I. — Étant donné son but précis de réhabiliter Bar-Jehoudda, le premier soin du Juif qui fabriqua le premier Évangile araméen devait être d'éliminer le nom de baptême que son héros s'était donné. Car si Jehoudda bar-Jehoudda est son nom de circoncision, et Ieou-Shanâ-os son nom de kabbale, Bar-Abbas était son nom de baptême. Il avait lui-même aboli son nom de circoncision pour imposer celui de Bar-Abbas qu'il tirait de son christat : Abbas, Père de toute paternité ! disait-il dans ses invocations baptismales[1]. Sur quoi la colombe volait, s'allumait du feu de l'Esprit-Saint, et on entendait la voix de l'Abbas, représentée ici-bas par le tonnerre abdominal du ventriloque, s'écrier : Tu es mon bar ! Dans l'original araméen de l'Évangile, partout où nous lisons dans le grec Patèr et Uios, il y avait Abba et Bar. Il reste encore des traces de ces appellatifs dans les Évangiles : Abba, dit l'Esprit de Bar-Abbas sur le Mont des Oliviers. Le fameux cri : Abba, Abba[2], lamma sabachtani ? est resté plus célèbre que sa traduction : Père, père, pourquoi m'avez-vous abandonné ? Et lorsque l'auteur des Lettres de Paul veut présenter le dieu des Juifs aux Romains sous un nom qui ne soit pas celui d'Iahvé, comment l'appelle-t-il ? Abbas. Le nom de circoncision du crucifié avait si rapidement fait place à ion nom de baptême que, moins de trois ans après son exécution, ce n'est déjà plus Bar-Jehoudda que les Alexandrins turlupinent dans leur Gymnase, c'est Bar-Abbas[3]. Le premier effet matériel de la traduction en grec de l'Évangile fut d'effacer les mots bar et abba constitutifs du nom de Bar-Abbas. Au lieu de Ieoschoua, bar-Abbas, on lut Ièsous, uios patrôs ou uios théou, qui fut mieux qu'une traduction : un change. Enfin, et cela dès Cérinthe, l'Esprit suggéra aux scribes l'idée de faire relâcher Bar-Abbas par Pilatus avant la crucifixion, ce qui s'exécute à la requête de tous les Juifs assemblés pour la pâque ; et Bar-Abbas s'en va, bouc émissaire chargé de tous les crimes pour lesquels il a été condamné (trahison, assassinat et vol), tandis que sous le nom de Jésus il est traîné au Guol-golta, innocent agneau de cette fête tragique. Le Verbe juif s'immole dans son prophète, et c'est ce qui fit dire à tous les gens renseignés : La crucifixion de Jésus n'est qu'une crucifixion, l'ombre de la vraie, qui fut en réalité celle de Bar-Abbas. C'est pour tuer cette vérité que l'Église a élevé, en dehors des écritures dites indûment Évangile[4], cette montagne de faux qu'elle appelle Actes des Apôtres et Lettres apostoliques. Pour éviter d'employer à la légère les mots : faux, usage de faux, fraude, contrefaçon, escroquerie, nous en avons vérifié le sens non dans les dictionnaires, mais dans le Code pénal[5]. A la vérité, le Code pénal définit mal le faux, mais la jurisprudence en a déterminé clairement les éléments constitutifs. En droit le faux est le fait d'altérer et de Contrefaire, de supposer frauduleusement des écrits authentiques dans le but d'en tirer un avantage ou un profit illicite. Parmi les conditions nécessaires pour qu'il y ait faux criminel, la volonté frauduleuse de la Part du coupable est nécessaire, c'est-à-dire le dessein de se procurer à soi ou à autrui le bénéfice fondé sur l'altération ou la suppression de la vérité. Il faut aussi que le faux soit de nature à porter préjudice à autrui. L'Évangile de Cérinthe et ceux de Valentin n'ont en aucune façon le caractère du faux criminel. Mais l'intention de se procurer un bénéfice illicite par des suppositions de personnes et d'écrits apparait nettement dans les Évangiles synoptisés, dans les Actes des Apôtres, dans les Lettres de Paul, dans les Lettres de Pierre et autres, et dans tous les ouvrages du pseudo-pape Clément, notamment les Constitutions apostoliques. Ce n'est pas tout. Pour faire accepter ces faux intellectuels il a fallu les monter sur des faux matériels. Jamais les individus qui ont synoptisé les Évangiles, fabriqué, émis les Lettres apostoliques et les Constitutions de Clément, jamais ceux-là ne les auraient mis en circulation s'ils ne les eussent écrits avec de la vieille encre sur des peaux qui avaient déjà porté d'autres textes. On prenait ces peaux, on les grattait, on les blanchissait à l'eau de chaux, et, après y avoir écrit ce qu'on y voulait écrire, on les maquillait pour leur donner l'aspect ancien. Rien de plus commun que ce genre de faux. Il y en avait un dépôt considérable au Métroün d'Athènes et qui remontaient à la plus haute antiquité. Plutarque, contemporain de la fabrication des Évangiles, nous parle à diverses reprises de palimpsestes grattés et regrattés par les faussaires[6]. Ce travail de chartœ delitœ[7] était bien connu des scribes latins, et l'auteur des Lettres de Paul est obligé à plusieurs reprises de se défendre, à coups de parchemins, contre d'autres faussaires qui font recette avec d'autres Lettres de Paul. Enfin il y a dans ces Écritures quelque chose de plus bas, car l'escroquerie est une opération de l'esprit qui a son esthétique. Leur caractère dominant, c'est l'abus de confiance à l'état de système. La confiance est le sentiment que ces faussaires cherchent le plus à éveiller, et, l'abus qu'ils en font révèle un incurable mépris de l'espèce humaine. Puisqu'on avait inventé Jésus, il fallait inventer des scribes qui l'eussent connu et surtout qui n'eussent point connu Bar-Abbas. A personnage supposé, témoins supposés. L'Église n'en produit plus que cinq dans le canon : Saül, un prince de la maison d'Hérode, avec quatorze Lettres, et quatre princes de la maison de David, l'ex-Joannès lui-même avec trois Lettres, Jacob senior avec une, Jehoudda Toâmin avec une, et Shehimon dit la Pierre avec deux. Mais elle en a produit davantage autrefois, un surtout qui nous intéresse au plus haut point : Bar-nabi. On a enlevé du canon la Lettre de Barnabi pour plusieurs raisons : la première, c'est qu'on y rend aux apôtres et à Barnabi lui-même cette justice de reconnaitre que pour le péché ils ont surpassé tout le monde ; la seconde, c'est qu'on y reproduit avec beaucoup trop de fidélité le dogme de Bar-Abbas sur la durée millénaire de chacun des jours de la Genèse ; la troisième, c'est qu'on y fait monter Bar-Abbas au ciel le jour même de son enlèvement du Guol-golta, alors que les Actes des Apôtres le retiennent sur terre jusqu'au quarantième jour après la pâque. Mais la véritable raison pour laquelle on a relégué Barnabi parmi les témoins de second plan, au lieu de le garder parmi les apôtres eux-mêmes, c'est que dans Barnabi il y a Joseph Hallévi ou Lévi, fils de Cléopas senior[8], par conséquent neveu de Salomé, et par surcroît gendre d'icelle, donc cousin germain et beau-frère de Bar-Abbas. Car Bar-nabi n'est qu'un surnom qui veut dire fils du Prophète, et Joseph Hallévi est le seul qui soit connu des Actes des Apôtres pour avoir donné au Royaume l'argent du bien qu'il avait à Jérusalem[9]. Il était de l'entreprise depuis le premier jour par sa femme, Salomé jeune[10], en Évangile Maria Cléopas. C'est lui, c'est Joseph Hallévi, sous le nom équivalent de Cléopas, qui a aidé Shehimon à enlever Bar-Abbas du Guol-golta et à le transporter en Samarie[11]. Sa participation à l'Évangile du Royaume des Juifs est telle que, lorsqu'on jugea opportun de convertir Saül, c'est lui qui fut chargé par le Saint-Esprit de conduire cet hérodien à Pierre, et que, lorsqu'on fit plus ou moins semblant de retrouver sa tombe dans l'île de Chypre, il avait sur la poitrine un exemplaire des Évangiles synoptisés ! On ne pouvait pas laisser dans le canon une Lettre dont l'auteur prétendu portait le nom (Lévi) de la famille à laquelle appartenait Salomé, la mère aux sept fils, la mater sabbatica, en Évangile Marie Magdaléenne ![12] Pour accueillir Mathias bar-Toâmin parmi les Douze, n'a-t-il pas fallu faire sauter Lévi de la liste primitive ?[13] II. — Outre Bar-nabi de Chypre, l'Église produit deux Clémens de Rome comme ayant été, le père apôtre de Jésus, le fils, disciple de son père. Nous vous avons conté l'histoire du malheureux Flavius Clémens, qui, perdu par la prédication christienne de Rabbi Akiba, n'avait pas cru pouvoir moins faire que de laisser tous ses biens à ce Juif après s'être soumis à la circoncision et au baptême, pour quoi il avait été condamné à mort par l'empereur Domitien son cousin. Cette aventure était la preuve que l'admission au Royaume était encore subordonnée au tribut du prépuce soixante ans après la mort de Bar-Abbas. Depuis cette ridicule aventure on avait vu Péréghérinos étendre la grâce aux goym et réaliser par ce moyen des bénéfices énormes. Sur cet exemple l'Église. avait modelé Paul et fabriqué la Lettre aux Galates, pour annoncer que la circoncision cessait d'être une condition sine qua non, et qu'à l'avenir les païens pourraient s'en racheter à prix d'argent. Mais pour que cette prédication profitât aux aigrefins de Rome, il fallait que Paul eût écrit non seulement avant Péréghérinos, inventeur des collectes au second siècle, mais encore avant Flavius Clémens, mort à la fin du premier. La plus illustre conquête du christianisme à Rome étant ce cousin de Domitien, pourquoi ne pas supposer que son père, Titus Clémens, neveu de Vespasien, avait été touché de la grâce au temps de Claude et de Néron ? L'Esprit ne pouvait qu'autoriser ce précédent, puisqu'il était conforme à l'intérêt de l'Église. Dès ce jour il fut décidé que Titus Clémens aurait non seulement été jehouddolâtre, mais qu'encore il aurait connu personnellement Jésus, Paul et Bar-nabi. Nous vous avons donné dans le Saint-Esprit le texte de la Lettre aux Galates où l'Église a réglé ce dispositif ; mais nous n'avions pas encore percé le fond de ces infernales tromperies, et nous vous avons présenté le Titus dont il y est parlé comme étant Annœus Gallion, frère de Sénèque et proconsul d'Achaïe sous Claude. C'est une erreur que nous avons déjà relevée en passant[14], mais nous donnons plus d'éclat encore à la rectification, parce que nous sommes entrés plus avant dans l'esprit du faussaire. Quatorze ans après, j'allai de
nouveau à Jérusalem avec Bar-nabi et je pris aussi Titus avec moi[15]. Or j'y allai suivant la révélation de l'Évangile que je
prêche parmi les Gentils (la grâce sans circoncision préalable). Mais on (les autorités de la secte) n'obligea point Titus, que j'avais amené avec moi, de se faire
circoncire. Et sans égard pour les faux frères qui s'étaient introduits par
surprise et qui s'étaient secrètement glissés parmi nous pour nous réduire en
la servitude (de
la loi juive), nous ne leur cédâmes pas même
un moment, et nous refusâmes de nous assujettir à ce qu'ils voulaient[16]. Bref, dans ce
dispositif, Titus Clémens n'est pas circoncis, et les autorités de la secte,
l'ex-Joannès lui-même devenu pratique, Pierre et Jacob senior[17], acceptent que
ce Clémens puisse se dire apôtre sans avoir laissé son prépuce à Jérusalem.
Après cela, peu importe que son fils ait été circoncis ! S'il l'a été, c'est
par les faux frères qui se sont glissés dans la secte depuis ce temps-là,
c'est une faiblesse toute personnelle et qui n'engage que lui. Titus Clémens
retournera donc à Rome où il écrira pour les Romains ce qu'il lui plaira
d'écrire, tandis que Saül et Bar-nabi prêcheront parmi d'autres goym ce qu'il
plaira à Clémens. Clémens cautionne auprès des Romains les bonnes relations
de Saül avec les frères de Bar-Abbas, tandis que Bar-nabi s'en porte garant
auprès des Juifs : ainsi sont réunis les deux témoins exigés par le
Deutéronome pour l'affirmation et, dans le cas particulier, la création d'un
ou de plusieurs faits destinés à exploiter le goy. L'Évangile que Paul appelle aujourd'hui son Évangile, c'est celui de Clément. Que dit en effet Clément ? Les Juifs (les christiens juifs) se sont trompés au sujet du premier avènement du Seigneur ; c'est là le seul point en discussion entre nous[18]. Ce point est tout. Le premier avènement de Bar-Abbas, c'était l'entrée certaine des Juifs dans le Millénium du Zib, le 15 nisan, et ce ne sont pas les Juifs qui ont fait erreur, c'est lui qui a trompé les Juifs, comme Clément est en train de tromper les goym en leur faisant croire que le premier avènement sera le retour de Bar-Abbas sur les nuées et la résurrection générale. Autre doctrine du même Clément, développée par Paul, pour expliquer ce fait que la résurrection générale promise aux Juifs par Bar-Abbas s'est bornée au cas individuel de celui-ci : Le premier, il devait démontrer la résurrection générale par son exemple. Mais, même dans ce cas, la circoncision était obligatoire aux termes de l'Apocalypse et au dire des vrais disciples du crucifié. Or Tatien et Marcion avaient fait observer qu'étant mort incirconcis, Adam était hors du salut, puisqu'il n'en portait pas le signe exigé par Bar-Abbas, et il en était ainsi de tous ses successeurs jusqu'à Abraham. A la vérité, c'est bien à celui-ci que le dieu des Juifs avait donné le signe de l'Alliance : Tu circonciras la chair du prépuce en signe du testament[19] qui nous unit[20] ; mais n'ayant été circoncis qu'à sa quatre-vingt-dix-neuvième année, s'il fût mort avant cet âge il eût été hors du salut. C'est contre ces objections que, dans l'intérêt du commerce eucharistique, les aigrefins de Rome commencèrent les Lettres de Paul, amenées progressivement à cette thèse que par sa mort bar Abbas avait affranchi les Juifs de ce vieux signe, à fortiori les goym. Par le sacrifice de tout son être, il avait aboli le petit sacrifice du prépuce ! Forte de cet arrangement, l'Église a fabriqué quantité d'ouvrages dans lesquels Clémens se pose comme ayant été l'un des douze et celui qui avait la tête appuyée sur le sein de Jésus non pas seulement pendant le repas de rémission, où ce rôle est rempli par le christ lui-même, mais encore dans la Cène où Jésus donne aux assistants, sous la forme du pain et du vin, le corps depuis longtemps crucifié et corrompu de ce royal agneau. En conséquence, Titus Clémens a été commis au soin de prétendre que Shehimon dit la Pierre était venu à Rome : la meilleure preuve, c'est qu'il a été ordonné par lui pour son successeur ! Néanmoins c'est sue grande sottise à Paul d'avoir dit dans la Lettre aux Galates qu'il avait connu personnellement Joannès survivant aux exécutions de Pilatus, qu'il avait même été d'un concile à. Jérusalem avec lui, Pierre, Jacob senior, Clémens et Barnabi. Car il se trouve ainsi avoir connu (et assez intimement pour trancher avec lui en matière de religion), celui que Cérinthe a représenté la tête appuyée sur le sein de Jésus au banquet de rémission et que l'Église donne comme ayant composé l'Apocalypse de Pathmos, le Quatrième Évangile et trois Lettres. Par conséquent il sait que Bar-Abbas a été crucifié avant la pâque sans avoir pu manger le moindre agneau. Il sait que Saül ne s'est jamais converti à ce scélérat ni sur le chemin de Damas ni ailleurs. Au moment où ce faux a été fait, l'Église de Rome ne savait pas que Joannès fût mort décapité ! Clémens jamais entendu parler de cela, lui qui avait emprunté la tête de Joannès pendant toute la nuit pascale ! C'était également une sottise d'avoir fait dire à Paul qu'il avait résisté devant toute l'Église d'Antioche à Shehimon surnommé Képhas, et d'avoir eu le dessus. Aussi Clémens nie-t-il que le Képhas, dont le pseudo-Paul a triomphé ce jour-là soit le Shehimon des Évangiles[21]. Or Clémens, c'est l'Église de Rome à un moment donné. Quoiqu'on désavouât la Lettre aux Galates, il se pouvait très bien que Saül eût connu Clémens immédiatement après la Cène, puisque Luc lui remettait son oreille sur le Mont des Oliviers. Il fut ainsi fait, et décidé qu'après cette rencontre Paul aurait fait avec Clémens une partie de ses tournées, notamment celle de Macédoine. Cependant l'Esprit a tellement abusé de Clémens, en lui faisant jouer le premier rôle après Pierre, que l'Église a dû le reléguer dans l'ombre, d'où il convient de le tirer pour le ramener au premier plan de la farce ecclésiastique. Dans les moments où je suis sur le point de céder à la mélancolie, je relis un chapitre ou deux des Constitutions apostoliques, des Recognitions, des Homélies ou de l'Épître aux vierges, et immédiatement je me sens mieux. Outre l'œuvre de Clémens le père, l'Église produit deux Lettres aux Corinthiens qu'elle a mises sous le nom du fils, et par conséquent datées de la dernière année de Domitien. On y commet la maladresse de citer les Paroles du Rabbi et d'appeler l'attention sur le véritable nom de la mère de Bar-Abbas, si bien qu'il a fallu en user avec Clémens fils comme on en avait usé avec le père, et qu'aujourd'hui on dissimule ces deux faussaires, à moins qu'on ne les confonde l'un avec l'autre[22], ce qui d'ailleurs n'est pas en contradiction avec le dogme, puisque le Fils est dans le Père et le Père dans le Fils. Le trait commun de tous ces faux, c'est que dans aucun il n'est question d'un individu nommé Jean-Baptiste, lequel aurait certifié l'existence de Jésus en le baptisant et en se faisant couper la tête quelque temps avant la crucifixion de Bar-Abbas. La seule preuve que les Lettres de Pierre, fabriquées après celles de Paul, puissent donner de l'existence de Jésus à ceux qui la nient, c'est la Transfiguration ! Par conséquent ni le baptême de Jésus, ni la décapitation de Joannès, ne sont dans les Évangiles au moment de la fabrication des Lettres. Le salut consiste non point dans deux sacrements administrés l'un par Joannès au Jourdain, l'autre par Jésus à Jérusalem, mais dans le corps du scélérat auquel les mystificateurs ont substitué l'innocent Jésus en cours de route. C'est le corps de ce scélérat qu'il s'agit de faire avaler aux goym sous le pseudonyme de Jésus et sous les espèces du pain et du vin. III. — L'Église produit en outre quatre témoins qu'elle qualifie de Pères apostoliques pour avoir connu sinon Jésus, du moins ses disciples. C'est Ignace, avec quinze Épîtres, Polycarpe et Diognète, chacun avec une Épître, et Hermas, avec le Pasteur. Cette escouade des Pères apostoliques bat en retraite devant la lumière. Après des hésitations où elle a montré peu de bonne foi et encore moins de bonne grâce, l'Église a été obligée d'abandonner la plupart des textes qu'elle mettait en avant pour soutenir l'antiquité des Évangiles. J'aimerais simplement à savoir qui est Hermas, petit cousin de ce Clémens dont la papauté est à la fois si brillante et si mobile. En effet, c'est Clémens qui se charge de répandre le Pasteur, étant donné sa situation dans l'Église. Hermas vit dans l'ombre portée par Clémens, il avance en date ou recule selon qu'on fait de Clémens le premier pape après Pierre ou le troisième. Mais le Canon de Muratori[23] fait d'Hermas le frère de Pius Ier qui fut, dit-on, pape de 140 à 145 ; et voilà le Pasteur reporté d'un demi-siècle après Clémens fils, d'un siècle après Clémens père ! En ce cas, et s'il était frère de Pie, pourquoi confier à Clémens junior, qui est mort depuis 96 au moins, le soin de répandre le Pasteur autour de lui. ? Hermas, mon ami, tu ne connus jamais le moindre apôtre ! En cela je te crois à la fois parent de Clémens et de Pie, voire postérieur au second siècle, puisque le faux Origène te cite et te sacre canonique ! Avec Polycarpe finissent ceux qui sont réputés avoir connu quelque apôtre de Jésus. Quels témoins ! Bar-nabi, beau-frère de Bar-Abbas, Clément, cousin de Domitien, Ignace et Polycarpe qui s'écrivent quand ils sont morts, Diognète, qui vient on ne sait quand on ne sait d'où, et Hermas, qui succède à Diognète de la même façon que Clémens succède à Pierre ! IV. — Laissant de côté les fausses Lettres que l'Église n'a pas jugées dignes d'être admises dans le canon, nous allons donner celles qui constituent ses archives sacrées, en commençant par les trois Lettres de Joannès. Pour l'intelligence de ces trois faux, il est bon de se rappeler que, dans le plus ancien Évangile, — lorsque la mystification mérite encore le nom de fable, — le Joannès baptiseur est simplement l'apôtre préféré de l'Abba, étant l'aine des sept apôtres du Verbe juif, et que c'est par le privilège de son christat qu'il repose sur le sein allégorique de Jésus pendant le repas de rémission. Cérinthe est formel sur ce point, nous l'avons montré[24]. On ne pouvait lui répliquer que par le mensonge. C'est alors qu'on décida dans Luc et dans les Actes d'avancer de sept ans la crucifixion, de manière que, crucifié sous le nom de Jésus, Bar-Abbas ne s'en trouvât pas moins vivant sous celui de Joannès, puisque tous les membres de sa famille professaient qu'il avait échappé aux exécutions de Pilatus, à quelque date qu'on les plaçât. C'est en exécution de ce fantastique dispositif que le Paul de la Lettre aux Galates déclare avoir vu Joannès à Jérusalem avec Shehimon et Jacob senior, quatorze ans après sa crucifixion sous le nom de Jésus ! De là, — tranquille comme Baptiste, — l'ex-Joannès se retire en Asie où il fait la connaissance d'une dame dont la sœur, mariée à Rame, probablement avec le très excellent Théophile[25], est dupe de la même mystification que celui-ci. Il se met en communication par lettre avec cette matrone, à laquelle il apprend qu'il a parfaitement connu Jésus et qu'une cinquantaine d'années auparavant il l'a touché de ses propres mains. Il n'ajoute pas que c'est lui qui a fait l'Évangile de Cérinthe et l'Apocalypse de Pathmos, mais il le pense, et l'Église se prépare à le dire pour lui. De vils incirconcis, entre autres Péréghérinos-Crescens, sont venus à Rome où ils se sont permis de professer publiquement l'inexistence de Jésus en chair ; ces imposteurs vont enfin être confondus par un témoin oculaire, auriculaire et tactile ! Loin de nier que le Joannès baptiseur fût identique à celui qui se disait christ, et eût fini sur la croix sous le nom de Jésus, le pseudo-Joannès insiste à plusieurs reprises sur cette identité charnelle ; il l'a vu, connu, touché, à l'état où il est dans les Évangiles qui ne contiennent pas encore sa décapitation par ordre d'Hérode Antipas. Il faut qu'il ait encore sa tête pour que quelqu'un, reprenant son rôle au point où il l'a quitté au Guol-golta, se promène en Asie, plusieurs années après, écrive des lettres, et se dispose à cingler vers Rome où l'appelle l'incoercible enthousiasme des jehouddolâtres. Voici la Première épître[26] de l'ex-Joannès : 1. L'Ancien[27], à la dame élue et à ses enfants[28] que j'aime dans la vérité, et non pas moi seul, mais aussi tous ceux qui connaissent la vérité, 2. A cause de la vérité qui demeure en nous, et qui sera avec nous dans l'Æon[29]. 3. Qu'avec vous soit grâce, miséricorde, paix par Dieu le Père, et par Jésus-Christ, Fils du Père, dans la vérité et la charité. 4. J'ai eu beaucoup de joie de trouver de vos enfants marchant dans la vérité, comme nous en avons reçu le commandement du Père. 5. Et maintenant je vous prie, madame, non comme vous écrivant un commandement nouveau, mais celui que nous avons reçu dès le commencement, que nous nous aimions les uns les autres[30]. 6. Or la charité, c'est de marcher selon les commandements de Dieu ; et c'est là le commandement que vous avez reçu dès le commencement[31] afin que vous y marchiez. 7. Car beaucoup d'imposteurs se sont introduits dans le monde, lesquels ne con fessent pas que Jésus-Christ soit venu dans la chair ; celui-là[32] est l'imposteur et l'Antéchrist. 8. Veillez sur vous-mêmes afin que vous ne perdiez pas votre travail, mais que vous en receviez pleine récompense. 9. Quiconque se retire et ne demeure point dans la doctrine du christ[33] ne possède point Dieu ; quiconque demeure dans sa doctrine, celui-là possède le Père et le Fils. 10. Si quelqu'un vient à vous et n'apporte point cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison[34], ne lui dites pas même SALUT[35]. 11. Car celui qui lui dit SALUT communique à ses œuvres mauvaises. 12. Ayant plusieurs autres choses à vous écrire, je n'ai pas voulu le faire avec du papier et de l'encre ; car j'espère être bientôt près de vous, et vous parler de bouche à bouche, afin que votre joie soit pleine. 13. Les enfants de votre sœur l'élue vous saluent. V. — Voilà l'ex-Joannès dans la maison ! Que tout le monde en sorte, excepté ceux qui confessent la divinité de Bar-Abbas ! Et en attendant, vite une petite lettre à Gaïus[36], fils, père ou mari de la dame élue : 1. L'Ancien, au très cher Gaïus que j'aime dans la vérité. 2. Mon bien-aimé, je prie pour que toutes tes affaires et ta santé soient en aussi bon état que ton âme. 3. Je me suis fort réjoui, nos frères étant venus, et ayant, rendu témoignage de la 'sincérité et de la manière dont tu marches dans la vérité. 4. Je n'ai pas plus grande joie que d'apprendre que mes enfants[37] marchent dans la vérité. 5. Mon bien-aimé, tu agis fidèlement dans tout ce que ta fais pour nos frères[38] et particulièrement pour les étrangers[39], 6. Qui ont rendu témoignage à ta charité en présence de l'Église ; tu agiras très bien si tu leur fais une conduite digne de Dieu. 7. Car c'est pour son nom qu'ils sont partis, n'ayant rien reçu des Gentils[40]. 8. Nous donc, nous devons accueillir ces sortes de personnes[41] afin de coopérer à l'avancement de la vérité. Elle est entre bonnes mains ! Cependant une question se pose : au lieu de s'adresser à ceux de sa race, l'ex-Joannès n'écrit qu'à des goym, lui qui, dans les temps anciens auxquels il appartient, disait des juifs insuffisamment sicaires : Qu'ils te soient comme le païen et comme le publicain ![42] Comment cela se fait-il ? Oui, comment se fait-il, puisqu'il y a un vicaire de Bar-Abbas à Rome, Anaclet ou Clément, que l'ex-Joannès soit obligé d'écrire d'Asie pour se porter garant envers les païens de l'existence de Jésus en chair ? C'est qu'a la fin du premier siècle Jésus n'était pas encore inventé, et qu'au milieu du second, Péréghérinos seul aurait pu se dire pape, s'il y avait eu à Rome une église où les païens fussent admis. Or il résulte du Discours de Péréghérinos-Crescens, qui aurait été tenu devant Marc-Aurèle, si on en croit Justin[43], que l'ex-Joannès aurait été ignominieusement expulsé de cette église, s'il avait pu s'y présenter. 9. J'aurais peut-être écrit à l'Église, mais celui qui aime à y tenir le premier rang, Diotrèphè[44], ne veut pas nous recevoir. 10. C'est pourquoi, si je viens, je lui rappellerai les œuvres qu'il fait en tenant contre nous des discours malins[45] ; et comme si c'était encore trop peu pour lui, non seulement il ne reçoit pas lui-même nos frères, mais il empêche ceux qui voudraient les recevoir, et il les chasse de l'Église[46]. 11. Mon bien-aimé, n'imite point le mal, mais le bien. Qui fait le bien est de Dieu ; qui fait le mal n'a pas vu Dieu. 12. Pour Démétrius[47], témoignage lui est rendu par tout le monde et par la vérité elle-même ; mais nous aussi nous lui rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est véritable. 13. J'ai beaucoup de choses à t'écrire ; mais je ne veux pas t'écrire avec de l'encre et une plume[48] ; 14. Parce que j'espère te voir bientôt, et alors nous parlerons de bouche à bouche. Paix à toi. Nos amis te saluent. Salue nos amis par leur nom. VI. — L'ex-Joannès n'a écrit aucune des deux premières lettres avec de l'encre et une plume, ce qui cependant est la seule manière d'écrire. Cela veut dire qu'elles n'ont point d'existence matérielle en ce qui le touche. Il n'a pu les écrire pour deux raisons : la première, parce qu'il est enterré à Machéron ; la seconde, parce qu'il ne savait que l'araméen, comme en témoignent ses écrits authentiques, les Paroles du Rabbi, Mais s'il eût su le grec et qu'il eût pu venir à Rome, comme il en annonce l'intention, c'est ce qu'il aurait dit de bouche à Gaïus. Comme il n'a pu venir à Rome, on exhibe une Troisième Lettre[49], où avec la plume et l'encre du faussaire il écrit ce qu'il aurait dit, s'il était venu. En un mot, ne pouvant, et pour cause, posséder ces trois pièces en araméen, l'Église les montrait en grec dans trois copies qu'elle faisait passer pour des originaux. D'ailleurs l'ex-Joannès était censé savoir le grec, puisqu'on allait lui attribuer l'Évangile de Cérinthe et l'Apocalypse de Pathmos. I, 1. Ce qui était dès le commencement[50], ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et touché par nos mains[51], du Verbe de la Vie[52], 2. [Car la Vie s'est manifestée[53], nous l'avons vue, nous l'attestons, et nous vous l'annonçons, cette Vie éternelle qui nous est apparue ;] 3. Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, afin que vous entriez vous-mêmes en société avec nous, et que notre société soit avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. 4. Et nous vous écrivons ceci, afin que vous vous réjouissiez, et que votre joie soit complète. 5. Or ce que nous vous annonçons, après l'avoir entendu, c'est que Dieu est lumière, et qu'il n'y a point en lui de ténèbres[54]. 6. Si nous disons que nous sommes en société avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne suivons pas la vérité. 7. Mais si nous marchons dans la lumière, comme lui-même est dans la lumière, nous sommes ensemble dans la même société, et le sang de Jésus-Christ, son fils[55], nous purifie de tout péché. 8. Si nous disons que nous n'avons pas de péché (originel), nous nous trompons nous-mêmes, et la vérité n'est pas en nous. 9. Si nous confessons nos péchés, il[56] est fidèle et juste pour nous remettre nos péchés[57] et pour nous purifier de toute iniquité. 10. Si nous disons que nous n'avons point péché, nous le faisons menteur[58] et sa parole n'est point en nous. II, 1. Mes petits enfants, je vous écris ceci pour que vous ne péchiez point. Cependant, si quelqu'un pèche, nous avons pour avocat auprès du Père Jésus-Christ le Juste[59]. 2. Et il est lui-même propitiation pour nos péchés ; non seulement pour les nôtres[60], mais aussi pour ceux de tout le monde[61]. 3. Or ce qui nous assure que nous le connaissons, c'est si nous gardons ses commandements. 4. Celui qui dit le connaitre et ne garde pas ses commandements est un menteur, et la vérité n'est pas en lui. 5. Mais celui qui garde sa parole a vraiment en lui l'amour parfait de Dieu ; et c'est par là que nous connaissons que nous sommes en lui. 6. Celui qui dit qu'il demeure en lui doit marcher lui-même comme il a marché. 7. Mes bien-aimés, ce n'est pas un commandement nouveau que je vous écris, mais le commandement ancien que Tous avez reçu dès le commencement ; et ce commandement ancien, c'est la parole que vous avez entendue[62]. 8. Cependant je vous écris un commandement nouveau, qui est vrai en lui et en vous, parce que les ténèbres sont passées, et que déjà luit la vraie lumière. 9. Celui qui dit être dans la lumière, et qui hait son frère, est encore dans les ténèbres[63]. 10. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et le scandale n'est point en lui. IL Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres, marche dans les ténèbres, et ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux. 19. Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont remis en son nom. 13. Je vous écris, pères, parce que vous avez connu Celui qui est dès le commencement[64]. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le Malin[65]. 14. Je vous écris, enfants, parce que vous avez connu le Père. Je vous écris, jeunes hommes, parce que vous êtes forts, que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le Malin. 15. N'aimez point le monde ni ce qui est dans le monde[66]. Si quelqu'un aime le monde, la charité du Père n'est pas en lui, 16. Parce que tout ce qui est dans le monde est convoitise de la chair, convoitise des yeux, orgueil de la vie ; or cela ne vient pas du Père, mais du monde. 17. Or le monde passe, et sa concupiscence aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. 18. Mes petits enfants, cette heure-ci est la dernière heure[67] ; et comme vous avez entendu que l'Antéchrist vient[68], il y a maintenant beaucoup d'Antéchrists : d'où nous savons que c'est la dernière heure. 19. Ils sont sortis d'avec nous, mais ils n'étaient pas de nous[69] ; car s'ils avaient été de nous, ils seraient certainement demeurés avec nous. 20. Pour vous, vous avez reçu du Saint[70] l'onction, et vous connaissez toutes choses. 21. Aussi je ne vous ai pas écrit comme si vous ignoriez la vérité, mais comme la connaissant, et sachant qu'aucun mensonge ne vient de la vérité. 22. Qui est le menteur ? sinon celui qui nie que Jésus soit le christ ?[71] Celui-là est l'Antéchrist qui nie le Père et le Fils[72]. 23. Quiconque nie le Fils ne reconnait pas le Père ; qui confesse le Fils reconnaît aussi le Père. 24. Pour vous, que ce que vous avez entendu dès le commencement[73] demeure en vous ; vous demeurerez, vous aussi, dans le Fils et dans le Père. 25. Et la promesse qu'il a faite lui-même, c'est la vie éternelle. 26. Voilà ce que je vous écris à l'égard de ceux qui vous séduisent : 27. Pour vous, que l'onction que vous avez reçue de lui demeure en vous. Vous n'avez pas besoin que quelqu'un vous instruise ; mais ce que son onction vous enseigne de toutes choses est vrai, et n'est pas un mensonge. Ainsi, comme il vous l'a enseigné, demeurez en lui. 28. Oui, mes petits enfants, demeurez en lui, afin que, lorsqu'il apparaîtra, nous ayons confiance, et que nous ne soyons pas confondus à son avènement. 29. Si vous savez qu'il est juste, sachez aussi que quiconque pratique la justice est né de lui[74]. III, 1. Voyez quelle charité le Père a eue pour nous, de vouloir que nous soyons appelés, et que nous soyons réellement enfants de Dieu ! Si donc le monde ne nous connaît pas[75], c'est parce qu'il ne le connaît pas. 2. Mes bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu[76] ; mais on ne voit pas encore ce que nous serons. Nous savons que, lorsqu'il apparaîtra, nous serons semblables à lui[77], parce que nous le verrons tel qu'il est. 3. Et quiconque a cette espérance en lui se sanctifie, comme lui-même est saint. 4. Quiconque commet le péché commet l'iniquité ; car le péché est l'iniquité. 5. Et vous savez qu'il est apparu pour ôter nos péchés ; et il n'y a pas de péché en lui[78]. 6. Quiconque donc demeure en lui ne pèche point, et quiconque pèche ne l'a point vu et ne l'a pas connu[79]. 7. Mes petits enfants, que personne ne vous séduise. Qui pratique la justice est juste, comme lui-même est juste. 8. Celui qui commet le péché est du diable, parce que le diable pèche dès le commencement. Si le Fils de Dieu est apparu, c'est pour détruire les œuvres du diable. 9. Quiconque est né de Dieu ne commet point le péché, parce que la semence divine demeure en lui, et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu. 10. C'est à cela qu'on connaît les enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque n'est pas juste n'est pas de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son frère. 11. Car ce qui vous a été annoncé et que vous avez entendu dès le commencement[80] est que vous vous aimiez les uns les autres ; 12. Non pas comme Caïn, qui était du Malin, et qui tua son frère. Or pourquoi le tua-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises et celles de sou frère justes[81]. 13. Ne vous étonnez point, mon frère, si le monde vous hait. 14. Nous savons que nous avons passé de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. 15. Quiconque hait son frère est homicide. Or vous savez qu'aucun homicide n'a la vie éternelle demeurant en lui[82]. 16. Nous avons connu la charité de Dieu en cela qu'il a donné sa vie pour nous[83] ; ainsi nous devons de même donner notre vie pour nos frères. 17. Si celui qui a des biens de ce monde voit son frère dans le besoin, et lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeurerait-il en lui ? 18. Mes petits enfants, n'aimons point de parole ni de langue, mais en œuvres[84] et en vérité. 19. C'est par là que nous connaissons que nous sommes de la vérité, et c'est devant Dieu que nous en persuaderons nos cœurs. 211 Que si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et connais toutes choses. 21- Mes bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne point, nous avons confiance en Dieu. 22- Et tout ce que nous demanderons, nous le recevrons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que ce qui lui est agréable, nous le faisons. 23. Or voici son commandement : c'est que nous croyions au nom de son Fils Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, comme il en a donné le commandement[85]. 24. Et qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et nous savons qu'il demeure en nous par l'Esprit qu'il nous a donné. IV, 1. Mes bien-aimés, ne croyez point à tout esprit, mais éprouvez les esprits, s'ils sont de Dieu ; parce que beaucoup de faux prophètes se sont élevés dans le monde[86]. 2. Voici en quoi se connaît l'Esprit de Dieu : Tout esprit qui confesse que Jésus-Christ est venu dans la chair est de Dieu ; 3. Et tout esprit qui ne confesse pas que Jésus-Christ est venu en chair n'est point de Dieu, et celui-là est l'Antéchrist, dont vous avez ouï dire qu'il vient ; or il est déjà dans le monde[87]. 4. Vous, vous êtes de Dieu, mes petits enfants, et, vous l'avez vaincu ; parce que Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde[88]. 5. Eux[89] sont du monde, c'est pourquoi ils parlent du monde, et le monde les écoute. 6. Nous, nous sommes de Dieu. Qui connaît Dieu nous écoute ; qui n'est pas de Dieu ne nous écoute point ; et c'est à cela que nous connaissons l'esprit de vérité et l'esprit d'erreur. 7. Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, parce que la charité est de Dieu. Ainsi quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. 8. Qui n'aime point ne connaît pas Dieu, parce que Dieu est charité. 9. La charité de Dieu a paru en cela qu'il a envoyé son fils unique[90] dans le monde, afin que nous vivions par lui. 10. Et cette charité consiste en ce que ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais que c'est lui qui nous a aimés le premier, et qui a envoyé son fils, propitiation pour nos péchés. 11. Mes bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. 12. Personne n'a jamais vu Dieu[91]. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et sa charité en nous est parfaite. 13. Nous connaissons que nous demeurons en lui, et lui en nous, en cela qu'il nous a donné de son Esprit. 14. Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé son Fils, Sauveur du monde. 15. Quiconque confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. M. Quant à nous, nous avons connu la charité que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est charité : et qui demeure dans la charité demeure en Dieu, et Dieu en lui. 17. Or la charité de Dieu n'est parfaite en nous, de manière que nous ayons confiance au Jour du jugement, qu'autant que nous sommes en ce monde tel qu'il est. 18. Car il n'y a point de crainte dans la charité ; mais la charité parfaite chasse la crainte, parce que la crainte est accompagnée de peine : ainsi, celui qui craint n'est point parfait dans la charité. 19. Nous donc, aimons Dieu, parce que Dieu nous a aimés le premier. 20. Si quelqu'un dit : J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur[92]. Car celui qui n'aime point son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? 21. De plus, nous avons vu ce commandement de Dieu que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. V. 1. Quiconque croit que Jésus est le christ[93], est né à Dieu. Et quiconque aime celui qui a engendré aime aussi celui qui est né de lui. 2. Nous connaissons que nous aimons les enfants de Die lorsque nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements. 3. Car l'amour de Dieu, c'est que nous gardions ses commandements : et ses commandements ne sont pas pénibles, 4. Parce que tous ceux qui sont nés de Dieu triomphent du monde et la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi. 5. Quel est celui qui triomphe du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? 6. C'est Celui qui est venu avec l'eau[94], et le sang[95], Jésus-Christ ; non pas avec l'eau seulement, mais avec l'eau et le sang[96]. Et c'est l'Esprit qui rend témoignage que le christ est la vérité. 7. Car ils sont trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint ; et ces trois sont une seule chose[97]. 8. Et ils sont trois qui rendent témoignage sur la terre, l'esprit, l'eau et le sang, et ces trois sont une seule chose. 9. Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand ; or ce témoignage de Dieu, qui est plus grand, est celui qu'il a rendu de son Fils. 10. Qui croit au Fils de Dieu a le témoignage de Dieu en soi. Qui ne croit pas au Fils fait Dieu menteur, parce qu'il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu de son Fils. 11. Et ce témoignage est que Dieu nous a donné la vie éternelle. Or cette vie est dans son Fils. 12. Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n'a point le Fils n'a point la vie. 13. Je vous écris ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. 14. Et nous avons cette confiance en lui, que quelque chose que nous demandions selon sa volonté, il nous écoute[98]. 15. Et nous savons qu'il nous écoute dans tout ce que nous demandons : nous le savons, parce que nous obtenons les demandes que nous lui faisons. 16. Si quelqu'un sait que son frère a commis un péché qui ne va pas à la mort, qu'il prie, et la vie sera accordée à celui dont le péché ne va pas à la mort. Il y a un péché qui va à la mort[99] ; ce n'est pas pour celui-là que je dis que quelqu'un doive prier. 17. Toute iniquité est péché, et il y a un péché qui va à la mort. 18. Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche point ; mais la génération divine le conserve, et le Malin ne le touche pas. 19. Nous savons que nous sommes de Dieu ; et le monde est tout entier sous l'empire du Malin. 20. Nous savons encore que le Fils de Dieu est venu, et nous a donné l'intelligence, pour que nous connaissions l vrai Dieu, et que nous soyons en son vrai Fils. C'est lui[100] qui est le vrai Dieu et la vie éternelle. 21. Mes petits enfants, gardez-vous des idoles[101]. Amen. Ces trois faux confirment de la façon la plus claire l'identité du Joannès baptiseur avec l'Apôtre qui repose sur le sein de Jésus. La fourberie ecclésiastique n'a encore réalisé qu'un seul progrès sur la fable cérinthienne : l'affirmation que Jésus a existé en chair. Plus tard, lorsqu'il faudra que l'Apôtre chéri ait été crucifié le lendemain de la pâque, de manière à pouvoir assister, lui aussi, à la Cène eucharistique, Clément de Rome viendra dire : Cet apôtre chéri, c'était moi. J'étais l'un des douze, et c'est moi qui reposais sur le sein de Jésus, non seulement pendant le repas de rémission, mais encore pendant l'invention de l'Eucharistie. Enfin, troisième et dernière étape de cette ignoble supercherie : dès qu'on le pourra, on destituera Clément de son apostolat ; on distinguera Joannès le baptiseur de Joannès fils du Zibdéos ; et celui-ci, à qui on aura donné dans l'intervalle l'Évangile de Cérinthe et l'Apocalypse de Pathmos, reprendra sa position sur le sein de Jésus pour ne la perdre plus jamais. VII. — On avait fabriqué les Évangiles, et les Évangiles étaient présentés comme une relation contemporaine de Bar-Abbas, écrite comme sous sa dictée. Mais les apôtres que les scribes lui donnaient dans sa famille même, Pierre, Jude, les deux Jacques, Philippe et Josès, tous fils du Zibdéos ? Ils avaient donc été sur sa résurrection aussi muets qu'ils avaient été sourds de son vivant ? Ils n'avaient donc rien laissé, eux, les témoins de sa vie, les dépositaires de sa pensée ? Était-il bon qu'on en fût réduit aux seules Lettres de Paul, un homme qui non seulement n'avait ni vu ni entendu Jésus, mais l'avait persécuté dans sa chair ; qui non seulement n'était pas sur la liste des Douze, mais usurpait leur rôle et éclipsait leur nom ? On jugea donc qu'il n'était pas convenable que seuls les apôtres réels n'eussent rien écrit sur Jésus ; alors, on forgea l'Épître de Jacques, l'Épître de Jude et les deux Épîtres de Pierre. Je ne parle que de celles qui sont dans le canon, car il y en eut d'autres dans le commerce. Ces morceaux se reconnaissent à un trait commun qui est l'extrême hypocrisie, une dissimulation étudiée, le parti-pris de se tenir hors de l'histoire, l'impudence des affirmations, tout ce qui caractérise le faux témoignage intéressé. D'abord il fut convenu que Philippe et celui qu'on nomme Josès dans les Synoptisés n'écriraient rien : Philippe, parce qu'il avait trop écrit sous la dictée de son aîné ; Josès, parce que, sous son nom de circoncision (Ménahem), il jouait un rôle beaucoup trop brillant dans l'histoire du sicariat jehouddique et dans le Talmud même, et qu'il occupait, sous celui de Nath-ono-el[102], une place beaucoup trop en vue dans l'Évangile cérinthien. Tout en reconnaissant qu'il était bien sorti sept démons des flancs de Marie la Gamaléenne, on n'en profitait pas moins de ce que Jacob junior avait été lapidé par Saül avant la crucifixion de Bar-Abbas pour n'en citer que quatre dans les Évangiles synoptisés Shehimon, qu'on se gardait de surnommer Pierre à cet endroit afin que Pierre fût autant que possible distinct de Shehimon ; Jehoudda junior, qu'on se gardait de suri nommer Toâmin, afin que Toâmin fut distinct de ce Jehoudda ; Jacob senior, et Ménahem, celui-ci sous le nom de Josès. On avait rayé Philippe, d'abord par qu'il avait collaboré aux Paroles du Rabbi, ensuit parce que son nom, cité à cet endroit, eût porté à cinq le nombre des démons survivant à la lapidation à Jacob junior et à la crucifixion de Bar-Abbas, et rétabli ainsi le chiffre réel des fils de Panthora. Au milieu de tout cela, on se garde bien de nous dire où et comment a fini la pauvre Salomé. Elle s'en va sans un regard, sans un salut[103], cette femme qui a tout fait, les sept démons d'abord, et la version qui permit plus tard l'Église de transformer l'enlèvement du premier-né de sept en une résurrection ! VIII. — Nous donnons en premier lieu les Lettres de Jehoudda Toâmin et de Jacob senior, réservant celles de Shehimon dit la Pierre pour la fin, puisqu'elles ont été fabriquées après celles de Paul dans un but ecclésiastique déterminé. On savait, au moins par Cérinthe, qu'il y avait deux Jehoudda parmi les fils de Panthora et que, pour cette cause, le plus jeune était surnom Toâmin. On connaissait également, ne fût-ce que par la Sagesse de Valentin, la part que ce Toâmin avait prise aux écritures de Bar-Abbas ; mais puisque telle était sa renommée, ne pouvait-il attester par une lettre qu'il n'était pas le frère cognominal de ce scélérat, mais seulement celui de Jacob senior, et qu'en revanche il avait parfaitement connu Jésus ? Voici la lettre par laquelle il en dépose : I, 1. Ioudas, serviteur[104] de Jésus-Christ et frère de Jacques, à ceux qui sont aimés de Dieu le Père, et conservés et appelés en Jésus-Christ. 2. Que la miséricorde, la paix et la charité abondent en vous ! 3. Mes bien-aimés, me sentant pressé de vous écrire touchant votre salut commun, j'ai dû écrire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été déjà transmise-aux saints. 4. Car il s'est introduit parmi vous quelques hommes impies (qui depuis longtemps ont été prédestinés à ce jugement), changeant la grâce de notre Dieu en luxure[105], reniant notre seul Maitre et Seigneur Jésus-Christ[106]. 5. Or, je veux vous rappeler, à vous qui savez déjà toutes ces choses, que Jésus ayant délivré le peuple de la terre, d'Egypte[107] perdit ensuite ceux qui ne crurent point ; 6. Que, quant aux anges qui ne conservèrent pas leur première dignité, mais qui abandonnèrent leur propre demeure, il les mit en réserve pour le jugement du Grand jour, dans des chaînes éternelles et de profondes ténèbres. 7. C'est ainsi que Sodome et Gomorrhe, et les villes voisines livrées aux mêmes excès d'impureté, et courant après d'infimes débauches, sont devenues un exemple, en souffrant la peine d'un feu éternel. 8. Et cependant c'est de la même manière que ceux-ci souillent encore leur chair, qu'ils méprisent la domination, et qu'ils blasphèment la majesté. Quelle est cette domination ? Et quelle est cette majesté ? Celles de Dieu ? Nullement, mais celles de Jehoudda Panthora, le nouveau législateur des Juifs, celui dont l'Assomption de Moïse célèbre l'apothéose. Cette Assomption, dont nous avons déjà parlé, était : une œuvre de la secte kanaïte[108], peut-être même de la famille intéressée. Toâmin en rappelle l'épilogue. 9. Lorsque l'archange Michel, disputant avec le diable, lui contestait le corps de Moïse, il n'osa pas le condamner avec des paroles de malédiction, mais il dit : Que le Seigneur te reprenne ! Et après une telle sentence, qui ne subordonne Panthora qu'à Dieu, il y a des Juifs pour le traiter de Baal Zib-Baal, lui et ses fils ? D'autres qui, comme les disciples de Jehoudda Is-Kérioth, font leur généalogie par Caïn, et méprisent ceux qui la font par Seth, comme Bar-Abbas et tous les adorateurs du Christ à tête d'âne ? 10. Mais ceux-ci blasphèment tout ce qu'ils ignorent ; et dans tout ce qu'ils connaissent naturellement, comme les animaux muets, ils se corrompent. 11. Malheur à eux parce qu'ils sont entrés dans la voie de Caïn[109], et que s'égarant comme Balaam, ils[110] ont, pour le gain, rompu toute digue et se sont perdus dans la rébellion de Coré[111]. 12. Ils font le déshonneur de leurs festins, se gorgeant sans retenue, se paissant eux-mêmes ; nuées sans eau que les vents emportent çà et là ; arbres quille fleurissent qu'en automne, stériles, deux fois mores[112], déracinés ; 13. Vagues furieuses de la mer, jetant l'écume de leurs infamies ; astres errants auxquels une tempête de ténèbres est réservée pour l'éternité. 14. C'est d'eux qu'Enoch, le septième[113] après Adam, a prophétisé[114], disant : Voici venir le Seigneur avec ses milliers de saints[115], 15. Pour exercer son jugement contre tous les hommes, et convaincre tous les impies touchant toutes les œuvres d'impiété qu'ils ont faites, et toutes les paroles dures qu'ont proférées contre Dieu ces pécheurs impies. 16. Ce sont des murmurateurs, se plaignant sans cesse, marchant selon leurs désirs ; leur bouche profère des paroles d'orgueil, et ils admirent les personnes en vue d'un profit. 17. Mais vous, mes bien-aimés, souvenez-vous des paroles qui ont été dites déjà par les apôtres de Notre-Seigneur Jésus-Christ[116], 18. Qui vous disaient qu'à la fin des temps viendront des imposteurs, marchant selon leurs désirs dans l'impiété. 19. Ce sont des gens qui se séparent[117] eux-mêmes, hommes de vie animale, n'ayant pas l'Esprit. 20. Mais vous, mes bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, priant dans l'Esprit-Saint, 21. Conservez-vous dans l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. 22. Reprenez ceux-ci après les avoir convaincus ; 23. Sauvez ceux-là en les arrachant au feu. Pour les autres, ayez-en pitié par crainte, prenant même en haine cette tunique de chair[118] qui est souillée. 24. Mais ii celui qui peut vous conserver sans péché, et vous établir en présence de sa gloire, purs et pleins de joie à l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; 25. Au seul Dieu notre Sauveur, par Jésus-Christ Notre-Seigneur, gloire et magnificence, empire et puissance, avant tous les siècles, et maintenant, et dans tous les siècles des siècles ! Amen. IX. — Jacob senior a été crucifié en 802, avec Shehimon, par Tibère Alexandre[119]. Il n'a connu que Bar-Abbas. Il importe de faire cesser une situation aussi dommageable à l'Église. I. 1. Jacob, serviteur de Dieu et[120] de Notre-Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus[121] qui sont dans la dispersion, salut. 2. Considérez comme sujet d'une joie complète, mes frères, lorsque vous tombez en diverses tentations. 3. Sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience ; 4. Or la patience rend les œuvres parfaites, de manière que vous soyez parfaits, accomplis, et ne manquant de rien. 5. Que celui à qui manque la sagesse, la demande à Dieu qui donne à tous en abondance, et ne reproche rien, et elle lui sera donnée. 6. Mais qu'il demande avec foi, sans aucun doute ; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, qui est agité et poussé çà et là par le vent. 7. Que cet homme donc ne s'imagine pas recevoir quelque chose de Dieu. 8. L'homme double d'esprit est inconstant dans toutes ses voies. 9. Que celui de nos frères qui est dans l'abaissement se réjouisse de son élévation, 10. Et le riche de son abaissement, parce qu'il passera comme la fleur de l'herbe, 11. Car le soleil s'est levé avec ses ardeurs, et il a desséché l'herbe, et sa fleur est tombée, et le charme de sa beauté s'est évanoui ; ainsi le riche, lui aussi, se flétrira dans ses voies. 12. Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie[122] que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. 13. Que nul, lorsqu'il est tenté, ne dise que c'est Dieu qui le tente ; car Dieu ne tente point pour le mal, et il ne tente lui-même personne ; 14. Mais chacun est tenté par sa concupiscence, qui l'entraîne et le séduit. 15. Puis la concupiscence, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché, et le péché, quand il a été consommé, engendre la mort. 16. Ne vous y trompez donc point, mes frères bien-aimés. 17. Toute grâce excellente et tout don parfait vient d'en haut et descend du Père des lumières[123], en qui il n'y a ni changement ni ombre de vicissitudes. 18. Car c'est volontairement qu'il nous a engendrés par la parole de vérité, afin que nous fussions comme les prémices de ses créatures[124]. 19. Vous le savez, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, et lent à la colère ; 20. Car la colère de l'homme n'opère point la justice de Dieu. 21. C'est pourquoi, rejetant toute impureté et tout excès de malice, recevez avec docilité la parole entée en vous, qui peut sauver vos âmes. 22. Mais pratiquez cette parole, et ne l'écoutez pas seulement, vous trompant vous-mêmes. 23. Car si quelqu'un écoute la parole et ne la pratique pas, celui-là sera comparé à un homme qui regarde dans un miroir le visage qu'il a reçu en naissant. 24. Il s'est regardé, et s'en est allé, et aussitôt il a oublié quel il était. 25. Mais celui qui examine à fond la loi parfaite, et qui s'y attache, n'écoutant pas pour oublier, mais pour agir, celui-là sera heureux dans ce qu'il fera. 26. Si quelqu'un croit être religieux, et ne met pas un frein à sa langue, mais séduit son propre cœur, sa religion est vaine[125]. 27. La religion pure et sans tache devant Dieu le Père, la voici : Visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et se conserver sans être souillé par ce siècle. Vous avez vu par quel grossier camouflage Bar-Abbas et ses frères avaient été déguisés en pêcheurs et en charpentiers, vous avez vu leur insolence, leur orgueil, leur mépris non seulement des goym, mais encore des Juifs qui n'étaient pas de leur tribu. Il s'agit maintenant de faire croire que, pauvres ouvriers et humbles artisans, ils ne faisaient aucune distinction entre les personnes. II. 1. Mes frères, ne joignez pas l'acception des personnes à la foi que vous avez en Notre-Seigneur Jésus-Christ, Seigneur de la gloire. 2. Car s'il entre dans votre assemblée un homme ayant un anneau d'or et un vêtement splendide[126], et qu'il y entre aussi un pauvre mal vêtu, 3. Et que vous arrêtiez la vue sur celui qui a le vêtement splendide, et lui disiez : Assieds-toi bien ici ; tandis qu'au pauvre vous disiez : Tiens-toi là debout, ou assieds toi sur l'escabeau de mes pieds ; 4. Ne jugez-vous pas par vous-mêmes, et ne vous fait vous pas juges avec des pensées d'iniquité ? 5. Écoutez, mes frères bien-aimés ; Dieu n'a-t-il pas les pauvres en ce monde pour être riches dans la foi, et héritiers du Royaume que Dieu a promis à ceux qui l'aiment ? 6. Mais vous avez, vous, déshonoré le pauvre[127]. Ne sont-ce pas les riches qui vous oppriment par leur puissance, et eux-mêmes qui vous traînent devant les tribunaux ? 7. Ne sont-ce pas eux qui blasphèment le saint nom[128] qui a été invoqué sur vous ? 8. Si cependant vous accomplissez la loi royale selon les Ecritures : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien. 9. Mais si vous faites acception des personnes, vous commettez un péché, et vous êtes condamnés par la loi comme transgresseurs. 10. Car quiconque a gardé toute la Loi et l'a violée en un seul point, devient coupable de tous[129]. 11. En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras point d'adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Si donc tu ne commets pas d'adultère, mais que tu tues, tu es violateur de la Loi[130]. 12. Parlez et agissez comme devant être jugés par la loi de la liberté. 13. Car le jugement est sans miséricorde pour celui qui n'a pas fait miséricorde ; mais la miséricorde s'élève au-dessus du jugement. 14. Que servira-t-il, mes frères, que quelqu'un dise qu'il a la foi, s'il n'a point les œuvres ? Est-ce que la foi pourra le sauver ? 15. Si un de vos frères ou une de vos sœurs sont nus, et s'ils manquent de la nourriture de chaque jour, 16. Et qu'un de vous leur dise : Allez en paix, réchauffez-vous et rassasiez-vous, sans leur donner ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela leur servira-t-il ? 17. Ainsi la foi, si elle n'a pas les œuvres, est morte en elle-même. 18. Mais, dira quelqu'un : Toi, tu as la foi, et moi, j'ai les œuvres ; montre-moi ta
foi sans les œuvres, et moi je montrerai ma foi par mes œuvres. 19. Tu crois qu'il n'y a qu'un Dieu, tu fais bien : mais les démons croient aussi, et ils tremblent. 20. Or veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans œuvres est morte ? 21. Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu'il offrit son fils Isaac sur l'autel ?[131] 22. Tu vois que la foi coopérait à ses œuvres, et que c'est par ses œuvres que la loi fut consommée. 23. Et ainsi fut accomplie l'Écriture, qui dit : Abraham crut, et ce lui fut imputé à justice, et il fut appelé ami de Dieu. 24. Vous voyez donc que c'est parles œuvres que l'homme est justifié, et non par la foi seulement. 25. De même Rahab, cette femme de mauvaise vie, n'est-ce pas par les œuvres qu'elle fut justifiée, recevant les espions et les renvoyant par un autre chemin ? 26. Car, comme le corps sans l'esprit est mort, ainsi la foi elle-même sans les œuvres est morte. III, 1. Ne vous faites point maîtres en grand nombre[132], mes frères, sachant que vous vous chargez d'un jugement plus sévère. 2. Car nous faisons tous beaucoup de fautes. Si quelqu'un ne pèche point en paroles, c'est un homme parfait, et il peut conduire même tout son corps avec le frein. 3. Si nous mettons un mors dans la bouche des chevaux pour qu'ils nous obéissent, nous faisons tourner tout leur corps de côté et d'autre. 4. Et comme les vaisseaux, quoique grands, et quoique chassés par des vents impétueux, sont portés, au moyen d'un petit gouvernail, partout où le veut celui qui les dirige ; 5. Ainsi la langue est à la vérité un petit membre, mais elle fait de grandes choses. Voyez combien peu de feu embrase une grande forêt ! 6. La langue aussi est un feu, un monde d'iniquité. La langue est placée parmi nos membres, et souille tout le corps, et enflamme tout le cours de notre vie, enflammée elle-même par le Gué-Hinnom[133]. 7. Car toute nature de bêtes sauvages, d'oiseaux, de reptiles et d'autres animaux, se dompte, et elle a été domptée par la nature de l'homme. 8. Mais la langue, nul homme ne peut la dompter : c'est un mal inquiet ; elle est pleine d'un venin mortel. 9. Par elle nous bénissons Dieu le Père ; et par elle nous maudissons les hommes qui ont été faits à l'image de Dieu[134]. 10. De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu'il en soit ainsi[135]. 11. Une fontaine fait-elle jaillir par la même ouverture l'eau douce et l'eau amère ? 12. Un figuier peut-il, mes frères, produire des raisins, ou en une vigne, des figues ? Ainsi une source salée ne peut donner de l'eau douce. 13. Qui parmi vous est sage et instruit ? Que par une bonne conduite il montre ses œuvres dans une sagesse pleine de douceur. 14. Que si vous avez un zèle amer, et si des différends existent dans vos cœurs, ne vous glorifiez point, et ne soyez pas menteurs contre la vérité. 15. Ce n'est point là la sagesse qui vient d'en haut ; mais une sagesse terrestre, animale, diabolique. 16. Car où est l'envie et l'esprit de contention, là l'inconstance de toute œuvre perverse. 17. Mais la sagesse d'en haut est premièrement chaste, ensuite pacifique, modeste, facile à persuader, cédant bien, pleine de miséricorde et de bons fruits, ne jugeant point[136] et n'étant pas dissimulée. 18. Or le fruit de la justice se sème dans la paix par ceux qui cultivent la paix. IV, 1. D'où viennent les guerres et les procès entre vous ? N'est-ce pas de là ? De vos convoitises qui combattent dans vos membres ! 2. Vous convoitez et vous n'avez point ; vous tuez, vous êtes envieux, et ne pouvez obtenir ; vous plaidez et faites la guerre, et vous n'avez point, parce que vous ne demandez point. 3. Vous demandez et ne recevez point, parce que vous demandez mal, pour satisfaire vos convoitises. 4. Adultères[137], ne savez-vous point que l'amitié de monde est ennemie de Dieu ? Quiconque donc veut être de ce monde se fait ennemi de Dieu. 5. Pensez-vous que ce soit en vain que l'Écriture dise : C'est après l'envie que soupire ardemment l'esprit habite en vous ? 6. Mais il donne une grâce plus grande. C'est pourquoi elle dit : Dieu résiste aux superbes, mais aux humbles il donne la grâce. 7. Soyez donc soumis à Dieu et résistez au diable, et s'enfuira de vous. 8. Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. Purifiez vos mains, pécheurs, et purifiez vos cœurs, vous, doubles d'esprit[138] ; 9. Sentez votre misère, et gémissez et pleurez ; que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. 10. Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous exaltera. 11. Mes frères, ne parlez point mal les uns des autres. Celui qui parle mal de son frère, ou qui juge son frère, parle mal de la Loi et juge la Loi. Or si tu juges la Loi, tu n'en es pas l'observateur, mais le juge[139]. 12. Il n'y a qu'un législateur et qu'un juge qui peut perdre et sauver. 13. Mais qui es-tu, toi qui juges le prochain ? Voyez maintenant, vous qui dites : Aujourd'hui ou demain nous irons dans cette ville ; nous y demeurerons un an ; nous trafiquerons et nous gagnerons beaucoup ; 14. Vous qui ne savez pas même ce qui sera demain. 15. Car qu'est-ce que votre vie ? C'est une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite sera dissipée. Au lieu de dire : Si le Seigneur le veut ; et : Si nous nous vivons ceci ou cela. 16. Mais maintenant vous vous complaisez dans vos vaines présomptions. Toute complaisance semblable est mauvaise. 17. Celui donc qui sait le bien à faire et qui ne le fait pas, est coupable de péché. V, 1. Et maintenant, riches, pleurez, poussant des hurlements à cause des misères qui vous surviendront. 2. Vos richesses sont tombées en pourriture, et vos vêtements ont été mangés par les vers. 3. Votre or et votre argent se sont rouillés, et leur rouille rendra témoignage contre vous, et dévorera vos chairs comme un feu. Vous vous êtes amassé des trésors de colère pour les derniers jours. 4. Voilà que le salaire des ouvriers qui ont moissonné vo champs, et dont vous les avez frustrés[140], élève la voix, et leur clameur a pénétré jusqu'au Seigneur Sabaoth. 5. Vous avez vécu sur la terre dans les délices et les voluptés, et vous avez nourri vos cœurs en un jour de sacrifice[141]. 6. Vous avez condamné et tué le Juste[142], et il ne vous a point résisté[143]. 7. Soyez donc patients, mes frères, jusqu'à l'avènement du Seigneur[144]. Voyez, le laboureur espère recueillir le fruit précieux de la terre, attendant patiemment jusqu'à ce qu'il reçoive celui de la première et de l'arrière-saison. 8. Soyez donc patients, vous aussi, et affermissez vos cœurs ; car l'avènement du Seigneur est proche. 9. Ne vous plaignez point les uns des autres, mes frères afin que vous ne soyez pas condamnés. Voilà que le Juge est à la porte. 10. Prenez, mes frères, pour exemple de mort cruelle, de souffrances et de patience, les prophètes[145] qui ont parlé au nom du Seigneur. 11. Voyez, nous appelons heureux ceux qui ont souffert. Vous avez appris la patience de Job, et vu la fin du Seigneur[146], combien le Seigneur est miséricordieux et clément[147]. 12. Mais avant tout, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni Par la terre, et ne faites aucun autre serment que ce soit[148]. Que tout discours soit : Oui, oui ; non, non ; afin que vous ne tombiez pas sous le jugement. 13. Quelqu'un de vous est-il triste ? qu'il prie. Est-il content ? qu'il chante des cantiques. 14. Quelqu'un parmi vous est-il malade ? qu'il appelle les Prêtres de l'Église ; qu'ils prient sur lui, l'oignant d'huile au nom du Seigneur[149]. 15. Et la prière de la foi[150] sauvera le malade, et le Seigneur le soulagera, et s'il a des péchés, ils lui seront remis[151]. 16. Confessez donc vos péchés l'un à l'autre, et priez les tins Pour les autres, afin que vous soyez sauvés ; car la Prière assidue du juste peut beaucoup. 17. Élie était un homme semblable à nous, passible ; cependant il pria par la prière[152] qu'il ne plût point sur la terre, et il ne plut pas pendant trois ans et six mois[153]. 18. Et il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie, et la terre donna son fruit. 19. Frères, si quelqu'un de vous s'égare de la vérité, et que quelqu'un l'y ramène, 20. Il doit savoir que celui qui ramènera un pécheur dl l'égarement de sa voie, sauvera son âme de la mort, et couvrira une multitude de péchés. X. — On produit quatorze lettres sous le nom du prince Saül converti en Saülas d'abord, en Paulos ensuite. Nous en avons donné une, la Lettre aux Galates, à laquelle nous renvoyons le lecteur et qui est la plus ancienne. Nous n'avons rien à reprendre à ce que nous avons dit, sinon que nous nous sommes trompés en identifiant Titus, l'un des compagnons de Pauli à Jérusalem, avec Annœus Gallion, frère de Sénèque. Nous avons déjà rectifié cette erreur, et nous ferons naître les occasions de nous en purger le cerveau. Les Lettres de Paul ne sont ni de la même main ni du même temps, mais elles sont du même esprit et de la même Église : celle de Rome. Ce sont les lettres d'un vrai marchand de christ. Le modèle qu'on se propose, c'est Péréghérinos qui, tout en se prononçant contre Bar-Abbas, avait préparé l'avenir de l'Église en organisant les collectes. Aux jehouddolâtres de lui emprunter cette méthode, et d'habituer les goym à son application en faveur des Juifs. Le modèle dont on est jaloux, c'est ce Péréghérinos. Cela est si évident que d'impeccables catholiques ont été forcés de le reconnaître. Pour eux Péréghérinos était un plagiaire de Paul, et Lucien un parodiste qui avait réglé les aventures et tournées du Ressusciteur sur celles de Paul. L'un d'eux est allé plus loin[154] : c'est Paul que Lucien a eu en vue dans Péréghérinos ; il a dépeint celui-ci sous des traits qui appartenaient à un autre, il a été le jouet d'une confusion devenue possible par l'indélébile survivance de l'impression laissée par Paul, qu'il avait lu ou dont il avait entendu raconter la vie errante, les aventures et les miracles. Ces souvenirs étaient tellement forts qu'il en a été suggestionné. Une fois créé le type de l'Apôtre des nations, l'Église mit sous le nom de Paul des élucubrations qui, sans être ni meilleures ni pires que celles d'un Péréghérinos, offrent pour nous l'avantage de laisser percer encore un peu d'histoire. Les deux Lettres aux Thessaloniciens sont les plus anciennes avec la Lettre aux Galates, à laquelle la Première aux Thessaloniciens est très certainement antérieure. Un des premiers scribes jehouddolâtres, Ariston, est de Pella en Macédoine. Le faussaire se reporte au temps que les Actes des Apôtres assignent à la mission de Saül en Macédoine sous Claude. Saül venait des provinces d'Asie, il avait dé envoyé pour ramener à la raison les Juifs engagés dans la croisade christienne, et pour faire rentrer les didrachmes qu'ils avaient cessé de payer au Temple sur l'ordre de Bar-Abbas, renouvelé par Shehimon. Cette seconde opération, complément de la première, avait donné à Saül l'air d'un fermier général du Temple. Mais, prince hérodien, et en quelque sorte docteur de la Loi, qu'il avait étudiée sous Gamaliel, président du Sanhédrin, il était plus que personne désigné pour cette mission de confiance, semblable à celle dont on chargea Flavius Josèphe en Galilée après la chute de Ménahem. Il était accompagné de sa femme. Il a quitté Thessalonique, il est descendu en Achaïe où il a été l'hôte de Gallion, frère de Sénèque. À Corinthe, le Saint-Esprit s'est emparé de lui, il est devenu le tisserand Paul, comme, par la vertu de ce même Esprit, Jehoudda est devenu Joseph le charpentier. Camouflé en tisserand, il se tourne vers les Thessaloniciens, à qui il décoche deux lettres dans lesquelles il n'est pas question de sa femme : il est censé l'avoir laissée chez les Philippiens, ainsi que nous le montrerons le moment venu. XI. — Il ne faut point douter que la Deuxième aux Thessaloniciens ne soit antérieure à la Première. Elle s'adresse à une clientèle exclusivement composée de Juifs, tandis que la Première est faite pour la cliente pagano-christienne qui ne s'est formée qu'après celle là. Nous présentons ces deux Lettres dans l'ordre où elles ont été composées, sans tenir aucun compte de leur numérotage dans les éditions ecclésiastiques. Quoique le faussaire y prenne aujourd'hui le nom de Paul et de Timothée, il est probable qu'à l'origine ces Lettres portaient uniquement le nom de Saülas. Sur la plus ancienne est la marque historique de l'échec de Bar-Kocheba, et de la conversion de Jérusalem en Ælia Capitolina par Hadrien. Afin qu'aucun anachronisme de ce calibre ne vienne ruiner son faux par la base, Paul donne le change au très excellent Théophile et spéculant sur le projet qu'avait eu Caligula de placer et statue dans le Temple. Mais c'est de la statue d'Hadrien, sous les traits de Jupiter Capitolin, qu'il s'agit La lettre a précisément pour but d'en consoler les Juifs du Royaume qui sont en Macédoine. Retardé par l'accident de la crucifixion, l'avènement de Bar-Abbas les réconfortera. Par leurs souffrances Dieu veut se donner Une raison de plus de les venger sur leurs persécuteurs. Elles sont donc plus utiles qu'ils ne peuvent croire sur le moment. Voici la Première[155] épître aux Thessaloniciens : I, 1. Paul, et Silouanos[156] et Timothée, à l'Église des Thessaloniciens en Dieu notre Père, et en Notre-Seigneur Jésus-christ. 2. Grâce à vous, et paix par Dieu notre Père et par Notre-Seigneur Jésus-Christ. 3. Nous devons, mes frères, rendre sans cesse à Dieu pour vous de dignes actions de grâces, de ce que votre foi augmente de plus en plus, et que la charité de chacun de vous devient abondante pour tous les autres[157], 4. De sorte que nous-mêmes nous nous glorifions aussi en vous dans les Églises de Dieu, à cause de votre patience, et de votre foi, et de toutes les persécutions et tribulations que vous supportez 5. En exemple du juste jugement de Dieu[158], pour que vous soyez trouvés dignes du Royaume de Dieu, pour lequel aussi vous souffrez : 6. Car il est juste devant Dieu, qu'il rende l'affliction à ceux qui vous affligent[159]. 7. Et à vous qui êtes affligés, le repos avec nous, lorsque du ciel se révélera le Seigneur Jésus avec les anges de sa puissance, 8. Et que, dans une flamme de feu, il se vengera de ceux qui ne connaissent point Dieu, et qui n'obéissent point à l'Évangile de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; 9. Lesquels subiront les peines de la perdition éternelle, à la vue de la face du Seigneur[160] et de la gloire de sa puissance ; 10. Lorsqu'il viendra pour être glorifié dans ses saints, et, admiré dans tous ceux qui auront cru (puisque vous avez cru notre témoignage) à ce Jour[161]. 11. C'est pourquoi nous prions sans cesse pour vous, que noire Dieu vous rende dignes de sa vocation, et qu'il accomplisse tous les desseins de sa bonté, et l'œuvre de la foi par sa puissance, 19. Afin que le nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit glorifié en vous, et vous en lui, par la grâce de notre Dieu : et de Notre-Seigneur Jésus-Christ. D'ici là, comment faire pour empêcher ces malheureux d'être détrompés, de lire les Gnostiques, les écrits de Péréghérinos-Crescens ou de Marcion contre Bar-Abbas, de tomber à bras raccourcis sur ceux qui les mystifient si indignement, qui les exploitent si cruellement ? Comment leur faire prendre goût à leur ignorance, patience dans leurs perpétuelles déceptions ? II, 1. Or nous vous conjurons, mes frères, par l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et par notre réunion avec lui, 2. De ne point vous laisser si vite ébranler dans vos sentiments, ni effrayer, soit par quelque esprit, soit par des discours, soit par des Lettres supposées venir de nous[162], comme si le Jour du Seigneur était proche. 3. Que personne ne vous séduise en aucune manière ; car il ne viendra point, qu'auparavant ne soit venue l'apostasis et que n'ait paru l'Homme du péché, le Fils de la perdition. Qu'est-ce que l'apostasis ? Le mot est difficile à comprendre, surtout quand on lit apostasia et qu'on traduit par apostasie. Certes il y a apostasie nominale-dans ce fait que Jérusalem, au lieu de recevoir le nom de Nazireth qui lui est réservé par l'Apocalypse[163], s'appelle Ælia Capitolina depuis la déconfiture de Shehimon Bar-Kocheba, arrière petit-neveu de Bar-Abbas ; mais ce n'est pas proprement de cela qu'il s'agit. Il s'agit de la séparation, de la division qui est le signe de la mort, par opposition à la réunion en Bar-Abbas ou recroisement, dont il vient d'être parlé, et qui est le signe de vie : un en deux, deux en un. Que de fois nous vous avons exposé ce dogme d'après son auteur ! Tout homme divisé, séparé d'avec sa moitié originelle, sera la proie de Satan au jour du jugement. Tel est le sort réservé à ceux qui ne vivent point en Bar-Abbas et qui refusent de l'adorer. Les élus vont donc avoir cette satisfaction avant leur entrée dans le Millénium du Zib. Ils se rient d'avance des efforts que fera contre eux l'Homme du péché, ou Fils de la perdition, c'est-à-dire Satan dans la personne de la Bête impériale. 4. Qui se pose en ennemi et s'élève au-dessus de tout qui est appelé Dieu, ou qui est adoré, jusqu'à s'asseoir dan le temple de Dieu, se faisant passer lui-même pour Dieu[164]. 5. Ne vous souvient-il pas que, lorsque j'étais encore avec vous, je vous disais ces choses[165] ? 6. Et vous savez[166] ce qui le retient maintenant, afin qu'il paraisse en son temps[167] ; 7. Car déjà s'opère le mystère d'iniquité ; seulement, que celui qui[168] tient maintenant, tienne jusqu'à ce disparaisse[169], 8. Et alors apparaitra cet impie[170] que le Seigneur Jésus tuera par le souffle de sa bouche, et qu'il détruira par l'éclat de son avènement. 9. Il viendra par l'opération de Satan, au milieu de toute sorte de miracles, de signes et de prodiges menteurs[171], 10. Et avec toute séduction d'iniquité pour ceux qui périssent, parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité afin d'être sauvés. C'est pourquoi Dieu leur enverra une opération d'erreur, de manière qu'ils croiront au mensonge ; 11. En sorte que soient condamnés tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais out acquiescé à l'iniquité. 12. Mais nous, mes frères chéris de Dieu, nous devons sans cesse rendre grâces à Dieu pour vous, de ce qu'il vous a choisis comme des prémices[172], pour vous sauver par la sanctification de l'Esprit et par la foi de la vérité, 13. A laquelle il vous a appelés par notre Évangile, pour acquérir la gloire de Notre-Seigneur Jésus-Christ. 14. C'est pourquoi, mes frères, demeurez fermes, et gardez les traditions que vous avez apprises soit par nos discours, soit par notre lettre. 15. Que Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même, et que notre Dieu et Père, qui nous a aimés[173] et nous a donné une consolation éternelle et une bonne espérance par sa grâce, 16. Raniment vos cœurs, et vous affermissent en toute bonne doctrine. III, 1. Au reste, mes frères, priez pour nous, afin que la Parole de Dieu se répande et soit glorifiée, comme aussi parmi vous, 2. Et afin que nous soyons délivrés des hommes fâcheux et méchants ; car la foi n'est pas à tous. 3. Mais il est fidèle le Dieu qui vous affermira et vous gardera du Malin. 4. Et nous avons dans le Seigneur cette confiance, que ce que nous commandons, vous le faites et vous le ferez. 5. Que le Seigneur dirige donc vos cœurs dans l'amour de Dieu et la patience du christ[174]. 6. Or nous vous ordonnons, mes frères, au nom à Notre-Seigneur Jésus-Christ, de vous séparer de tous te frères qui se conduisent d'une manière déréglée, et non selon la tradition qu'ils ont reçue de nous. 7. Car vous savez vous-mêmes comment on doit nous imiter, puisque nous n'avons pas été factieux parmi vous[175]. 8. Et que nous n'avons mangé gratuitement le pain de personne[176], mais que nous avons travaillé jour et nuit avec peine et fatigue[177], pour n'être à charge à aucun de vous. 9. Ce n'est pas que nous n'en eussions le pouvoir[178], mais c'était pour vous donner en nous un modèle à imiter. 10. Aussi, lorsque nous étions parmi vous, nous vous avons déclaré ceci : Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange point. 11. Nous avons appris, en effet, que quelques-uns par vous s'en vont jetant le trouble sous leurs pas, ne faisant rien[179], mais suivant leur curiosité. 12. Or nous ordonnons à de telles personnes, et nous le conjurons, de manger leur pain en travaillant paisiblement. 13. Pour vous, mes frères, ne vous lassez point de faire du bien[180]. 14. Que si quelqu'un n'obéit pas à ce que nous ordonnons par cette lettre, notez-le et n'ayez point de commerce avec lui[181], afin qu'il en ait de la confusion. 15. Cependant ne le regardez pas comme un ennemi, mais reprenez-le comme un frère. 16. Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même la Paix en tout temps, en tout lieu. Que le Seigneur soit avec vous tous. 17. La salutation est de moi, Paul[182], c'est là mon seing dans toutes mes lettres ; j'écris ainsi[183]. 18. Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous. Amen. Pas un mot contre le dogme millénariste dans ce morceau ni contre la circoncision : le Royaume est toujours de ce monde. Ce que dit Saülas aux christiens juifs, c'est ce que leur disait Bar-Abbas quand il était encore parmi eux. Il a l'Apocalypse de Pathmos sous les yeux ; cette Apocalypse est toujours l'œuvre de l'Apocalypse mué en Bar-Abbas, et pas plus dans l'Envoi de l'Apocalypse de Pathmos que dans le reste, Joannès n'a eu la tête coupée par qui que ce soit. XII. Saül est venu à Athènes pour aider Annœus Gallion, frère de Sénèque et proconsul d'Achaïe, à réprimer la croisade jehouddique en faveur du Royaume des Juifs. Pendant que, lié par Satan, il fait du mal à Athènes, son esprit, délié par Bar-Abbas, se porte vers les Thessaloniciens, qui ne tiennent nullement à connaître son corps, étant donné l'usage qu'il en fait, mais qui seront enchantés d'entrer en communication avec son esprit si fertile en ressources. Depuis la Première aux Thessaloniciens, il a changé de sentiment et même de dogme : il daube sur les Juifs, et le Royaume n'est plus de ce monde. La Lettre aux Galates a été écrite dans l'intervalle. D'ailleurs, étant Amalécite, Saül pouvait dauber sur les Juifs sans les trahir, puisqu'il n'était d'aucune des douze tribus. Il fut commis à cet office dans une deuxième Épître aux Thessaloniciens. I, 1. Paul, et Silouanos, et Timothée, à l'Église des Thessaloniciens, en Dieu le Père et le Seigneur Jésus-Christ, 2. Grâce à vous et paix. Nous rendons continuellement grâces à Dieu pour vous tous, faisant sans cesse mémoire de vous dans nos prières, 3. Nous souvenant devant notre Dieu et Père des œuvres de votre foi, des travaux de votre charité, et de la constance de votre espérance en Notre-Seigneur Jésus-Christ, 4 Sachant, mes frères chéris de Dieu, quelle a été votre élection. 5. Et que notre Évangile ne vous a pas été annoncé en paroles seulement, mais avec des miracles, avec l'Esprit-Saint et une grande plénitude de ses dons ; car vous savez quels nous avons été parmi vous pour votre bien. 6. Et vous, vous êtes devenus les imitateurs de nous et du Seigneur, recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie de l'Esprit-Saint : 7. En sorte que vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants dans la Macédoine et dans l'Achaïe. 8. Car par vous la parole du Seigneur s'est répandu et non seulement dans la Macédoine et dans l'Achaïe, mais la foi que vous avez en Dieu a même pénétré en tout lieu, de sorte que nous n'avons nullement besoin d'en rien dire : 9. Puisqu'eux-mêmes racontent quelle entrée nous avons faite chez vous[184] et comment vous vous êtes convertis des idoles à Dieu, pour servir le Dieu vivant et véritable, 10. Et attendre du ciel son Fils Jésus (qu'il a ressuscité d'entre les morts), qui nous a délivrés de la colère à venir[185]. II, 1. Car vous-mêmes, mes frères, vous savez[186] que notre entrée parmi vous n'a pas été vaine. 2. Puisque d'abord ayant souffert (comme vous le savez) et subi des outrages dans Philippes[187], nous avons eu en notre Dieu la confiance de vous annoncer l'évangile de Dieu avec beaucoup de sollicitude. 3. En effet, notre prédication a été exempte d'erreur, d'impureté et de fraude[188] ; 4. Mais comme nous avons été trouvés dignes par Dieu que l'Évangile nous fût confié[189], ainsi nous parlons, non pour plaire aux hommes[190], mais à Dieu qui sonde nos cœurs, 5. Car jamais nous n'avons usé de paroles de flatterie, comme vous le savez, ni de prétextes d'avarice : Dieu en est témoin[191] ; 6. Ni recherché la gloire auprès des hommes, soit auprès de vous, soit auprès des autres. 7. Nous pouvions être à votre charge[192] comme apôtre du christ ; mais nous nous sommes faits petits parmi vous, comme une nourrice qui soigne ses enfants. 8. Ainsi, dans notre affection pour vous, nous aspirions à vous donner, non seulement l'Évangile de Dieu, mais nos vies même, parce que vous nous êtes devenus très chers. 9. Car vous vous souvenez, mes frères, de notre peine et de notre fatigue, puisque c'est en travaillant nuit et jour[193] pour n'être à charge à aucun de vous[194] que nous vous avons prêché l'Évangile de Dieu. 10. Vous êtes témoins, vous et Dieu, combien a été sainte, juste et sans reproche, notre conduite envers vous, qui avez embrassé la foi, 11. Ainsi que vous le savez, traitant chacun de vous (comme un père ses enfants) ; 12. Vous exhortant, vous consolant, nous vous avons conjurés de marcher d'une manière digne du Dieu qui vous a appelés à son Royaume et à sa gloire[195]. 13. C'est pourquoi nous aussi nous rendons grâces à Dieu sans cesse de ce qu'ayant reçu la parole de Dieu que vous ; avez ouïe de nous[196], vous l'avez reçue, non comme la parole des hommes, mais (ainsi qu'elle l'est véritablement) comme la parole de Dieu, qui opère en vous qui avez embrassé la foi. 14. Car, mes frères, vous êtes devenus les imitateurs des Églises de Dieu qui sont en Judée, unies au christ-jésus[197] ; puisque vous avez souffert de ceux de votre nation ce qu'elles ont souffert elles-mêmes des Juifs, 15. Qui ont tué[198] même le Seigneur Jésus et les prophètes, qui nous ont persécutés ; qui ne plaisent point à Dieu et qui sont ennemis de tous les hommes[199] ; 16. Nous empêchant de parler aux nations pour qu'elles soient sauvées, afin de combler toujours la mesure de leurs péchés ; car la colère de Dieu est venue sur eux jusqu'à la fin[200]. 17. Pour nous, mes frères, séparés de vous pour un peu de temps, de corps, non de cœur, nous avons mis le plus grand empressement pour voir votre face, poussés par un vif désir ; 18. Aussi avons-nous voulu (au moins moi, Paul), une ou deux fois venir vers vous ; mais Satan nous en a empêchés[201]. 19. Car quelle est notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire ? N'est-ce pas vous devant Notre-Seigneur Jésus-Christ en son avènement ?[202] 20. Oui, c'est vous qui êtes notre gloire et notre joie. Et Pourtant il ne cannait pas la couleur de leur face ! Mais pourvu qu'il connaisse celle de leur argent, c'est tout ce qu'il demande. Le très excellent Timothée, l'alter ego du très excellent Théophile, ira vers eux, envoyé par l'Esprit pour s'assurer de leurs dispositions à cet égard. III, 1. C'est pourquoi, ne supportant pas un plus long délai, nous préférâmes demeurer seuls à Athènes, 2. Et nous envoyâmes Timothée, notre frère, et ministre de Dieu dans l'Évangile du christ, pour vous affermir vous encourager dans votre foi ; 3. Afin que personne ne fût ébranlé dans ses tribulations ; car vous savez vous-mêmes que c'est à cela que nous soue destinés[203]. 4. Et lors même que nous étions près de vous, nous vous prédisions que nous aurions à souffrir des tribulations ; et qui est arrivé, en effet, comme vous le savez[204]. 5. Pour moi donc, ne supportant pas un plus long délie j'envoyai pour connaitre votre foi, de peur que celui qui tente[205] ne vous eût tentés, et que notre travail ne devin' inutile. Sans être jamais parti, Timothée est revenu auprès de Saül, et avec des nouvelles telles que Paul serait enchanté de voir la face des Thessaloniciens. 6. Mais maintenant, Timothée étant revenu d'auprès vous vers nous, et nous ayant annoncé votre foi, vote charité, et que vous avez toujours un bon souvenir de nous, désirant nous voir, comme nous le désirons nous-mêmes, 7. Nous en avons été ainsi consolés on vous par votre foi au milieu de toutes nos peines et de toutes nos tribulations. 8. Car maintenant nous vivons, si vous demeurez fermes dans le Seigneur. 9. Et quelles actions de grâces pourrions-nous rendre à D'eu pour toute la joie dont nous nous réjouissons devant notre Dieu à cause de vous, 10. Demandant avec instance nuit et jour de voir votre race, et de compléter ce qui manque à votre foi ? 11. Que ce même Dieu donc, notre Père, et Notre-Seigneur Jésus-Christ, dirige notre voie vers vous. 12. Et que le Seigneur vous multiplie[206], et fasse abonder la charité que vous avez les uns envers les autres et envers tous, comme la nôtre abonde envers vous ; 13. Pour fortifier vos cœurs sans reproche en sainteté, devant notre Dieu et Père, à l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ avec tous ses saints[207]. Amen. Sur quoi le faussaire aborde à mots très couverts un ordre d'idées, dont la plupart des traductions nous éloignent plus qu'elles ne nous rapprochent. Il s'agit des effroyables désordres mono-sexuels, extra-sexuels et anti-sexuels dont est cause le dogme de l'un en deux, deux en un. IV, 1. Au reste, mes frères, nous vous prions et vous conjurons dans le Seigneur Jésus, que, puisque vous avez appris de nous comment il faut que vous marchiez pour plaire à Dieu, vous marchiez en effet de telle sorte que vous avanciez de plus en plus. 2. Attendu que vous savez[208] quels préceptes nous vous avons donnés de la part du Seigneur Jésus[209] ; 3. Car la volonté de Dieu, c'est votre sanctification, c'es que vous vous absteniez de la prostitution[210] ; 4. Que chacun de vous sache posséder son vase[211] saintement et honnêtement, 5. Et non dans la passion de la convoitise, comme les Gentils eux-mêmes[212], qui ignorent Dieu ; 6. Et que personne n'opprime et ne trompe dans la chose[213] son frère[214], parce que le Seigneur est le vengeur de toutes ces choses, comme nous vous l'avons déjà dit attesté[215]. 7. Car Dieu ne nous a point appelés à l'impureté, mais à la sanctification. 8. Ainsi, celui qui méprise ces préceptes, méprise, non pas un homme, mais Dieu qui nous a donné même Esprit-Saint. 9. Quant à la charité fraternelle, nous n'avons pas besoin de vous en écrire, puisque vous-mêmes avez appris de Dieu vous aimer les uns les autres[216]. 10. Et c'est aussi ce que vous faites à l'égard de tous nos frères dans toute la Macédoine. Mais, mes frères, nous -vous exhortons à le faire de plus en plus, 11. Et à vous appliquer à vivre en repos, à vous occuper de ce qui vous est propre, à travailler de vos mains, comme nous vous l'avons recommandé[217] ; enfin à vous conduire honnêtement envers ceux qui sont dehors, et à ne désirer rien de personne. 12. Mais nous ne vouions pas, mes frères, que vous soyez dans l'ignorance touchant ceux qui dorment[218], afin que vous ne vous attristiez pas, comme font tous les autres, qui n'ont point d'espérance. 13. Car si nous croyons que Jésus est mort et ressuscité, Dieu amènera de même avec Jésus ceux qui se seront ; endormis en lui[219]. 14. Aussi nous vous affirmons sur la parole du Seigneur[220] que nous qui vivons, et qui sommes réservés pour l'avènement du Seigneur[221], nous ne préviendrons pas ceux qui se sont déjà endormis[222]. 15. Car le Seigneur lui-même, au commandement, et à la voix de l'archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel ; et ceux qui seront morts dans le christ ressusciteront les premiers. 16. Ensuite nous qui vivons, qui sommes restés[223], nous serons emportés avec eux dans les nuées au-devant du christ dans les airs ; et ainsi nous serons à jamais avec le Seigneur[224]. 17. Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. Hélas ! elles sont en contradiction absolue avec celles du Martin ! Il n'en reste plus rien ! Comment expliquer aujourd'hui le qualificatif de Jardinier que sa mère lui donne dans le Quatrième Évangile ?[225] V, 1. Mais pour ce qui est des temps[226] et des moments[227], vous n'avez pas besoin, mes frères, que nous vous en écrivions : 2. Parce que vous-mêmes savez très bien[228] que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. 3. Car lorsqu'ils[229] diront : Paix et sécurité, alors même viendra sur eux une ruine soudaine, comme la douleur sur une femme enceinte qui enfante, et ils n'échapperont pas. 4. Pour vous, mes frères, vous n'êtes point dans des ténèbres de telle sorte que ce jour vous surprenne comme un voleur. 5. Car vous êtes tous des enfants de lumière et des enfants du jour : non, nous ne sommes point de la nuit ni des ténèbres. 6. Ne dormons donc point comme tous les autres, mais veillons[230] et soyons sobres. 7. Car ceux qui dorment de nuit, et ceux qui s'enivrent[231], s'enivrent de nuit. 8. Mais nous, qui sommes du jour, soyons sobres, revêtant la cuirasse de la foi et de la charité, et pour casque l'espérance du salut[232]. 9. En effet, Dieu ne nous a point réservés pour la colère, mais pour acquérir le salut par Notre-Seigneur Jésus-Christ, 10. Qui est mort pour nous[233], afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions avec lui. 11. C'est pourquoi, consolez-vous mutuellement, et édifiez-vous les uns les autres, comme vous faites. 12. Mais nous vous recommandons, mes frères, de considérer ceux qui travaillent parmi vous[234], qui vous sont préposés dans le Seigneur, et vous instruisent, 13. Et d'avoir pour eux une charité plus abondante[235], à cause de leur œuvre : conservez la paix avec eux. 14. Nous vous en prions aussi, mes frères, reprenez les turbulents, consolez les pusillanimes, soutenez les faibles, soyez patients envers tous. 15. Prenez garde que quelqu'un ne rende à un autre le mal pour le mal ; mais cherchez toujours le bien les uns des autres, et celui de tous. 16. Soyez toujours dans la joie. 17. Priez sans cesse. 18. Rendez grâces en toutes choses ; car c'est la volonté.cle Dieu dans le Christ Jésus, par rapport à vous tous. 19. N'éteignez point l'Esprit. 20. Ne méprisez pas les prophéties. 21. Éprouvez tout[236], retenez ce qui est bon. 22. Abstenez-vous de toute apparence de mal. 23. Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même absolument tous, afin que tout votre esprit, votre âme et votre corps se conservent sans reproche à l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ. 24. Il est fidèle Celui qui vous a appelés[237], aussi est-ce lui qui fera cela[238]. 25. Mes frères, priez pour nous. 26. Saluez tous nos frères par un saint baiser. 27. Je vous adjure par le Seigneur, que cette lettre soit lue à tous nos saints frères. 28. Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous. Amen. Mais tout cela n'est encore que parade et bagatelles de la porte. Tissée par Paul, la tente de David se dresse sur la place publique. La représentation donnée en l'honneur du très excellent Théophile va commencer. |
[1]
Cf. Les Évangiles de
Satan, troisième partie.
[2] Qu'un a remplacé par : Eloï, Eloï.
[3] Cf. Les Marchands de Christ,
L'Évangile de Nessus et Bar-Abbas.
[4] Ce mot ne convient qu'à l'Apocalypse,
qui est l'Évangile, c'est-à-dire la Bonne nouvelle, du Royaume des
Juifs.
[5] L. III, titre I, § 4. Du faux en écriture
privée.
[6] De Garrulitate et Qu'un
philosophe doit savoir converser avec les princes.
[7] Effacées et maquillées.
[8] Cléopas est le nom
hiéroglyphique de Lévi. Accepté néanmoins par les Juifs à cause du long séjour
de cette famille en Égypte. L'historien Josèphe conserve le nom de Cléopâtre à
la Lévi dont Hérode fit sa femme et qui est la mère de Salomé.
[9] Le Saint-Esprit.
[10] Leurs enfants, Jacob et José,
sont nommés parmi ceux qui vinrent au Guol-golta.
[11] C'est même pour cela que dans
la Lettre de Barnabi l'illustre Bar-Abbas est envoyé au ciel le jour
même.
[12] Pour faire de Salomé une femme
distincte de Marie, il a fallu soutenir que Joseph avait été marié deux fois,
la première avec Salomé. Dans cette version, proposée par Hippolyte de Thèbes,
on dit que Salomé était la fille d'Aggée
(Simon), frère de Zacharie (Jehoudda),
et os dernier point semble exact. Sophronius confirme que la femme du Zibdéos
s'appelait Salomé. Son seul tort est de dire que cette Salomé était fille de
Marie et mère de. Jacob et du Joannès. Il est bien vrai que Salomé senior eut
une fille appelée Salomé comme elle, mais cette fille du Zibdéos a été mariée à
Cléopas, le Cléopas junior des Évangiles. L'expédient tiré du premier mariage
de Joseph était si peu soutenable que Jérôme le traite d'extravagance tirée des
apocryphes, mais en même temps si dangereux, que le marne Jérôme, pour se tirer
de ce mauvais pas, préfère croire à la virginité de Joseph. (Adversus
Helvidium, ch. VIII, et le Matthœum, XVI.)
[13] Il y est porté dans Marc. Cf. Les
Évangiles de Satan, deuxième partie.
[14] Cf. Bar-Abbas.
[15] Lettre aux Galates,
dans Les Marchands de Christ.
[16] Ce que ces faux frères (les
frères survivants de Bar-Abbas) voulaient faire de Titus Clemens, c'est un
circoncis.
[17] Nommés comme étant présents au
contrat. (Cf. Les Marchands de Christ.)
[18] Recognitions, I, 50.
[19] Iahvé, le monde fait, l'avait
légué aux Juifs, il avait testé en leur faveur.
[20] Genèse, XVII, 9.
[21] Cf. Josephus Christianus.
(Patrologie grecque, t. CVI, p. 146.)
[22] On aurait dû confier la
besogne au même faussaire ou mieux avoir des faussaires jurés, ne mentant qu'après
serment et entente. Si on avait fait cela, on ne lirait pas dans Tertullien : L'Église de Rome montre Clément ordonné par Pierre,
alors qu'Irénée, soufflé par un autre ecclésiastique, déclare : L'Église de Rome a été fondée par les glorieux Apôtres
Pierre et Paul qui instituèrent Lin pour leur successeur. Celui de Lin fut
Anaclet. Clément est le troisième après les Apôtres.
[23] Le recueil officiel des faux
canoniques de l'Église romaine.
[24] Cf. L'Évangile de Nessus.
[25] Engagé dans la troupe pour
jouer le rôle de compère et amorcer les gogoym. Cf. Les Marchands de Christ.
[26] On la dit deuxième dans
toutes les éditions.
[27] L'ex-Joannès.
[28] Les enfants, jadis exclus du
Royaume et brutalisés dans les Évangiles par Bar-Abbas et ses frères,
sont aujourd'hui reçus et même recherchés par l'ex-Joannès.
[29] L'Æon-Zib.
[30] Cérinthe avait commis la
maladresse de faire dire à Jésus que c'était là un commandement nouveau,
inconnu de la génération apostolique. Mais maintenant qu'on lui a enlevé son
écrit pour le donner à l'ex-Joannès celui-ci vient déclarer que ce commandement
existait de son temps.
[31] L'ex-Joannès, disant avoir
reçu ce commandement de Jésus, veut qu'on prenne bonne note que la dame élue
l'avait reçu de son côté, par la voix de Pierre et de Clément.
[32] Il s'agit de Péréghérinos qui,
sous le nom de Crescens, avait dénoncé la supercherie et exécuté Bar-Abbas.
[33] Tous les gens de bonne foi,
apprenant la mystification dont ils étaient le jouet, s'étaient retirés. Perseverare diabolicum.
[34] Excommuniez la vérité. Le
salut est dans le mensonge.
[35] Ne
saluez personne en chemin, avait dit Bar-Abbas par mesure de
conspiration.
[36] On la dit Troisième épître
de Joannès dans toutes les éditions.
[37] Les enfants de nos enfants
sont nos enfants. Joannès faisait à tous les baptisés des enfants de Dieu, des
bar-Abbas. Dès le moment qu'on reçoit au baptême les bars des incirconcis,
ceux-ci sont également des Bar-Abbas. Mais connaissent-ils toute l'étendue de
leur bonheur ?
[38] On veut parler ici des Romains
jehouddolâtres, la suite le prouve.
[39] Les Juifs jehouddolâtres.
[40] Ils n'ont pas reçu d'argent
des Gentils, à cause de la figure de la Bête qui est sur les monnaies. Mais
maintenant ils en exigent, ce salaire leur est dû.
[41] Les Juifs jehouddolâtres.
[42] Cf. Les Évangiles de Satan,
troisième partie.
[43] Cf. Bar-Abbas.
[44] Le nourrisson de Jupiter,
Péréghérinos-Protée. (Cf. Bar-Abbas.)
[45] Cf. Bar-Abbas.
[46] Ce fut, en effet, la plus
haute autorité dans l'Église des christiens non circoncis. (Cf. Bar-Abbas.)
[47] Dans l'édition du Saint-Siège
on lit : Démétrius, dont on ne sait rien que ce qui
est dit ici de lui, fort probablement chargé de porter cette lettre à Gaïus.
On oppose ce Démétrius à celui qui, successeur d'Alexandre, alabarque
d'Alexandrie, est venu à Éphèse, pour y réprimer le mouvement jehouddique.
[48] C'est ce qu'il vient de dire,
et dans les mêmes termes, à la dame élue. Cela signifie que l'original de ces
lettres n'existe pas encore. Le faussaire avoue qu'on ne s'est pas encore
procuré les parchemins nécessaires.
[49] Dite la Première dans
l'édition du Saint-Siège.
[50] Au
commencement était le Verbe, dit Cérinthe au début de son Évangile.
[51] Il n'a pas seulement vu, il a
touché des mains. On aurait dû ajouter : Et de la tête.
[52] Le Verbe de la Vie, c'est le
Joannès.
[53] Le Verbe s'est fait Vie en
Bar-Abbas. Un en deux, deux en un.
[54] La belle nouveauté (Cf. l'Apocalypse
dans Le Roi des Juifs.)
[55] Condamné pour trahison,
assassinat et vol.
[56] Bar-Abbas.
[57] Par le baptême de rémission.
[58] Si le péché originel n'existe
pas, le baptême ne remet rien. Si le baptême ne remet rien, Bar-Abbas est un
imposteur.
[59] Panthora, comme son père.
[60] A nous, Juifs.
[61] Les goym sont admis à
l'honneur d'être roulés par les Juifs.
[62] Les Paroles du Rabbi,
c'est ce que je vous dis aujourd'hui, moi, ex-Joannès.
[63] Mais il est d'accord avec
Bar-Abbas, lequel est même dans les ténèbres extérieures.
[64] Bar-Abbas est l'Alpha et
l'Oméga.
[65] Par le baptême ils sont
immortels.
[66] Vous pourriez y apprendre que
Bar-Abbas est un scélérat.
[67] C'est ce que disait Bar-Abbas
en 788. A partir de 789 il n'y avait plus de temps.
[68] Expédient trouvé par les
évangélistes pour expliquer le retard que Bar-Abbas mettait à revenir.
[69] Les Valentiniens notamment.
[70] Bar-Abbas.
[71] Celui-là au contraire a la
clef de la mystification. Jésus n'est pas le christ, il n'est que le revenant
de ce scélérat.
[72] Nullement. Le monde était
plein de gens reconnaissant Dieu et son Verbe en deux personnes, et niant que
Bar-Abbas fût la seconde.
[73] Avec quelle insistance on fait
passer cette idée dans l'esprit du gogoy !
[74] C'est du propre !
[75] Il les connaissait
merveilleusement avant la confusion que les faussaires cherchent à créer : Vous serez en exécration à tous à cause de moi, dit
Jésus.
[76] Par le baptême ce sont de
petits bar-Abbas. L'individu dont le nom de kabbale était Joannès nous a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu,
dit Cérinthe. De pareilles maladresses, et si souvent répétées, auraient dû
suffire à mettre les exégètes sur la voie de l'identité charnelle de
Joannès-bar-Abbas et de Jésus.
[77] Par le baptême dans le feu et
dans l'Esprit-Saint selon la formule de Bar-Abbas.
[78] Du moins bien peu : une petite
condamnation à mort pour trahison, vol et assassinat. Mais c'est de sa
virginité qu'on veut parler ici.
[79] C'est juste le contraire. Ceux
qui l'ont vu et connu ont su qu'il avait assassiné Ananias et Zaphira, débauché
les soldats d'Antipas devant l'ennemi, pillé, rançonné son pays, et abandonné
sa troupe.
[80] Encore !
[81] Celui-ci, Abel, tenait pour le
sacrifice animal. C'est son unique justice.
[82] Excepté Bar-Abbas, condamné
pour assassinat et proposé ici comme Dieu.
[83] Arrêté fuyant sur la route de
Lydda le 13 nisan 788.
[84] Telles que donations et
testaments en faveur de l'Église.
[85] Dès le commencement ? Ou un
siècle après, dans Cérinthe ?
[86] Niant que Jésus ait eu chair.
Ah ! les canailles !
[87] Sous la forme de Péréghérinos,
de Saturnil, de Cerdon, de Basilide, de Valentin, de Ptolémée, de Secundus, de
Marcion, d'Apellès, etc., etc.
[88] Bar-Abbas est plus grand que
Satan sous la forme de l'Empereur.
[89] Les Gnostiques, ceux qui
savent que Jésus n'a point existé.
[90] Prétention nouvelle qui ne
s'affirme dans aucun Évangile. Il y est dit au contraire que Bar-Abbas
est le premier-né des sept démons de la Gamaléenne.
[91] Excepté Bar-Abbas qui l'a
décrit de visu dans l'Apocalypse.
[92] La vraie preuve d'amour qu'on
puisse donner à Dieu, c'est de s'entendre pour tromper les hommes.
[93] Voilà la grande mystification.
Celui qui se disait christ, c'est Joannès-bar-Abbas. Jésus n'en est que
l'ombre, combien différente du corps !
[94] L'eau de la rémission.
[95] Le sang extrait par la lance
et les clous.
[96] L'identité de l'individu qui
est venu avec l'eau, le Joannès baptiseur, et de celui qui a fini rendant l'eau
et le sang, est constatée une fois de plus en termes formels.
[97] Ceci pour répondre aux
Valentiniens qui niaient l'Eucharistie, sachant que Bar-Abbas était en croix
avant la pâque. (Cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie.)
[98] Autant qu'on le puisse, quand
on est enterré à Machéron.
[99] C'est le péché originel,
renouvelé par l'acte génésique.
[100] Bar-Abbas.
[101] Images des dieux invisibles.
Adorez plutôt un Juif condamné pour ses crimes, vous verrez comme vous vous en
trouverez bien !
[102] Je pense qu'il vaut mieux lire
ainsi (lever du dieu âne) que Nathanaël.
[103] Exceptons Paul dans la Lettre
aux Romains, c'est le seul qui soit poli !
[104] Son frère, mon ami, son frère,
ainsi que te le disent tous les Évangiles, son frère jumeau de nom.
Afin
de détourner l'attention qui, en se portant sur le nom de circoncision de ce
jumeau, en aurait facilement déduit celui du christ, Ignace dit dans sa Lettre
à Joannès, apôtre et évangéliste : Jacques
ressemblait beaucoup de figure à Jésus, ainsi que pour la manière de parler et
la façon de vivre au point qu'on l'aurait pris pour son frère jumeau.
Afin d'écarter aussi le mot Gamala (Camélos, chameau), d'où le père et la mère des
sept apôtres tiraient leur nom de Gamaléen et de Gamaléenne (ce qu'avait
parfaitement vu l'Égyptien Apion), Hégésippe au livre V de ses Commentaires
cités par Eusèbe, II, 23, dit qu'à force de prier dans le Temple Jacques avait
les genoux durs comme la peau d'un camèlos (chameau) !
[105] Hélas, oui, les Nicolaïtes.
[106][106] Ils ne reniaient pas le moins
du monde, au contraire ! Seulement ils interprétaient l'un en deux, deux en un,
comme le héros de l'Âne d'or.
[107] Etant l'Alpha et l'Oméga,
Bar-Abbas existait avant Abraham, vous l'a dit dans Cérinthe.
[108] Zélote, fanatique.
[109] Mauvaise, parce que, tenant
pour l'offrande végétale, Caïn n'a pas reçu la kabbale de l'Agneau, dont la pâque, humaine d'abord, animale
ensuite, est le symbole périodique. (Cf. l'Apocalypse dans Le Roi des
Juifs.) Il n'a donc pas pu entrer dans la voie de Seth. Qui nie l'Agneau nie l'Âne,
et c'est un mécréant.
[110] Un Simon de Chypre, un
Ménandre, un Valentin.
[111] Contre Moïse Osar-Zib.
[112] Au lieu d'être douze fois
fructifiants, (comme ils l'eussent été dans le Jardin où Bar-Abbas les eût
menés, si on ne l'avait pas crucifié,) ils sont hors de la première
résurrection, qui aura lieu lors du retour de Bar-Abbas, et hors de la seconde,
qui aura lieu mille ans après. (Sur ce dogme, cf. l'Apocalypse dans Le
Roi des Juifs.)
[113] Le septième patriarche.
[114] Cette prophétie ne se trouve pas dans l'Ecriture, dit l'édition du
Saint-Siège, l'apôtre Juda l'a connue par la tradition
ou par une révélation particulière de Dieu. Le Livre d'Hénoch est
au contraire fort ancien, une partie de la kabbale de Bar-Abbas et de la morale
de Jésus en provient. (Cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie.)
[115] Cent quarante-quatre mille,
plus les chefs et les serre-files.
[116] Le faussaire oublie
complètement qu'il écrit au nom de l'un des sept.
[117] Se
séparer dans le système de l'un en deux,
deux en un, c'est se rendre impropre à la reconjonction finale, par
conséquent se condamner à mort. Les évangélistes emploient très souvent cette
expression : Je les séparerai, dit Jésus, et les enverrai dans les ténèbres extérieures.
[118] La tunique de chair, c'est la
peau et tout ce qui est dedans ; c'est le vêtement de
la pudeur dont l'aîné des Jehoudda partait dans les Paroles du Rabbi
comme devant disparaître par reconjonction dans baptême de feu, la tunique de
chair de ces gens, qui se sont séparés eux-mêmes d'avec les élus, est
haïssable.
[119] La foi ne transporte pas que
les montagnes. Il peut être bon de savoir que le corps de Jacob a été retrouvé
en Espagne, au huitième siècle, sous le règne d'Alphonse le Chaste. Isidore de
Séville, sans aucun respect pour les Ecritures révélées, fait venir Jacob en
Espagne, tandis que Pierre était à Rome. Saint Jacques,
dit-il, pénétra jusqu'en Espagne (avant Paul
alors ?), et cet illustre fils de Zébédée... prêcha l'Évangile aux peuples de l'Espagne et des régions
septentrionales. Le fils de Zébédée, comme vous y allez, mon bon Isidore
! Mais savez-vous bien qu'aux termes de l'Évangile, ce Jacques est frère du
Joannès, et que selon les Actes, Jacques, frère du Joannès, est tué par
le glaive à Jérusalem sous Agrippa, donc avant 45 de l'E. C., tandis que dans
Josèphe il est crucifié quelques années plus tard, à Jérusalem aussi, par
Tibère Alexandre ?
[120] Frère, mon ami, frère, si cela
ne te fait rien. Consulte là-dessus Clément, successeur de Pierre, et tu liras
dans ses Constitutions apostoliques, I, VIII, § 35 : Jacques, frère du christ selon la chair, son serviteur comme
Fils unique de Dieu, évêque de Jérusalem, ordonné par le Seigneur lui-même et
par les apôtres.
[121] On y a fait rentrer celle de
Dan, à laquelle appartenait Jehoudda Is-Kérioth et qu'on avait mise hors la loi
dans l'Apocalypse de Pathmos.
[122] Ton
stéphanos tès zôès. C'est pourquoi Jacob junior, lapidé par Saül en
788, est présenté sous le pseudonyme de Stéphanos au très excellent Théophile
dans les Actes des Apôtres. Il est en effet le premier des sept fils de
Jehoudda Panthora qui ait mérité le stéphanos tès
zôès dont on parle ici d'après l'Apocalypse.
[123] L'Abba ou Ancien des jours.
[124] Nous, Juifs.
[125] Parfaitement. S'il dit que
Joannès, Bar-Abbas et Jésus sont un seul et même Juif, nommé Jehoudda, fils de
Jehoudda, et condamné pour crimes publics, il vit hors de la religion qui saure
l'homme.
[126] Ainsi était vêtu Bar-Abbas
lorsqu'il fut arrêté. Sur le costume qui convient a Sa Majesté, voyez parabole
de l'enfant prodigue dans Les Évangiles de Satan, première partie.
[127] Par le pillage, l'incendie et
la passion du gain.
[128] Celui de christ-christ.
[129] Voilà qui pourrait être signé
: Panthora.
[130] Avis à Bar-Abbas condamné pour
assassinat et vol.
[131] Dans tout ce passage le
pseudo-Jacob prend à mots couverts la défense des œuvres des disciples de son
père qu'il appelle Abraham et qui est Jehoudda. De même qu'Isaac, en sa qualité
de Nazir, devait être sacrifié à Moloch à qui il appartenait, de même
Bar-Abbas, et ceux de ses frères qui ont été martyrs pour avoir fait les œuvres
de la Loi.
[132] Bar-Abbas n'en voulait qu'un :
lui-même.
[133] La vie est comparée au
Ghé-Hinnom à cause de ses souillures.
[134] La famille de Jehoudda, de
Cléopas et de Jaïr.
[135] C'est évident ! Car s'il en
est ainsi, les goym sauront la vérité sur la sainte famille, et alors que
devient la recette ?
[136] Surtout
ne jugez point ! dit Jésus, car si vous jugez, sera certainement comme le
Sanhédrin qui a condamné Bar-Abbas.
[137] Envers la Loi telle que la
concevait Jehoudda Panthora.
[138] Et qui l'est plus que l'auteur
de la lettre ?
[139] Juger Jehoudda et les panthoristes,
c'est condamner la Loi elle-même.
[140] Les ouvriers de la moisson
allégorique, dont il est question ici et dans les Évangiles, sont les
fils de Jehoudda. Ils ont été frustrés de leur salaire, la Royaume universelle,
mais ils sont en état de se venger de ceux qui les ont condamnés, lapidés et
crucifiés, puisqu'ils sont auprès du dieu des Juifs.
[141] Vous vous êtes délectés le
jour où on a crucifié Bar-Abbas en guise d'agneau pascal.
[142] Le Marân, Bar-Abbas lui-même.
[143] Une fois lié et emprisonné au
Hanôth. Cf. Les Évangiles Satan, troisième partie.
[144] Si la lettre était de celui
dont elle est signée, c'est de Jehoudda Panthora, tué dans le Temple au
Recensement de 760, qu'il s'agir ici, car le fils ne ferait passer personne
avant son père. Mais comme elle est fausse, il s'agit de Bar-Jehoudda, dit
également Panthora dans le Talmud.
[145] Jehoudda et les membres de sa
démoniaque famille.
[146] Telle qu'elle est présentée
dans les Évangiles, ainsi que le démontre la suite.
[147] Il est surtout Clément de
Rome.
[148] Sur la renonciation au serment
jehouddique, cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie.
[149] Bar-Abbas, que le Talmud
appelle dans ces circonstances Jésus-Panthora.
[150] Les glosses ou invocations contre les démons.
[151] Par l'invocation dont
Bar-Abbas usait dans les baptêmes.
[152] La prière dont il est question
plus haut et qu'Élie connaissait.
[153] Bar-Abbas reconnaît le même
pouvoir à son père et à son oncle dans l'Apocalypse.
[154] M. Lamé-Fleury, Saint-Paul
et Sénèque, t. II, p. 116 et suiv.
[155] Dénommée à tort la Deuxième.
[156] Un des noms de Saül avant sa
complète métamorphose en Paul : Soulas, disent
les Actes, XV, 22. On lit Silouanos,
comme ici, dans la Première lettre de Pierre qu'on trouvera plus loin.
Silouanos fait ici double emploi avec Soulas et Soulas avec Paul.
[157] Il y a quelque part des gens
qui perçoivent.
[158] Voici la thèse : Dieu ayant
condamné Bar-Abbas à souffrir pour les Juifs, il est juste que, sauvés par lui,
ceux-ci souffrent à leur tour pour lui, de sorte que ce scélérat est encore
plus nuisible après sa mort que pendant sa vie.
[159] Ceux-ci seront envoyés en
enfer, mais comme c'est le seul endroit en dehors de Machéron, où ils puissent
faire la connaissance posthume de Bar-Abbas, il en résulte que, si celui-ci est
vraiment Sauveur, les persécuteurs sont seuls sauvés !
[160] Le Marân lui-même, Bar-Abbas
[161] Le Grand jour de
l'effondrement des goym.
[162] Le faussaire se réserve de
désavouer le tout ou la partie de celles qui, pour une raison ou pour une
autre, seraient jugées contraires à l'intérêt de l'Église.
[163] Cf. Le Roi des Juifs.
[164] Hadrien, sous les traits de
Jupiter Capitolin, dans le temple élevé sur l'emplacement de celui d'Iahvé.
[165] Procédé de postphétie emprunté
textuellement au revenant de Bar-Abbas dans Cérinthe. (Cf. L'Évangile de
Nessus.)
[166] Par l'Apocalypse de Pathmos.
[167] Bar-Kocheba n'ayant point
réalisé les promesses au jubilé de 889, Bar-Abbas ne peul plus revenir qu'à un
jubilé plus lointain. Satan et la Bête en ont donc encore pour un peu de temps.
[168] L'Empereur en exercice, dont
le chiffre change avec le nom de la Bête dans l'Apocalypse. (Cf. Le
Roi des Juifs.)
[169] Quoi qu'il arrive, sa mort est
certaine. Le chiffre a encore changé depuis l'Apocalypse de Pathmos.
[170] Le faux prophète de Satan dans
l'Apocalypse : un Balaam, un Simon de Chypre. Ce sera un antijuif, et plus habile
charlatan que n'était Bar-Abbas, un homme dans le genre de Péréghérinos se
baptisant de feu publiquement et raflant l'argent qui n'est dû qu'aux Juifs.
Mais Bar-Abbas le supprimera.
[171] Comme on envie Péréghérinos,
hier encore législateur et pape des christiens non circoncis ! (Cf. Bar-Abbas.)
[172] Il faudra bien que les goym en
reviennent aux Juifs, s'ils tiennent au salut ! On leur promet qu'ils seront
sauvés par eux.
[173] En envoyant Bar-Abbas qui,
sous le pseudonyme de Jésus, s'est sacrifié volontairement.
[174] Censé avoir souffert
volontairement. Pour soutenir cela il a fallu enzôner fortement l'homme qui
l'avait arrêté à Lydda, fuyant vers la mer.
[175] En effet il n'y est jamais
allé, du moins en tant qu'apôtre de Bar-Abbas.
[176] Il aurait eu le plus grand
tort, car Jésus lui en donne le droit et l'ordre. (Cf. Les Évangiles de
Satan, troisième partie.)
[177] Toujours la fameuse tente de
David ! De tels faux seraient impossibles si le sentiment de la mystification
ne soutenait le faussaire dans ce fastidieux travail.
[178] Jésus le lui donne en effet,
et Bar-Abbas se l'octroyait. Soyez tranquilles, Thessaloniciens, ce
désintéressement ne durera pas.
[179] C'est leur devoir, Jésus
l'entend ainsi.
[180] On dira comment dans d'autres Lettres.
[181] Ne pas même le saluer, secouer
la poussière de ses pieds en signe de mépris.
[182] Impossible de représenter
l'original de cette Lettre qu'on fait contemporaine de la mission de Saül en
Achaïe. Mais on a adopté une marque de fabrique, pour pouvoir l'opposer, en cas
de besoin, à des Lettres qui ne sortiraient pas de l'Église émetteuse.
[183] Le modèle était joint : Paulos, au lieu de Saulos,
et d'une écriture spéciale calquée sur un patron qui restait dans la caisse.
[184] Le faussaire rejette la preuve
de cette entrée sur des témoins supposés par les Actes des apôtres,
auxquels le très excellent Théophile devra se reporter.
[185] Par le baptême il a fourni le
moyen d'annihiler, de chasser les païens. L'auteur considère que Satan est lié
pour mille ans dans l'abîme, en exécution de l'Apocalypse, et que
Bar-Abbas a triomphé de lui par sa résurrection.
[186] Ils sont censés avoir lu les Actes
des Apôtres.
[187] Cf. les Actes des Apôtres
dans Le Saint-Esprit. Peut-être Clémens était-il de l'affaire dans un
dispositif plus ancien.
[188] C'est pour leur bien qu'on les
trompe.
[189] Auprès des incirconcis. C'est
ce que dispose la Lettre aux Galates.
[190] Les Naziréens, Ebionites,
Jesséens, et généralement tous les christiens Juifs, pour qui Saül est le
persécuteur et, toutes les fois qu'il a pu, le bourreau de la famille
jehouddique.
[191] Ce genre d'impiété est l'un
des plus fréquents dans cette littérature d'escrocs.
[192] C'est un droit. Tout le bien
des Juifs revenait à Bar-Abbas qui le rendait au centuple. On faisait une bonne
affaire en lui donnant tout, et on était assassiné, tels Ananias et Zaphira,
quand on discutait.
[193] A tisser la tente davidique
qui devait couvrir le monde.
[194] Jouant sur les mots, le
faussaire veut faire croire que Saül a été ouvrier tisserand.
[195] Sa gloire, c'est Bar-Abbas,
condamné pour trahison, assassinat et vol.
[196] Et non apprise par les Paroles
du Rabbi ou les explications des Papias et des Ariston. Il s'agit d'effacer
cette période.
[197] C'est tout le contraire. Les
églises Naziréennes, Ébionites et Jesséennes nient Jésus en chair et restent
fidèles au christ du Royaume.
[198] Condamné seulement.
[199] C'est au contraire le
signalement des Juifs christiens. Ils ont l'odium
generis humani, dit Tacite. Détestés rien qu'à cause de leur nom,
disent les Évangiles et encore plus l'histoire.
[200] Elle a consommé la ruine de
Jérusalem après Bar-Kocheba.
[201] Le faussaire reconnaît qu'au
fond les Thessaloniciens n'ont jamais vu Paul apôtre, car le corps de Paul,
c'est Saül.
[202] Bar-Abbas reviendra, c'est la
théorie de l'Apocalypse de Pathmos ; mais satisfait des goym de
Macédoine, il reviendra pour eux contre les Juifs anti-jehouddolâtres.
[203] Paul ne sert qu'à cela dans
ces écritures. C'est le martyr en gros et en détail.
[204] Ils savent tout, ces diables
de Thessaloniciens ! C'est la momie du très excellent Théophile.
[205] Le Démon, sous les traits de
Saül lui-même, image de la Bête hérodienne.
[206] Comme il a multiplié des
pains.
[207] Autrefois c'étaient les cent
quarante-quatre mille, mais maintenant ce sont ceux qui ont été martyrs de
Bar-Abbas, ou qui lui ont immolé leurs enfants à la pâque.
[208] Décidément il n'y a rien à
leur apprendre !
[209] La seule consigne que
Bar-Abbas ait donnée à ce sujet, c'est l'abstention de l'acte génésique pendant
l'année baptismale et proto-jubilaire 788. (Cf. Les Évangiles de Satan,
troisième partie.)
[210] Sous toutes les formes qu'elle
a chez les christiens nicolaïtes, l'auto-prostitution surtout, telle que l'ont
pratiquée les Galiléens du siège de Jérusalem, pour ne pas violer le dogme du
deux en un, un en deux, auquel le salut était attaché dans les Paroles du
Rabbi. (Cf. Le Gogotha.)
[211] Le vase féminin, skeuos, traduction de l'hébreu kéli.
[212] Ils ont bon dos, les Gentils !
[213] La chose en question.
[214] Soit en abusant de lui à
l'exemple des homosexuels (cf. Le Gogotha), soit en abusant de sa femme,
de sa mère ou de sa fille à l'exemple des Nicolaïtes (cf. Les Évangiles de
Satan, première partie), soit en leur enseignant les pâques
sémino-menstruel dénoncées par Valentin. (Cf. Les Évangiles de Satan,
première partie.)
[215] Nulle part, sinon dans
Valentin qui est un hérétique. L'Apocalypse de Pathmos ne vise que le
Nicolaïsme. (Cf. Les Évangiles de Satan, première partie.)
[216] Commandement fort ancien dans
la morale païenne, mais tout nouveau dans la secte christienne.
[217] Ni eux ni personne n'ont vu
Saül au travail. Le faussaire leur apprend qu'il a été tisserand au temps
d'Akila, qui lui-même a cessé d'être Rabbi Akiba. (Cf. Bar-Abbas.)
[218] Les morts temporaires.
Bar-Abbas les réveillera, Péréghérinos les réveillait bien !
[219] Dans le baptême, l'Eucharistie
et l'extrême chrisme (onction).
[220] Dans Cérinthe : Je vous ressusciterai au dernier jour.
[221] Le retour de Bar-Abbas.
[222] Comme l'eût fait Bar-Abbas
sous les Ânes de 789, si le sanhédrin
n'avait pas eu le mauvais goût de le condamner à mort, Saül celui de l'arrêter
à Lydda, et les Romains celui de le crucifier entre le dernier jour des
Poissons et le premier jour de l'Agneau. Mais cette fois, il n'y aura plus de
signes, ils ont été remplacés par les séméiologies : l'ombre de l'Âne juif, comme dit Celse ! (Cf. Bar-Abbas.)
[223] Voici comment l'édition du
Saint-Siège entend le mot et la chose : Par Qui
vivons, gui sommes restés, saint Paul ne parle pas de la mort ; mais
cependant, ceux mêmes qui seront vivants au moment où Jésus-Christ viendra
faire le jugement générai mourront poile ressusciter aussitôt après. Pas
le moins du monde, il leur arrivera ce qui devait arriver à Bar-Abbas sous les Ânes, ils seront transfigurés, ils deviendront
lumineux et par conséquent aptes à la vie céleste.
[224] Le Seigneur ici, c'est
l'Abbas, l'Ancien des jours.
[225] Cf. L'Évangile de Nessus.
[226] De l'Année de Dieu dont
Bar-Abbas disait être le signe, l'Ieou-Shanâ-os.
[227] L'ordre des événements propre
chaque signe, de l'Agneau à la Balance sous laquelle Adam a vécu.
[228] Par l'Apocalypse de Pathmos.
(Cf. Les Évangiles de Satan, première partie.)
[229] Les malheureux qui hésitent à
se faire jehouddolâtres.
[230] Comme les veilleurs de la
parabole et les cinq vierges folles.
[231] Dans les agapes nicolaïtes.
[232] Allusion au costume militaire
de Saül à Lydda, à Damas, à Jérusalem et ailleurs.
[233] Le faussaire est sans aucune
pudeur.
[234] De les considérer efficacement
et par moyens tangibles : des pièces de monnaie, par exemple, fussent-elles à
l'effigie de la Bête !
[235] À la bonne heure ! nous voilà
dans le sujet !
[236] Excepté les fausses pièces que
nous vous passons, à condition que vous nous en rendiez de bonnes.
[237] Bar-Abbas, le faux prophète
mis en faillite au Guol-golta.
[238] Qui vous emportera au ciel avec lui.