêtres[143]. 15. Médite ces choses, sois-y tout entier, afin que ton avancement soit connu de tous. 16. Veille sur toi-même et sur la doctrine ; veilles-y sans relâche. Car agissant ainsi, tu te sauveras toi-même et ceux qui t'écoutent. V, 1. Ne reprends point durement les vieillards[144], mais avertis-les comme tes pères ; les jeunes hommes, comme tes frères ; 2. Les femmes âgées, comme tes mères ; les jeunes, comme tes sœurs, en toute chasteté. 3. Honore les veuves qui sont vraiment veuves[145]. 4. Si quelque veuve a des fils ou des petits-fils, qu'elle leur apprenne, avant toute chose, à gouverner leur maison, et à rendre à leurs parents ce qu'ils ont reçu d'eux ; est cela est agréable à Dieu. 5. Que celle qui est vraiment veuve et délaissée[146] espère en Dieu, et persiste jour et nuit dans les supplications et les prières. 6. Car celle qui vit dans les délices est morte toute vivante. 7. Et ordonne-leur cela, afin qu'elles soient irréprochables. 8. Si quelqu'un n'a pus soin des siens, et surtout de ceux de sa maison, il a renié la foi[147], et il est pire qu'un infidèle. 9. Que la veuve qu'on choisira[148] n'ait pas moins de soixante ans ; qu'elle n'ait eu qu'un mari ; 10. Qu'on puisse rendre témoignage de ses bonnes œuvres : si elle a élevé ses enfants, si elle a exercé l'hospitalité, si elle a lavé les pieds des saints, si elle a secouru les affligés, si elle s'est appliquée à toute sorte de bonnes œuvres. 11. Mais écarte les jeunes veuves ; car après s'être abandonnées à la mollesse dans le service du christ, elles veulent se marier[149] ; 12. S'attirant ainsi la condamnation, puisqu'elles ont violé leur première foi. 13. Mais de plus, oisives, elles s'habituent à courir les maisons, et elles sont non seulement oisives, mais causeuses et curieuses, parlant de ce qu'il ne faut pas[150]. 14. Je veux donc que les jeunes[151] se marient, qu'elles aient des enfants, qu'elles soient mères de famille, et qu'elles ne donnent à notre adversaire aucune occasion de blâme. 15. Déjà, en effet, quelques-unes[152] sont retournées à Satan[153]. 16. Si quelque fidèle a des veuves[154], qu'il les assiste, et que l'Église n'en soit pas chargée, afin qu'elle puisse suffire à celles qui sont vraiment veuves[155]. 17. Que les prêtres qui gouvernent bien soient regardés comme dignes d'un double honneur, surtout ceux qui s'appliquent à la parole et à l'enseignement. 18. Car l'Ecriture dit : Vous ne lierez point la bouche du bœuf qui foule le grain ; et : L'ouvrier est digne de son salaire. 19. Ne reçois pas d'accusation contre un prêtre, si ce n'est devant deux ou trois témoins[156]. 20. Reprends ceux qui pêchent, devant tout le monde, afin que les autres en conçoivent de la crainte. 21. Je te conjure devant Dieu, devant le Christ Jésus, et les anges élus, d'observer ces choses sans préjugé, ne faisant rien en inclinant d'un autre côté. 22. N'impose légèrement les mains à personne[157] et ne participe en rien aux péchés des autres. Sois toujours chaste toi-même. 23. Ne continue pas à ne boire que de l'eau[158] ; mais use d'un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes infirmités. 24. Les péchés de quelques hommes sont manifestes, et les devancent au Jugement ; mais ceux de certains autres les suivent, 25. Et pareillement les bonnes œuvres sont manifestes, et celles qui ne le sont pas ne peuvent rester cachées. VI, 1. Que tous les serviteurs qui sont sous le joug estiment leurs maîtres dignes de tout honneur, afin que le nom du Seigneur et la doctrine ne soient pas blasphémés[159]. 2. Que ceux qui ont des maîtres fidèles[160] ne les méprisent point, parce qu'ils sont leurs frères[161] ; mais plutôt qu'ils les servent, parce qu'ils sont fidèles et chéris, participants du même bienfait. Enseigne ces choses et exhortes-y. 3. Si quelqu'un enseigne autrement, et n'acquiesce point aux saines paroles de Notre-Seigneur Jésus-Christ[162], et à la doctrine qui est selon la piété, 4. C'est un orgueilleux qui ne sait rien ; mais qui langue sur des questions[163] et des disputes de mots[164], d'où naisse les jalousies, les contestations, les diffamations, les mauvais soupçons, 5. Les querelles d'hommes corrompus d'esprit, et qui sont privés de la vérité, estimant que la piété est un moyen gain[165]. 6. C'est, en effet, un grand gain que la piété avec ce qui suffit, 7. Car nous n'avons rien apporté en ce monde ; et nul doute que nous ne pouvons rien en emporter. 8. Ayant donc la nourriture et le vêtement, contentons-nous en ; 9. Parce que ceux qui veulent devenir riches[166] tombent dans la tentation et dans les filets du diable, et dans beaucoup de désirs inutiles et nuisibles, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. 10. Car la racine de tous les maux est la cupidité[167] ; aussi, quelques-uns y ayant cédé, ont dévié de la foi, et se sont engagés dans beaucoup de chagrins. 11. Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche Justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. 12. Combats le bon combat de la foi ; remporte la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, ayant si glorieusement confessé la foi devant un grand nombre de témoins[168]. 13. Je t'ordonne devant Dieu, qui vivifie toutes choses, et devant le Christ Jésus, qui a rendu sous Pontius Pilatus[169] témoignage à sa divine prédication, 14. De garder ces préceptes, en te conservant sans tache, irréprochable, jusqu'à l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ[170], 15. Que manifestera en son temps le bienheureux et seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des Seigneurs, 16. Qui seul possède l'immortalité, et qui habite une lumière inaccessible ; qu'aucun homme n'a vu[171], ni ne peut voir[172] ; à qui honneur et empire éternel ! Amen. 17. Ordonne aux riches de ce siècle de ne point s'élever d'orgueil, de ne point se confier en des richesses inter" Laines, mais dans le Dieu vivant, (qui nous donne abondamment toutes choses pour en jouir) ; 18. De faire le bien, de devenir riches en bonnes œuvres, de donner de bon cœur, de partager[173], 19. De se faire un trésor qui soit un bon fondement pour l'avenir, afin d'acquérir la véritable vie[174]. 20. Ô Timothée, conserve le dépôt[175], évitant les vaines Révélations[176] profanes et les Antithèses de la Gnose[177], faussement nommée, 21. Dont quelques-uns, faisant profession, sont déchus de la foi. Que la grâce soit avec toi. Amen. V. — Voici maintenant la Deuxième épître à Timothée. I, 1. Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, selon la promesse de vie qui est dans le Christ Jésus, 2- A Timothée, son fils bien-aimé, grâce, miséricorde, Paix par Dieu le Père et par le Christ Jésus Notre-Seigneur. 3. Je rends grâces à Dieu, qu'a l'exemple de mes ancêtres[178] je sers avec une conscience pure, de ce que, nuit et jour, je fais continuellement mémoire de toi dans mes Prières ; 4. Désirant, au souvenir de tes larmes[179], te voir, pour être rempli de joie ; 5. Rappelant en ma mémoire cette foi non feinte, qui est en toi et qui a été premièrement dans ton aïeule Loïs[180] et dans ta mère Eunikè[181], et qui, j'en ai la certitude, est aussi en toi. 6. C'est est pourquoi je t'engage à ranimer la grâce de Dieu, qui est en toi par l'imposition de mes mains[182], 7. Car Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de force, d'amour et de modération. 8. Ne rougis donc point du témoignage de Notre-Seigneur, ni de moi, son captif[183] ; mais prends part aux travaux de l'Évangile, selon la puissance de Dieu, 9. Qui nous a délivrés, et nous a appelés par sa vocation sainte, non selon nos œuvres, mais selon son décret et la grâce qui nous a été donnée dans le Christ Jésus avant le commencement des siècles[184]. 10. Et qui a été manifestée maintenant par l'apparition de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a détruit la mort[185] et fait luire la vie et l'incorruptibilité par l'Évangile. 11. C'est pourquoi j'ai été établi moi-même prédicateur apôtre et maître[186] des nations. 12. Et c'est pour cela aussi que j'endure ces souffrances ; mais je n'en rougis point. Car je sais à qui je me sue confié, et je suis sûr qu'il est puissant pour garder Mes dépôt jusqu'à ce jour. 13. Prends pour modèle les saines paroles que tu as entendues de moi dans la foi et l'amour qui est en Jésus Christ. 14. Conserve le précieux dépôt, par l'Esprit-Saint qui habite en nous. 15. Tu sais que tous ceux qui sont, en Asie m'ont abandonné[187] ; de ce nombre sont Phrughellos[188] et Hermogène[189]. 16. Que le Seigneur répande sa miséricorde sur la maison d'Onésiphore[190], parce qu'il m'a souvent soulagé, et qu'il n'a point rougi de mes chaînes[191] ; 17. Mais que, lorsqu'il est venu à Rome, il m'a cherché avec beaucoup de soin, et m'a trouvé. 18. Que le Seigneur lui donne de trouver miséricorde devant lui en ce jour. Car combien de services ne m'a-t-il pas rendus à Ephèse ? Tu le sais parfaitement[192]. II, 1. Toi donc, ô mon fils, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ. 2. Et ce que tu as entendu de moi, devant un grand nombre de témoins[193], confie-le à des hommes fidèles, qui soient eux-mêmes capables d'en instruire les autres. 3. Travaille comme un bon soldat du Christ Jésus. 4. Quiconque est enrôlé au service de Dieu, ne s'embarrasse point dans les affaires du siècle, afin de satisfaire celui à qui il s'est donné. 5. Et celui qui combat dans l'arène n'est point couronné, s'il n'a légitimement combattu. 6. Le laboureur qui travaille doit avoir la première part des fruits. 7. Comprends bien ce que je dis[194] ; car le Seigneur te donnera l'intelligence en toutes choses. 8. Souviens-toi que le Seigneur Jésus-Christ, de la race de David, est ressuscité d'entre les morts, selon mon Évangile[195], 9. Pour lequel je souffre jusqu'aux chaînes, comme un malfaiteur[196] ; mais la parole de Dieu n'est pas enchaînée. 10. C'est pourquoi je supporte tout pour les élus, afin qu'eux-mêmes acquièrent le salut qui est en Jésus-Christ avec la gloire céleste. 11. Voici une vérité certaine : car si nous mourons aven lui, nous vivrons avec lui ; 12, Si nous souffrons, nous règnerons avec lui ; si nous le renions, lui aussi nous reniera ; 13. Si nous ne croyons pas, lui reste fidèle ; il ne peut se nier lui-même. 14. Donne ces avertissements, prenant le Seigneur à témoin[197]. Evite les disputes de paroles ; car cela ne sert qu'à pervertir ceux qui écoutent[198]. 15. Prends soin de te montrer à Dieu digne de son approbation, ouvrier qui n'a point à rougir, dispensant avec droiture la parole de la vérité. 16. Evite les entretiens profanes et vains ; car ils profitent beaucoup à l'impiété ; 17. Et leur discours gagne comme la gangrène ; de ce nombre sont, Uménaios[199] et Philètès[200]. 18. Qui sont, déchus de la vérité, disant que la résurrection est déjà arrivée[201], et ils ont subverti la foi de quelques-uns. 19. Mais le fondement solide de Dieu reste debout, muni de ce sceau : le Seigneur connaît ceux qui sont à lui ; et qu'il s'éloigne de l'iniquité, quiconque invoque le nom du Seigneur ! 20. Au reste, dans une grande maison il n'y a pas seule ment des vases d'or et d'argent, mais aussi de bois ni d'argile ; à la vérité, les uns sont des vases d'honneur, mais les autres d'ignominie. 21. Si quelqu'un donc se tient pur de ces choses, il sera un vase d'honneur sanctifié et utile au Seigneur, préparé Pour toutes les bonnes œuvres[202]. 22. Fuis les désirs de jeune homme, et recherche la foi, la charité et la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur. 23. Quant aux questions imprudentes et qui n'apprennent rien[203], évite-les ; sachant qu'elles engendrent des querelles. 24. Il ne faut pas qu'un serviteur du Seigneur dispute, mais qu'il soit doux envers tous, capable d'enseigner, patient, 25. Reprenant modestement ceux qui résistent à la vérité, sans l'espérance que Dieu leur donnera un jour l'esprit de Pénitence, pour qu'ils connaissent la vérité, 26. Et qu'ils se dégagent des filets du Diable qui les tient captifs sous sa volonté[204]. III, 1. Or, sache qu'à la fin des jours, viendront des temps périlleux. 2. Il y aura des hommes s'aimant eux-mêmes, avides, arrogants, orgueilleux, blasphémateurs, n'obéissant pas à leurs parents, ingrats, couverts de crimes, 3. Sans affection, implacables, calomniateurs, dissolus, durs, sans bonté, 4. Traîtres, insolents, enflés d'orgueil, aimant les voluptés plus que Dieu ; 5. Ayant toutefois une apparence de piété, mais en repoussant la réalité. Évite encore ceux-là[205] ; 6. Car il y en a parmi eux qui pénètrent dans les maisons et traînent captives de jeunes femmes chargées de péchés, et lettes par toute sorte de désirs[206], 7. Lesquelles apprennent, toujours, et ne parviennent jamais à la connaissance de la vérité. 8. Or, de même que Iannès et Iambrès résistèrent à Moïse, de même ceux-ci résistent à la vérité ; hommes corrompus d'esprit, qui n'ont pas été éprouvés dans la foi. 9. Mais ils n'iront pas au delà ; car leur folie sera connue de tout le monde[207], comme celle de ces hommes le fut aussi. VI. — Arrêtons-nous un instant à ce passage où Paul condamne les Joannès égyptiens qui ont résisté à Moïse, parce que ce magicien disait être le christ de Dieu. Observons que de tous les écrivains juifs, même ceux de l'Exode, Paul est le seul qui les connaisse par leur nom[208] ; il est donc probable qu'il a trouvé ce nom dans un auteur égyptien, Apion peut-être, remontant aux origines de l'Apocalypse. Ce sont les ancêtres des Gnostiques, notamment de ce Marcus et de ce Colarbaze si clairement désignés plus haut. Ce passage était beaucoup plus étendu. Il n'est pas impossible de dire en quel siècle on a commencé la rédaction des Lettres de Paul, mais quand a-t-on établi le texte que nous avons aujourd'hui ? Ces Lettres ont été entrelardées de prédications dont certains passages sont cités par l'Église elle-même (et l'Église du cinquième siècle au moins), qui aujourd'hui ne se retrouvent plus nulle part. Ainsi, à lire Clément d'Alexandrie[209], on voit que Paul conseillait la lecture des livres de la Sibylle perse qui descendait de Noé[210], et celle des livres d'Hystaspe dent il y avait une traduction grecque. Que Paul ait conseillé cela, je le crois volontiers, il y avait avantage, puisque l'Apocalypse n'était qu'un grossier plagiat de la magie perse au profit des Juifs, et que l'Âne lui-même était né dans l'écurie de Zoroastre[211]. Poussant les choses plus loin, Bar-Abbas n'avait pas craint de domestiquer malgré eux les cavaliers du Grand roi d'Asie qui, pareil à un aigle ravisseur, brisant et emportant tout dans son vol, fils de Dieu par prédestination, donc prototype du Messiah juif, soumettait la terre à son pouvoir. Prenez les l'ivres grecs, disait Paul, lisez la Sibylle, voyez comme elle montre un Dieu unique et les événements qui doivent se produire ; prenez Hystaspe et lisez-le, et vous trouverez le fils de Dieu, décrit d'une manière très explicite. Vous y verrez beaucoup de rois faire la guerre au Christ, qu'ils détestent, lui et ceux qui portent son nom, ainsi que ceux qui croient en lui. Vous les verrez effrayés à la fois de sa temporisation et de sa venue ! Celse ayant fait ressortir l'impudence de Paul qui, pour mystifier les gogoym au bénéfice d'un criminel, rapportait à son objet tout ce qu'il pouvait ramasser dans les oracles païens, l'Église n'a pu obvier à cette critique et couper court à tout débat qu'en effaçant des Lettres le texte qui en avait été cause. 10. Pour toi, tu as compris ma doctrine, ma manière de vivre, mon but, ma foi, ma longanimité, ma charité, ma patience[212], 11. Mes persécutions, mes souffrances, comme celles que j'ai éprouvées à Antioche[213], à Icone et à Lystre ; quelles persécutions j'ai subies ; mais le Seigneur m'a délivré de toutes[214]. 12. Ainsi tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus' Christ souffriront persécution. 13. Mais les hommes méchants et séducteurs s'enfonceront toujours plus dans le mal, s'égarant et égarant les autres[215]. 14. Pour toi, demeure ferme dans ce que tu as appris, et qui t'a été confié, sachant de qui tu l'as appris, 15. Et que, dès l'enfance, tu as connu[216] les saintes lettres qui peuvent t'instruire pour le salut par la foi qui est en Jésus- Christ. 16. Toute Écriture divinement inspirée[217] est utile pour enseigner, pour reprendre, pour corriger, pour former à la justice, 17. Afin que l'homme de Dieu soit parfait et préparé toute bonne œuvre. IV, 1. Je t'en conjure donc devant Dieu et devant Jésus-Christ qui doit juger les vivants et les morts, par son arène-ment et par son règne, 2. Annonce la parole, insiste à temps et à contretemps, reprends, supplie, menace en toute patience et doctrine. 3. Car viendra un temps ou les hommes ne supporteront plus la saine doctrine ; mais, selon leurs désirs, ils amasseront des maîtres autour d'eux, éprouvant une vive démangeaison aux oreilles[218] ; 4. Et détournant l'ouïe de la vérité, ils se tourneront vers les fables[219]. 5. Mais toi, veille, et ne te refuse à aucun travail ; fait l'œuvre d'un évangéliste[220], remplis ton ministère. Sois sobre. 6. Car, pour ce qui me regarde, on a déjà fait des libations sur moi, et le temps de mon déliement approche[221]. 7. J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé ma course, j'ai gardé la foi. VII. — L'équipe des christiens de Rome a été complètement renouvelée depuis la Lettre aux Romains. De l'ancienne équipe il ne reste personne pour être témoin du martyre de Paul. Il en est réduit à faire venir Timothée, bardé des parchemins de la foi ! 8. Reste la couronne[222] de justice qui m'est réservée, que le Seigneur, juste juge[223], me rendra en ce jour ; et non seulement à moi, mais encore à ceux qui aiment son avènement. Hâte-toi de venir près de moi[224] ; 9. Car Démas m'a quitté, par amour de ce siècle[225], et il s'en est allé à Thessalonique ; 10. Crescens[226] en Galatie ; Titus[227] en Dalmatie. 11. Loucas seul est avec moi[228]. Prends Marcos[229] et amène-le avec toi, car il m'est utile pour le ministère. 12. Pour Tuchicos[230], je l'ai envoyé à Ephèse. 13. Apporte avec toi, en venant, le manteau que j'ai laissé à Troas chez Carpus[231], et les Livres, et surtout les parchemins[232]. 14. Alexandre[233], l'ouvrier en airain, m'a fait beaucoup de mal : le Seigneur lui rendra selon ses œuvres[234]. 15. Evite-le, car il a fortement combattu nos paroles. 16. Dans ma première défense[235], personne ne da assisté : au contraire, tous m'ont abandonné : qu'il ne leur soit point imputé[236]. 17. Mais le Seigneur a été près de moi, et m'a fortifié, afin que par moi s'accomplisse la prédication, et que toutes les nations l'entendent : ainsi j'ai été délivré de la gueule du lion[237]. 18. Le Seigneur m'a délivré de toute œuvre mauvaise, et : me sauvera en m'introduisant dans son royaume céleste, lui à qui gloire dans les siècles des siècles. Amen. 19. Salue Prisca et Aquila[238], et la famille d'Onésiphore. 20. Eraste est demeuré à Corinthe. Quant à Trophime, je laissé malade à Milet[239]. 21. Hâte-toi de venir avant l'hiver. Eubule[240], Pudens[241], Lineus[242], Claudia[243], et tous nos frères te saluent. 22. Que le Seigneur Jésus-Christ soit avec ton esprit. Que grâce soit avec toi. Amen. Après les parchemins, le trait le plus curieux est l'évacuation de Rabbi Akiba et de sa femme sur Éphèse. Leur haine des hérodiens et leur attachement à la maison de David sont si connus qu'on n'ose faire d'eux des témoins du martyre de Paul à Rome, sort seul, soit avec Pierre. VIII. — On avait le droit de s'étonner que Paul n'eût aucun rapport, au moins épistolaire, avec la Phrygie, berceau de l'Église poissonnière et tombeau de ce Philippe chez qui l'Apôtre des nations avait été enzôné à Césarée. D'où la Lettre à Philémon de Colosses, la Lettre aux Colossiens, et une Lettre aux Laodicéens qui a été retranchée de la collection. A la voix de Paul, et quoique l'église d'Ephèse reste sans direction, Timothée est venu à Rome avec les parchemins ! La Lettre à Philémon et la Lettre aux Colossiens sont signées de lui comme second témoin. Colosses était voisine d'Hiérapolis, qui avait vu mourir Philippe, et où Papias avait écrit ses Explications des Paroles du Marân ; voisine également de Laodicée, une des sept églises nommées dans l'Apocalypse de Pathmos. On a pris Colosses pour destinataire, parce qu'on ne pouvait prendre ni Hiérapolis ni Laodicée, ce la doctrine de Bar-Abbas était seule connue et reçue au premier et au second siècles. On feint que deux Colossiens, Onésime et Epaphras, étaient auprès de Paul et de Timothée à Rome, qu'ils ont partagé ses souffrances, et surtout vu, manié, lu et relu, dès le temps de Néron, les parchemins sur lesquels est couché le Nouveau Testament. Paul entre en relations avec tee. Colossiens par Philémon, leur évêque, à qui il renvoie d'abord Onésime. Lors de la publication de l'Évangile du Royaume, sur l'ordre de Bar-Abbas qui avait commandé aux Juifs de rallier Jérusalem, centre du monde, des esclaves s'étaient enfuis de Rome et d'ailleurs pour venir en Terre Sainte recueillir leur part de l'héritage. On feint donc qu'un esclave, nommé Onésime, s'est enfui de chez Philémon et est venu à Rome, la Jérusalem de la collecte. Là il s'est mis au service de Paul, quoique Paul soit un apôtre fervent de l'aggravation de l'esclavage, ainsi que vous l'avez pu voir. Mais, avec l'argent de la collecte, Paul a de quoi non racheter Onésime et l'affranchir, — il ne veut pas ! il entend qu'Onésime reste esclave ! — mais indemniser Philémon. Moyennant quoi, celui-ci devra le reprendre sans le punir. D'autre part, comme Philémon est, lui aussi, un collecteur il fera certainement remise à Paul de l'indemnité due. Pourvu qu'Onésime soit esclave comme devant, c'est tout ce qu'il faut ! I, 1. Paul, prisonnier du Christ Jésus, et Timothée, son à Philémon, notre bien-aimé et notre coopérateur, 2. Et à Appia[244], notre sœur très chère, et à Archippos[245], le compagnon de nos combats, et à l'Église qui est dans ta maison : 3. Grâce à vous, et paix par Dieu notre Père, et par Notre-Seigneur Jésus-Christ. 4. Faisant sans cesse mémoire de toi dans mes prières, rends grâces à mon Dieu, 5. En apprenant la foi que tu as dans le Seigneur Jésus-Christ, et ta charité pour tous les saints ; 6.En sorte que ta participation à la foi est manifeste par la conaissance de tout le bien qui se fait parmi vous en Jésus-Christ. 7. Car j'ai ressenti une grande joie et une grande consolation en voyant, mon frère, combien tu as soulagé les cœurs des saints. 8. C'est pourquoi, bien qu'ayant en Jésus-Christ une entière liberté de t'ordonner ce qui convient, 9. Cependant j'aime mieux te supplier par charité, puisque tu es tel que moi, le vieux Paul[246], qui de plus suis main nant prisonnier de Jésus-Christ ; 10. Je te conjure donc pour mon fils que j'ai engendré dans mes liens, Onésime[247], 11. Qui t'a été autrefois inutile, mais qui maintenant utile et à moi et à toi. 12. Je te le renvoie ; reçois-le comme mes entrailles. 13. J'avais eu dessein de le retenir auprès de moi, afin qu'il m'assistât en ta place dans les liens de l'Évangile[248], 11. Mais je n'ai voulu rien faire sans ton avis, afin que te bonne œuvre ne fût pas comme forcée, mais volontaire. 15. Car peut-être t'a-t-il quitté pour un temps, afin que ta le recouvrasses pour jamais ? 16. Non plus comme un esclave, mais au lieu d'un esclave' comme un frère très cher, à moi en particulier, mais cour bien plus encore à toi, et selon la chair, et selon le Seigneur ! 17. Si donc tu me considères comme étroitement uni e toi, reçois-le comme moi-même ; 18. Que s'il t'a fait tort, ou s'il te doit quelque chose, impute-le moi[249]. 19. C'est moi Paul, qui écris de ma main[250] ; c'est moi qui te satisferai ; pour ne pas dire que tu te dois toi-même moi ; 20. Oui, mon frère, que j'obtienne cette jouissance de toi dans le Seigneur ! Ranime mes entrailles dans le Seigneur. 21. Confiant en ta soumission, je t'écris, sachant que tu taras même plus que je ne dis. 22. Prépare-moi aussi un logement[251], car j'espère, par les prières, t'être bientôt rendu. 23. Epaphras, prisonnier comme moi pour le Christ Jésus, te salue, 24. Ainsi que Marcos[252], Aristarque[253], Démas[254] et Loucas[255], mes auxiliaires. 25. Que la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen. IX. — Mais saint-Panurge en qui il y a Saül, — quoiqu'à la vérité celui-ci soit en Espagne, — sait très bien qu'il ne peut mettre les pieds en Phrygie sans être reçu à coups de trique par les charpentiers et poissonniers de la région ; il se gardera donc bien d'aller chez les Colossiens (qui pourtant seraient si heureux de voir les parchemins !), il leur écrira la lettre que voici. I, 1. Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et Timothée son frère ; 2. Aux saints et aux frères fidèles en Jésus-Christ qui sont à Colosse, 3. Grâce à vous et paix par Dieu notre Père, et par Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous rendons grâce à Dieu le Père-de Notre-Seigneur Jésus-Christ, priant sans cesse pour vous ; 4. Depuis que nous avons appris votre foi dans le Christ Jésus, et la charité que vous avez pour tous les saints, 5. A cause de l'espérance qui vous est réservée dans les cieux, et dont vous avez eu connaissance par la parole de vérité de l'Évangile[256], 6. Qui vous est parvenu, comme il est aussi répandu dans le monde entier, où il fructifie et croit, ainsi qu'en vous, depuis le jour où vous l'avez entendu, et où vous avez connu la grâce de Dieu dans la vérité[257] ; 7. Selon que vous l'avez appris du très cher Epaphras[258], notre compagnon dans le service de Dieu, et ministre fidèle du Christ Jésus à votre égard ; 8. Lequel nous a fait connaître aussi votre charité toute spirituelle. 9. C'est pourquoi, du jour où nous l'avons appris, nous ne cessons de prier pour vous, et de demander à Dieu que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle ; 10. Afin que vous marchiez d'une manière digne de Dieu, lui plaisant, en toutes choses, fructifiant en toutes sortes de bonnes œuvres, et croissant dans la science de Dieu ; 11. Corroborés de toute force par la puissance de sa gloire, de toute patience et de toute longanimité dans la joie ; 12. Rendant grâces à Dieu le Père, qui nous a faits dignes d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière ; 13. Qui nous a arrachés de la puissance des ténèbres, et transférés dans le royaume du Fils de sa dilection, 14. En qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés[259] ; 15. Qui est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute créature[260]. 16. Car c'est par lui que toutes choses ont été créées dans les Cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, soit dominations, soit principautés, soit puissances : tout a été créé par lui et en lui ; 17. Et lui-même est avant tous, et tout subsiste en lui. 18. Et lui-même est le chef du corps de l'Église ; il est le principe, le premier-né d'entre les morts[261], afin qu'en toutes choses il garde la primauté, 19. Parce qu'il a plu au Père que tout le plérôme habitât en lui[262] ; 20. Et par lui de se réconcilier toutes choses, pacifiant par sang de sa croix, soit ce qui est sur la terre, soit ce qui est dans les cieux. 21. Et vous, qui autrefois étiez adversaires et ennemis en esprit par vos œuvres mauvaises[263], 22. Il vous a maintenant réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort, pour vous rendre saints, purs et irrépréhensibles devant lui ; 23. Si toutefois vous demeurez fondés et affermis dans la, foi, et inébranlables dans l'espérance de l'Évangile que vous avez entendu[264], qui a été prêché à toute créature qui est sous le ciel, et dont j'ai été fait ministre, moi Paul, 24. Qui maintenant me réjouis dans mes souffrances pour vous, et accomplis dans ma chair ce qui manque aux souffrances du christ[265] pour son corps, qui est l'Église 25. Dont j'ai été fait ministre, selon la dispensation de Dieu, qui m'a été confiée pour que je vous annonce complètement la parole de Dieu ; 26. Le mystère qui a été caché dès l'origine des siècles e des générations[266], et qui est maintenant révélé à ses saints, 27. Auxquels Dieu a voulu faire connaître quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère parmi les nations, lequel est le christ, pour vous l'espérance de la gloire, 28. Christ que nous vous annonçons[267], reprenant homme, et enseignant à tout homme toute sagesse, afin de rendre tout homme parfait dans le Christ Jésus. 29. Ce à quoi je travaille en combattant selon l'énergie qu'il produit puissamment en moi. Le faussaire qui a sous les yeux l'Apocalypse de Pathmos, où Laodicée est nommée (et non Colosse, où il n'y a pas d'église), prévoit qu'on ne manquera pas de se demander pourquoi il ne s'adresse pas aux Laodicéens. Eux aussi doivent apprendre que les parchemins sont à Rome ! Il va au devant de l'objection. II, 1. Car je veux que vous sachiez quelle sollicitude j'ai pour vous, pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui n'ont pas vu nia face dans la chair ; 2. Afin que leurs cœurs soient consolés, et qu'ils soient instruits eux-mêmes dans la charité, pour parvenir à toutes les richesses d'une parfaite intelligence, et à la connaissance du mystère de Dieu le Père et du Christ Jésus, 3. En qui tous les trésors de la sagesse et de la science sont cachés. 4. Je dis ceci afin que nul ne vous trompe par la sublimité des discours[268]. 5. Car, quoique absent de corps, je suis cependant avec vous en esprit, me réjouissant en voyant l'ordre qui est parmi vous, et la solidité de votre foi dans le christ. 6. Comme donc vous avez reçu Jésus Christ, le Seigneur, marchez selon lui, 7. Enracinés en lui, édifiés sur lui, vous affermissant dans telle qu'elle vous a été enseignée, et lui rendant en abondance des actions de grâces. 8. Prenez garde que personne ne vous séduise par la philosophie, par des raisonnements vains et trompeurs, selon la tradition des hommes, selon les éléments du monde[269], et non selon le christ ; 9. Car en lui tout le plérôme de la divinité habite corporellement ; 10. Et vous êtes remplis en lui, qui est le chef de toute puissance ; 11. Et c'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision non faite de main d'homme par le dépouillent de votre corps de chair, mais de la circoncision du christ ; 12. Ayant été ensevelis avec lui dans le baptême[270], dans lequel vous avez été aussi ressuscités par la foi en la puissance de Dieu qui l'a ressuscité d'entre les morts. 13. Et vous, lorsque vous étiez morts, dans vos péchés et dans l'incirconcision de votre chair, il vous a fait revivre avec lui, vous remettant tous vos péchés[271] ; 14. Effaçant la cédule du décret porté contre nous[272], qui nous était contraire[273], et qu'il a aboli, en l'attachant à la croix ; 15. En dépouillant les principautés et les puissances[274], il les a menées captives avec une noble fierté, triomphant d'elles hautement en lui-même. 16. Que personne donc ne vous juge sur le manger ou sur le boire, ou à cause des jours de fête, ou des néoménies, ou des sabbats[275] ; 17. Choses qui ne sont que l'ombre des futures, tandis que le christ en est le corps. 18. Que personne ne vous séduise, affectant l'humilité et te culte des anges, s'ingérant dans ce qu'il n'a point vu ; vainement enflé des pensées de sa chair[276], 19. Et ne tenant point à la tête[277], par laquelle tout le corps, servi et relié au moyen des jointures et des ligaments, croit de l'accroissement de Dieu. 20. Si donc vous êtes morts avec le christ aux éléments de ce monde, pourquoi décidez-vous encore comme si vous viviez dans le monde[278] ? 21. Ne mangez pas, ne goûtez pas, ne touchez pas, 22. Toutes choses qui périssent par l'usage même, et n'existent qu'en vertu des préceptes et des ordonnances des hommes, 23. Lesquelles ont cependant une apparence de raison dans un culte exagéré et une humilité affectée, dans la mortification du corps, et un certain mépris pour le rassasiement de la chair[279]. III, 1. Si donc vous êtes ressuscités avec le christ, recherchez les choses d'en haut, où le christ est assis[280] à la droite de Dieu. 2. Goûtez les choses d'en haut, et non les choses de la vie[281] ; 3. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée[282] avec le Christ en Dieu. 4. Quand le christ, qui est votre vie, apparaitra, alors vous aussi vous apparaîtrez avec lui dans la gloire. 5. Faites donc mourir vos membres qui sont sur la terre : la fornication, l'impureté, la luxure, les mauvais désirs, et l'avarice, qui est une idolâtrie ; 6. Choses pour lesquelles la colère de Dieu vient sur les fils de l'incrédulité[283], 7. Et dans lesquelles vous aussi vous avez marché autrefois, lorsque vous viviez dans ces choses[284]. 8. Mais maintenant, éloignez de vous aussi toutes ces choses, la colère, l'indignation, la malice, la diffamation, et de votre bouche les paroles honteuses ; 9. Ne mentez point les uns aux autres, dépouillez le vieil homme avec ses œuvres, 10. Et revêtez le nouveau qui se renouvelle à la connaissance, selon l'image de celui qui l'a créé[285] : 11. Où il n'y a ni Gentil, ni Juif, ni circoncision, ni incirconcision, ni barbare, ni Scythe, ni esclave, ni libre, mais où le christ est tout en sous[286]. 12. Revêtez-vous donc, comme élus de Dieu, saints et bien-aimés, d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'hure' lité, de modestie, de patience : 13. Vous supportant mutuellement, vous pardonnas, les torts que l'un pourrait avoir envers l'autre ; comme le Seigneur vous a pardonné[287], pardonnez aussi de même. 14. Mais au-dessus de tout cela ayez la charité, qui est le lien de la perfection. 15. Et qu'en vos cœurs triomphe la paix du christ, à laquelle vous-avez même été appelés en un seul corps, et soyez reconnaissants. 16. Que la parole du christ habite en vous avec plénitude, en toute sagesse, vous instruisant et vous exhortant les Le les autres par des psaumes, des hymnes, et des cantiques spirituels, chantant en action de grâces, du fond de vos cœurs, à la louange de Dieu. 17. Quoi que vous fassiez en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus-Christ[288], rendant grâces par lui au Dieu et Père. 18. Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur. 19. Maris, aimez vos femmes et ne soyez point amers avec elles. 20. Enfants, obéissez en tout à vos parents, car cela plaît au Seigneur. 21. Pères, n'irritez point vos enfants, de peur qu'ils ne deviennent pusillanimes. 22. Serviteurs, obéissez en tout à vos maîtres selon la chair, ne servant point à l'œil, comme pour plaire aux hommes, mais avec simplicité du cœur, en craignant Dieu. 23. Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non par les hommes. 24. Sachant que vous recevrez du Seigneur l'héritage pour récompense ; c'est le Seigneur Jésus-Christ que vous devez servir, 25. Car celui qui fait une injustice recevra selon ce qu'il a fait injustement, et il n'y a point acception des personnes devant Dieu. IV, 1. Maîtres, rendez à vos serviteurs ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un maître dans le ciel[289]. 2. Persévérez dans la prière, et veillez-y en action de grâces ; 3. Priant aussi en même temps pour nous, afin que Dieu ouvre une voie à notre parole, pour publier le mystère du Christ[290] (pour lequel aussi je suis dans les liens), 4. Et que je le manifeste, comme il convient que j'en parle. 5. Conduisez-vous avec sagesse envers ceux qui sole dehors, en rachetant le temps. 6. Que vos paroles soient toujours gracieuses, assaisonnées de sagesse, en sorte que vous sachiez comment il faut que vous répondiez à chacun. Il est à craindre toutefois que, lisant des choses en opposition si scandaleuse avec celles qu'ils ont toujours professées, les Colossiens n'en réfèrent à l'évêque de Laodicée qui, nourri dans les Paroles du Marân est un millénariste irréductible et considère les Lettres de Paul comme l'œuvre d'aigrefins éhontés. Tuchicos et Onésime vont venir, qui leur diront ce qu'est l'apôtre Paul et combien il souffre pour le nom du christ. Ils certifieront qu'outre Jehoudda dit Marcos, fils de Shehimon dit la Pierre, il a près de lui Jehoudda Toâmin, frère jumeau de nom du divin auteur des Paroles du Marân, et que tous ensemble ils se délectent à la lecture des parchemins. 7. Pour ce qui me concerne, Tuchicos, notre frère bien-aimé, fidèle ministre, et mon compagnon dans le service du Seigneur, vous apprendra toutes choses. 8. Je l'ai envoyé vers vous exprès, pour qu'il sache ce qui vous concerne, et console vos cœurs ; 9. De même qu'Onésime, notre fidèle et bien-aimé frère, qui est votre concitoyen. Pour tout ce qui se passe ici, ils vous le feront connaître. 10. Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, et Marcos, cousin de Barnabi, au sujet duquel vous ale reçu des ordres [s'il va chez vous, recevez-le][291], 11. Et Jésus, qui est appelé Juste[292], lesquels sont de la Circoncision : ce sont les seuls qui travaillent avec moi pour Royaume de Dieu[293], et ils ont été ma consolation. 12. Epaphras, qui est votre concitoyen, vous salue, serviteur du Christ Jésus, et toujours plein de sollicitude pour nus dans ses prières, afin que vous demeuriez parfaits, et Pleins de toutes les volontés de Dieu. 13. Car je lui rends ce témoignage qu'il prend beaucoup de peine pour vous et pour ceux qui sont à Laodicée et à Hiérapolis[294]. XI. — Ici le faussaire est pris d'un de ces accès d'incoercible gaieté dont nous avons vu déjà tant d'exemples. A l'idée que les Colossiens iront montrer sa lettre aux christiens d'Hiérapolis et de Laodicée, qui tous savent où et comment Saül a perdu l'oreille droite, Paul ne peut s'empêcher de décerner un diplôme de médecin à celui qui la lui a remise dans les Évangiles. D'abord il mesure toute la distance qui le sépare die fils de David. Le chrisme qui est en Bar-Abbas permet à celui-ci de se guérir lui-même[295], conformément au proverbe relevé dans le Talmud[296] : Médecin, guéris d'abord ta propre blessure. Mais Paul, qui n'a que la grâce et non l'onction, ne peut prétendre à un tel privilège. Il s'est fait faire une ordonnance par Loues, frère de ce Simon le Cyrénéen qu'il a jadis arrêté Lydda, et ce Loucas a le droit de dire comme plus tard Ambroise Paré, mais avec une variante : Je le soignai, le Juif de rapport le guérit ! 14. Loucas, le médecin bien-aimé, vous salue, et Démas[297]. 15. Saluez nos frères qui sont à Laodicée, et Numphas[298] et l'Église qui est dans sa maison. 16. Et quand cette lettre aura été lue parmi vous, faite qu'elle soit lue aussi dans l'église de Laodicée ; et celle des Laodicéens, lisez-la vous-mêmes[299]. 17. Dites à Archippe[300] : Vois le ministère que tu as reçu dans le Seigneur, afin de le remplir. 18. La salutation est de moi, Paul. Souvenez-vous de mes liens[301]. Que la grâce soit avec vous. Amen. XII. — On a fini par incorporer la Lettre aux Hébreux à l'œuvre de Paul. On la dit tantôt de lui, tantôt de Bar-nabi, et naturellement elle n'est ni de l'un ni de l'autre. C'est peut-être la plus affligeante de toutes, et la plus impie. C'est aussi la plus estimée des théologiens. Voici ce qui lui a donné naissance. Beaucoup de christiens retenus par un dernier sentiment de pudeur, disaient de Bar-Abbas : C'est un envoyé, un ange de Dieu, un fils de Dieu comme Élie, mais le Fils de Dieu, non. Ceux-là n'étaient pas de rapport, et nuisaient à l'Église par leur exemple. Il fallut combattre cette opinion, montrer que le fils de Jehoudda et de Salomé était plus qu'un ange, puisqu'il avait créé le monde, plus que l'archange Mikhaël, par exemple, plus même puisqu'il était assis à la droite de Dieu. Enfin il ne suffisait pas d'en faire le Roi des rois, il fallait en faire le Pontife des pontifes, afin de désarmer ceux qui nourrissaient l'espoir de rebâtir le Temple de Jérusalem avec un grand-prêtre à sa tête et tout un collège de lévites, qui naturellement auraient réclamé l'argent que pompait le nouveau culte. La lettre s'adresse aux Hébreux : sens large qui a pour but de ramener la pensée vers des temps antérieurs à la division des tribus en deux royaumes : Israël et Juda, et qui enveloppe toute la masse hébraïque die percée dans le monde. On convie les Juifs à garde l'affaire pour eux seuls, à ne pas se laisser enlever le Juif de rapport par les goym. Il y a là un intérêt financier qui prime toutes les considérations tirées de la morale. En hésitant, les Juifs manqueront une occasion qui ne se retrouvera jamais. Tout est à retenir dans l'argumentation de l'auteur : je prie le lecteur de surmonter son dégoût et de peser chaque terme avec attention en se reportant aux notes. I, 1. Dieu, qui a parlé autrefois à nos pères par les prophètes, bien souvent et en bien des manières, 2. Dernièrement, en ces jours[302], nous a parlé par son Fils[303], qu'il a établi héritier en toutes choses, par qui il a fait même les Æons[304]. 3. Et qui, étant la splendeur de sa gloire et l'empreinte de sa substance, et soutenant toutes choses par la puissance de sa parole[305], après avoir opéré la purification des péchés[306], est assis à la droite de la Majesté, au plus haut des cieux[307], 4. Ayant été fait d'autant supérieur aux anges[308] que le nom qu'il a reçu en partage est bien différent du leur[309]. 5. Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : Vous êtes mon Fils[310], je vous ai engendré aujourd'hui ? Et encore : Moi je serai son Père, et lui sera mon Fils ? 6. Et, lorsqu'il introduit de nouveau[311] son premier-né, dans le monde, il dit : Et que tous les anges de Dieu l'adorent. 7. A la vérité, il est dit touchant les anges : Qui fait de ses anges des vents, et de ses ministres une flamme de feu ; 8. Mais au Fils : Votre trône, ô dieu, est dans les siècles des siècles ; un sceptre d'équité est le sceptre de votre empire. 9. Vous avez aimé la justice et haï l'iniquité : c'est pourquoi Dieu, votre Dieu, vous a oint d'huile de joie, plus qu'il ne l'a fait à ceux qui ont été oints avec vous[312]. 10. Puis[313] : C'est vous, Seigneur, qui au commencement avez fondé la terre ; et les cieux sont l'ouvrage de vos mains. 11. Ils périront, mais vous, vous demeurerez, et tous vieilliront comme un vêtement ; 12. Et vous les changerez comme un manteau, et ils seront changés ; mais vous, vous êtes toujours le même, et vos années ne finiront point. 13. Aussi, auquel des anges a-t-il jamais dit[314] : Asseyez vous à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de vos ennemis l'escabeau de vos pieds ? 11. Ne sont-ils pas tous des esprits chargés d'un ministère, et envoyés pour l'exercer en faveur de ceux qui recueilleront l'héritage du salut ? II, 1. C'est pourquoi nous devons garder avec d'autant plus de soin les choses que nous avons entendues, de peur de les laisser écouler. 2. Car si la parole annoncée par les anges est demeurée ferme, et si toute prévarication et toute désobéissance a reçu sa juste rétribution, 3. Comment l'éviterons-nous, si nous négligeons un moyen si puissant de salut, que le Seigneur[315] a commencé d'annoncer, et qui a été confirmé parmi nous par ceux qui l'ont entendu, 4. Dieu y ayant rendu témoignage par des signes, par des prodiges, par différents effets de sa puissance, et par les dons de l'Esprit-Saint qu'il a distribués selon sa volonté[316]. 5. Car ce n'est pas aux anges que Dieu a soumis le monde futur dont nous parlons[317]. 6. Aussi quelqu'un l'a-t-il
affirmé dans un certain endroit[318], disant : Qu'est-ce qu'un homme[319] pour que vous vous souveniez de lui ? ou le fils d'un
homme[320], pour que vous le visitiez ? 7. Vous l'avez abaissé un peu au-dessous des anges : vous l'avez couronné de gloire et d'honneur, et vous l'avez établi sur les ouvrages de vos mains. 8. Vous avez mis toutes choses sous ses pieds. Or, en lui assujettissant toutes choses, il n'a rien laissé qui ne lui fuit assujetti. Cependant nous ne voyons pas encore que tout lui soit assujetti[321]. 9. Mais ce Jésus, qui a été abaissé un peu au-dessous des anges[322], nous le voyons, à cause de la mort qu'il a soufferte, couronné de gloire et d'honneur, ayant par la grâce de Dieu goûté de la mort pour tous. 10. Car il était digne de Celui pour qui et par qui sont toutes choses, qui voulait conduire une multitude d'enfants[323] à la gloire, de consommer par les souffrances l'auteur de leur salut[324]. 11. Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d'une seule nature. C'est pourquoi ne rougit pas de les appeler frères, disant : 12. J'annoncerai votre nom à mes frères ; je vous louerai au milieu de l'assemblée. 13. Et encore : Je me confierai en lui. Et de nouveau : Me voici, moi et mes enfants que le Seigneur m'a donnés. 14. Comme donc les enfants ont participé à la chair et au sang[325], il y a lui-même également participé, afin de défaire par la mort[326] celui qui avait l'empire de la mort, le Diable ; 15. Et de mettre en liberté ceux qui, par la crainte de la, mort, étaient pour toute la vie soumis à la servitude. 16. Car nulle part[327], il ne se saisit des anges, mais c'est de la semence d'Abraham qu'il se saisit[328]. 17. D'où il[329] a dû être en tout semblable à ses frères[330] afin de devenir auprès de Dieu un pontife miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple. 18. Car c'est par les souffrances et les épreuves qu'il a lui-même subies[331] qu'il est puissant pour secourir ceux qui sont aussi éprouvés. III, 1. Vous donc, mes frères saints, participants à la vocation céleste, considérez l'Apôtre et le Pontife de note confession, Jésus, 2. Qui est fidèle à celui qui l'a établi, comme Moïse lui-même l'a été dans toute sa maison[332]. 3. Car lui a été jugé digne d'une gloire aussi élevée et" dessus de celle de Moïse, que l'est l'honneur du constructeur par rapport à la maison qu'il a bâtie. 4. En effet, toute maison est bâtie par quelqu'un : or celui qui a créé toutes choses, c'est Dieu[333]. 5. Moïse, à la vérité, a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de tout ce qu'il devait dire ; 6. Mais le christ est comme fils dans sa maison ; et cette maison, c'est nous[334], si nous conservons fermement jusqu'à la fin la confiance et la gloire de l'espérance[335]. 7. C'est pourquoi, selon ce que dit l'Esprit-Saint : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, 8. N'endurcissez pas vos cœurs, comme dans l'irritation an jour de la tentation dans le désert, 9. Où vos pères me tentèrent, m'éprouvèrent, et virent mes œuvres 10. Pendant
quarante ans ; aussi je me suis courroucé contre cette génération, et j'ai
dit : Leur cœur s'égare toujours. Ils n'ont point connu mes voies : 11. Ainsi, j'ai juré dans ma colère : Ils n'entreront point dans mon repos. 12. Prenez donc garde, mes frères, qu'il ne se trouve dans aucun de vous un cœur mauvais d'incrédulité, qui vous éloigne du Dieu vivant[336] ; 13. Mais exhortez-vous chaque jour les uns les autres, pendant ce qui est appelé Aujourd'hui, de peur que quelqu'un de vous ne s'endurcisse par la séduction du Péché. 14. Car nous avons été faits[337] participants du christ, si cependant nous conservons inviolablement jusqu'à la fin ce commencement de son être[338]. 15. Ainsi, tant qu'on dit : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs, comme en cette irritation-là[339]. 16. Car certains, l'ayant entendue, irritèrent le Seigneur, mais non tous ceux que Moïse avait fait sortir de l'Égypte ; 17. Or qui sont ceux contre lesquels il fut irrité pendant quarante ans ? N'est-ce pas contre ceux qui péchèrent, et dont les corps furent abattus dans le désert ? 18. Et qui sont ceux auxquels il jura qu'ils n'entreraient pas dans son repos, sinon ceux qui sont incrédules ? 19. Aussi voyons-nous qu'ils ne purent y entrer, à cause de leur incrédulité. IV, 1. Craignons donc que, négligeant la promesse d'entrer dans son repos, quelqu'un de vous ne s'en trouve exclu. 2. Car elle nous a été annoncée comme à eux. Mais le parole qu'ils entendirent ne leur servit point, n'étant pas jointe à la foi dans ceux qui l'entendirent. 3. Mais nous entrerons dans le repos, nous, qui avons cru, selon ce qu'il dit : Comme je l'ai juré dans ma colère : n'entreront point dans mon repos ; or, c'est certainement le repos des œuvres accomplies depuis la création du monde. 4. Car, dans un endroit, il est dit du septième jour : Et Dieu se reposa, le septième jour, de toutes ses œuvres, 5. Et de nouveau, en cet endroit : Ils n'entreront point dans mon repos. 6. Puis donc que quelques-uns doivent encore entrer, et que ceux qui les premiers furent évangélisés n'y sont pas entrés[340] pour cause d'incrédulité, 7. On détermine encore un certain jour : Aujourd'hui, disant, par David, mais bien longtemps après[341], comme il a été dit plus haut : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs. 8. Car si Josué leur avait donné le repos, David n'aurait point parlé d'un autre jour après celui-là. 9. Ainsi, il reste encore un jour de repos[342] pour le Peuple de Dieu. 10. Car Celui qui est entré dans son repos[343], lui aussi s'est reposé de ses œuvres, comme Dieu des siennes. 11. Bâtons-nous donc d'entrer dans ce repos, de peur que quelqu'un ne suive cet exemple d'incrédulité. 12. Car la parole de Dieu est vivante, efficace, et plus Pénétrante que tout glaive à deux tranchants ; elle atteint jusqu'à diviser la vie et l'esprit, les jointures et les moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur. 13. Et aucune créature n'est invisible en sa présence ; ulule tout est à nu et à découvert aux yeux de Celui dont nous parlons. 14. Ayant donc un Grand pontife qui a traversé les cieux[344], Jésus, Fils de Dieu, retenons fermement ce que nous confessons. 15. Car nous n'avons point un Pontife qui ne puisse compatir à nos infirmités, ayant éprouvé comme nous toutes sortes de tentations[345] hors le péché[346]. 16. Allons donc avec confiance au trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce dans un secours opportun. V, 1. Car tout pontife pris d'entre les hommes est établi pour les hommes en ce qui regarde Dieu, afin qu'il offre des dons et des sacrifices pour les péchés, 2. Et qu'il puisse compatir à ceux qui sont dans l'ignorance et dans l'erreur, étant lui-même environné de faiblesse. 3. Et c'est pourquoi il doit offrir pour lui-même, aussi bien que pour le peuple, des sacrifices en expiation des péchés. 4. Or nul ne s'attribue à lui-même cet honneur, sinon celui qui est appelé de Dieu, comme Aaron. 5. Ainsi ce n'est pas le christ qui s'est glorifié pour devenir Pontife[347], mais c'est Celui qui lui a dit : Vous êtes mon Fils, c'est moi qui aujourd'hui vous ai engendré. 6. Comme aussi dans un autre endroit[348] il dit : Vous êtes Prêtre pour l'éternité, selon l'ordre de Melchisédech. 7. Dans les jours de sa chair, ayant offert avec larmes[349] et grands cris[350] des prières et des supplications à Celui gel pouvait le sauver de la mort, il a été exaucé[351] pour son humble respect. 8. Et même, quoiqu'il fût le fils de Dieu, il a appris l'obéis sauce par ce qu'il a souffert ; 9. Et par sa consommation, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel, 10. Nommé par Dieu pontife selon l'ordre de Melchisédech ; 11. Sur quoi nous aurions beaucoup de choses à dire, difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus peu capables de les entendre[352]. 12. Car, lorsqu'en raison du temps[353] vous devriez être maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers éléments de la parole de Dieu ; ainsi vous êtes devenus tels que vous avez besoin de lait, et non de nourriture solide[354]. 13. Or quiconque se nourrit de lait, est inapte aux paroles de la justice, parce qu'il est encore petit enfant. 14. Mais c'est pour les parfaits qu'est la nourriture solide ; pour ceux qui ont habituellement exercé leur esprit au discernement du bien et du mal. VI, 1. C'est pourquoi, laissant l'enseignement élémentaire sur le Christ[355], passons à ce qui est plus parfait, sans poser e nouveau le fondement de la pénitence des œuvres mortes et de la foi en Dieu, 2. De la doctrine des baptêmes, comme aussi de l'imposition des mains, de la résurrection des morts et du jugement éternel. a. C'est ce que nous ferons, si toutefois Dieu le permet[356]. 4. Car il est impossible à ceux qui ont été une fois illuminés[357], qui ont goûté le don du ciel, qui ont été faits participants de l'Esprit-Saint, 5. Qui ont goûté également la bonne parole de Dieu et les vertus de l'Æon à venir[358], 6. Et qui, après cela, sont tombés, d'être renouvelés par la pénitence, crucifiant en eux-mêmes de nouveau le File de Dieu, et l'exposant à l'ignominie[359]. 7. Car une terre qui boit la pluie venant souvent sur elle, et qui produit une herbe utile à ceux qui la cultivent, reçoit la bénédiction de Dieu. 8. Mais quand elle produit des épines et des ronces, elle est abandonnée et bien près de la malédiction ; sa fin est le combustion. 9. Nous nous promettons de vous, bien-aimés, des choses meilleures et plus étroitement liées à votre salut, quoique nous vous parlions ainsi. 10. Car Dieu n'est pas injuste pour oublier vos œuvres et la charité que vous avez montrée en son nom, par l'assistance que vous avez donnée et que vous donnez encore aux saints[360]. 11. Mais nous souhaitons que chacun de vous montre la même sollicitude jusqu'à la fin, pour que votre espérance soit complète ; 12. De sorte que vous ne soyez point indolents, mais les imitateurs de ceux qui, par la foi et la patience, hériteront des promesses. 13. Car dans les promesses qu'il fit à Abraham, Dieu n'ayant personne de plus grand par qui il pût jurer, jura par lui-même, 14. Disant : Je te comblerai de bénédictions, et je te multiplierai à l'infini. 15. Et ayant ainsi attendu patiemment, il obtint ce é était promis. 16. En effet, les hommes jurent par celui qui est plus grand qu'eux ; et la fin de toutes leurs contestations a pour confirmation le serment[361]. 17. C'est pourquoi Dieu, voulant montrer avec plus de certitude aux héritiers de la promesse l'immutabilité de sa résolution, a interposé le serment[362], 18. Afin que dans ces deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous ayons une consolation puissante, nous qui nous sommes réfugiés dans l'acquisition de l'espérance qui nous a été offerte, 19. Que nous retenons pour notre âme comme une ancre sure et ferme, et qui pénètre jusqu'au dedans du voile. 20. Où Jésus, comme précurseur, est entré pour nous[363], ayant été fait, Pontife pour l'éternité, selon l'ordre de Melchisédech[364]. VII, 1. Car ce Melchisédech, roi de Salem[365] et prêtre du Dieu très haut, qui alla au-devant d'Abraham, comme il revenait de la défaite des rois, et qui le bénit ; 2. Auquel aussi Abraham donna la dîme de tout ; dont le nom[366] s'interprète premièrement par Roi de justice, et ensuite aussi par Roi de Salem, c'est-à-dire Roi de paix[367] ; 3. Qui est sans père, sans mère, sans généalogie ; n'ayant nt commencement de jours ni fin de vie, ressemblant ainsi, au Fils de Dieu[368], demeure prêtre à perpétuité[369]. 4. Or considérez combien est grand celui à qui Abraham, patriarche, donna même la dîme des plus riches dépouilles[370] ! 5. A la vérité, ceux des fils de Lévi[371] qui ont reçu le sacerdoce ont ordre, selon la Loi, de prendre la dîme du peuple, c'est-à-dire de leurs frères, quoique ceux-ci soient sortis d'Abraham aussi bien qu'eux[372]. 6. Mais celui dont la génération n'est point comptée parmi eux[373] a pris la dîme d'Abraham et a béni celui qui avait les promesses. 7. Or, sans aucun doute, c'est l'inférieur qui est béni par le supérieur[374]. 8. Ici[375], en effet, ceux qui reçoivent la dîme[376] sont des hommes mortels ; mais dans ce lieu-là[377] celui que je prends en exemple témoigne qu'il vit[378]. 9. Et Lévi, qui a reçu la dîme, l'a payée lui-même (pour ainsi dire) en la personne d'Abraham ; 10. Car il[379] était encore dans son père, quand Melchisédec alla au-devant de lui[380]. 11. Si donc le sacerdoce lévitique (sous lequel le peuple reçut, la Loi) devait donner la perfection, qu'était-il besoin qu'il s'élevât encore un autre Prêtre[381] selon l'ordre de Melchisédech[382], et non selon l'ordre d'Aaron ? 12. Car, le sacerdoce changé, il est nécessaire que la Loi soit aussi changée[383]. 13. Or Celui dont ces choses sont dites est d'une autre tribu[384], de laquelle nul n'a servi l'autel[385] ; 14. Puisqu'il est manifeste que Notre-Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n'a rien dit touchant le sacerdoce. 15. Et cela est plus manifeste encore, s'il s'élève un autre Prêtre qui est semblable à Melchisédech[386], 16. Et qui n'est point établi selon la disposition d'une Loi éternelle[387], mais selon la vertu de sa vie impérissable. 17. Car il est rendu ce témoignage : Vous êtes Prêtre pour l'éternité, selon l'ordre de Melchisédech. 18. Ainsi l'ancienne disposition est abolie, à cause de son impuissance et de son inutilité ; 19. Car la Loi n'a rien amené à la perfection ; mais elle été une introduction à une meilleure espérance, par laquelle nous approchons de Dieu. 20. Et de plus, ce n'a point été sans serment, (car les prêtres ont été établis sans serment ;) 21. Mais Celui-ci l'a été avec serment[388], par celui qui lui a dit : Le Seigneur a juré, et il ne s'en repentira point vous êtes Prêtre pour l'éternité ; 22. Tant est plus parfaite l'alliance dont Jésus a été fait médiateur[389] ! 23. Il y a eu aussi successivement beaucoup de prêtre parce que la mort les empêchait de l'être toujours ; 21. Mais comme Celui-ci demeure éternellement, il possède le sacerdoce éternel. 25. C'est pourquoi il peut même sauver perpétuellement[390] ceux qui, par son entremise, s'approchent de Dieu, étant toujours vivant afin d'intercéder pour nous. 26. Car il convenait que nous eussions un tel Pontife[391], saint, innocent[392], sans tache, séparé des pécheurs[393], et devenu plus élevé que les cieux ; 27. Qui n'a pas besoin, comme les prêtres, d'offrir des victimes, d'abord pour ses propres péchés[394], ensuite pour ceux du peuple ; ce qu'il a fait une fois en s'offrant lui-même. 28. Car la Loi établit pour prêtres des hommes faibles ; mais la parole jurée, qui est postérieure à la Loi[395], constitue le Fils éternellement parfait. VIII, 1. Mais voici l'abrégé de
ce que je dis : Nous avons un Pontife tel,
qu'il est assis à la droite du trône de la Majesté dans les cieux[396], 2. Ministre du sanctuaire et du vrai tabernacle que le Seigneur a dressé[397], et non pas un homme. 3. Car tout pontife est établi pour offrir des dons et des victimes ; d'où il est nécessaire que Celui-ci ait aussi quelque chose à offrir[398]. 4. Si donc il était sur la terre, il ne serait pas même prêtre, y en ayant déjà pour offrir les dons selon la Loi, 5. Qui sont ministres d'un culte, modèle et ombre des choses célestes ; comme il fut répondu à Moïse, lorsqu'il devait dresser le tabernacle : Vois (dit Dieu), et fais toutes choses selon le modèle qui t'a été montré sur la montagne. 6. Mais Celui-ci[399] a été investi d'un ministère d'autant plus excellent, qu'il est médiateur d'une alliance plus parfaite, établie sur de meilleures promesses. 7. Car si la première eût été sans imperfection, il n'y aurait certainement pas eu lieu d'en rechercher une seconde. 8. Or,
se plaignant d'eux, Dieu dit : Voici venir
des Jours, dit le Seigneur, où j'accomplirai avec la maison d'Israël et avec
la maison de Juda[400] une nouvelle alliance ; 9. Non selon l'alliance que j'ai faite avec leurs pères, au Jour où je les pris par la main pour les tirer de la terre d'Égypte : Parce qui n'ont point eux-mêmes persévéré dans mon alliance, moi aussi je les ai délaissés, dit le Seigneur. 10. Et
voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël après ces jours, dit le
Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur esprit, et je les écrirai dans leur
cœur ; et je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple ; 11. Et chacun n'enseignera plus son prochain, ni chacun son frère ; disant : Connais le Seigneur ; parce que tous me connaîtront depuis le plus petit jusqu'au plus grand ; 12. Car je pardonnerai leurs iniquités, et je ne me souviendrai plus de leurs péchés. 13. Mais en disant : une nouvelle alliance, il a déclaré la première vieillie. Or ce qui devient ancien et vieillit est près de sa fin. IX, 1. La première alliance a eu aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre. 2. Car on fit le premier tabernacle, dans lequel se trouvaient les chandeliers, la table et l'exposition des pains ; ce qui s'appelle le Saint[401]. 3. Après le second voile[402] était le tabernacle appelé le Saint des Saints, 4. Où il y avait un encensoir d'or, et l'arche de l'alliance couverte d'or de tous côtés, dans laquelle se trouvaient une urne d'or contenant la manne, la verge d'Aaron, qui avait fleuri, et les tables du testament[403] ; 5. Et au-dessus étaient des chérubins de gloire qui couvraient le propitiatoire ; mais ce n'est pas le moment d'en parler en détail[404]. 6. Or ces choses ainsi disposées, les prêtres entraient en tout temps dans le premier tabernacle, lorsqu'ils exerçaient les fonctions de la sacrificature. 7. Dans le second, au contraire, le pontife seul entrait une fois l'année[405], non sans y porter du sang, qu'il offrait pour son ignorance, et pour celle du peuple ; 8. L'Esprit-Saint montrant par là que la voie du sanctuaire n'était pas encore ouverte, le premier tabernacle subsistant toujours, 9. Ce qui est une image du temps présent, d'après laquelle on offre des dons et des hosties, qui ne peuvent rendre parfait selon la conscience celui dont le culte consiste seulement en des viandes et en des breuvages[406] ; 10. En diverses ablutions et en des cérémonies charnelles, imposées jusqu'au temps d'une réformation. 11. Mais le christ, venant comme Pontife des biens futurs, C'est par un tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'a Point été formé de main d'homme (c'est-à-dire qui n'est pas de cette création[407]), 12. Et non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, qu'il est entré une fois dans le sanctuaire[408], nous avant acquis une éternelle rédemption. 13. Car si le sang des boucs et des taureaux, et l'aspersion de la cendre d'une génisse sanctifient ceux qui ont été souillés, en purifiant leur chair, 14. Combien plus le sang du christ [qui par l'Esprit-Saint[409] s'est offert lui-même à Dieu, comme une victime sans tache], purifiera-t-il notre conscience des œuvres Mortes, pour servir le Dieu vivant ? 15. C'est pourquoi il est le médiateur du nouveau testament, afin que la mort intervenant pour la rédemption des prévarications qui existaient sous le premier testament, ceux qui sont appelés reçoivent l'éternel héritage promis. 16. Car là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur intervienne ; 17. Puisque le testament n'a de force que par les morts ; il n'est pas encore valide tant que vit le testateur[410]. 18. De là vient que le premier même ne reçut pas sa consécration sans effusion de sang. 19. Moïse, en effet, ayant lu au peuple tous les préceptes de la Loi, prit du sang des veaux et des boucs avec de l'eau, de la laine écarlate et de l'hysope[411], et il aspergea le livre même et tout le peuple, 20. Disant : Ceci est le sang du testament que Dieu vous a confié. 21. Il aspergea encore, avec le sang, le tabernacle et tous les vases servant au culte. 22. Car presque tout, selon la Loi, se purifie avec le sang ; en sorte que, sans effusion de sang, il n'y a point de pardon[412]. 23. Il est donc nécessaire que les modèles des choses célestes soient purifiés par ces hosties ; mais les choses célestes elles-mêmes, par de plus excellentes que celles-là. 24. Aussi, n'est-ce point dans un sanctuaire fait de la main des hommes, modèle du véritable, que Jésus-Christ est entré ; mais c'est dans le ciel même, afin de paraitre maintenant pour nous devant la face de Dieu ; 25. Non pas pour s'offrir lui-même plusieurs fois, comme le grand-prêtre entre chaque année dans le sanctuaire, avec un sang étranger ; 26. Autrement il aurait fallu qu'il souffrit souvent depuis le commencement du monde[413], tandis qu'il a paru une seule fois[414], à la consommation des Æons[415], pour détruire le Péché, en se faisant lui-même victime. 27. Et comme il est arrêté que les hommes meurent une fois[416], et qu'ensuite ils sont jugés[417], 28. Ainsi le christ s'est offert une fois pour effacer les péchés d'un grand nombre ; et la seconde fois il apparaitra sans le péché à ceux qui l'attendent, pour les sauver[418]. X, 1. Car la Loi n'ayant que l'ombre des biens futurs, et non l'image même des choses, ne peut jamais, par les mêmes hosties qui s'offrent continuellement chaque année, rendre parfaits ceux qui s'approchent de l'autel. 2. Autrement on aurait cessé de les offrir, puisque, une fois purifiés, ceux qui rendent ce culte n'auraient plus la conscience du péché. 3. Cependant chaque année[419] on y fait mention des péchés, 4. Parce qu'en effet, il est impossible que les péchés soient effacés par du sang de taureaux et de boucs. Non seulement l'aigrefin ne recule devant aucune divagation ; mais chacune d'elles, il la fonde sur une citation fausse. 5. C'est pourquoi, en entrant dans le monde, il dit[420] : Vous n'avez pas voulu d'hostie, ni d'oblation, mais vous m'avez formé un corps[421]. 6. Les holocaustes pour le péché ne vous ont pas plu[422] : 7. Alors j'ai dit : Me voici ; je viens [c'est écrit de moi en tête du livre][423], pour faire, ô Dieu, votre volonté. 8. Ayant dit d'abord : Vous n'avez voulu ni d'hosties, ni d'oblations, ni d'holocaustes pour le péché ; et ce qu'op offre selon la Loi ne vous a point plu ; 9. J'ai dit ensuite : Voici, je viens pour faire, ô Dieu votre volonté. Il[424] abolit ainsi le premier sacrifice[425] pour établir le second[426]. 10. C'est en vertu de cette volonté que nous avons été sanctifiés par l'oblation du corps de Jésus-Christ faite une seule fois[427]. 11. A la vérité, tout prêtre se présente chaque jour pour accomplir son ministère et offrir souvent les mêmes hosties, qui ne peuvent jamais ôter les péchés ; 12. Mais Celui-ci ayant offert une seule hostie pour les Péchés, est assis pour toujours à la droite de Dieu, 13. Attendant, pour le reste, que ses ennemis soient Posés en escabeau sous ses pieds. 14. Car, par une seule oblation, il a rendu parfaits à jamais ceux qui ont été sanctifiés[428]. 15. C'est ce que nous atteste l'Esprit-Saint lui-même[429], Puisqu'après avoir dit : 16. Voici l'alliance que je ferai avec eux après ces jours-là, dit le Seigneur, je mettrai mes lois dans leur cœur, et Je les écrirai dans leur esprit. 17. Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités. 18. Or là où il y a rémission des péchés, il n'y a plus d'oblation pour le péché. 19. Ainsi, mes frères, ayant l'assurance d'entrer dans le sanctuaire par le sang du christ, 20. [Voie nouvelle et vivante, qu'il nous a ouverte à travers le voile[430], c'est-à-dire sa chair,] 21. Et un Grand-prêtre préposé sur la maison de Dieu, 22. Approchons-nous avec un cœur sincère dans la plénitude de la foi, le cœur purifié, par l'aspersion[431], des souillures d'une mauvaise conscience, et le corps lavé, d'une eau pure ; 23. Conservant inébranlable la confession de notre espérance (car il est fidèle Celui qui a promis), 24. Et considérons-nous les uns les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres ; 25. N'abandonnant point nos assemblées, comme quelques-uns en ont pris la coutume[432], mais nous consolent d'autant plus que vous voyez que le Jour approche[433]. 26. Car si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne nous reste plus d'hostie pour expier les péchés, 27. Mais l'attente terrible d'un jugement et l'ardeur d'un feu qui doit dévorer les ennemis[434]. 28. Celui qui viole la loi de Moïse, meurt sans aucune miséricorde, sur la déposition de deux ou trois témoins[435]. 29. Combien donc pensez-vous que mérite de plus cercle supplices celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu ; tenu pour profane[436] le sang du testament par lequel il a été sanctifié, et fait outrage à l'esprit de la grâce ? 30. Car nous savons qui a dit : A moi est la vengeance, et, c'est moi qui ferai la rétribution. Et encore : Le Seigneur jugera son peuple. 31. Il est terrible de tomber aux mains du Dieu vivant[437]. 32. Or souvenez-vous des anciens jours, où après avoir été éclairés[438], vous avez soutenu le grand combat des souffrances ; 33. D'une part, donnés en spectacle d'opprobres et de tribulations ; et de l'autre, devenus les compagnons de ceux qui ont été ainsi traités. 34. Car vous avez compati à ceux qui étaient dans les liens, et vous avez supporté avec joie l'enlèvement de vos biens[439], sachant que vous avez une meilleure et durable richesse. 35. Ne perdez donc pas votre confiance, laquelle a une grande récompense. 36. Car la patience vous est nécessaire, afin que, faisant la volonté de Dieu, vous obteniez l'effet de la promesse. 37. Encore un peu de temps et celui qui doit venir viendra, et il ne tardera point. 38. Or le juste qui m'appartient vit de la foi ; que s'il se retire, il ne plaira plus à mon âme. 39. Pour nous, nous ne sommes pas les fils de la défection pour la perdition[440], mais de la foi pour l'acquisition le la vie. XI, 1. Or la foi est le fondement des choses qu'on doit espérer, et la démonstration de celles qu'on ne voit point. 2. Car c'est par elle que les anciens ont reçu témoignage. 3. C'est par la foi que nous savons que les Æons ont été formés par la parole de Dieu ; de manière que ce qui était invisible est devenu visible[441]. 4 C'est par la foi qu'Abel offrit une meilleure hostie[442] que Caïn ; par elle il reçut le témoignage qu'il était juste, D'eu rendant témoignage à ses dons ; et par elle, mort, il Parle encore. 5. C'est par la foi qu'Hénoch[443] fut enlevé pour qu'il ne vit point la mort, et on ne le trouva plus, parce que Dieu l'avait transporté[444] ; car avant son enlèvement il reçut 18 témoignage d'avoir plu à Dieu. 6. Or, sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu. Car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie qu'il est, et qu'il récompense ceux qui le cherchent. 7. C'est par la foi que Noé, ayant reçu une réponse touchant ce qu'il ne voyait pas encore, et saisi de crainte, prépara, pour le salut de sa famille, une arche par laquelle il condamne le monde[445] ; et il fut institué héritier de le justice qui vient de la foi. 8. C'est par la foi que celui qui est appelé Abraham obéit et partit sans savoir où il allait[446]. 9. C'est par la foi qu'il demeura dans la terre de la promesse, comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, avec Isaac et Jacob, cohéritiers de la même promesse. 10. Car il attendait la Ville qui a des fondements dont l'architecte et le fondateur est Dieu[447]. 11. C'est par la foi aussi que Sara, stérile, reçut la vertu de concevoir un enfant, même après avoir passé l'âge, parce qu'elle crut fidèle celui qui en avait fait la promesse. 12. C'est pourquoi d'un seul homme (et déjà éteint) sont sortis des descendants semblables en multitude aux astres du ciel et au sable innombrable qui est sur le bord de la mer. 13. Tous ceux-ci sont morts dans la foi, n'ayant pas reçu les biens promis, mais les voyant et les saluant de loin, et confessant qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. 14. Car ceux qui parlent ainsi montrent qu'ils cherchent une patrie[448]. 15. Et certes, s'ils s'étaient souvenus de celle d'où ils sortirent, ils auraient eu certainement le temps d'y retourner. 16. Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c'est-à-dire la céleste. Aussi Dieu ne rougit point d'être appelé leur bien, parce qu'il leur a préparé une Ville. 17. C'est parla foi qu'Abraham offrit Isaac, lorsqu'il était éprouvé, et qu'il offrait ce fils unique, lui qui avait reçu les Promesses, 18. Lui à qui il avait été dit : C'est en Isaac que sera ta Postérité, 19. Parce qu'il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter d'entre les morts : aussi le recouvra-t-il comme une figure[449]. 20. C'est par la foi qu'Isaac bénit pour l'avenir Jacob et Ésaü[450]. 21. C'est par la foi que Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph en particulier, et s'inclina profondément devant le sommet de son sceptre[451]. 22. C'est par la foi que Joseph mourant parla du départ des enfants d'Israël, et fit des dispositions touchant ses os. 23. C'est par la foi que Moïse, étant né, fut caché pendant trois mois par ses parents, parce qu'ils avaient vu que l'enfant était beau, et qu'ils ne craignirent point l'édit du roi. 24. C'est par la foi que Moïse, devenu grand, nia qu'il fût de la fille de Pharaon, 25. Aimant mieux être affligé avec le peuple de Dieu, que de goûter pour un temps le plaisir du péché, 26. Estimant l'opprobre du christ[452] une richesse pile grande que le trésor des Égyptiens ; parce qu'il envisageait la récompense[453]. 27. C'est par la foi qu'il quitta l'Égypte, sans craindre la fureur du roi ; car il demeura ferme comme s'il avait vu Celui qui est invisible, 28. C'est par la foi qu'il fit la pâque et l'aspersion du sang, afin que l'extermination des premiers-nés ne touchât point aux Israélites. 29. C'est par la foi qu'ils traversèrent la mer Roue comme sur une terre ferme ; ce qu'ayant tenté, les Égyptiens furent engloutis. 30. C'est par la foi que les murs de Jéricho tombèrent après qu'on en eut fait le tour pendant sept jours. 31. C'est par la foi que nabab, femme de mauvaise vie, ne périt point avec les incrédules, ayant reçu pacifiquement les espions[454]. 32. Et que dirai-je encore ? Car le temps me manquera pour parler de Gédéon, de Barac, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel et des prophètes, 33. Qui par la foi ont vaincu des royaumes, pratiqué la justice, obtenu l'effet des promesses, fermé la gueule à des lions ; 34. Arrêté la violence du feu, échappé au tranchant du glaive ; qui ont été guéris de leurs maladies, sont devenus forts dans la guerre, ont mis en fuite des armées étrangères ; 35. Par qui des femmes ont recouvré leurs morts ressuscités ; dont les uns ont été torturés, refusant leur rachat, afin de trouver une meilleure résurrection ; 36. Et les autres avant souffert les moqueries, les verges, et de plus les prisons, 37. Ont été lapidés, sciés[455], mis à la question, sont morts frappés par le glaive, ont couru çà et là sous des peaux de brebis et des peaux de chèvres, dans le besoin, dans l'angoisse, dans l'affliction ; 38. Eux, de qui le monde n'était pas digne ; errant dans les déserts, dans les montagnes, les antres et les cavernes de la terre. 39. Or tous ceux-là ayant obtenu un bon témoignage pour leur foi, n'ont cependant pas reçu l'effet de la promesse, 40. Dieu nous ménageant quelque chose de meilleur, afin qu'ils ne reçussent pas sans nous leur complète félicité. L'auteur juge à propos d'arrêter sa nomenclature avant que Jehoudda Panthora, son frère, et Jacob Junior, son fils, martyrs avant Bar-Abbas, aient rendu témoignage de leur foi par divers genres de châtiments. On ne peut décemment pas lui demander de donner un extrait de leur casier judiciaire. XII, 1. Étant donc environnés d'une si grande nuée de témoins, déchargeons-nous de tout poids et du péché qui lions enveloppe, et courons par la patience au combat qui nous est proposé ; 2. Contemplant Fauteur et le consommateur de la foi, jésus, qui, dans la vue de la joie qui lui était proposée[456], a souffert la croix, méprisant la honte, et qui est maintenant assis à la droite du trône de Dieu. 3. Pensez donc à celui qui a supporté une telle contradiction[457] de la part des pécheurs soulevés contre lui[458], afin que vous ne vous lassiez point, et que vous ne soyez défaillants en vos âmes. 4. Car vous n'avez point encore résisté jusqu'au sang en combattant contre le péché[459] ; 5. Et vous avez oublié la consolation qui vous parle comme à des fils, disant : Mon fils, ne méprise point le châtiment du Seigneur, et lorsqu'il te reprend, ne te laisse pas abattre. 6. Car le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il frappe de verges[460] tout fils qu'il reçoit. 7. Ne vous découragez pas dans le châtiment[461], Dieu vous traite comme ses fils ; car quel est le fils que ne corrige pas son père ? 8. Que si vous êtes hors du châtiment auquel tous ont été soumis, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils. 9. De plus, nous avons reçu la correction des pères de notre chair, et nous les révérions ; ne nous soumettrons-nous pas beaucoup plus au Père des esprits, afin que nous vivions ? 10. Car, quant à eux, c'était dans l'espace de peu de jours, et selon leur volonté, qu'ils nous corrigeaient : mais Celui-ci[462], c'est en vue de ce qui est utile pour que nous recevions sa sanctification. 11. Tout châtiment parait être dans le présent un sujet de tristesse et non de joie ; mais ensuite, il produit pour ceux qu'il a exercés un fruit de justice plein de paix. 12. C'est pourquoi, relevez vos mains languissantes et vos genoux défaillants, 13. Et faites des voies droites pour vos pieds, afin que le boiteux ne s'égare point, mais plutôt qu'il se redresse[463]. 14. Recherchez la paix avec tous, et la sainteté sans laquelle nul ne verra Dieu ; 15. Veillant à ce que personne ne manque à la grâce de Dieu, à ce qu'aucune racine amère[464], poussant en haut ses rejetons, n'empêche la bonne semence et ne souille l'âme d'un grand nombre ; 16. Et à ce qu'il n'y ait point de fornicateur, ou de profane, comme Esaü[465], qui pour un seul mets vendit son droit d'aînesse. 17. Car sachez que même après cela, désirant hériter de la bénédiction, il fut rejeté ; et il ne trouva pas lieu au repentir, quoiqu'il l'eût sollicité avec larmes. 18. Vous ne vous êtes pas approchés d'une montagne sensible, d'un feu brûlant, d'un tourbillon, d'un nuage ténébreux, d'une tempête, 19. Du son d'une trompette, d'une voix proférant des paroles, et telle que ceux qui l'entendirent demandèrent qu'on ne leur parlât plus ; 20. Car ils ne pouvaient supporter ce qui leur était dit : Et si un animal touche la montagne il sera lapidé. 21. Et en effet, ce qu'on voyait était si terrible que Moïse s’écria : Je suis effrayé et tremblant. 22. Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste, d'une troupe de beaucoup de milliers d'anges[466], 23. De l'Église des premiers-nés[467] qui sont inscrits dans le ciel, de Dieu, le juge de tous, des esprits des justes parfaits ; 24. Du médiateur du nouveau testament, Jésus, et d'une aspersion de sang plus éloquente que celle du sang d'Abel[468]. 25. Gardez-vous de rejeter celui qui vous parle[469]. Car s'ils n'ont pas échappé, ceux qui rejetèrent celui qui leur parlait sur la terre[470], nous échapperons bien moins, nous qui écartons celui qui nous parle du ciel ; 26. Celui dont la voix alors ébranla la terre[471], et qui maintenant s'annonce, disant : Encore une fois, et j'ébranlerai non seulement la terre, mais le ciel même. 27. Or en disant : Encore une fois, il indique le changement des choses muables comme étant accompli afin que les immuables subsistent. 28. C'est pourquoi, prenant possession du royale immuable, nous avons la grâce par laquelle nous puissions, étant agréables à Dieu, le servir avec crainte et respect. 29. Car notre Dieu est un feu dévorant[472]. XIII, 1. Que la charité fraternelle demeure en vous : 2. Et ne négligez pas l'hospitalité, car c'est par elle que quelques-uns ont donné, sans le savoir, l'hospitalité à des anges. 3. Souvenez-vous de ceux qui sont dans les liens, comme Si vous y étiez avec eux ; et des affligés, comme demeurant vous-mêmes dans un corps. 4. Que le mariage soit honoré en toutes choses, et le lit nuptial sans souillure ; car les fornicateurs et les adultères, Dieu les jugera[473]. 5. Que votre vie soit sans avarice, vous contentant de ce que vous avez ; car lui-même a dit : Je ne t'abandonnerai ni ne te délaisserai. 6. Ainsi, disons avec confiance : Le Seigneur m'est aide ; je ne craindrai point ce qu'un homme peut me faire. 7. Souvenez-vous[474] de vos préposés qui vous ont prêché la Parole de Dieu ; et, considérant la fin de leur vie, imitez leur foi. 8. Jésus-Christ était hier, il est aujourd'hui, et il sera le même dans tous les siècles[475]. 9. Ne vous laissez point emporter à des doctrines diverses et étrangères. Car il est bon d'affermir le cœur par la grâce, et non par des viandes (sacrifiées), lesquelles n'ont point servi à ceux qui s'y conformaient[476]. 10. Nous avons un autel dont n'ont pas le droit de manger ceux qui servent dans le tabernacle[477], 11. Car les corps des animaux dont le sang est porté pot' le pontife dans le sanctuaire sont brûlés hors du camp[478]. 12. C'est pourquoi Jésus lui-même, pour sanctifier peuple par son sang, a souffert hors de la porte[479]. 13. Allons donc à lui hors du camp[480], portant son opprobre. 14. Car nous n'avons point ici de ville permanente, nie nous cherchons la Ville future[481]. 15. Par lui donc offrons à Dieu une hostie de louange, c'est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom[482]. 16. N'oubliez point non plus la charité et la communication de vos biens[483] ; car c'est par de telles hosties qu'on se concilie Dieu. 17. Obéissez à vos préposés et soyez-leur soumis [car ce sont eux qui veillent, comme devant rendre compte de vos vies], afin qu'ils le fassent avec joie, et non en gémissant ; cela ne vous serait pas avantageux[484]. 18. Priez pour nous ; car nous croyons avoir une bonne conscience, voulant en toutes choses nous bien conduire. 19. Et je vous conjure, avec une nouvelle instance, de le faire, afin que je vous sois plus tôt rendu[485]. 20. Que le Dieu de paix, qui, par le sang du testament éternel, a retiré d'entre les morts le grand Pasteur des brebis[486], Notre-Seigneur Jésus-Christ, 21. Vous rende propres à tout bien, afin que vous fassiez sa volonté, lui-même faisant en vous ce qui Lui est agréable, par Jésus-Christ à qui est la gloire dans les siècles des siècles. Amen. 22. Je vous prie, mes frères, d'agréer cette parole de consolation, car je ne vous ai écrit qu'en peu de mots[487]. 23. Sachez que votre frère Timothée est en liberté[488] : c'est avec lui (s'il vient bientôt) que je vous verrai[489]. 24. Saluez tous vos préposés et tous les saints. Les frères d'Italie vous saluent. 25. Que la grâce soit avec vous tous. Amen. Quand ce morceau sera transcrit sur le même parchemin que les autres, il sera de Paul et contemporain de Néron : frais de transcription à la charge du très excellent Théophile. |
[1]
L'an 67 de l'E.-C.
Shehimon dit la Pierre était mort depuis dix-ans.
[2] Si on croyait les Actes,
mais ce serait dur !
[3] Il est douteux que Saül se
soit retiré en Espagne avant la prise de Jérusalem, à moins que ce ne fût pour
retrouver les enfants d'Hérode Antipas ou ceux de Pilatus. Qui l'empêcha
d'attendre à Rome ou à Pouzzoles la fin du siège de Jérusalem, et d'y vivre
auprès de Drusille et de Bérénice qui y vécurent elles-mêmes dans l'intimité
des Flaviens ? Le voyage en Espagne est certain. Autrement on ne l'aurait pas
mis dans la Lettre aux Romains. Dans Origène l'Église mentionne le
projet, mais ne parle pas du voyage. Dans Eusèbe elle imite le silence
d'Origène, pour ne pas avoir à se prononcer. Athanase, Épiphane, Cyrille,
Jérôme, — il est inutile d'aller plus loin, tous se copiant d'après les
indications de la Lettre aux Romains, — constatent le voyage. Au moins
n'en acceptent-ils qu'un Chrysostome, gêné par la légende de la prison de Paul
qui commence à courir les églises, en accepte deux, après quoi Paul souffre le
martyre à Rome par ordre de Néron. (Cf. Le Gogotha.)
[4] Disent les Actes. (Cf. Le
Gogotha.)
[5] Quoi qu'il en soit, au fond,
de ces exécutions, nul n'y vit le prodrome d'une persécution religieuse.
Personne ne pensait qu'il y eût d'autre péril que celui de la sécurité
publique, et si c'est pour l'écarter que Néron prit cette mesure, sur le moment
elle ne parut trop barbare à personne. Il ne songea nullement, quoi qu'en aient
dit Sulpice-Sévère et Orose, à étendre la répression aux provinces sous forme
d'édits de proscription. La prétendue persécution des jehouddolâtres sous Néron
est une simulation produite par l'imagination hystériforme de l'Église, à
quatre ou cinq cents ans de distance. (Cf. Le Saint-Esprit, Le
Gogotha et Bar-Abbas.)
Il
était réservé à l'Espagne, sans doute après Orose, de graver cette persécution
dans la pierre, de manière à pouvoir fabriquer le premier martyrologe national.
Le clergé de Marcussia, ville de la province de Burgos, trouva un jour dans les
ruines romaines une pierre qu'il y avait mise et sur laquelle on lisait : A Néron Claudius, César Auguste, pontife suprême, pour avoir
purgé la province des brigands et (le sublime commence) de la secte qui inculquait au genre humain une superstition
nouvelle. Le parfait catholique à qui l'on doit cette inscription n'a
pas même pris la peine de déguiser les emprunts qu'il fait à Suétone et à
Tacite arrangés ad usum Ecclesiæ. — Superstitio nova ac malefica, lisait-on dans
Suétone. Superstitio nova, lit-on dans
l'inscription. Odium generis humani,
lisait-on dans Tacite. Odium paraissant
un peu gros, on ne lit plus que generis humani
dans l'inscription. Si l'auteur avait connu les règles de l'épigraphie, il
n'aurait pas oublié qu'avant d'être Pontifex
Maximus, Néron était Imperator
; cet homme évidemment n'admet pas d'autre Empereur que le pape. Joseph Scaliger, Ant. Muratori,
et Gaspard Hagenbach ont surabondamment démontré que cette inscription était
apocryphe. L'authenticité a été soutenue par Walck, professeur à l'Université
d'Iéna. (Marmor Hispaniæ efflossum et Persecutionis Christianarum Neronianœ
ex antiquis monumentis probandœ uberior explanatio.)
[6] Cum
totum mundum docuisset et ad Occidentis terminos venisset, ac sub principibus
martyrium passus esset, sic e mundo migravit et in locum sanctum abiit.
(Première de Clément aux Corinthiens.)
[7] Pour expliquer cette pluralité
de préfets, l'Histoire ecclésiastique (Utrecht. 1748, in-12°) dit : Néron était en Achaïe, et ce furent les gouverneurs de Rome
qui condamnèrent à mort les Apôtres (Ah ! mais non, la littérature
clémentine, suivie des Acta et Passiones Petri et Pauli, mentionne
expressément leur condamnation par Néron lui-même ainsi que leurs palpitantes
entrevues avec l'Empereur), et les firent exécuter en
un même jour qui fut, comme l'on croit, le 27 juin de l'an 67 de Jésus-Christ.
On devine l'intérêt de cette version : il s'agit d'accommoder les faits au sub principibus de la Première de Clément aux
Corinthiens. Mais quelle maladresse dans cette interprétation ! Si Néron
est en Achaïe lors du martyre de NN. SS. AA. Pierre et Paul, que devient
l'authenticité de ce double martyre ? Et pourquoi les portes de bronze impérial
l'église Saint-Pierre de Rome voyons-nous Néron assis sur le trône impérial (et
même pontifical) pendant l'exécution de saint-Pathelin et de saint-Panurge ?
[8] S'il y a eu à Jérusalem, comme
le disent les Actes, un concile dans lequel Saül a été commis par les
apôtres à l'évangélisation des Gentils, pourquoi Paul ne s'en prévaut-il pas ?
Est-ce pour éviter une protestation de Pierre ?
[9] Bar-Abbas, étant l'Alpha et
l'Oméga, préexiste à la création.
[10] Par l'Eucharistie, qui rédime
de la mort finale.
[11] Par le baptême.
[12] Sa grâce a deux effets,
baptême et eucharistie, mais son onction corporelle est une. Autrement dit, le
baptiseur et le christ ne font qu'un.
[13] Le plérôme annoncé pour 789.
[14] Nous, Juifs christiens, avec
lesquels Paul se solidarise, autrement, ce sont les Juifs de Galatie qui sont
censés être les premiers après ceux de Palestine. (Cf. Les Marchands de
Christ.)
[15] Comment ! Et les trois ans que
Paul a passés à Éphèse tant chez Rabbi Akiba que chez le rhéteur Tyrannus ?
[16] Un non nommé, c'est un être. Bar-Abbas connaît les êtres
avant qu'ils aient un nom parmi les hommes.
[17] L'Æon ou Millénium en cours.
C'est l'Æon-Zib.
[18] La réunion des choses et des
êtres. Ceci ne fait point grief à Pierre. Pierre demeure le vicaire de
Bar-Abbas, mais il cesse d'être son frère.
[19] Le monde est son corps. Que de
fois nous avons vu cette image !
[20] Satan roi dans le ciel visible
et dans l'air.
[21] Les Juifs et les goym qui ont
refusé et refusent encore de reconnaître Bar-Abbas pour Dieu.
[22] Mais maintenant il est mort au
monde. Le monde a été crucifié pour moi, j'ai été
crucifié pour le monde, a-t-il dit dans la Lettre aux Galates.
[23] Auprès de ce Dieu-là, la foi
dans le mensonge remplace vérité et procure la grâce.
[24] Triste sort !
[25] Aux différentes formes de
l'alliance avec Iahvé.
[26] Les divinités comme Diane ne
comptent pas, en face d'un dieu comme celui qui a un criminel pour fils.
[27] Ordres de Dieu visant le
retour au principe androgyne.
[28] Non plus le recroisement du
couple originel, mais la croix patibulaire.
[29] Ils entendent enfin parler de
toutes ces belles choses, qu'ils auraient ignorées si Paul ne s'en mêlait pas.
[30] Moyennant argent, mais si peu
en comparaison du bonheur d'être un jour de Nazireth !
[31] Un criminel dont le corps se
décompose à Machéron, voilà le fondement.
[32] Il est lié par la ceinture de
Jacob junior, il vient de le dire aux Romains.
[33] Par les Actes des Apôtres
et les Lettres précédentes.
[34] Comment ! Il a passé trois ans
chez eux, il a failli lutter contre les bêtes à l'amphithéâtre, et ils ne
savent cela que par une phrase de cette lettre ?
[35] Alors, s'il n'avait pas écrit,
les Éphésiens n'auraient jamais rien su ?
[36] Les Douze et les
Soixante-douze.
[37] Néanmoins ce nom lui donne le droit
de percevoir.
[38] Ce mystère, c'est l'existence
d'Ieou, le Fils de l'homme par qui devait être racheté à la fin des temps.
[39] Désormais c'est l'Église
humaine qui instruit les anges, au-dessus de qui elle se trouve placée par le
Juif de rapport, qui lui-même est au-dessus d'eux.
[40] Ses liens et le reste.
[41] Pris à l'invocation baptismale
de Bar-Abbas dans la kabbale : Abba, Père de toute paternité, disait-il. (Cf. Les
Évangiles de Satan, deuxième partie.)
[42] La Croix embrassant le monde
dans ses quatre bras.
[43] On vous montrerait son casier
judiciaire qu'il n'en faudrait rien croire.
[44] Si on ne sait pas qu'il est
enzôné, c'est qu'on le voudra bien !
[45] Bar-Abbas, et non Apollos,
Ananias, Simon de Chypre, Ménandre ou Péréghérinos.
[46] Celui de Bar-Abbas. Le baptême
de fumée ne vaut rien, ni celui de Valentin, ni celui de Marcus. (Cf. Bar-Abbas.)
[47] Paul n'admet pas du tout qu'il
y reste, comme dans la Sagesse de Valentin où il finit presque dans les
ténèbres extérieures. Il n'entend pas de cette oreille-là.
[48] Bref Jésus a existé, voilà la
thèse.
[49] C'est du Valentin tout pur.
Cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie.
[50] Fichte, non ! Voyez plutôt les
Corinthiens, les Nicolaïtes, les Scilitains, etc. !
[51] Car, pour peu qu'on assassine
en même temps, on est crucifié.
[52] Maladresse énorme. Il n'y a
rien à pardonner en Jésus, Pilate lui-même le déclare innocent ! Mais il y a en
trois choses au moins à pardonner ou plutôt à effacer en Bar-Abbas : la
trahison, le vol et l'assassinat.
[53] Toujours la même équivoque :
Jésus se livrant, là où Bar-Abbas fuyait à toutes jambes.
[54] Comme Péréghérinos et ses
imitations de dieux et de déesses.
[55] Assemblées et agapes
nocturnes.
[56] Cependant Jésus ose dans Valentin.
(Cf. Les Évangiles de Satan, première partie.)
[57] Plus d'agapes nicolaïtes et
corinthiennes.
[58] Comme on faisait chez les
honnêtes Apollinaristes négateurs de Jésus en chair et ennemis de Bar-Abbas.
[59] Cause de tant de pâques
molochistes !
[60] Par l'un en deux, deux en un. Nous ne relevons pas les
contradictions que le malheureux accumule, nous n'en finirions jamais.
[61] Personne ne le sait mieux que
Saül. C'est lui qui l'a arrêté fuyant vers Joppé.
[62] C'est donc bien le Baptiseur
qui était le christ. Il est mort et enterré, mais il a encore sa tête au bout
de ses vertèbres cervicales.
[63] Cri de marchand de christ, cri
de victoire. Gloire au Juif de rapport dans les siècles des siècles !
[64] Joignez la superstition à la servitude.
[65] Il vous est même permis de
n'être pas circoncis.
[66] Tout cela s'inspire de
Valentin.
[67] Images militaires empruntées à
la profession de Saül. C'est sous cet aspect que les Éphésiens l'ont vu avec
Tibère Alexandre en 802.
[68] Car délié et hors de ses
chaînes, c'est Saül qui parlerait, et alors en entendrait de belles !
[69] Qui
est fortuit, accidentel. Déjà
employé dans les Actes, XX, où le faussaire trouve son nom.
[70] Notamment Leusden, auteur de
l'édition grecque que j'ai sous la main. (Amsterdam, 1740, in-12°.)
[71] L'auteur fait la promesse
préexistante à la Création, conformément à l'Apocalypse. C'est la vraie
doctrine, il oublie de dire qu'elle fait en Bar-Abbas la plus belle faillite du
monde.
[72] Le temps que Bar-Abbas avait
assigné à la réalisation de la promesse.
[73] C'est la prédication de Paul
qui devient la réalisation de la promesse !
[74] Il n'y a qu'une seule
circonstance dans laquelle Paul eût pu laisser Titus en Crète, c'est à l'escale
qu'il y fait pendant la traversée du Gogotha.
Mais alors le chargement de l'arche n'est plus complet, il n'y a plus que trois
cent cinquante-neuf passagers. L'arche n'est plus selon Dieu, elle ne peut plus
avancer, Paul n'est jamais venu à Rome, son voyage a fini là ! Ce n'est pas
tout. Si Paul a laissé Titus en Crète, c'est qu'il était avec lui à Césarée
d'où est parti le Gogotha. Or, nous
savons, par la Deuxième aux Corinthiens, que Titus est resté à Corinthe
lorsque Paul en est part pour aller à Jérusalem porter la collecte, et par les Actes
des Apôtres que Titus n'est pas à Césarée lorsque Paul y passe deux années
dans les chaînes. Titus est un de ceux qui ont lâchement abandonné Paul.
[75] C'est déjà trop. Si les
parents eussent voulu qu'il fût uni à Bar-Abbas, il serait resté vierge. Voyez
la Lettre aux Corinthiens dans le présent volume.
[76] C'est-à-dire s'il y a des
chances pour que leur bien ne revienne pas à des Païens à la mort de leur père.
[77] La doctrine dont il veut
parler, c'est l'Évangile de Paul, c'est-à-dire la divinité de Bar-Abbas.
[78] C'est tout l'opposé. Tous les
contradicteurs qui ont manifesté leur opinion par des écrits publics sont
païens. (Cf. Bar-Abbas.) Pendant longtemps les Juifs ont été les seuls
adorateurs de leur feu roi. Eux seuls y avaient intérêt. Ceux qu'on vise ici
sont les Naziréens, Ébionites et Ischaïtes, les seuls que Bar-Abbas eût
reconnus pour disciples.
[79] Ils ne font que leur devoir,
tel qu'il a été tracé par leur maître dans ces paroles qui résument tout son
programme : Je suis venu semer la division sur la
terre. (Cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie.)
[80] Nullement : le salut qu'ils
vendent est le seul conforme à la doctrine de Bar-Abbas.
[81] On pourrait croire que
l'auteur veut parler d'un Juif, mais il s'agit ici d'un Crétois : Epiménide.
[82] On voit que l'Évangile du
Royaume avait été un vrai succès d'argent pour les Juifs christiens dans l'île
de Crète.
[83] Les fables judaïques, c'est la
Jérusalem d'or, le Jardin aux douta récoltes, le rendement au centuple, la
millénarisation de tout, en un mot Bar-Abbas roi des Juifs.
[84] Ordonnances de Jésus aux Douze
et aux Soixante-douze. (Cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie)
[85] Elles auraient dû rester
vierges, Bar-Abbas est leur véritable époux.
[86] Nous, christiens.
[87] Le portrait est fort réussi.
[88] Ainsi le veut le bon Jésus : Celui qui ne hait point son père, sa mère et lui-même n'est
point digne de moi.
[89] L'estimable Bar-Abbas en
personne.
[90] L'identité charnelle du
Joannès baptiseur avec celui que l'auteur appelle Notre Sauveur-dieu est
constatée pour la centième fois.
[91] De l'Esprit-Saint seulement ?
Ce n'est guère en comparaison du Royaume du monde !
[92] C'est évident ! On y apprend
que Jésus-Christ est tout bêtement Bar-Jehoudda surnommé Panthora comme son
père.
[93] Ce jugement est celui que
Bar-Abbas a déjà prononcé en lui-même contre cet hérétique. Dans cette
religion-là ce sont les criminels qui jugent.
[94] C'est le têtard d'Artémion,
collaborateur d'Andréas dans l'Évangile du Royaume sous Trajan.
[95] Il y a trois Nicopolis. Mais
on peut être certain que dans le dessein du faussaire il s'agit de celle où
Epictète s'est retiré a la fin du premier siècle. Voyez le jugement de ce grand
homme sur les Juifs baptiseurs et le baptême à Nicopolis dans Bar-Abbas.
[96] Paul est disponible cet hiver-là,
il n'est pas dans les chaînes.
[97] L'auteur montre sa gaieté
naturelle dans la formation de ce nom. Il le fait venir de zaò dont l'infinitif est zèn, vivre, et qui fait ébiòn à l'aoriste. Or l'Église présente la secte
des Ebionites comme étant d'un certain Ébion, docteur de la Loi, on n'en
saurait douter, mais moins hérétique peut-être que ses disciples. Sous le nom
de Zènas il devient ici messager de Paul. On en sera quitte au besoin pour dire
qu'ensuite il a mal tourné, n'étant pas resté dans la foi.
[98] Lors de la seconde tournée, la
tournée à collectes.
[99] Ceci contre Cérinthe, qui dans
Ephèse même avait annoncé que Bar-Abbas était mort avant d'avoir célébré la
pâque et inventé l'Eucharistie. Cet infâme avait publié un Évangile
(aujourd'hui le Quatrième) en conséquence.
[100] Est réputé fable tout ce qui
ne s'éloigne pas démesurément de l'histoire.
[101] Allusion aux Canaïtes comme
Jehoudda Is-Kérioth, qui faisait sa généalogie par Caïn. On peut être sûr
qu'Ananias et Apollos s'étaient composé les généalogies nécessaires à leur état
de christs-baptiseurs. En même temps, — et c'est la seconde fois, — l'Église
détourne les esprits de la généalogie de ben-Sotada, (nom que le Talmud
donne au Juif de rapport à cause de sa mère.) Nous revenons sur la portée de
cette expression au chapitre final de notre ouvrage.
[102] Qu'on cesse de disputer sur
les titres. Bar-Abbas est au-dessus de cela.
[103] Les Valentiniens et tous les
Gnostiques qui s'accordent par leur négation de Jésus en chair.
[104] Bar-Abbas est au-dessus de la
Loi.
[105] A toi, Péréghérinos !
[106] Pas moyen de nier.
[107] Il ne pouvait pas se douter
que Bar-Abbas ressusciterait, puisqu'il entendait dire qu'il n'avait pas été
crucifié du tout.
[108] C'est incontestable, c'est lui
qui a fait le premier martyr parmi les sept fils de Jehoudda le Gamaléen.
[109] C'est incontestable également.
En lui remettant son oreille immédiatement après la Cène, Jésus a fait de lui
le premier gracié.
[110] Il a été prophétisé par les Actes
des Apôtres, que Timothée serait témoin de Paul apôtre.
[111] Les maudits Valentiniens et
les Naziréens opiniâtres.
[112] Apellès, désigné par le titre
de ses livres anti-jehouddolâtres : les Révélations de Philumène (l'ami
d'Hyménée). On revient sur Apellès dans la Deuxième à Timothée, II, 17.
[113] Disciple d'Apellès.
[114] Alors ils ont retrouvé
Bar-Abbas en enfer.
[115] Blasphémer, c'est nier l'existence
de Jésus et la divinité de Bar-Abbas.
[116] Ho ! ho ! mais voilà un
abominable cas d'excommunication !
[117] A la bonne heure ! C'est
uniquement par calcul.
[118] Arrêté en pleine fuite par
Saül.
[119] Au temps fixé par lui pour le
Renouvellement du monde.
[120] Nous ne comptons plus ces faux
serments.
[121] Ceci contre les prophétesses
montanistes et carpocratiennes, qui se disaient supérieures aux apôtres et
n'avaient pas de peine à en faire la preuve.
[122] Absolument faux : un en deux, deux en un, ni homme ni femme disait Bar-Abbas
à sa mère.
[123] Quelle générosité ! quelle
justice ! Tout le péché sur la femme !
[124] Absolument contraire à la
doctrine de Bar-Abbas et à ses ordonnances pendant toute l'année des baptêmes.
[125] Excellente pour lui, au prix
où il estime le corps de Bar-Abbas.
[126] Et il y a des exégètes
catholiques pour soutenir que le père de Bar-Abbas avait eu cet entant d'un
second mariage !
[127] En un mot, se conduisant comme
un de ces païens qu'on appelle chrestiens.
[128] C'est-à-dire de peur qu'il ne
retourne avec les païens.
[129] Les goym.
[130] Paul n'en a qu'une, lui ! Il a
mis celle de Saül dans sa poche.
[131] Ils éviteront cela par le
système des collectes faites pour le compte de l'église à laquelle ils
appartiennent.
[132] Afin de ne pas entrer dans
l'Église avec des enfants d'un premier lit, qui auraient droit à une partie de
l'héritage.
[133] Jésus dans les Évangiles
synoptisés.
[134] Ils ont absolument raison, ce
sont des orthodoxes, car si Bar-Abbas revient comme un voleur, ainsi qu'il est
dit, et qu'il trouve enceinte la femme de l'évêque ou du diacre, comment
pourra-t-il réaliser l'un en deux, deux en un ?
[135] Bar-Abbas n'est pas de
ceux-là, qui est mort sous la loi des viandes pures et impures.
[136] L'invocation qui enlève le
péché des viandes défendues. Valentin en parle. (Cf. Les Évangiles de Satan,
troisième partie.)
[137] Pas du tout, ce sera un
apostat et un impie.
[138] Il arrange bien Salomé et les
sept anges de l'Apocalypse où, conformément aux Paroles du Marân, la
nommée Jézabel est anathémisée pour avoir mangé des viandes défendues !
[139] Les jeûnes purificatoires que
Jehoudda et ses fils faisaient de trois jours. (Cf. Le Charpentier.)
[140] Il est censé être tout jeune,
et frais émoulu des ciseaux de Paul qui l'a circoncis à Lystres.
[141] Il est nécessaire qu'il
vienne, il viendra, ou plutôt il écrira.
[142] C'est la seconde fois qu'il
est question de cette prophétie. Les Actes l'ont complètement oubliée.
[143] Voilà du nouveau ! Prenez les Actes,
Paul circoncit Timothée sans le concours de personne, et aucun prêtre n'est là
pour lui imposer les mains.
[144] Comment ! Ce polisson,
circoncis depuis peu, en remontrerait aux vieillards ?
[145] Celles-là donnent tout à
l'Église pour le salut de l'époux mort.
[146] Restée seule.
[147] Quelle erreur ! Qui ne hait point son père et sa mère, qui ne quitte pas
parents et maisons pour me suivre n'est pas digne de moi, dit Jésus
d'après Bar-Abbas.
[148] Pour faire quoi ?
[149] Quod
est vitandum, car leur bien, guetté par l'évêque, ira au second
mari, au second ménage.
[150] Elles dénoncent les
escroqueries, les détournements d'héritage et les captations.
[151] Les jeunes filles. Il s'est
relâché de sa doctrine à cause des réclamations de parents, car écrivant aux
Corinthiens il assimile à un droit et à un devoir le vœu de virginité imposé
par le père à sa fille.
[152] Qui s'étaient vouées.
[153] Au paganisme, et elles ont
fait du mal à l'Église en la trahissant.
[154] De celles qui ne rapportent
rien à l'Église.
[155] Qui ont tout donné à l'évêque
et qui voudraient bien ne pas mourir de faim en attendant le Grand jour.
[156] Peut-être n'oseront-ils pas
persister, se mettre d'accord.
[157] Il y a des inconvénients,
Valentin les a signalés.
[158] A l'imitation des Naziréens
eux-mêmes, imitateurs de Bar-Abbas qui s'abstint de toute boisson fermentée.
[159] Le nom de christ et celui de
christien étaient justement abhorrés.
[160] Entendez les jehouddolâtres
d'origine païenne.
[161] Ils le sont devenus par leur
foi en Bar-Abbas, car ils ne l'étaient point dans le système de celui-ci. Mais
par leur communion à son corps ils ont cessé d'être de la semence de bétail.
[162] Si
quelqu'un te trappe sur une joue, présente-lui encore l'autre.
[163] Des questions d'identité
notamment.
[164] Sur les mots : christ,
zélateurs de la Loi, sicaires, christiens, etc.
[165] Ce sont là des marchands de
christ. L'auteur n'est pas de gens-là.
[166] Est-il possible qu'il y ait de
ces ambitieux dans l'Église ?
[167] Certes. Bar-Abbas avec sa
Jérusalem d'or est cause de tout.
[168] Voyons, il est si jeune ! Son
prépuce est à peine cicatrisé !
[169] C'est si loin que Paul éprouve
le besoin de rafraîchir la mémoire de Timothée ! Mais ne croirait-on pas
vraiment que c'est Pilatus qui régnait ? Tibère a l'air d'être son procurateur
en Italie.
[170] On est sûr que Timothée ne
répondra pas : Pourquoi n'a-t-il pas régné la première
fois, qui d'après vous remonte à quatorze ans ?
[171] Hérésie, abominable hérésie !
Comment Paul ose-t-il soutenir de pareilles choses à Timothée ? Car non
seulement Bar-Abbas l'a parfaitement vu et décrit dans son Apocalypse,
mais encore il ne être son fils qu'à la condition d'être en lui depuis le
commencement puisqu'il est lui-même l'Alpha. Il le voyait depuis quatre mille
neuf cent cinquante ans lorsqu'il s'est incarné !
[172] Hérésie. Bar-Abbas est à sa
droite depuis quatorze ans !
[173] Avec qui ? tout est là.
[174] Faites-vous
un trésor avec les richesses injustement acquises, dit Jésus. Une fois
dans la caisse de l'Église, elles deviennent justes et même justificatives.
[175] Et compte courant.
[176] Kénophònia,
littéralement les vaines Voix. C'est le
titre de ouvrage d'Apellès contre les Paroles du Rabbi : Phônia
Philumenos (ou Philumenaiou). Paul les traite de vides de sens par
opposition aux Voix de Bar-Abbas.
[177] Tous les Gnostiques restés
fidèles à l'honneur. Paul dénonce ici, et par le titre même, l'ouvrage de
Marcion contre Bar-Abbas. Il a fait de même pour Apellès et Alexandre au
chapitre II. La lettre est d'un homme qui a sur sa table les Antithèses,
les Révélations de Philumène et le reste.
[178] Hérode et sa sœur Salomé, dont
Saül était le petit-fils. Rappelons pour donner une idée de la logique du
faussaire que dans la Première à Timothée, Paul est qualifié de
blasphémateur.
[179] Le faussaire suppose que
Timothée était à Milet au moment où Paul dans les Actes fait ses adieux
aux délégués de l'église d'Ephèse.
[180] Bonne,
utile, à moins que le faussaire ne tire
le mot de lévi, lion, ou de loüs (le mois du Lion,
l'août syrien).
[181] Heureuse
victoire. On cite la grand'mère et la mère, mais non le père, qui
est païen dans les Actes. On se borner à citer la mère qui, dans les Actes, est
présentée comme une juive panthoriste, et laisser la grand'mère de côté. En
effet, si le père est païen, c'est apparemment que son père l'était également.
Il en résulte que, n'étant pas juive, la grand'mère de Timothée n'a pu
l'instruire dans les divines Écritures. Il faut donc supposer
que
cette initiation lui vient de sa grand'mère du côté maternel.
[182] Paul oublie que, dans la Première
lettre, ce sont les prêtres qui imposent les mains sur Timothée. Paul s'est
borné à le circoncire, c'est déjà bien joli !
[183] Dans l'esprit du faussaire
Paul écrit après son enzônement, qui a lieu chez Philippe à Césarée.
[184] N'est-il pas l'Alpha ?
[185] Euh !
[186] Dans le sens de rabbi, instructeur.
[187] Quand il était à Césarée, dans
l'esprit du faussaire.
[188] Et non Phighelios, comme on lit aujourd'hui. Phrygellos
est un de Phrygien, un millénariste, un charpentier de Phrygie, comme dit
Apulée : Papias lui-même.
[189] Négateur de l'existence de
Jésus. Nous apprenons par là qu'il était d'Asie.
[190] Le
profitable.
[191] Ce n'est pas Pierre qui se
serait dérangé, quoiqu'il fût pape à Rome depuis plus de vingt ans
[192] Je crois bien !
[193] Au-dessous de zéro.
[194] C'est est très clair. Timothée
est le premier évêque d'Ephèse. A lui l'argent.
[195] Mais pas celui de Cérinthe et
autres, pour qui Bar-Abbas n'a pas été crucifié du tout.
[196] Un simple Barabbas. Ceci pour
faire croire que ses chaînes ne sont pas simplement paraboliques.
[197] Fais mentir Dieu. S'il ne veut
pas, mens pour lui.
[198] Quand ils savent, ils
abandonnent.
[199] Apellès, auteur des Voix de
Philumène.
[200] Le
trompeur. Alexandre, disciple d'Apellès, déjà nommé dans la Première
à Timothée. Cette fois on a déguisé son nom.
[201] A d'autres avant Bar-Abbas,
notamment Jacob junior. On voit qu'Apellès et Alexandre connaissaient leur
histoire, surtout celle de Saül.
[202] Continuons à mentir, à nier
l'évidence, et nous honorerons Dieu.
[203] La question de l'identité charnelle
de Jésus avec Bar-Abbas, par quoi bon agiter de telles questions ?
[204] Paul est dans le bon filet,
lui !
[205] Ce n'est pas facile, ils sont
tous dans l'Église, ou y ont été.
[206] Ceci désigne très clairement
Marcus et Colarbaze.
[207] Malheureusement non : leurs
écrits ont vite disparu, avec ceux des autres Gnostiques.
[208] Pline les cite également (Hist.
nat., XXX, I.) Quant Eusèbe, il les emprunte au platonicien Numénius
d'Apamée.
[209] Clément d'Alexandrie, Stromates,
ch. VI.
[210] C'était, elle aussi, une
charpentière et autrement qualifiée pour connaître les secrets de Dieu que
Marie la Gamaléenne.
[211] Les uns disent que cet
Hystaspe est le père de Darius, d'autres un contemporain de Zoroastre.
[212] Il est parfait, lui !
[213] Antioche de Pisidie.
[214] Le plus dur, ç'a été de sortir
des griffes de Ménahem. Saül a bien failli ne jamais venir à Rome et ne jamais
écrire de lettres.
[215] Hélas !
[216] Pas par son père en tout cas.
C'était un goy, un affreux goy nourri d'Hésiode et d'Homère.
[217] Elle ne peut l'être que si
elle est juive.
[218] Dame ! tout le monde ne peut
avoir une oreille droite comme celle de Saül !
[219] Les fables, c'est toute
écriture établissant l'inexistence de Jésus et l'ignominie de Bar-Abbas.
[220] En présentant Bar-Abbas sous
le nom de Jésus.
[221] Il va cesser d'être lié sur la
terre, il va être délié par le martyre.
[222] Stéphanos.
Aimable souvenir envoyé en passant à Jacob junior lapidé sous le nom de Stéphanos par Saül dans les Actes
des Apôtres.
[223] Bar-Abbas, juge des vivants et
des morts, ne peut manquer de lui être reconnaissant d'avoir lapidé son frère.
[224] Paul n'est pas allé en Espagne
ou il en est revenu. Mais si Timothée vient, qui conduira l'église d'Ephèse ?
[225] Dégoûtant, ce Démas ! Et
Pierre qui n'est pas venu voir Paul en prison ? Quel monde ! Un nommé Démas
dans la Lettre aux Colossiens, VI, 14.
[226] Pseudonyme sous lequel
Péréghérinos a dénoncé les christiens juifs et leur maître à Rome sous Antonin.
(Cf. Bar-Abbas) On a fait disparaître son Discours et on a pris son nom
pour en affaire un compagnon de Paul sous Néron.
[227] Clémens, le père ou le fils ad libitum.
[228] Pour s'assurer que son oreille
tient bien.
[229] Le fils de Shehimon dit la
Pierre, converti en Évangéliste. Le faussaire oublie qu'il a fait entrer dans
le canon une Lettre de Pierre que nous verrons tout à l'heure, et où ce
pape a Marc auprès de lui dans Rome même.
[230] Donc Timothée est avec lui,
puisqu'il est lui-même à Éphèse.
[231] Propriétaire de la maison où
Paul ressuscite Eutychus dans les Actes. Il deviendra Polycarpus, évêque
de Smyrne et rival de Péréghérinos pour l'incinération.
[232] Les livres, c'est le Pentateuque.
Les parchemins, c'est l'original des quatre Évangiles canoniques, des Actes
et des Lettres. On désire les montrer au très excellent Théophile.
[233] Tibère Alexandre, parent de
Saül.
[234] En attendant Néron le fit gouverneur
d'Egypte.
[235] A Césarée.
[236] On répond au reproche qu'on ne
peut pas ne pas porter contre Jacques et les frères pour n'être point venus le
voir et le cons' pendant les deux ans qu'il passe à Césarée dans sa prison.
[237] Comme si son cousin Félix
avait songé à le donner aux bêtes.
[238] Mais depuis ils sont à Rome,
sapristi ! ils y sont avec Pierre qui est pape depuis vingt ans, et c'est chez
eux que se réunit l'Église dans la Lettre aux Romains. Paul n'y va donc
jamais ?
[239] Pas du tout. Trophime est allé
à Jérusalem avec lui. Voyez les Actes dans Le Gogotha. Mais comme
on peut s'étonner de ne pas le voir auprès de Paul à Césarée, on raconte qu'il
est resté malade à Milet.
[240] Le
bon conseiller, Clémens, si l'on veut, ou tout autre, ou personne au
gré de l'Église, en tout cas quelqu'un qui n'est pas le payeur.
[241] Sénateur chez lequel Shehimon
dit la Pierre demeure pendant sept ans.
[242] Lire lineus, pécheur au filet. C'est le pseudonyme de
l'auteur de la Passio Petri et Pauli, désigne comme second pape après
Pierre dans les listes où Clément n'est que le troisième. On fait venir son nom
de linaò, pécher à la ligne.
[243] On fait Claudia, femme de
Pudens ou de Lineus.
[244] Le nom de la voie le long de
laquelle les Juifs de Rome avaient leur cimetière. On marie Philémon, qui est
juif, à une romaine.
[245] Sans signification spéciale,
sinon qu'on y retrouve une partie du nom de Philippe.
[246] Saül pouvait avoir
cinquante-cinq ans lorsqu'il est venu à Rome, et il y en a bien trois cents
qu'il est mort. Mais maintenant qu'on a les vieux parchemins !...
[247] L'utile.
Le faussaire s'amuse. Il oppose onésis,
utilité, à onéghecis, action de conduire
les ânes.
[248] Donc purement paraboliques.
[249] Cela ne coûtera rien ni à
Philémon ni à Paul.
[250] Ce n'est pas un faux, c'est
une obligation autographe sur parchemin. Philémon a de la chance !
[251] Ses liens ne l'empêchent pas
d'aller et de venir. Ainsi, lorsqu'il est allé passer l'hiver à Nicopolis, il
aurait pu pousser jusqu'à Colosse, eh bien ! il a préféré revenir à Rome et
remettre ce petit voyage à une autre année. Néron n'est pas encore disposé à le
martyriser, il faut attendre.
[252] Marc est là (sur parchemin),
venu avec Timothée, mais où est donc Pierre ?
[253] Nous n'avions pas vu
Aristarque depuis la traversée du Gogotha.
[254] Il est revenu de Thessalonique
où l'esprit du siècle l'avait entraîné.
[255] Sur parchemin lui aussi. Il
vient s'assurer que l'oreille de Saül ne se décolle pas.
[256] Le seul vrai pour le
faussaire, c'est l'Évangile de Paul, c'est-à-dire la résurrection
générale réduite au seul cas de Bar-Abbas.
[257] Vous voyez le jeu. Pour les
Romains les Colossiens connaissent les parchemins. Pour les Colossiens
l'original des Évangiles est à Rome.
[258] Couvert de l'écume de la mer.
Dans son nom entre le nom d'un poisson, l'aphie. Disons à ce propos que les
plus anciennes Eucharisties peintes ou gravées dans les catacombes de Rome
représentent un petit pain rond (le pain-Zib) tantôt entre deux calices tantôt
entre les deux poissons.
[259] Substitution de l'Eucharistie
au baptême pour la rémission. Les Colossiens en étaient restés à la kabbale du
baptême.
[260] Il n'est pas seulement le
premier-né d'entre les morts, il est l'Alpha et l'Oméga.
[261] Selon l'Apocalypse de
Pathmos.
[262] Le plérôme était autrefois
dans l'Abba, il est aujourd'hui dans son bar. L'Abba est au rebut.
[263] Œuvres provoquées et
approuvées par les Paroles du Marân.
[264] Par Epaphras seulement, car le
leur, c'est l'Évangile du Royaume.
[265] Ce qui lui manque, c'est
d'avoir souffert pour les goym. En
souffrant pour lui chez les goym, Paul
complète la Passion.
[266] La croix patibulaire
substituée à la croix solaire.
[267] Le fait est que, connaissant
l'inexistence de Jésus, et ne connaissant pas les parchemins, ils sont restés
avec Bar-Abbas, avec l'Évangile réel et le christ historique.
[268] Dans le genre des Antithèses
de Marcion.
[269] Ces éléments, c'est
l'histoire, c'est le casier judiciaire de Bar-Abbas. Il n'en faut tenir aucun
compte.
[270] Le baptême que vous avez reçu
vous a faits participants de sa mort et par conséquent de sa résurrection.
[271] Par l'Eucharistie. On essaie
d'effacer en lui le baptiseur qui remettait tous les péchés dans l'eau, mais on
ne peut contester l'identité.
[272] Nous, incirconcis. C'est un
juif apostat qui parle.
[273] Tous les goym étaient
condamnés à mort par l'Apocalypse. Les Juifs seuls seraient ressuscités
en 789.
[274] Les Archons et autres anges de
Satan visés dans la kabbale. On les retrouve dans les écrits valentiniens.
[275] A les juger par là, ils
seraient tous hérétiques les uns par rapport aux autres. Mieux vaut laisser
cela de côté, d'autant plus qu'on trouverait parmi eux de ces fâcheux
quartodécimans qui, en commémorant Bar-Abbas le 14 nisan, convainquent l'Église
romaine de la plus déplorable imposture.
[276] Ceux-là sont, au contraire,
les vrais christiens, et à l'appui de leurs croyances ils peuvent montrer les Paroles
du Marân avec les Explications de Papias.
[277] Bar-Abbas. Vous voyez, il a
encore sa tête !
[278] Si vous admettez
l'Eucharistie, ne raisonnez plus comme dans la doctrine millénariste.
[279] Ceci à la fois contre les
jeûnes naziréens et les préceptes de certaines sectes gnostiques. Ce régime ne
doit point survivre à Bar-Abbas.
[280] Enterré à Machéron.
[281] Comme le dit très bien Jésus à
Shehimon dit la Pierre, son frère selon le monde.
[282] Elle ne l'est pas si bien dans
l'histoire.
[283] Sur ceux-là seulement, car
ceux qui ont la foi sont sauvés quand même !
[284] Le nier est impossible.
[285] On aime à croire qu'il ne
s'agit pas de Dieu, mais de Bar-Abbas, car qu'est-ce que Dieu depuis la
naissance du Juif de rapport ?
[286] Bar-Abbas comptait bien être
tout, mais pas en tous ! Même pas en tous les Juifs !
[287] Afin de faire cesser les
sacrifices d'enfants et autres crimes commis pour s'éviter la vengeance de
Bar-Abbas, on a été amené à dire qu'il avait pardonné avant de mourir. De là
l'invention de la Cène et l'Eucharistie.
[288] Les tarifs seront affichés.
[289] Et quel maître !
[290] Le mystère que nous faisons du
casier judiciaire de ce scélérat, car pour le reste il n'y a pas l'ombre de
mystère.
[291] On voit par là que Bar-nabi et
Marcos ont demeuré en Phrygie avec Philippe, mort, dit-on, et enterré à Hiérapolis.
(Cf. Les Évangiles de Satan, première partie.) C'est la seule fois qu'il
soit parlé de la parenté qui existait entre Bar-nabi et Marcos. Les Actes des
Apôtres, où l'on voit Marcos et Bar-nabi se retirer de la compagnie de Paul,
après avoir marché avec lui par la volonté des faussaires, ne font aucune
mention de cette parenté qui est d'un degré moins direct si ce Bar-nabi est un
fils de Cléopas au lieu d'être Cléopas lui-même. On remarquera que Paul, tout
en ayant Marc et Luc pour adorateurs, meurt sans avoir entendu parler de
Mathias bar-Toâmin, à moins que finalement l'Église n'ait voulu désigner
celui-ci sous le nom de Bar-nabi, car où finit ce jeu de surnoms ? Est-il
admissible que l'Évangile de Matthieu ne soit pas au nombre des parchemins produits
par l'Église de Rome ?
[292] Dans les Actes Jehoudda
Toâmin est appelé Juste (dans le sens de Kanaïte, zélateur de la Loi). C'est de
lui qu'il s'agit ici. Jehoudda étant aussi le nom de circoncision de son frère
aîné, lequel est devenu Jésus-Christ au cours des temps, on veut pouvoir dire
qu'il y a eu dans l'histoire de l'apostolat un autre Jehoudda qu'on appelait
également Jésus.
[293] Eis tèn basileian tou theou. Paul
emploie le même mot qu'Apulée pour désigner l'Évangile du Royaume selon les
charpentiers et les poissonniers de Phrygie. (Cf. Les Évangiles de Satan,
première partie.)
[294] Paul avoue que l'Église mère
des premiers Évangiles fut à Hiérapolis, mais Pierre dont nous allons voir deux
Lettres tout à l'heure ne l'avoue pas, il ne cite même pas la Phrygie
parmi les provinces auxquelles il s'adresse !
[295] Cf. l'épisode de Jésus dans la
synagogue de Gamala.
[296] Midrasch Rabba, Bereschit,
XXIII. Toutes les formules un peu saisissantes de la mystification évangélique
se retrouvent en même temps dans le Talmud. Témoin celle-ci : Si l'on dit à quelqu'un : Ôte ce fétu qui est dans ton
œil, on reçoit pour réponse : Ôte cette poutre qui est dans le tien.
Traité Arakhin, fol. 16. (Voyez pour diverses autres formules du fond commun Les
Origines du sermon sur la montagne de M. H. Rodrigues, Paris, 1868, in-8°.)
[297] Peut-être Nicodème dans
l'esprit du faussaire.
[298] L'époux.
L'époux de qui ? Philippe avait quatre filles. Numphios
d'où l'on a fait Numphas, peut également
signifier gendre.
[299] Il y a bien eu une Lettre
aux Laodicéens.
[300] Fils de Philémon et successeur
de son père dans l'épiscopat de Colosses.
[301] Comment pourraient-ils les
oublier après de si fréquents rappels ? Souvenez-vous surtout de mes
parchemins. N'oubliez pas qu'ils viennent emplacement des Paroles du Marân.
[302] Et il y a des exégètes pour
dire que l'Apocalypse n'a paru que sous Domitien !
[303] Son bar.
[304] Bar-Abbas est l'auteur du
temps. Malheureusement pour lui il ne prend pas de notes, et il s'est trompé de
vingt-cinq mille jours cinq mille ans dans le compte arrêté au 15 nisan 789 !
[305] Comme fait le Verbe dans la Première
lettre de Pierre.
[306] Par le baptême de rémission.
Joannès a encore sa tête au moment où écrit l'auteur de la lettre.
[307] Impossible. S'il n'est pas à
Machéron, il ne peut pas être plus haut que le second ciel. (Voyez l'Apocalypse.)
[308] Impossible. Il est moindre que le plus petit. (Cf. Les Évangiles de
Satan, deuxième partie.)
[309] Dis plutôt des leurs : trois cent soixante par an.
[310] Mon
bar, en parlant à David. David fut donc son premier bar.
[311] C'est la seconde fois. La
première a eu lieu lors de la Création. C'est Bar-Abbas qui a fait Adam, et il
l'a fait mâle et femelle, afin qu'à son tour Adam pût le faire mâle, car il est
à la fois père et fils du premier homme.
[312] Dieu parle à David qui, en
effet, est le premier roi-christ. Alors pourquoi David n'a-t-il pas régné mille
ans ?
[313] David parlant à Dieu, et non
Dieu à Bar-Abbas, comme le veut ici le scribe.
[314] Parlant à David. On applique
ici à Bar-Abbas des textes qui s'appliquent tantôt à Dieu par la bouche de
David, tantôt à David par la bouche de Dieu.
[315] Le Marân, Bar-Abbas lui-même.
[316] C'est ainsi que Saül s'est
trouvé enzôné malgré lui, au moment où il s'y attendait le moins.
[317] Le Royaume que Bar-Abbas avait
commencé d'annoncer, comme il est dit au verset
3. En effet Bar-Abbas y devait commander aux cent quarante-quatre mille, mais
ce grand chef a été abandonné par cette troupe, et qui pis est, il a abandonné
honteusement celle qu'il avait levée.
[318] Les Psaumes, VIII, 5.
[319] Jehoudda Panthora.
[320] Bar-Jehoudda.
[321] Heureusement ! tout le monde
n'est pas devenu fou !
[322] Par Jésus lui-même, parlant du
Joannès dans Matthieu.
[323] Les enfants de Dieu, les
Juifs.
[324] C'est l'Abba lui-même qui a
vendu la crucifixion de son bar !
[325] A la condamnation et à la
crucifixion. Sans le savoir les Juifs ont été les complices de Dieu. Tout en
eux, le déicide même, est divin !
[326] En mourant il a tué la mort.
Alors pourquoi sa famille a-t-elle dit qu'il n'avait pas été crucifié ? Elle
voulait donc cacher le salut du genre humain ?
[327] Dans les Ecritures relatives à
l'onction de la famille de David.
[328] Spermatos
Abraham epilambanétai. Ce grossier langage veut que la promesse
n'est pas pour les anges qui, en effet, n'en ont pas besoin, mais pour les
descendants d'Abraham. L'auteur est d'accord avec les Juifs qui commémoraient
le christ par des pâques sémino-menstruelles.
[329] Bar-Abbas.
[330] C'est-à-dire naître d'un homme
et d'une femme et être circoncis le huitième jour. Il est resté vierge, lui,
mais pas sa mère !
[331] De souffrances aucune. Les glosses les lui ont épargnées.
[332] Les Juifs ne pouvaient pas
nier que le fils de Panthora n'eût été lui-même un panthoriste
irréprochable.
[333] Pas du tout, c'est Bar-Abbas.
[334] Nous, hébreux des deux
branches, aînée et cadette.
[335] Si nous ne nous laissons pas
enlever l'affaire par les goym, il est arrivé déjà. Songez à Péréghérinos !
[336] Bar-Abbas, substitué par ce
théologien à Dieu qui n'y voit goutte.
[337] Et les goym refaits.
[338] La communion avec lui par le
pain et le vin.
[339] L'irritation visée au verset 3
et qui a amené la scission dans le désert. Point de scission désormais et sus
aux goym !
[340] C'est ce que Jésus dit aux
pharisiens qui n'ont pas voulu suivre. Bar-Abbas : Vous
n'êtes point entrés vous-mêmes et vous avez empêché les autres d'entrer.
[341] Au Jourdain, par la colombe de
terre cuite.
[342] Il en restait un d'après la
kabbale de Jehoudda Panthora, le taureau Moïse, mais il est passé depuis 789.
[343] Bar-Abbas. Lorsqu'on déterra
ses os pour les brûler, on lui fit bien voir, en août 362 de son ère, qu'il
n'était pas entré dans le repos complet.
[344] Ceci pris à Valentin, où Jésus
traverse les cieux pour rentrer dans le Capricorne,
signe de géniture de Bar-Abbas, et en redescend le lendemain.
[345] Pour lesquelles il a été
condamné par le sanhédrin.
[346] Le péché de génération. Les
autres ne comptent pas.
[347] Non, c'était une révélation de
l'Abba.
[348] Des Psaumes (CIX, 4),
transporté ensuite dans les Évangiles, d'où il a disparu.
[349] Paraboliques, au Mont des
Oliviers.
[350] Abba,
Abba, lamma sabachtani ?
[351] On sait comme !
[352] Ceci est contre Théodote de
Byzance et les Théodotiens, qui avaient admirablement dégagé le rôle de
Melchisédec dans les Révélations funambulesques de Bar-Jehoudda.
[353] Écoulé depuis 789.
[354] La kabbale de Bar-Abbas est si
loin, et les Paroles du Marân si rares parmi ceux à qui l'auteur
s'adresse, que leur expliquer l'inexplicable Melchisédec est au-dessus de ses
forces, — et surtout de ses intentions !
[355] Lequel enseignement comprend
son casier judiciaire.
[356] Mais il ne le permet pas. Il
ne permet pas qu'on évoque les Paroles du Marân, l'Évangile du Royaume
et la campagne de 788.
[357] C'est précisément ce qui leur
a manqué en 789, Bar-Abbas lui-même étant mort avant l'illumination qui devait
se produire sous les Ânes et à laquelle
il aurait été préparé par les trois vêtements que son Père lui aurait envoyés.
[358] Cet Æon, l'Æon-Zib, n'est pas
à venir, il est en train, il a déjà deux ou trois cents ans de faits, ayant
commencé le 15 nisan 789.
[359] Paradeigmatizontès,
le donnant en spectacle, l'exposant aux risées, comme il lui fut fait au
prétoire de Jérusalem et au Gymnase d'Alexandrie.
[360] Voilà enfin la vraie question
!
[361] Du temps des Sicaires, oui.
Mais d'après les nouvelles ordonnances de Jésus, c'est défendu ! (Cf. Les
Évangiles de Satan, troisième partie.)
[362] Le schabei.
C'est pourquoi Marie est d'abord appelée Eloï-Schabed
dans la Nativité selon Luc. (Cf. Les Évangiles de Satan, première
partie.)
[363] C'est pour le laisser entrer
dans le sanctuaire du Dieu des Juifs, que le voile du Temple se déchire dans
certains Évangiles. Ce passage est la meilleure explication qui ait été
donnée de cette séméiologie.
[364] Les Théodotiens sont battus.
Bar-Abbas n'a pas été oint sous le Lion
de 789, comme il avait dit qu'il le serait, mais la séméiologie du voile
déchiré suffit à justifier sa prophétie.
[365] Salem
veut dire paix, et on a fait entrer le mot dans la composition du mot
Jérusalem. Il est passé de la kabbale dans la légende abrahamique, comme le
personnage de Melchisédec lui-même.
[366] Malik, Malek, Moloch, etc.
C'est le même mot.
[367] Sedek, Zadok, c'est le même mot.
Le tout fait Melek-Zédec, d'où Melchisédec.
[368] Ieou, modèle céleste d'Adam.
(Cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie.)
[369] Il joue dans la kabbale le
rôle d'Aaron sur terre. C'est l'Aaron céleste dont la mission est, le jour
venu, c'est-à-dire après les Ânes de la
Grande année, d'oindre le Roi des Juifs selon l'Évangile éternel.
[370] Exemple à suivre.
[371] Les fils du Lion, signe de Melchisédec. Répétons-le pour la
centième fois, Salomé était une Lévi.
[372] Justification des dîmes,
taxes, collectes, etc., qu'il s'agit de renouveler au profit de l'Église.
[373] Melchisédec, qui est sans père
et sans mère.
[374] L'intérieur, c'est Abraham,
patriarche. Le supérieur, c'est Melchisédec, grand-prêtre. Vous allez voir où
on veut en venir.
[375] Ici-bas, sur cette terre.
[376] Les prêtres.
[377] Le lieu où est Melchisédec et
par conséquent, Bar-Abbas.
[378] Ekei
dé, marturomenos oti zè. Intraduisible clairement sans cette
paraphrase.
[379] Lévi.
[380] De lui, Abraham.
[381] Bar-Abbas. Nous y voilà !
[382] C'est-à-dire éternel, auquel
il faudra éternellement payer la dîme le reste.
[383] La dîme qui allait aux prêtres
d'Iahvé doit maintenant aller à ceux de Bar-Abbas. La thèse se dessine.
[384] Par son père, il est de Juda,
mais par sa mère il est à la fois de Juda et de Lévi. Salomé est des filles d'Aaron. (Voyez la Nativité dans Luc) Mais
les femmes ne comptent pas devant Iahvé.
[385] On est renversé par l'aplomb
de ce coquin. Tous les rois de Juda étaient souverains pontifes, comme les
empereurs romains plus tard. C'est même pour cela que Bar-Abbas prétendait à la
couronne et en voulait au Temple.
[386] C'est le cas de Bar-Abbas
depuis qu'il est au ciel.
[387] Relative au sacerdoce dans le
Temple.
[388] D'où le nom d'Eloï-Schabed
donné à sa mère dans Luc, selon l'ordre de Melchisédec-Zorotocoros.
[389] Par la construction de l'arche
contre le feu destructeur. D'où son père et lui sont dits les charpentiers.
[390] Les effets du baptême ne sont
pas éteints avec lui, puisqu'il est ressuscité. La base de la spéculation
subsiste.
[391] Nous, Juifs. C'est flatteur
pour eux !
[392] Condamné pour trahison, assassinat
et vol, et, comme dit l'Évangile de Cérinthe, né
tout entier dans le péché.
[393] Par son naziréat.
[394] Quels ? Il n'était donc pas
innocent ? Cependant Jésus dit : Qui de vous me
convaincra de péché ?
[395] Il divague, quand par hasard
il ment sans calcul. La parole qui fait les Juifs rois de la terre est
antérieure à la Loi, la Loi n'en est que le reflet écrit.
[396] Non, non, il est couché à
Machéron.
[397] C'est ce tabernacle devant
lequel le père de Bar-Abbas officie dans la Nativité selon Luc.
[398] Pour cela il faut qu'il
reçoive.
[399] Bar-Abbas.
[400] Les deux dynasties pendant
longtemps parallèles et le plus souvent ennemies : les rois d'Israël avec onze
tribus, ceux de Juda avec la leur, plus forte à elle seule que toutes les
autres, Jérusalem lui appartenant.
[401] C'est là que fut tué Jehoudda
Panthora.
[402] Celui qui se déchire pour
laisser Bar-Abbas pénétrer dans le sanctuaire.
[403] Le diagramme céleste décrit
dans Celse.
[404] Voyez les Paroles du Marân,
ou plutôt ne les voyez pas.
[405] C'est ce qui devait arriver,
une dernière fois pour toutes, avec Bar-Abbas, le 15 nisan 789.
[406] Dès le moment qu'il emprunte
la figure et le nom de Saül, le faussaire est bien obligé de se placer au temps
où, le Temple étant debout, on y sacrifiait l'agneau pascal et les autres
animaux rituels.
[407] Il est bien vrai qu'une
Nazireth descendue des cieux devait remplacer Jérusalem en 789.
[408] Après le déchirement du voile.
[409] Spirituellement, par la
Cœnofiction. Le faussaire n'ose dire que la Cène soit réelle, il a peur d'un
démenti.
[410] Il sait cela, lui, qui capte
les héritages !
[411] Comme Cérinthe dans son Évangile.
(Cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie.)
[412] Voilà pourquoi Bar-Abbas est
devenu innocent sous les traits de Jésus crucifié. Contrairement à ce que lui
disaient les goym quand il était en croix, le sauveur s'est sauvé lui-même...
sous un pseudonyme.
[413] Moins qu'on ne pourrait
croire. Il comptait cinq mille ans au 15 nisan 789 à raison de trois cent
soixante jours par an. Ses passions antérieures à cette date étant de simples
séméiologies représentatives des pâques, il a souffert autant de fois qu'il y a
360 en 5.000 ans, défalcation faite de la pâque de 789 où il n'est passé qu'en
figure. (Cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie.)
[414] Nullement. C'est la seconde
fois, et il ne s'y attendait guère ! Le faussaire essaie d'effacer le
dispositif de l'Apocalypse, où l'on voit agneau de sacrifice, image de
l'Agneau sidéral, immolé, (c'est-à-dire
mis en croix) dès le commencement du monde. Et c'est cet agneau qu'on voit
revivre sur la montagne de Sion à l'échéance fixée d'avance par Dieu, soit avec
l'Agneau de 789. La résurrection de Bar-Abbas vient de là, pis-aller déplorable
!
[415] Des cinq Æons, selon le compte
par lui arrêté au 15 nisan 789. Mauvais comptable, il s'est trompé de
vingt-cinq mille jours.
[416] Je ne laisserai point
s'accréditer une erreur si contraire à la doctrine de Bar-Abbas. Ils devaient
mourir deux fois. Il y avait là première et la seconde mort. (Cf. l'Apocalypse.)
[417] Hérésie, au sens de Bar-Abbas.
Ils devaient être jugés deux fois, la première par Bar-Abbas lui-même en 789,
la seconde par le Père, en dernier ressort, mille ans après.
[418] C'est la révision de l'Apocalypse,
tant celle de Pathmos que celle de Gamala, dans le sens de la Première aux
Thessaloniciens. Il s'agit comme toujours de déguiser la faillite de
Bar-Abbas. Cette faillite est représentée comme un sacrifice volontaire.
[419] On raisonne comme si le Temple
était encore debout.
[420] C'est David qui parle à son
Dieu (Psaume XXXIX, 8 et suiv.), et cela, quatre mille ans après la
création du monde au compte de son descendant.
[421] Il n'est pas question de cela.
Il est dit : Vous m'avez donné des oreilles parfaites
(sous-entendu : pour entendre votre parole).
[422] Il est dit tout le contraire :
Vous n'avez point demandé d'holocauste ni de sacrifice.
[423] Le livre où était contenue
toute la kabbale davidique, d'où est venue plus tard la Clavicule de Salomon.
Ce livre, Bar-Abbas le mange (s'en nourrit) dans l'Apocalypse.
[424] Dans le plan de l'auteur, il, c'est Bar-Abbas en la personne de David. Rien
d'étonnant à cela. Puisqu'il préexiste à Abraham, il est dans David.
[425] Le sacrifice de l'agneau-bête.
[426] Celui de l'agneau-homme,
Bar-Abbas lui-même.
[427] Si encore elle eût été faite !
[428] Les représentants des douze
tribus réunis dans la Cène, Jehoudda Is-Kérioth est parfait à jamais.
[429] Jérémie seulement, XXXI, 33,
lequel n'avait certainement pas l'Esprit-Saint, puisque Bar-Abbas ne l'avait
pas lui-même. (Il est vrai qu'il l'attendait sous les Ânes).
[430] Toujours le voile qui s'est
déchiré du haut en bas le 17 nisan 789.
[431] Le prêtre jehouddolâtre
faisait sans doute le simulacre d'asperger le néophyte avant de lui donner le
vin.
[432] Tous les renseignés s'en
allaient, honteux d'eux-mêmes.
[433] Toujours la même menace sous
condition. C'est le fondement.
[434] Par ennemis entendez ceux qui
ne sont pas de l'affaire.
[435] La condamnation de Bar-Abbas
par le sanhédrin est donc parfaitement juste et régulière.
[436] Mieux que cela, pour infâme.
[437] Voyez Bar-Abbas dans l'enfer,
quelle mine il fait ! (cf. Les Évangiles de Satan, première et troisième
partie.)
[438] Par l'Apocalypse de
votre roi. L'auteur vise les deux grades périodes du christianisme judaïque, la
première dominée par Bar-Abbas, la seconde par Bar-Kocheba. (Cf. Le Gogotha
et Les Évangiles de Satan, première partie.)
[439] Les biens des sicaires furent
vendus ou donnés par Vespasien d'abord, par Hadrien ensuite.
[440] Le monde est à nous quand même
! Bar-Abbas l'a dit.
[441] Le Temps rend visible le Verbe
de Dieu.
[442] L'hostie de sang préférée par
le Dieu des Juifs à l'offrande végétale de Caïn.
[443] Sur l'usage fait du Livre
d'Hénoch dans les Évangiles, cf. Les Évangiles de Satan,
troisième partie.
[444] Alors pourquoi ne pas adorer
Hénoch ? On est sûr qu'il n'est pas enterré à Machéron !
[445] Voilà le premier charpentier.
[446] Il le savait parfaitement.
[447] Nazireth. C'est la Ville d'or
décrite dans l'Apocalypse.
[448] Prise sur les goym et dont
ceux-ci étaient exclus.
[449] Une figure de la résurrection
de Bar-Abbas, que l'auteur présente ici comme ayant été le Nazir voué à la mort
par son père.
[450] On fait rentrer Esaü dans le
Royaume (mais on ne l'a pas nommé au verset 9). C'est peut-être ce qui a donné
l'idée d'y faire rentrer Saül.
[451] En effet le Royaume du monde
lui était promis par sa kabbale, et c'est bien pourquoi le père de Bar-Abbas
est dit Joseph dans les Évangiles, bien qu'il s'appelât Jehoudda.
[452] L'opprobre du Christ qu'ils étaient, lui et son peuple (c'est
le nom que lui donnent les Egyptiens), s'est dit l'oint, le christ des Hébreux,
et le chrisme est la faculté dont jouissent ceux-ci d'être oints en leur roi.
Cette faculté dont ils profitèrent pour se séparer de Egyptiens, après les
avoir dépouillés, leur fut imputée à opprobre ceux-ci. L'ellipse est énorme.
[453] La terre de Chanaan dont les
Hébreux massacrèrent les habitants ou les réduisirent en esclavage.
[454] Les espions juifs. Sa trahison
est honorée à l'égal d'un exploit.
[455] Isaïe, par l'estimable
Manassé, ancêtre du non moins estimable Bar-Abbas, comme il est dit dans la
généalogie d'icelui.
[456] Joie jubilaire : mille ans de
règne pour commencer !
[457] Entre son programme et sa fin.
[458] Ce sont eux qui sont les
révoltés maintenant !
[459] Comme ce paladin.
[460] Pilatus, quand il l'a fait
fouetter, n'était que le bras de Dieu.
[461] La dispersion est déjà une
vieille chose.
[462] Bar-Abbas.
[463] D'où les boiteux guéris et
redressés dans les Évangiles.
[464] Comme l'herbe amère
qu'Is-Kérioth introduit dans la Cène. L'étoile Absinthe est l'image de cette
racine amère dans le ciel. Cette étoile est le Chien
qui dessèche, tandis que l'Âne trouve
l'eau.
[465] Qui a pris plusieurs femmes
chez les goym. C'est donc justement qu'il a été évincé de l'héritage, lui et sa
postérité. Seul Bar-Abbas peut l'y faire rentrer en la personne de Saül, fils
d'Amalech.
[466] Cent quarante-quatre mille.
[467] Ceux qui n'ont pas connu la
souillure de la femme et qui par conséquent sont préadamiques. (Cf. l'Apocalypse.)
[468] Dans Matthieu Jésus compare à
Caïn ceux qui ont tué le père de Bar-Abbas dans le Temple.
[469] Bar-Abbas dans les Paroles
du Marân.
[470] Ceux qui ne le rejetaient pas
ont encore moins échappé, s'il est possible.
[471] La voix de ce Bar-ner-regesch (fils du tonnerre) ébranle en ce
la terre quand il invoque l'Abba dans les Évangiles synoptisés et même
auparavant celui de Cérinthe.
[472] Il dévorera les goym, mais
caressera les Juifs dans le baptême de feu.
[473] Très favorablement, quand ils
lui auront expliqué qu'ils ont péché par respect pour le système de son bar.
[474] Par des dons sérieux et
répétés.
[475] Il a bien changé depuis le
mois d'août 362, quand les goym de Samarie l'ont baptisé de feu, après avoir,
en réplique à sa distinction entre le peuple de Dieu et la semence de bétail,
mêlé ses ossements et ceux des animaux.
[476] Elles ne les ont point
empêchés de succomber sous Vespasien et sous Hadrien.
[477] Les lévites, comme si le
Temple existait encore, alors que dans dix endroits l'auteur de la lettre en
constate la destruction.
[478] Aux termes du Lévitique,
XVI, 7.
[479] La porte du Ghé-Hinnom. (Cf. Les
Marchands de Christ et Les Évangiles de Satan, troisième partie.)
[480] Ils y sont déjà par leur
dispersion, et c'est ce que le scribe veut dire. Sa phrase n'a de sens qu'à
cette condition.
[481] Toute en or et en pierreries.
[482] De christ et de christiens.
[483] A vos frères en Israël, quand
ils seront en même temps ministres de Bar-Abbas. Sinon refus, même de saluer.
[484] Evidemment. La qualité de la
prière est liée à la quantité des biens communiqués. Beaucoup, c'est une prière
efficace. Peu, ce n'est pas de la prière : on a presque le droit de vous
dénoncer, je ne dirai pas à Dieu (il n'existe plus), mais au Juif désormais
chargé eu Jugement.
[485] Aux Juifs ? Pendant qu'il est
à Rome, où il calomnie les Naziréens, les Ebionites et les Jesséens ? Scribe,
tu te moques ici non plus seulement des goym tels que le très excellent
Théophile, mais des Juifs eux-mêmes !
[486] Allusion au Pasteur
d'Hermas, qui est lui-même un titre plagié du Poimandrès d'Hermès
Trismégiste.
[487] La Lettre aux Hébreux
est une des plus longues de toutes les lettres mises sous le nom de Paul. Celui
qui l'a rattachée à la série par la suscription avoue ici son procédé : Paul ne
paraît que dans ce post-scriptum.
[488] A Ephèse, par exemple, où il
aurait été emprisonné pour jehouddolâtrie.
[489] Il retournera en Judée, si
Néron ne le fait pas décapiter auparavant.