I. — PROLOGUE DES ÉVANGILES DE SATAN. Le prologue est de quelque Clément. Cet imposteur a synoptisé les fables judaïques fabriquées depuis les Explications de Papias sur les Paroles du Rabbi. Après en avoir écarté les plus honnêtes et les plus transparentes, comme celles de Cérinthe et de Valentin, il veut les faire passer pour de l'histoire recueillie par des témoins oculaires qui se seraient appelés Matthieu, Marc et Luc. Dans cette supercherie, il prend pour compère un certain Théophile à qui, d'autre part, il adresse les Actes des Apôtres. Théophile reçoit le tout d'un front qui ne rougit jamais et d'une main habituée à écouler les pièces les plus fausses sans se faire prendre. LUC, I, 1. Comme beaucoup[1] ont entrepris de mettre par le récit des choses qui se sont accomplies parmi. 2. Suivant que nous les ont transmises ceux qui, dès le commencement, les ont eux-mêmes vues[2], et qui ont été les ministres du Verbe ; 3. J'ai cru, moi aussi, excellent Théophile, après m'être diligemment informé de tout dès l'origine, devoir t'en écrire par ordre toute l'histoire, 4. Afin que tu connaisses la vérité de ce dont tu as été instruit. Saint Luc peut avoir en vue ici, dit le Saint-Siège, soit les écrits que plusieurs fidèles avaient composés dès les commencements du christianisme, écrits peu exacts et peu fidèles, malgré la bonne intention de leur auteur ; soit les œuvres mensongères que des imposteurs fabriquèrent pour corrompre le dépôt des vraies Ecritures, afin de mieux établir leurs fausses doctrines. II. — GÉNÉALOGIES DE BAR-JEHOUDDA. Nous n'en reproduisons que le texte, et nous renvoyons au Charpentier pour les observations qu'il comporte. Voici d'abord la généalogie de Bar-Jehoudda par son père : MATTHIEU, I, 1. Livre de la Généalogie du christ jésus, fils de David, fils d'Abraham. 2. Abraham engendra Isaac. Isaac engendra Jacob. Jacob engendra Juda et ses frères. 3. Juda engendra, de Thamar, Phares et Zara. Phares engendra Esron. Esron engendra Aram. 4. Aram engendra Aminadab. Aminadab engendra Naassson[3]. Naasson engendra Salmon. 5. Salmon engendra, de Rahab, Booz. Booz engendra, de Ruth, Obed. Obed engendra Jessé[4]. Et Jessé engendra David, roi. 6. David, roi, engendra Salomon, de celle qui fut femme d'Urie. 7. Salomon engendra Roboam. Roboam engendra Abias. Abias engendra Asa. 8. Asa engendra Josaphat. Josaphat engendra Joram. Joram engendra Ozias. 9. Ozias engendra Joatham. Joatham engendra Achaz. Achaz engendra Ezéchias. 10. Ezéchias engendra Manassé. Manassé engendra Amon. Amon engendra Josias. 11. Josias engendra Jochonias et ses frères vers la transition de Babylone. 12. Et après la transmigration de Babylone, Jochonias engendra Salathiel. Salathiel engendra Zorobabel. 13. Zorobabel engendra Abiud. Abiud engendra Eliacim. Eliacim engendra Azor. 14. Azor engendra Sadoc. Sadoc engendra Achim. Achim engendra Eliud. 15. Eliud en engendra Eléazar. Eléazar engendra Mathan. Mathan engendra Jacob. 16. Et Jacob engendra Joseph, époux de Myriam, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ. Voici maintenant sa généalogie par sa mère, d'après l'Évangile de Luc. LUC, III, 23. Etant, comme on croyait fils de [Myria qui fut fille d'Héli][5], qui fut fils de Mathias. 24. Qui le fut de Lévi, qui le fut de Melchi, qui le fut de Janné, qui le fut de Joseph. 25. Qui le fui de Mathathias, qui le fut d'Amos, qui le fut de Nahum, qui le fut de Hesli, qui le fut de Naggé. 26. Qui le fut de Mahath, qui le fut de Mathathias, qui le fut de Séméi, qui le fut de Joseph, qui le fut de Juda. 27. Qui le fut de Joanna, qui le fut de Résa, qui le fut de Zorobabel, qui le fut de Salathiel, qui le fut de Néri. 28. Qui le fut de Melchi, qui le fut d'Addi, qui le fut de Cosan, qui le fut d'Elmadan, qui le fut de Her. 29. Qui le fut de Jésu, qui le fut d'Eliézer, qui le fut de Jorim, qui le fut de Mathat, qui le fut de Lévi. 30. Qui le fut de Siméon, qui le fut de Juda, qui le fut de Joseph, qui le fut de Jona, qui le fut d'Eliakim. 31. Qui le fut de Méléa, qui le fut de Menna, qui le fut de Mathalha, qui le fut de Nathan, qui le fut de David. 32. Qui le fut de Jessé, qui le fut d'Obed, qui le fui de Booz, qui le fut de Salmon, qui le fut de Naasson. 33. Qui le fut d'Aminadab, qui le fut d'Aram, qui le fut d'Esron, qui le fut de Phares, qui le fut de Juda. 34. Qui le fut de Jacob, qui le fut d'Isaac, qui le fut d'Abraham, qui le fut de Tharé, qui le fut de Nachor. 35. Qui le fut de Sarug, qui le fut de Ragaii, qui le fut de Phaleg, qui le fut d'Héber, qui le fut de Salé. 36. Qui le fut de Caïnan, qui le fut d'Arphaxad, qui le fui de Sem, qui le fut de Noé, qui le fut de Lamech. 37. Qui le fut de Mathusalé, qui le fut d'Hénoch, qui le fut de Jared, qui le fut de Malaléel, qui le fut de Caïnan. 38. Qui le fut d'Hénos, qui le fut de Seth[6], qui le fut d'Adam, qui fut de Dieu. Quoique nous y soyons autorisés par les théories de Bar-Jehoudda sur la responsabilité, nous n'estimons pas qu'il soit coupable des crimes et des vices de son ascendance. C'est assez qu'il porte, et si allègrement ! la peine des siens. Mais puisque nous étions menacés de la résurrection de ses ancêtres le 15 nisan 789 et jours suivants, il n'est peut-être pas mauvais de savoir devant quelles individualités nous aurions comparu pour être jugés, si l'Eternel n'avait retenu son Fils dans les hauteurs du troisième ciel. C'est ce qui nous a conduit à jeter un coup d'œil sur les noms contenus dans ces deux Généalogies. Celle de Salomé nous intéresse moins, car il faut remonter à Zorobabel pour y trouver un personnage historique ; aucun des ancêtres de cette grande dame n'a régné, sinon David, et elle ne descend de lui que par Nathan, c'est-à-dire par le harem. Mais elle est riche en grands noms dans la partie qui remonte vers Adam par Abraham. Et puisque nous tenons Abraham, il n'est pas sans intérêt de rechercher quel est le genre religion qui lui a valu la grâce spéciale de Dieu ainsi qu'à David. III. — CONSUBSTANTIEL À MOLOCH. En dehors des Rois qui sont un arrangement des Annales,
les Écritures juives n'ont aucune valeur d'authenticité ; les Livres dits de
Moïse moins encore que les autres. Fabriqués plusieurs siècles après les
faits ils respirent sans interruption le mensonge le plus grossier. Le Dieu d'Abraham n'est pas celui de Noé. Si c'était le même, il aurait donné la circoncision à Noé pour signe d'alliance éternelle et non l'arche, l'arche à Abraham et non la circoncision. La circoncision n'a donc aucune valeur aux yeux de l'Éternel qui a parlé à Noé. Pour tout dire la circoncision n'est pas la marque du dieu des Hébreux de Chaldée, c'est celle du dieu des Égyptiens, et Abraham ne l'a prise qu'à cause de sa signification solaire. Abraham n'avait reçu d'aucun dieu l'ordre de se circoncire, personne avant lui parmi les Hébreux chaldéens n'avait reçu un tel ordre d'automutilation. Les populations au milieu desquelles il vivait en Chanaan n'étaient pas circoncises, et s'il n'avait pas eu avec lui des esclaves égyptiens, parmi lesquels Agar dont il fit sa concubine, peut être aurait-il gardé son prépuce. Il était à Chanaan depuis dix ans lorsqu'il prit Agar, il en avait quatre-vingt-six lorsqu'il eut Ismaël, et quatre-vingt-dix-neuf lorsque le dieu des Égyptiens lui révéla ce signe de prospérité génésique, la circoncision. Je dis signe de prospérité génésique. Il s'agissait pour Abraham de déstériliser Sara sa femme légitime, et d'en avoir au moins un fils qui ferait souche de douze fils, lesquels engendreraient à l'infini, jusqu'à former des nations. Le dieu qui lui parle, c'est celui de la génération, c'est le dieu d'Égypte. C'est le Dieu opposé à celui qui parle à Adam et qui est de Chaldée. Celui qui parle à Abraham, c'est Sa Majesté le Soleil. L'âge même dans lequel est Abraham désigne une année sabbatique et proto-jubilaire, il a quatre-vingt-dix-neuf ans. S'il engendre avant la centième année, un Cycle interminable
s'annonce pour sa postérité, il entre dans l'engrenage des siècles, la roue
du temps l'emporte vers des générations sans fin. Un homme intelligent peut
bien sacrifier au Dieu qui fait vivre, une excroissance de chaire inutile à
l'organe générateur. Ce sacrifice apparent n'est en réalité qu'un placement
usuraire. C'est cent ans de vie terrestre
assurés, et mille ans dans le re-Éden. Eût-il cent
ans, et Abrabam est à la veille de les avoir, sa
femme en eût-elle quatre-vingt-dix, et c'est le cas de Sara, il est
plus fécond en perspective qu'un jeune homme incirconcis comme il y en a dans
les Gaules. Il a quelque part en lui le même signe circulaire que le Soleil,
tournant sans fin autour de la terre-Déjà Ismaël, qu'il a de l'esclave, est
assuré d'avoir douze fils qui seront douze princes ; Isaac, celui qu'il aura
de la femme légitime, aura douze fils qui seront douze chefs de sang hébreu,
c'est-à-dire supérieurs aux rois-Ismaël n'est circoncis qu'après douze ans,
la treizième année, parce que telle était la loi de sa mère. Isaac est
circoncis le huitième jour, les sept premiers appartenant à Dieu de par Abraham ne brûle point Ismaël, parce qu'Ismaël est loin d'être son premier-né, et qu'Agar étant égyptienne et son enfant se place sous les lois de son pays. Mais de retour à Chanaan, au premier enfant qu'il a de Sara, qui était chaldéenne étant sa sœur, il prend toutes les mesures d'usage pour l'envoyer à Moloch, Maître des dieux. Ainsi le veut sa loi. Isaac échappe, parce que le mythe prédit qu'il ne sera pas brûlé. La littérature biblique est un piège perpétuel pour le goy ignorant du procédé qui consiste à parler au futur, et avec l'enflure prophétique, de choses qui se sont différemment passées et depuis des siècles. C'est ainsi qu'Isaac, destiné à être passé par le feu en vertu de la loi de Moloch, demande où est l'Agneau, comme si la loi sur la pâque moderne existait déjà et qu'Abraham fût en train d'y manquer par un inconcevable oubli ! Dans la version actuelle Abraham finit par remplacer son fils par un Bélier, animal qui correspond à la même constellation que l'Agneau de la pesach. C'est donc au renouvellement de l'année religieuse que les Hébreux offraient le premier-né à Moloch. Si Isaac a survécu, c'est qu'il n'était pas nazir, n'étant pas le premier qui fût sorti des reins son père, comme disent les Écritures dans leur langage énergique et brutal. L'holocauste du premier-né, est le fondement même de la religion hébraïque. Moïse n'en a pas connu d'autre. La loi de naziréat commandait que tous les premiers-nés fussent offerts au Seigneur : Tu me donneras le premier-né de tes fils. Qu'il reste sept jours avec la mère, et tu me le rendras le huitième ![14] Tout ce qui aura été offert par un homme et naziréé ne se rachètera point, mais il faudra nécessairement qu'il meure[15]. Le premier-né de l'âne suivait le premier-né de l'homme dans le feu sacré : tous les deux sont à Moloch et irrachetables. Malgré les dispositions contraires, glissées dans les textes par des scribes honteux de ce passé, c'est la loi toute pure. Philon convient que dans la terre de Chanaan les Hébreux immolaient leurs enfants à Moloch avant l'épreuve dont il semble qu'Abraham sorte aujourd'hui vainqueur. On ne connaît pas de peuple où ces monstrueuses pratiques
aient eu plus d'empire que chez eux[16]. Afin d'en
effacer le souvenir de l'histoire des Juifs, on mit ceci sous le nom de Moïse.
Tu ne livreras aucun de tes enfants pour les faire passer
à Moloch[17]...
Ne vous souillez par aucune de ces choses, comme ont
fait les nations que je vais chasser devant vous[18]... Si un homme des enfants d'Israël ou des étrangers qui
séjournent en Israël livre un de ses enfants à Moloch, il sera mis à mort et
tout le peuple le lapidera. Et moi je tournerai ma face contre cet homme, et
je le retrancherai du milieu de son peuple, parce qu'il a livré de ses
enfants à Moloch, souillé mon sanctuaire et profane mon saint nom. Que si le
peuple néglige de punir celui qui livre de ses enfants à Moloch,
j'exterminerai le coupable, toute sa race, avec tous ceux qui se prostituent
comme lui en se prostituant à Moloch[19]. Pardonnons ces
impudences aux scribes, mais n'en soyons pas dupes. Le dieu du Mage en Égypte,
c'est Moloch-Nous avons cité le prophète Amos, il est formel[20]. L'Âne est l'étoile du triomphe de Moloch, c'est
par le sacrifice humain qu'on l'honore, particulièrement dans la tribu et
dans la famille dont est le Juif consubstantiel et coéternel au Père[21]. Revenus dans
Chanaan, les Juifs ont continué à immoler des victimes humaines. C'était,
disent les apologistes, parce qu'ils le voyaient faire autour d'eux, et par
une condescendance coupable envers les dieux étrangers. Mais ces dieux,
c'étaient les leurs qu'ils retrouvaient, c'étaient les dieux de leur père
Abraham. C'est pour revenir à eux qu'ils avaient quitté l'Égypte, car le
Maître des armées est un feu dévorant, c'est
la définition même de ce Moloch par Moïse. Leur départ fut précédé d'une
immense pâque de premiers-nés, ceux d'Égypte, disent les Ecriture actuelles,
ceux d'Israël, disons-nous avec le Protonome.
A maintes reprises ils avaient négocié avec les Pharaons pour reprendre ces
sacrifices, loin des yeux profanes, à trois jours de marche hors des villes[22]. Tout mauvais cas est niable, et dans le Deutéronome on nie. Au futur comme toujours ! À l'ouïr il ne parait pas que les Israélites se soient laissés aller aux horreurs du molochisme : Quand le Seigneur aura exterminé les nations que tu vas chasser devant toi, lorsque tu les auras chassées et que tu te seras établi dans leur pays, garde-toi de te laisser prendre au piège de l'imitation, après qu'elles auront été détruites devant toi ! Garde-toi de rechercher leurs dieux et de dire : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Moi aussi je veux faire de même. Tu n'agiras pas ainsi à l'égard de l'Eternel, ton dieu, car elles servaient leurs dieux en faisant toutes les abominations qui sont odieuses à l'Eternel, et même elles brûlaient au feu leurs fils et leurs filles en l'honneur de leurs dieux ![23] En supposant même que ces défenses aient été faites par le Mage, les Juifs n'en tinrent aucun compte, et pendant douze cent ans ils se sont mêlés parmi les nations, dit le psalmiste[24], et ils ont appris leurs œuvres. Ils ont servi leurs idoles ! ils leur ont immolé leurs fils et leurs filles, qu'ils sacrifièrent aux idoles de Chanaan. Ce n'est pas pour faire de telles choses que l'Eternel les a tirés d'Égypte, car dans Jérémie il revendique maintenant pour lui l'œuvre que sur le moment ils ont attribuée à Moloch : Au jour que j'ai tiré vos pères d'Égypte je ne leur avait pas demandé d'holocaustes ni de victimes (du genre de celles qu'ils ont sacrifiées), mais voici (et cela, c'est la loi refaite) ce que je leur ai commandé : Écoutez ma voix, leur ai-je dit, et vous serez mon peuple. Marchez dans toutes les voies que je vous ai prescrites, afin que vous soyez heureux. Et ils n'ont point écouté, ils n'ont point prêté l'oreille, ils ont suivi les conseils, les penchants de leurs mauvais cœurs, ils ont été en arrière et non en avant[25]. Avant cette parole, ils ont adoré les dieux qu'ils avaient faits de leurs mains, puis ils ont adoré des dieux étrangers et ils ont fait plus de mal encore que n'avaient fait leurs pères[26]. Lorsque Dieu rappelle aux Juifs que c'est lui qui les a tirés d'Égypte, Michée s'interroge pour savoir par quel hommage il doit reconnaître un tel bienfait, par quel sacrifice il peut racheter un tel oubli. Donnerai-je mon premier-né pour ma faute, le fruit de mes entrailles comme rançon expiatoire de ma vie ?[27] Et Dieu lui répond sans colère que, depuis ces temps, il a défendu ce qui est mal, fixé ce qui est bien. Dans Osée également il reproche aux Israélites d'avoir adoré les Baalim, alors que c'est à lui qu'ils devaient leur libération : Quand Israël était jeune, je l'aimai et j'appelai mon fils (Israël) hors d'Égypte. Il se plaint de n'en avoir pas été récompensé. Pendant les quarante ans de la traversée du désert, c'est Moloch qui a eu tout l'honneur en aspirant de sa narine puissante la fumée des chairs humaines. L'Eternel s'en est vengé en laissant les Juifs dans leur crime : Comme leurs yeux étaient tournés vers les idoles de leurs pères, alors moi aussi je leur ai donné des préceptes qui n'était pas bons et des jugements par lesquels ils ne peuvent pas vivre. Et je les ai souillés dans leurs présents lorsqu'ils m'offraient les premiers-nés de la vulve à cause de leurs péchés[28]. Combien de temps s a-t-il laissés dans cette religion ? Depuis toujours jusqu'à leur transportation à Babylone. Le culte du dieu anti-molochiste n'a pas duré le quart de ce qu'a duré Moloch. Quelle a été la religion des Juges, et après les Juges celle des Rois ? Un Moloch dont les narines aspirent la fumée et dont la bouche pétille d'un feu dévorant[29]. Le pire de tous les rois fut David, l'homme de Bethsabée.
Les Écritures ménagent étonnamment David, parce qu'il est la racine de
l'arbre d'Ischaï et que la promesse de la domination universelle est en lui,
mais il est aisé de voir que ce fut un molochiste
et un idolâtre déterminé dont les mœurs — je ne parle pas de la polygamie —
sont très au-dessous de celles qu'on reproche aux Hérodes. Son fils Salomon
ne se borna pas à édifier un Temple dans lequel le culte des Baals de la prostitution masculine se combinait avec
celui d'Astarté, protectrice de la prostitution féminine, il éleva sur le
mont des Oliviers des autels à cette Astarté, l'abomination des Sidoniens, à Kémosch,
l'abomination de Moab, et à Milcom, l'abomination
des Ammonites. Et en étendant que cette Montagne fût réhabilitée un jour par
l'Ascension de Bar-Jehoudda, le scribe des Rois
la nomme Montagne de perdition, parce que l'Éternel s'est vengé de Salomon
par la transportation de son peuple à Babylone. L'Histoire des jours de
Salomon a disparu[30]. Rien de
comparable à la servitude et aux charges que ce tyran molochiste
avait fait peser sur ses sujets[31]. Aux
réclamations du peuple, Roboam, son fils et successeur, répond ainsi : Mon père vous a battus avec des verges, moi je vous
châtierai avec des scorpions[32]. Seules les
tribus de Juda et de Benjamin consentirent à le garder pour roi, les dix
autres secouèrent ce joug exécrable, disant : Qu'avons-nous
de commun avec David ? Quel héritage avons-nous avec le fils d'Ischaï ?[33] Et Israël se
sépara de la maison de David, pour aller avec Jéroboam qui avait provoqué la
scission. Mais celui-ci ne vit qu'un moyen de contrebalancer l'influence
religieuse que Roboam tenait de la possession du Temple, ce fut d'avoir, lui
aussi, des veaux d'or — lisez des Molochs à face de taureau — semblables à
ceux de Jérusalem, d'en mettre un à Béthel et l'autre à Dan, en disant au
peuple : Israël, voici vos dieux qui vous ont tires
d'Égypte[34].
Et Israël leur sacrifia pendant trois cents cinquante ans, voilà le cri de la
vérité ! Mais dès le temps de la scission il fut prophétisé que l'Âne et le Lion
de Juda redeviendraient les maîtres comme a siècle
de Samson le Nazir et des Juges[35]. Juda fut1
meilleur à Jérusalem qu'Israël à Béthel et à Dan ? Voici la réponse : Roboam, dont la femme était ammonite, régna dix-sept ans
sur Juda. Et Juda fit le mal devant le Seigneur, et ils l'irritèrent par les
péchés qu'ils commirent, plus que leurs pères ne l'avaient irrité par tous leurs
crimes, car ils se construisirent aussi des autels et des statues (de Moloch, Tharthak[36], Naasson, Nehoustan[37], Remphan et compagnie). Il y eut aussi des prostitués faisant office de femmes
et ils commirent toutes les abominations de ces peuples que le Seigneur avait
détruits devant la face des enfants d'Israël[38]. Abiam, fils de Roboam, marcha dans tous les péchés que son père avait commis avant lui[39] et régna trois ans dans Jérusalem. Son fils Asa lui succéda, dont la mère, Maacha, avait la superintendance des sacrifices au Baal Priape[40], et s'il réagit contre les prostitués des deux sexes attachés au sanctuaire, au moins fut-il droit devant Moloch en conservant les hauts lieux de Topheth et leurs succursales[41]. Il régna pendant quarante et un ans. Josaphat, son fils, lui succéda, qui régna vingt-cinq ans et demeura inébranlable dans le culte sanguinaire des Baals auxquels son peuple sacrifiait[42]. Son père avait si mal chassé la sodomie sacrée qu'il dut s'en mêler à son tour. Il est à remarquer qu'aucun de ces scélérats ne fait appeler le prophète Élie lequel, de son côté, n'ose mettre le pied dans Jérusalem, craignant d'y laisser les os à cause de l'opposition qu'il fait aux Baalim. Même remarque pour Elisée. Joram, fils de Josaphat, régna huit ans, pendant lesquels, avec sa femme Athalie, il fit le mal devant le Seigneur[43]. Le résultat fut tel que l'Idumée et Lobna, jusque-là soumis à Juda, s'en séparèrent par la révolte. Fils de Joram, Ochozias régna un an, employé à faire le mal devant le Seigneur[44], comme avait fait son père. Il inspirait une telle sympathie en Israël que Jéhu fit tuer ses quarante-deux frères venus pour le saluer. Ce que fut la régence d'Athalie pendant la minorité de Joas, on le sait par le renom qu'elle s'est acquise. Fils d'Ochozias, Joas régna quarante ans dans Jérusalem et mourut assassiné pour ses mérites. Amasias, son fils, régna en sa place, consubstantiel à Moloch comme son père, et pendant vingt-neuf ans il agit selon tout ce que ses pères avaient fait[45]. Aussi mourut-il assassiné. Azarias, son fils, régna pendant cinquante-deux ans d'après les mêmes principes, et ne différa d'eux que par sa mort qui fut la lèpre. Joatham, son fils, lui succéda, lequel pendant seize ans employa son temps comme avaient fait ses pères. Après lui vint Achaz, son fils, qui régna également seize ans pendant lesquels il déploya le plus grand zèle ; il marcha dans la voie des rois d'Israël, et naziréa même son fils (premier-né), le faisant passer par le feu[46], selon la formule, et immolant des victimes dont on ne spécifie plus le genre, c qui veut tout dire, sur l'autel d'airain, ce qui est encore plus clair. En dépit des détours, — presque respectables, s'ils ont dus à la honte, — que prend le scribe des Rois pour pallier ces hideurs, pour en rejeter le plus possible sur les dix tribus séparées de Juda, afin d'alléger d'autant la maison en qui est la promesse du Royaume du monde, toute l'histoire religieuse de la ai son de David et de ses sujets est dans cette phrase : Ils ont naziréé leurs fils et leurs filles par le feu dans les taureaux de fonte, ils s'attachaient aux divinations aux augures, commettaient pieusement les actes les plus criminels, adoraient toutes les idoles de la milice céleste[47], exactement comme au désert avec Moïse, Aaron et Myriam Magdaléenne. En vain le scribe de la Généalogie a t-il fait sauter de la liste de ces monstres Ochozias, Joas et Amasias. Pudeur inutile ! tous ceux qui y sont et qui n'y sont pas ont maintenu le culte de Moloch et ses idoles embrasées. Toutes leurs assemblées sont souillées par le crime[48]. On peut croire qu'Ézéchias, grâce à Isaïe, donna personnellement un meilleur exemple, mais le peuple riait aux éclats et se détournait avec mépris des cérémonies que le roi et son prophète essayaient de substituer au molochisme. Vive Manassès ! il fit refleurir le culte national dans
toute sa pureté. Manassès le Pieux est le plus populaire de tous les rois de Juda.
Il avait douze ans en montant sur le trône, et régna cinquante-cinq ans à
Jérusalem. Et pendant cinquante-cinq ans il fit le
aux yeux de l'Éternel, imitant les abominations des peuples que l'Éternel avait
dépossédés au profit des enfants d'Israël. Il rétablit de nouveau les
hauts-lieux qu'Ezéchias, son père, avait détruits... se prosterna devant toute la milice céleste et l'adora...
C'est en l'honneur de toute la milice du ciel qu'il érigea
des autels dans les deux parvis du Temple. Il fit passer ses fils par le feu
dans la vallée de Ben-Hinnom... La statue de
l'idole (Moloch) qu'il avait fabriquée, il la plaça dans le Temple de Dieu
![49]
Il fit scier Isaïe, devant lui, entre deux planches. Amon, son fils, régna deux ans, faisant ce qui est mal aux
yeux de l'Éternel, à l'exemple de son père et avec l'agrément de tous, car,
comme il avait péri dans une conspiration de palais, le peuple prit parti
pour son fils Josias et l'établit à sa place. Josias régna pendant
trente-et-un ans à Jérusalem. On lui attribue contre les abominations de Juda
et d'Israël un coup de force d'autant plus invraisemblable qu'il avait été
proclamé sur Juda par reconnaissance du mal qu'avait fait son père. Il ne
rencontre aucune opposition dans Israël, ce qui n'est pas moins surprenant.
Il détruit toutes les abominations qu'Ézéchias était censé avoir fait disparaître.
Une chose arrive également, qu'on n'avait jamais vue ni sous les Juges ni sous
les Rois de Juda et d'Israël, et que, par un phénomène plus étrange encore,
on ne ne vit jamais après lui : c'est une pâque, une
pâque unique et solitaire, en tout point conforme au Livre de L'auteur de La plus grande obscurité règne dans l'histoire des descendants de David à partir du dernier roi de Juda, Joachim-Jéchonias, et cette obscurité leur est sans doute plus favorable que la lumière. On ne voit pas les services que Salathiel, fils de Jéchonias, aurait rendus à la communauté humaine. En revanche, on voit très bien qu'à côté de Zorobabel, son fils, une autorité nouvelle, le collège lévitique, se dresse pour empêcher le retour de la tyrannie pontificale que les rois avaient exercée avant la transportation. Nous ne savons rien des mérites d'Abiud. Les vertus d'Eliacim nous échappent, celles d'Azor ne nous sont point parvenues. Zadoc ne s'impose point par l'éclat de sa moralité. On souhaiterait qu'Achim comptât davantage dans l'histoire des inventions, qu'Éliud fût entré dans la gloire par un acte utile à la société, qu'Éléazar eût signé une belle œuvre, que Nathan s'entourât d'une ombre moins épaisse et que Jacob, père de Jehoudda et grand-père du Juif consubstantiel à Moloch, eût senti le besoin de se recommander par d'autres titres. Nationalement c'est aux Juifs seuls qu'il appartenait de résoudre la question de savoir s'ils devaient prendre ou laisser Bar-Jehoudda. La façon dont ils l'ont tranchée est souveraine. Aucune des douze tribus, voir celle dont il était, n'a voulu l'accepter pour roi. Comme au temps des deux royaumes, depuis Roboam jusqu'à Jéchonias, Israël a refusé de reconnaître l'hégémonie à laquelle prétendait Juda. Même au cas où Bar-Jehoudda fût entré dans Jérusalem avec l'agrément de Tibère, il lui aurait fallu soumettre par la force les dix tribus qui après Salomon s'étaient rebellées contre l'intolérable gouvernement de la famille de David et répugnaient à se replacer sous le joug. Bar-Jehoudda n'avait pour lui que des papiers, les prophéties dans lesquelles il était juge et partie, et les tours de basse magie appris en Égypte. Là où les talents militaires et le courage personnel d'un Macchabée n'auraient pas été de trop, Israël n'avait devant lui qu'un de ces aventuriers qui débutent dans les carrefours et poursuivent la fortune par des moyens plus appropriés au gibet qu'à la couronne. C'est parfois la cour martiale qui termine ces carrières, ici la cour d'assises, la seule — en dehors de celle des miracles — à laquelle il fût promis par la nature ! IV. — LA NATIVITÉ PRIMITIVE À GAMALA-NAZIRETH. Immédiatement après les Généalogies commence la mystification systématique des goym. Elle commence par la Nativité du même enfant sous les noms successifs de Joannès et de Jésus. Bar-Jehoudda étant né sous le Capricorne, son père, qui joue le rôle du Zibdéos (Verseau) dans le canon millénariste, est appelé Zakhûri, équivalent de Zibdéos, puisque Zakhûri veut dire issu du Zakhû et que Zakhû est le nom chaldéen du Capricorne. Afin de donner le change au très excellent Théophile[60], l'Evangéliste transforme le Zakhûri, dont le temps était révolu dans l'horoscope millénariste, en un prêtre nommé Zacharie, dont le tour serait venu d'officier dans le Temple de Jérusalem. La malice de l'Evangéliste consiste en ceci qu'il fait de Zakhûri un nom de circoncision, Zacharie, sous lequel mourra le père du Joannès. Grâce à ce change les gens malintentionnés ne pourront plus soutenir que ce père est lui-même appelé Joannès par les Cérinthiens[61], que sous le nom de Zakhûri il est identique à Zibdéos, et qu'enfin, soit Joseph, soit Zakhûri, soit Zibdéos, soit le Charpentier de la barque baptismale, ces divers noms de fable couvrent un seul et même individu, Jehoudda de Gamala, tué dans le Temple au Recensement de 760, entre l'autel des parfums et le Saint des Saints. Pour comprendre cette .Nativité où est sous-entendue la
divinité des Juifs, il faut connaître le système que Jehoudda avait révélé à
ses fils d'après C'est un phénomène de ce genre qui s'accomplit dans Aeîouô, Iâo, Aôi,
Aiô ! C'est le même nom retourné : Je suis l'Alpha et l'Oméga, dit le Verbe à Bar-Jehoudda dans l'Apocalypse. Bar-Jehoudda le prononçait en regardant successivement les quatre points cardinaux, c'est pourquoi il le répétait trois fois. Après quoi, donnant aux douze puissances les douze noms qui conviennent aux mystérieux gouverneurs des douze signes du monde en cours, comptés à partir de la Balance[65], il s'écriait : Psinôther, qui régit le Scorpion. Thernôps, qui régit le Sagittaire. Nôpsither[66], qui régit le Capricorne. Zagouri[67], qui régit le Verseau. Dagouri-Ouridag[68], qui régit les Poissons. Nethmomaôth, qui régit le Bélier ou Agneau. Nepsiomaôth, qui régit le Taureau. Marakhakhtha, Thobarrabaôth qui régit les Gémeaux[69]. Tharthak-Nackthar[70], qui régit les Ânes. Melchissédec, qui régit le Lion[71]. Zôrotocoros[72], qui régit la Vierge-Mère[73]. Le Lion de Juda
annonce Les copistes ont mis Zorokotora. Mais on ne peut douter que
ce texte, qui a passé d'hébreu en grec et de grec en copte, ne soit le plus
souvent fautif, même dans les cas où il a été respecté. Il est certain que le
traducteur grec des Paroles du Rabbi, dont cette prière est extraite,
— elle vient immédiatement après l'extrait des Livres du jésus dans Valentin[75], — a rendu le
nom qu'avait Dans son Apocalypse,
Bar-Jehoudda, qui croit être l'enfant de LUC, I, 5. Aux jours d'Hérode, roi de Judée, il y eut un Prêtre[77] nommé Zakhûri (de la classe d'Abia), et sa femme, d'entre les filles d'Aaron, s'appelait Eloï-Schabed (Promesse d'Éloï, le Père). 6. Ils étaient tous deux justes devant Dieu, marchant sans reproche dans les commandements et toutes les lois du Seigneur ; 7. Et ils n'avaient point de
fils, parce que 8. Or il arriva que, lorsque Zakhûri remplissait devant Dieu les fonctions du sacerdoce, au rang de sa classe[78], 9. Il lui échut par le sort, suivant la coutume observée entre les prêtres, d'entrer dans le temple du Seigneur pour y offrir l'encens. 10. El toute la multitude du peuple était dehors, priant à l'heure de l'encens. 11. Et un ange du Seigneur lui apparut debout, à droite de l'autel de l'encens. 12. Zakhûri fut troublé en le voyant, et la crainte le saisit. 13. Mais l'ange lui dit : Ne crains point, Zakhûri, parce que ta prière a été
exaucée : suivant 14. Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et à sa naissance beaucoup se réjouiront : 15. Car il sera grand devant le Seigneur ; il ne boira ni vin ni boisson fermentée, et il sera rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère[80] ; 16. Et il convertira un grand nombre d'enfants d'Israël au Seigneur leur Dieu ; 17. Et il marchera devant lui dans l'esprit et la vertu d'Elie, afin qu'il unisse les cœurs des pères à ceux des fils, et ramène les incrédules à la prudence des justes, pour préparer ainsi au Seigneur un peuple parfait. 18. Et Zakhûri dit à l'ange : Comment connaîtrai-je cela ? car je suis vieux, et ma femme est avancée en âge. La naissance de Bar-Jehoudda étant de 738, ils n'étaient
séparés de l'Æon-Zib que par cinquante ans, ils avaient quatre mille neuf
cent cinquante ans au compte millénariste. Ils ont l'âge de la promesse du Père. L'horoscope de la tribu de Juda
dans 19. Et l'ange, répondant, lui dit : Je suis Gabri-El[81], je me tiens devant Dieu, et j'ai été envoyé pour te parler et t'annoncer cet Évangile[82]. 20. Et voilà que tu seras muet, et ne pourras parler jus-lu au jour où ces choses arriveront, parce que tu n'as pas cru à mes paroles, qui s'accompliront au temps fixé. 21. Cependant le peuple était dans l'attente de Zakhûri, et il s'étonnait qu'il demeurât si longtemps dans le temple. 22. Mais, étant sorti, il ne pouvait leur parler ; et ils comparent qu'il avait eu une vision dans le temple. Et pour lui, il leur faisait des signes et il resta muet. Il n'a pas besoin déparier, les signes suffisent, il est lui-même un de ces signes, le onzième et avant-dernier, le signe précurseur de l'Ieou-schanà. Il n'a qu'à rentrer dans sa maison, la onzième d'Ieou, afin de pourvoir à l'accomplissement du temps de la promesse, dont a parlé Gabriel. Justement Gabriel a parlé sous les Poissons de 738. 23. Et il arriva que, lorsque les jours de son ministère furent accomplis, il s'en alla en sa maison. 24. Or, après ces jours, la promesse d'Éloï, sa femme, conçut, et elle se tenait cachée pendant cinq mois, disant : 25. C'est ainsi que le Seigneur a fait pour moi aux jours où il m'a regardée pour me délivrer de mon opprobre parmi les hommes. Jours déjà lointains au moment où l'Évangéliste compose. Il rappelle que les choses se sont passées pour Salomé comme il le dit de cette allégorique épouse du Zakhûri. Il est très vrai d'ailleurs que 26. Au sixième mois, l'ange Gabri-El fut envoyé de Dieu dans une ville de la Galilée[83] appelée Nazireth[84], 28. Or l'ange, étant venu vers elle, lui dit : Je vous salue, pleine de grâce ; le Seigneur (Éloï) est avec vous ; vous êtes bénie entre les femmes. 29. Lorsque 30. Mais l'ange lui dit : Ne craignez point,
Myriam, car vous avez trouvé grâce devant Dieu : 31. Voilà que vous concevrez dans votre sein, et vous enfanterez un fils, à qui vous donnerez le nom de Ieou est Sauveur[87]. 32. Il sera grand, et sera appelé le fils du Très-Haut[88], et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; et il régnera éternellement sur la maison de Jacob[89]. 33. Et son règne n'aura point de fin. Voilà qui est catégorique, il attachera les Ânes à la vigne, comme Jacob l'a promis à Juda. 34. L'objection de Millénia est
parfaitement juste. En tant que Signe,
elle ne connaît pas d'homme. C'est Eloï qui féconde 35. Et l'ange, répondant, lui dit : L'Esprit-Saint viendra sur vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu. 36. Et voilà que 37. Car à Dieu rien n'est impossible. Surtout en pareille matière. La femme dans laquelle Éloï est en train de réaliser le signe de la délivrance est déstérilisée depuis six mois. Qu'elle s'appelle en séméiologie Eloï-Schabed, puis Myriam, ou simplement Salomé, comme dans l'histoire, il n'importe. Dans tr Dl mois, elle accouchera de l'enfant-sauveur qui est en elle. 38. Alors 39. Or en ces jours-là, 40. Et elle entra dans la maison
de Zakhûri et elle salua 41. Et il arriva que, lorsque 42. Alors elle s'écria d'une voix forte : Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de votre sein est béni. 43. Et d'où m'arrive-t-il que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ? 44. Car, dès que la voix de votre salutation est venue à ses oreilles, l'enfant a tressailli de joie dans mon sein. 45. Et bienheureuse, vous qui avez cru ! car ce qui vous a été dit par le Seigneur[92] s'accomplira. 46. Alors 47. Et mon esprit a tressailli d'allégresse en Dieu mon Sauveur, 48. Parce qu'il a regardé l'humilité de sa servante ; et voici que désormais toutes les générations[93] me diront bienheureuse. 49. Car
Celui qui est puissant (Adonaï) m'a fait de grandes choses, et son nom est saint ; 50. Et sa miséricorde se répand d'âge en âge sur ceux qui le craignent. 51. Il a déployé la force de son bras ; il a dissipé ceux qui s'enorgueillissaient dans les pensées de leur cœur. 52. Il a renversé les puissants de leur trône, et il a élevé les humbles. 53. Il a rempli de biens les affamés, et il a renvoyé les riches les mains vides. 54. Se souvenant de sa miséricorde, il a pris sous sa sauvegarde Israël son serviteur. 55. Comme il l'avait promis à nos pères, à Abraham et à sa postérité pour toujours. Tel est en effet son serment. Que je meure à l'instant si je ne vous donne la note du
Saint-Siège sur ce centon ! Le Magnificat est le
premier cantique du Nouveau Testament ; il pourrait servir de conclusion à
l'Ancien. Il a du rapport avec plusieurs autres, surtout avec ceux de Marie,
sœur de Moïse, et d'Anne, mère de Samuel ; mais combien l'âme de la sainte
Vierge paraît plus unie à Dieu et plus sainte ! combien son langage a plus de
majesté, d'élévation et de calme ! C'est bien le prélude de la voix Sauveur.
La conduite de Dieu dans l'établissement du christianisme y est admirablement
dépeinte. Marie a devant les yeux tous les événements qui vont s'accomplir :
la synagogue réprouvée, l'Église fondée, Apôtres glorifiés, les Gentils
comblés de grâces, enfin toutes les promesses magnifiquement accomplies. A la
salutation de sa parente : Vous êtes bénie entre les femmes, la sainte
Vierge répond par une prédiction aussi précise que merveilleuse : Toutes
les générations me diront bienheureuse. Or elle a vu pendant sa et nous
voyons encore tous les jours l'accomplissement de cet oracle. Les sentiments
exprimés dans ce cantique sont bien ceux qui devaient pénétrer la mère de
Jésus après la faveur incompréhensible qu'elle avait reçue : telles devaient
être sa foi, son humilité, sa reconnaissance ; tel son ravissement sur la
sagesse, la puissance, la bonté de Dieu dans la rédemption du monde. Quel admirable
modèle pour les âmes intérieures que le Ciel favorise de ses grâces ! Enfin,
remarquez combien Marie était accoutumée au langage des écrivains sacrés :
elle n'emploie pas une expression qu'on ne lise dans le Psalmiste et dans les
prophètes[94]. Toute la différence dans la profondeur de ses pensées et
dans la sublimité de ses sentiments. 56. 57. Cependant le temps d'enfanter
pour 58. Et ses voisins et ses parents, ayant appris que Dieu avait signalé en elle sa miséricorde, s'en réjouissaient avec elle. 59. Or il arriva qu'au huitième jour ils vinrent pour circoncire l'enfant, et ils le nommaient Zakhûri (le Verseau, Zibdéos), du nom de son père. 60. Mais sa mère, prenant la parole, dit : Non, mais il appellera Signe de l'An d'Ieou. 61. Ils lui dirent : Il n'y a personne dans votre famille qui soit appelé de ce nom. 62. Et ils demandaient par signe au père comment il voulait qu'on le nommât[95]. 63. Or, demandant des tablettes, il écrivit : Signe de l'An d'Ieou est son nom. Et tous furent dans l'étonnement. 64. Aussitôt sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia, et il parlait, bénissant Dieu. 65. Et la crainte se répandit
sur tous leurs voisins, et toutes ces merveilles furent divulguées dans
toutes les montagnes de 66. Et tous ceux qui les entendirent, les recueillirent dans leur cœur, disant : Que pensez-vous que sera cet enfant ? Car la main du Seigneur était avec lui[96]. 67. Et Zakhûri son père fut rempli de l'Esprit-Saint, et prophétisa, disant : 68. Béni le Seigneur, le Dieu d'Israël, de ce qu'il a visité et racheté son peuple, 69. Et nous a suscité une corne de salut[97] dans la maison de son serviteur. 70. Comme il a promis par la bouche de ses saints prophètes, qui ont été dès les temps les plus anciens[98]. 71. De
nous sauver de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent, 72. Pour
accomplir sa miséricorde envers nos pères, ce souvenir de son alliance sainte
; 73. Selon
le serment qu'il a juré à Abraham notre père, de faire pour nous, 74. Qu'étant
délivrés de nos ennemis, nous le servions sans crainte, 75. Dans la sainteté et la justice, marchant devant lui tous les jours de notre vie. 76. Et
toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut : car tu
marcheras devant la face du Seigneur pour lui préparer les voies ; 77. Pour donner au peuple la science du salut, et pour la rémission de ses péchés[99], 78. Par
les entrailles de la miséricorde de notre Dieu, avec lesquelles est venu nous
visiter cet Orient[100] d'en haut, 79. Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et l'ombre de la mort, pour diriger nos pieds dans une voie de Paix. La paix, en style prophétique, c'est le Royaume des Juifs sur terre. L'Orient est la figure de Zorobabel dans Zacharie[101], et Jehoudda lui-même
descend de Zorobabel : Écoutez, le Seigneur,
écoutez, ô Jésus, grand-prêtre, vous et vos amis qui sont auprès de vous,
parce qu'ils sont destinés pour être la figure de l'avenir : Je vais faire
venir prient qui est mon serviteur. Car voici la pierre que j'ai mise devant
Jésus : il y a sept yeux[102] sur cette terre unique ; je la taillerai et je la graverai
moi-même avec le ciseau, dit le Seigneur des armées[103], et j'effacerai en un jour l'iniquité de cette terre.
En ce jour-là, dit le Seigneur des armées, l'ami appellera l'ami sous
sa Vigne et sous son Figuier[104]. Joannès-Jésus est né sans que Myriam la millénaire ait accouché. Elle s'épargne les douleurs de l'enfante ment, Éloï-Schabed a accouché pour elle. Quant à son fils, il recevra d'en haut par la colombe l'onction qui lui permettra de remettre les péchés en baptisant, en un mot il est le christ annoncé par toutes les Écritures... de sa famille. Pas un mot de son Apocalypse. On est en train de la donner à un certain Jochanan, apôtre et évangéliste. Telle est Voici maintenant MATTHIEU, I, 18. Or, la naissance du christ fut telle : sa mère, étant fiancée à Joseph, avant qu'ils vinssent ensemble, il se trouva qu'elle avait conçu de l'Esprit-Saint. 19. Mais Joseph, son mari, qui était un homme juste, ne voulant pas la diffamer, résolut de la renvoyer secrètement. 20. Et comme il pensait à ces
choses, voici qu'un ange du Seigneur[106] lui apparut en songe,
disant : Joseph, fils de David, ne crains point de prendre
avec toi 21. Elle enfantera un fils, auquel tu donneras le nom de Ieou est sauveur : car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés[107]. 22. Or tout cela se fit pour que fût accomplie cette parole que le Seigneur a dite par le prophète : 23. Voilà
que 24. Ainsi réveillé de son sommeil, Joseph fit comme l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et prit sa femme avec lui- 25. Or il ne l'avait point connue, quand elle enfanta son fils premier-né, à qui il donna le nom de Ieou est sauveur. Il est évident que Jehoudda ne connaissait pas Salomé lorsque Joseph l'ancien eut la vision que le moderne Joseph réalise ici, mais il la connaissait parfaitement lorsqu'il l'épousa, puisqu'il était son oncle. Il la connu de plus près encore, lorsqu'il lui lit parla voie ordinaire l'enfant premier-né dont elle accoucha au solstice hivernal de 738. S'il ne la connaît point ici, il la connaît à fond dans l'Apocalypse et dans la précédente Nativité. L'allégorie un peu goujate qui se trouve aujourd'hui dans Matthieu et qui dépouille Jehoudda de la qualité de père, au grand dam de l'honneur de Salomé, est une nécessité doctrinale dont Jehoudda se réjouit au fond de la tombe. Est-ce calomnier la mère de Bar-Jehoudda que de faire passer Dieu pour le père ? Qu'est Dieu s'il n'est le Père ? Est-ce que Jésus, qui est son Verbe, l'appelle jamais autrement ? Sont-ce les Evangélistes qui ont donné Dieu pour père à Bar-Jehoudda ? Nullement, c'est Jehoudda lui-même. Et qui donc est le père ses six autres fds, sinon Dieu opérant par le Verbe créateur ? V. — NOM RÉEL DE L'ENFANT ET DATE DE SA NAISSANCE. On a vu que dans le Protonome
le premier-né n'appartenait pas à ses parents, mais à Moloch, et qu'il devait
être passé au feu le huitième jour, choisi depuis Pour être celui de la
circoncision. Mais, Moloch ayant luit grâce au nouveau-né, Bar-Jehoudda ne
devait être Passé au feu que très superficiellement, pour le bien de tous, et
seulement le 15 nisan 789. On le place ici dans la condition d'un nazir selon
la seconde loi, et on le présente au Temple dans les conditions où elle
l'ordonne, c'est-à-dire après le délai imparti pour la purification de la
mère. Or on peut être sûr, étant donné l'esprit de la séméiologie, que
l'enfant nazir est apporté le huitième jour pour être livré au Seigneur
Moloch dans les termes du Protonome. Deux
personnages nouveaux accourent en même temps au sanctuaire : Jérusalem sous
le nom de Shana, Juda sous le nom de Sèmeion. Shana, c'est l'Année, le Sèmeion,
c'est l'Âne. Dieu homologue en eux la prophétie de Jacob à Juda : gracié du feu,
l'enfant attachera son Âne à LUC, II, 26. Or il y avait à Jérusalem un homme appelé Sèmeion, et cet homme juste et craignant Dieu attendait la Consolation d'Israël ; et l'Esprit-Saint était en lui[108]. 27. Et il avait été averti par l'Esprit-Saint qu'il ne verrait point la mort, qu'auparavant il n'eût vu le christ du Seigneur. 28. Conduit par l'Esprit, il vint dans le Temple. Et comme les parents de l'enfant jésus l'y apportaient, afin de faire pour lui selon la coutume proscrite par la Loi[109], 29. Il le prit entre ses bras, bénit Dieu, et dit : 30. Maintenant, Seigneur, laissez, selon votre parole, votre serviteur s'en aller en paix. 31. Puisque mes yeux ont vu le jésus qui vient de vous, 32. Que vous avez préparé à la face de toutes les nations, 33. Pour être la lumière qui éclairera les nations, et la gloire d'Israël votre peuple. 34. Et son père et sa mère étaient dans l'admiration des choses que l'on disait de lui. 35. Et Sèmeion les bénit, et dit à Myriam sa mère : Celui-ci a été établi pour la ruine et la résurrection d'un grand nombre en Israël[110], et en signe que l'on contredira[111]. 36. Et un glaive traversera votre âme[112], afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient révélées. 37. Il y avait aussi une prophétesse, Schanâ[113], fille de Phanu-El[114], de la tribu d'Aser[115] ; elle était fort avancée en âge, et elle avait vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité. 38. Restée veuve, et âgée alors de quatre-vingt-quatre ans, elle ne quittait point le Temple, servant Dieu nuit et jour dans les jeunes et dans les prières. 38. Elle aussi, survenant à cette même heure, louait le Seigneur, et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la rédemption d'Israël. Sept ans de cohabitation avec l'Époux, quatre-vingt-quatre
ans de veuvage, voilà qui appelle des explications, lesquelles, comme Schâna, fille de Sachez d'abord qu'il n'y a au monde qu'une seule fille qui soit l'Épouse du Maître du Sabbat, donc Sainte, c'est Jérusalem. Rome, avec ses sept collines, n'est qu'une vulgaire prostituée, comme le dit fort bien l'Apocalypse. Sa constitution éminemment sabbatique nous prouve que les sept années qu'elle a passées avec son Époux doivent être entendues sabbatiquement, par conséquent multipliées par sept. 7 * 7 = 49 Ce n'est donc pas sept ans qu'elle a passés avec Epoux céleste, c'est quarante-neuf. En un mot, ce n'est pas seulement une Année sabbatique, c'est une Période de sabbats. De plus, elle est parfaitement au durant de la kabbale, puisqu'elle accourt à l'appel sans que Sèmeion lui ait montré l'Âne. Jérusalem est en Même temps l'épouse et la fille du Maître du sabbat, Ce lui qui, par son christ, la chargera d'or et de pierreries quand viendra le Grand jour. Mais depuis sa virginité, comme dit Luc, elle a vécu longtemps avec un homme qu'elle a perdu, puisqu'elle est veuve. Quel est cet homme ? Le chiffre 84 va le nommer. En effet, vis à vis de l'Époux céleste, il n'y a pas d'années ordinaires, puisque pour lui il n'y a pas de temps, qu'un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour. En revanche, il ne peut pas ignorer la semaine d'années, puisqu'il est l'auteur des sept planètes. L'Évangéliste compte donc que Jérusalem a perdu son mari terrestre depuis quatre-vingt-quatre années sabbatiques. Il faut donc multiplier : 84 * 7 = 588 Voilà donc cinq cent quatre-vingt-huit ans qu'elle est
veuve. Or, de qui Voilà pourquoi Sèmeion et Schanâ sont arrivés au bornent où Jehoudda et Salomé ont remis leur fils dans les bras éteints de Moloch. On n'allume plus Moloch depuis Jéchonias ! L'allégorie ne s'arrête pas là. Shanâ
n'est pas seulement une période de sabbats, c'est une femme et qui, depuis sa virginité, a vécu sept ans avec l'Époux,
un Epoux dont elle est la fille : fille de VI. — RÉFECTION DE Dans MATTHIEU, II, 1. Lors donc que Jésus fut né en Bethléem de Juda, aux jours du roi Hérode... Vous vous rappelez peut-être avoir lu dans Cérinthe que les Juifs différaient d'opinion sur la tribu et la famille dans lesquelles devait naître — quand il naîtrait ! — le christ d'Israël. Quand le christ naîtra, personne ne saura d'où il est, disaient les uns[120] à la suite d'Apollos, et Is-Kérioth pensait, au nom de l'égalité, qu'il pouvait tout aussi bien naître dans la tribu de Dan. De qui sera-t-il fils ? Fils de Joseph et de la tribu Éphraïm, disaient les uns. Fils de David et de la tribu de Juda, disaient les autres. L'Évangéliste se tire parfaitement de difficulté, maintenant que Bar-Jehoudda est dit fils de Joseph, au début, et fils de David dans la suite ; mais c'est beaucoup plus tard qu'il e ht naître à Bethléem même, et pour satisfaire un troisième parti, celui du prophète Michée. Ce parti était considérable, surtout depuis que Bar-Jehoudda et Ménahem, les rois-christs de Gamala, avaient si misérablement fini. Ceux qui tenaient pour Michée exigeaient que le christ
naquît à Bethléem. Dans la théorie de Michée le christ préexiste à sa
naissance. Quoiqu'il doive descendre d'un fils et d'une fille de David, —
c'est sa constitution physique, ce sont les apparences charnelles qu'il doit
revêtir, — sa conception en Iahvé remonte
à Il se peut très bien que Michée n'ait eu d'autre terre en vue que celle où étaient les Juifs avant leur transportation à Babylone ; mais l'orgueil de Jehoudda et de Salomé n'avait pas connu ces bornes : il étendit la prophétie au monde entier. Bar-Jehoudda lui-même se persuada facilement qu'il était devant qu'Abraham fût, et c'est ce qu'il répond aux pharisiens dans l'Évangile de Cérinthe[122]. D'après ce qu'il avait dit dans l'Apocalypse, Adam n'était guère que son fils, à lui qui avait vu l'Ancien des jours dans l'exercice de ses fonctions créatrices ! Toutefois ce passage de Michée ne laissait pas d'être gênant
pour un prétendant qui n'était pas né à Bethléem : Est-ce
que le christ viendrait de C'est pour élever Bar-Jehoudda au dessus de toute discussion de ce genre que Matthieu le fait naître à Bethléem même. VII. — LES MAGES ET L'ÂNE. ..... Voilà que des mages vinrent de l'Orient à Jérusalem, 2. Disant : Où est celui qui est né roi des Juifs ? car nous avons vu
son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer. Si souvent fautive ailleurs ou tendancieuse, la traduction du Saint-Siège est excellente ici. De parle serment d'Eloï et le système millénariste Bar-Jehoudda était le roi des Juifs, roi par le sang et encore plus par la conjonction mathématique des signes dans son horoscope. Les Mages eux aussi sont nés prophètes et témoins de cette conjonction. Ils n'ont que cinquante ans devant eux pour qu'arrive le Royaume des Juifs. En attendant, voilà le Roi. 3. Ayant appris cela, le roi Hérode se troubla et tout Jérusalem avec lui. 4. Et, assemblant tous les princes des prêtres et les scribes du peuple, il s'enquit d'eux où naitrait le christ. 5. Or eux lui dirent : A Bethléem de Juda, car il a été ainsi écrit par le prophète (Michée) : 6. Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre parmi les principales villes de Juda : car c'est de toi que sortira le chef qui doit régir Israël mon peuple. Hérode est très ennuyé. Il est assez âgé ; son dernier jour est proche, et déjà sonne celui de toute sa poste rite. Descendant d'Esaü, il occupe indûment l'hérita ? de Juda, et celui qui va l'en chasser vient de naître. Chaldéens et Juifs, tous sont d'accord : c'est de Jehoudda et de la beth léhem, la maison du pain, que sortira le roi des Juifs. Ce qu'est cette maison, vous savez, c'est celle de David. Ce qu'est ce pain, vous savez aussi, c'est le pain Zib, vous l'avez déjà vu sur le Tabor, entre les mains de l'enfant aux signes[124]. 7. Alors Hérode, les mages secrètement appelés, s'enquit d'eux avec soin du temps où l'étoile leur était apparue ; 8. Et, les envoyant à Bethléem, il dit : Allez, informez-Vous exactement de l'enfant : et lorsque vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que moi aussi j'aille l'adorer. Hérode ne conteste pas que le christ doive naître de Juda
dans la maison du pain, il lui faudrait contester Matthieu n'avait pas besoin des Chaldéens, on peut s'en
passer, mais puisqu'on les a plagiés, on n'est pas fâché de montrer qu'ils
savent reconnaître leur bien où ils le retrouvent. Balaam n'est qu'un devin,
mais puisqu'il se conduit ici comme un prophète juif, pourquoi reconduire ?
L'Église lui est très reconnaissante. Les mages,
dit le Saint-Siège, étaient des sages ou savants
qu'on croit être venus de l'Arabie Déserte, de 9. Ceux-ci donc, après avoir entendu le roi, s'en allèrent et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient les précédait, jusqu'à ce quelle vint et s'arrêta au-dessus du lieu où était l'enfant. 10. Or, voyant l'étoile, ils se réjouirent d'une grande joie. Cette étoile qui les précède, — il faut pour cela que le
soleil ait changé de maison, — c'est L'Âne des Juifs n'est autre que celui des Perses. Il n'est point de vertus que le Soleil ne répande sur ce signe de sa gloire estivale qui, tout blanc, nourri d'un aliment qui le rend immortel, trône sur trois pieds au milieu de l'Euphrate, promène partout ses six yeux, ouvre sur tout ses neuf bouches, dresse jusqu'au ciel ses deux oreilles et sa corne d'or, sa corne d'exaltation ' Telle est sa stature que mille hommes et mille animaux peuvent passer entre ses jambes. Telle est la grâce attachée à sa personne que par lui les eaux de l'Euphrate sont clarifiées, et arrosées les sept contrées de la terre. Se met-il à braire ? A l'instant engendrent les poissons d'Ormuzd, tandis qu'avortent les créatures d'Ahriman, le Satan perse[126]. Etant né à Gamala, la ville de Jehoudda, la Nazireth de Luc, Bar-Jehoudda était si peu né à Bethléem, qu'à la fin du quatrième siècle, les bonnes femmes de la ville adoraient encore Tammouz dans la grotte où l'on dit aujourd'hui qu'est né Jésus. En 396 de l'Erreur christienne, Jérôme, séjournant au monastère de Bethléem, voit des femmes qui se lamentent dans la grotte où, tout enfant, le christ vagissait[127]. Qu'est cela ? qui pleurent-elles ? Christ ? Nullement. Elles pleurent Adonaï, Adonis, Tammouz, — c'est tout un, — ce bel éphèbe aux cheveux dorés qui s'efface en automne pour resplendir au printemps, et toujours jeune, toujours beau, toujours adorable, traîne après lui tous les cœurs de femmes et tous les souffles de la vie : Hélas ! mon Seigneur ! hélas ! où est sa seigneurie ? Le voilà, femmes de Bethléem, le voilà, il ne s'appelle pas Jésus, il est né dans une caverne[128], mais il n'est pas mort sur la croix, il était en voyage, et le voilà revenu ! Le faux Justin est le premier qui fasse mention de la grotte où serait né Jésus à Bethléem. Et le premier il établit une comparaison entre cette grotte et la caverne de l'initiation mithriaque : d'après lui, c'est le démon qui a tendu aux christiens le piège de cette ressemblance. Entendons par là que les serviteurs du démon, les païens, considéraient cette grotte comme affectée aux adorateurs de Tammouz bien avant que les jehouddolâtres songeassent à en faire état pour eux-mêmes. C'est également le faux Origène qui, sans la permission du vrai, dit : Ne montre-t-on pas à Bethléem la grotte où le christ a vu le jour ? Non, mon ami, on ne la montre pas. On ne montre pas davantage l'auberge et l'étable, il n'y a encore rien de décidé à ce propos. Epiphane va de la grotte à la maison et de l a maison à l'étable sans pouvoir opter. Depuis des siècles jusqu'à Jérôme, la grotte est acquise au culte d'Adonis : refoulées du Temple ou Ezéchiel les vit assises, pleurant Tammouz[129], les femmes, non toutes, mais en nombre, se portaient chaque année vers la grotte de Bethléem où se célébraient les Adonies. Le rôle que jouent les animaux du Zodiaque dans cette
Nativité, particulièrement l'Âne, a
fait dire a quelques-uns que les Mages avaient
trouvé l'enfant dans une étable. Il faut pour cela que le Soleil ait changé
de domicile, car sous le Zakhû, il était indiscutablement
dans la grotte. Il y a si bien eu changement de maison et même de solstice,
depuis la naissance de l'enfant, que les exégètes actuels l'ont senti sans le
comprendre. A propos du lieu où était l'enfant,
ils disent : Ce lieu est appelé maison au v. 11,
d'où divers commentateurs ont conclu que la sainte Vierge et saint Joseph
avaient quitté la grotte et l'étable, et avaient été reçus dans une maison
proprement dite, avant l'arrivée des mages. Il est cependant possible que le
mot de maison, dont la signification est très large dans les langues
orientales, soit appliqué ici à la grotte et pris principalement dans le sens
de demeure, habitation. La tradition actuelle place dans la
grotte l'adoration des mages. Il n'en est rien, car la grotte mithriaque désigne le solstice d'hiver. Les Mages adorent le nouveau-né dans la direction contraire, au sud. 11. Et, entrant dans la maison, ils trouvèrent l'enfant avec Myriam sa mère, et, se prosternant, ils l'adorèrent ; Puis, leurs trésors ouverts, ils lui offrirent des présents, de l'or, de l'encens et de la myrrhe. 12. Mais, ayant été avertis en songe de ne point retourner vers Hérode, ils revinrent dans leur pays par un autre chemin. La plupart des Pères ont remarqué dans ces présents un mystère qui désignait la divinité, la royauté et l'humanité de Jésus-Christ. L'encens figure la divinité, parce qu'on le brûle en l'honneur de Dieu ; l'or, la royauté, parce qu'on l'offre comme tribut aux rois ; la myrrhe, l'humanité, parce qu'on s'en servait pour embaumer les morts. La myrrhe est une gomme d'un goût amer, qui découle, soit naturellement, soit par incision, d'un arbuste épineux, à feuilles trifoliées, de la famille des Térébinthacées, appelé Balsamodendron myrrha. Il croit en Arabie ; son bois et son écorce ont une odeur forte ; le suc blanchâtre qui en découle est liquide, mais durcit à l'air. Ainsi s'exprime le Saint-Siège, organe de l'Esprit-Saint. VIII. — LE SÉJOUR EN ÉGYPTE. Sur les quatre canoniques, un seul, Matthieu, reconnaît le séjour de Bar-Jehoudda en Égypte. Il l'abrège, mais enfin il le reconnaît, en quoi il confirme le Talmud. 13. Après qu'ils furent partis, voilà qu'un ange du Seigneur apparut à Joseph pendant son sommeil, et dit : Lève-toi, prends l'enfant et sa mère, fuis en Égypte, il restes-y jusqu'à ce que je te parle : car il arrivera qu'Hérode cherchera l'enfant pour le faire mourir. 14. Joseph, s'étant levé, prit l'enfant et sa mère pendant la nuit, et se retira en Égypte ; 15. Et il s'y tint jusqu'à la mort d'Hérode, afin que fut accomplie cette parole que le Seigneur a dite par le prophète : J'ai rappelé mon fils de l'Égypte. Je rappelle les conditions dans lesquelles se trouvait la famille de David en face de celle d'Hérode, lorsque naquit Bar-Jehoudda. Hérode avait épousé Cléopâtre, descendante de Juda, qui avait deux enfants d'un premier mari, Ménahem et Salomé, et il lui en avait fait deux autres, Lysanias et Philippe[130]. Après la répudiation de Cléopâtre, Salomé aval épousé Jehoudda, descendant, lui aussi, de Juda, e tous deux conspiraient pour le rétablissement de la monarchie davidique à leur profit et au profit de leur postérité, contre les enfants d'Hérode, qui nourrissaient, Antipas surtout, l'ambition de succéder à leur père. Le premier-né de Jehoudda et de Salomé pouvait donc faire obstacle aux visées d'Antipas, car il était le bénéficiaire des prophéties. Soit pour échapper à quelque piège, soit pour ménager l'avenir, on emmena Bar-Jehoudda en Égypte où on fit un long séjour. IX. — 16. Alors Hérode, voyant qu'il
avait été trompé par les mages, entra en une grande colère, et il envoya tuer
tous les enfants[131] qui étaient
dans La double année, avons-nous dit, c'est 738-739, le temps, l'horos des Mages ; cette double année, c'est le dernier jubilé du onzième Æon, l'Æon-Zibdéos, Précurseur de l'Æon-Zib. Ici on avoue encore que Bar-Jehoudda est né dans une double année, mais on ne donne déjà plus la date comme dans la Nativité Primitive. De même que nous avons changé plusieurs fois de maison
dans l'année de la nativité, nous avons changé d'Hérode lorsque celui-ci se
met à tuer les enfants nés dans Le massacre fait par ces Hérodes a lieu bien après la retraite de Jehoudda et de Salomé en Égypte. Puis on ne dit point que les enfants aient été massacrés tout d'un temps ; nous en connaissons sept qui n'ont qu'une seule mère, et qui ont été faits à partir de 738, mais tués à une époque que nous savons n'avoir pa s commencé avant 787, car à cette date les sept démons de Myriam étaient encore au complet. 17. Ce fut alors que s'accomplit la parole du prophète Jérémie, disant : 18. Une voix a été entendue dans Rama, des pleurs et des cris déchirants souvent répétés : c'était Rachel pleurant ses fils et ne voulant point se consoler, parce qu'ils ne sont plus. Vous savez qui est la seconde Myriam de Magdala, mais savez-vous qui est cette seconde Rachel' Vous qui avez lu les précédents volumes, devinez-vous pourquoi ses cris sont si souvent répétés ? Il vous reste à apprendre pourquoi ils ont éclaté dans Rama. Donnons d'abord l'opinion de l'Infaillible. Rachel fut enterrée près de
Bethléem. Son tombeau est à une demi-lieue au nord de ce village. Le tombeau
actuel ne remonte qu'à Mohammed IV, qui l'a renouvelé en 1679. Un Juif
d'Europe l'a fait réparer récemment, dit Mgr Mislin.
Des ruines sont éparses sur les collines : quelques-uns ont cru que ce devait
être celles de Rama. Au témoignage d'Eusèbe, il y avait un lieu appelé Rama
près de Bethléem. Il parait plus exact à d'autres de prendre ici simplement
ce mot dans le sens de hauteur. Ce fut là qu'on entendit les cris déchirants,
qui s'élevèrent jusqu'au ciel, des mères de Bethléem et des environs,
personnifiées dans Rachel, la mère des enfants d'Israël. Pourquoi, se demande
saint Jérôme, ces enfants sont-ils plus particulièrement attribués à Rachel,
tandis qu'elle est la mère de Benjamin et non de Juda, dans la tribu duquel est
située la ville de Bethléem ? Il répond : Parce
que Rachel est ensevelie près de Bethléem, et qu'elle a pris le titre de mère
de la terre qui a donné l'hospitalité à son corps ; ou encore, parce que les
deux tribus de Juda et de Benjamin se touchaient, et qu'Hérode avait 0r donné
de mettre à mort non seulement les enfants de Bethléem, mais ceux de tous les
environs. Il y a là autant d'erreurs que de mots, peut-être davantage.
L'ancienne Rachel n'a rien à voir avec Juda, comme le remarque Jérôme, elle
est morte en enfantant Benjamin. Son tombeau n'est pas au sud de Jérusalem
dans la tribu dont dépendait Bethléem, il est au nord, dans la tribu de
Benjamin dont dépend Rama. Les deux seuls textes qu'on ait sur l'emplacement
de ce tombeau et par conséquent de cette Rama sont dans les Juges[133] et dans Jérémie[134]. Ils sont
concordants, et celui des Juges particulièrement explicite. Il en
résulte que ce tombeau était à l'extrême limite de la tribu de Benjamin, dans
la direction d'Ephraïm, non loin des lieux où Bar-Jehoudda avait baptisé. Or
ce n'est pas sur les enfants de Benjamin que pleure la nouvelle Rachel, c'est
sur les siens à tous les degrés, enfants et petits-enfants. Comment
s'appelait le père de Jehoudda et de Zadoc[135], tués tous deux
au Recensement de 760 par les hérodiens ? Jacob, répond X. — RETOUR À GAMALA. 19. Hérode étant mort, voilà qu'un ange du Seigneur apparut à Joseph pendant son sommeil en Égypte. 20. Disant : Lève-toi, prends l'enfant et sa mère, et va ans la terre d'Israël : car ils sont morts, ceux qui recherchaient la vie de l'enfant. L'enfant lui aussi est mort, son père, sa mère, ses frères, ses sœurs, ses beaux-frères, ses belles-sœurs, ses neveux, Mathias bar-Toâmin sous le nom de qui on mettra cette Écriture, les fils d'Hérode, Kaïaphas, Pontius Pilatus, tous sont morts depuis deux siècles au moment où l'Evangéliste compose. 21. Joseph, s'étant levé, prit l'enfant et sa mère et vint dans la terre d'Israël. 22. Mais, ayant appris qu'Archélaüs régnait en Judée à la place d'Hérode son père, il appréhenda d'y aller ; et, averti pendant son sommeil, il se retira dans le pays de Galilée[137]. 23. Etant donc venu, il habita une ville qui est appelée Nazireth, afin que s'accomplit ce qui a été dit par les prophètes : Il sera appelé Naziréen. Qui il ? Joseph évidemment. Pour avoir donné naissance aux sept nazirs, il est nommé Joseph de Nazireth par Cérinthe[138]. Quant aux Naziréens disciples de Bar-Jehoudda, on les nomma ainsi de leur doctrine et non de l'invisible Nazireth. Pour voir Nazireth et la beth-léhem[139] il fallait aller à Gamala. De même pourvoir la beth-saïda[140]. XI. — PSEUDO-NATIVITÉ DU PSEUDO-JÉSUS. Dans Cérinthe et dans Marc il n'y a ni Généalogie ni
Nativité, mais elles sont connues toutes deux, puisque dans Marc on dit
Bar-Jehoudda fils de Myriam, et dans le Quatrième Évangile fils de
Joseph de Nazireth et de Myriam. On préfère que l'attention ne se porte pas sur
sa famille et sur son naziréat, car c'est le Joannès qui est fils de David et
Nazir, et non Jésus qui descend directement du ciel, son habitacle ordinaire.
Mais lorsque l'Église, pour les besoins de son commerce, eut décidé de donner
à Jésus un corps qui ne fût plus celui de Bar-Jehoudda, un corps présentable
en un mot, elle désavoua LUC, II, 1 : Or il arriva en ces jours-là qu'il parut un édit de César Auguste, pour qu'on fit le dénombrement des habitants de toute la terre. Les jours que choisit le faussaire pour y placer la Nativité de Jésus en chair sont ceux de 760 où périt Jehoudda, luttant à la fois contre le Temple, contre les Hérodes, et contre le tribut. Dans l'écrit qu'on a mis sous le titre d'Apologie de Justin et qui ne peut être antérieur au cinquième siècle, alors que Justin, si toutefois il a existé, n'est point postérieur au second, on peut lire ceci : Peut-être essaiera-t-on, par un faux raisonnement, de ruiner la valeur de notre doctrine. Nous disons que le christ est né il y a cent cinquante ans (ceci pour dater l'Apologie en question de 180 de l'Erreur christienne), sous le gouverneur Quirinius, et qu'ensuite il a enseigné sous Pontius Pilatus la doctrine que nous lui prêtons[142]. Cette phrase répond (de biais, comme toujours) à une objection qu'on ne détermine pas de peur de lui donner de la force et qui est tirée de la chronologie véritable, dont il résulte invinciblement que Bar-Jehoudda est né, non sous Quirinius mais sous Hérode, vingt-deux ans auparavant, dans une année jubilaire ou proto-jubilaire, et non dans une simple année sabbatique, comme fut l'année du Recensement. Ce faux a un autre but qui est d'avancer de sept ans la crucifixion du scélérat que l'Église présentait comme un dieu. Car on ne pouvait nier que Bar-Jehoudda n'eût, été crucifié à la fin d'une année sabbatique, mais en choisissant la sabbatique 781 pour son supplice, on enlevait tout sens millénariste et jubilaire à sa prédication. Il n'avait plus l'air d'avoir mystifié ses contemporains par une annonce dont Dieu l'avait justement puni l a veille de l'échéance, et les dupes de plus en plus cou* vaincues que le christ s'était volontairement sacrifié pour elles, hésitaient moins à le payer de retour en se sacrifiant pour lui et pour ses églises. Le lecteur se rappelle sans doute qu'à l'instar de Luc, les Actes des Apôtres avancent également de sept années la punition de ce scélérat qui, grâce à ce moyen, célèbre la pâque et fonde l'Eucharistie dans les trois Synoptisés[143]. 2. Ce dénombrement, le premier, fut fait par Quirinius, gouverneur de Syrie. 3. Et tous allèrent se faire enregistrer, chacun dans sa ville. 4. Joseph aussi monta de Nazireth, ville de Galilée, en Judée, dans la ville de David qui est appelée Bethléem, Parce qu'il était de la maison et de la famille de David, 5. Pour se faire inscrire avec Myriam, la femme qui lui avait été promise[144], laquelle était enceinte. 6. Or il arriva que, lorsqu'ils étaient là, les jours où elle devait enfanter furent accomplis[145]. 7. Et elle enfanta son fils premier-né[146] ; et l'ayant enveloppé de langes, elle le coucha dans la crèche, parce qu'il n'y avait point de place pour eux dans l'hôtellerie. 8. Or en la même contrée se
trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs, veillant tour à
tour à 9. Et voilà qu'un ange[147] du Seigneur se présenta devant eux, et une lumière divine les environna, et ils furent saisis Un e grande crainte. 10. Mais l'ange leur dit : Ne craignez point, car voici que vous apporte la bonne nouvelle d'une grande joie pour tout le peuple : 11. C'est qu'il vous est né aujourd'hui, dans la ville de David, un Sauveur, qui est le Christ Seigneur. 12. Et ceci sera pour vous le Sèmeion[148] : vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche. 13. Au même instant se joignit à l'ange une multitude de la milice céleste[149], louant Dieu et disant : 14. Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, grâce aux hommes ![150] 15. Et il arriva que lorsque les anges, remontant au ciel, les eurent quittés, les bergers se disaient les uns aux autres : Passons jusqu'à Betléhem, et voyons l'accomplissement de cette parole[151] que le Seigneur nous a fait connaître. 10. Ils vinrent donc en grande hâte, et ils trouvèrent Myriam et Joseph, et l'enfant couché dans une crèche. 17. Or, en le voyant, ils reconnurent la parole qui leur avait été dite sur cet enfant. 18. Et tous ceux qui en entendirent parler, admirèrent ce qui leur avait été raconté par les bergers[152]. 19. Or Myriam conservait toutes ces choses, les repassant dans son cœur[153]. 20. Et les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de toutes les choses qu'ils avaient entendues et vues, comme il leur avait été annoncé. 21. Cependant les huit jours pour circoncire l'enfant étant accomplis, il fut nommé Jésus, nom que l'ange lui avait donné avant qu'il fût conçu dans le sein de sa mère[154]. 22. Et après que les jours de la purification de Myriam furent accomplis selon la loi de Moïse, ils le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur. 23. Comme il est écrit dans la loi du Seigneur : Tout mâle ouvrant un sein sera appelé consacré au Seigneur (Nazir) ; 24. Et pour offrir l'hostie, selon ce qui est dit dans la loi du Seigneur, une couple de tourterelles, ou deux petits de colombes. Immédiatement après ce faux tout à fait grossier, l'Église a placé la présentation au Temple, datée, comme on l'a vu, de 738 dans le texte même, de sorte que, à trente versets d'intervalle, la circoncision de Bar-Jehoudda se trouve datée de 760 et sa nativité de 738 ! On a totalement renoncé à la maison de famille où il naît
dans Enfin l'Église ne veut plus que Bar-Jehoudda, devenu Jésus
par la fraude, soit allé en Égypte pour y faire son apprentissage de
magicien. Elle lui a retiré la paternité de l'Apocalypse et des Paroles
du Rabbi. A LUC, I, 80. Or l'enfant croissait et se fortifiait en esprit ; et il demeurait dans les déserts, jusqu'au jour de sa manifestation devant Israël. Nous allons voir qu'à aucun moment de sa jeunesse il ne demeura dans les déserts, sinon peut-être ceux d'Égypte, et que l'Église a décidé de l'en tirer a l'âge de douze ans pour le mener au Temple. XII. — LE VOYAGE À JÉRUSALEM. La caractéristique de Jehoudda et de Salomé, c'est qu'ils
étaient aussi mal avec le Temple qu'avec les Romains, avec le Grand-prêtre
qu'avec les Hérodes-Jehoudda ayant succombé dans cette triple lutte, tué à la
fois par Hanan et par Coponius, on va le représenter ici comme montant chaque
année à la pâque à partir de 760, date de sa mort, et comme entretenant avec
les docteurs et les membres du Sanhédrin les relations les plus régulières.
Mieux que cela, il dirige éducation de son premier-né dans la voie la plus
conciliante, de manière qu'ils ne puissent être accusés d'avoir l'un en LUC, II, 40 : Cependant l'enfant croissait et se fortifiait plein de sagesse ; et la grâce de Dieu était en lui[156]. Il avait en effet annoncé que la grâce d'Ieou était en lui, et c'est pourquoi il s'était dit Ieou-Schanos, signe de l'An d'Ieou : d'où Joannès. Cette grâce, Salomé en était déjà toute pleine ainsi que de l'Esprit-Saint. Elle ne savait littéralement qu'en faire. LUC, II, 41. Or ses parents allaient tous les ans à Jérusalem à la fête de Pâque. 42. Lors donc qu'il eut douze ans, ils montèrent à Jérusalem selon la coutume de cette solennité ; 43. Et, quand les jours de la fête furent passés, ils s'en retournèrent ; mais l'enfant Jésus demeura à Jérusalem, et ses parents ne s'en aperçurent point. La parole est à l'Infaillible : La
tradition chrétienne rapporte à la localité moderne d'El Biréh
( 44. Pensant qu'il était avec quelqu'un de leur compagnie ! ils marchèrent durant un jour, et ils le cherchaient parmi leurs proches et leurs connaissances. 45. Et ne le trouvant pas, ils revinrent à Jérusalem pour le chercher. Qu'ils le cherchent, c'est tout naturel, mais s'ils le trouvaient avant le quatrième jour, le signe des Ânes, ils montreraient une ignorance crasse delà Genèse et de la prophétie de Jacob à Juda. Dans des cas beaucoup plus pressés, ayant à guérir d'une fièvre quarte le fils de l'officier de Kapharnahum[157] et à ressusciter complètement Eléazar[158], Jésus attend que le quatrième jour commence. 46. Mais il arriva que trois jours après (que vous disais-je ?), ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant elles interrogeant. 47. Et tous ceux qui l'entendaient étaient étonnés de sa sagesse et de ses réponses. 48. En le voyant, ils furent étonnés[159], et sa mère lui dit : Mon fils, pourquoi avez-vous agi ainsi avec nous ? Voilà que votre père et moi, fort affligés, nous vous cherchions. 49. Mais il leur répondit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ignoriez-vous qu'il faut que je sois aux choses qui regardent mon Père ? 50. Mais eux ne comprirent point ce qu'il leur disait. Il est évident que de leur vivant ils n'auraient rien compris à ces paroles et à ces choses, mais leurs doubles célestes saisissent parfaitement cette allégorie, elle est empruntée à leur système. Ils ont quitté Jérusalem Près les sept jours de la fête ; aucun ne se serait péris de rompre la pâque, image réduite des sept jours de la Genèse ; ce n'est pas le quatrième jour de la semaine suivante qu'ils retrouvent Jésus enseignant dans le Temple, c'est le quatrième jour de la semaine pascale. Pour les goym ils ont l'air d'avoir marché pendant trois jours hors de Jérusalem à partir du 21 nisan, mais pour les initiés, ils ont marché à reculons dans l'intérieur de la Ville, derrière les douze portes zodiacales, et ils sont retournés au quatrième jour, point de départ de toute l'allégorie. De la porte Tharthah[160] ils sont allés dans le Temple où naturellement ils ne pouvaient pas ne pas trouver Jésus, c'est son jour ! XIII. — GAMALA, LIEU D'HABITATION DE BAR-JEHOUDDA EN 772. Nonobstant toutes ces additions à l'Évangile primitif, c'est à Gamala qu'il nous faut revenir si nous voulons savoir où habitaient Bar-Jehoudda et les siens douze ans après la mort du chef de la famille, celui que les hérodiens appelaient Baal-Zib-Baal. LUC, II, 51. Il descendit ensuite avec eux, et vint à Nazireth ; et il leur était soumis. Or sa mère conservait toutes ces choses en son cœur[161]. 52. Cependant Jésus avançait en sagesse, en âge et en grâce devant Dieu et devant les hommes[162]. Étant donné que Bar-Jehoudda était cou substantiel et coéternel
au Père, vous avez sans doute quelque peine à comprendre qu'un enfant né dans
ces conditions ait pu faire un seul progrès sur lui-même par des moyens
empruntés à l'enseignement humain. C'est, voyez-vous, que vous n'entendez
rien au mystère de l'incarnation-Le Saint-Siège va vous l'expliquer : Ayant (par son
incarnation même) les mêmes facultés que nous
et se trouvant ici-bas dans des conditions analogues aux nôtres, le Sauveur
éprouvait des impressions de même genre, voyait les mêmes objets, se formait
les mêmes idées, acquérait la même science ; laissant paraître cette science
au dehors selon qu'il l'acquérait, et n'en faisant pas paraître d'autre,
il donnait de jour en jour à ceux qui l'observaient
de nouvelles preuves de ses connaissances et de sa sagesse. Les docteurs
donnent à cette science le nom d'expérimentale, à cause de la manière
ont on l'acquiert pour l'ordinaire. Elle était pour Notre-Seigneur la
conséquence naturelle de la condition où il était mis, et elle rend compte de
ce qu'ont dit l'Écrire et les Pères sur son enfance et sur le développement
graduel de son intelligence. Puisqu'il acquérait réellement cette sorte de
science, il devait aussi en donner des marques, y faire des progrès,
apprendre certaines choses, y appliquer son esprit, interroger, admirer,
s'étonner, etc. Cela n'empêche pas de reconnaître en son âme dès le premier
moment de l'Incarnation une science surhumaine et des lumières d'un ordre supérieur.
Les principaux docteurs et tous les théologiens enseignent qu'il avait reçu
par infusion, à la manière des prophètes et des saints mais dans un degré comparablement plus élevé, un degré de science proportionné
à sa dignité et à sa mission. De plus, ils accordent à dire que son âme
jouissait de la vision intuitive de l'essence divine, d'une manière plus
parfaite et plus pleine que tous les esprits du ciel. Ils gardent ces
privilèges comme une conséquence naturelle de l'union hypostatique, et par
conséquent ils ne Ur aient admettre qu'il ait dû les mériter par ses œuvres,
ni qu'il en ait été un seul instant privé : à plus forte raison
n'admettraient-ils pas que son esprit partageât à son entrée dans le monde
l'ignorance commune à tous les enfants d'Adam. Dans l'Apocalypse, on entend
les élus du ciel célébrer sa sagesse et ses lumières en même temps que sa
divinité. Quant à la grâce dont l'âme de Notre-Seigneur a été ornée, nous
distinguons de même, avec les théologiens, les habitudes et les actes
surnaturels, les principes et les effets. Les œuvres de grâces ou les actes
de vertu croissaient et se multipliaient sans cesse ; mais les habitudes
infuses, les dispositions vertueuses, la grâce sanctifiante, tout ce
qu'exigeait en son âme sa dignité d'Homme-Dieu, ne pouvait croître. Le
Sauveur a toujours possédé ces dons au degré le plus élevé. N'est-ce pas ? |
[1] Ariston de Pella, Papias, Valentin, Cérinthe, Ptolémée.
[2] Bar-Jehoudda, Philippe, Jehoudda Toâmin, Bar-Shehimon dit Malchos et Mathias Bar-Toâmin.
[3] Serpent. Celui-là ne cache pas son dieu ! Cf. le Gogotha.
[4] Ischaï, le grand prophète de la tribu.
[5] Il y a aujourd'hui : Joseph, qui fut fils d'Héli. Sur cette falsification et autres du même acabit, cf. Le Charpentier.
[6] Inventeur du canon astrologique exploité dans l'horoscope de Jacob, aux douze tribus et d'après lequel le christ judaïque doit triompher sous l'Âne. Cf. Le Gogotha.
[7] Genèse, III, 22.
[8] Genèse, XX, 15.
[9] Plutôt que d'entrer chez Loth, les anges qui annoncent la destruction de Sodome préfèrent coucher sur la voie publique.
[10] Ruben avec la sienne, Genèse, XLIX, 4.
[11] Sara, sœur d'Abraham.
[12] Les filles de Loth, Jacob avec Thamar.
[13] Sara avec Pharaon et Abimélech. Affaires négociées par Abraham lui-même.
[14] Exode, XXII, 29.
[15] Lévitique, XXVII, 29.
[16] Un peu mélodramatique, le livre de M. Tridon, Du molochisme juif, Bruxelles 1884, in-8°, n'en est pas moins conforme à la vérité.
[17] Lévitique, XVIII, 21.
[18] Lévitique, XVIII, 24.
[19] Lévitique, XX, 2.
[20] Amos, V, 23, dans les Marchands de Christ.
[21] Cf. Le Gogotha.
[22] De manière à y procéder le quatrième jour, régi par l'Âne.
[23] Deutéronome, XII, 29-31.
[24] Psaume CV, 34 et suiv.
[25] Jérémie, VII, 23, 24.
[26] Jérémie, VII, 26.
[27] Michée, VI, 7.
[28] Ézéchiel, XX, 29.
[29] II Rois, XXII, 7 et 13.
[30] Mentionnée par les Rois, III, XI, 41.
[31] III Rois, XII, 4.
[32] III Rois, XII, 14.
[33] Le scribe leur reproche ici d'avoir abandonné la tribu de Juda en qui doit naître le Messie.
[34] III Rois, XII, 28.
[35] III Rois, XIII. Voir tout le chapitre, incompréhensible pour ceux qui n'ont pas constamment dans l'esprit et devant les yeux l'horoscope de Jacob aux douze tribus. Cf. Le Gogotha.
[36] L'Âne, cf. Le Gogotha.
[37] Le Serpent d'airain, cf. Le Gogotha.
[38] III Rois, XIV, 22 et suiv.
[39] III Rois, XV, 3.
[40] III Rois, XV, 13.
[41] III Rois, XV, 14, C'est-à-dire les lieux où l'on brûlait les premiers-nés au son du toph (tambour). Sur le Topheth, cf. les Marchands de Christ.
[42] III Rois, XXII, 44.
[43] IV Rois, VIII, 18.
[44] IV Rois, VIII, 27.
[45] IV Rois, XIV, 3.
[46] IV Rois, XVI, 3, 4.
[47] Voir surtout le chapitre XVIII du livre IV.
[48] Isaïe, I, 13.
[49] II Chroniques, XXXIII, 1-6 et 1.
[50] IV Rois, XXI, 6.
[51] IV Rois, XXI, 9.
[52] Grands adorateurs de l'Âne, qui se dit hamor en hébreu.
[53] Cf. son Apocalypse dans Le Roi des Juifs.
[54] IV Rois, XXI, 11-16.
[55] IV Rois, XXIII, 32.
[56] IV Rois, XXIV, 37.
[57] IV Rois, XXIV, 9.
[58] IV Rois, XXIV, 19.
[59] IV Rois, XXIII, 10.
[60] A qui sont dédiés les Synoptisés et les Actes. Nous avons déjà donné les Nativités dans le Charpentier, nous les redonnons ici, mais avec leurs chiffres de kabbale.
[61] Cf. l'Évangile de Nessus.
[62] Dans le sens de vie animale.
[63] Pistis Sophia, éd. Amélineau, p. 6. Jésus expose ici le système de Bar-Jehoudda d'après les Paroles du Rabbi.
[64] Père des douze patriarches d'Israël.
[65] Le signe sous lequel était mort Adam, son père selon le monde.
[66] C'est le même nom que Psinôther et Thernôps, mais retourné.
[67] C'est le nom chaldéen du Verseau, Zakhûri.
[68] Les copistes ont mis Pagouri, mais c'est Dagouri qu'il faut lire, du mot hébreu dag, poisson, équivalent de l'assyrien zib. Le mot devait être retourné, le signe étant double.
[69] Le signe est double.
[70] Le signe étant double, le mot Tharthak est retourné. Les copistes ont mis Tharnack, et Kakhan au lieu de Nackthar. Sur le Tharthak, cf. Le Gogotha.
[71] C'est le Lion, les copistes l'ont passé.
[72] Les copistes ont mis Zorokhotora, c'est une faute manifeste.
[73] Sur ce dispositif reproduit dans l'Apocalypse, cf. le Roi des Juifs.
[74] Plus loin Zorothokoros est dit Melchissédec, et c'est le nom de sa puissance, le Lion, qui donne ou enlève la lumière selon les ordres de la Vierge.
[75] P. 185 de l'édition Amélineau.
[76] Une Isis, en somme.
[77] Un des douze nommés dans l'invocation cabalistique.
[78] La onzième dans l'ordre des signes comptes de l'Agneau.
[79] Os (signe), Schand (Année), Jean, (une des formes du tétragramme) Ieou est le Fils d'Éloï dans la doctrine millénariste. C'est celui qu'on appelle le Verbe dans l'Apocalypse et dans l'Évangile de Cérinthe, et le Fils de l'homme dans les Synoptisés.
[80] En un mot il fut nazir, mieux que cela : le Nazir.
[81] Jugement d'El (Dieu), le messager des bonnes nouvelles, celui qui annonce à Daniel (VIII, 16, X, 21) l'époque de la venue du messie, Cyrus, qui a délivré les Juifs de Babylone.
[82] La bonne nouvelle du Royaume des Juifs, échéant le 15 nisan 789.
[83] Il s'agit de la Galilée transjordanique en la partie dite Gaulanitide.
[84] En géographie Gamala, ville du père des sept nazirs.
[85] Seph ou Siph est le même mot que Zib. Les Égyptiens appellent Moïse, Moché-ar-Ziph, le Mage aux poissons. Le nom de Joseph est sacré parmi les musulmans à cause de sa prophétie qui intéresse toute la descendance d'Abraham. Naguère une troupe de comédiens égyptiens devait représenter sur un théâtre de Tunis, au bénéfice de l'hôpital israélite, une pièce intitulée Joseph vendu par ses frères. Mais le journal arabe Zorah protesta contre une représentation où serait donnée en spectacle l'histoire de notre seigneur Joseph (le salut sur lui !), et le directeur de la troupe reçut, affirme-t-on, une lettre dans laquelle les délégués d'un cercle composé d'indigènes tunisiens lui faisaient savoir que, s'il persistait dans son intention, ils se faisaient fort d'empêcher les musulmans d'assister aux représentations qu'il organiserait ensuite.
Devant ce commencement d'agitation le conseil d'administration l'hôpital israélite dut renoncer à faire jouer la pièce.
[86] Après dix-sept cents ans les hommes discutent encore ce nom de Myriam que la plupart traduisent par maîtresse ou dame. Le mot implique plutôt une idée de richesse et de plénitude qui ne contredit pas cette signification et qui l'amplifie dans le sens du système millénariste dont Mariam de Magdala, sœur de Moïse, est la plus ancienne protagoniste connue. Si on observe que Myriam n'est pas un nom propre, mais un surnom provoqué par des affinités de kabbale, cette conclusion s'impose d'elle-même que le mot doit être pris dans le sens multiplicatif où les Grecs l'ont eux-mêmes entendu, lorsqu'ils ont formé toute la série des dérivés de murias. Quand on y réfléchit, on voit que l'Evangéliste ne pouvait guère appeler autrement la mère de celui devait vivre mille ans et, entraînant les élus dans cette fantastique extension de vie animale, guider leurs pas vers la Jérusalem d'or et l'Éden.
[87] Ieouchoua. Jésus, le nom de Bar-Jehoudda sur la pierre blanche.
[88] Sera appelé est un hébraïsme, dit le Saint -Siège, pour sera le fils. Entre le mot et la chose, point de différence : les conciles l'ont décidé.
[89] Nous avons déjà fait remarquer que la maison de Jacob se composait non de l'unique tribu de Juda, dont était David, mais des douze tribus d'Israël, et qu'à considérer les droits de Bar-Jehoudda comme acquis sur Juda, il lui fallait demander l'investiture des onze autres.
[90] Sugghenès, qu'on rend le plus souvent par parente et qui est mieux que cela dans l'étymologie. Gabriel veut dire qu'Eloï-Schabed a été engendrée avec elle et que les deux n'en font qu'une.
[91] Eis polin Juda, la ville de Jehoudda, mari de Salomé. La ville de Jehoudda, c'est Gamala, en Évangile Nazireth. Cette ville, dit le Saint-Siège, est, suivant les uns, Hébron, ville sacerdotale la plus importante des montagnes de Juda ; suivant les autres qui pensent qu'Hébron aurait été nommée par son nom, si cette ville avait été réellement la résidence de Zacharie, la ville de Juda est une autre ville sacerdotale dont le nom est légèrement défiguré, Jutta, située également dans la partie montagneuse de la Judée.
Bene, bene est respondere. Sancta Sedis digna est intrare in nostro docto corpore.
[92] Notez qu'ici le Seigneur en question ne lui a rien dit du tout, c'est Gabriel qui a parlé. Mais en des temps plus anciens Eloï lui a fait serment qu'il tirerait d'elle le sauveur des Juifs. Le ventre de Salomé contient à la fois la promesse et l'enfant, l'enfant de la promesse, comme disaient ses parents. Il y a rencontre entre l'une et l'autre, donc identité.
[93] Issues d'Abraham.
[94] Voilà qui est vérité pure. Quoi d'étonnant ? L'Evangéliste copie.
[95] C'est le père qui est muet et non eux. Mais dans un horoscope on doit parler le langage des signes. Autrement, on n'est pas d'ordonnance.
[96] Pas le 13 nisan 788, lorsqu'Is-Kérioth lui mit la sienne au collet !
[97] La corne du Bélier, signe de la Pâque molochiste au temps des rois de Juda.
[98] La série commence à Seth.
[99] Par le baptême.
[100] Anatolé. On ne peut saisir le sens caché de cette expression qu'à la condition de la rattacher à tout l'horoscope. C'est le premier-né de Jehoudda qui était le signe de l'An d'Ieou et c'est dans cet An qu'advenait la première résurrection et le règne de mille ans. Cela est expliqué dans le verset suivant. Et voilà pourquoi Joannès, le Signe de l'an d'Ieou, est en même temps Jésus. Il devait non seulement baptiser, mais présider à la première résurrection qui était fixée au 15 nisan 789.
[101] Zacharie, III, 8.
[102] Les sept yeux du Seigneur qui parcourent toute la terre, dit Zacharie (IV, 10), ce sont les sept planètes, les sept jours du sabbat génésiaque, les sept branches du chandelier symbolique étaient l'image dans le Temple. Cf. l'Apocalypse dans le Roi des Juifs.
[103] Le Seigneur des douze Æons, des trente-six Décans et des cent-quarante-quatre mille anges de la milice Céleste.
[104] Tu m'appelles Fils de Dieu, dit Jésus à Nathanaël dans Cérinthe (cf. l'Évangile de Nessus), parce que je t'ai vu sous le Figuier.
[105] Pour les détails consulter le Charpentier.
[106] Gabriel, comme dessus.
[107] Le fils de Salomé ne le sauvera que de cela, par le baptême. Ieou, le Fils du l'homme, fera le reste à partir du 15 nisan 789. Ce reste, c'est la première résurrection, et l'entrée dans le Royaume par le baptême de feu.
[108] Par conséquent il est de feu au regard du ciel. L'Esprit-Saint, c'est le feu.
[109] Le Deutéronome pour ceux qui ne sont pas initiés au mystère du naziréat molochiste, le Protonome pour ceux qui comme le Sèmeion furent en leur temps des professionnels du passage au feu.
[110] Ce sont bien les deux effets de l'Année d'Ieou : mort pour les uns, résurrection pour les autres.
[111] Le quatrième signe, l'Âne, fut en effet grandement contredit par le sanhédrin d'abord, par Pontius Pilatus ensuite.
[112] Ce glaive, c'est la langue qui sort de la bouche du Verbe dans l'Apocalypse (cf. Le Roi des Juifs) et qui pénètre les âmes de sa Révélation.
[113] L'Année.
[114] La Face de Dieu.
[115] La Grâce.
[116] Celles que nous avons fournies dans le Charpentier sont bonnes, mais elles ne sont pas topiques.
[117] Jusqu'ici nous avons daté la nativité de Bar-Jehoudda de 739, sous cette réserve qu'elle peut être avancée d'un an. L'indication de Luc nous y convie.
[118] Lorsque l'enfant est une fille, et Salomé en eut deux, Thamar, femme d'Eléazar et Salomé (en Évangile Maria), femme de Cléopas, c'est que le Seigneur n'a pas bien regardé. On n'en parle pas, les filles n'étant pas au rang des démons (puissances).
[119] Cf. le Charpentier.
[120] Cf. Évangile de Nessus.
[121] Michée, V, 14.
[122] Cf. L’Évangile de Nessus.
[123] Le passage ne se trouve pas dans tous les manuscrits grecs, il en a été banni comme confirmatif de la nativité de Bar-Jehoudda à Gamala-Nazireth.
[124] Cf. L'Évangile de Nessus.
[125] Nombres, XXIV, 17.
[126] Voyez la doctrine de Zoroastre et le Zend Avesta.
[127] Epistol. 49, ad Paul.
[128] Comme Mithra dans ses mystères.
[129] Ézéchiel, VIII, 14.
[130] Cf. Le Charpentier.
[131] Les enfants de Dieu, les Juifs davidistes et christiens.
[132] Apô diétous cai catôtérô. Diétous, les deux ans du jubilé 788-789. Dans Le Charpentier, t. I du Mensonge chrétien, nous avons traduit par en dedans, c'est une erreur et nous la rectifions ici.
[133] I Juges, X, 20.
[134] Jérémie, XXXI, 15.
[135] Nous disons Zadoc, parce que c'est le nom que donne aujourd'hui Josèphe au collaborateur de Jehoudda. Mais nous avons la certitude que Josèphe a été travaillé à cet endroit, et la conviction que le frère de Jehoudda s'appelait Shehimon, nom qui fut donné au second de ses neveux. En effet, dans l'édition que Sigismond Gélénius a donnée de la Guerre des Juifs sur un des manuscrits les plus anciens qui avait appartenu à Philelphe et que Rabelais fit passer à Erasme de la part de Guillaume d'Armagnac, évêque de Rhodez (Cf. Heulhard, Une lettre fameuse, Rabelais à Erasme, Paris, 1902, in-8°), le fondateur de l'hérésie kannaïte (le christianisme davidique) est dit Simon et non Jehoudda. Aucune confusion n'étant possible entre deux noms aussi dissemblables, il faut absolument qu'à une époque antérieure aux sophistications ecclésiastiques du texte de Josèphe, le nom de Simon ait été christiennement inséparable de celui de Jehoudda. Ainsi s'explique que Simon, second fils de Jehoudda, ait été appelé comme son oncle, et que ce Simon étant devenu pape à Rome sous le nom de Pierre, l'Église ait manifesté une émotion extraordinaire toutes les fois qu'elle a entendu parler d'un texte de Josèphe qui avait plus ou moins échappé à sa censure, jusqu'à déférer au Parlement de Toulouse l'évêque de Rieux, du Pin, coupable de posséder un manuscrit rentrant dans cette catégorie !
[136] Elle est hors de Benjamin, la seule tribu qui se fût donnée à Juda.
[137] Gaulanitide, plus tard comprise dans la Galilée transjordanique.
[138] Cf. L'Évangile de Nessus.
[139] Maison de pain.
[140] Maison de pêche.
[141] Cf. Le Charpentier et Les Marchands de Christ.
[142] Justin, Apologie, trad. Pautigny, Paris, 1904, in-12°.
[143] Cf. Les Marchands de Christ.
[144] Sous entendu par les prophéties. Sùn Mariam té memnèsteuménès autô gunaiki. On ne rend pas du tout le sens quand, comme le Saint-Siège, on traduit simplement par son épouse, ou, comme certaines éditions protestantes, sinon toutes, par fiancée. Je demande s'il est bon de laisser la traduction protestante entre les mains des jeunes filles, et de proposer à leur imagination, à un âge où la raison est moins éveillée que la curiosité, le spectacle d'une fiancée qui n'a même pas l'air d'être enceinte des œuvres de son futur mari, ou qui, si nous envisageons les choses pour le mieux, aurait cédé avant le mariage.
[145] Ils étaient passés depuis vingt-deux ans, et elle avait fait huit autres enfants.
[146] Prôtocoros, primogenitus, et non unigenitus, comme il l'aurait fallu si l'enfant à lait resté l'unique.
[147] Gabriel comme devant.
[148] Le Signe. Dans la Nativité primitive, le Sèmeion est l'Âne.
[149] Les douze Æons, les trente-six Décans et les cent quarante quatre mille Anges.
[150] Traduit de diverses façons, dont aucune n'est bonne, pas même la nôtre, puisque pour bien rendre l'intention, il faudrait être le faussaire en personne. C'est l'intérêt de secte qui décide. Paix aux hommes de bonne volonté ! disent vaguement les catholiques : Paix à ceux que Dieu agrée ! disent les protestants pour défend leur injustifiable théorie de la grâce.
[151] To rèma, que le Saint-Siège traduit par prodige, sens inconnu des lexicographes.
[152] Provient de la présentation au Temple.
[153] Formule empruntée au verset 51 du ch. II de Luc.
[154] Provient de la Nativité originale : annonciation de Gabriel à Eloï Schabed.
[155] De tous ces locaux l'Église n'a guère retenu que la crèche, sans se refuser toutefois à exploiter la grotte. La campagne d'Ibrahim-Pacha en Syrie a mis en lumière toute l'absurdité de la version qu'on fait plaider par Justin. En effet, derrière le sanctuaire qu'on a édifié dans celle grotte et dont ils enlevèrent la décoration, les Arabes qui s'établirent dans le couvent ont trouvé un tombeau antique, preuve manifeste de la destination de cette grotte dans les temps primitifs. Les catholiques qui consentent à raisonner (*) font remarquer qu'avec les scrupules religieux qu'on leur connaît, les Juifs n'eussent jamais changé leurs cavernes sépulcrales en écuries d'auberge.
(*) Agénore du Gaspario, Du surnaturel, t. I, p. 36.
[156] Ce lieu commun se retrouve textuellement au verset 52 du même chapitre. Il est destiné à raccorder tant bien que mal des parties qui n'ont aucun lien entre elles. Il en est de même du verset 80 du chapitre I du même Luc.
[157] Cf. L'Évangile de Nessus.
[158] Cf. L'Évangile de Nessus.
[159] On le serait à moins ! Jehoudda, Salomé, Bar-Jehoudda dans le Temple au milieu des prêtres hérodiens, c'est un spectacle que personne ne pouvait se vanter d'avoir vu !
[160] L'Âne.
[161] Cette expression revient souvent. Elle veut dire que Salomé ayant gardé ces choses pour elle, aucun de ses contemporains ne les a connues.
[162] Répétition du verset 40 du même chapitre.