LE MENSONGE CHRÉTIEN - (JÉSUS-CHRIST N'A PAS EXISTÉ)

 

TOME VIII — LES ÉVANGILES DE SATAN (DEUXIÈME PARTIE)

VII. — LA TRANSFIGURATION.

 

 

I. — ORDRE DE PASSER DE BATHANÉE EN GALILÉE.

 

Jésus ordonne ensuite de passer de l'autre côté du lac, ce qui montre une fois de plus que Kapharnahum était bien sur la rive orientale, du même côté que Gamala où venait de se livrer la bataille entre Antipas et les Arabes. Cet ordre n'est que dans Matthieu. Placé avant la Journée des Porcs, il doit se placer après. Le revenant commande ce qu'il a commandé en 788, de passer sur la rive occidentale et de traverser rapidement la Galilée.

MATTHIEU, VIII, 18. Or Jésus, voyant une grande foule autour de lui, ordonna de passer à l'autre côté de la mer.

19. Alors un scribe, s'approchant, lui dit : Maître, je vous suivrai partout où vous irez.

20. Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel, des nids ; mais le fils de l'homme[1] n'a pas où reposer sa tête.

21. Un autre de ses disciples lui dit : Seigneur, permettez-moi d'aller d'abord et d'ensevelir mon père.

22. Mais Jésus lui dit : Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts.

Cette parole est parfaitement à sa place ici, et si Eléazar avait eu un fils en âge de combattre, elle lui conviendrait mieux qu'à tout autre. Aux Hérodiens, c'est-à-dire ceux qui ne ressusciteront que pour con- naître la seconde mort, à ceux-là d'ensevelir leurs morts. Quant au disciple, pourquoi se donner cette peine ? Dans quelques jours, son père ressuscitera pour jamais. C'est en somme pour confirmer cette doctrine, et peut-être ce propos, que dans Cérinthe Jésus se met en marche afin de ressusciter Eléazar.

Dans Luc les synoptiseurs ont placé ce propos, avec quelques autres de même farine, immédiatement après la déconfiture de Bar-Jehoudda en Samarie. Il fait à cet endroit le plus singulier effet, quand on sait la panique qui s'empara de tous ces preux devant la cavalerie de Pontius Pilatus.

LUC, IX, 57. Et il arriva, comme ils étaient en chemin, que quelqu'un lui dit : Je vous suivrai partout où vous irez.

58. Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel des nids ; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer la tête.

59. Mais il dit à un autre : Suis-moi. Celui-ci répondit : Seigneur, permettez-moi d'aller et d'ensevelir mon père.

60. Et Jésus lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; pour toi, va, et annonce le Royaume de Dieu.

61. Un autre dit : Je vous suivrai, Seigneur ; mais permettez-moi d'abord de renoncer à ce qui est dans ma maison.

62. Jésus lui répondit : Quiconque, ayant mis la main à la charrue, regarde en arrière, n'est pas propre au Royaume de Dieu.

 

II. — TRANSFIGURATION DE JOANNÈS EN JÉSUS.

 

La transfiguration de Bar-Jehoudda devait avoir lieu sur la montagne de Sion à la vue de tous les Juifs. C'est là que le Fils de l'homme, descendant avec les Douze, les Trente-six et les Cent quarante-quatre mille, le baptisait de feu, le consubstantialisait avec lui et par conséquent avec le Père. Is-Kérioth ayant fait échouer cette partie du programme aux environs de Lydda, les synoptiseurs éprouvent le besoin de transfigurer Joannès en Jésus avant de l'engager sur la route où l'attendait Pontius Pilatus le 14 nisan 788. Pour faire leur expérience ils se contenteront de la première montagne venue, Pourvu que ce ne soit ni le Garizim ni le Sôrtaba de fâcheuse mémoire, ni le Thabor sur lequel on ne peut guères monter en ce moment, Antipas faisant bonne garde dans la plaine. On croit communément, dit le Saint-Siège, que c'est le Thabor dans la Galilée. C'est l'opinion qui a été soutenue par Eusèbe et S. Jérôme. Elle est néanmoins aujourd'hui très contestée, parce que le Sauveur était précédemment fort loin du Thabor, à Césarée de Philippe, et qu'après la Transfiguration les évangélistes parlent de son retour en Galilée[2] sans mentionner aucun voyage dans l'intervalle. On pense donc que la montagne de la Transfiguration était située ; plus au nord, et à l'est du Jourdain, mais sans pouvoir ; la déterminer d'une manière précise.

MATTHIEU, XVII, 1. Six jours après...

MARC, IX, 1. Six jours après...

La Transfiguration a lieu six jours après quelque, chose que nous ne savons pas et qui semble être la mort d'Éléazar. En tout cas, elle a lieu six jours avant la pâque, car Cérinthe nous a dit qu'à cette date Bar-Jehoudda était encore au-delà du Jourdain en Bathanée[3]. Ici se présente une grande difficulté d'exécution ! A ce moment Bar-Jehoudda, vêtu de pourpre et couronné d'or, se disposait à traverser la Galilée[4]. Jésus se substituant désormais au christ, il faut qu'il cesse d'être ; rouge avant de franchir le Jourdain, car à l'état normal il est toujours vêtu de lumière, c'est-à-dire blanc.

MARC, IX, 1. Jésus prit Pierre, Jacques et Ieou-Shanâ-os et il les conduisit seuls à l'écart sur une haute montagne, et il fut transfiguré devant eux.

2. Ses vêtements devinrent resplendissants et très blancs comme la neige, d'une blancheur telle qu'aucun foulon, sur ta terre, ne pourrait l'égaler.

MATTHIEU, XVII, 1. Jésus prit Pierre, Jacques et Ieou-Shanâ-os son frère[5], et les conduisit sur une haute montagne, à l'écart.

2. Et il fut transfiguré devant eux : sa face resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme neige.

On a modéré le ton descriptif dans Luc où l'on place la Transfiguration huit jours environ après le Concile de Césarée.

LUC, IX, 28. Or il arriva (environ huit jours après qu'il eut dit ces paroles), qu'il prit Pierre, Jacques et Ieou-Shanâ-os, et monta sur la montagne pour prier.

29. Et, pendant qu'il priait, l'aspect de sa face devint tout autre[6], et son vêtement d'une éclatante blancheur.

MARC, IX, 3. Et Élie leur apparut avec Moïse ; et ils s'entretenaient avec Jésus.

4. Alors, prenant la parole, Pierre dit à Jésus : Rabbi[7], il nous est bon d'être ici ; faisons trois tentes, une pour vous, une pour Moïse, et une pour Élie.

5. Car il ne savait ce qu'il disait, parce qu'ils étaient saisis de crainte.

MATTHIEU, XVII, 3. Et voilà que Moïse et Élie leur apparurent, s'entretenant avec lui.

4. Or, prenant la parole, la Pierre dit à Jésus : Seigneur[8], il nous est bon d'être ici ; si vous voulez, faisons-y trois tentes, une pour vous, une pour Moïse et une pour Élie.

Moise apparaît, parce que la Montagne est l'image de Celle où il a reçu de Dieu la pierre sur les deux côtés eh laquelle l'Apocalypse juive était écrite. Élie apparaît pour résigner en faveur de Joannès qui désormais le supplée. Shehimon propose de demeurer là éternellement, parce qu'il est la figure de la Pierre apocalyptique. Mais comme il a avec lui l'auteur de l'Apocalypse de Gamala, et Jacob junior, le premier témoin qui ait versé son sang pour elle, c'est six tentes qu'il faudrait, si Jésus ne faisait pas double emploi avec Joannès et que Moise fût présent avec Elie. Mais, comme dit Marc[9], la Pierre ne sait pas ce qu'il dit, étant donné la peur qu'il a d'être jugé selon ses œuvres, peur partagée par ses deux frères.

Luc a senti le besoin de présenter le revenant de Bar-Jehoudda sous des apparences plus assurées.

LUC, IX, 30. Et voilà que deux hommes s'entretenaient avec lui. Or c'était Moïse et Elie,

31. Paraissant en grande majesté ; et ils parlaient de sa fin[10], qui devait s'accomplir à Jérusalem.

32. Cependant Pierre et ceux qui se trouvaient avec loi, étaient appesantis par le sommeil.

Shehimon, Jacob et Joannès ont d'heureuses dispositions pour le sommeil ; le parti qu'ils en tirent ici fait bien augurer de celui qu'ils en tireront au Mont des Oliviers. Ces dispositions sont confirmées par uns longue habitude, il y a bien deux cents ans qu'ils sont morts !

MARC, IX, 6. Cependant il se fit une nuée qui les couvrit de son ombre ; et il vint de la nuée une voix disant : Celui-ci est mon fils bien-aimé ; écoutez-le.

MATTHIEU, XVII, 5. Il parlait encore, lorsqu'une nuée merveilleuse les couvrit. Et voici une voix de la nuée, disant : Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j'ai mis toutes mes complaisances. Ecoutez-le.

Dans ces paroles les disciples de l'Agneau reconnaissent une aimable combinaison de ce que Dieu avait dit à Bar-Jehoudda par la colombe de l'Apocalypse avec ce que Moïse avait dit du prophète semblable à lui et que tous les Juifs devaient écouter comme lui-même ; ils se sont rapprochés.

6. Or les disciples, entendant cela, tombèrent sur leur face, et furent saisis d'une frayeur extrême.

7. Mais Jésus s'approcha et les toucha ; et il leur dit : Levez-vous et ne craignez point.

8. Alors, levant les yeux, ils ne virent plus personne, si ce n'est Jésus, seul.

MARC, IX, 7. Et aussitôt, regardant tout autour, ils ne virent plus personne, si ce n'est Jésus seul avec eux.

Dans Luc Jésus ne touche pas les disciples, mais en voyant sa gloire ceux-ci se réveillent.

LUC, IX, 32... Et, se réveillant, ils virent sa gloire, et les deux hommes qui étaient avec lui.

33. Et il arriva que, lorsqu'ils le quittèrent, Pierre dit à Jésus : Maître, il nous est bon d'être ici ; faisons trois entes, une pour vous, une pour Moïse, et une pour Élie ; ne sachant ce qu'il disait.

Il est censé ne pas savoir ce qu'il dit, parlant en 788 ; mais il sait très bien ce qu'il fait, parlant deux siècles après.

Il n'y a qu'une tente, qui les contient toutes ; c'est la tente de David, la tente fixe qui doit couvrir le monde et remplacer toutes les tentes particulières. Vous vous rappelez sans doute qu'en attendant la ceinture du frère Jacques, le pseudo-Paul s'essaye à la confection et à la pose de cette tente chez les Corinthiens[11]. Cependant, Moïse et Elie s'étant retirés, il reste deux tentes disponibles, en dehors de la première qui est celle du Joannès transfiguré. La seconde sera pour le père des disciples, la troisième pour leur oncle, en conformité de l'Apocalypse où ils sont dits les deux prophètes tri se tiennent devant Dieu[12].

LUC, IX, 34. Comme il parlait ainsi, il se forma une nuée qui les enveloppa de son ombre ; et les disciples furent saisis de frayeur en les voyant entrer dans la nuée.

35. Et une voix vint de la nuée, disant : Celui-ci est mon fils bien-aimé ; écoutez-le.

36. Et pendant que la voix parlait, Jésus se trouva seul. Mais, gardant eux-mêmes le silence, ils ne dirent à personne, en ces jours-là, rien de ce qu'ils avaient vu.

En ces jours-là, c'est-à-dire au mois de nisan 788, ile n'en dirent rien aux disciples de leur père. De leur côté, ceux-ci n'en ont soufflé mot avant que l'Evangéliste ne les ait tirés de leur sommeil.

MATTHIEU, XVII, 9. Et comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur commanda, disant : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le fils de l'homme ressuscite d'entre les morts.

MARC, IX, 8. Mais lorsqu'ils descendaient de la montagne, il leur commanda de ne raconter à personne ce qu'ils avaient vu, jusqu'à ce que le fils de l'homme fût ressuscité d'entre les morts.

9. Et ils gardèrent cette parole en eux-mêmes, se demandant ce que voulait dire : Jusqu'à ce qu'il fût ressuscité d'entre les morts.

10. Et ils l'interrogeaient, disant : Pourquoi donc les Pharisiens et les scribes disent-ils qu'il faut qu'Elie vienne auparavant ?

11. Jésus, répondant, leur dit : Elle viendra auparavant, et rétablira toutes choses ; et, comme il est écrit du fils de l'homme, il faudra qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté avec mépris.

12. Mais je vous dis qu'Elie est déjà venu, et ils lui ont, fait tout ce qu'ils ont voulu, ainsi qu'il est écrit de lui.

Oui, tant dans les auteurs profanes, comme Philon, Flavius Josèphe et Juste de Tibériade, que dans les Écritures qu'on dira sacrées quand le mensonge y sera et forme, on trouvait l'histoire de Bar-Jehoudda, avec cette seule différence que dans les auteurs profanes il figurait sous son nom de circoncision, tandis que dans les Écritures de Papias et consorts auxquelles renvoie l'Évangéliste il figurait sous le nom de Joannès.

MATTHIEU, XVII, 10. Et les disciples l'interrogèrent, disant : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'il faut qu'auparavant Élie vienne ?

11. Jésus, répondant, leur dit : Elie, en effet, doit venir, et il rétablira toutes choses.

12. Mais je vous le dis : Elie est déjà venu, et ils ne sont point connu, et ils lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu. C'est ainsi que le Fils de l'homme lui-même[13] doit être traité par eux.

13. Alors les disciples comprirent qu'il leur avait parlé de Ieou-Shanâ-os le baptiseur.

Voilà qui est entendu. On traitera Jésus exactement comme on a traité Joannès, l'ombre comme on a traité le corps, et il ressuscitera, puisque tout le monde convient que Joannès est ressuscité. Mais comme on lui fera en tout comme à Joannès, c'est que celui-ci est mort crucifié et non décapité. Nous le savons depuis longtemps, mais nous ne sommes pas fâchés de l'entendre dire par Jésus lui-même. De plus nous apprenons de sa bouche qu'il n'a pas été victime d'Hérodiade, mais condamné par les magistrats réunis en sanhédrin pour le juger, ce qu'ils ont pu faire comme ils ont voulu, l'ayant condamné par contumace. Enfin nous avons déjà vu que, s'il a été crucifié par les Romains, c'est après leur avoir été livré par les sergents du Temple, et que par conséquent Antipas ne l'a pas fait saisir chez lui pour lui trancher la tête, comme nous allons le lui voir faire dans un instant.

 

III. — L'EXPLOITATION DU CADAVRE.

 

La Transfiguration n'est en somme que pour faciliter l'exploitation du cadavre de Bar-Jehoudda. Le baptême ayant perdu tout crédit par l'indignité avérée de soit auteur, on fonda la spéculation sur le cadavre du baptiseur transfiguré en prophète de sa propre résurrection ; par conséquent en dieu. Il fallait pour cela qu'il n'est pas été condamné par le sanhédrin le 5 adar 788 ; qu'il eût prévu, prédit, annoncé sa livraison aux Romains ; que, loin de chercher à s'y soustraire, il fût allé au-devant sans frémir, et que délibérément il eût fait le, sacrifice de sa vie, mais dans une mesure diminuée aux yeux d'un observateur impartial par la certitude d'une résurrection immédiate.

Pour être fixé sur la valeur de ce sacrifice rappelons-nous qu'a la date de sa transfiguration, Bar-Jehoudda était condamné à mort depuis trente-quatre jours sur le chef de trahison et de crimes publics[14]. Il y est fait, dans le premier dispositif de l'Évangile, une allusion qui a été supprimée de l'arrangement définitif.

Voici le dispositif ancien.

MARC, X, 32. Or ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem ; Jésus marchait devant eux, et ils en étaient tout étonnés, et ils le suivaient pleins de crainte. Et prenant encore à part les douze, il commença à leur dire ce qui devait lui arriver :

33. Voilà que nous montons à Jérusalem, et le fils de l'homme sera livré aux princes des prêtres, aux scribes et aux anciens ; ils le condamneront à mort, et le livreront aux Gentils,

34. Et ils l'insulteront, cracheront sur lui, le flagelleront et le tueront ; et le troisième jour, il ressuscitera.

MATTHIEU, XX, 17. Or Jésus, montant à Jérusalem, prit à Part les douze disciples et leur dit :

18. Voilà que nous montons à Jérusalem, et le fils de l'homme[15] sera livré aux princes des prêtres et aux scribes, et ils le condamneront à mort.

19. Et ils le livreront aux Gentils pour être moqué et flagellé et crucifié ; et le troisième jour il ressuscitera[16].

Dans le dispositif qui suit on supprime le fait de la condamnation à mort prononcée par le sanhédrin, et on prépare la combinaison dans laquelle Bar-Jehoudda n'est condamné que le matin de sa crucifixion, sans preuves et même sans instruction préalable.

MARC, VII, 31. Il commença en même temps à leur enseigner qu'il fallait que le fils de l'homme souffrit beaucoup qu'il fût rejeté par les anciens, par les princes des prêtres et par les scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'après trois joue il ressuscitât[17].

LUC, IX, 22. Il ajouta : Il faut que le fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, par les princes des prêtres et par les scribes, qu'il soit mis à mort et qu'il ressuscite le troisième jour.

MATTHIEU, XVI, 21. Dès lors Jésus commença à découvrir à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem, qu'il souffrit beaucoup de la part des anciens, des scribes et à princes des prêtres ; qu'il fût mis à mort, et que le troisième jour il ressuscitât.

22. Et, le prenant à part, Pierre se mit à le reprendre disant : Dieu ne plaise, Seigneur ! cela ne vous arriver point.

23. Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : Retire-toi de moi, Satan ; tu es un scandale pour moi, parce que t ne goûtes pas ce qui est de Dieu, mais ce qui est de hommes.

MARC, VIII, 32. Et il en parlait ouvertement. Alors Pierre, le tirant à part, commença à le reprendre.

33. Mais Jésus, se retournant et regardant ses disciples gourmanda Pierre, disant : Retire-toi de moi, Satan parce que tu ne goûtes pas ce qui est de Dieu, mais ce qu'est des hommes.

Shehimon est mort, crucifié comme son frère le christ, dans la poursuite du Royaume de ce monde, et c'est Pourquoi Jésus le traite de Satan, car c'est à Satan qu'appartiennent tous les royaumes de la terre, ainsi qu'il est dit au chapitre des trois tentations[18]. Cet anathème entraînant celui de Bar-Jehoudda, les synoptiseurs de Luc l'ont supprimé ; et comme ils sont en même temps les auteurs des Actes des Apôtres, ils ont prêté à Pierre dans ce recueil un mot par où ils le relèvent de cette satanisation. Après s'être entendu dire par Jésus qu'il ne goûtait pas ce qui est de Dieu, Mais ce qui est des hommes, Pierre proclame aujourd'hui ce principe : Il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes. Jésus a donc l'air de ne pas savoir ce qu'il dit. C'est qu'il est faillible, tandis que Pierre ne doit pas l'être. Aussi est-on revenu sur le dispositif ancien Pour aller droit à l'arrestation de Bar-Jehoudda sans passer par sa condamnation du 5 adar.

LUC, IX, 44. Et tous étaient fort étonnés de la grandeur de Dieu ; et comme ils admiraient tout ce que faisait Jésus, il dit à ses disciples : Mettez, vous autres, ces paroles dans vos cœurs : li arrivera que le Fils de l'homme sera livré entre les mains des hommes.

45. Mais eux n'entendaient pas cette parole ; elle était Voilée pour eux, de sorte qu'ils ne la comprenaient point ; et ils craignaient de l'interroger sur cette parole.

Pas un mot de sa condamnation.

MARC, IX, 29. Étant Partis de là, ils traversèrent la Galilée ; et il ne voulait pas que personne le sût.

30. Cependant il instruisait ses disciples et leur disait : Le Fils de l'homme sera livré entre les mains des hommes, et ils le tueront, et, le troisième jour après sa mort, il ressuscitera.

31. Mais ils ne comprenaient point cette parole, et ils craignaient de l'interroger[19].

Pas un mot de sa condamnation.

MATTHIEU, XVII, 21. Or, tandis qu'ils se trouvaient en Galilée, Jésus leur dit : Le Fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes ;

22. Et ils le tueront, et le troisième jour[20] il ressuscitera. Et ils furent extrêmement contristés.

Pas un mot de sa condamnation.

Voici maintenant le dispositif suprême. Depuis ceux que nous venons de voir, on a travaillé le sujet, on a décidé que la mort de Bar-Jehoudda, faute d'avoir été prédite par lui, l'aurait été par des prophètes dont o :1 ne peut fournir le nom, par la bonne raison qu'ils n'existent pas. — Il a fallu torturer le second Isaïe pour : appliquer au crucifié de Pilatus le passage qui s'appliquait au premier Isaïe[21].

LUC, XVIII, 31. Ensuite Jésus prit à part les douze[22] et leur dit : Voici que nous montons à Jérusalem, et que s'accomplira tout ce qui a été écrit par les prophètes touchant le Fils de l'homme :

33. Car il sera livré aux Gentils, et raillé, et flagellé, et couvert de crachats ;

33. Et après qu'ils l'auront flagellé, ils le feront mourir, et le troisième jour il ressuscitera.

34. Mais ils ne comprirent rien de ces choses, et cette parole leur était cachée : ainsi ils ne comprenaient, point ce qui leur était dit.

Ils n'en comprenaient pas un traitre mot, car il n'y a Pas une ligne dans tous les prophètes qui n'annonce le règne éternel du Fils de l'homme ; comme dans la Nativité selon ce même Luc, et vous savez assez par Cérinthe que le christ se croyait immortel au moins Pour mille ans. Pour mettre ces paroles en harmonie avec le dispositif nouveau dans lequel Jésus célèbre la Pâque (ce qui retarde la crucifixion d'un jour), on lui fait dire qu'il ressuscitera le troisième jour, ce qui est en opposition avec le dispositif cérinthien dans lequel il se Présente pour ressusciter Bar-Jehoudda le quatrième Jour, et ne l'ayant pas trouvé au Guol-golta, remet l'opération à plus tard.

 

IV. — PROTESTATIONS DE SALOMÉ AU NOM DE LA JUSTICE.

 

Ces arrangements si nouveaux, si peu prévus, inquiètent Salomé, parce qu'ils préparent une injustice contre deux de ses fils au moins : Jacob junior, qui a été martyr avant Bar-Jehoudda, et Ménahem, le seul qui soit entré dans le Temple en qualité de roi-christ. Sort ce rapport, c'est le dernier qui a été le premier. Sous le rapport du martyre, Bar-Jehoudda n'a été que le second et le voilà qui passe sur le corps de Jacob !

MATTHIEU, IX, 20. Alors la mère des fils du Zibdéos s'approcha de lui avec ses fils, l'adorant et lui demandait quelque chose.

Le Zibdéos ne figure pas dans cette scène, il est mort depuis 761. Il n'y a que sa veuve avec ses fils, réduits à six par la lapidation de Jacob junior, mais ramenés à sept par la résurrection de celui-ci. On ne dit nullement, comme aujourd'hui, qu'ils ne fussent que deux, Joannès et Jacob senior. Au contraire, dans la demande que Salomé se propose de faire à Jésus elle désigne Jacob junior[23], martyr en 787. Ce Jacob devrait être glorifié avant son aîné[24], puisqu'il a été martyr avant lui.

21. Jésus lui dit : Que voulez-vous ? Elle lui répondit : Ordonnez que mes deux fils que voici soient assis, l'un à votre droite, l'autre à votre gauche, dans votre royaume.

Diable ! Salomé est exigeante ! Et pourtant elle n'est que logique. Elle demande que Jésus paie leur salaire aux deux fils de Jehoudda qui ont été martyrs en deçà de l'échéance, du terme qui avait été assigné à la Régénération par leur père. Ce qu'elle demande, c'est l'exécution de la promesse du Verbe, du serment d'Eloï, de l'Eloï-Schabed que le Père a mis en elle[25]. Jésus lui a fait sept démons. Voici les deux premiers martyrs de leur naziréat, que Jésus les paie !

Dans Matthieu l'intervention de Salomé est provoquée Pu un scrupule contraire à l'intérêt de l'Eglise. Les synoptiseurs l'ont supprimée dans Marc ; ce sont les deux intéressés qui posent eux-mêmes la question. Par conséquent Joannès, qui est l'un deux, a encore toute sa tête.

MARC, X, 35. Alors s'approchèrent de lui Jacques et Ieou-Shanâ-os, fils de Zibdéos, disant : Maître, nous voudrions que tout ce que nous volis demanderons, vous le fissiez pour nous.

36. Mais il leur répondit : Que voulez-vous que je fasse pour vous ?

37. Et ils dirent : Accordez-nous que nous soyons assis l'un à votre droite et l'autre à votre gauche, dans votre gloire.

Leur demande est absolument légitime, particulièrement celle de Jacob. Jacob est le premier en droit : chronologiquement il a le pas sur son aîné, et pourtant c'est celui-ci qui doit s'asseoir à la droite de Dieu, les Psaumes sont formels, et Jésus va y faire une allusion prochaine dans les Evangiles qui règlent protocolairement ce privilège. Comment trancher cette difficulté ?

38. Mais Jésus leur dit : Vous ne savez ce que vous baptisés : pouvez-vous boire le calice que je bois, ou être baptisés du baptême dont je suis baptisé ?

MATTHIEU, XX, 22. Mais, répondant, Jésus dit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire le calice que je vais boire ?

MARC, X, 39. Ils lui répondirent : Nous le pouvons.

MATTHIEU, XX, 22. Ils lui répondirent : Nous le pouvons.

Joannès répond peut-être un peu trop tôt, mais Jacob est sûr de son fait depuis plus d'un an.

MARC, X, 39. Mais Jésus leur dit : A la vérité, le calice que je bois, vous le boirez, et vous serez baptisés du baptême dont je suis baptisé ;

40. Mais d'être assis à ma droite ou à ma gauche, il ne m'appartient pas de vous l'accorder à vous, mais à ceux, qui il a été préparé.

41. Or, entendant cela, les dix s'indignèrent contre Jacques et Ieou-Shanâ-os.

MATTHIEU, XX, 23. Il leur dit : Vous boirez en effet mon calice ; mais d'être assis à ma droite ou à ma gauche, il ne m'appartient pas de vous l'accorder à vous, mais à ceux qui mon Père l'a préparé.

24. Or, entendant cela, les dix s'indignèrent contre les deux frères.

Dans Matthieu les synoptiseurs ont supprimé le non' des deux intéressés, en même temps qu'ils enlevaient une chose qui éclaire tout : le baptême dont Jésus est baptisé par sa constitution même, c'est-à-dire le baptême d'Esprit-Saint qui est le feu.

Jésus baptise de feu et d'Esprit-Saint, Joannès noue l'a dit au Jourdain. Il devait baptiser les deux frères, c'est-à-dire se les consubstantialiser le 15 nisan 789. Pour qu'ils puissent être l'un à sa droite, l'autre à se gauche, il faut que Jésus les assume près de leur père, l'homme de lumière, comme dit Salomé dans les Sagesses valentiniennes. Il vient de ressusciter Jacob, il peut donc l'assumer quand il lui plaira, mais il lui est plus difficile de régulariser la situation de Joannès qu'il n'a pas pu ressusciter en temps voulu, faute de l'avoir trouvé dans le caveau du Guol-golta.

Les dix ont donc bien tort de se fâcher, car on ne sait si Jésus accorde ou refuse ce que lui ont demandé Jacob et Bar-Jehoudda. Il semble toutefois qu'il le leur accorde, sous réserve de l'approbation du Père, laissant aux anges le soin de les placer dans les hiérarchies comme ils l'entendront.

 

V. — EXHORTATIONS À LA PAIX DANS L'INTÉRÊT DU MENSONGE.

 

L'indignation des dix est fondée sur le droit des douze tribus à l'égalité de traitement, droit qui avait été violé par celle de Juda et défendu par Is-Kérioth pour celle de Dan. Les autres martyrs de la famille, Eléazar, Shehimon, Jacob senior et Ménahem, font entendre également des réclamations fort vives dans lesquelles Ils sont soutenus par les disciples. Car on les sacrifie tous à leur frère aîné qui fut loin d'être brillant au Sôrtaba et ailleurs. L'Evangéliste a abusé de ces dis-Pales de préséance, elles éclatent, jusque dans la Cène ! Jésus sent le besoin d'y mettre un terme. Déjà dans Cérinthe il leur a expliqué les avantages du silence[26].

MATTHIEU, XX, 25. Mais Jésus les appela à lui, et leur dit : Vous savez que les princes des nations les dominent, et que les grands exercent la puissance sur elles.

26. Il n'en sera pas ainsi parmi vous, mais que celui qui voudra être le plus grand parmi vous, soit votre serviteur ;

27. Et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera votre esclave :

28. Comme le Fils de l'homme n'est point venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour la rédemption d'un grand nombre.

MARC, X, 42. Mais Jésus, les appelant, leur dit : Vous savez que ceux qui passent pour régner sur les nations, les dominent, et que leurs princes ont puissance sur elles.

43. Il n'en est pas ainsi parmi vous : mais quiconque voudra devenir le plus grand, sera votre serviteur :

44. Et quiconque voudra être le premier parmi vous, sera le serviteur de tous.

45. Car le Fils de l'homme même n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie pour la rédemption d'un grand nombre.

Is-Kérioth reçoit satisfaction, un peu tardivement toutefois et parce qu'il n'y a pas moyen de faire autrement. Dan jugera sa tribu comme les autres, avait dit Jacob dans son horoscope. — Soit, dit Jésus, mais alors ne vous disputez plus devant les goym, et surtout n'allez pas leur raconter que celui d'entre vous qui se disait christ a été crucifié la veille de la pâque claie laquelle je vais donner mon corps et mon sang pour la rédemption d'un grand nombre. Vous croyez peut-être que ce grand nombre est par nature exclusif de la totalité ? Sans doute on peut l'entendre ainsi en arithmétique, mais il n'en est pas de même en théologie, et l'Infaillible nous le fait observer judicieusement ! Un grand nombre, dit-il, c'est-à-dire tous, tout le monde (ce qui constitue en effet un grand nombre), comme l'explique saint Jean dans sa première Epitre (II, 2). On pourrait encore entendre cette expression de ceux-là seulement qui, par leur foi et leur conduite vraiment chrétienne, ont une part réelle aux mérites du Sauveur, mérites que les autres ont involontairement refusé de s'appliquer.

Toutefois il est clair qu'à cet endroit l'Evangéliste ne songe qu'aux Juifs jehouddolâtres. Qu'importe le rang assigné aux sept fils de Jehoudda dans ces Ecritures ? L'essentiel est que les goym soient roulés.

 

VI. — DÉCAPITATION POSTCRUCIALE DU CHRIST.

 

Il y a d'ailleurs au point de vue psychologique un tournant difficile à passer, c'est où Jésus, ayant accepté te rôle du christ, déclare qu'en conséquence il va lui falloir aller à Jérusalem, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. Il devient impossible de laisser en place le christ historique, celui qui baptisait encore au Jourdain sur la rive droite, car si Jésus passe sur la rive gauche, Comme il y est obligé pour aller à Jérusalem, il va y avoir à vingt mètres de lui[27] un autre christ en plein fonctionnement.

Les goym vont se demander comment il se fait que, de son vivant, tous les disciples du Joannès abandonnent le baptiseur pour suivre un inconnu dont tout le mérite est de le plagier sans vergogne. Il y aura là une situation inexplicable. Empoignons ce christ baptiseur, tranchons-lui la tête : de cette manière il ne réclamera pas, et on ne s'étonnera plus que ses disciples, après l'avoir convenablement inhumé, aient adopté un autre Maître.

Du reste, si d'ici au 14 nisan l'Eglise n'a pas coupé le cou du Juif coéternel et consubstantiel au Père, les goym vont le retrouver la tête sur le sein de Jésus pendant la Cène, et alors à quoi servira que Clément déclare avoir occupé cette position privilégiée ?

Nous avons démontré si clairement l'imposture monstrueuse de la décapitation[28], que nous nous bornons ici à reproduire sans commentaires le texte des synoptiseurs dans Marc et dans Matthieu.

C'est le nœud de la fourberie ecclésiastique. La fable reposait sur un dédoublement de personne qui permettait de substituer tantôt Jésus à Joannès tantôt Joannès à Jésus. Mais sur leur identité charnelle il n'y avait qu'une voix, on ne différait que sur le moment précis auquel Jésus y mettait un terme. Pour les uns il s'échappait de l'homme immédiatement après les baptêmes ; pour les autres, au moment de l'arrestation ; pour d'autres encore, avant l'interrogatoire par Pilatus ; pour d'autres encore avant la crucifixion. Ce dernier dispositif est celui du Quatrième Evangile. Personne, parmi les lecteurs et surtout parmi les auteurs de la fable, n'avait prétendu dire qu'il eût existé, à côté de Joannès, un second individu nommé Jésus. Non, personne jusqu'au quatrième siècle, quoi que vous puissiez lire aujourd'hui dans les pseudo-Justin, les faux Tertullien, les faux Origène et toute la série des faux Grands-Pères que l'Eglise s'est donnés. Papias, Cérinthe, Valentin, Ptolémée-Luc et tous les arrangeurs valentiniens du Quatrième Evangile sont morts sans avoir entendu dire que Bar-Jehoudda eût été décapité ; les auteurs des Lettres de Paul et des Actes des Apôtres sont morts sans avoir connu cette nouvelle. Clément de Rome, successeur de Pierre, est mort sans avoir appris que Bar-Jehoudda eût été décapité ; mieux que cela, il s'est attribué sa tête pour reposer sur le sein de Jésus au banquet de rémission. A quel moment intercaler ce faux dans l'Evangile ? Il n'y en a qu'un seul, celui où dans l'histoire le roi-christ marche sur la Ville Sainte à travers la Samarie — observation faite que le revenant s'est abstenu d'aller jusqu'ici à Jérusalem pour ne pas se colleter dans les rues avec lui-même.

MATTHIEU, XIV, 3. Car Hérode s'était saisi de Ieou-Shanâ-os[29], l'avait chargé de fers et jeté en prison, à cause d'Hérodiade ; femme de Philippe son frère.

4. Car Ieou-Shanâ-os lui disait : Il ne t'est pas permis de l'avoir.

5. Et voulant le faire mourir, il craignit le peuple, qui le tenait pour prophète.

6. Or au jour de la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodiade dansa au milieu de sa cour, et plut à Hérode.

7. D'où il lui promit, avec serment, de lui donner ce qu'elle lui demanderait.

8. Mais elle, instruite à l'avance par sa mère : Donnez-moi, dit-elle, ici, dans un bassin, la tête de Ieou-Shanâ-os baptiseur.

9. Et le roi fut contristé ; cependant, à cause du serment et de ceux qui étaient à table avec lui, il commanda qu'on la lui donnât.

10. Et il envoya décapiter Ieou-Shana-os dans la prison.

11. Et sa tête fut apportée dans un bassin, et donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère.

12. Or ses disciples, étant venus, prirent son corps et l'ensevelirent ; puis ils vinrent l'annoncer à Jésus.

LUC, VI, 17. Car Hérode lui-même avait envoyé prendre Ieou-Shana-os et l'avait retenu, chargé de fers, en prison, à cause d'Hérodiade, qu'il avait épousée, quoique femme de Philippe son frère :

18. Parce que Ieou-Shanâ-os disait à Hérode : Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère.

19. Or Hérodiade lui tendait des pièges, et voulait le faire périr ; mais elle ne le pouvait pas.

20. Hérode, en effet craignait Ieou-Schanâ-os, sachant que c'était un homme juste et saint : il le protégeait, faisait beaucoup de choses d'après ses avis, et l'écoutait volontiers.

21. Mais un jour opportun arriva, le jour de la naissance d'Hérode, où il fit un festin aux grands de sa cour, et aux chiliarques, et aux principaux de la Galilée.

22. Or la fille d'Hérodiade même étant entrée, et ayant dansé et plu à Hérode et à ceux qui étaient à table avec lui, le roi dit à la jeune fille : Demandez ce que vous voudrez, et je vous le donnerai.

23. Et il lui jura, disant : Tout ce que vous demanderez, je vous le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume.

24. Lorsqu'elle fut sortie, elle dit à sa mère : Que demanderai-je ? Et sa mère répondit : La tête de Ieou-Shanâ-os Baptiseur.

25. Aussitôt, s'étant rendue en grande hâte près du roi, elle fit sa demande, disant : Je veux que vous me donniez à l'instant, dans un bassin, la tête de Ieou-Shanâ-os Baptiseur.

26. Le roi fut contristé ; cependant, à cause de son serinent, et à cause de ceux qui étaient à table avec lui, il ne voulut pas la contrarier.

27. Aussi, ayant envoyé l'un de ses gardes, il lui ordonna d'apporter la tête de Ieou-Shanâ-os dans un bassin. Et le garde le décapita dans la prison ;

28. Et, apportant sa tête dans un bassin, il la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère.

29. Ce qu'ayant appris, ses disciples vinrent, prirent son corps, et le déposèrent dans un tombeau.

Ce faux change quatre choses, outre l'identité du baptiseur avec le christ le fait de la condamnation par le sanhédrin, le motif, le genre de la peine et le lieu où elle fut appliquée. On y gagne ceci qu'à part le genre de supplice et l'endroit de l'exécution, le Joannès meurt bien de la vengeance des t'érodes, mais sans avoir été condamné par le sanhédrin pour trahison et crimes publics. Au contraire, il est victime de la rigidité de ses mœurs et plus encore de la pureté de ses origines qui lui permettent (à lui que le Talmud poursuit de ses calomnies jusqu'à l'appeler Ben-Sotada !) de donner des consultations à ses ennemis sur la validité des mariages.

 

C'est l'Eglise qui, doublant d'une honteuse supercherie l'artifice parfaitement régulier des fabulistes, u fabriqué l'individualité physique de Jésus, l'a fait vivre d'une vie propre et distincte, parallèlement à Joannès qu'elle a décapité dans le tombeau trois cents ans après Tibère, pour débarrasser Jésus de l'exécrable mémoire qu'avait laissée le christ. Cette manœuvre fut celle de la dernière heure. On put alors se présenter devant les païens avec le corps de Jésus, et soutenir que le christ n'était pas aussi juif qu'il en avait la marque, l'air et la chanson. En même temps on commença à cacher l'âge de l'Apocalypse, en disant qu'elle était postérieure d'un demi-siècle à Tibère, — Tibère datant l'Évangile, — et qu'au surplus elle était l'œuvre d'un homme appelée il est vrai, Joannès comme le Baptiseur, mais qui, loin d'être mort sous Tibère, vivait encore sous Trajan et offrait l'avantage énorme d'avoir été le disciple préféré de Jésus. L'Apocalypse qui témoignait si fort contre Jésus en chair, devenait ainsi la preuve de son existence !

En créant le mythe national de Jésus, les Juifs davidistes ont appliqué la loi du genre. Certains mène ont pu y être trompés, lorsque la clef de l'allégorie fut perdue. Mais l'Eglise, dans Matthieu et dans Marc, a se ce qu'elle faisait lorsqu'elle a décollé à l'âge de trente ans l'homme qui pendant plus de deux siècles mourait sur la croix à l'âge de cinquante. Elle a trompé, avec l'intention de tromper, elle a menti sciemment, elle a blasphémé Dieu par spéculation, dans un intérêt eu' gent et d'usurpation. Jusque-là les efforts impies qu'elle avait faits pour imposer le nouveau Dieu à l'ignorance humaine, s'étaient brisés contre la révolte des gens honnêtes et instruits qui dénonçaient la fourberie e criaient : Halte-là ! Pour l'honneur de Dieu, ne proposez point un Juif imposteur et criminel à l'adoration des hommes !

C'est surtout par l'enquête de Julien qu'on vit combien l'individu qui s'était dit christ dans son Apocalypse était compromettant pour Jésus. L'Eglise avait eu beau faire baptiser Jésus par Joannès, et essayer de démontrer qu'il y avait eu deux personnes au Jourdain, Puisque, mise en prison, l'une envoie une ambassade à l'autre. — Nenni, répondaient les gens un peu au courant, et d'ailleurs y en eût-il eu deux, que Joannès n'eût jamais voulu reconnaître d'autre christ que lui ! Le seul moyen de parer cette botte, c'était de décoller Joannès immédiatement après l'ambassade, et de le faire enterrer profondément par ses disciples. C'était très facile. Encore fallut-il attendre que la dépouille du christ, déposée à Machéron, fût déterrée et donnée aux chiens dans une émotion populaire[30], afin que, lien ne restant plus de lui, pas même ses os, on pût soutenir bans réplique possible qu'il était mort non sur la croix, mais décapité. La décollation de Joannès ne peut donc avoir été décidée qu'après Julien ; encore n'a-t-on osé l'introduire que dans deux Evangiles sur quatre.

Quant à Jésus il prend les choses avec une philosophie inaltérable, il ne croit pas pouvoir célébrer cette décapitation postcruciale autrement que par une partie de bateau !

MATTHIEU, XIV, 13. Ce que Jésus ayant entendu, il partit de là dans une barque pour se retirer à l'écart en un lieu désert ; mais le peuple, l'ayant su, le suivit à pied des villes.

14. Et comme il sortait de la barque, il vit une grande foule, et il eut pitié d'eux, et il guérit leurs malades.

 

VII. — LE REVENANT EN SAMARIE.

 

Dans Matthieu et dans Marc les synoptiseurs s'arrangent de manière que Jésus arrive aux confins de la Judée sans être passé par la Samarie. Selon l'interprétation du Saint-Siège, il part de Kapharnahum, — Cérinthe fait partir Bar-Jehoudda de Bathanée six jours avant la pâque, — et se dirige vers Jérusalem par la Pérée, à l'est du Jourdain, pour ne pas traverser la Samarie, pays hostile aux Juifs. Mais nous savons par Flavius Josèphe qu'il s'est jeté en Samarie avec sa bande. Nous allons avoir confirmation de ce fait par Luc, et nous savions déjà par Cérinthe qu'il avait négocié avec les Samaritains en 785[31], dans l'espoir qu'ils lui livreraient passage et s'assembleraient sur la Garizim, d'où il les conduirait à l'assaut de Jérusalem.

MARC, X, 1. Partant de là, il vint aux confins de la Judée, au-delà du Jourdain[32] ; et le peuple s'assembla de nouveau près de lui, et, selon sa coutume, il recommença à les instruire.

MATTHIEU, XIX, 1. Or il arriva que, lorsque Jésus eut achevé ses discours, il partit de Galilée et vint aux confins de la Judée, au delà du Jourdain ;

2. Et de grandes troupes le suivirent, et il les guérit.

Ces grandes troupes, ce sont les cent quarante-quatre mille anges de soixante-douze mètres de haut. Mais la statistique officielle les réduit à environ huit cents hommes beaucoup plus habitués à montrer leur derrière que leur devant.

Luc est le seul dans lequel on évoque la déconfiture du roi des Juifs en Samarie et l'arrestation qui s'ensuivit à Lydda.

LUC, IX, 51. Or il arriva que, quand les jours où il fut pris[33] s'accomplissaient, il fixa son visage pour aller à Jérusalem.

52. Il envoya donc devant lui des messagers, qui, étant partis, entrèrent dans une ville des Samaritains, pour lui préparer un logement.

53. Mais il ne fut pas reçu, parce que son visage était celui de quelqu'un allant à Jérusalem.

L'attitude des Samaritains, qui ont demandé du secours à Pilatus contre l'envahisseur, a le don d'irriter les ombres vengeresses des deux Boanerguès[34] qui ont le plus souffert de leur hostilité : Jacob junior à l'Haggan-Aïn en 787, Bar-Jehoudda à Sichar le 12 nisan 788. L'esprit dont ils sont, l'esprit qu'ils avaient en leur vivant, et dans lequel ils espéraient être confirmés à la Grande pâque les ramène aux seules idées dont ils fussent Capables, les idées de malédiction, caractérisées par l'incendie des villages réfractaires au rétablissement de la monarchie davidique.

54. Ce qu'ayant vu, ses disciples Jacques et Ieou-Shanâ-os dirent : Seigneur, voulez-vous que nous disions que le feu descende du ciel, et les consume ?

55. Mais se tournant, il les gourmanda, disant : Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes.

56. Le Fils de l'homme n'est pas venu perdre les vies, mais les sauver. Et ils s'en allèrent dans un autre village.

Ce village, on le sait, c'est celui du Sôrtaba[35] devant lequel Bar-Jehoudda mit le siège.

A cet endroit les synoptiseurs de Lue ont placé la scène où Jésus tranche du matamore devant les disciples affolés de peur. Ce petit rideau a pour but de masquer l'issue de l'opération. Malgré tout, c'est à qui parmi les disciples de Jésus trouvera un prétexte pour ne pas aller plus loin. Sans avoir le temps d'enterrer leurs morts, ils sont retournés en arrière, sauf Bar Jehoudda quia marché en avant, mais dans la direction de l'ouest, opposée à celle que va prendre Jésus pour dépister le hideux goy. Une des conséquences de la ' Transfiguration est que Jésus se rend à Jérusalem par Jéricho, qui est à l'opposite oriental de Lydda où Bar-Jehoudda fut pris. Il en résulte qu'il sera arrêté au Mont des Oliviers où, de son côté, Is-Kérioth, enveloppé dans la même parallèle, sera transporté en ternie voulu.

 

VIII. — LA JOURNÉE DU 12 NISAN.

 

LUC, XIII, 31. Ce même jour, quelques-uns des pharisiens s'approchèrent, disant : Allez-vous-en, retirez-vous d'ici : car Hérode veut vous faire mourir.

A la condition de le prendre !

Tandis qu'il fuyait devant Pilatus, Antipas le faisait Poursuivre par Saül, à qui Shehimon, soit dans la rencontre de Lydda, soit auparavant, enlevait l'oreille droite d'un coup d'épée[36]. Jésus qui est décidé à la lui remettre dans trois jours au Mont des Oliviers, — il aime encore mieux cela que de voir Flavius Josèphe Protester contre cet itinéraire ! — Jésus poursuit son Chemin vers Jéricho avec la certitude de n'être arrêté ni Crucifié par personne.

32. Et il leur dit : Allez, et dites à ce renard : Voilà que je chasse les démons et guéris les malades aujourd'hui et demain, et c'est le troisième jour que je dois être consommé.

33. Cependant il faut que je marche aujourd'hui et demain, et le jour suivant, parce qu'il ne peut se faire qu'un prophète périsse hors de Jérusalem.

Il s'est donc écoulé trois jours, les 12, 13 et 14 nisan, entre la fuite du roi des Juifs au Sôrtaba et sa crucifixion au Guol-golta. C'est le second jour, 13, qu'il fut arrêté à Lydda par Is-Kérioth.

34. Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes, et qui lapides ceux qui te sont envoyés[37], combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et tu ne l'as point voulu !

MATTHIEU, XXIII, 37. Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses petits sous ses ailes, et tu n'as pas voulu !

Le Saint-Siège en substituant le mot oiseau[38] au mot poule, détruit tout le sens de l'allégorie préparée par le nom de renard appliqué à Antipas qui avait fait son terrier en Galilée, d'où il courait la poule davidique jusqu'à Gamala. Jésus envoie un souvenir en passant au coq tué dans le Temple en 761, et à l'un des poussins lapidé par le prince Saül en 787. Mais Jérusalem en a été punie, ainsi que de toutes les exécutions q ont suivi !

LUC, XIII, 35. Voici que votre maison vous sera laissée déserte[39]. Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce qu'il arrive que vous disiez : Béni celui qui vient au nom du Seigneur !

MATTHIEU, XXIII, 38. Voilà que votre maison vous sera laissée déserte.

39. Car je vous le dis, vous ne me verrez plus, jusqu'à ce que vous disiez : Béni celui qui vient au nom du Seigneur.

 

IX. — LE MASSACRE DES GALILÉENS DANS LE TEMPLE LE 14 NISAN.

 

Le passage suivant, un des plus curieux, n'est que dans Luc. Il a trait à deux circonstances historiques dont nous avons parlé et qui embrassent un intervalle de trente-et-un ans ou de trente-cinq : le massacre des Partisans de Bar-Jehoudda dans le Temple le 14 nisan 788 an moment où ils sacrifiaient l'agneau pour la pâque du soir[40] ; l'écrasement des derniers fidèles de Ménahem, soit en 819 dans l'Ophlas, soit en 823 à la fontaine de Siloé[41].

LUC, XIII, 1. En ce même temps, quelques-uns vinrent lui annoncer ce qui s'était passé touchant les Galiléens dont Pilatus avait mêlé le sang à leurs sacrifices.

2. Et. Jésus, répondant, leur dit : Pensez-vous que ces Galiléens fussent plus pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu'ils ont souffert de telles choses ?

3. Non, je vous le dis ; mais si vous ne faites pénitence, vous périrez tous de la même manière.

4. Comme ces dix-huit sur qui tomba la tour de Siloé, et qu'elle tua, croyez-vous qu'ils fussent plus condamnables que tous les autres habitants de Jérusalem ?

5. Non, je vous le dis ; mais, si vous ne faites pénitence, vous périrez tous de la même manière.

Nous avons fourni tous les éclaircissements possibles sur ces deux événements, nous n'y revenons pas. Il n'y a rien d'extraordinaire à ce que le revenant de Bar-Jehoudda ait appris l'entrée de Pilatus dans le Temple le 14 nisan 788. Revenant au troisième ou au quatrième siècle, il a eu plusieurs années jubilaires derrière lui pour enrichir, en ouvrant Philon et Josèphe au bon endroit, le bagage de ses connaissances historiques. Mais depuis que l'Église fait mourir Bar-Jehoudda sept ans avant la date réelle, son revenant ne fait plus d'histoire, il fait de la divination !

 

X. — JOSEPH L'HARAMATHAS[42] PURIFIÉ.

 

Luc est également le seul qui mette en scène, et à deux reprises, un Samaritain anonyme dont l'attitude envers Jésus contraste d'une singulière façon avec le malveillance des Juifs de Samarie. Quel peut être ce Samaritain ?

LUC, XVII, 11. Et il arriva qu'en allant à Jérusalem, il traversait le pays de Samarie (et la Galilée)[43].

12. Et comme il entrait dans un village, il rencontra dix lépreux, qui s'arrêtèrent loin de lui.

Il leur était défendu de s'approcher des personnes, fortiori des personnes royales et naziréées comme était Bar-Jehoudda.

13. Et ils élevèrent la voix, disant : Jésus, maître, ayez pitié de nous.

14. Dès que Jésus les vit, il dit : Allez, montrez-vous aux prêtres[44]. Et il arriva, pendant qu'ils y allaient, qu'ils furent purifiés[45].

15. Un d'eux, se voyant purifié, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix ;

16. Et il tomba sur sa face aux pieds de Jésus, lui rendant grâces ; or celui-ci était Samaritain[46].

17. Alors Jésus, prenant la parole, dit : Est-ce que les dix n'ont pas été purifiés ? et les neuf autres, où sont-ils ?

18. Il ne s'en est point trouvé qui revint et rendit gloire à Dieu, si ce n'est cet étranger !

19. Et il lui dit : Lève-toi, va ; ta foi t'a sauvé !

Ce Samaritain était, il n'y a qu'un instant, aussi lépreux que les neuf Juifs qui sont avec lui, mais les neuf Juifs appartiennent au dernier décan de la quarante-neuvième année, l'année proto-jubilaire qui a vu la crucifixion, tandis que le Samaritain appartient au Premier décan de l'année jubilaire qui a vu la résurrection. En une circonstance que l'Evangéliste nous laisse le soin de deviner il a permis que la loi de naziréat fût respectée, et que l'homme dont Jésus est le revenant sur terre eût une sépulture honorable. L'Haramathas était donc Samaritain ? Le nom d'étranger qu'on lui dorme ici et l'emploi sinistre qu'il exerçait nous avaient Porté à le croire. Mais les deux paraboles qui le réhabilitent nous en apportent la preuve. Neuf Juifs de Samarie ont repoussé Bar-Jehoudda vivant, c'est un Samaritain qui l'a déposé de la croix et enseveli au Guol-golta. Cet impur a touché le corps vierge du Nazir, el ce contact l'a purifié lui-même. Il peut donc s'approcher de Jésus sans crainte de le souiller. De plus Bar Jehoudda est devenu son prochain par le tombeau[47] ; tumulairement il est Samaritain, il purifie tous les Samaritains qui se feront jehouddolâtres.

 

XI. — LES DEUX DENIERS DUS À L'HARAMATHAS.

 

C'est l'origine de la parabole du voyageur dont la Samarie, plus hospitalière que la Ville de David, pansé les plaies et recueilli le corps à Machéron. Cette parabole est amenée par une question captieuse que pose à Jésus, pour le tenter, un docteur de la Loi, de ceux qui siègent au sanhédrin de Tibériade, collaborent au Talmud et répudient la secte de Jehoudda. Mais ceux qui ont vu comment Jésus répond à Satan peuvent être tranquilles, il ne tombera pas dans le panneau.

LUC, X, 25. Et voilà qu'un docteur de la loi, se levant pour le tenter, dit : Maître, que ferai-je pour posséder la vie de l'Æon ?[48]

26. Jésus lui dit : Qu'y a-t-il d'écrit dans la loi ? qu'y lis-tu ?

27. Celui-ci, répondant, dit : Tu aimeras le Seigneur ton pieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces, et de tout ton esprit ; et ton prochain comme toi-même.

28. Jésus lui dit : Tu as bien répondu ; fais cela, et tu vivras.

29. Mais lui, voulant se justifier lui-même, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ?

Ce docteur veut justifier les Juifs de Jérusalem enfle-mortels des Samaritains, surtout les frères de Bar-Jehoudda qui portèrent la même haine aux uns et aux autres après sa déconfiture. Vous n'avez pas oublié la défense du revenant aux disciples : N'allez pas dans les villes des Samaritains ! Pour cette raison, tirée de l'Evangile lui-même, un Samaritain ne fait pas partie du prochain[49].

30. Jésus reprenant, dit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba entre les mains des voleurs, l'ayant dépouillé et couvert de plaies, s'en allèrent, le laissant à demi-mort.

Complètement mort, avec des trous aux mains, aux pieds et dans le côté, et après l'avoir dépouillé de sa pourpre.

C'est en cet état qu'on le descendit non pas de Jérusalem à Jéricho, mais par un chemin parallèle, celui de Jérusalem à Machéron par Rama[50]. Quant à l'épithète de voleurs que l'Evangéliste applique aux Romains, elle n'est point nouvelle pour nous ; nous l'avons vue employée dans le même sens par Cérinthe[51].

31. Or il arriva qu'un prêtre descendait par le même chemin ; et, l'ayant vu, passa outre.

32. Pareillement un lévite, se trouvant près de là, le vil, et passa outre aussi.

33, Mais un Samaritain, qui était en voyage, vint près de lui, et, le voyant, fut touché de compassion.

34. Et, s'approchant, il banda ses plaies, y versant de l'huile et du vin ; et, le mettant sur sa monture, il le conduisit en une hôtellerie, et prit soin de lui.

Cette hôtellerie, c'est la demeure où le christ arriva le quatrième jour après son supplice par les spoliateurs et les voleurs romains, sans qu'aucun prêtre, aucun lévite eût songé à prendre soin de sa royale dépouille.

35. Et le jour suivant, il tira deux deniers, et, les donnant à l'hôte, dit : Aie soin de lui ; et tout ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.

L'homme qui reviendra est le crucifié lui-même, il est en voyage sous les traits du Samaritain. Tu n'es qu'on Samaritain, lui disent les gens de Jérusalem[52]. Tertullien l'appelle le Samaritain, peut-être par allusion An rôle qu'il joue ici. Il s'est rencontré avec l'Haramathas — comme Myriam avec Éloï-schabed[53] — à la première heure du samedi 17 nisan, lorsque cet étranger a lavé ses plaies et les a entourées de bandelettes avec l'aide de Nicodème (Cléopas) ; et pendant toute cette journée son corps a reçu l'hospitalité du caveau où personne avant lui n'avait été placé. Le dimanche, qui est le second des jours où il a été recueilli dans cette hôtellerie, l'Haramathas s'est trouvé avoir dépensé les deux deniers qui, aux termes de la comptabilité allégorique dont nous avons donné tant d'exemples, valent deux journées d'ouvrier[54], qui sont le samedi et le dimanche, et ces deux journées avec tout ce qui a été dépensé de plus, l'hospitalisé les lui doit depuis le 18 nisan 789. Il les lui rendra lorsqu'il reviendra. Et naturellement il les lui rendra au centuple ! Du prêtre et du lévite qui l'ont laissé au Guol-golta, et de l'étranger qui lui a facilité l'accès de sa dernière demeure :

36. Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui tomba entre les mains des voleurs ?

37. Le docteur répondit : Celui qui a été le plus compatissant pour lui. Et Jésus lui dit : Va, et fais de même.

Oui, et surtout ne va pas dire aux goym le sens secret de la parabole ! Ne va pas leur dire non plus que Si le Royaume s'était réalisé à la pâque de 789, Bar-Jehoudda en aurait impitoyablement chassé le fossoyeur incirconcis qui remuait les crânes à la pelle dans le charnier des criminels !

Luc fait des avances à ces Samaritains que les christiens de Matthieu et de Marc regardent comme une immondice laissée par le Démon sur la terre juive. C'est que les circonstances commandaient un rapprochement. Les Samaritains étaient nombreux dans Alexandrie où ils formaient une secte que l'auteur de la fausse Lettre d'Hadrien[55] se garde de confondre avec les Juifs et les christiens gnostiques ou jehouddolâtres. Le temps avait passé depuis la chute de Jérusalem. Cérinthe, en vrai politique (car il est meilleur comme politique que comme théologien), essaie de les amadouer dans le Quatrième Évangile[56]. Maudits par les Juifs, exclus des avantages conférés à ceux-ci, regardés comme de faux : frères, ils étaient des témoins dangereux pour les jehouddolâtres, le roi-christ ayant été battu puis enterré chez eux. Les christiens firent sans doute des recrues parmi eux, en leur rendant cette part de vie éternelle que leur refusaient les Juifs impitoyables. Mais il fallait Io mot de Jésus qui réconciliât au moins les Samaritains et les Davidistes. Ce mot, ni Matthieu ni Marc, ne le prononçaient. Au contraire, haine aux Samaritains, la folle nation qui demeure à Sichem, comme dit l'Ecclésiastique ! Dans Cérinthe Jésus franchit le pas : il parle à la Samaritaine, il lui demande à boire, elle lui tend la cruche, et dans l'eau du puits de Jacob il délaie le ciment de l'alliance. Ainsi tombe la vieille sentence de malédiction lancée contre Samarie.

Le coup était habile. Je crois qu'il porta en Egypte où les Samaritains d'Alexandrie formaient un parti séparé parmi les Juifs à qui Ptolémée Soter avait donné droit de bourgeoisie comme aux Macédoniens ; ils avaient prospéré dans cette ville où la vie et le lucre étaient si faciles, mais sans jamais se mêler aux Juifs de Juda, Il' les uns ni les autres ne voulant se départir de leurs coin turnes, les Juifs tenant pour Sion et les Samaritains pour Garizim irrévocablement. Quoique condamnés par Ptolémée Philométor qu'ils avaient fait juge, les Samaritains avaient persisté dans leurs prétentions. Alors que les offrandes des Juifs allaient au Temple de Jérusalem, celles des Samaritains allaient toujours à celui du Mont Garizim qui pour eux était le véritable. A ces deux partis si on ajoute les Kanaïtes de 823[57], on voit qu'Alexandrie était un champ de bataille tout indiqué Pour les questions qui divisaient la vieille famille hébraïque. Pris entre les Hérodiens et les Kanaïtes, qui pour des raisons différentes les exécraient autant, les Samaritains sentirent probablement le prix des avances que les christiens leur faisaient par la plume diplomatique des Cérinthe et des Luc.

L'auteur de l'Apocalypse avait codifié la haine des Juifs contre les nations, l'Evangéliste avait formulé celle des christiens contre les Juifs latinisants. Il y avait là un terrain d'entente qui n'existait pas avant la chute de Jérusalem et du Temple.

 

XII. — LE POSTVOYANT DE JÉRICHO.

 

Jésus veut bien jouer le rôle de Bar-Jehoudda jusqu'à la fin, mais il ne veut pas repasser par le chemin qui lui a été si fatal. Il n'ira point à Lydda, il se tiendra toujours à l'est de la route qu'il a suivie après l'affaire du Sôrtaba. Il se dirige vers Jérusalem par Jéricho. C'est à Jéricho que Bar-Jehoudda comptait opérer sa Jonction avec les bandes qui devaient lui arriver par la vallée du Jourdain.

Mais comme il a été arrêté à Lydda, se dirigeant vers Joppé, il n'a pu voir l'entrée qu'il se proposait de faire à Jéricho. Il y a un moyen bien simple pour qu'il ait vu cela, c'est de lui ouvrir encore une fois les yeux, car s'il n'a rien vu, c'est apparemment qu'il était toujours aveugle, malgré l'application de salive et de limon que Jésus lui avait faite devant la Maison de pèche[58].

LUC, XVIII, 35. Or il arriva, lorsqu'il approchait de Jéricho, qu'un aveugle était assis au bord du chemin, mendiant.

36. Et entendant la foule qui suivait le chemin, il demanda ce que c'était.

37. On lui dit que Jésus de Nazareth passait.

38. Alors il cria, disant : Jésus, fils de David, ayez pitié de moi !

39. Ceux qui allaient devant, le gourmandaient pour qu'il se tût. Mais il criait beaucoup plus encore : Fils de David, ayez pitié de moi !

40. Or Jésus, s'arrêtant, ordonna qu'on le lui amenât. Et quand il se fut approché, il l'interrogea,

41. Disant : Que veux-tu que je te fasse ? Il répondit : Seigneur, que je voie.

42. Et Jésus lui dit : Vois, ta foi t'a sauvé.

43. Et aussitôt il vit, et il le suivait glorifiant Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, donna louange à Dieu.

Voyant Bar-Jehoudda postvoir, les Juifs sont appelés à voir ce qu'il postvoit. Or il va se voir entrant en similitude à Jéricho.

 

XIII. — LE PÈRE DU CHRIST SUR LE FIGUIER-MYRIER.

 

Tous les pseudonymes de la fable ayant été percés à Jour, il arriva que celui de Zakhûri fut atteint dans sa noblesse et passa pour être le nom d'un pécheur, tout Comme celui de Jésus, qualifié de pécheur dans Cérinthe[59], et celui de Myriam Magdaléenne qualifiée de pécheresse dans Luc. On savait, on avait dit que ce nom de Zakhûri venait de Zakhû[60] et couvrait l'homme qui avait été le chef des kanaïtes révoltés au Recensement de Quirinius. Afin que Jésus ne puisse plus être dit fils de Zakhûri, comme il l'est dans la Nativité[61], on imagine de donner le nom de Zakhû à un habitant de Jéricho dont on fait le chef des publicains, et on justifie ainsi la mauvaise renommée qui jusqu'ici ne s'attachait qu'au nom ! C'est encore un change.

LUC, XIX, 1. Jésus, étant entré dans Jéricho, le traversait.

2. Or il y avait un homme appelé Zakhaios[62] ; il était chef des publicains, et même fort riche.

3. Et il cherchait à voir qui était Jésus, et il ne le pouvait, à cause de la foule, parce qu'il était très petit de taille.

Si petit qu'il fût, rien ne lui eût été plus facile que de voir Jésus, si Jésus fût venu, le moindre de ses anges n'ayant pas moins de soixante-douze mètres de haut[63].

4. Courant donc en avant, il monta sur un figuier-myrier pour le voir, parce qu'il devait passer par là.

Zakhaios, déguisé en chef des publicains à cause des goym, n'en conserve pas moins tous ses avantages comme chef des kanaïtes et toutes ses opinions comme père et précurseur du christ. Entre tous les arbres qui s'offrent à lui, il prend bien soin, lui, si petit, de monter sur le plus grand, le figuier-myrier, arbre inexistant en dehors de l'Eden, et sous lequel Jésus voit Nathanaël dans le prologue de Cérinthe[64]. Dans la pensée de Luc, il s'agit du sukè-myria, le figuier aux douze récoltes[65]. On a traduit par sukè-morea qui donne sycomore[66], mais ce n'est point du sycomore qu'il est question ici, c'est du figuier, l'Arbre de la connaissance du bien et du mal (génération), l'Arbre aux douze récoltes[67] que Jésus devait ramener au milieu de l'Éden. Il y a là un jeu de mots intraduisible en français et dont le fond lui-même ne peut s'expliquer que par l'étymologie de myria, la même que celle de Myriam, Ce nom myriamétrique[68] dont les Evangélistes ont affublé la mère de Bar-Jehoudda. Le fils de David devait en effet passer sous ce figuier, son père était mort dans cette espérance.

5. Et lorsqu'il arriva en cet endroit, Jésus leva les yeux, l'aperçut, et lui dit : Zakhaios, descends vite, parce qu'aujourd'hui il faut que je loge dans ta maison.

6. Et il descendit à la hâte, et le reçut avec joie.

Il est bien vrai qu'il doit entrer dans la maison du Zakhûri, nous pouvons même dire qu'il y est resté trente jours, cette année-là, ce dont les exégètes ne semblent aucunement se douter. Mais il en était déjà sorti quand Zakhaios monte sur le figuier myriamétrique, il était dans la maison du Zib depuis vingt-sept jours.

7. Voyant cela, tous murmuraient, disant qu'il était allé luger chez un homme pécheur[69].

8. Mais, se tenant devant le Seigneur, Zakhaios lui dit : Seigneur, voici que je donne la moitié de mes biens aux pauvres ; et si j'ai fait tort à quelqu'un, je lui rends le quadruple.

Ses biens, c'est trente deniers, ni plus ni moins, il n'en a pas plus que Jehoudda Is-Kérioth ; il en donne la moitié aux pauvres, c'est très gentil de sa part, mais en logeant le Fils de l'homme en cette circonstance, il fait tort, lui, Verseau, à quatre de ses frères qui viennent avant lui sur le Zodiaque millénaire et qui sont la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, et le Capricorne. Il offre de leur rendre à chacun le quadruple de ses trente deniers, sitôt qu'il sera sous le Zib. On n'est pas plus raisonnable, Jésus est bien obligé de le reconnaître.

9. Jésus lui dit : Aujourd'hui, cette maison a reçu le salut, parce que celui-ci aussi est enfant d'Abraham.

Certes il l'est, et avant celui dont Jésus est le revenant dans la séméiologie. Il ne descend pas seulement d'Abraham, comme le montre sa généalogie, il descend aussi de David ; sa maison est celle du salut par le baptême, et sans lui il n'y aurait eu ni christ ni christianisme. Jésus n'est venu que pour le tirer d'affaire avec tous les siens.

10. Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu[70].

Il est juste qu'il commence par le père — ah ! son faux nez de chef des publicains, comme il est loin déjà !

 

XIV. — LES DEUX ÉVANGÉLISTES POSTVOYANTS.

 

Dans Matthieu, comme plus tard dans Offenbach, il Y a deux aveugles à qui Jésus ne rend la vue qu'à sa sortie de Jéricho. Ils n'ont pas pu voir Zakhaios sur son figuier, mais ils auront vu son fils sortir de Jéricho en nisan 788, ce qui est encore plus fort ! Ces deux aveugles ne sont autres que les deux frères de Bar-Jehoudda qui ont transmis les Paroles du Rabbi : Philippe et Jehoudda Toâmin[71]. L'Eglise leur fait voir au troisième siècle des choses que naturellement ils n'ont pu voir en 788, puisqu'à cette date ils avaient l'inconvénient d'être aveugles. Entendez que, n'ayant pas pu voir l'entrée de leur frère aîné dans Jéricho à cause de leur infirmité, ils n'ont pas pu la consigner dans leurs écrits. Grâce à la lumière du Verbe, voilà cette lacune réparée, non dans leurs écritures, — il est trop tard ! mais dans celle-ci.

MATTHIEU, XX, 29. Lorsqu'ils sortaient de Jéricho, une grande foule le suivit.

30. Et voilà que deux aveugles assis sur le bord du Chemin entendirent que Jésus passait ; et ils élevèrent la voix, disant : Seigneur, fils de David, ayez pitié de nous.

31. Et la foule les gourmandait pour qu'ils se tussent ; mais eux criaient encore plus, disant : Seigneur, fils de David, ayez pitié de nous.

32. Alors Jésus s'arrêta, les appela[72] et dit : Que voulez-vous que je vous fasse ?

33. Ils lui répondirent : Seigneur, que nos yeux s'ouvrent.

34. Et ayant pitié d'eux, Jésus toucha leurs yeux ; aussitôt ils recouvrèrent la vue, et ils le suivirent.

 

XV. — TROISIÈME ÉVANGÉLISTE POSTVOYANT.

 

Dans Marc, troisième aveugle sous un nom hellénisé.

MARC, X, 46. Ils vinrent ensuite à Jéricho ; et comme il partait de Jéricho avec ses disciples et une grande multitude, le fils de Timaios (bar-Timaios) l'aveugle, qui était assis sur le bord du chemin, demandant l'aumône,

47. Ayant entendu que c'était Jésus de Nazareth, se fuit à crier, disant : Jésus, fils de David, ayez pitié de moi !

48. Nombre de personnes le menaçaient pour le faire taire ; mais lui criait beaucoup plus encore : Fils de David, ayez pitié de moi !

40. Alors Jésus, s'arrêtant, ordonna qu'on l'appelât. On appela donc l'aveugle en lui disant : Aie confiance, lève-toi, il t'appelle.

50. Celui-ci, jetant son manteau, s'élança et vint à Jésus.

51. Et Jésus lui demanda : Que veux-tu que je te fasse ? L'aveugle lui répondit : Maître, que je voie.

52. Va, lui dit Jésus, ta foi t'a guéri. Et aussitôt, il vit, et il le suivait dans le chemin.

Le troisième aveugle, donc mendiant de lumière, qui ait vu Jésus sortir de Jéricho, c'est Mathias Bar-Toâmin[73], c'est-à-dire fils de Jehoudda Toâmin. C'est le plus grand des trois scribes jehouddiques après son Père et son oncle Philippe. Il a laissé la renommée d'un grand docteur dans les Sagesses valentiniennes[74]. S'il déclare que son autre oncle, le christ, est entré dans Jéricho et qu'il en est sorti, son témoignage viendra confirmer celui que viennent de rendre les précédents postvoyants. Car il ne s'agit pas seulement de rouler les goym, il faut d'abord rouler les Juifs capables de croire à la résurrection du Royaume en la personne de son prophète.

Par ce moyen Bar-Toâmin, dont on fera plus tard un (et même deux) des douze, — sous le nom de Mathias et sous celui de Barthélemi, — Bar-Toâmin se trouve avoir vu une chose qui n'est ni dans ses écrits, ni dans ceux de son père ni dans ceux de son oncle Philippe, mais dont il témoigne dans celui qu'on met sous le nem de son cousin germain Jehoudda dit Marcos, fils de Shehimon. Voilà Bar-Toâmin et Marcos passés témoins deutéronomiques. Lorsque Bar-Toâmin sera dédoublé dans la liste apostolique et qu'on aura mis un Evangile sous son nom de circoncision, Mathias, on aura trois témoins deutéronomiques, un témoin de plus qu'il ne faudra. Quand ensuite on aura enlevé son Evangile à Cérinthe pour le donner au pseudo-Jochanan, apôtre engagé spécialement pour avoir reposé sur le Sein de Jésus pendant la Cène, on regorgera de témoins. Est-il besoin de dire qu'a l'époque on les synoptiseurs Ouvrent les yeux aux trois grands scribes jehouddiques qui méritent vraiment le nom d'Evangélistes, ils ne peuvent en trouver plus de trois pour leur faire voir le fils de David ailleurs qu'aux environs de Lydda ? Ni Marc ni Luc, ni à fortiori Jochanan, ne sont encore inventés.

 

 

 



[1] Bar-Jehoudda traqué, et chassé de partout.

[2] Matthieu, XVII, 21 ; Marc, IX, 29.

[3] Cf. L'Evangile de Nessus.

[4] Cf. Le Rois des Juifs.

[5] On a enlevé les mots son frère dans Matthieu et dans Luc, à une époque où on ne voulait plus avouer ce frère-là ni aucun autre.

[6] Tout autre en effet. Il devient non pas bon, mais moins méchant ; non pas divin ni même génial, mais moins bête.

[7] Il y a Rabbi dans le texte.

[8] Kurié. Les Paroles du Rabbi ont été traduites en grec sous le titre de Logia kuriou. Cf. Les Évangiles de Satan, première partie.

[9] Luc aussi, plus loin.

[10] Ils n'en parlent ni dans Marc ni dans Matthieu.

[11] Cf. Le Saint-Esprit.

[12] Cf. Le Charpentier.

[13] Jésus ou le Dieu-Fils en forme d'homme, tel qu'il est défini par l'Apocalypse.

[14] Cf. Le Roi des Juifs.

[15] Le fils de l'homme qui s'appelait Jehoudda bar-Jehoudda, et non le Fils de l'homme-Verbe de Dieu et créateur du monde. Celui-là, c'est Jésus qui en est l'image.

[16] Modification faite par les synoptiseurs. Ce n'est pas le troisième Jour, c'est après trois jours, par conséquent le quatrième. C'est le quatrième jour, en effet, que le corps de Bar-Jehoudda fut enlevé du Guol-golta par ses parents.

[17] Après trois jours, donc le quatrième.

[18] Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie.

[19] Ils font bien, car il lui serait difficile d'expliquer comment il se fait que les synoptiseurs de Marc comptent trois jours entre sa mort (vendredi 16 nisan, deux ou trois heures avant la fin de la journée) et son enlèvement du Guol-golta (dimanche 18, deux ou trois heures après la fin du sabbat.) Ne jamais oublier que la journée juive commençait à six heures du soir.

[20] Rédaction moderne en contradiction avec le dispositif emprunté à Jonas par identité de cas, et qui stipule le quatrième jour.

[21] Les Actes des Apôtres le reconnaissent. Cf. Le Saint-Esprit.

[22] Et les soixante-douze, où sont-ils ? Mais où sont les Cent quarante-quatre mille ?

[23] Elle les désigne du doigt.

[24] La question d'identité est ici réglée par la chronologie. Nous nous sommes trompé quand nous avons dit qu'il s'agissait de Jacob senior crucifié avec Shehimon en 802.

[25] Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie.

[26] Cf. L'Evangile de Nessus.

[27] Dans sa plus grande largeur le Jourdain n'a que vingt mètres.

[28] Cf. Les Marchands de Christ.

Ce n'était pas la première fois qu'embarrassée par les dépositions de l'histoire, l'Eglise coupait la tête d'un crucifié. Elle avait déjà dans les Actes coupé celle de Jacob senior crucifié avec Shehimon en 802. Cf. Le Saint Esprit.

[29] Il l'avait envoyé prendre, lit-on dans Marc. Le pape qui a fabriqué ce récit aurait bien pu y mettre plus de soin. S'il dit mieux connu ses Evangiles, il y aurait vu que le baptiseur avait été livré.

[30] En 362 de l'E. C. Cf. Les Marchands de Christ.

[31] Cf. L'Evangile de Nessus.

[32] En partant de l'Orient.

[33] Tâs émeras tès analépseôs autou, les jours de sa prise, de son arrestation. On traduit analèpsis par assomption (M. Ledrain) ou par ascension (le Saint-Siège) ; mais il n'est nullement question ici de ce genre d'analepse. L'analépsis de Bar-Jehoudda, c'est proprement l'action d'avoir été pris pendant sa fuite ; et les jours de cette action, le sont les 12 et 13 nisan. Il est impossible de traduire autrement le passif d'analambanô. Analambanomai, c'est être pris. Et quand les Évangélistes entendent que cette action se produit dans le sens de la terre au ciel, ils l'indiquent en ajoutant eis tón ouranon.

[34] Fils du tonnerre.

[35] Cf. Le Roi des Juifs.

[36] Cf. Le Roi des Juifs.

[37] Jacob junior lapidé par Saül.

[38] Dans Luc.

[39] Emprunté par le scribe aux Psaumes. Il s'agit ici du Temple dont les Romains ont enlevé la table aux douze pains et le chandelier à sept branches.

[40] Cf. Le Roi des Juifs.

[41] Cf. Le Gogotha.

[42] Le fossoyeur du Guol-golta, Cf. Les Marchande de Christ.

[43] Il y a interversion. La Galilée vient avant la Samarie.

[44] Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie.

[45] Un regard de Jésus a suffi pour cela.

[46] Non pas Juif de Samarie, mais Assyrien d'origine.

[47] Machéron est en Samarie, ne l'oublions pas.

[48] Zôén aiônion, l'Æon-Zib, le Cycle de mille ans. C'est en propre termes la question que lui pose, également pour le tenter, le jeune homme riche qui l'appelle bon maître.

[49] Cf. Le Roi des Juifs.

[50] Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie et Les Marchands de Christ.

[51] Cf. L'Evangile de Nessus.

[52] Cf. L'Evangile de Nessus.

[53] Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie.

[54] Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie.

[55] L'Empereur Hadrien à son beau-frère sur les sectes d'Alexandrie, particulièrement celle des christiens. Nous en parlerons.

[56] Cf. L'Evangile de Nessus.

[57] Décimés par Tibère Alexandre, cf. Le Gogotha.

[58] Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie.

[59] Cf. L'Evangile de Nessus.

[60] Nom chaldéen du Capricorne, père du Zakhûri ou Verseau.

[61] Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie.

[62] Zachée, dit le Saint-Siège, était probablement, chargé par le collecteur romain de lever les impôts que devaient payer les Juifs dans le riche district de Jéricho, ce qui devait être pour lui une source de richesses. D'après une tradition, Zachée vint mourir en gaule, à Roc-Amadour.

A approcher de la version qui fait mourir sa femme, Myriam Magdaléenne, à la Sainte-Baume.

[63] Cf. Le Roi des Juifs.

[64] Nathanaël, c'est Ménahem. Cf. L'Evangile de Nessus, t. VI de Mensonge chrétien.

[65] Cf. L'Apocalypse dans Le Roi des Juifs, t. II du Mensonge chrétien.

[66] Le nom de sycomore qui signifie figuier-mûrier, dit le Saint-Siège, provient de ce que cet arbre a les fruits du figuier et le feuillage du mûrier. Il ne faut pas entendre par ce nom le sycomore de nos pays, dont le nom vulgaire est érable blanc ou faux platane, dont les feuilles larges et dentées, à cinq lobes pointus, sont blanche en dessous, d'un vert foncé en dessus ; les fleurs, petites et verfhltre5, pendant en grappes allongées. Le sycomore de l'Evangile est le sycomore à figues, Ficus sycomorus. ll ne pousse que dans les pays très chauds : dans la vallée brûlante du Jourdain, à Jaffa, dans la basse Galilée et en Egypte, où l'on en voit encore aujourd'hui formant alla dans les villes, d'où le nom de figuier d'Egypte par lequel on le désigne également. H s'élève à une hauteur de douze à quinze mètres. Ses grandes et fortes branches se déploient horizontalement, de manière à former un pavillon touffu, qui peut avoir jusqu'à une quarantaine de pas de diamètre. Les figues qu'il produit ne poussent pas sur les rameaux couverts de feuilles, mais s'étalent en grappes, soit sur le tronc, soit sur les grosses branches. Elles mûrissent au commencement de juin, et, depuis cette époque jusqu'à l'hiver, l'arbre porte constamment des lieurs, des fruits verts et des fruits mûrs. Le bois de e sycomore servait en Egypte à faire des boites de momies, et on l'employait en Palestine couine bois de construction. En un mot, c'est le figuier-géant, et le père de Bar-Jehoudda en avait millénarisé la durée et les proportions.

[67] Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie.

[68] Cf. Le Gogotha, t. V du Mensonge chrétien.

[69] Il l'est, soit que les Juifs de Jérusalem le considèrent dans l'histoire kanaïte, soit que ses disciples le considèrent dans sa fonction de publicain.

[70] Idée exprimée plusieurs fois sous cette même forme.

[71] Cf. Les Évangiles de Satan, 1re partie.

[72] Il n'y a pas de danger qu'il les appelle par leur nom !

[73] Toâmin, jumeau, rendu par Timaios dans Je grec.

[74] Il y est, en effet, classé troisième.