CHAPITRE XI. — (XII DES ÉDITIONS ECCLÉSIASTIQUES)
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Première livre, |
Agneau |
Nisan. |
Seconde livre, |
Taureau |
Ijar. |
Troisième livre, |
Gémeaux |
Sivan. |
Quatrième livre, |
Ânes |
Tammouz. |
Cinquième livre, |
Lion |
Ab. |
Sixième livre, |
Vierge |
Elul. |
Septième livre, |
Balance |
Tischri. |
Huitième livre, |
Scorpion |
Marchesvan. |
Neuvième livre, |
Sagittaire |
Kisleu. |
Dixième livre, |
Capricorne |
Tebeth. |
Onzième livre, |
Verseau |
Schebat. |
Douzième livre, |
Poissons |
Adar. |
La livre-vase de Maria est la onzième de l'année 788, c'est celle du Verseau, le Zachû dont les Evangélistes ont fait Zachûri, père du Joannès dans Luc, ou Zibdéos qui est la traduction de Zachû (le Verseau, faiseur des Poissons). La veuve de Jehoudda a exécuté ponctuellement le testament prophétique de son mari ; c'est le vingt-cinq shebat (février) qu'elle a oint son fils aîné, laissant un intervalle de sept semaines entre !e sacre et la pâque, et plaçant ainsi l'entreprise sous la protection d'un chiffre jubilaire.
La date du sacre est dans la valeur du parfum dont Cérinthe confie l'évaluation à Jehoudda Is-Kérioth qui n'a pas vu le vase, n'ayant point assisté au sacre, mais qui s'y connaît, ayant arrêté le roi des Juifs une cinquantaine de jours après. Ici Is-Kérioth ne reçoit pas trente deniers pour livrer le christ, comme dans les Synoptisés qui placent le sacre à Béthanie-lez-Jérusalem, la veille de la pâque ; si on le payait selon les deniers qu'il représente, il faudrait lui en compter cinquante, mais il n'a encore rien gagné, puisqu'il n'est entré en scène que le 13 nisan, avant-veille de la pâque. Is-Kérioth était disciple de l'Agneau, c'est-à-dire millénariste. C'est une secte dans laquelle on sait compter. Et puis, même en similitude, les salaires chez les Juifs ne se paient pas d'avance.
4. Alors un de ses disciples, Judas Iscariote, qui devait le livrer[4], dit :
5. Pourquoi ce parfum n'a-t-il pas été vendu trois cents deniers, et n'a-t-il pas été donné aux pauvres ?
6. [Or il dit cela, non qu'il se souciât des pauvres, mais parce qu'il était voleur, et qu'ayant la bourse, il portait ce qu'on y mettait.][5]
7. Jésus dit donc : Laissez-la réserver ce parfum pour le jour de ma sépulture.
8. Car, les pauvres, vous les avez toujours avec vous ; mais moi, vous ne m'avez pas toujours.
Que les pauvres eussent besoin, il n'importait ! L'essentiel, c'était de rétablir le royaume de David, et d'entrer sous le sixième Portique où pendent les Poissons pour enseigne. Quand on en serait là, il n'y aurait plus de pauvres. On aurait le Roi à qui Dieu donne le monde pour apanage. L'or ! on marcherait dessus. Is-Kérioth seul, au fond de sa tribu, avait des doutes et pensait aux pauvres. L'Église l'a calomnié pour les besoins de son commerce. Jésus va le réhabiliter tout à l'heure en I invitant à dîner et en le plaçant à sa gauche, la droite étant réservée par les Psaumes au christ lui-même.
9. Une grande multitude de Juifs sut qu'il était là ; et ils y vinrent. [Non à cause de Jésus seulement, mais pour voir Lazare, qu'il avait ressuscité d'entre les morts.]
10 Les princes des prêtres songèrent donc à faire mourir Lazare lui-même,
11. Parce que beaucoup d'entre les Juifs se retiraient u eux a cause de lui, et croyaient en Jésus.
Cérinthe est le seul évangéliste qui avoue le sacre de Bar-Jehoudda en Bathanée, et qui explique historiquement le titre de roi des Juifs que Pilatus inscrivit sur la croix. Il est le seul aussi qui avoue la part d'Eléazar bar-Jaïr dans la tentative de restauration davidique. Il est le seul qui fixe la date de ces événements. Il est le seul qui donne la clef des trente deniers séméiologiques employés parles autres scribes et d'où il résulte, avec l'invincible clarté des chiffres, que le bon Is-Kérioth n'était en aucune façon disciple de Bar-Jehoudda, quoiqu'il le fût de l'Agneau. C'est pour toutes ces raisons que, sitôt maîtresse du texte de Cérinthe, l'Église a déplacé le sacre pour le reporter après la résurrection, c'est-à-dire la mort, d'Eléazar-bar-Jaïr. Seul enfin Cérinthe reconnaît que la condamnation de Bar-Jehoudda et de son beau-frère remonte au mois de février. Une manque qu'une chose à cette série d'aveux, les motifs de la condamnation ; mais on ne peut lui reprocher de les avoir passés sous silence, puisque dans son système logophanique Jésus est l'innocence en personne.
[1] Les passages entre crochets sont des interpolations nécessitées par la transposition du sacre après la mort d'Éléazar par la translation de Bathanéa trans Jordanem à Béthanie-lez-Jérusalem.
[2] Tout le reste (histoire des vases du Garizim) demeure.
[3] Sur ces cheveux consacrés à Dieu, cf. Le Charpentier.
[4] Et non trahir comme on lit dans la plupart des traductions. Ce sont les traductions qui sont les traditori.
[5] Interpolation qui saute aux yeux.