LE MENSONGE CHRÉTIEN - (JÉSUS-CHRIST N'A PAS EXISTÉ)

 

TOME VI — L'ÉVANGILE DE NESSUS

I. — L'ÉVANGILE DE CÉRINTHE.

 

 

CHAPITRE XVII. — FIN DES HOMÉLIES VALENTINIENNES.

 

1. Jésus parla ainsi ; puis, levant les yeux au ciel, il dit : Mon Père, elle est venue, l'heure ; glorifiez votre fils, afin que votre Fils vous glorifie ;

2. Puisque vous lui avez donné puissance sur toute chair, afin que, quant à tous ceux que vous lui avez donnés. Il leur donne la vie éternelle.

3. Or, la vie éternelle, c'est qu'ils vous connaissent, vous seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ[1].

4. Moi, je vous ai glorifié sur la terre ; j'ai consommé l'œuvre que vous m'avez donnée à faire ;

5. Et maintenant vous, mon Père, glorifiez-moi en vous-même de la gloire que j'ai eue avant que le monde fût.

C'est, en effet, lui qui a créé le monde, inspiré lu Genèse, l'Apocalypse, le prologue de Cérinthe qui vient de ces deux sources. Si le prophète des Juifs rois de la terre est emporté dans la lumière, confondu avec Jésus, que ne pourra-t-il là-haut pour les martyrs de la Loi ? C'est une même apothéose pour tous. Malgré tous leurs crimes, Jésus prie pour eux. Leurs crimes, qui en parle encore ? Ne les a-t-il pas lavés tout à l'heure eu lavant les pieds de leurs auteurs ?

6. J'ai manifesté voire nom aux hommes que vous m'avez donnés ; ils étaient à vous, vous me les avez donnés, et ils ont gardé votre parole.

7. Maintenant ils ont connu que tout ce que vous m'avez donné vient de vous ;

8. Parce que je leur donné les paroles que vous m'avez données ; et ils les ont reçues, et ils ont connu véritablement que c'est de vous que je suis sorti, et ils ont cru que c'est vous qui m'avez envoyé.

9. Moi, je prie pour eux ; je ne prie point pour le monde, mais pour ceux que vous m'avez donnés, parce qu'ils sont à vous ;

10. Car tout ce qui est à moi est à vous, et tout ce qui est à vous est à moi ; et j'ai été glorifié en eux.

11. Et déjà je ne suis plus dans le monde, et eux sont dans le monde, et moi je viens à vous. Père saint, conservez en votre nom ceux que vous m'avez donnés, afin qu'ils soient une seule chose, comme nous.

12. Quand j'étais avec eux, je les conservais en votre nom. Ceux que vous m'avez donnés, je les ai gardés, et pas un d'eux n'a péri, hors le fils de la perdition, afin que l'Ecriture fût accomplie[2].

13. Mais maintenant je viens à vous ; et je dis ces choses dans le monde, pour qu'ils aient en eux ma joie complète.

14. Moi, je leur ai donné voire parole, et le monde les a eus en haine, parce qu'ils ne sont point du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde[3].

15. Je ne demande point que vous les ôtiez du monde, niais que vous les gardiez du mal.

16. Ils ne sont point du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde.

17. Sanctifiez-les dans la vérité. Votre parole est vérité.

18. Comme vous m'avez envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.

19. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin queux aussi soient sanctifiés en vérité.

20. Je ne prie pas pour eux seulement, mais encore pour ceux qui, par leur parole, croiront en moi ;

21. Afin qu'ils soient tous une seule chose, comme vous, mon Père, êtes en moi, et moi en vous ; qu'ils soient de même une seule chose en nous, et qu'ainsi le monde croie que c'est vous qui m'avez envoyé.

22. Pour moi, je leur ai donné la gloire que vous m'avez donnée, afin qu'ils soient une seule chose, comme nous sommes une seule chose.

23. Je suis en eux et vous en moi, afin qu'ils soient consommés dans l'unité, et que le monde connaisse que c'est vous qui m'avez envoyé, et que vous les avez aimés comme vous m'avez aimé.

24. Mon Père, je veux que là où je suis, ceux que vous m'avez donnés soient aussi avec moi ; afin qu'ils voient la gloire que vous m'avez donnée ; parce que vous m'avez aimé avant la fondation du monde.

25. Père juste, le monde ne vous a point connu ; mais moi je vous ai connu, et ceux-ci ont connu que c'est vous qui m'avez envoyé.

26. Je leur ai fait connaître votre nom, et je le leur ferai connaître encore, afin que l'amour dont vous m'avez aimé soit en eux, et moi en eux[4].

 

 

 



[1] Jésus-Christ, c'est la formule chimique. La composition, c'est le scribe qui fait parler jésus, et Bar-Jehoudda jadis christ : en somme, un Juif divinisant un autre juif.

[2] Il a péri en effet, mais assassiné par Shehimon. On le ménagerait davantage s'il était présent comme au Banquet de rémission.

[3] Les Juifs sont au-dessus du monde en cours, ce second monde qui devait disparaître à leur bénéfice après le 15 nisan 789. Ce n'était pas seulement l'opinion de Bar-Jehoudda, c'est celle de Valentin nettement exprimée et à plusieurs reprises, dans les deux Sagesses. Dans la première, les Juifs, tout au moins ceux qui descendent de David, sont au-dessus des dieux et des anges de la Première Création.

[4] Les discours contenus dans les chapitres XIV-XVII comptent parmi les plus beaux morceaux de l'Évangile, dit le Saint-Siège. C'est parce qu'ils sont d'un hérétique. Il y a, dit aussi La Harpe, un sermon de la Cène qui me parait contenir toute notre religion, où chaque parole est un oracle du ciel ; je ne l'ai jamais lu sans une émotion singulière, et que de fois je me suis dit ce que disait aux Pharisiens cet agent de la Synagogue, en s'excusant de n'avoir pas fait arrêter Jésus-Christ [Jean, XII, 46]. Que voulez-vous ? jamais homme n'a parlé comme cet homme ! et c'est un Juif qui disait cela. Quel terrible arrêt contre les chrétiens infidèles ! Il m'est impossible, à chaque verset de ce sermon, de ne pas entendre un Dieu, et j'en suis aussi sûr que si je l'avais entendu en personne. Cet abbé n'est pas difficile.