I. — Saül fait le docteur, mais il n'est pas tranquille. Au fond il n'a aucune qualité pour évangéliser, puisqu'en dépit de son oreille remise et de son enzônement, il ne peut même pas transmettre la grâce à sa femme, princesse de sang hérodien, et qui fut sa moitié dans toutes les persécutions qu'il a dirigées contre Bar-Abbas et ses frères. Elle ne peut obtenir sa grâce qu'en étant de moitié dans l'apostolat de son mari, car elle est en état de péché, puisqu'elle est mère, et hors du salut, puisqu'elle est Amalécite. Mais le salut se vend dans le nouveau régime, elle peut se racheter moyennant espèces. L'Esprit-Saint décide qu'au lieu de faire rentrer les didrachmes dus au Temple, Paul aura organisé une collecte monstre au profit des Saints de Jérusalem, et que dans cette œuvre pie il aura sa femme pour collaboratrice, tout au moins en Macédoine. Les Saints, dans le langage de l'Apocalypse, ce sont ceux qui ont combattu pour la maison de David contre les deux Bêtes : les Romains et les Hérodes. Il se trouve donc que Paul va quêter contre Saül, c'est là un des jeux favoris de l'Esprit-Saint. Tandis que sa femme opère chez les Philippiens et autres poires, Paul le tisserand a quitté Corinthe et les Corinthiens pour aller à Éphèse. Là il a fait preuve d'autant de cœur à la besogne que de désintéressement. Il n'a demandé ni l'or, ni l'argent, ni le vêtement de personne. De ses mains il a vécu ; il a nourri ses compagnons, montrant qu'il faut soutenir les faibles et se rappeler toujours les paroles de Jésus, lequel a dit lui-même : C'est chose plus heureuse de donner que de recevoir, propos qui n'a rien de surprenant, il est dans la bouche de celui qui reçoit ! D'Éphèse Paul rayonne sur les provinces d'Asie, sur la Macédoine et sur l'Achaïe. Outre sa femme, qu'on ne voit pas et qu'on ne doit pas voir, il est représenté par des émissaires comme le précieux Timothée et le diligent Éraste, tous Percevant pour le ponctuel Clémens, qui viendra en temps opportun empocher l'argent et le porter à Rome où Shehimon est devenu pape sous le glorieux nom de la Pierre. Car si Titus a renversé le Temple en 823, l'Église l'a relevé dans son système fiscal : celui des Juifs, Par le titre de contribuable la dupe s'anoblit, et le très excellent Théophile se hisse au rang d'élu. D'Éphèse Paul se tourne vers les Corinthiens et fait le plan des deux lettres qu'il leur adresse. Il est allé à Corinthe une première fois, accompagné de Saülas et de Timothée. Là il a dépouillé le vieil homme qu'il était encore sous le nom de Saülas, et laissant Timothée en Achaïe, il est allé à Éphèse où il est en ce moment. Il demeure chez Rabbi Akiba lui-même et l'excellente Zéchéna, sa femme. Toute la différence avec les temps de Claude, c'est qu'Akiba s'appelle Akila, et Zéchéna Priscilla[1]. Les disciples de Bar-Abbas restés au Pays, Naziréens, Ebionites et Jesséens, les christiens authentiques en un mot, couvrent Saülas d'injures à cause de son identité charnelle avec Saül l'Amalécite, et traitent de faussaires ceux qui lui prêtent des Lettres jehouddolâtriques. Pour obvier à cet inconvénient, Paul perd Saülas à Corinthe, il le remplacera par Sosthènes dans la suscription de la Première aux Corinthiens. Car on a décidé que, débarrassé de Saülas, Paul écrirait aux Corinthiens autant de fois qu'il le faudrait. Sosthènes est le nom que les Actes des Apôtres donnent au chef de la synagogue de Corinthe sous Claude pendant le proconsulat de Gallion[2] et la mission de Suai en Achaïe, il signera la Première aux Corinthiens avec Paul, et témoignera ainsi que, Claude régnant, Saülas était un jehouddolâtre parfait. Les christiens de Corinthe en ont gardé le meilleur souvenir, et depuis son départ pour Éphèse, Paul 8 reçu d'eux une lettre dans laquelle ils le consultent propos d'un passage des Évangiles synoptisés. La lettre des Corinthiens n'a pas été retrouvée, car le Saint-Esprit a voulu que toutes celles de Paul restassent sans réponse. Voici la Première épître de Paul aux Corinthiens. I, 1. Paul, appelé à l'apostolat de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et Sosthènes, son frère[3], 2. A l'Église de Dieu, qui est à Corinthe, aux sanctifiés ce Jésus-Christ, appelés saints, avec tous ceux qui invoquera le nom du Seigneur Jésus-Christ, en quelque lieu qu'ils soient ou que nous soyons nous-mêmes[4]. 3. Grâce à vous, et paix par Dieu notre Père, et par le Seigneur Jésus-Christ. 4. Je rends grâces à mon Dieu pour vous sans cesse, e cause de la grâce de Dieu, qui vous a été donnée dans le Christ Jésus, 5. De ce que vous avez été faits en lui riches en toutes, choses, en toute parole et en toute science[5]. 6. Ainsi le témoignage du christ a été confirmé parmi vous ; 7. De sorte que rien ne vous manque en aucune grâce, à vous qui attendez la manifestation de Notre-Seigneur Jésus-Christ[6], 8. Qui vous affermira même jusqu'à la fin, pour que vous soyez sans reproche au jour de l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ. 9. Il est fidèle, le Dieu[7] par qui vous avez été appelés à la société de son fils Jésus-Christ Notre-Seigneur. 10. Je vous conjure donc, mes frères, par le nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de n'avoir tous qu'un même langage, et de ne pas souffrir de schismes parmi vous[8] ; mais d'ère tous affermis dans le même esprit et dans les mêmes sentiments. 11. Car j'ai été averti, mes frères, par ceux de la maison Chloé[9] qu'il y a des contestations parmi vous. 12. Or, je parle ainsi, parce que chacun de vous dit : Moi, je suis à Paul[10], et moi à Apollos[11], et moi à Képhas[12], et moi au Christ[13]. 13. Le christ est-il divisé[14] ? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés[15] ? 14. Je rends grâces à Dieu de ce que je n'ai baptisé aucun de vous, [si ce n'est Crispus et Caïus[16]] ; 15. Afin que nul ne dise qu'il a été baptisé en mon nom[17]. 16. J'ai baptisé aussi la famille de Stéphanas : au reste, je ne sais si j'ai baptisé quelque autre personnel[18] ; 17. Parce que le christ ne m'a point envoyé[19] pour baptiser, mais pour prêcher l'Évangile, non pas toutefois selon la sagesse de la parole[20] afin de ne pas rendre vaine la crois du christ[21]. 18. Car la parole de la croix[22] est folie pour ceux qui se perdent ; mais pour ceux qui se sauvent, c'est-à-dire pour nous, elle est vertu de Dieu. 19. Car il est écrit : Je perdrai la sagesse des sages, et la prudence des prudents, je la réprouverai. 20. Où est le sage ? Où est le scribe ? Où est l'investigateur de ce siècle ? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse de ce monde ?[23] 21. En effet, puisque, dans la sagesse de Dieu, le monde, par sa sagesse, n'a pas connu Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication[24]. 22. Car les Juifs demandent le signe[25], et les Grecs cherchent la sagesse ; 23. Et nous, nous prêchons le christ crucifié. Pour les Juifs, il est vrai scandale, et pour les Gentils, folie[26] ; 24. Mais, pour ceux qui sont appelés (soit Juifs, soit Grecs), vertu de Dieu et sagesse de Dieu ; 25. Car ce qui est folie en Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse en Dieu est plus fort que les hommes. 26. En effet, voyez, mes frères, votre vocation, ce n'est pas un grand nombre de sages selon la chair, ni un grand nombre de puissants et de grands 27. Que Dieu a choisis, mais ce qui est insensé selon le monde, pour confondre les sages ; il a choisi aussi ce qui est faible selon le monde, pour confondre ce qui est fort ; 28. Enfin, Dieu a choisi ce qui est vil et méprisable selon le monde, et les choses qui ne sont pas, pour détruire les choses qui sont ; 29. Afin que nulle chair[27] ne se glorifie en sa présence. 30. Et c'est par lui que vous êtes dans le Christ Jésus, que Dieu a fait notre sagesse, notre justice, notre sanctification et notre rédemption ; 31. Afin, comme il est écrit, que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur[28]. II, 1. Pour moi, mes frères, lorsque je suis venu vers vous, je ne suis point venu vous annoncer le témoignage de christ[29] dans la sublimité du discours et de la sagesse. 2. Car je n'ai pas jugé que je susse parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié[30]. 3. Aussi, est-ce dans un état de faiblesse, de crainte, d'un grand tremblement, que j'ai été parmi vous ; 4. Et mon discours et ma prédication ont été, non dalle les paroles persuasives de la sagesse humaine, mais dans la manifestation de l'esprit et de la vertu ; 5. Afin que votre foi ne soit pas établie sur la sagesse à hommes, mais sur la vertu de Dieu. 6. Cependant nous prêchons la sagesse parmi les parfaits, non la sagesse de ce siècle, ni des princes de ce siècle, qui périssent ; 7. Mais nous prêchons la sagesse de Dieu dans le mystère[31], sagesse qui a été cachée, que Dieu a prédestinée pendant les siècles pour notre gloire ; 8. Qu'aucun prince de ce siècle n'a connue ; car s'ils[32] l'avaient connue, jamais ils n'auraient crucifié le Seigneur de la gloire[33]. 9. Mais de même qu'il est écrit : Ce que l'œil n'a point vu, ce que l'oreille n'a point entendu, ce qui n'est monté dans le cœur de l'homme, ce que Dieu a préparé ceux qui l'aiment, 10. C'est aussi ce que Dieu nous a révélé par son Esprit[34] : car l'Esprit pénètre toutes choses, même les profondeurs de Dieu. 11. Qui des hommes, sait ce qui est dans l'homme, sinon l'esprit de l'homme qui est en lui ? Ainsi, ce qui est en Dieu, Personne ne le connait, que l'Esprit de Dieu. 12. Pour nous, nous n'avons point reçu l'esprit de ce monde, mais l'Esprit qui est de Dieu[35], afin que nous connaissions les dons qui nous ont été faits par Dieu, 13. Et que nous annonçons, non avec les doctes paroles de la sagesse humaine, mais selon la doctrine de l'Esprit, traitant spirituellement les choses spirituelles. 14. L'homme animal[36] ne perçoit pas ce qui est de l'Esprit de Dieu : c'est folie pour lui, et il ne le peut comprendre, parce que c'est par l'Esprit qu'on doit en juger. 15. Mais l'homme spirituel juge de toutes choses, et il n'est jugé de personne[37]. 16. Car qui a connu la pensée du Seigneur pour pouvoir L'instruire ? s mais nous, nous avons la pensée du christ. II. — Avant d'aller plus loin, le faussaire se reporte au temps où Apollos l'Alexandrin vint prêcher son propre christat parmi les Juifs d'Achaïe. Il faut absolument que cet Apollos soit subordonné à Paul, et surtout à Clément qu'on ne voit pas dans la Première aux Corinthiens, mais qui est là de la part de Pierre. Car plus nous avançons et plus nous allons voir que Paul est eux mains d'une puissance occulte d'abord, puis manifeste en Clément : l'illustre Shehimon dit la Pierre. III. 1. Aussi, mes frères, je n'ai pu moi-même vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels. Comme à de petits enfants en Jésus-Christ, 2. Je vous ai abreuvés de lait, mais je ne vous ai point donné à manger, parce que vous ne le pouviez pas encore, et à présent même, vous ne le pouvez point, parce que vous êtes encore charnels[38]. 3. Car, puisqu'il y a parmi vous jalousie et esprit de contention[39], n'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme ? 4. En effet, puisque l'un dit : Moi je suis à Paulos et un autre : Moi à Apollos[40], n'êtes-vous pas des hommes ? Qu'est donc Apollos ? et qu'est Paulos ? 5. Des ministres[41] de Celui en qui vous avez cru[42] ; et chacun l'est selon le don que le Seigneur lui a départi. 6. Moi, j'ai planté[43], Apollos a arrosé ; mais Dieu a donné la croissance. 7. C'est pourquoi, ni celui qui plante n'est quelque chose, ni celui qui arrose ; mais celui qui donne la croissance, Dieu. 8. Or celui qui plante et celui qui arrose sont une seule chose. Mais chacun recevra son propre salaire selon sa travail. 9. Car nous sommes les coopérateurs de Dieu ; vous êtes le champ que Dieu cultive, l'édifice que Dieu bâtit. 10. Selon la grâce que Dieu m'a donnée, j'ai, comme ne sage architecte, posé le fondement, et un autre a bâti dessus. Que chacun donc regarde comment il y bâtira encore. 11. Car personne ne peut poser d'autre fondement que Celui qui a été posé, lequel est le Christ Jésus[44]. 12. Que si on élève sur ce fondement un édifice d'or, d'argent, de pierres précieuses, de bois, de foin, de Chaume, 13. L'ouvrage de chacun sera manifesté ; car le Jour du Seigneur le mettra en lumière, et il sera révélé par le feu ; ainsi le feu éprouvera l'œuvre de chacun[45]. 14. Si l'ouvrage de celui qui a bâti sur le fondement demeure, celui-ci recevra son salaire. 15. Si l'œuvre de quelqu'un brûle, il en souffrira la perte ; Cependant il sera sauvé, mais comme par le feu. 16. Ne savez-vous pas que vous êtes le Temple de Dieu[46] et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? 17. Si donc quelqu'un profane le temple de Dieu, Dieu le perdra. Car le temple de Dieu est saint, et vous êtes ce temple. 18. Que personne ne s'abuse : si quelqu'un d'entre vous paraît sage selon ce siècle, qu'il devienne fou pour être sage ; 19. Attendu que la sagesse de ce siècle est folle devant Dieu. Car il est écrit : J'enlacerai les sages dans leurs propres ruses. 20. Et encore : Le Seigneur sait que les pensées des Sages sont vaines. 21. Que personne donc ne se glorifie dans les hommes. 22. Car tout est à vous, soit Paul, soit Apollos, soit Képhas, soit vie, soit mort, soit choses présentes, soit choses futures, oui, tout est à vous ; 23. Mais vous au christ, et le christ à Dieu. IV, 1. Que les hommes nous regardent comme ministres -du christ, et dispensateurs des mystères de Dieu. 2. Or ce qu'on demande dans les dispensateurs, c'est que chacun soit trouvé fidèle. 3. Pour moi, je me mets fort peu en peine d'être jugé par vous ou par un tribunal humain ; bien plus, je ne me juge pas moi-même[47]. 4. A la vérité, ma conscience ne me reproche rien, mais je ne suis pas pour cela justifié ; celui qui me juge, c'est le Seigneur[48]. 5. C'est pourquoi, ne jugez pas avant le temps, jusqu'à ce que vienne le Seigneur, qui éclairera ce qui est caché date les ténèbres, et manifestera les pensées secrètes des cœurs ; et alors chacun recevra de Dieu sa louange. 6. Au reste, mes frères, j'ai personnifié ces choses en moi el en Apollos[49], à cause de vous, afin que vous appreniez, par notre exemple, à ne pas, contrairement à ce que je vous ai écrit[50], vous enfler d'orgueil l'un contre l'autre pour autrui. 7. Car qui te discerne ? et qu'as-tu que tu n'aies reçu ? Que si tu l'as reçu, pourquoi t'en glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu ?[51] 8. Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, vous régnez sans nous[52], et plaise à Dieu que vous régniez en effet, afin que nous régnions avec vous. 9. Car il me semble que Dieu nous a présentés, nous les derniers des apôtres[53], comme destinés à la mort, puisque nous sommes donnés en spectacle au monde, aux anges et eux hommes. 10. Nous sommes, nous, insensés à cause du christ ; mais vous, vous êtes sages dans le christ ; nous sommes faibles et vous forts ; vous êtes honorés, mais nous méprisés. 11. Jusqu'à cette heure nous souffrons et la faim et la soif ; nous sommes nus, déchirés à coups de poing, et nous n'avons pas de demeure stable ; 12. Nous nous fatiguons, travaillant de nos mains[54], on nous maudit, et nous bénissons : on nous persécute, et nous le supportons ; 13. On nous blasphème, et nous prions ; nous sommes devenus jusqu'à présent comme les ordures du monde, et les balayures rejetées de tous[55]. 14. Ce n'est point pour vous donner de la confusion que ceci, mais je vous avertis comme mes fils très chers. 15. Car eussiez-vous dix mille maîtres[56] dans le christ, vous n'avez cependant pas plusieurs pères ; puisque c'est qui, par l'Évangile, vous ai engendrés en Jésus-Christ. 16. Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs, comme le suis du christ. Oh ! pour le vol seulement ! III. — A ce touchant souvenir, Paul se rappelle le véritable, l'unique objet de toute cette épistole. Dans épistole, il y a pistole. Où en est la collecte ? 17. C'est pourquoi, je vous ai envoyé Timothée, qui est mon fils bien-aimé, et fidèle dans le Seigneur ; il vous rappellera mes voies en Jésus-Christ, selon ce que j'enseigne partout dans toutes les Églises[57]. 18. Quelques-uns s'enflent en eux-mêmes, comme si je ne devais plus venir vous voir. 19. Mais je viendrai vers vous bientôt, si le Seigneur le veut, et je connaîtrai non quel est le langage de ceux qui sont pleins d'eux-mêmes, mais quelle est leur puissance réelle[58]. 20. Car ce n'est pas dans les paroles que consiste le royaume de Dieu, mais dans la puissance. 21. Que voulez-vous ? que je vienne à vous avec la verge[59] ou avec charité et mansuétude ? IV. — Mais d'abord il faut passer en revue quelques menus péchés dont on peut se racheter, quand on a dit cœur. V, 1. Il n'est bruit que d'une fornication commise parmi vous, d'une fornication telle qu'il n'en existe pas chez les Gentils mêmes[60], jusque-là que quelqu'un a la femme de son père ! 2. Et vous êtes gonflés d'orgueil ?[61] Et vous n'êtes pas plutôt dans les pleurs[62] pour faire ôter d'au milieu de vous celui qui a commis cette action ? 3. Pour moi, absent de corps[63] il est vrai, mais présent d'esprit, j'ai déjà jugé, comme si j'étais présent, que celui qui a commis un tel attentat, 4. [Vous et mon esprit étant réunis au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ], soit, par la puissance de Notre-Seigneur Jésus[64], 5. Livré à Satan pour la mort de sa chair, afin que son esprit soit sauvé au jour de Notre-Seigneur Jésus-Christ[65]. 6. C'est bien à tort que vous vous glorifiez[66]. Ne savez-vous pas qu'un peu de levain corrompt toute la pâte ? 7. Purifiez-vous donc du vieux levain, afin que vous soyez une pète nouvelle, comme vous êtes des azymes. Car notre agneau pascal, le christ, a été immolé[67]. 8. C'est pourquoi, mangeons la pâque, non avec un vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des azymes de sincérité et de vérité. 9. Je vous ai écrit dans la Lettre[68] : Ne vous mêlez pas avec les débauchés, 10. Ce qui ne s'entend pas des débauchés de ce monde[69], non plus que des avares, des rapaces, des idolâtres ; autrement vous devriez sortir de ce monde. 11. Mais je vous ai écrit de ne point vous mêler avec celui qui, portant le nom de frère[70], est ou avare, ou idolâtre[71], ou médisant, ou ivrogne, ou rapace, et même de ne pas manger avec un tel homme. 12. En effet, m'appartient-il de juger ceux qui sont dehors ?[72] Et ceux qui sont dedans[73], n'est-ce pas vous qui les jugez ?[74] 13. Car ceux qui sont dehors, Dieu les jugera. Otez méchant d'au milieu de vous. V. Il est bon aussi qu'il s'organise sur le plan esquissé par Jésus dans les Synoptisés une manière de justice qui consiste à n'en pas avoir, qui se substitue insidieusement à la loi commune et qui prépare les-juridictions ecclésiastiques. VI, 1. Quelqu'un de vous, ayant avec un autre un différend, ose l'appeler en jugement devant les infidèles et non devant les Saints ![75] 2. Ne savez-vous pas que les Saints[76] jugeront ce monde ? Or si le monde doit être jugé par vous[77], êtes-vous indignes de juger des moindres choses ? 3. Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ?[78] Combien plus les choses du siècle ! 4. Si donc vous avez des différends touchant les choses du siècle, établissez, pour les juger, ceux qui tiennent le dernier rang dans l'Église[79]. 5. Je le dis pour votre honte : N'y a-t-il donc parmi vous aucun sage qui puisse être juge entre ses frères ? 6. Mais un frère plaide contre son frère, et cela devant des infidèles ?[80] 7. C'est déjà certainement pour vous une faute, que vous-ayez des procès entre vous. Pourquoi ne supportez-vous pas plutôt d'être lésés ? Pourquoi ne supportez-vous pas plutôt la fraude ? 8. Mais vous-mêmes, vous lésez, vous fraudez, et tout cela à l'égard de vos frères[81]. 9. Ne savez-vous pas que les injustes ne posséderont pas le royaume de Dieu ?[82] Ne vous abusez point : ni les débauchés, ni les idolâtres[83], ni les adultères, 10. Ni les efféminés, ni ceux qui couchent avec les mâles[84], ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni les rapaces, ne posséderont le royaume de Dieu. 11. C'est ce que quelques-uns de vous ont été[85], mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et par l'Esprit de notre Dieu. 12. Tout m'est permis[86], mais tout ne m'est pas avantageux. Tout m'est permis, mais je ne serai l'esclave d'aucune chose. VI. — Ici l'embarras du faussaire redouble. Il va lui falloir aborder la parole du deux en un, un en deux, sans en indiquer l'origine ; sinon il lui faudrait citer, comme on le fait dans Clément[87], les paroles de Bar-Abbas à sa mère. Cette parole est la cause de tous les excès contre nature qui ont marqué l'histoire du christianisme primitif. 13. Les aliments sont pour l'estomac, et l'estomac pour les aliments ; mais Dieu détruira l'un et l'autre : le corps n'est point pour la prostitution, mais pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps[88]. 14. Car, comme Dieu a ressuscité le Seigneur, il nous ressuscitera aussi par sa puissance. 15. Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres du chris[89] ? Enlevant donc les membres du christ[90], en ferai-je des membres de prostituée[91] ? A Dieu ne plaise. 16. Ne savez-vous pas que celui qui s'unit à la prostituée est dans sa chair[92] ? Car, dit-il[93], ils seront deux en une seule chair. 17. Mais celui qui s'unit au Seigneur[94] est un seul esprit avec lui. 18. Fuyez la fornication. Tout péché, quel qu'il soit, que fait l'homme est hors de son corps ; mais celui qui commet la fornication pèche contre son propre corps. 19. Ne savez-vous pas que vos membres sont le temple de l'Esprit-Saint, qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et qu'ainsi vous n'êtes plus à vous-mêmes ? 20. Car vous avez été achetés à haut prix[95]. Glorifiez et portez Dieu dans votre corps. VII. — Les Corinthiens du temps de Claude ont vu Saül avec sa femme, mais ils n'ont pas vu Paul avec la sienne, puisqu'il l'a laissée en Macédoine où elle fait pis que diables pour rançonner les goym. C'est ce qui lui permet, sans précisément se dire célibataire, d'ire sinuer qu'il l'est resté. Autrement, les Corinthiens lia manqueraient de faire entendre de véhémentes protestations contre l'impudence dont il fait preuve dans la question du mariage. VII, 1. Quant aux choses dont vous m'avez écrit[96], il est avantageux à l'homme de ne toucher aucune femme[97] : 2. Mais, à cause de la fornication[98], que chaque home ait sa femme, et chaque femme son mari. 3. Que le mari rende à la femme ce qu'il lui doit, et pareillement la femme à son mari. 4. La femme n'a pas puissance sur son corps ; c'est le mari. De même le mari n'a pas puissance sur son corps, c'est la femme[99]. 5. Ne vous refusez point l'un à l'autre ce devoir, si ce n'est de concert, pour un temps[100], afin de vaquer à la Prière ; et revenez ensuite comme vous étiez, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. 6. Or je dis ceci par condescendance, et non par commandement. 7. Car je voudrais que vous fussiez tous comme moi[101] ; mais chacun reçoit de Dieu son don particulier, l'un d'une manière et l'autre d'une autre. 8. Mais je dis à ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, qu'il leur est avantageux de rester ainsi, comme moi-même. 9. Que s'ils ne peuvent se contenir, qu'ils se marient. Or il vaut mieux se marier que de brûler. 10. Pour ceux qui sont mariés, ce n'est pas moi, mais le Seigneur[102], qui commande que la femme ne se sépare Point de son mari. 11. Que si elle en est séparée, qu'elle demeure sans se marier ou qu'elle se réconcilie avec son mari. Que le mari, de même, ne quitte point sa femme. 12. Mais aux autres, je dis, moi, et non le Seigneur : Si un de nos frères[103] a une femme infidèle[104] et qu'elle consente à demeurer avec lui, qu'il ne se sépare point d'elle, 13. Et si une femme fidèle[105] a un mari infidèle[106] et qu'il consente à demeurer avec elle, qu'elle ne se sépare point de son mari ; 14. Car le mari infidèle est sanctifié par la femme fidèle, et la femme infidèle est sanctifiée par le mari fidèle ; autrement vos enfants seraient impurs[107], tandis que maintenant ils sont saints. 15. Que si l'infidèle se sépare, qu'il se sépare ; car notre frère ou notre sœur n'est plus asservie en ce cas ; mais Dieu nous a appelés à la paix. 16. Car, que savez-vous, femme, si vous sauverez votre mari ? ou que sais-tu, homme, si tu sauveras ta femme ? 17. Seulement, que chacun marche selon que le Seigneur lui a départi, et selon que Dieu l'a appelé, et c'est ce que j'enseigne dans toutes les Églises[108]. 18. Un circoncis a-t-il été appelé ? Qu'il ne se donne point pour incirconcis[109]. Est-ce un incirconcis qui a été appelé ? Qu'il ne se fasse point circoncire. 19. La circoncision n'est rien[110] et l'incirconcision n'est rien ; mais l'observation des commandements de Dieu est tout. 20. Que chacun persévère dans la profession où il était quand il a été appelé. 21. As-tu été appelé étant esclave, ne t'en inquiète pas ; et même, si tu peux devenir libre, profites-en plutôt[111]. 22. Car celui qui a été appelé au Seigneur lorsqu'il était esclave, devient affranchi du Seigneur ; de même celui qui a été appelé étant libre, devient esclave du christ[112]. 23. Vous avez été achetés chèrement[113] : ne vous faites Point esclaves des hommes. 24. Que chacun, mes frères, persévère devant Dieu dans l'état où il était, lorsqu'il a été appelé. VIII. — Ce qui avait fait la grandeur romaine, c'est la famille organisée. C'était l'image vivante de tout le droit romain. Il faut la détruire, en la divisant Belon le principe émis par Jésus dans les Évangiles et en y ajoutant. Puisqu'on est puni quand on attaque la société politique, on peut échapper en la dissolvant deus sa réduction : la famille. 25. Quant aux vierges, je n'ai pas reçu de commandement du Seigneur[114], mais je donnerai un conseil, comme ayant obtenu de la miséricorde du Seigneur d'être fidèle. 26. J'estime donc que cela est avantageux, parce qu'à cause de la nécessité pressante[115] il est avantageux à l'homme d'être ainsi[116]. 27. Es-tu lié à une femme ? ne cherche pas à te délier. N'es-tu point lié à une femme ? ne cherche pas de femme. 28. Cependant, si tu prends une femme, tu ne pèches pas ; et si une vierge se marie, elle ne pèche pas. Toutefois ces personnes auront les tribulations de la chair[117]. Pour moi, je vous pardonne[118]. 29. Voici donc, mes frères, ce que je vous dis : Le temps est court[119] ; il faut que ceux même qui ont des femmes soient comme n'en ayant pas ; 30. Et ceux qui pleurent, comme ne pleurant pas ; ceux qui se réjouissent, comme ne se réjouissant pas ; ceux qui achètent, comme ne possédant pas ; 31. Et ceux qui usent de ce monde, comme s'ils n'en usaient pas ; car elle passe, la figure de ce monde[120]. 32. Je voudrais que vous fussiez exempts de soucis. Celui qui est sans femme met, sa sollicitude dans les choses du Seigneur, comme il plaira au Seigneur. 33. Au contraire, celui qui est avec une femme met sa sollicitude dans les choses du monde, comment il plaira sa femme ; et il se trouve ainsi partagé[121]. 34. De même la femme non mariée et la vierge pensent aux choses qui sont du Seigneur, afin d'être saintes de corps et d'esprit ; mais celle qui est mariée pense aux choses du monde : comment elle plaira à son mari. 35. Or je vous parle ainsi pour votre avantage, non pour vous tendre un piège[122], mais parce que c'est une chose bienséante, et qui vous donnera un moyen de prier le Seigneur sans empêchement[123]. 36. Si quelqu'un donc pense que ce lui soit un déshonneur que sa fille, déjà plus qu'adulte, reste vierge, et qu'il la doit marier ; qu'il fasse ce qu'il voudra, il ne péchera point[124] si elle se marie. 37. Mais celui qui, sans nécessité, et étant pleinement maître de sa volonté, juge en son cœur de conserver sa que vierge, fait bien[125]. 38. Ainsi celui qui marie sa fille vierge fait bien ; et celui qui ne la marie pas fait mieux[126]. 39. La femme est liée à la loi aussi longtemps que vit son mari ; que si son mari s'endort, elle est affranchie ; qu'elle se marie à qui elle voudra, mais seulement dans le Seigneur[127]. 40. Cependant elle sera plus heureuse si, selon mon con' eue elle demeure comme elle est[128] : or je pense que j'ai, moi aussi, l'Esprit du Seigneur[129]. C'est en effet le même esprit. Les moyens seuls diffèrent. Bar-Abbas voulait la réintégrande[130] par la violence, Paul veut tout par la division des hommes, la dissolution de la famille et l'accaparement des biens. Mais le résultat est le même : enrichissement des Juifs et des judaïsants, par l'abrutissement graduel des goym et leur diminution numérique. IX. — Il convient également de résoudre la question des viandes, sur laquelle Bar-Abbas était intraitable. C'est une question qui a vieilli. Qu'elle s'assoupisse ! VIII, 1. Quant à ce qu'on offre en sacrifice aux idoles, nous savons que nous avons tous une science suffisante[131]. La science enfle[132], mais la charité édifie. 2. Si quelqu'un[133] se persuade savoir quelque chose, il ne sait pas encore comment il doit savoir. 3. Mais si quelqu'un aime Dieu, celui-là est connu de lui. 4. A l'égard des viandes qui sont immolées aux idoles, nous savons qu'une idole n'est rien dans le monde[134], et qu'il n'y a nul Dieu que l'unique. 5. Car, quoiqu'il y ait ce qu'on appelle des dieux, soit dans le ciel[135], soit sur la terre (or il y a ainsi beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs) : 6. Pour nous, cependant, il n'est qu'un seul Dieu, la Père, de qui toutes choses viennent, et nous surtout, qu'ils faits pour lui ; et qu'un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses sont[136], et nous aussi par lui[137]. 7. Mais cette science n'est pas en tous. Car, même jusqu'à cette heure, quelques-uns, dans la persuasion de la réalité de l'idole, mangent des viandes comme ayant été offertes à l'idole : ainsi leur conscience, qui est faible, s'en trouve souillée. 8. Ce ne sont point les aliments qui nous recommandent devant Dieu. Car si nous mangeons, nous n'aurons rien de plus ; et si nous ne mangeons pas, rien de moins. 9. Mais prenez garde que cette liberté que vous avez[138] ne soit aux faibles une occasion de chute. 10. Car si quelqu'un voit celui qui a la science[139] assis à table dans un temple d'idoles, sa conscience, qui est faible, ne le portera-t-elle pas à manger des viandes sacrifiées ? 11. Ainsi, par votre science, périra votre frère encore faible, pour qui le christ est mort. 12. Or, péchant de la sorte contre vos frères et blessant leur conscience faible, vous péchez contre le christ. 13. C'est pourquoi, si ce que je mange scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de chair[140], afin de ne point scandaliser mon frère. X. — Jusqu'ici Paul a éludé de son mieux les objections qu'on est en droit de faire à un juif marié qui tient devant la galerie un pareil discours sur la prééminence du célibat. Il va bien lui falloir avouer qu'il a une femme, que cette femme est quelque part, et que, si les Corinthiens du troisième siècle ne la voient point, les contemporains de Saül l'ont parfaitement vue, peut-être même en état de grossesse, ce qui est un obstacle à l'un en deux, deux en un, si Bar-Abbas revient à l'improviste, comme Paul le dit ici. Le faussaire est bien obligé de tenir compte de cette particularité ; il se place au temps où les Actes des Apôtres et la Lettre aux Galates donnent Bar-nabi, cousin germain et beau-frère des fils de Jehoudda, comme ayant été le compagnon de Saülas en Syrie, à Chypre et en Asie, et il répond à un adversaire inconnu qui a posé à Paul les questions les plus embarrassantes pour l'Église. Cet adversaire inconnu, marcionite peut-être, reproche à Saülas d'avoir pris femme (en Syrie, à Chalcis, je pense), de l'avoir emmenée avec lui en Asie' et en Achaïe, et de s'être assis avec elle à la table des goym, notamment à Corinthe où ils ont été les hôtes de Gallion. Paul répond en disant que c'est son droit, ou dans le cas contraire il n'y a que lui et Bar-nabi qui ne jouissent pas du même droit que les apôtres, celui d'avoir une femme avec soi. Or il est évident que ce débat n'est point soulevé par les Corinthiens chez qui Bar-nabi n'est certainement jamais venu avec Saül. D'ailleurs Paul pourrait répondre que, s'il ne leur a pas présenté Madame, c'est pour lui éviter un assaut dans le genre de ceux auxquels on est exposé dans cette église. IX, 1. Ne suis-je pas libre ?[141] Ne suis-je pas apôtre ?[142] N'ai-je pas vu Jésus-Christ Notre-Seigneur ?[143] N'êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur ? 2. Et si pour d'autres je ne suis pas apôtre[144], je le suis cependant pour vous ; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. 3. Ma défense contre ceux qui m'interrogent[145], la voici : 4. N'avons-nous pas le pouvoir de manger et de boire ? 5. N'avons-nous pas le pouvoir de mener partout avec nous une femme-sœur[146], de même que les autres apôtres[147], et les frères du Seigneur[148], et Képhas ?[149] 6. Ou moi seul et Barnabi n'avons-nous pas le pouvoir de le faire ?[150] Que les Corinthiens du troisième siècle cessent donc de s'étonner que Paul ait une femme ! C'est une femme-sœur, c'est-à-dire reçue dans l'Église, et en ce moment madame Paul fait recette en Macédoine avec Clémens, coadjuteur de Pierre à Rome. Car nous voici arrivés au véritable, au seul objet de la lettre. XI. — Les marchands de christ ont sur les biens immobiliers le même pouvoir que sur les personnes. C'est par un reste de condescendance pour la propriété privée qu'ils se contentent de sommes d'argent. 7. Qui jamais fait la guerre à ses frais ? Qui plante une vigne et ne mange pas de son fruit ? Qui pait un troupeau et ne mange point du lait du troupeau ? 8. N'est- ce que selon l'homme[151] que je dis ces choses ? La Loi même ne les dit-elle pas ? 9. Car il est écrit dans la loi de Moïse : Tu ne lieras pas la bouche au bœuf qui foule les grains ? Est-ce que Dieu a souci des bœufs ? 10. N'est-ce pas plutôt pour nous[152] qu'il dit cela ? Car c'est pour nous qu'il a été écrit que celui qui laboure doit labourer dans l'espérance de recueillir, et celui qui bat le grain dans l'espérance d'y avoir part. if. Si nous avons semé en vous des biens spirituels[153], est-ce une grande chose que nous moissonnions de vos biens temporels ?[154] 12. Si d'autres usent de ce pouvoir à votre égard[155], pourquoi pas plutôt nous-mêmes ? Cependant nous n'avons pas usé de ce pouvoir : au contraire, nous souffrons tout pour ne pas mettre d'obstacle à l'Évangile du christ[156]. 13. Ne savez-vous pas que les ministres du Temple mangent de ce qui est offert dans le Temple, et que ceux qui servent à l'autel ont part à l'autel ?[157] 14. Ainsi le Seigneur lui-même[158] a prescrit à ceux qui annoncent l'Évangile de vivre de l'Évangile. Rien pour lui, il n'est point ministre de Bar-Abbas, il est collecteur d'un évêque, qu'on ne voit pas plus qu'on ne voit madame Paul, mais qui siège quelque part. 15. Pour moi, je n'ai usé d'aucun de ces droits. Je n'écris donc pas ceci pour qu'on en use ainsi envers moi ; car j'aimerais mieux mourir que de laisser quelqu'un m'enlever cette gloire[159]. 16. Car si j'évangélise, la gloire n'en est pas à moi ; ce m'est une nécessité, et malheur à moi, si je n'évangélise ! 17. Si je le fais de bon cœur, j'en aurai la récompense ; mais si je ne le fais qu'à regret, je dispense seulement ce qui m'a été confié. 18. Quelle est donc ma récompense ? C'est que, prêchant l'Évangile, je le prêche gratuitement[160], pour ne pas abuser-de mon pouvoir[161] dans l'Évangile. XII. — Habitant le corps de Saül, Paul se rend parfaitement compte de son indignité, de son inaptitude au salut. Mais son œuvre n'est-elle pas de nature à lui valoir grâce plénière ? Seul le publicain sera-t-il sans récompense ? 19. Aussi, lorsque j'étais libre à l'égard de tous[162], je me suis fait l'esclave de tous pour en gagner un plus grand nombre. 20. Je me suis fait comme Juif avec les Juifs, pour gagner les Juifs : 21. Avec ceux qui sont sous la Loi[163], comme si j'eusse été sous la Loi [quoique je ne fusse plus assujetti à la Loi][164], pour gagner ceux qui étaient sous la Loi ; avec ceux qui étaient sans Loi[165], comme si j'eusse été sans Loi [quoique je ne fusse pas sans la Loi de Dieu, mais que je fusse sous la Loi du christ[166]], afin de gagner ceux qui étaient sans Loi. 22. Je me suis rendu faible avec les faibles, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, pour les sauver tous. 23. Ainsi, je fais toutes choses pour l'Évangile, afin d'y avoir part. 24. Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans la lice courent tous, mais qu'un seul remporte le prix ? Courez donc de telle sorte que vous le remportiez[167]. 25. Tous ceux qui combattent dans l'arène s'abstiennent de toutes choses : eux, pour recevoir une couronne corruptible, nous, une incorruptible[168]. 26. Pour moi, je cours aussi, mais non comme au hasard ; je combats du poing, mais non comme frappant l'air ; 27. Mais je châtie mon corps[169], et le réduis en servitude[170], de peur qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé[171]. Lui et sa femme. Mais Madame Paul est en train de mériter sa grâce en tapant fortement les poires de Macédoine. X, 1. Car je ne veux pas que vous ignoriez, mes frères, que nos pères ont tous été sous la nuée, et qu'ils ont tous passé la mer[172] ; 2. Qu'ils ont tous été baptisés sous Moïse, dans la nuée et dans la mer[173] ; 3. Qu'ils ont tous mangé la même nourriture spirituelle, 4. Et qu'ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient de l'eau de la Pierre spirituelle qui les suivait[174] or cette Pierre était le christ[175] ; 5. Cependant la plupart d'entre eux ne furent pas agréables à Dieu ; car ils succombèrent dans le désert. 6. Or toutes ces choses ont été des figures[176] de ce qui nous regarde, afin que nous ne convoitions pas les choses mauvaises[177], comme eux les convoitèrent ; 7. Et que vous ne deveniez point idolâtres, comme quelques-uns d'eux[178], selon qu'il est écrit : Le peuple s'est assis pour manger et pour boire, et s'est levé pour se divertir. 8. Ne commettons pas la fornication comme quelques-uns d'entre eux la commirent[179], et il en tomba vingt-trois mille en un seul jour. 9. Ne tentons point le christ comme quelques-uns d'eux le tentèrent[180], et ils périrent par les serpents. 10. Et ne murmurez point comme quelques-uns d'eux murmurèrent, et ils périrent par l'exterminateur. 11. Or toutes ces choses leur arrivaient en figure[181], et elles ont été écrites pour nous être un avertissement, à nous pour qui est venue la fin des temps[182]. 12. Que celui donc qui se croit être ferme prenne garde de tomber. 13. Qu'il ne vous survienne que des tentations qui tiennent à l'humanité[183]. Or Dieu est fidèle, et il ne souffrira pas que vous soyez tentés par-dessus vos forces ; mais il vous fera tirer profit de la tentation même, afin que vous puissiez persévérer. 14. C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez le culte des idoles[184]. 15. C'est comme à des hommes sages que je parle ; jugez vous-mêmes de ce que je dis. 16. Le calice de bénédiction que nous bénissons n'est-il pas la communication du sang du christ[185] ; et le pain que nous rompons n'est-il pas la participation au corps du Seigneur ?[186] 17. Car, quoiqu'en grand nombre, nous sommes un seul pain, un seul corps, nous tous qui participons à un seul pain. 18. Voyez Israël selon la chair[187] ; ceux qui mangent des victimes ne participent-ils pas à l'autel ? 19. Quoi donc ? Veux-je dire que ce qui est immolé aux idoles[188] soit quelque chose ? ou que l'idole soit quelque Chose ? 20. Mais ce qu'immolent les Gentils, ils l'immolent aux démons et non à Dieu[189]. Or je désire que vous n'ayez aucune société avec les démons : vous ne pouvez boire le calice du Seigneur et le calice des démons. 21. Vous ne pouvez avoir part à la table du Seigneur et à la table des démons[190]. 22. Voulons-nous provoquer le Seigneur ?[191] Sommes-nous plus forts que lui ? Tout m'est permis, mais tout ne m'est pas avantageux. 23. Tout m'est permis, mais tout n'édifie pas. 24. Que personne ne cherche son propre avantage, mais celui des autres. 25. Mangez tout ce qui se vend à la boucherie, ne faisant aucune question par conscience. 26. Car au Seigneur est la terre et toute sa plénitude. 27. Si un infidèle[192] vous invite, et que vous vouliez aller, mangez de tout ce qu'on vous servira, ne faisant aucune question par conscience. 28. Mais si quelqu'un dit : Ceci a été immolé aux idoles, n'en mangez point, à cause de celui qui vous a avertis[193], et par conscience. 29. Or je dis la conscience, non la tienne, mais celle d'autrui. Car pourquoi ma liberté serait-elle condamnée par la conscience d'un autre ? 30. Si je mange avec actions de grâces, pourquoi me laisserais-je maudire pour une chose dont je rends grâces ? 31. Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez on que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. 32. Ne soyez une occasion de scandale ni pour les Juifs, ni pour les Gentils, ni pour l'Église de Dieu ; 33. Comme moi-même je complais à tous en toutes choses, ne cherchant pas ce qui m'est avantageux, mais ce qui l'est au grand nombre, afin qu'ils soient sauvés[194]. XIII. — Vous avez vu que, pour ressembler au. Nazir dans la mesure du possible, Paul n'avait pas amené sa femme à Corinthe, de manière à laisser croire qu'il n'en avait pas du tout. Mais peut-être ne vous rappelez-vous Pan avoir vu dans les Actes des Apôtres que, pour achever extérieurement la ressemblance, en un mot pour se camoufler en Naziréen, il avait porté les cheveux longs pendant tout son séjour à Corinthe ? Mettez-vous ce détail dans la rétine, il sert à mesurer la contradiction où Paul se jette dans ce qui suit. XI, 1. Soyez mes imitateurs, comme moi je le suis du christ[195]. 2. Je vous loue, mes frères, de ce qu'en toutes choses vous vous souvenez de moi, et gardez mes préceptes tels que je vous les ai donnés. 3. Or je veux que vous sachiez que le chef de tout homme est le christ[196] ; le chef de la femme, l'homme ; et le chef du Christ, Dieu[197]. 4. Tout homme qui prie ou prophétise la tête découverte déshonore sa tête ; 5. Et toute femme qui prie ou prophétise la tête découverte déshonore sa tête ; car c'est comme si elle était rasée. 6. C'est pourquoi si une femme ne se voile pas, qu'elle soit tondue. Or s'il est honteux à une femme d'être tondue ou rasée, qu'elle voile sa tête. 7. Pour l'homme, il ne doit pas voiler sa tête, parce qu'il est l'image et la gloire de Dieu ; mais la femme est la gloire de l'homme[198]. 8. Car l'homme n'a pas été tiré de la femme, mais la femme de l'homme. 9. Et l'homme n'a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l'homme. 10. C'est pourquoi la femme doit avoir une puissance sur sa tête, à cause des anges[199]. 11. Cependant, ni l'homme n'est point sans la femme, ni la femme sans l'homme dans le Seigneur[200]. 12. Car, comme la femme a été tirée de l'homme, ainsi l'homme est par la femme : mais tout vient de Dieu. 13. Jugez vous-mêmes : Sied-il à la femme de prier Dieu sans être voilée ? 14. La nature même ne vous apprend-elle pas que, si un homme entretient sa chevelure, c'est une ignominie pour lui ?[201] 15. Que si, au contraire, la femme soigne sa chevelure, c'est une gloire pour elle, parce que les cheveux lui ont été donnés pour voile. 16. Si quelqu'un parait aimer à contester[202], pour nous, ce n'est point notre coutume ni celle de l'Église de Dieu[203]. XIV. — La tenue des agapes paschales était déplorable, même après l'invention de l'Eucharistie. Paul essaie d'y rétablir un peu de discipline, et en même temps de faire croire au très excellent Théophile que ses ordonnances datent du temps où Clément pouvait escompter légitimement la succession de Pierre. 17. Voici ce que je vous fais observer maintenant, sans l'approuver, c'est que vos assemblées se font, non point à votre avantage, mais à votre préjudice[204]. 18. Premièrement, j'entends dire que, quand vous vous assemblez dans l'Église, il y a des scissions parmi vous, et Je le crois en partie[205]. 19. Car il faut qu'il y ait même des hérésies[206], afin qu'on découvre ceux d'entre vous qui sont éprouvés. 20. Lors donc que vous vous réunissez, ce n'est plus manger la Cène du Seigneur[207]. 21. Car chacun anticipe le temps de prendre son repas. Et ainsi l'un souffre de la faim et l'autre regorge[208]. 22. N'avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ?[209] ou méprisez-vous l'Église de Dieu, et voulez-vous faire honte à ceux qui n'ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous en louerai-je ? non, je ne vous en loue point. 23. Car j'ai reçu moi-même du Seigneur ce que je vous ai transmis[210] : que le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain, 24. Et rendant grâces, le rompit et dit : Prenez et mangez ; ceci est mon corps qui sera livré pour vous : faites ceci en mémoire de moi. 25. De même il prit le calice après qu'il eut soupé ? disant : Ce calice est le nouveau testament en mon sang[211] ; faites ceci, toutes les fois que vous boirez, en mémoire de moi. 26. Car toutes les fois que vous mangerez ce pain et boirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne[212]. 27. C'est pourquoi quiconque mangera ce pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable du corps et du sang du Seigneur[213]. 28. Que l'homme donc s'éprouve lui-même, et qu'il mange ainsi de ce pain et boive de ce calice. 29. Car quiconque en mange et en boit indignement, mange et boit son jugement[214], ne discernant point le corps du Seigneur. 30. C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de languissants, et que beaucoup s'endorment[215]. 31. Que si nous nous jugions nous-mêmes[216], nous ne serions certainement point jugés. 39.. Et lorsque nous sommes jugés, c'est par le Seigneur que nous sommes repris, afin que nous ne soyons pas condamnés avec ce monde[217]. 33. C'est pourquoi, mes frères, quand vous vous assemblez pour manger, attendez-vous les uns les autres. 34. Si quelqu'un a faim, qu'il mange dans sa maison, afin que vous ne vous assembliez pas pour votre condamnation. Quant aux autres choses, lorsque je serai venu, je les réglerai. Elles furent réglées de telle sorte que les agapes ne fussent plus une dépense. Petit à petit la distribution du pain et du vin fut réduite, puis supprimée, et remplacée par une hostie que seul le ministre de Bar-Abbas absorba, pendant que l'assemblée le contemplait, le ventre encore plus serré que le cœur. XV. — Maintenant que Jésus est substitué à Bar-Abbas avant la crucifixion, il faut cesser d'anathématiser le nom de christ. Le Saint-Esprit le commande. Car si l'on continue à faire de cette appellation une injure, ceux qui sont hors de l'Église demanderont à ceux qui sont dedans, comment il se peut qu'un innocent ait laissé partout une telle renommée. XII, 1. Quant aux dons spirituels, je ne veux pas, mes frères, que vous soyez dans l'ignorance. 2. Or vous savez que quand vous étiez Gentils[218], vous couriez aux idoles muettes, selon qu'on vous y conduisait. 3. Je vous déclare donc que personne, parlant dans l'esprit de Dieu, ne dit : Anathème à Jésus[219]. Et personne ne peut dire : Seigneur Jésus[220] que par l'Esprit-Saint. 4. A la vérité, il y a des grâces diverses, mais c'est le même esprit. 5. Il y a diversité de ministères, mais c'est le même Seigneur ; 6. Et il y a des opérations diverses, mais c'est le même Dieu qui opère tout en tous ; 7. Or à chacun est donnée la manifestation de l'Esprit pour l'utilité. 8. Car à l'un est donnée par l'Esprit la parole de sagesse ; à un autre la parole de science, selon le même Esprit ; 9. A un autre la foi, par le même Esprit ; à un autre la, grâce de guérir par le même Esprit ; 10. A un autre, la vertu d'opérer des miracles ; à. un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la source des glosses[221] ; à un autre, l'interprétation des glosses. 11. Or tous ces dons, c'est le seul et même Esprit qui les opère, les distribuant à chacun comme il veut. 12. Car, comme le corps est un, quoique ayant beaucoup de membres, et que tous les membres du corps, quoique nombreux, ne soient cependant qu'un seul corps : ainsi est le christ[222]. 13. Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit, Pour former un seul corps, soit Juifs, soit Gentils, soit esclaves, soit libres, et tous nous avons été abreuvés d'un seul Esprit. 14. Ainsi le corps n'est pas un seul membre, mais beaucoup. 15. Si le pied disait : Puisque je ne suis pas main, je ne suis pas du corps, ne serait-il point pour cela du corps ? 16. Et si l'oreille disait : Puisque je ne suis pas œil, je ne suis pas du corps, ne serait-elle point pour cela du corps ? 17. Si tout le corps était œil, où serait l'ouïe ? S'il était tout ouïe, où serait l'odorat ? 18. Mais Dieu a placé dans le corps chacun des membres comme it a voulu. 19. Que si tous n'étaient qu'un seul membre, où serait le corps ? 20. Il y a donc beaucoup de membres, mais un seul corps. 21. L'œil ne peut pas dire à la main : Je n'ai pas besoin de ton office : ni la tête dire aux pieds : Vous ne m'êtes pas nécessaires. 22. Mais, au contraire, les membres dû corps, qui paraissent les plus faibles, sont le plus nécessaires. 23. Et les membres du corps que nous regardons comme plus vils, nous les revêtons avec plus de soin, et ceux qui sont honteux, nous les traitons avec plus de respect. 24. Nos parties honnêtes n'en ont pas besoin ; mais Dieu' a réglé le corps de manière à accorder plus d'honneur à celle qui n'en avait pas en elle-même ; 23. Afin qu'il n'y ait point de scission dans le corps, mais que tous les membres aient les mêmes soins les uns pour les autres. 26. Aussi, dès qu'un membre souffre, tous les autres souffrent avec lui, ou si un membre est glorifié, tous les autres se réjouissent avec lui. 27. Or vous êtes le corps du christ[223], et les membres d'un membre. 28. Ainsi Dieu a établi dans l'Église, premièrement des apôtres, secondement des prophètes[224] ; troisièmement des docteurs, ensuite des miracles, puis la grâce de guérir, l'action de posséder, l'action de commander[225], la kabbale[226]. 29. Tous sont-ils apôtres ? tous sont-ils prophètes ? tous sont-ils docteurs ? 36. Tous opèrent-ils des miracles ? tous ont-ils la grâce de guérir ? tous parlent-ils diverses langues ? tous inter-prêtent-ils ? 31. Aspirez aux dons les meilleurs. Mais je vais vous montrer une voie plus excellente encore. XIII, 1. Quand je parlerais les langues des hommes et des anges[227], si je n'ai pas la charité, je suis comme un airain sonnant ou une cymbale retentissante. 2. Et quand j'aurais le don de prophétie, que je connaîtrais tous les mystères et toute la science ; quand j'aurais toute la foi, au point de transporter des montagnes, si je n'ai point la charité, je ne suis rien. 3. Et quand je distribuerais tout mon bien pour la nourriture des pauvres et que je livrerais mon corps pour être brûlé[228], si je n'ai point la charité, cela ne me sert de rien. 4. La charité est patiente ; elle est douce ; la charité n'est point envieuse : elle n'agit pas insolemment ; elle ne s'enfle point ; 5. Elle n'est point ambitieuse, elle ne cherche point son propre intérêt ; elle ne s'irrite point ; elle ne pense pas le mal ; 6. Elle ne se réjouit pas de l'iniquité, mais elle met sa joie dans la vérité[229] ; 7. Elle souffre tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout. 8. La charité ne finira jamais, pas même lorsque les prophéties s'anéantiront[230], que les langues cesseront, et que la science sera détruite. 9. Car c'est imparfaitement que nous connaissons, et imparfaitement que nous prophétisons. 10. Mais quand viendra ce qui est parfait[231], alors s'anéantira ce qui est imparfait. 11. Quand j'étais petit enfant, je parlais comme un petit enfant, j'avais les goûts d'un petit enfant, je raisonnais comme un petit enfant ; mais quand je suis devenu homme, je me suis dépouillé de ce qui était de l'enfant. 12. Nous voyons maintenant à travers un miroir en énigme ; mais alors nous verrons face à face. Maintenant je connais imparfaitement ; mais alors je connaîtrai aussi bien que je suis connu moi-même. 13, Maintenant demeurent toutes les trois, la foi, l'espérance, la charité ; mais la plus grande des trois est la charité. XVI. — L'action de posséder et de commander tire son origine de la kabbale, mais la langue des anges et des démons n'est à la portée que d'un tout petit nombre d'hommes, et puis elle peut conduire à l'explication de beaucoup de choses qui doivent rester inconnues du très excellent Théophile. Non, qu'on élimine progressivement les glosses léguées aux églises par les Paroles du Marân, et qu'on prophétise plutôt le retour prochain de Bar-Abbas avec ses vieilles idées de vengeance contre les Romains ! C'est là le moyen de faire impression, donc recette. XIV, 1. Recherchez avec ardeur la charité ; désirez les dons spirituels, et surtout de prophétiser[232]. 2. Car celui qui parle en kabbale[233] ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, puisque personne ne l'entend ; car en esprit il dit des choses mystérieuses. 3. Mais celui qui prophétise parle aux hommes pour l'édification, et l'exhortation et la consolation. 4. Celui qui parle en kabbale s'édifie lui-même[234], tandis que celui qui prophétise[235] édifie l'Église de Dieu. 5. Je voudrais que vous pussiez tous parler en kabbale, mais encore plus prophétiser. Car celui qui prophétise est au-dessus de celui qui parle en kabbale ; à moins qu'il n'interprète afin que l'Église en reçoive de l'édification. 6. Aussi, mes frères, si je viens à vous parlant en kabbale, à quoi vous serai-je utile, si je ne joins à mes paroles ou la révélation, ou la science, ou la prophétie, ou la doctrine ? 7. Les choses qui sont inanimées, quoique rendant des sons, comme la flûte et la harpe, si elles ne forment des tons différents, comment saura-t-on ce qu'on joue sur la flûte ou sur la harpe ? 8. Et si la trompette rend un son incertain, qui se préparera au combat ? 9. De même vous, si vous parlez en kabbale qui ne soit pas claire, comment saura-t-on ce que vous dites ? Vous parlerez en l'air. 10. Il y a, en effet, tant de sortes de langues dans ce monde ; et il n'en est aucune qui ne soit intelligible. 11. Si donc j'ignore la valeur des mots, je serai barbare pour celui à qui je parle, et celui qui parle, barbare pour moi. 12. Ainsi, vous-même, puisque vous désirez si ardemment les dons spirituels, faites que pour l'édification de l'Église vous en abondiez. 13. C'est pourquoi, que celui qui parle en kabbale demande le don de l'interpréter. 14. Car si je prie en kabbale, mon esprit prie, mais mon intelligence est sans fruit. 15. Que ferai-je donc ? je prierai d'esprit, mais je prierai aussi avec l'intelligence. Je chanterai d'esprit des cantiques, mais je les chanterai avec l'intelligence. 16. D'ailleurs si tu ne bénis que d'esprit, comment celui qui tient la place du simple peuple répondra-t-il Amen à ta bénédiction, puisqu'il ne sait pas ce que tu dis ? 17. Pour toi, tu rends bien grâces, mais l'autre n'est pas édifié. 18. Je rends grâces à mon Dieu de ce que je parle les langues de vous tous. 19. Mais, dans l'Église, j'aime mieux dire cinq mots que je comprends, pour en instruire les autres, que dix mille en kabbale. 20. Mes frères, ne devenez pas enfants par l'intelligence ; mais soyez petits enfants en malice, et hommes faits en intelligence. 21. Il est écrit dans la Loi : Je parlerai à ce peuple en d'autres langues et avec d'autres lèvres ; et ainsi ils ne me prêteront linéale pas l'oreille, dit le Seigneur. 22. C'est pourquoi les mots de kabbale sont un signe, non pour les fidèles, mais pour les infidèles[236] ; au contraire, les prophéties sont non pour les infidèles, mais pour les fidèles. 23. Si donc une Église étant réunie en un seul lieu, tous parlent en kabbale diverse, et qu'il entre des ignorants ou des infidèles, ne diront-ils pas que vous êtes fous ? 24. Mais si tous prophétisent, et que quelque ignorant ou quelque infidèle entre, il est convaincu par tous et jugé par tous ; 25. Les secrets de son cœur sont dévoilés, de sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu, déclarant que Dieu est vraiment en vous. 26. Que faut-il vous dire, mes frères ? Que quand vous vous assemblez, l'un ayant le chant, un autre l'enseignement, un autre la révélation, un autre la kabbale, un autre l'interprétation, tout se fasse pour l'édification. 27. S'il y en a qui parlent en kabbale, que deux seulement parlent, ou au plus trois, et tour à tour ; et qu'un seul interprète[237]. 28. S'il n'y a point d'interprète, que chacun se taise, et qu'il parle à lui-même et à Dieu. 29. Quant aux prophètes, que deux ou trois parlent et que les autres jugent. 30. Que s'il se fait une révélation à un autre de ceux qui. sont assis, que le premier se taise. 31. Car vous pouvez tous prophétiser l'un après l'autre, afin que tous apprennent et soient exhortés ; 32. Et les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes. 33. Car Dieu n'est pas un Dieu de dissension, mais de paix ; comme je l'enseigne dans toutes les Églises des saints[238]. 34. Que les femmes se taisent dans les Églises, car il ne leur est pas permis de parler[239], mais elles doivent être soumises, comme la Loi elle-même le dit. 35. Si elles veulent s'instruire de quelque chose, qu'elles interrogent leurs maris dans leur maison. Car il est honteux à une femme de parler dans l'Église[240]. 36. Est-ce de vous[241] qu'est sortie la parole de Dieu ? Est-ce à vous seule qu'elle est parvenue ? 37. Si quelqu'un croit être prophète, ou spirituel, qu'il reconnaisse que les choses que je vous écris sont des commandements du Seigneur[242]. 38. Si quelqu'un l'ignore, il sera ignoré. 39. C'est pourquoi, mes frères, employez tout votre zèle à prophétiser, et n'empêchez point de parler en kabbale. 40. Mais que tout se fasse décemment et avec ordre. XVII. — Il en vient à ce qu'il appelle ailleurs son Évangile, c'est-à-dire sa façon de prêcher. Cette prédication, concertée à Rome, diffère des autres en ceci qu'elle fait commencer la bonne nouvelle à la résurrection de Bar-Abbas, en éliminant les cinq précédentes : celles de Jehoudda et de son frère[243] dans l'Apocalypse, et celles de Jacob junior, de la fille de Jaïr et d'Éléazar dans les Évangiles. XV, 1. Mais je vous rappelle, mes frères, l'Évangile que je Nous ai prêché, que vous avez reçu, dans lequel vous demeurez fermes, 2. Et par lequel vous êtes sauvés, si vous le gardez comme je vous l'ai annoncé ; à moins que vous n'ayez cru en vain. 3. Car je vous ai transmis en premier lieu ce que j'ai reçu moi-même[244] : que le christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures[245] ; 4. Qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures[246] ; 5. Qu'il a été vu de Képhas, puis des onze[247] ; 6. Qu'ensuite il a été vu par plus de cinq cents frères ensemble, dont beaucoup vivent encore aujourd'hui et quelques-uns se sont endormis[248] ; 7. Qu'après il a été vu de Jacques[249], puis de tous les apôtres[250] ; 8. Et qu'enfin, après tous les autres, il s'est fait voir aussi à moi[251], comme à l'avorton, 9. Car je suis le moindre des apôtres, et je ne suis pas digne d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu[252]. 10. Mais c'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis, et sa grâce n'a pas été stérile en moi ; mais plus qu'eux tous, j'ai travaillé, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu avec moi ; 11. Ainsi, soit moi, soit eux[253], voilà ce que nous prêchons et voilà ce que vous avez cru. 12. Mais si on prêche que le christ est ressuscité d'entre les morts, comment quelques-uns disent-ils parmi vous qu'il n'y a point de résurrection des morts ? 13. Or s'il n'y a point de résurrection des morts, le christ n'est point ressuscité. 14. Et si le christ n'est point ressuscité, notre prédication est donc vaine, et vaine est aussi votre foi ; 15. Nous nous trouvons même être de faux témoins à l'égard de Dieu[254], puisque nous rendons ce témoignage contre Dieu, qu'il a ressuscité le christ, lequel il n'a pourtant pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent point. 16. Car si les morts ne ressuscitent point, le christ non plus n'est pas ressuscité. 17. Que si le christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine ; vous êtes encore dans vos péchés[255]. 18. Donc ceux aussi qui se sont endormis dans le christ ont péri[256]. 19. Si c'est pour cette vie seulement que nous espérons dans le christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes[257]. 20. Mais très certainement le christ est ressuscité d'entre les morts, comme prémices de ceux qui dorment ; 21. Car par un homme est venue la mort[258], et par un homme la résurrection des morts. 22. Et comme tous meurent en Adam, tous revivront aussi dans le christ[259], 23. Mais chacun en son rang : le christ comme prémices[260], puis ceux qui sont au christ, qui ont cru en son avènement[261]. 24. La fin suivra, lorsqu'il aura remis le Royaume[262] au Dieu et Père : qu'il aura anéanti toute principauté, toute domination et toute puissance. 25. Car il faut qu'il règne jusqu'à ce que le Père ait mis tous ses ennemis sous ses pieds[263]. 26. Or le dernier ennemi détruit sera la mort ; car il (l'Abbas) lui a mis tout sous les pieds. Quand donc l'Écriture dit : 27. Tout lui a été soumis, elle excepte sans doute Celui qui lui a tout soumis[264]. 28. Et lorsque tout lui aura été soumis, alors le Fils lui-même sera soumis à Celui qui lui a soumis toutes choses[265], afin que Dieu soit tout en tous. 29. Autrement, que feront ceux qui sont baptisés pour les morts[266], si réellement les morts ne ressuscitent point ? Pourquoi sont-ils baptisés pour les morts ? 30. Et nous, pourquoi, à cette heure, nous exposons-nous au danger ? 31. Chaque jour, mes frères, je meurs, je le jure, par la gloire que je reçois de vous en Jésus-Christ Notre-Seigneur. 32. Que me sert (humainement parlant) d'avoir combattu contre les bêtes[267] à Éphèse, si les morts ne ressuscitent point ? Mangeons et buvons, car nous mourrons demain ! 33. Ne vous laissez point séduire, les mauvais entretiens[268] corrompent les bonnes mœurs. 34. Justes, veillez, et ne péchez point, car quelques-uns sont dans l'ignorance de Dieu ; je vous le dis pour votre liante. 35. Mais, dira quelqu'un : Comment les morts ressuscitent-ils ? ou avec quel corps reviendront-ils ? 36. Insensé, ce que tu sèmes[269] n'est point vivifié, si auparavant il ne meurt. 37. Et ce que tu sèmes n'est pas le corps même qui doit venir, mais une simple graine, comme de blé, ou de quelque autre chose. 38. Mais Dieu lui donne un corps, comme il veut, de même qu'il donne à chaque semence son corps propre. 39. Toute chair n'est pas la même chair ; mais autre est celle des hommes, autre celle des brebis, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons[270]. 40. Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres ; mais autre est la gloire des célestes, autre celle des terrestres. 41. Autre est la clarté du soleil, autre la clarté de la lune, autre la clarté des étoiles. Une étoile Même diffère d'une autre étoile en clarté. 42. Ainsi est la résurrection des morts. Le corps est semé dans la corruption, il ressuscitera dans l'incorruptibilité. 43. Il est semé dans l'abjection, il ressuscitera dans la gloire ; il est semé dans la faiblesse, il ressuscitera dans la force. 44. Il est semé corps animal, il ressuscitera corps spirituel[271], comme il est écrit : 45. Le premier homme, Adam, a été fait âme vivante ; le dernier Adam[272], esprit vivifiant. 46. Non d'abord ce qui est spirituel, mais ce qui est animai ! 47. Le premier homme[273], tiré de la terre, est terrestre : le second[274], venu du ciel, est céleste. 48. Tel qu'est le terrestre, tels sont les terrestres ; tel qu'est le céleste, tels sont les célestes. 49. Comme donc nous avons porté l'image du terrestre, portons aussi l'image du céleste. 50. Or je dis cela, mes frères, parce que ni la chair ni le sang ne peuvent posséder le Royaume de Dieu[275], et la corruption ne possédera point l'incorruptibilité. 51. Voici que je vais vous dire un mystère. Nous ressusciterons bien tous, mais nous ne serons pas tous changés[276] 52. En un moment, en un clin d'œil, au son de la dernière trompette ; car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles ; et nous[277], nous serons changés, 53. Puisqu'il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l'immortalité. 54. Et quand ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors sera accomplie cette parole qui est écrite : La mort a été absorbée dans sa victoire[278]. 55. Ô mort, où est ta victoire ? où est, ô mort, ton aiguillon ? 56. Or l'aiguillon de la mort, c'est le péché ; et la force du péché, la Loi. 57. Ainsi, grâces à Dieu, qui nous a donné la victoire par Notre-Seigneur Jésus-Christ 58. C'est pourquoi, mes frères bien-aimés, soyez fermes et inébranlables, vous appliquant toujours de plus en plus à l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n'est pas vain dans le Seigneur : XVIII. — Voici paraître enfin le but de toutes ces divagations impies : l'argent. Il y a une collecte en train, où en est-elle ? Paul va bientôt venir pour toucher, Madame lui remettra ce qu'elle a encaissé en Macédoine, l'église de Corinthe ce qu'elle a mis de côté, et il enverra le tout à... Jérusalem, sans garder pour lui l'ombre d'un lepton. XVI, 1. Quant aux aumônes que l'on recueille pour les saints, faites, vous aussi, comme je l'ai réglé pour les églises de Galatie[279]. 2. Qu'au premier jour de la semaine[280] chacun de vous mette à part chez lui, et serre ce qui lui plaira[281] : afin que ce ne soit pas quand je viendrai que les collectes se fassent[282]. 3. Lorsque je serai présent, j'enverrai ceux que vous aurez désignés par nos lettres[283], porter vos charités à Jérusalem[284]. 4. Que si la chose mérite que j'y aille moi-même, ils, viendront avec moi. 5. Or je viendrai vers vous lorsque j'aurai traversé la Macédoine ; car je passerai par la Macédoine[285]. 6. Peut-être m'arrêterai-je chez vous, et y passerai-je même l'hiver, afin que vous me conduisiez partout où j'irai[286]. 7. Car ce n'est pas seulement en passant que je veux vous voir cette fois, j'espère demeurer quelque temps avec vous, si le Seigneur le permet. 8. Je demeurerai à Éphèse jusqu'à la Pentecôte ; 9. Parce qu'il y a une grande porte qui m'est visiblement ouverte[287] et un grand nombre d'adversaires. 10. Si Timothée va chez vous, veillez à ce qu'il y soit sans crainte[288] ; car il travaille comme moi à l'œuvre du Seigneur. 11. Que personne donc ne le méprise ; mais conduisez-le en paix pour qu'il vienne vers moi ; car je l'attends avec nos frères. 12. Pour ce qui est d'Apollos, notre frère[289], je vous préviens que je l'ai beaucoup prié d'aller vers vous avec nos frères[290] ; mais il n'a pas voulu y aller maintenant : il ira lorsqu'il en aura le loisir. 13. Veillez, demeurez fermes dans la foi, agissez courageusement, et fortifiez-vous ; 14. Que toutes vos œuvres se fassent en esprit de charité. 15. Je vous conjure, mes frères, puisque vous savez que Stéphanas[291], Fortunat[292], et Achaïcos[293], dont vous connaissez la famille, sont les prémices de l'Achaïe et se sont consacrés au service des saints[294], 16. D'avoir de la déférence pour de telles personnes, comme pour tous ceux qui coopèrent et travaillent. 17. Je me réjouis de la présence de Stéphanas, de Fortunat et d'Achaïcos[295] ; parce qu'ils ont suppléé à ce que vous ne pouviez faire par vous-mêmes ; 18. Car ils ont consolé mon esprit aussi bien que le vôtre. Sachez donc ce que sont de tels hommes. 19. Les Églises d'Asie vous saluent. Aquila et Priscilla, chez qui je demeure, et l'Église qui est dans leur maison, vous font beaucoup de salutations. 20. Tous nos frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. 21. La salutation est de la main de moi, Paul[296]. 22. Si quelqu'un n'aime point Notre-Seigneur Jésus-Christ, qu'il soit anathème ! Maran atha[297]. 23. Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous. 24. Mon amour est avec vous tous dans le Christ Jésus. Amen. XIX. — Depuis la Première lettre aux Corinthiens, Timothée est venu rejoindre Paul à Éphèse. Ils saisissent immédiatement la plume, et de cette collaboration naît une deuxième lettre. Dans l'intervalle des deux lettres, Sosthènes a fait un plongeon dans l'inconnu. De divers passages de la Deuxième aux Corinthiens il résulte que, dans le dispositif du faussaire, Titus Flavius Clémens, coadjuteur de Pierre à Rome, est à Corinthe au moment de la réception de la première lettre, et qu'il a été témoin du repentir de l'Église. La présence de Clémens dans ces parages s'explique assez par la collecte ; il s'y intéresse à un point inexprimable, car l'argent est destiné en apparence aux saints de Jérusalem. Or, il était l'un de ces Douze saints, le préféré, parait-il, et il avait la tête sur la poitrine de Jésus pendant l'institution de l'Eucharistie. Il peut donc revendiquer une part, la meilleure sans doute, dans le produit de la collecte. Pendant qu'il est à Corinthe, Paul et Timothée expédient la lettre que voici, la Deuxième aux Corinthiens : I, I. Paul, apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu, et Timothée, son frère, à l'Église de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l'Achaïe. 2. Grâce à vous, et paix par Dieu notre Père, et par Notre-Seigneur Jésus-Christ ! 3. Béni le Dieu et Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, 4. Qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que nous puissions nous-mêmes, par l'encouragement que Dieu nous donne, consoler aussi ceux qui sont sous le poids de toute sorte de maux[298] ! 5. Car, comme les souffrances du christ abondent en nous, c'est aussi par le christ que notre consolation abonde. 6. Or, si nous sommes dans l'affliction, c'est pour votre encouragement et votre salut ; si nous sommes consolés, c'est pour votre consolation ; si nous sommes encouragés, c'est pour votre encouragement el votre salut qui s'accomplit par votre patience à supporter les mêmes souffrances que nous supportons nous-mêmes ; 7. Ce qui nous donne une ferme espérance pour vous, sachant que, comme vous avez part aux souffrances, vous l'aurez aussi-à la consolation. 8. Car nous ne voulons pas, mes frères, que vous ignoriez, touchant la tribulation qui nous est survenue en Asie[299], que le poids en a été excessif et au-dessus de nos forces, au point que nous étions las de vivre. 9. Mais nous, nous avons reçu en nous-mêmes l'arrêt de la mort, afin que nous ne mettions pas notre confiance en nous, mais en Dieu qui ressuscite les morts, 10. Qui nous a délivrés de si grands périls, qui nous en délivre, et qui, comme nous l'espérons de lui, nous en délivrera encore. 11. Surtout vous nous aidant en priant pour nous, afin que, comme le don qui est en nous[300] a été fait en considération d'un grand nombre, un grand nombre en rende grâces pour nous. 12. Car notre gloire, la voici : le témoignage de notre conscience, que c'est dans la simplicité du cœur et dans la sincérité de Dieu, et non point selon la sagesse charnelle[301], mais avec la grâce de Dieu, que nous nous sommes conduits dans ce monde, mais plus particulièrement envers vous. 13. En effet, nous ne vous écrivons que les choses que vous avez lues a reconnues[302]. Or, j'espère que vous reconnaîtrez jusqu'à la fin, 14. Comme vous l'avez reconnu en partie[303], que nous sommes votre gloire, de même que vous serez la nôtre au jour de Notre-Seigneur Jésus-Christ. XX. — Il avait formé le projet de faire un second séjour à Corinthe dans l'intérêt de la collecte, mais il y a renoncé. Dès le moment que le coadjuteur de Pierre est là !... 15. C'est dans cette confiance que je voulais venir d'abord vous voir, pour que vous reçussiez une seconde grâce[304] : 16. Passer par chez vous en allant en Macédoine, et revenir de Macédoine près de vous, et par vous être conduit en Judée. 17. Ayant donc eu ce dessein, ai-je été inconstant[305] ? ou bien, ce que je projette, le projetai-je selon la chair[306], de sorte qu'en moi il y ait OUI et NON[307] ? 18. Mais Dieu est fidèle témoin que la parole que nous vous avons annoncée n'a point été dans ce OUI et NON. 19. Car le Fils de Dieu, Jésus-Christ, que nous vous avons prêché, moi, Silouanos et Timothée, ne fut point OUI et NON ; mais oui fut seul en Lui[308]. 20. En effet, toutes les promesses quelconques de Dieu sont en lui, le Oui[309] ; c'est pourquoi nous disons aussi par lui Amen à Dieu, pour notre gloire. 21. Or, Celui qui nous affermit avec vous dans le christ, et qui nous a oints, c'est Dieu. 22. Qui nous a aussi marqués de son sceau[310] et a donné le gage de l'Esprit dans nos cœurs. 23. Pour moi, je prends Dieu à témoin, sur mon âme, que c'est pour vous épargner que je ne suis point encore venu à Corinthe[311] : ce n'est pas que nous dominions sur votre foi ; au contraire, nous coopérons à votre joie, car vous êtes fermes dans la foi. II, 1. Je résolus donc en moi-même de ne point venir vers vous de nouveau dans la tristesse[312]. 2. Car si c'est moi qui vous contriste, qui aurai-je pour me réjouir, si ce n'est celui qui est contristé à cause de moi ?[313] 3. C'est aussi ce que je vous ai écrit, afin, quand je viendrai, de n'avoir pas tristesse sur tristesse, de la part de ceux qui auraient dû être ma joie, ayant cette confiance en vous tous que ma joie est la vôtre à tous. 4. Car je vous ai écrit dans l'affliction et l'angoisse du cœur, avec beaucoup de larmes, non pour que vous soyez contristés, mais afin que vous sachiez la charité surabondante que j'ai pour vous. 5. Que si l'un de vous m'a contristé[314], il ne m'a contristé qu'en partie, pour ne pas vous charger tous. 6. Quant à celui qui s'est mis dans ce cas, il suffit de cette correction faite par un grand nombre[315] ; 7. De sorte que vous devez, au contraire, user avec lui d'indulgence et le consoler, de peur qu'il ne soit accablé par une trop grande tristesse[316], se trouvant dans une pareille situation. 8. C'est pourquoi je vous conjure de redoubler de charité envers lui[317]. 9. C'est pourquoi aussi je vous écris, afin de connaître à l'épreuve si vous êtes obéissants en toutes choses. 10. Ce que vous lui avez pardonné, je le lui ai aussi pardonné, car si j'ai moi-même usé d'indulgence, j'en ai usé à. cause de vous dans la personne du christ[318] ; 11. Afin que nous ne soyons point circonvenus par Satan[319] ; car nous n'ignorons pas ses desseins. XXI. — Voici un passage excessivement curieux. Le faussaire s'y reporte au vieux dispositif dans lequel, seul avec Saül, Paul s'est embarqué à Troas pour aller porter la nouvelle de la résurrection de Bar-Abbas en Macédoine. C'est l'ancien dispositif des Actes. Mais depuis, il a coulé de l'eau sous les ponts du Tibre ! Titus Clémens est entré en ligne, il est rapidement devenu le coadjuteur de Pierre à Rome et son successeur. L'Église veut une place pour lui dans la prédication en Achaïe et en Macédoine, cela avec d'autant plus de raison qu'on a mis deux Lettres aux Corinthiens sous le nom de son fils, condamné à mort par Domitien pour s'être laissé circoncire par Rabbi Akiba. En conséquence, nouveau dispositif : Paul écrit aux Corinthiens que, lors de son premier voyage en Macédoine et Achaïe, il ne s'est pas arrêté à ce fait que Titus n'était pas à Troas, lorsqu'il en est parti autrefois pour aller à Philippes de Macédoine ; il y est allé quand même. Après quoi il est venu à Corinthe, comme le disent les Actes, et il est sous-entendu qu'il a demeuré chez Titus, lequel y était avant lui. Ce nouveau dispositif est fort maladroit, car si Paul a fait un premier séjour chez les Corinthiens, il est censé leur avoir fourni d'amples renseignements sur sa conversion avant son passage de Troade en Macédoine. Si donc Saül était réellement devenu Paul et eût été une première fois accepté comme apôtre de Bar-Abbas par les Corinthiens, il ne leur devrait pas d'explications sur son passé. Or, ce n'est pas seulement une explication, c'est une justification qu'il va tenter auprès d'eux et qu'il fait remonter à la période antérieure à son séjour de Troade et de Macédoine, en un temps où il connaissait déjà Titus Clémens. Et il est obligé, malgré ces relations avec l'apôtre chéri de Jésus, d'avouer qu'il est en fort mauvaise odeur auprès de certains pour avoir arrêté Bar-Abbas à Lydda. 12. Lorsque je suis venu à Trous pour l'Évangile du christ, et qu'une porte m'y fut ouverte par le Seigneur, 13. J'ai été troublé n mon esprit de ce que je n'y avais pas trouvé Titus mon frère ; mais, prenant congé d'eux[320], je suis parti pour la Macédoine. 11. Mais grâce à Dieu, qui toujours nous fait triompher dans le Christ Jésus, et répand par nous en tous lieux l'odeur de sa connaissance ; 1h. Parce que nous sommes à Dieu une bonne odeur du christ pour ceux qui se sauvent, et pour ceux qui périssent : 16. Aux uns[321] odeur de mort[322] pour la mort[323] ; mais aux autres[324] odeur de vie[325] pour la vie[326]. Or qui est capable d'un tel ministère ?[327] 17. Car nous ne sommes pas comme beaucoup, qui corrompent la parole de Dieu ; mais c'est avec sincérité, comme de la part de Dieu, devant Dieu, en Jésus-Christ, que nous parlons. XXII. — Paul entame ensuite une réhabilitation fantastique de la lettre tau, image de la croix patibulaire[328]. Il s'agit de convertir cette lettre en un signe favorable. III, 1. Commencerons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes ? ou (comme quelques-uns) avons-nous besoin de lettres de recommandation auprès de vous, ou même de vous ? 2. Vous êtes vous-mêmes notre lettre écrite dans nos cœurs, laquelle est connue et lue de tous les hommes[329], 3. Étant manifestement reconnus pour être la lettre du christ, écrite par notre ministère, non avec de l'encre[330], mais avec l'Esprit de Dieu vivant ; non sur des tables de pierre[331], mais sur les tables charnelles du cœur. 4. Or, une telle confiance, nous l'avons en Dieu par le christ ; 5. Non que nous soyons suffisants pour former aucune pensée par nous-mêmes, comme de nous ; mais notre suffisance vient de Dieu, 6. Qui nous a même rendus propres à être les ministres du nouveau testament, non par la lettre[332], mais par l'esprit ; car la lettre tue[333], tandis que l'esprit vivifie. 7. Que si le ministère de mort[334], gravé en lettres sur des pierres[335], a été environné d'une gloire telle, que les enfants d'Israël ne pouvaient regarder la face de Moïse, à cause de la gloire de son visage, laquelle devait s'évanouir, 8. Comment le ministère de l'Esprit ne serait-il pas plus glorieux ? 9. Car, si le ministère de condamnation est gloire, le ministère de justice est beaucoup plus abondant en gloire. 10. Et même ce qu'il y a eu d'éclatant dans le premier, n'a pas été véritablement glorieux, à cause de la gloire éminente du second. 11. Car si ce qui disparait a de la gloire, ce qui demeure en a bien davantage. 12. Avant donc une telle espérance, nous usons d'une grande liberté ; 13. Et non comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les enfants d'Israël ne regardassent pas sur sa face ce qui devait disparaître : 14. Aussi leurs esprits se sont hébétés. Car jusqu'à ce jour le même voile demeure sans être levé, lorsqu'ils lisent l'Ancien Testament[336] (parce que c'est par le christ qu'il s'enlève)[337]. 15. Ainsi jusqu'à ce jour, lorsqu'ils lisent Moïse, ils ont un voile posé sur le cœur. 16. Mais lorsque Israël se sera converti au Seigneur[338], le voile sera enlevé. 17. Or, le Seigneur est l'Esprit, et où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. 18. Pour nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même nuage de clarté en clarté[339], comme par l'Esprit du Seigneur. IV, 1. C'est pourquoi, chargés de ce ministère en vertu de la miséricorde que nous avons obtenue[340], nous ne perdons pas courage ; 2. Mais nous repoussons de nous les passions honteuses qui se cachent, ne marchant point dans l'artifice, et n'altérant point la parole de Dieu, mais nous recommandant, par la manifestation de la vérité, à toute conscience d'homme devant Dieu. 3. Que si notre Évangile aussi est voilé, c'est pour ceux qui périssent[341] qu'il est voilé, 4. Pour les incrédules dont le Dieu de ce siècle a aveuglé l'esprit, afin que ne brille pas pour eux la lumière de l'Évangile de la gloire du christ, qui est l'image de Dieu. 5. Car nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais Jésus-Christ Notre-Seigneur ; quant à nous, nous déclarant vos serviteurs par Jésus ; 6. Parce que le même Dieu qui commanda que des ténèbres jaillit la lumière, a lui dans nos cœurs pour répandre la lumière de la science et de la gloire de Dieu, sur la face du Christ Jésus. 7. Mais nous avons ce trésor en des vases d'argile[342], afin que la grandeur appartienne à la vertu de Dieu, et ne vienne pas de nous. 8. En toutes choses nous souffrons la tribulation, mais nous ne sommes pas accablés ; nous nous trouvons dans des difficultés extrêmes, mais nous n'y succombons pas. 9. Nous souffrons la persécution, mais nous ne sommes pas délaissés ; nous sommes abattus, mais nous ne périssons pas ; 10. Portant toujours et partout dans notre corps[343] la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus se manifeste aussi dans notre corps ; 11. Car nous qui vivons, nous sommes à toute heure livrés à la mort pour l'amour de Jésus, afin que la vie de Jésus se manifeste aussi dans notre chair mortelle. 12. Ainsi la mort opère en nous et la vie en vous. 13. Mais ayant le même esprit de foi, comme il est écrit : J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé, et nous aussi nous croyons, et c'est aussi pourquoi nous parlons ; 14. Sachant que celui qui[344] a ressuscité Jésus nous ressuscitera nous aussi avec Jésus, et nous établira avec vous. 15. Car toutes choses sont pour vous, afin que la grâce qui abonde, abonde pour la gloire de Dieu, par le grand nombre de ceux qui lui rendront grâces. 16. C'est pourquoi nous ne perdons point courage, mais, bien qu'en nous l'homme extérieur se détruise[345], cependant l'homme intérieur se renouvelle de jour en jour. 17. Car les tribulations si courtes et si légères de la vie présente produisent en nous le poids éternel d'une sublime et incomparable gloire ; 18. Parce que nous ne considérons point les choses qui se voient, mais celles qui ne se voient pas ; car les choses qui se voient sont passagères, mais celles qui ne se voient pas sont éternelles. XXIII. — L'esprit devant l'emporter désormais sur la lettre, et la croix patibulaire sur la croix héliaque, il convient que le très excellent Théophile prenne pour autant d'allégories la Jérusalem d'or, la tente de David, les trois vêtements préparatoires au baptême de feu, et les autres choses jadis promises par Bar-Abbas. Car s'il les regarde comme des promesses réelles et solides, il voudra les avoir, on ne pourra pas les lui donner et il criera. V, 1. En effet, nous savons que si cette maison de terre que nous habitons présentement se dissout, nous avons une autre maison construite par Dieu[346], non par la main des hommes, et éternelle dans les cieux. 2. Et pour cela nous gémissons, désirant d'être revêtus de notre habitation qui est du ciel ; 3. Si toutefois nous sommes trouvés vêtus[347] et non pas nus[348]. 4. Car, pendant que nous sommes dans cette tente[349], nous gémissons tous sous sa pesanteur, parce que nous ne voulons pas être dépouillés, mais revêtus par-dessus, en sorte que ce qu'il y a de mortel soit absorbé par la vie. S. Or celui qui nous a formés pour cet état même, c'est Dieu, qui nous a donné le gage de l'Esprit. 6. Ainsi, toujours pleins de confiance, sachant que, pendant que nous sommes dans ce corps, nous voyageons loin du Seigneur, 7. [Car c'est par la foi que nous marchons, et non par une claire vue], 8. Oui, pleins de confiance, nous aimons mieux sortir de ce corps[350] et aller jouir de la présence du Seigneur. 9. C'est pourquoi, soit absents, soit présents, nous faisons tous nos efforts pour lui plaire. 10. Car nous devons tous comparaître devant le tribunal du christ[351], afin que chacun reçoive ce qui est dû à son corps, selon ce qu'il a fait ou de bien ou de mal. 11. Sachant donc combien le Seigneur est redoutable[352], nous tâchons de persuader les hommes, mais nous sommes connus de Dieu. Or j'espère que nous sommes aussi connus dans vos consciences[353]. 12. Nous ne nous recommandons pas de nouveau auprès de vous[354], mais nous vous donnons occasion de vous glorifier à notre sujet, afin que vous ayez quoi répondre à ceux qui se glorifient en apparence, mais non dans le cœur. 13. Car si nous sommes emportés comme hors de nous-mêmes[355] c'est pour Dieu ; si nous sommes plus retenus, c'est pour vous, 14. Parce que la charité du christ nous presse ; considérant que, si un seul est mort pour tous[356], donc tous sont morts ; 15. Et le christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux, mais pour celui qui est mort pour eux et est ressuscité. 16. C'est pourquoi, dès ce moment, nous ne connaissons plus personne selon la chair[357]. Et si nous avons connu le christ selon la chair[358], maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. 17. Si donc quelqu'un est en Jésus-Christ, il est une créature nouvelle[359], les choses anciennes ont passé : voilà que tout est devenu nouveau. 18. Et le tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés à lui par le christ, et nous a confié le ministère de la réconciliation[360] ; 19. Car c'est Dieu qui était dans le christ, se réconciliant le monde, ne leur imputant point leurs péchés, et qui a mis en nous la parole de la réconciliation. 20. Nous faisons donc les fonctions d'Ambassadeurs pour le christ, Dieu exhortant par notre bouche. Nous vous en conjurons par le christ, réconciliez-vous à Dieu. 21. Car Celui qui ne connaissait point le péché[361] il l'a rendu péché[362] pour l'amour de nous, afin qu'en lui nous devinssions justice de Dieu. VI, 1. Or, comme coopérateurs, nous vous exhortons à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu ; 2. Car il dit : En un temps favorable je t'ai exaucé, et en un jour de salut je t'ai secouru[363]. Voici maintenant[364] un temps favorable, voici maintenant un jour de salut. 3. Ne donnant à personne aucun scandale, afin que notre ministère ne soit pas décrié[365], 4. Montrons-nous, au contraire, en toutes choses, comme des ministres de Dieu, par une grande patience dans les tribulations, dans les nécessités, dans les angoisses, 5. Sous les coups, dans les prisons, dans les séditions, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes : 6. Par la pureté, par la science, par la longanimité, par la mansuétude, par l'Esprit-Saint, par une charité sincère ; 7. Par la parole de la vérité, par la force de Dieu, par les armes de la justice, à droite et à gauche ; 8. Dans la gloire et l'ignominie, dans la mauvaise et la bonne réputation, comme séducteurs[366] et cependant sincères ; comme inconnus, et toutefois très connus ; 9. Comme mourants, et voici que nous vivons ; comme châtiés, mais non mis à mort ; 10. Comme tristes, mais toujours dans la joie ; comme pauvres, mais enrichissant beaucoup d'autres ; comme n'ayant rien, et possédant tout. 11. Pour vous, ô Corinthiens, notre bouche est ouverte, notre cœur s'est dilaté. 12. Nous ne nous resserrons point pour vous, mais vous, vous resserrez vos entrailles[367]. 13. Rendant donc selon que vous recevez[368] (je vous parle comme à mes enfants), dilatez-vous aussi. 14. Ne traînez point le même joug que les incrédules. Car quoi de commun entre la justice et l'iniquité ? ou quelle alliance entre la lumière et les ténèbres ? 15. Quel accord entre le christ et Bélial ?[369] ou quel commerce entre le croyant et l'incrédule ? 16. Quel rapport entre le temple de Dieu[370] et les idoles ? Car vous êtes le temple du Dieu vivant, comme Dieu le dit : J'habiterai en eux, et je marcherai au milieu d'eux, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. 17. C'est pourquoi sortez d'au milieu d'eux, et séparez-vous, dit le Seigneur, et ne touchez point à ce qui est impur ; 18. Et je vous recevrai, et je serai votre père, et vous serez mes fils et mes filles, dit le Seigneur tout-puissant. VII, 1. Ayant donc ces promesses, purifions-nous, mes bien-aimés, de toute souillure de la chair et de l'esprit, et achevons notre sanctification dans la crainte de Dieu. 2. Donnez-nous place. Nous n'avons lésé personne, corrompu personne, fraudé personne[371]. 3. Ce n'est pas pour vous condamner[372] que je vous parle ainsi, car je vous ai déjà dit que vous êtes dans nos cœurs à la mort et à la vie. 4. J'use d'une grande liberté envers vous ; je me glorifie beaucoup de vous ; je suis rempli de consolation, je surabonde de joie dans toutes nos tribulations. XXIV. — Entre ce qui précède et ce qui va suivre, Paul a été transporté en Macédoine par la vertu de l'Esprit et, comme vous le verrez[373], par le désir de savoir comment Madame s'est tirée de la collecte en Cours. Pour la seconde fois, au lieu d'évoquer les souvenirs qu'il aurait pu avoir laissés chez les Corinthiens dans un premier séjour, il se recommande des peines qu'il a endurées depuis son retour en Macédoine. Toutefois, au milieu de ses souffrances, il a reçu une grande joie, la visite de Titus Clémens qui l'a assuré du repentir des frères de Corinthe, partisans de l'un en deux, deux en un, pratiqué entre mère et fils. Coadjuteur de Pierre à Rome, et envoyé par lui à Corinthe, Clémens est venu de là en Macédoine, à Philippes, apportant aux ouailles macédoniennes de Paul le témoignage sympathique des ouailles romaines de Pierre. On commence à voir où doit aller l'argent de la collecte. 5. Car, lorsque nous sommes venus en Macédoine, notre chair n'a eu aucun repos, mais nous avons souffert toute sorte d'afflictions : au dehors, combats ; au dedans, frayeurs, 6. Mais celui qui console les humbles, Dieu, nous a consolés par l'arrivée de Titus ; 7. Non seulement par son arrivée, mais encore par la Consolation qu'il a reçue de vous ; nous ayant raconté votre désir, vos pleurs, votre zèle pour moi, de sorte que ma joie en a été plus grande. 8. Car quoique je vous aie contristés par ma lettre, je ne m'en repens point ; et si je m'en suis repenti en voyant que cette lettre vous avait (bien que pour peu de temps) causé de la tristesse, 9. Maintenant je me réjouis, non de ce que vous avez été contristés, mais de ce que vous avez été contristés de manière à faire pénitence ; car vous avez été contristés selon Dieu, de sorte que vous n'avez reçu de nous aucun dommage. 10. Car la tristesse qui est selon Dieu produit pour le salut une Pénitence stable ; mais la tristesse du siècle produit la mort. 11. Voyez, en effet, combien cette tristesse selon Dieu que vous avez ressentie a produit en vous non seulement de vigilance, mais de soin de vous justifier, mais d'indignation, mais de crainte, mais de désir, mais de zèle, mais de vengeance ; de toute manière, vous ayez montré que vous étiez purs dans cette affaire[374]. 12. Si donc je vous ai écrit, ce n'était ni à cause de celui qui a commis l'injure[375], ni à cause de celui qui l'a soufferte[376], mais pour vous faire connaitre la sollicitude que nous avons pour vous 13. Devant Dieu ; c'est pourquoi nous avons été consolés. Or, dans notre consolation, notre joie s'est accrue de celle de Titus, parce que vous avez tous contribué au repos de son esprit. Il ressort bien de ces versets et des suivants que, dans l'Église de Corinthe aussi, ce genre d'infamie avait été relevé à la charge des christiens, ce qui confirme le témoignage de Fronton, de Minucius Félix et autres. Ces turpitudes rituelles sont réduites à un cas unique dans les Lettres de Paul aux Corinthiens. Il n'y a eu qu'un seul cas d'inceste ; la Première aux Corinthiens a en raison de ce scandale, qui ne s'est pas renouvelé. Titus Clémens est allé lui-même en donner l'assurance à Paul, revenu en Macédoine. II est fort content des ouailles d'Achaïe qui d'ailleurs ont été les siennes, puisqu'il était à la tête de l'Église de Corinthe avant le premier séjour de Paul. Ainsi c'est dans une Église fondée et dirigée par l'apôtre chéri de Jésus, par le coadjuteur de Pierre à Rome, qu'ont éclaté les scandales dénoncés plus tard par les Fronton, les Minucius Félix, les Valentin et tant d'autres ! Etonnez-vous après cela que Nicolas d'Antioche, à la secte de qui ressortissent ces agapes incestueuses, soit placé parmi les diacres dans les Actes des Apôtres, et représenté dans Irénée comme l'élève de Shehimon dit la Pierre ! Mais revenons au joyeux Clémens. 14. Et si je me suis glorifié de vous auprès de lui, je n'ai pas eu à en rougir ; mais comme nous vous avions dit toutes choses selon la vérité[377], aussi le témoignage glorieux que nous avions rendu à Titus a été justifié. 15. C'est pourquoi, dans le fond de ses entrailles, il redouble d'affection pour vous, lorsqu'il se ressouvient de l'obéissance de vous tous, et avec quelle crainte et quel tremblement vous l'avez reçu[378]. 16. Je me réjouis donc de ce qu'en toutes choses je puis me fier à vous. XXV. — Mais la joie morale qu'éprouve Paul n'est rien en comparaison de celle qu'il reçoit de la manière dont Madame a conduit la collecte en Macédoine pour les saints de l'Église de Jérusalem. Il espère que les Corinthiens prendront exemple sur les Macédoniens, ils sont tellement bien disposés qu'ils n'ont pas eu besoin de sa femme ! D'ailleurs Clémens est reparti pour Corinthe afin d'achever ce mouvement de la grâce payante, donc efficace. VIII, 1. Nous vous faisons connaître, mes frères, la grâce de Dieu qui a été accordée aux Églises de Macédoine : 2. C'est que, dans les épreuves nombreuses de la tribulation, ils en ont eu une joie abondante, et que leur pauvreté extrême a répandu avec abondance les richesses de leur charité sincère. 3. Car je leur rends ce témoignage qu'ils ont donné de leur propre mouvement[379], autant qu'ils pouvaient, et même plus qu'ils ne pouvaient[380], 4. Nous conjurant avec beaucoup d'instances d'accepter leurs aumônes[381] et leur part à la dispensation qui se fait pour les saints[382]. 5. Et surpassant notre espérance, ils se sont donnés eux-mêmes, premièrement à Dieu, ensuite à nous par la volonté de Dieu ; 6. En sorte que nous avons prié Titus que, selon qu'il a déjà commencé[383], il achève parmi vous cette grâce, 7. Et que, comme vous abondez en toutes choses, en foi, en parole, en science, en toute sollicitude, et de plus en affection pour nous, vous abondiez aussi en cette sorte de grec[384]. 8. Ce que je ne dis pas comme faisant un commandement, mais pour que, voyant l'empressement des autres, vous fassiez preuve de la sincérité de votre charité. 9. Car vous connaissez la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui s'est fait pauvre pour vous[385], bien qu'il fût riche[386], afin que par sa pauvreté vous fussiez riches. 10. C'est donc un conseil que je vous donne ici, parce que cela vous est d'autant plus utile, que non seulement vous avez commencé à faire cette collecte, mais que vous en avez conçu le dessein dès l'année précédente[387]. 11. Maintenant donc, achevez votre œuvre, afin que, comme votre cœur a été si prompt à la vouloir, il le soit aussi à l'accomplir d'après ce que vous possédez. 12. Car lorsque la volonté est prompte, elle est agréée, selon que chacun possède, non selon ce qu'il ne possède pas. 13. Ainsi, qu'il n'y ait pas pour les autres soulagement, et pour vous surcharge, mais égalité ! 14. Que pour le moment présent votre abondance supplée à leur indigence, afin que leur abondance supplée aussi à votre indigence, de sorte qu'il y ait égalité, comme il est écrit 15. Celui qui recueillit beaucoup n'eut pas plus, et celui qui recueillit peu n'eut pas moins. XXVI. — Clémens comprend tellement la nécessité d'encaisser que, laissant Paul avec Madame en Macédoine, il est reparti pour Corinthe avec un frère encaisseur, auquel Paul a adjoint un troisième frère pour la Comptabilité. 16. Grâces à Dieu qui a mis la même sollicitude pour vous dans le cœur de Titus ! 17. Car non seulement il a bien reçu ma prière, mais, comme il était fort empressé, il est parti de son propre mouvement pour aller vers vous. 18. Nous avons aussi envoyé avec lui un de nos frères dont on fait l'éloge, à cause de l'Évangile, dans toutes les Églises, 19. Et qui, de plus, a été désigné par les Églises comme compagnon de notre voyage pour cette grâce dont nous sommes les dispensateurs pour la gloire de Dieu, et pour seconder notre bonne volonté, 20. Évitant ainsi que personne ne nous blâme au sujet de cette grande abondance de dons que nous dispensons[388]. 21. Car nous tâchons de faire le bien, non seulement devant Dieu, mais devant les hommes. 22. Nous avons encore envoyé avec eux un de nos frères, qu'en beaucoup d'occasions nous avons reconnu être très zélé, et qui l'est encore bien plus maintenant par sa grande confiance en vous, 23. Soit à l'égard de Titus, qui est mon compagnon et mon coopérateur auprès de vous ; soit à l'égard de nos frères, apôtres des Églises et gloire du christ. 24. Montrez donc bien à la face des Églises[389] quelle est votre charité envers eux, et le sujet de notre gloire par rapport à vous. IX, 1. Quant à la dispensation qui se prépare pour les saints[390], il serait superflu de vous en écrire, 2. Car je connais votre bon vouloir, pour lequel je me glorifie de vous près des Macédoniens ; parce que l'Achaïe s'est préparée dès l'année passée, et que votre zèle a provoqué celui du plus grand nombre. 3. Aussi ai-je envoyé nos frères, afin que ce ne soit pas en vain que je me sois glorifié de vous sur ce point, et que (comme je l'ai dit) vous soyez tout prêts ; 4. De peur que, si les Macédoniens qui viennent avec moi ne vous trouvaient pas prêts, nous n'ayons (pour ne pas dire vous) à rougir à ce sujet même. 5. J'ai donc jugé nécessaire de prier nos frères de me prévenir près de vous, et de faire que la bénédiction promise soit préparée, mais préparée comme une bénédiction, et non comme un don arraché à l'avarice. 6. Or je vous le dis : Qui sème peu moissonnera peu ; et qui sème dans les bénédictions moissonnera aussi dans les bénédictions. 7. Que chacun donne comme il l'a résolu en son cœur, non avec tristesse ou par nécessité ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. 8. Et Dieu est puissant pour faire abonder toute grâce en vous ; afin qu'en toutes choses, ayant toujours tout ce qui vous suffit, vous abondiez en toutes sortes de bonnes œuvres, 9. Comme il est écrit : Il a répandu, il a donné aux pauvres ; sa justice demeure dans les siècles des siècles. 10. Celui donc qui donne la semence[391] au semeur lui donnera aussi le pain[392] pour manger, et il multipliera votre semence[393], et donnera l'accroissement aux fruits de votre justice ; 11. Afin que, riches en toutes choses, vous abondiez en toute sincère générosité, laquelle opère par nous des actions de grâces à Dieu. 12. Mais la dispensation de cette collecte, non seulement supplée ri ce qui manque aux saints[394], mais produit avec abondance un grand nombre d'actions de grâces envers le Seigneur ; 13. Car, ayant la preuve de votre charité par cette dispensation même, ils glorifient Dieu de votre obéissance à. l'Évangile du christ que vous confessez, et de votre sincère générosité à faire part de vos biens et à eux et à tous les autres, 14. Prient pour vous, et vous désirent, à cause de l'éminente grâce de Dieu en vous. 15. Grâces à Dieu de son ineffable don ! X, 1. Et moi-même, Paul, je vous conjure par la mansuétude et la modestie du christ, moi qui, étant présent, parais humble parmi nous[395], tandis qu'absent je suis plein de hardiesse, 2. Je vous prie que, quand je serai présent, je n'aie pas à user sans ménagement de cette hardiesse qu'on m'impute, à l'égard de quelques-uns qui se persuadent que nous marchons selon la chair[396]. 3. Car, quoique vivant dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. 4. Les armes de notre milice ne sont point charnelles, mais puissantes en Dieu pour la destruction des remparts ; détruisant les projets, 5. Et toute hauteur qui s'élève contre la science de Dieu ; et réduisant en servitude toute intelligence, sous l'obéissance du christ[397] ; 6. Ayant en main de quoi punir toute désobéissance, quand votre obéissance sera complète. 7. Jugez au moins des choses, selon qu'elles paraissent[398]. Si quelqu'un se persuade à lui-même être à Jésus-Christ, qu'il pense aussi en lui-même que, comme il est au christ, il en est ainsi de nous. 8. En effet, quand je me glorifierais encore un peu plus de la puissance que le Seigneur[399] nous a donnée pour votre édification, et non pour votre destruction, je n'en rougirais pas. 9. Et pour qu'on ne pense point que je veux vous effrayer par mes lettres ; 10. Parce que, dit-on, ces lettres sont graves et fortes ; mais, quand il est présent, il parait chétif de corps[400] et méprisable de langage[401]. 11. Que celui qui est dans ce sentiment considère que tels nous sommes dans le langage que nous tenons par lettres, étant absents, tels aussi nous sommes de fait, étant présents. 12. Car nous n'osons pas nous mettre au rang de plusieurs qui se recommandent eux-mêmes[402], ou bien nous comparer à eux ; mais nous nous mesurons sur nous-mêmes, et nous nous comparons à nous-mêmes. 13. Ainsi, nous ne nous glorifierons point démesurément, mais selon la mesure du partage que Dieu nous a mesuré, mesure qui consiste à être parvenus jusqu'à vous, 14. Car nous ne dépassons pas nos limites[403], comme si nous n'étions pas parvenus jusqu'à vous, puisque nous sommes réellement arrivés jusqu'à vous en prêchant l'Évangile du christ. 15. Nous ne nous glorifions donc point démesurément dans les travaux d'autrui ; mais nous espérons, votre foi croissant, de grandir en vous de plus en plus selon notre partage, 16. Et même d'évangéliser au delà de vous[404], sans nous faire gloire, dans le partage des autres[405], de ce qu'ils ont préparé[406]. 17. Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. 18. Car ce n'est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, mais celui que Dieu recommande. XXVII. — Cependant, si Paul ne se loue pas lui-même, qui le louera ? Personne. Il se trouvera en face de ces maudits Naziréens, Ebionites et Jesséens qui l'accablent de leurs calomnies. XI, 1. Plût à Dieu que vous supportiez quelque peu de mon imprudence ! mais supportez-moi[407] ; 2. Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu. En effet, je vous ai fiancés à un époux unique, au christ, pour vous présenter à lui comme une vierge pure[408]. 3. Mais je crains que comme le Serpent séduisit Eve par son astuce, ainsi vos esprits ne se corrompent et ne dégénèrent de la simplicité qui est dans le christ. 4. Car si celui qui vient vous prêchait un autre christ que celui que nous avons prêché, ou si vous receviez un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Évangile que celui que vous avez accepté, vous le souffririez avec raison[409]. 5. Mais j'estime que je n'ai rien fait de moins que les grands apôtres[410]. 6. A la vérité, je suis inhabile pour la parole[411], mais non pour la science ; puisque en toutes choses nous nous sommes entièrement fait connaître à vous. 7. Est-ce que j'ai fait une faute en m'humiliant pour vous élever ? en vous annonçant gratuitement[412] l'Évangile de Dieu ? 8. J'ai dépouillé les autres Églises, tout en recevant ma subsistance pour vous servir. 9. Et quand j'étais près de vous, et que je me trouvais dans le besoin, je n'ai été onéreux à personne ; car ce qui me manquait, nos frères venus de Macédoine l'ont fourni ; ainsi, en toutes choses, j'ai pris et je prendrai soin de n'être pas à charge. 10. La vérité du christ m'est témoin que cette gloire ne me sera pas ravie dans les contrées de l'Achaïe ! 11. Pourquoi ? Parce que je ne vous aime pas ? Dieu le sait. 12. Mais je fais cela[413] et je le ferai encore, pour ôter l'occasion à ceux qui cherchent une occasion de paraître semblables à nous[414], ce dont ils se glorifient. 13. Car cette sorte de faux apôtres[415] sont des ouvriers trompeurs qui se transforment en apôtres du christ. 14. Et cela n'est pas étonnant, puisque Satan lui-même se transforme en ange de lumière[416]. 15. Il n'est donc pas étrange que ses ministres se transforment en ministres de justice ; leur fin sera selon leurs œuvres. 16. Je le répète, (que nul ne me juge faible de sens, on du moins souffrez-moi comme peu sensé ; de sorte que moi aussi je puisse me glorifier un peu), 17. Ce que je dis sur ce sujet de ma gloire, je ne le dis pas selon Dieu[417], mais comme homme de peu de sens. 18. Puisque beaucoup se glorifient selon la chair[418], moi aussi je me glorifierai. 19. Car vous supportez volontiers les insensés, étant sages vous-mêmes. 20. Vous souffrez même qu'on vous asservisse, qu'on vous dévore, qu'on prenne votre bien, qu'on vous traite avec hauteur, qu'on vous déchire le visage[419]. 21. Je le dis avec honte, comme si nous avions été faibles sur ce point. Au reste, ce que quelqu'un ose (je parle peu sagement), je veux l'oser moi-même. 22. Ils sont Hébreux ? et moi aussi ; Israélites ? et moi aussi[420] ; de la race d'Abraham ? et moi aussi[421] ; 23. Ils sont ministres du christ ? Je parle bien peu en sage, je le suis plus qu'eux, ayant enduré plus de travaux, plus de prisons[422], une infinité de coups, et ayant été fréquemment exposé à divers genres de mort. 24. Cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups de fouet, moins un[423] ; 25. J'ai été trois fois déchiré de verges ; j'ai été lapidé une fois ; trois fois j'ai fait naufrage ; j'ai été un jour et une nuit au profond de la mer[424] ; 26. Et souvent dans des voyages, dans des périls sur des fleuves, périls de voleurs, périls du côté de ceux de ma race, Périls du côté des Gentils, périls dans des villes, périls dans des déserts, périls sur mer, périls parmi de faux frères : 27 Dans le travail et les soucis, dans des veilles nombreuses, dans la faim et la soif, dans des jeûnes fréquents, dans le froid et la nudité, 28. Et outre ces choses, qui sont du dehors, tout ce qui m'assaillit chaque jour, la sollicitude de toutes les Églises ! 29. Qui est faible, sans que je sois faible ? Qui est scandalisé, sans que je brille ?[425] 30. S'il faut se glorifier, c'est de ce qui regarde ma faiblesse[426], que je me glorifierai. 31. Le Dieu et Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui est béni dans tous les siècles, sait que je ne mens pas[427]. 32. A Damas, le gouverneur du pays, établi par le roi Arétas, faisait garder la ville des Damascéniens pour me prendre, 33. Et l'on me descendit par une fenêtre dans une corbeille, le long du mur ; et c'est ainsi que j'échappai de ses mains. XXVIII. — On remarquera qu'ici nous retombons dans le dispositif des Actes, nous sommes donc en face d'une rédaction plus ancienne, qui ne comportait pas encore pour Saül la remise de son oreille et l'intervention de Clément. Mais voici le passage le plus extraordinaire de toute la littérature paulinienne. Sans que jamais personne s'en soit aperçu, — j'ai moi-même passé à côté bien des fois, — Paul déclare aux exégètes que le Joannès, l'homme à qui les Juifs doivent l'Évangile de leur Royaume, est celui qu'on appelle maintenant Jésus-Christ ! Et il leur donne la date à laquelle cet homme a lancé son Apocalypse, baptisé les Juifs, et porté — combien malgré lui ! — son corps sur la croix. Oyez plutôt. XII, 1. S'il faut se glorifier (cela ne convient pas sans doute), je viendrai aux Visions et Apocalypses du Seigneur[428]. 2. Je sais un homme en Jésus-Christ[429] qui, il y a quatorze ans[430], fut ravi (si ce fut dans son corps ou hors de son corps, je ne sais, Dieu le sait !) jusqu'au troisième ciel[431]. 3. Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou hors de son corps, je ne sais, Dieu le sait) 4. Fut ravi dans le paradis et entendit des paroles mystérieuses qu'il n'est pas permis à un homme[432] de dire. 5. Je me glorifierai au sujet d'un tel homme ; mais pour moi[433], je ne me glorifierai que dans mes faiblesses. 6. Que si je voulais me glorifier, je ne serais pas insensé, car je dirais la vérité ; mais je m'abstiens, de peur que quelqu'un ne m'estime au-dessus de ce qu'il voit en moi[434] ou de ce qu'il entend dire de moi. 7. Et de peur que la grandeur des Apocalypses ne m'élève, il m'a été donné un aiguillon dans ma chair[435], un ange de Satan[436] pour me donner des soufflets[437]. 8. C'est pourquoi j'ai prié trois fois[438] le Seigneur[439] qu'il se retirât de moi[440] ; 9. Et il m'a dit : Ma grâce[441] te suffit, car ma puissance se fait mieux sentir dans la faiblesse. C'est donc bien volontiers que je me glorifierai encore plus dans mes faiblesses, afin que la puissance du christ habite en moi[442]. 10. C'est pourquoi je me complais dans mes faiblesses, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les angoisses pour le christ, puisque, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort[443]. 11. J'ai été peu sage, c'est vous qui m'y avez contraint ; car vous deviez me recommander, puisque je n'ai été en rien inférieur aux plus éminents des apôtres, quoique je ne sois rien. 12. En effet, les signes de mon apostolat ont été empreints sur vous[444] par une patience à l'épreuve de tout, par des miracles, des prodiges et des vertus[445]. 13. Car en quoi avez-vous été inférieurs aux autres Églises, sinon en ce que je ne vous ai point été à charge ? Pardonnez-moi cette injure ! Sur cette ironie dont les Naziréens, les Ébionites et les Jesséens pourront sentir tout le mordant, nous terminons la Deuxième aux Corinthiens, non qu'elle finisse là dans le texte actuel, mais parce que, dans le dispositif ancien, il y en eut indubitablement une Troisième, qui se plaçait après l'envoi de la collecte à Jérusalem. Nous le montrerons en son lieu. |
[1]
Cf. Bar-Abbas.
[2] Actes des Apôtres,
XVIII, 17.
[3] Vous le voyez, plus de Saulas
! Où est Saulas ?
[4] La lettre est œcuménique.
C'est dire qu'elle a été faite dans la maison de l'évêque de Rome et par
lui-même.
[5] Bar-Abbas était un scélérat selon
la loi commune, mais un savant dans la kabbale.
[6] Le retour de Bar-Abbas sur les
nuées.
[7] Dans la Lettre aux
Thessaloniciens, c'est Bar-Abbas qui est qualifié de Fidèle.
[8] Non, non, pas de schismes !
Que tout le troupeau se laisse tondre sans même bêler.
[9] Personnage imaginaire dont le
nom commence par un X, monogramme de Christos. Je me demande s'il n'y a pas eu Cléopas, nom hiéroglyphique de la famille de Salomé.
[10] C'est-à-dire : J'accepte la doctrine que l'Église de Rome met ici sous le
nom de Paul.
[11] C'est-à-dire : Je tiens que le salut, tout en étant la propriété des Juifs,
n'est pas le privilège de la tribu et de la maison dont était Bar-Abbas.
[12] C'est-à-dire : Je tiens pour le Royaume des Juifs tel qu'il a été défini
par l'Apocalypse.
[13] C'est-à-dire : Je
tiens pour Bar-Abbas, tel qu'il fut dans la Circoncision, je reste avec la Loi
juive, toute la Loi, en un mot je suis panthoriste, comme les Naziréens,
les Ebionites et les Jesséens qui traitent Saül d'amalécite et les évêques
romains de faussaires. C'est le baptême qui fait la rémission, et je commémore
son inventeur la veille de la pâque, puisqu'il était en croix lorsque vous
faites intervenir Jésus dans l'affaire.
[14] Non, même pour le faussaire il
n'y en a pas deux, l'un qui sauve par le baptême (Joannès), et l'autre qui
maintenant sauve par l'Eucharistie (Jésus) ; il n'y en a qu'un : Joannès devenu
Jésus.
[15] Non, c'est au nom du seul et
unique Bar-Abbas.
[16] Addition certaine.
[17] En effet, nulle part sous le
soleil il n'existe d'homme qui ait vu Saül baptisant.
[18] Addition certaine.
[19] Jésus lui a remis son oreille
sur le mont des Oliviers. Depuis ce jour il est Silouanos
(envoyé).
[20] La sagesse de la parole
(du Rabbi), c'est la croix mondiale, image du Royaume des Juifs dans l'Apocalypse.
[21] En effet, si Paul prêchait la
première, c'est qu'il attendrait le Royaume du monde. En ce cas il ne pourrait
prêcher la seconde, image de la crucifixion : elles s'excluent réciproquement.
[22] La croix considérée au point
de vue millénariste des Paroles du Rabbi. Celle-là, Paul y renonce, il vit de
l'autre.
[23] Oui, en Bar-Abbas lui-même au
Guol-golta.
[24] De la croix patibulaire.
[25] Celui de la croix sous le
quatrième signe : les Ânes de Juda. Ils
ont raison, c'est ce que Bar-Abbas a promis.
[26] On ne saurait mieux dire.
Scandale et folie.
[27] Juive ou autre. Paul ne fait
plus d'acception de personnes, comme feu Bar-Abbas. Jadis les christiens,
quoique méprisables, ont fourni leur sang. Que maintenant, pour être
respectables, ils fournissent leur et ce sera complet !
[28] Condamné pour trahison, vol et
assassinat. Mais puisque Bar-Abbas est mis hors de cause par Pilatus, Jésus est
innocent.
[29] Contenu dans l'escroquerie
eucharistique.
[30] En dehors de cela il ne veut
rien savoir ni sur Bar-Abbas, ni Saül, cela ne le regarde pas.
[31] Le mystère de l'homme-dieu
prédestiné à la croix patibulaire par l'Abba juif.
[32] Les Romains.
[33] Condamné pour trahison, vol et
assassinat par ses compatriotes.
[34] En lui remettant son oreille.
[35] Pas du tout. Est-ce que Saül
était présent à la descente de l'Esprit-Saint ?
[36] Saül, par exemple, à Lydda.
Mais depuis !
[37] De cette manière il fourre
tout le monde dedans, Dieu lui-même.
[38] Sous Claude il n'y avait point
d'Esprit-Saint parmi les Juifs de Corinthe. Et pourtant les Douze l'avaient depuis
Tibère !
[39] Mieux que cela, division et
haine selon l'enseignement de Bar Abbas.
[40] Jeu de mots : Paulos-Apollos,
esquissé dans les Actes des Apôtres, pour tromper le gogoy. On supprime
: Moi à Képhas, moi à Christos, employés plus
haut.
[41] Depuis Claude et Gallion on a
converti Apollos et Saül à Bar-Abbas dans les Actes.
[42] Bar-Abbas.
[43] Situation réglée dans les Actes
contre cette vérité gênante qu'Apollos avait eu plus de succès en Asie et en
Achaïe que les frères survivants de Bar-Abbas.
[44] Il devait être la pierre
d'angle de la Jérusalem d'or, il le dit à plusieurs reprises.
[45] Apollos bâtissait de bois, de
foin, et de chaume. N'étant point fils de David, sa fondation brûlera. Paul
bâtit d'or, d'argent, de pierreries (allusions à la Jérusalem de l'Apocalypse),
sa fondation demeure, grâce à la présente escroquerie.
[46] En remplacement du Temple d'or
promis par Bar-Abbas et aussi par Apollos. Le corps royal de Bar-Abbas étant
devenu ce temple par la résurrection, chacun y participe. Il n'en est pas de
même du corps d'Apollos qui n'était pas de la chair qu'il fallait.
[47] Sachant à quoi s'en tenir sur
le Bar et sur l'Abba, Paul est au-dessus de toute justice, soit humaine soit
divine.
[48] Bar-Abbas, juge des vivants et
des morts. Nous connaissons hi magistrature assise et la magistrature debout.
Il fait partie de la magistrature couchée... à Machéron.
[49] C'est une fiction, comme tout
le reste.
[50] Ci-devant.
[51] A quoi bon nous disputer
autour du mensonge que nous exploitons ? Nous sommes tous des aigrefins. Au
moins ne l'apprenons pas nous-mêmes à ceux qui n'en savent rien.
[52] Le fait est que Péréghérinos
avait réussi sans les Juifs. Les bonnes églises n'étaient pas là pourtant, mais
plus haut en Thessalie (voyez l'Hypate de l'Âne d'or), en Macédoine, en
Thrace.
[53] Non compris dans la liste des
Douze.
[54] La tente ! Ah ! la tente !
[55] Cause du nom que nous avons
emprunté à notre Juif de rapport.
[56] Évêques et diacres
poissonniers.
[57] Ce qu'il y enseigne, c'est
qu'il faut payer le salut.
[58] Laquelle se mesure à l'argent.
[59] La verge de fer avec laquelle
l'estimable Bar-Abbas se proposait de paître les nations dont nous sommes :
vieille image prise à son Apocalypse. Cette verge s'aiguisait en sique
dans la main des apôtres du Royaume.
[60] Ça, c'est vrai !
[61] Pourquoi pas ? Cet inceste
n'est pas contraire au salut. Les coupables ont été mus par l'intention pieuse
de revenir à l'un en deux, deux en un,
par la régression du fils vers la mère. Ni l'un ni l'autre s'est souillé par le
contact avec une chair païenne qui eût rendu n ? Possible le retour à l'unité
divine du sang juif. Quelle différence y Lot entre le cas de cette mère qui copule
avec son fils et celui de qui copule avec ses filles ? Aucune. Or le présent
volume ne finira pas que je ne vous montre Pierre, pape à Rome pendant
vingt-cinq ans et trois mois, retenir Lot parmi les justes.
[62] Pas du tout.
[63] Son corps est enterré en
Espagne, plus profondément que celui de Bar-Abbas à Machéron. Mais son esprit
va où il veut, flat ubi vult.
[64] Contre les démons.
[65] Que vous disais-je ? Après un
petit séjour en enfer où d'ailleurs ex-lien le plaisir de trouver Bar-Abbas,
auquel il pourra demander des explications complémentaires sur l'un en deux,
deux en un, il n'en sera pas moins sauvé au Jour du jugement. Voilà l'avantage
d'un jehouddolâtre !
Ce
n'est pas en restant païen qu'on peut s'assurer de tels privilèges.
[66] Pourquoi cette Église,
nicolaïte à ce qu'il parait bien, ne se glorifierait-elle pas ? Comme l'auteur
de cette lettre, elle est au-dessus de toute justice humaine ou divine.
[67] Donc le 14 nisan, veille de la
pâque. Le faussaire laisse échapper cette vérité quartodécimane, lui qui tout à
l'heure va plaider l'authenticité de la Cène eucharistique !
[68] La Lettre aux
Thessaloniciens qui est appelée Première dans les éditions
ecclésiastiques, et qui est, d'après le présent aveu, la seule des deux qui ait
été originairement présentée sous le nom de Paul. Elle était donc adressée aux
Corinthiens ?
[69] Par opposition à ceux qui sont
dans l'Église corinthienne, laquelle se compose de gens quine sont pas du
monde, tout en étant dans le monde.
[70] C'est-à-dire de christien. Ce
sont précisément ceux-là qui faisaient le plus grand usage des mots frère et sœur pour couvrir leurs turpitudes.
[71] C'est le mot le plus curieux
de cette nomenclature. Il s'agit des Séthiens et Scilitains qui adorent le
christ à tête d'âne, en un mot die christiens qui conservent intacte la kabbale
jehouddique.
[72] Les païens. Ceux-là ne sont
point de sa juridiction.
[73] Dans l'Église de Corinthe.
[74] Et favorablement, au point de
s'en glorifier !
[75] Les Juifs, seul peuple qui,
tout en étant dans le monde, ne soit pas du monde.
[76] Les douze tribus juives
devaient juger le monde en 789, sous la présidence de leurs patriarches
revenant du ciel, leur origine. On a ceux-ci de l'Apocalypse, parce
qu'ils ont donné naissance aux douze apôtres de la mystification évangélique,
mais leurs sièges sont encore leur place dans la prophétie.
[77] Héritiers du droit de juger
que l'Eucharistie leur communique, puisqu'elle contient le corps du Grand-Juge.
[78] Non cela, c'est du nouveau, car
dans les Évangiles il est dit que de dernier des anges est plus grand que
Bar-Abbas. Mais cette prétention ne nous surprend pas de la part de gens qui
sont en train de rouler Dieu.
[79] Plutôt qu'un païen.
[80] Des hommes qui non seulement
ne sont pas Suifs, mais ne mettent point Bar-Abbas à la place de Dieu.
[81] Est-ce possible ? Ces juges
des anges, ces juges du monde, lèsent et fraudent non seulement les païens, —
ce qui est commandé par Jésus en maintes paraboles et ordonnances, — mais leurs
propres frères !
[82] Si, si, ils le posséderont,
voire à l'exclusion des païens honnêtes. Je ne suis
pas venu appeler les justes, mais les pécheurs, dit Jésus.
[83] Adorateurs du christ à tête
d'Âne, comme plus haut.
[84] Les Arsénocoilai, secte bien connue depuis les Galiléens du siège.
[85] Paul reconnaît ici la véracité
de tout ce qu'ont dit là-dessus les auteurs païens, tels que Fronton, Apulée,
Lucien, Minucius Félix, Valentin, les Valentiniens, les Gnostiques d'Égypte,
etc., jusqu'à Celse et Julien. La seule chose qu'il tente, c'est de présenter
ce genre de scandales comme étant postérieur à l'invention de l'Eucharistie,
alors que celle-ci n'est entrée dans 1'Écriture que pour les faire cesser dans
une mesure qui a été très faible. C'est pourquoi, dans les Apologies
mises sous le nom de Justin, d'Athénagore, de Tertullien, l'Église nie les
faits — sinon il lui faudrait reconnaître les sectes — ou les rejette sur les
Marcionites, ce qui est une intolérable calomnie.
[86] Bar-Abbas remettait tout,
l'Église continue.
[87] Cf. Le Charpentier et Les
Évangiles de Satan, première partie.
[88] En effet Bar-Abbas était le
signe du deux en un, un en deux. C'est pourquoi, Nazir, il s'était gardé de se
souiller arec la femme, pour ne pas faire échouer la combinaison.
[89] Si, et c'est pourquoi
certaines sectes naziréennes l'honoraient par les pâques sémino-menstruelles.
[90] Les parties sexuelles, ce qui
est dehors, comme dit Bar-Abbas à sa mère.
[91] Des vases de femmes, des ce
qui est dedans, par l'ablation du membre viril. Pour être sauvés, les
christiens à qui s'adresse Paul ne lui laissent d'autre moyen que de les faire
eunuques, comme il est dit dans les Évangiles.
[92] Ce qui est dehors est dedans.
[93] Jésus dans les Évangiles,
d'après la Genèse, évitant ainsi de citer les Paroles du Rabbi.
[94] En restant sans femme, mesurez
le trajet qu'a fait ce dogme stupide ! Quoique traitre à son pays, voleur et
assassin, Bar-Abbas est sauveur parce qu'il est resté vierge !
[95] Le sang du roi des voleurs !
[96] Ils sont censés l'avoir
consulté sur la doctrine du retour à l'androgynisme originel, abordée ou plutôt
éludée dans les Évangiles synoptisés.
[97] En principe, cela ressort de
l'Évangile du Royaume. Mais Abbas ne l'avait entendu que pour l'année
proto-jubilaire, l'année des baptêmes, l'année préparatoire.
[98] Et uniquement pour éviter pis.
[99] Hérésie. La femme dans la
doctrine de Bar-Abbas ne peut être sauvée que par l'homme, qui la reprend en
lui pour la représenter à l'Abba.
[100] Toute l'année 788, avait dit
Bar-Abbas.
[101] Saül était marié ; Ménahem,
dernier frère de Bar-Abbas, lui a tué sa femme et un de ses enfants nommé
Antipas. Mais ici il est esprit, il ne se rappelle pas ce qu'il a été dans le
monde.
Cependant
il n'était pas encore veuf au moment où il est censé écrire aux Corinthiens.
[102] Bar-Abbas, le Marân. Paul
avoue qu'il viole la Loi telle que le fils de Panthora l'avait édictée sous
peine de mort. Mais ici il roule Bar-Abbas lui-même dans l'intérêt du commerce.
[103] Juif de la loi.
[104] Païenne.
[105] Juive de la loi.
[106] Païen. C'est le même exemple
que dans les Actes des Apôtres où la mère de Timothée est juive et son
père païen.
[107] Tous les goym, semence de
bétail, étaient hors du Royaume selon Bar-Abbas. Mais ils sont purifiés par le
croisement avec le Juif ou la Juive. (Cf. la parabole du mulet égyptien dans Bar-Abbas.)
[108] Hérésies ! Abominables
hérésies !
[109] Beaucoup niaient l'être pour
avoir l'accès plus facile chez les goym.
[110] Affreux ! Affreux !
Dépositaire de la doctrine de Bar-Abbas, le ne sais si je pourrai en entendre
davantage !
[111] Tout cela est atroce. Accepter
l'affranchissement de la main d'un goy !
[112] C'est le cas de Saül. Il était
libre, Bar-Abbas l'a appelé, le voilà prisonnier.
[113] Le sang d'un scélérat condamné
pour crimes publics.
[114] En effet Bar-Abbas l'était
resté pour lui-même, à cause du salaire s'en suivait, mais il n'avait rien
édicté ni même prévu pour l'avenir, puisque la question était résolue par l'un en deux, deux en un réalisés dans le
Royaume.
[115] L'approche du retour de
Bar-Abbas sur les nuées.
[116] Parce qu'il ne fonde pas de
famille et que l'Église augmente ses chances de se faire donner ses biens.
[117] Elles sont justiciables de
Satan, puisqu'elles perpétuent la division de l'un
en deux et du deux en un,
c'est-à-dire la génération.
[118] Car c'est un péché. Bar-Abbas
seul peut y mettre fin. Si Paul qui est marié ne pardonne pas aux autres, qui
lui pardonnera, à lui ?
[119] Qui les sépare de l'avènement
de Bar-Abbas. Maran atha, le Seigneur
vient !
[120] Elle passe lentement, elle est
même en retard, car c'est en 789 que le ciel et la terre devaient passer : la
mer aussi, qui persiste, on ne sait pourquoi.
[121] Divisé
d'avance, et préparant cette autre division, irréparable celle-là : la
naissance d'un ou de plusieurs enfants !
[122] Ce piège est tellement visible
que l'aigrefin se défend de l'avoir tendu. D'ailleurs ce n'est point un piège,
c'est un étau, l'étau du salut.
[123] De mari, de femme, d'enfants,
de parents à quelque degré que ce soit, d'amis même qu'on pourrait être tenté
d'adopter aux termes de la loi romaine.
[124] Il ne péchera point, mais
enfin il s'en faut de peu, car sa responsabilité est engagée.
[125] Car ce père est juge, et s'il condamne intérieurement sa fille au
célibat pour son salut à lui, il fait bien, parce qu'il est partie dans l'affaire.
[126] Car dans ce cas la fille fera
le salut du père, qui en échange laissera son bien à l'Église.
[127] C'est-à-dire à un
jehouddolâtre, de manière à augmenter les chances d'accaparement final par
l'Église.
[128] Car dans ce cas elle ne fera
pas d'enfants, ou si elle en fait, elle ne les ne avouera pas, et son bien
reviendra à celui qui lui aura donné ce conseil.
[129] Bar-Abbas, le Marân.
[130] Le fait de rentrer en
possession de ce que les nations avaient enlevé au peuple de Dieu par leur
existence même.
[131] La science, selon la Loi juive
et les Paroles du Rabbi, c'est qu'il est défendu d'en manger.
[132] Il en faut rabattre par
politique.
[133] Un naziréen qui n'a pas
capitulé sur ce point et ne capitulera jamais. C'est un fâcheux qui oppose
Bar-Abbas à Paul.
[134] Pardon, il y a le Christ à
tête d'âne, il y a le Tharthak.
[135] Paul ne les nie pas, il ne se
soucie pas de passer pour un athée au sens païen. D'ailleurs la Genèse constate
formellement la pluralité des dieux : L'un de nous,
dit Iahvé. Néanmoins cette théorie devient gênante, puisque, selon Bar-Abbas,
chaque Juif est un dieu, (n'est-il pas écrit : Vous
êtes dieux ?) et que les Juifs, à la condition toutefois d'adorer
Bar-Abbas, jugeront même les anges de Iahvé, qui sont certainement supérieurs
aux dieux païens.
[136] Bar-Abbas est l'Alpha et
l'Oméga, c'est lui qui a créé le ciel et la terre. Que devient le Dieu créateur
dans cette combinaison ?
[137] Ayant créé la terre, il a créé
l'homme, c'est logique.
[138] Que nous vous avons donnée,
dans les Actes, de manger des viandes consacrées aux idoles. C'est une
nouvelle ordonnance, contraire à l'enseignement de Bar-Abbas. Voyez en effet le
cas d'Antipas dans l'Église de Pergame. (Cf. l'Apocalypse
de Pathmos dans Les Évangiles de Satan, première partie.)
[139] Celui qui sait qu'il est
défendu par Bar-Abbas de reconnaître sous n'importe quelle forme les dieux
étrangers.
[140] Consacrée aux idoles ? ou de
la chair en général ?
[141] Il est délié de son corps
hérodien.
[142] Il est lié par l'Esprit
davidiste.
[143] Lorsque celui-ci lui a remis
son oreille.
[144] Il ne l'est ni pour les
Naziréens, ni pour les Ebionites, ni pour les Jesséens, disciples de Bar-Abbas,
ni pour aucun connaisseur païen.
[145] Il est accablé de questions
par les vrais disciples de Bar-Abbas.
[146] Une femme dont on est l'époux
selon le monde, et le frère dans le Royaume de l'un
en deux, deux en un.
[147] Ananias lui-même, tombé, avec
sa femme Zaphira, sous les coups ne Bar-Abbas et de ses frères.
[148] Que l'Église appelle ses
cousins dans son interprétation du mot adelphoi
(frères) employé dans les Évangiles. Ils étaient tous mariés, et Salomé
était autant de fois grand'mère qu'ils avaient d'enfants.
[149] Remarquez la ruse. Shehimon
dit Képhas est rejeté hors de la liste des frères de Bar-Abbas.
Ce
passage me fait revenir sur une opinion antérieure. Je crois m'être trompé en
disant que celle des filles de Jaïr dont Jésus opère la résurrection était la
femme de Shehimon. Dans les Actes des Apôtres (XIII, 12) une Marie, qui
est certainement la femme de Shehimon, est donnée comme étant encore vivante
sept ou huit ans après la crucifixion de Bar-Abbas. Lorsque
Pierre fut délivré de prison, il alla à la maison de Marie, mère de Joannès,
surnommé Marcos, où plusieurs personnes assemblées étaient en prières.
Paul avouant de son côté que Pierre avait emmené sa femme en Asie, la
ressuscitée de Jésus ne serait pas femme de Shehimon, mais plutôt celle de
Jacob junior, ou d'un autre frère de Bar-Abbas. Mais qui croire ? ou qui ne pas
croire ? Quant à la Marie des Actes, c'est sans doute une sœur de
Cléopas.
[150] Salomé junior, en Évangile
Maria Cléopas, avait suivi son mari en Asie comme avaient fait les femmes de
ses frères. Tous les Juifs savaient cela.
[151] L'homme qu'il est, considéré
dans ses levées d'argent, en un mot d'intérêt qu'il représente.
[152] Nous, apôtres collecteurs :
Paul, Timothée et autres.
[153] En leur faisant avaler le
corps d'un criminel.
[154] Nullement, car c'est le but.
[155] Les fils de Jehoudda avaient
ce droit, c'étaient les moissonneurs de la terre. Que de paraboles, tirées de
l'Apocalypse, sur ces moissonneurs et leur moisson ! (Cf. L'Évangile de
Nessus et Les Évangiles de Satan, première et deuxième parties.)
[156] Il est incontestable que Paul
n'a rien pris, il n'existe pas.
[157] Le Temple est censé debout,
puisque la lettre est donnée comme contemporaine de Claude.
[158] Le Seigneur, avons-nous dit,
c'est quelque Péréghérinos : L'ouvrier mérite son
salaire, dit Jésus en parlant du ministre jehouddolâtre.
[159] De n'avoir rien pris, surtout
de force, comme Bar-Abbas, condamné pour cela.
[160] Cas unique. Aussi personne ne
l'a-t-il jamais vu.
[161] Il n'en abuse pas, il n'en use
même pas, mais c'est un pouvoir, voilà ce que l'auteur de la lettre stipule et
signifie. C'est l'origine légale de tous les biens ecclésiastiques.
[162] Saül aurait pu n'être pas
aliéné, n'être pas lié, il aurait pu ne pas tisser la tente de David, mais
l'Esprit en a disposé autrement.
[163] De la circoncision.
[164] Quoique circoncis, Saül était
pupille de Rome et citoyen romain. (Cf. Le Gogotha.) C'est même pour
cela qu'on l'a enzôné.
[165] Sans loi relative à la
circoncision.
[166] Inférieurement circoncis,
puisqu'il était Amalécite, mais enfin de ce chef il était sous la Loi.
[167] Ils sont joués, puisque le
prix est à un seul, et que Paul est celui-là.
[168] Une couronne dans le genre de
celle qui a valu ce nom (Stéphanos) à Jacob junior. (Cf. Le Roi des Juifs.)
[169] Son corps hérodien, qui jadis
a lapidé Jacob junior, arrêté Bar-Abbas et persécuté toute leur famille.
[170] Il est dans la ceinture de
l'homme qu'il a jadis lapidé.
[171] Il l'est en effet, mais
maintenant qu'il a l'Esprit-Saint, il espère que Bar-Abbas ne se rappellera
rien.
[172] La mer Rouge.
[173] Pas du tout, ce sont les
Egyptiens de Pharaon qui ont été baptisés dans la mer, et ils y sont restés.
[174] La pierre sur laquelle Dieu
lui-même avait gravé par signes la prédestination des Juifs au gouvernement du
monde. D'où le surnom de Shehimon en Évangile. Moïse avait cette pierre
avec lui et le Tharthak y était à sa
place, ainsi que le Zib et les dix autres signes.
[175] Parfaitement, et c'est la
preuve que Shehimon n'a pu devenir la Pierre que par substitution à son frère
aîné.
[176] Nullement. La pierre n'est pas
une figure, c'était une pierre gravée contenant tout le songe de Joseph.
[177] Mauvaises ! Le Royaume du
monde ? Paul n'est pas sérieux.
[178] Qui aujourd'hui encore adorent
le Tharthak (christ à tête d'âne) ou le Zib (poisson), ou le Naasson
(serpent).
[179] Et la commettent encore
aujourd'hui dans les Agapes dont le Chien donne le signal, lorsqu'on voit l'Âne
d'or en action. L'Âne, c'est le Baal-Phégor, Béor ou Péor, le dieu à la
tête et au phallus asinaires.
[180] Et le tentent encore de mille
manières dans les scènes décrites par Fronton, Valentin et autres, espérant par
là hâter son avènement.
[181] Très embarrassé, à cause du
rapport manifeste entre le passé et le présent, Paul voudrait bien que tout
cela n'eût été que figure.
[182] Passée depuis le 15 nisan 789
!
[183] Qui n'aient pas le caractère
rituel et cabalistique des scandales christiens évoqués ici, avec quelle gêne
et quelle hypocrisie ! Maintenant que nous avons inventé l'Eucharistie,
renoncez à ces pâques monstrueuses par lesquelles hier encore vous honoriez
Bar-Abbas !
[184] Des idoles christiennes. Plus
de Tharthak, plus de Naasson !
[185] Elle se faisait de toute autre
façon dans les pâques sémino-menstruelles. (Cf. Les Évangiles de Satan,
première partie.)
[186] Plus de pâques avec des
parties sexuelles de poisson mâle et de poisson femelle. (Cf. Les Évangiles
de Satan, première partie.)
[187] Selon le sacrifice de
l'agneau. Le Temple est censé debout.
[188] Par les païens à leurs dieux.
Paul, et ceci est purement juif, condamne dans la religion des goym ce que
Bar-Abbas trouvait bon dans la sienne.
[189] Tandis que ce que les Juifs
immolaient était de Dieu, puisqu'eux-mêmes sont dieux.
[190] Comment ? Mais c'est l'aîné
des sept démons de Marie la Gamaléenne !
[191] En honorant un dieu étranger.
[192] Un goy.
[193] Parce qu'il vous ferait
commettre une infraction à la Loi et qu'il vous fournirait sur celui que nous
appelons le Seigneur des renseignements peu favorables au culte de cet impie.
[194] Il est parfait... comme Jésus
est innocent !
[195] On comprend l'indignation des
disciples de Bar-Abbas restés dans la Loi, lorsqu'ils lisaient de telles choses.
[196] Consubstantialisé par l'auteur
avec l'Ieou de la kabbale apocalyptique, l'Adam céleste.
[197] A quoi sert Dieu, depuis que
Bar-Abbas est le créateur de toutes choses ?
[198] Voilà du nouveau, car dans le
système de Bar-Abbas, la femme est l'empêchement pour l'homme de rentrer dans
l'Eden.
[199] Seule, donc divisée, elle ne
peut être revendiquée que par les démons, lesquels sont mono-sexuels, donc
divisés. Les anges au contraire sont bi-sexuels. Or elle ne peut revenir à cet
état que par sore chef naturel, après sa réintégration dans l'ordre divin.
[200] Un
en deux, deux en un, avait-il dit.
[201] Qu'est-ce à dire et d'où vient
ce blasphème ? Est-ce que le Nazir n'entretenait pas sa chevelure ? Est-ce que
la Loi ne l'obligeait pas avoir des cheveux de femme ? Est-ce que nous ne
voyons pas sa mère lui verser sur la tête les parfums les plus coûteux ? Est-ce
que Jésus ne recommande pas de se parfumer la tête les jours de jeûne pour
faire pièce aux sectes qui ordonnaient la mortification ? (Cf. Les Évangiles
de Satan, troisième partie.) Mais c'est cela précisément qu'il s'agit
d'effacer.
[202] Sur ce point-là. Ce quelqu'un
est dans son droit, c'est un vrai disciple de Bar-Abbas, c'est un Naziréen.
[203] De laisser pousser nos cheveux
en signe de naziréat. Et c'est Pour éviter une assimilation injurieuse avec les
christiens juifs qu'aujourd'hui nous avons la tête rase. Mais dans les Actes
des Apôtres ne voyons-nous pas ce Paul, qui parle ici, se faire couper à
Kenchrées les Cheveux qu'il avait laissé pousser en manière de vœu pendant son séjour
à Corinthe ?
[204] Cela est profondément vrai.
Après l'invention de l'Eucharistie, la tenue des assemblées ou églises (c'est
le même mot) était presque aussi déplorable qu'avant.
[205] Pourquoi pas complètement ? Et
si vraiment il a passé dix-huit mois dans l'Église de Corinthe, comme le disent
les Actes, pourquoi entend-il dire des choses
qu'il a dû voir en personne ? A quoi bon lui avoir fait tomber les écailles des
yeux, s'il ne se sert que de ses oreilles ?
[206] On avait mis dans l'Évangile :
Il faut qu'il y ait des scandales. Ici ces
scandales ne sont plus que des hérésies.
[207] Où, tout bien considéré, il
n'y a que du pain et du vin distribués par un seul. Chacun des Douze attend son
tour, mais non sans maugréer et se disputer pour savoir qui est le plus grand.
Cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie.
[208] Quel sens de la justice, de la
fraternité, de l'égalité !
[209] Mangez-y avant de venir.
[210] Il a reçu cela non point par
révélation de l'Esprit, comme dans la Lettre aux Galates, ou par
l'apparition de Bar-Abbas sur le chemin de Damas, comme dans les Actes,
mais au Mont des Oliviers, après la Cène, et de la personne même de Jésus.
Lorsque celui-ci lui e remis son oreille droite, c'était pour qu'il pût
entendre ce qu'il va répéter ici. Clément de Rome en fut témoin.
[211] C'est-à-dire la pâque nouvelle
inventée pour mettre fin aux pâques molochistes et aux répugnantes
christophagies mentionnées dans Les Évangiles de Satan, première partie.
[212] Qu'eût dit Jésus, s'il n'était
pas le revenant du crucifié ? Il eût dit : Ma mort,
jusqu'à ce que je vienne.
[213] Par conséquent il sera traité
comme ceux qui l'ont crucifié. Le jour de la vengeance viendra pour lui comme
pour ceux-là.
[214] Son jugement prochain par
Bar-Abbas.
[215] Se tuent eux-mêmes.
[216] Je ne
me juge pas moi-même a-t-il dit plus haut.
[217] Qui va périr de sa main.
[218] Ce passage est pour les goym
qui sont dans le piège.
[219] Passe encore pour Anathème au christ !
[220] Avec les faux papiers de
Jésus, le christ n'est ni traître, ni assassin, ni voleur. On peut qualifier
Jésus de Seigneur sans trop de remords, il n'existe pas.
[221] Ghénè
glossôn. La source des glosses,
c'est la kabbale. Ne pas traduire par langues.
[222] Voilà où est ta fraude : Jésus
n'a point d'autre corps que celui de Bar-Abbas.
[223] Par conséquent défendez-le, au
lieu de l'attaquer l'histoire à la main !
[224] C'est le contraire dans
l'histoire. Bar-Abbas et ses frères ne sont que les apôtres de l'Apocalypse
de leur père. La prophétie est avant l'apostolat.
[225] L'action de posséder, de
commander, est le fondement du Royaume des Juifs. Elle est de droit divin.
[226] C'est la Kabbale, littéralement
la génération des glosses, qui est
l'origine de ce droit, lequel, avant de s'exercer sur les hommes, commande aux
démons eux-mêmes. Je te commande de sortir de cet
homme, dit souvent Jésus en souvenir de Bar-Abbas. Il commande comme ayant autorité, disent souvent ceux
qui l'entendent.
[227] Comme Bar-Abbas qui savait
leurs noms, et même celui des démons.
[228] Comme Péréghérinos, sur lequel
les évangélistes ont calqué le sacrifice de Jésus. Ce Mysien eût pu faire une
concurrence redoutable à Jésus, qui livre son corps pour être crucifié, mais il
a le désavantage, que dis-je ? la tare originelle, de n'être pas Juif. Sa chair
est de la semence de bétail.
[229] Comme ici.
[230] Disons mieux : elle commencera
quand finiront les exécrables prophéties de Bar-Abbas.
[231] Le Plérôme réalisé par
Bar-Abbas, la perfection réalisée par le crime.
[232] Annoncer l'avènement de
Bar-Abbas en langue commune, grecque ou latine.
[233] Tel Bar-Abbas. Les
Valentiniens s'en servent, ainsi que d'autres sectaires favorables ou
contraires à la jehouddolâtrie. Ils renvoient ainsi aux Paroles du Marân,
que Paul ne peut désavouer, mais ne veut pas avouer non plus. Il est absolument
impossible de rien comprendre a ce passage dans certaines éditions qui, comme
celle du Saint-Siège, traduisent glossai
par langues.
[234] Et n'édifie que lui-même,
puisque personne ne le comprend.
[235] Dans la langue connue de
l'auditoire.
[236] Les fidèles les comprennent
sans explication, tandis que les délateurs n'y comprennent rien du tout. Sur
ces précautions contre ce genre d'infidèles, cf. Les Évangiles de Satan,
troisième partie.
[237] Dans la langue de l'auditoire.
[238] L'Église de Paul est en
opposition avec celle qu'eût fondée Bar-Abbas, si celui-ci eût songé à en
fonder une. Car il était venu, comme le dit Jésus, pour réaliser l'union des
Juifs et la division des goyim. (Cf. Les Évangiles de Satan, troisième
partie.)
[239] Le Verbe n'est point en elles.
Il y a un Fils de l'homme, il n'y a point de Fille de l'homme.
[240] Comme faisaient les prophétesses
montanistes, Maximilla, Priscilia et autres, qui avaient l'audace de se dire
supérieures à la Myriam Gamaléenne des Évangiles.
[241] De vous, goym de Corinthe,
pris comme exemple.
[242] Au moins sur ce point-là.
[243] Ou beau-frère, si, comme il
est possible, il s'agit d'un frère de Salomé.
[244] Il est censé avoir reçu et
propagé immédiatement après la Cène le dispositif arrêté deux siècles plus
tard.
[245] Il veut parler d'Isaïe. (Cf. Le
Saint-Esprit.)
[246] Il a fallu attendre certaines Écritures,
notamment celles de Luc, où Bar-Abbas est crucifié, et par conséquent
ressuscité, sept ans avant terme, après avoir inventé l'Eucharistie.
[247] Selon la liste officielle des
Douze.
[248] Tous sont morts dans la
version de la famille, à savoir que Bar-Abbas avait échappé aux exécutions de
Pilatus.
[249] Il s'agit de Jacob junior.
C'est en grande partie parce qu'il avait été puni avant son frère aîné, qu'on a
avancé de sept ans la crucifixion de celui-ci. Comme il n'a été lapidé — et par
le signataire de la lettre ! — qu'en 788, il peut avoir vu Bar-Abbas
ressuscité, puisque celui-ci dans le dispositif ecclésiastique est crucifié dès
782.
[250] Ses autres frères et
généralement tous les membres de sa famille, Eléazar lui-même.
[251] Sur le chemin de Damas dans
l'esprit du faussaire.
[252] On est obligé de l'avouer à
cause de la Lettre aux Galata. Seulement, au lieu de persécuter l'Église de Dieu jusqu'à sa mort, il cesse de la
persécuter dès sa conversion sur le chemin de Damas, c'est-à-dire une trentaine
d'années avant son départ pour l'Espagne.
[253] Eux, non, car ils ont ignoré
la résurrection. Ils ont prêché la non crucifixion, c'est-à-dire tout le
contraire de ce que prêche Paul.
[254] Absolument. Qui le sait mieux
que Paul ?
[255] Bien plus qu'auparavant. Ils
les aggravent par le blasphème.
[256] Totalement et sans recours
pour leur âme. Ils sont dans les ténèbres extérieures.
[257] Tu l'as dit !
[258] Hérésie. La mort est venue par
la femme. Relis donc les Paroles du Rabbi !
[259] Impossible sans l'un en deux, deux en
un. Or Bar-Abbas est mort divisé.
[260] Eh bien ! Et son père ? Et son
oncle ? Et son frère Jacob junior ? Et sa belle-sœur, la fille de Jaïr ? Et son
beau-frère Eléazar ?
[261] Son second avènement ou
retour.
[262] Le Royaume lui appartient,
malgré le petit accroc du 14 nisan 789.
[263] A la bonne heure ! Voilà son
programme authentique.
[264] L'Abbas a tout soumis à son
bar. C'est bien ce que soutenait ce scélérat.
[265] Mais en attendant, c'est lui
qui est Dieu. Cette monstrueuse théorie provient du Dialogue céleste.
[266] Etre baptisé pour soi, c'est
tant. L'être pour ceux de sa famille qui sont morts hors du salut, c'est tant
par tête. Il n'y a qu'à additionner. Non seulement on doit s'assurer soi-même
contre les ténèbres extérieures, mais ou doit assurer les tiers.
[267] Il est censé avoir été avec
ceux du Royaume qui furent condamnés aux bêtes à Ephèse, notamment pour avoir
baptisé de feu la bibliothèque. (Cf. Le Saint-Esprit.)
[268] Avec ceux qui disent que
Bar-Abbas est un charlatan et un scélérat.
[269] Le blé, par exemple.
[270] Ne dis pas de mal de celle des
poissons ! C'est la nourriture de Bar-Abbas dans les Évangiles et la
base des pâques poissonnières !
[271] C'est-à-dire lumineux par le
baptême de feu. Le feu est Esprit, c'est la substance même du Saint-Esprit.
[272] Bar-Abbas. Mais il n'y a pas
de comparaison possible, car Adam, né dans la grâce (un en deux, deux en un), est mort dans le péché, tandis que
Bar-Abbas est né dans le péché et mort dans le crime.
[273] Adam.
[274] Bar-Abbas.
[275] Hérésie, abominable hérésie !
Mais relis donc les Paroles du Marân ! Tu y verras Bar-Abbas régnant
millénairement en chair et en sang dans le Jardin aux douze récoltes.
[276] Ici nous cédons la parole au
Saint-Siège : En effet, les corps des réprouvés, loin
de recevoir la transformation qui fera la gloire de ceux des saints, resteront,
comme ils étaient, un objet d'horreur et de dégoût, en meule temps qu'un sujet
de toutes sortes de douleurs pour les âmes auxquelles ils seront attachés.
[277] Les jehouddolâtres seulement.
[278] La victoire de Bar-Abbas sur
la mort.
[279] Pas un mot de cela dans la Lettre
aux Galates, mais voici le jeu on cite les Galates en exemple aux
Corinthiens, afin de pouvoir citer les Corinthiens en exemple aux Romains.
[280] Le dimanche, jour choisi pour
la commémoration de Bar-Abbas ressuscité.
[281] Le mari en le soustrayant aux
regards de la femme, la femme en en privant le mari ou les enfants.
[282] Que tout soit prêt ! Qu'il n'y
ait qu'à empocher !
[283] Il reconnait qu'il n'est pas
allé à Corinthe, qu'il n'ira pas. C'est par écrit seulement qu'il pourra savoir
le nom de ces émissaires.
[284] Lisez : Rome. Les gogoym, en lisant cela, croiront que les
collectes genre Péréghérinos existaient dès le temps de Claude au bénéfice des
Apôtres, et ils imiteront ce saint exemple.
[285] Ne fût-ce que pour savoir où
en est madame Paul.
[286] Frais de voyage à leur charge.
C'est bien le moins !
[287] Il n'y a dans le monde qu'une
seule grande porte, c'est celle de la maison de David. Voir celle de la maison
de Shehimon le Corroyeur à Joppé, dans les Actes des Apôtres. (Cf. Le
Saint-Esprit.)
[288] Cependant ne lui donnez pas
l'argent des collectes, il pourrait en faire un mauvais usage.
[289] Rival et ennemi des frères
survivants de Bar-Abbas sous Claude et sous Néron, mais converti par l'esprit
de Rabbi Akiba dans les Actes. (Cf. Le Saint-Esprit.)
[290] Il est censé avec Paul à
Ephèse.
[291] La
Couronne. Surnom déjà employé pour Jacob junior dans les Actes.
[292] L'heureux, pas encore le
bienheureux, mais cela viendra. On a trouvé le nom de Fortunat dans Josèphe.
Fortunat était un des affranchis d'Agrippa, roi de Judée, et il fut envoyé à
Pouzzoles et à Baia par son maître pour intriguer auprès de Caligula contre
Hérode Antipas, qu'Hérodiade, sa femme, poussait à réclamer la couronne. On a
utilisé Fortunat dans la Lettre de Clément aux Corinthiens, I, 59.
[293] Qui on voudra, Gaillon, s'il
le faut.
[294] Auprès des Corinthiens. Ce
sont les deux ou trois témoins deutéronomiques de l'authenticité de la Lettre.
[295] Ils rassemblent l'argent de la
collecte corinthienne.
[296] L'original n'existe pas, mais
sur la copie on a imité la signature de Paul.
[297] Le Seigneur vient. Cela permet
de croire que les écrits de Bar-Abbas étaient dits plutôt Paroles du Marân. Sur
le mot Marân employé pour ce scélérat par les
habitants d'Alexandrie (voyez Les Marchands de Christ.)
[298] Poursuivis pour des crimes
pires encore que ceux de Bar-Abbas, ou libres de voler impunément leurs dupes,
ces imposteurs passent leur temps à crier à la persécution.
[299] Dirigée par Saül, Tibère
Alexandre et Démétrios contre les frères de Bar-Abbas et les Juifs du Royaume.
[300] Ce don, c'est la grâce à
laquelle Saül a été appelé, c'est sa conversion en faux témoin sous le nom de
Paul.
[301] La sagesse charnelle, c'est ce
que savent les hommes de ce qui touche Saül. Son esprit est maintenant tout
autre qu'ils n'ont connu sa chair. Leur sagesse ou science est donc arriérée.
[302] Notamment dans les Actes
rédigés pour l'édification du très excellent Théophile. Car pour ce qui est de
Saül, il n'a jamais rien soupçonné de l'usage qu'on fait maintenant de sa
personne.
[303] Dans les Actes. Mais
cela ne suffit pas, voici des Lettres.
[304] Par un second séjour.
[305] En ne l'exécutant pas.
[306] Laquelle est tellement faible,
comme Jésus le constate à propos de Bar-Abbas et de ses frères, qu'il n'est pas
venu.
[307] Oui, c'est : Je viendrai. Non, c'est : Il
n'est pas venu.
[308] Oui,
c'est Amen. Bar-Abbas devait être l'Amen
de la promesse, comme il est dit dans l'Apocalypse. Il devait la
confirmer parla résurrection générale des morts et bien d'autres choses. Paul
prêche que le Martin avait prouvé être l'Amen
par sa résurrection seule.
[309] L'Amen.
[310] Le grand sceau du diagramme
cabalistique. Sur ce sceau, sa figure et ses effets, voyez Bar-Abbas.
[311] C'est pour que Saül ne
persécute pas une seconde fois l'Église.
[312] Au fond Paul ne veut pas
revenir à Corinthe dans les conditions où Saül l'a fait sous Claude et sous
Néron.
[313] L'incestueux dont il a été question
dans la Première aux Corinthiens.
[314] Celui qui possède la femme de
son père. D'après Paul, c'est un cas unique et qui ne se serait vu que là.
[315] Il veut faire croire que les
christiens de Corinthe se sont associés a ses remontrances ; il résulte au contraire
de la Première Épître qu'ils sont fiers d'avoir
ce fils incestueux dans leur église.
[316] Après tout, ce n'est pas une
affaire !
[317] Il le mérite, surtout de la
part de son père.
[318] En un
mot, j'en ai eu besoin pour moi-même.
[319] Satan, c'est la Bête dont Saül
est l'hérodienne figure. Les desseins de cette Bête sont déplorables. Après
avoir lapidé Jacob junior, elle a crucifié Bar-Jehoudda, et elle va en faire
autant à Shehimon et à Jacob senior.
[320] Bar-nabi, Marcos et autres
jehouddistes, avec lesquels on le voit dans les Actes et dans la Lettre
aux Galates. Il faut expliquer aux Corinthiens pourquoi le beau-frère de
Bar-Abbas n'était pas à Corinthe avec Paul lors du séjour pendant lequel
celui-ci est logé chez Titus.
[321] Les non initiés.
[322] À cause de la croix sur
laquelle est mort Bar-Abbas.
[323] La mort par le péché originel.
La croix a tué cette mort.
[324] Ceux qui acceptent Paul et son
Évangile.
[325] Par la résurrection qu'il
prêche. Le faux vaut le vrai.
[326] La vie éternelle.
[327] Lui seul : il offre toutes les
garanties.
[328] Cf. Les Évangiles de Satan,
première partie.
[329] C'est le thav, image de la croix que tout le monde connaît
sous la forme du tau grec, lettre
néfaste.
[330] Elle apparait néanmoins en
eux, quand ils prient les bras étendus.
[331] Comme la double pierre de l'Apocalypse, d'où Shehimon
tire son surnom dans les Évangiles.
[332] Il n'y a d'autre lettre dans
tout cela que le thar. Tout est esprit, même Paul.
[333] Le thav,
figuré par tau, est un instrument de
mort.
[334] Tout cela est incompréhensible
sans le secours de la kabbale. Le ministère de mort aux yeux des goym, c'est le
tau, mais cette lettre a la
signification contraire dans l'alphabet hébreu où le thav est l'oméga, marque l'accomplissement de la promesse au
bénéfice des Juifs, et termine le mot du plérôme.
[335] La double
pierre.
[336] Résumé dans l'Apocalypse.
[337] L'Eucharistie est le sang de
la nouvelle alliance, le Nouveau Testament.
[338] Bar-Abbas
[339] Transfigurés sans baptême de
feu.
[340] Au mont des Oliviers où il a
repris possession de son oreille.
[341] Ceux qui périssent, ce sont les
vrais disciples de Bar-Abbas, tels que Naziréens, Ebionites et Jesséens.
[342] Des vases périssables, comme
ceux que Bar-Abbas avait enterrés sur le Garizim.
[343] Par la cicatrice qui marque
l'emplacement de son oreille droite.
[344] L'Abba.
[345] Au point qu'il ne reste plus
rien de Saül en Paul !
[346] Cette maison devait descendre
sur Sion en 789, mais, comme le dit le Quatrième Évangile, c'est le
corps de Bar-Abbas qui est devenu cette maison.
[347] De notre vêtement
d'assomption.
[348] Comme Pierre dans sa barque
(Cf. L'Évangile de Nessus) et Simon de Cyrène à Lydda. (Cr. Les
Évangiles de Satan, troisième partie.) Mais Bar-Abbas leur enverra son
vêtement d'assomption.
[349] La tente formée par la vente
céleste emprisonnant la terre.
[350] Le déplorable corps de Saül.
[351] C'est ce qui devait arriver en
789.
[352] D'où les pâques molochistes,
les immolations d'enfants nazirs à ce scélérat, encore plus connu pour la
méchanceté de ses pensées que pour ses crimes.
[353] Seulement. Ils ne connaissent
Paul que par l'Esprit.
[354] La Lettre aux Galates
suffit.
[355] Hors de Saül.
[356] Ou avait d'abord dit : pour un grand nombre de Juifs dans certains
Évangiles, mais Paul étend le salut à ceux qui le payent.
[357] Selon la circoncision. Paul
supprime cette distinction entre les personnes.
[358] C'est-à-dire quand il réservait
le Royaume aux seuls Juifs.
[359] Ainsi Paul tiré de Saül.
[360] Entre Saül et Bar-Abbas
d'abord, entre Bar-Abbas et les païens ensuite. Bar-Abbas daigne pardonner à
Pilatus !
[361] Qui
de vous, dit Jésus dans Cérinthe, me convaincra de péché ?
[362] Par sa naissance dans le corps
d'une femme qu'il a lui-même purifiée en l'habitant, comme il le dit dans
Valentin. La gestation de Salomé refit une virginité à cette mère de neuf
enfants.
[363] Pas en 789 en tout cas : Abba, Abba, lamma sabachtani, Père, Père, pourquoi m'avez-vous abandonné ?
[364] Il est bien temps !
[365] C'est le seul qui ne l'ait
point été, il est inexistant !
[366] Le mot n'est pas assez fort.
Lisez : faussaires et escrocs.
[367] Ouvrez seulement vos bourses,
on vous tiendra quittes.
[368] C'est-à-dire rien.
[369] Satan. Il y a plus qu'accord,
il y a consubstantialité.
[370] Le temple de Dieu, c'est le
corps de Bar-Abbas, comme il est dit plus haut.
[371] Comme Bar-Abbas condamné pour
vol et autres péchés mignons.
[372] Or c'est précisément ce qu'il
fait.
[373] Nous verrons cela dans la Lettre
aux Philippiens.
[374] Comme ils sont changés depuis
la Première aux Corinthiens !
[375] Le fils incestueux.
[376] Le père.
[377] Lui et Paul. Ils ont été
associes pendant le premier séjour de Paul à Corinthe. Dans ce dispositif
Clémens est déjà le coadjuteur de Pierre, en attendant qu'il devienne son
successeur.
[378] Car c'est un grand apôtre,
c'est l'apôtre chéri, c'est lui qui reposait sur le sein de Jésus pendant la
Cène, et dans le fond, — le faussaire ne le dit pas, mais il le pense, —
Clémens, c'est comme si c'était Pierre.
[379] Sans qu'aucun poissonnier
d'Hypate ni de Pella, ni aucun Péréghérinos les y ait incités. Ce fut spontané,
irrésistible.
[380] Ecoutez cela, gogoym de tous
pays, et prenez exemple sur les Macédoniens.
[381] Ils ont eu beaucoup de peine,
surtout avec des gens aussi délicats que Clémens, neveu de Vespasien, et Saül,
petit-neveu d'Hérode.
[382] Les apôtres qui sont à
Jérusalem dans les Actes.
[383] La caisse est à Rome ; c'est
le coadjuteur de Pierre, et non Paul, qui lève le tribut de ce qui est à Dieu.
[384] La meilleure, la seule qui
sonne dans la balance.
[385] Par le camouflage évangélique.
[386] Très riche, avons-nous dit,
moins toutefois que Ménahem, qui eut tout le trésor du Temple.
[387] L'exercice est publié un an
d'avance, pour que les contribuables ne puissent arguer de leur ignorance.
[388] On fait luire un sac énorme
aux yeux des gogoym romains. Que le leur soit pour le moins égal !
[389] De l'amour-propre ! Et la main
à la poche !
[390] Ne vous inquiétez pas de la
manière dont les fonds seront distribués, c'est notre affaire.
[391] Celui-là est Bar-Abbas qui a
fait toutes choses.
[392] Le pain-Zib.
[393] Comme il a multiplié les pains
dans l'Évangile de Corinthe.
[394] De Rome, devenue la Jérusalem
nouvelle par l'épiscopat de Pierre.
[395] Le fait est qu'ils n'ont
jamais entendu parler de Paul, mais de Saül.
[396] Sa chair est la chair
amalécite et hérodienne, et ceux qui le disent sont les disciples de Bar-Abbas
restés en Judée.
[397] Voilà le programme. Tout à
Bar-Abbas !
[398] C'est-à-dire sur ces
apparences épistolaires.
[399] Le Marân, Bar-Abbas.
[400] En effet, charnellement il lui
manque toujours son oreille droite !
[401] Ne parlant que d'argent et ne
songeant qu'aux quêtes, tel Péréghérinos.
[402] Par leur sang, comme Bar-Abbas
et ses frères en leurs actes et en leurs écrits.
[403] Les limites fixées par la
convention avec les apôtres de la Circoncision.
[404] Il se propose d'aller à Rome.
[405] A la fois ceux de la
Circoncision, comme Pierre, et ceux du paganisme latin, comme Clémens.
[406] Il y a là un dispositif
différent de celui des Actes, où Paul est incontestablement présenté
comme ayant le premier porté la jehouddolâtrie à Rome, ici on le subordonne à
Pierre et à Clément.
[407] Vous avez bien supporté
Péréghérinos !
[408] Par exemple, la mère qui
copule avec son fils !
[409] Cependant : Qu'il soit anathème avait dit la Lettre aux
Galates. Mais ici on n'a plus à craindre le retour offensif du christ
vengeur de lui-même, on est entre compères, on feint la tolérance.
[410] Shehimon, Philippe, Jehoudda
Toâmin, Jacob senior, et Ménahem qui ont survécu à leur frère aîné.
[411] Il n'a pas interprété la
Parole de Dieu comme ont fait les grands apôtres en question ; en un mot, il ne
connaît pas la kabbale.
[412] Il n'a rien pris aux
Corinthiens, puisque, pendant son premier séjour chez eux, il a gagné sa vie en
tissant la tente de David chez Akiba, après quoi il est allé habiter chez
Clémens.
[413] Gratuitement.
[414] Par des collectes, tel
autrefois Péréghérinos.
[415] Ils ne peuvent pas être vrais,
n'étant pas Juifs.
[416] C'est vrai. C'est toute la
combinaison Jésus-Christ.
[417] Il ne lui a rien été révélé
par Dieu, comme à l'auteur de l'Apocalypse, par exemple.
[418] Ainsi avait fait toute la
famille de Jehoudda le Gamaléen.
[419] Voilà le vrai apostolat,
l'apostolat historique.
[420] Nullement, puisqu'il n'est pas
de la famille de David.
[421] Pas de la façon dont on doit
l'entendre. Il est Amalécite, fils d'Esaü-Édom.
[422] Au compte des Actes.
[423] Ajouté aux Actes. Le
chiffre cinq est curieux, étant celui des cinq maris de la Samaritaine, des
cinq pains, des cinq portiques, etc.
[424] Il est bien inférieur à Jonas
qui y est resté trois jours et trois nuits. On a corsé les souffrances de Paul
par l'épisode de la tempête pendant la traversée du Gogotha, traversée qui
n'est pas encore accomplie au moment où Paul écrit ici, mais qui est depuis
longtemps consignée dans les Actes d'où le faussaire la tire.
[425] Toute la chair apostolique est
faible et digne du feu. S'il pouvait parler il montrerait qu'il vaut mieux
qu'elle ! Mais il y a la collecte.
[426] Sa faiblesse avant sa
conversion, sa blessure avant sa guérison.
[427] Il n'y a pas à dire, c'est
complet !
[428] Apocalupseis
Kuriou, les Loghia Kuriou de Papias, les Paroles du Marân.
[429] Cet homme qui est aujourd'hui
en Jésus-Christ, ce n'est pas Paul, comme on peut le croire, c'est le Joannès,
c'est l'auteur de l'Apocalypse.
[430] En 788, au commencement de
l'année des baptêmes.
[431] Où Bar-Abbas a vu l'Ancien des
jours. (Cf. Le Roi des Juifs.)
[432] Cela n'est pas permis à un
homme comme Saül, mais cela l'était parfaitement à un homme comme Bar-Jehoudda,
fils de David et christ.
[433] Il y a bien là deux hommes, le
Joannès et Saül.
[434] Ne fasse de Saül l'égal du
christ lui-même, car par la lecture de l'Apocalypse il en sait autant
que lui. La seule différence est qu'il ne se croit pas en droit de le répéter.
[435] Il n'est pas encore rentré en
possession de son oreille, et pourtant à son compte, l'Eucharistie date de
quinze ans !
[436] Cet ange de Satan le divise
contre lui-même. Dans Paul qui est maintenant au christ, il y a Saül qui était
à Amalech et à Hérode !
[437] Sur la joue droite, la joue à
laquelle appartient l'oreille coupée par Shehimon à Lydda.
[438] Conformément à la kabbale
asinaire.
[439] Le Marân.
[440] Qu'il retirât de moi sa
formule de malédiction.
[441] Par l'Eucharistie. Il y a
grâce, mais non guérison. La guérison est venue plus tard, le Paul de ce
passage ne l'a peut-être pas connue.
[442] Sous la forme du pain et du
vin.
[443] Par le pain et le vin.
[444] Par le sceau ou empreinte que
Bar-Abbas appliquait en guise de chrisme. (Cf. Bar-Abbas.)
[445] Revoyez la description qu'il fait des incestes de l'Église corinthienne dans la Première aux Corinthiens.