I. — AVERTISSEMENT. A travers les évolutions de ce vertigo actionné par le Saint-Esprit, Paul rentre un moment dans le corps de Saül pour s'embarquer, avec Costobar et les autres envoyés de la maison hérodienne, à destination de Achaïe où ils vont voir Néron. A Césarée, Saül et Costobar trouvèrent Agrippa et Bérénice qui, très &mus par l'avènement de Ménahem, étaient venus se placer sous l'aigle romaine. Tous attendaient Cestius Gallus, proconsul de Syrie, que la garnison romaine, les Grecs, les Juifs loyalistes venaient d'appeler à leur secours. Toutefois ce serait une grave erreur de croire que Saül fût maître de ses mouvements et de sa direction. Saül est toujours dans la ceinture du frère Jacques sur laquelle brochent les deux chaînes et les multiples courroies de Lysias, sans compter celles que Félix et Festus n'ont pas manqué d'ajouter aux premières. Paul a au moins trois couches de chaînes. Prométhée n'en avait qu'une sur le Caucase. Le récit de sa navigation provient du Voyage de Saülas,
production du même genre que le Voyage de Joannès théologien, le Voyage
de Pierre, le Voyage d'André et autres[1]. Car tant pour
obéir aux Evangiles ou, reformant ses premières ordonnances, Jésus commande
aux christiens de prêcher l'Apocalypse hors de Judée, que pour
appliquer leur facultés inventives aux besoins de leur commerce, les scribes
ecclésiastiques commençaient à promener les apôtres par le monde avec
d'autant plus de latitude que personne ne les y avait vus. Aucun démenti
n'était à redouter. Pour Saül il y avait des précautions à prendre, puisque
par Josèphe il appartenait à l'histoire. Il était allé vers Néron en Achaïe,
après quoi il était passe en Italie ; il fallait promener Paul prisonnier à travers tous les ports de II. — ACTES DES APÔTRES, CHAPITRE XXVII. Imposture n° 122. — ENZÔNEMENT DU CENTURION JULIUS.J'ai besoin ici de toute votre attention et je vous prie de considérer que vous êtes en face d'une des plus belles aspirations du Saint-Esprit. Ce n'est donc pas le moment de m'objecter que vous avez autre chose a faire, car si vous vous détournez d'une Ecriture qui est de leu pour vous consacrer a des occupations futiles, vous n'aurez a vous en prendre qu'a vous-même des peines qui vous attendent dans l'autre monde. 1. Lorsqu'il eut été résolu que Paul irait par mer en Italie, et qu'on le remettrait, avec d'autres prisonniers, entre les mains d'un nommé Julius, centurion de la cohorte Augusta, 2. Montant sur un navire d'Hadrumète, nous levâmes l'ancre, commençant à naviguer le long des cotes d'Asie, et ayant toujours avec nous Aristarque, Macédonien de Thessalonique. Le temps de s'enzôner, et le centurion Julius est à
vous ! Il accourt de l'air empresse qu'ont les ceinturions
de l'Ecriture. Rappelez-vous le ceinturion qui déclare Bar-Jehoudda fils de
Dieu contre l'opinion commune, le ceinturion qui adore Pierre, le ceinturion
qui évite le fouet à Paul, le ceinturion qui prend soin de Paul dans la prison
de Césarée. Voici un cinquième ceinturion, mais d'une cohorte plus impériale
encore que n'étaient les précédents ; il est de la cohorte dont les liens
avec la personne de l'Auguste semblent particulièrement étroits. Nous pouvons
donc nourrir l'espoir de voir la ceinture du frère Jacques décrire une trajectoire
gracieuse au-dessus de Imposture n° 123. — SUR LE CHEMIN DE SAÜL.3. Le jour suivant, nous vînmes à Sidon. Or Julius, traitant Paul avec humanité, lui permit d'aller chez ses amis, et de prendre soin de lui-même. 4. Et quand nous fûmes partis de là, nous naviguâmes au-dessous de Chypre, parce que tes vents étaient contraires. 5. Traversant ensuite la mer de Cilicie et de Pamphylie, nous vînmes à Myre, ville de Lycie ; 6. Mais le centurion trouvant là un navire d'Alexandrie, qui faisait voile pour l'Italie, il nous y fit embarquer. Vous avez pu remarquer que Paul fait la traversée de Césarée à Myre sur un vaisseau qui arrive d'Hadrumète, aujourd'hui Sousse ; ce vaisseau vient d'Occident, il est vide, il est balaamique, bon pour des gens comme Saül, les Hérodes, Simon le Magicien, Tibère Alexandre, Démétrius et les autres juifs latinisants. Il arrive en sens inverse de la direction de l'Arche d'alliance, de celle qui porta Jonas aux colonnes d'Hercule, de celle que Joseph le Charpentier a construite pour Jésus dans l'Evangile, et qui toutes sont des images de l'Arche solaire. C'est un vaisseau d'Occident qui a emmène Saül pour aller voir Néron à Corinthe après la chute de Ménahem. Celui qui vient d'Hadrumète convient beaucoup trop à Saül pour convenir à un homme qui est maintenant dans la ceinture du frère Jacques. Saül ne pourra pas faire une traversée utile sur un vaisseau qui se dirige vers le nord ou règnent Gog et Magog, de tout temps ennemis des Juifs. Il va contre la destination de Paul, entraîné vers Rome par des voies que l'Esprit seul connaît et qui, étant de Dieu, ont la faculté d'être impénétrables. Le pilote prend pour aller à Rome le même chemin que s'il allait à Adramyttum de Mysie[2], car l'auteur prend sur la carte les points de repère de sa mystification ; c'est indubitablement un Juif d'Asie qui écrit. Il s'agit d'égarer le très excellent Théophile afin qu'il ne puisse retrouver la piste de Paul à partir de Césarée, que voyant il ne voie point, qu'entendant il n'entende point, comme le veut le système parabolique conseille par Jésus dans l'Évangile pour tromper les goym. Tromper les goym sur son identité avec Saül, c'est tout ce que pourra Paul sur ce vaisseau-là ; quant à faire de la jehouddolâtrie, il ne faut pas qu'il y compte ! Bon compère comme à l'ordinaire des centurions, Julius lui permet de descendre à Sidon, où séjournèrent successivement et pour des motifs qui se ressemblent, Bar-Jehoudda en 788, Shehimon et Jacob en 802, et Ménahem qui paraît avoir habite la ville avec plus de régularité, pour quoi il est appelé Sidonien dans certaines Histoires ecclésiastiques[3]. Cet arrêt montre à quel point Julius possédait sans en avoir l'air le même Esprit que Paul, car l'Apôtre des nations, et c'est une pensée dont le très excellent Théophile est touché, ne veut point quitter l'ancien royaume de David sans montrer l'intérêt que Saül portait au rétablissement de cette monarchie, notamment en la personne de Ménahem dit Joseph Bar-Schabath[4]. La traversée du navire africain n'est guère marquée de l'Esprit que par cet arrêt, car nous comptons pour peu que les venta centrales l'aient un instant retenu sur la cote sud de l'île de Chypre. A peine peut-on signaler comme un trait de l'Esprit l'embarquement d'Aristarque, témoin deutéronomique[5], car Paul est indubitablement accompagné de tous les compagnons que lui donnent les Actes au cours de sa brillante carrière. Je ne puis admettre que Trophime ne soit pas là, ni le généreux Gaius. Trophime était à Jérusalem avec Paul, Gaius était à Éphèse avec Aristarque. Aristarque et Gaius étaient aux mains des barbares d'Ephèse tandis que Paul évangélisait chez Tyrannus. Ici Aristarque est libre, tandis que Paul est prisonnier des barbares de Rome. C'est une de ces compensations comme l'Esprit se plait à en faire. Mais il y a d'autres témoins encore, — ne nie pas, très excellent Théophile, je te vois rire ! — ce sont les prisonniers que Julius a embarqués à Césarée avec Paul, chef de la secte de Naziréens. Car la ceinture du frère Jacques est à ressort et à combinaison. Si elle a permis à Paul de ne pas passer pour le chef des Naziréens de Jérusalem, elle lui permet ici de le devenir pendant toute la traversée. Les prisonniers que l'Esprit conduit en Italie dans la même ceinture que Paul, tous Juifs et christiens, ont été en leur vivant — ce sont des revenants, eux aussi, — ceux qui furent envoyés à Corinthe par Vespasien pour y être employés au percement de l'isthme. Spiritualisés par le temps qui a spiritualisé Saül, ils accompagnent Paul en Italie, ne fut-ce que pour l'empêcher de trahir en route. Il faut aussi que vous connaissiez un des miracles accomplis
par la ceinture du frère Jacques. Développée, vendue au second siècle, elle
enzône Hadrien qui a consommé la ruine de Imposture n° 124. — MYRE, ARRÊT ! CHANGEMENT DE VAISSEAU ! Il relâche à un endroit nommé Myre qui est sur la carte de Lycie. Mais le texte a subi des changements dans les noms de lieux. Au lieu de Myre, il y a maintenant Lystre, qui est de Lycie, et l'on s'accorde à penser que les copistes ont mal lu le mot Myre ou cru que Lystre en Lycaonie, dont il est question ailleurs[7], pouvait être impunément placé sur la mer de Lycie. Or dans la fréquentation de Paul nous avons acquis un tantinet de l'Esprit qui le lie ; Myre existe, c'est un port de mer de Lycie, et c'est bien le mot que l'auteur des Actes a écrit. Seulement il a joue sur le mot selon son habitude de duplicité. Myre éveille une idée millénaire, et c'est le nom même qu'on a donné dans les Évangiles à la mère de Bar-Jehoudda : nous disons Maria, c'est Myriam qu'il faut lire[8]. Et aussitôt un nouveau vaisseau se présente, qui par hasard vient d'Alexandrie et qui, par hasard encore, fait voile vers l'Italie. Comme pour profiter de l'occasion, on quitte le vaisseau qui descendant d'Hadrumète montait vers Adramyttum, et on se met sur celui qui montant d'Alexandrie descend sur l'Italie. Le voyage de Paul va s'inscrire autour d'une croix qui regarde les quatre points cardinaux, comme toutes les croix, mais celle-ci à sa signification dans le système christien. Car le Temple est tombé non seulement depuis Titus et
Vespasien, mais encore depuis Hadrien, lorsque le Saint-Esprit inscrit la
navigation de Paul autour de cette figure, Iahvé n'a plus d'autre Temple que
le monde, mais c'est encore quelque chose, puisque celui de Jérusalem n'a jamais
été que la réduction de celui-là. Qu'était-ce que le Royaume des Juifs
esquissé par Ménahem et à cause de quoi les prisonniers christiens furent
envoyés à Corinthe ? Iahvé étendu par son christ aux quatre points cardinaux.
Telle était la promesse enfermée dans le tabernacle du testament, et il est
clair que sous les espèces du navire égyptien l'Arche d'alliance fait ici sa
dernière traversée. C'est pourquoi le navire vient d'Égypte d'où est monté le
Mage, Mosché, Moise[9], et d'où Jehoudda
Panthora, le nouveau Moise, père des rois-christs, a jadis ramené Le vaisseau n'est égyptien que d'étiquette : dans le vase est l'Esprit juif, et les christiens prisonniers peuvent y entrer. Sur celui qui venait de l'ouest pour monter vers le nord, Paul est encore Saül ; il n'a pu rien aire pour la croisade judaïque. Sur celui qui vient du sud pour aller à l'ouest, Paul va pouvoir travailler : il est poussé par le vent d'est, le vent de Judée. Et voila pourquoi Julius a changé de vaisseau à Myre. Ce gogoy est monté sur le Gogotha ! Car tel est le nom spirituel de ce vaisseau[10]. Tandis que les christiens prisonniers de Néron, qui
auraient pu reconnaître Saül sous le masque de Paul, poursuivent leur route
vers Corinthe, ceux d'Hadrien montent sur le Gogotha,
incapables, à raison de la chronologie, de reconnaître dans la ceinture de
Jacques le persécuteur juré de leur maître et de ses doctrines. Ils ne
reconnaîtront pas plus l'Arche dans le Gogotha,
qu'ils n'ont reconnu Saül dans Paul. Ce n'est pas sur ce vaisseau-là qu'ils
comptaient monter en partant de ce port de Myre dont le nom seul évoque pour
eux le grand rêve du Royaume des Juifs. Si Myre équivaut à Myriam pour
l'enzôné de Jacques, il a une plus large signification pour de vrais
christiens comme sont ceux que le Gogotha
emmène en Italie. Myria, c'était le port de gloire promis à chacun d'eux, le
port devant lequel s'ouvraient les myriades de Cycles succédant au Cycle du Zib. Mais les rois-christs désignés
par les prophéties sont morts, et maintenant c'est par journées de misère que
les disciples de l'Agneau en sont réduits à compter le temps ! C'est comme
prisonniers qu'on les embarque et pour les conduire à Paul est Juif avant d'être citoyen romain. En l'embarquant avec les prisonniers christiens, Julius a le salut à bord. Le salut vient des Juifs, le Quatrième Évangile le dit assez, ainsi que les Lettres de Paul, les Discours de Pierre, ses actes chez Cornélius, et tous les miracles accomplis par Paul à Lystre, à Éphèse et à Troas. Julius et ses gogoym vont en Italie ; s'ils étaient restes sur le navire hadrianique, jamais ils ne seraient arrives ! Certes l'allégorie est difficile à percer, parce que tout
y semble physique et dit d'une navigation ordinaire. Mais n'en est-il pas
ainsi de la fameuse ode dans laquelle Horace nous montre un vaisseau-fantôme
dont le bois provient des forêts du Pont d'où ce vaisseau est originaire, les
vents qui l'assaillent à la hauteur des Cyclades, et ses bancs dégarnis de
rameurs ? Si Quintilien ne nous avertissait qu'il s'agit de Le navire égyptien, dit le
Saint-Siège, avait été poussé jusqu'à Myre par les
vents contraires. Oh ! plus contrariants que contraires ! Car parti
d'Alexandrie pour aller à l'ouest, il se trouve porté en plein nord sans
avoir pu se réfugier dans aucun des ports qui jalonnent la route en ligne
droite dans le sens des îles et à l'est sur les Echelles du Levant. Jamais
vents plus contrariants ne sont levés dans Emporté par son génie, le mystificateur garde si peu de ménagement pour la chronologie des Actes qu'il place cette traversée dans une année à la fois sabbatique et protojubilaire comme était celle ou Bar-Jehoudda fut mis en croix. Or non seulement l'année 814, assignée par l'Église au voyage de Paul, n'est point protojubilaire, mais elle n'est même pas sabbatique. Il en va ainsi de l'année 819, assignée par l'histoire au départ de Saül pour l'Italie. La dernière double année, c’est 788-789. La dernière année sabbatique et protojubilaire, c'est 788 (manifestation de Bar-Jehoudda). Les années sabbatiques qui se sont succédé depuis sont donc 795, 802 (manifestation de Shehimon et de Jacob), 809 (manifestation d'Apollos), 816, 823 (Jérusalem a été prise dans une année sabbatique), 830, et il n'y a pas eu d'année protojubilaire avant 837, sous Domitien. Or non seulement l'année du lancement du Gogotha est protojubilaire, mais le Gogotha ne peut effectuer sa traversée qu'à la condition d'être protojubilaire lui-même par son lancement. Le Gogotha est un bâtiment mathématique, construit par les Forges et Chantiers de Dieu. C'est comme j'ai l'honneur de vous le dire. La ceinture du frère Jacques ne servirait de rien à Paul — et pourtant ! — si le Gogotha n'était d'abord enzôné par le Juif consubstantiel au Père. Jusqu'à Myre c'est le centurion qui a commandé, c'est le pilote païen qui a conduit. Mais sur le Gogotha, c'est Paul avec son équipe de christiens prisonniers. Sur mer comme sur terre il n'y a qu'une Loi, la loi juive ; il n'y a qu'une sorte de maîtres, semblassent-ils être dans les fers, ce sont les Juifs jehouddolâtres. Julius et les gogoym ont l'air de les tenir ; vaine apparence, ils sont dans l'Arche juive et menés ! Imposture n° 125. — LE DÉPART DU GOGOTHA.7. Après avoir navigue lentement
pendant bien des jours, et être à peine arrivés devant Cnide, le vent nous
arrêtant, nous côtoyâmes 8. Et suivant la côte avec difficulté, nous vînmes en un lieu appelé Bonsports, près duquel était la ville de Thalasse. 9. Beaucoup de temps s'étant ainsi écoulé, et comme la navigation n'était déjà plus sûre, le temps du Jeûne se trouvant déjà passé, Paul les conseillait[12], 10. Leur disant : Hommes[13], je vois que la navigation commence à n'être pas sans péril et sans grand dommage, non-seulement pour la cargaison et le vaisseau lui-même, mais aussi pour nos vies. 11. Mais le centurion croyait plus au pilote et au patron qu'à ce que Paul disait. Peu pressé d'arriver en Italie avant Saül, Paul a cinq ans devant lui pour faire la traversée, s'il tient compte de la chronologie ecclésiastique ; il en a vingt-trois s'il tient compte du caractère protojubilaire du Gogotha, et soixante-douze s'il tient compte de l'indication fournie par l'hadrianisme du premier navire. II ne peut arriver avant 887 sous le règne d'Antonin le Pieux, et comme il n'est encore que sous celui de Néron, il en prend a son aise avec le temps. Il ne fallait qu'un jour pour aller de Myre à Cnide, on en
met une quantité indéterminée. Après quoi on recommence à naviguer avec le plus
de lenteur possible, jusqu'à ce que vienne une fête juive qui marque une date
jehouddolâtrique. Cette fête, c'est celle des Tabernacles, à l'équinoxe
d'automne ; elle est caractérisée dans Mathieu par l'annonciation de la
naissance de Bar-Jehoudda à son père, et dans Luc, à sa mère. La
commémoration de cet heureux évènement est annoncée par le nom même du
dernier port où l'on ait fait escale, Bonsports près Thalasse, qui est sur la
côte de Seul Paul est dans la confidence avec les prisonniers. En
dehors d'eux il n'est entoure que d'étrangers au Judaïsme jehouddolâtrique.
Il se prépare à Le sens général de ce jeûne est parfaitement défini par le Lévitique : Au septième mois (compté du 15 nisan), le dixième jour du mois, vous humilierez vos âmes, vous ne ferez aucun ouvrage, ni l'indigène, ni l'étranger qui séjourne au milieu de vous. Car en ce jour on fera l'expiation pour vous, afin de vous purifier ; vous serez purifiés de tous vos péchés devant l'Eternel. Ce sera pour vous un sabbat, un jour de repos, et vous humilierez vos âmes. C'est une loi perpétuelle. L'expiation sera faite par le prêtre qui a reçu l'onction... On fera une fois chaque année l'Expiation pour les enfants d'Israël à cause de leurs péchés. Celle-ci tire un caractère plus solennel encore de l'approche d'un jubile. Elle totalise sept années sabbatiques d'expiation. Paul a l'onction par l'Esprit ; en faisant l'Expiation pour lui il la fera pour les prisonniers et, sans même qu'ils s'en doutent, il associera Julius et ses soldats dont les ancêtres ont jadis crucifié Bar-Jehoudda. Car Julius a beau dater d'Hadrien, il n'en est pas moins le centurion qui a conduit le roi-christ au Guol-golta sous Tibère. Il a beau se croire sous la loi romaine, il est sous celle de Bar-Jehoudda, et s'il n'est pas affligé en ce jour-là, il périra du milieu de son peuple[15]. De même s'il fait quelque ouvrage[16]. Le jeûne de l'Expiation passé, Paul est un autre homme, et si mauvaise que soit la traversée, — dut le Gogotha périr, — tout le monde sera sauvé. En effet Paul vient d'expier pour Saül ; les prisonniers ne l'ayant pas reconnu nettement, à cause de la ceinture du frère Jacques, il n'a pas été assassiné par eux, il peut maintenant annoncer l'avenir et donner des conseils non-seulement aux jehouddolâtres qui sont avec lui sur le Gogotha, mais aux gogoym eux-mêmes. Or, la mer commençait à s'enfler et tumultuer du bas abysme, comme dit notre bon maître Rabelais, et comme il arrive à l'équinoxe d'automne. Mais à la façon dont Paul s'exprime, on voit qu'il est là par la procuration de quelqu'un d'invisible, maître de toutes les vies qui sont contenues dans le vaisseau. Le centurion, qui naturellement est un petit de Imposture n° 126. — L'ANSE DE SALUT.Au début il n'y a pas lieu d'approuver l'ingérence de Paul dans la conduite de la navigation. On ne fait que des sottises, on quitte Bonsports
d'Eucharie sous le prétexte qu'il ne convient point à l'hivernage et on lève
l'ancre d'Asson[17]
pour se diriger vers 12. Et comme le port n'était pas propre pour hiverner, la plupart émirent l'avis d'en partir, afin, s'il se pouvait, de gagner Phénice, port de Crète, qui regarde l'Africus et le Corus, et d'y passer l'hiver. 13. Un vent doux du midi s'était
levé, et eux, pensant qu'ils accompliraient leur dessein, levèrent l'ancre
d'Asson et côtoyèrent 14. Mais peu après il se leva contre l'île un vent de typhon, qui est appelé euro-aquilon. 15. Et comme le vaisseau était emporté, et ne pouvait résister au vent, nous nous laissâmes flotter avec le vaisseau au gré du vent. 16. Et, poussés au-dessous d'une île qui est appelée Cauda, à peine pûmes-nous être maîtres du vaisseau. 17. Lorsque les matelots
l'eurent enfin tiré à nous, ils lièrent
le vaisseau en se faisant aider, et, craignant de donner sur Je gage que vous n'y comprenez rien du tout, en quoi vous
ressemblez à tous les exégètes qui se sont succédés depuis l'année où le
Saint-Esprit ordonna cette étrange manœuvre, et à moi-même avant que je
n'eusse mis la clef de l'Apocalypse dans la serrure de l'Eglise. Il
est vrai que je vous ai tendu un petit piège, celui de respecter la
traduction des exégètes composant Ôtons cette paille qui devient poutre dans le nôtre, et même mât. Nous ne saurions rien voir de distinct avec un mât dans l'œil au milieu d'une telle tempête. Pendant que le centurion longe les côtes de Crète, se dirigeant vers l'ouest, dans le dessein manifeste de n'arriver jamais, le typhon s'élève en tourbillon selon sa fâcheuse habitude, et emporte le navire au delà de l'île de Cauda[19] — in cauda venenum. Que se passe-t-il là ? Touche-t-on à l'île ou enfonce-t-on ? L'auteur n'a indiqué qu'un sens, on enfonce ; mais les traducteurs en ont trouvé deux en dehors du vrai et on en pourrait trouver d’avantage par les moyens qu'ils ont employés. Le mystère s'épaissit par l'adoption d'une manœuvre que n'avait jamais préconisée aucun navigateur avant ce jour-là et qui ne s'est jamais renouvelée depuis : avec des cordages on ceint le vaisseau par-dessous. C'est, disent les exégètes officiels, pour consolider les flancs du vaisseau. C'est, disent les officieux, pour l'empêcher de donner sur des bancs de sable. Après quoi on l'abandonne à la mer démontée ! En supposant qu'il ait été possible de les passer par-dessous le vaisseau, ces cordages n'auraient pu l'empêcher ni de donner sur les bancs de sable, ni de s'entrouvrir en donnant sur un écueil. D'autre part, s'il s'agissait d'un renflouement, ce n'est pas après avoir remis le navire a flot, c'est avant, et pour le tirer de l'enlisement, qu'il aurait fallu l'entourer de cordages ; mais on se serait bien gardé de reprendre la mer, on serait reste dans l'île au moins jusqu'à la fin de la tempête. Il faut donc qu'il y ait autre chose dans cette bizarre manœuvre, car, le troisième jour venu, pour rendre le navire de plus en plus insauvable, voila les passagers qui de leurs propres mains jettent à l'eau les agrès, de telle manière qu'ils ne puissent plus ni résister au courant qui les emportera vers les Syrtes, si le vent se met à souffler du nord, ni se diriger vers l'ouest, si le temps redevient favorable. Les apologistes, les protestants surtout, ont senti le besoin de donner un sens vraisemblable à cette succession de gages de perdition. Ils n'ont pu y parvenir qu'au détriment des termes employés par l'allégoriste. Quelques-uns mettent à côté du navire une chaloupe qu'on a de la peine à manœuvrer et qu'on laisse ensuite à bord[20] ; après quoi on abaisse soit le grand mât, soit les voiles pour offrir moins de prise au vent. Car les uns lisent voiles ou les autres lisent mât. Mais nous avons plus loin la preuve qu'on n'a pas touché aux mâts, et bientôt nous verrons qu'on se sert de l'artimon, La confiance des jehouddolâtres est ailleurs. Après avoir mis le vaisseau sous cordages par-dessous, on a fait une manœuvre dont la signification a échappé, on l'a mis sous cordages par-dessus, submisso vase, dit le texte latin, d'après le grec. Libre aux apologistes de traduire vas par mât ou par voile — pourquoi pas par lorgnette ? — il s'agit bien du vase, vaisseau[21], le contenant dont Paul et les prisonniers sont le contenu sauveur. Il est clair qu'à côté de l'équipe païenne qui s'épuise en efforts inutiles et désespérés, l'équipe christienne est là qui fonctionne sous l'inspiration de Paul. C'est elle qui vient par cette manœuvre significative de mettre le vaisseau sous une main invisible, mais puissante. La manœuvre décrite a 'est donc composée de deux mouvements, le premier qui consiste à ceindre le vaisseau (vas) par-dessous, le second à le ceindre par-dessus, submittere vasem, jusqu'à ce qu'il offre une anse de salut[22]. Après quoi ils l'ont laissé aller à la grâce de Dieu, et encore plus de son prophète Bar-Jehoudda qui lui devient chaque jour de plus en plus apparente, en attendant qu'il lui devienne consubstantiel au point de s'établir dans le Ciel à sa place. Ôte-toi de là que nous nous y mettions, moi et toute ma famille !
En passant les cordages par-dessous et par-dessus les christiens
se sont eux-mêmes passés dans l'anse de la croix. Quant à la croix, elle est
dans les quatre points cardinaux dont l'image est à bord sous la forme de
quatre ancres qui feront leur apparition au moment opportun. C'est la croix
d'Egypte, et voila pourquoi le navire vient d'Alexandrie : J'ai ramené mon fils d'Egypte, a dit Dieu dans
l'Evangile selon Matthieu. La croix était le signe de Sérapis, le signe du Fils
de l'homme, et l'image que nous reproduisons d'après Vigouroux, Imposture n° 127. — TOUT À
|
Premier (739) |
Le Lion. |
Deuxième |
|
Troisième |
Le Sagittaire. |
Quatrième |
Le Scorpion. |
Cinquième |
Le Capricorne. |
Sixième |
Le Verseau. |
Septième (789) |
Les Poissons. |
Le Gogotha s'est mis en route dans une année protojubilaire comme était l'année 788, à la fin de laquelle Bar-Jehoudda fut crucifié. Il n'est donc pas très étonnant que Paul ait annoncé la déplorable façon dont finirait le corps de ce navire, puisque la date du 14 nisan à venir est celle de l'arrestation et de la mise en croix du Juif consubstantiel au Père.
Rappelez-vous que l'Apocalypse de Bar-Jehoudda, en prophétie Joannès et en Evangile Jésus, promettait la terre aux Juifs au bout de quarante-neuf ans, comptés du jour de sa naissance en 739 et naturellement divisés en sept années sabbatiques. Rappelez-vous également que dans son système, le Cycle en cours de son vivant était celui du Verseau qui cédait la place, le 15 nisan 789, à celui des Poissons pendant lequel Bar-Jehoudda devait régner mille ans avec tous les Juifs qui consentiraient à le suivre. Rappelez-vous encore que, condamné par la justice de son pays pour crimes publics et crucifié par Pilatus, le Baptiseur ou Pêcheur d'homme, n'a pas aborder l'Eden des eaux douces dans la barque que lui avait construite son père, le Charpentier, et qu'enfin au bout du Verseau, ce fut la culbute dans les Poissons du Guol-Golta. Voila pourquoi, du haut du ciel où il est assis à la droite du Père, non sans avoir préalablement rejoint Jonas dans son Poisson, — desinit in piscem, — il a pu révéler à Paul que le Gogotha serait versé dans l'eau amère de l'Hadriatique avant la fin du 14, la veille d'une cinquantième année ou année jubilaire[30].
SI les matelots ont attendu la nuit pour faire leurs sondages et leurs calculs, c'est qu'ils avaient de la lumière abord en la personne de Paul. Ils ont déjà l'anse, il leur manque la croix, mais ils ont à bord les moyens d'en faire une, en attendant celle qui ne se forme pas avant le 15, sous l'Agneau, et que le roi-christ a passée sur la sienne.
29. Alors craignant de heurter contre quelque écueil, jetant de la poupe quatre ancres, ils souhaitaient vivement qu'il fit jour.
30. Les matelots, cherchant à fuir du vaisseau, après avoir mis l'esquif en mer, sous prétexte de commencer à jeter des ancres du côté de la proue,
31. Paul dit au centurion et aux soldats : Si ces hommes ne restent pas dans le vaisseau, vous-mêmes ne pouvez vous sauver !
32. Alors les soldats coupèrent les cordages de l'esquif et le laissèrent aller.
Voilà encore une série de manœuvres que vous ne comprendrez pas, si vous vous en rapportez aux exégètes, au lieu de vous placer de vous-mêmes, comme tout homme inspiré de Dieu doit le faire, dans la ceinture enchantée du frère Jacques.
Qu'ont fait ici les matelots non enzônés ? La chose du monde la plus naturelle quand il s'agit d'un vaisseau où il n'y a pas de Juifs. Obéissant à l'habitude ils sont allés à l'avant pour jeter leurs ancres, peut-être même ont-ils ri de voir les jehouddolâtres se placer à l'arrière pour jeter les leurs. Mais cet arrière, dans la situation du Gogotha, c'est l'Orient, d'où part l'Arche solaire pour faire son trajet annuel, et c'est de là seulement, du berceau de Bar-Jehoudda, que les disciples de l'Agneau pourront lancer les quatre ancres de salut qui, placées aux quatre points cardinaux, feront croix autour du navire. Ils jetteront donc une ancre à la poupe, une ancre à babord, une ancre à la proue, une ancre à tribord ; manœuvre absurde en apparence et impossible en fait, car, malgré tout l'éclat que les derniers ministères ont donné à la marine française, je défie M. Alfred Picard lui-même, monté sur un vaisseau capable de contenir deux cent soixante-seize passagers, de lancer de l'arrière quatre ancres dont la seconde à babord, la troisième à tribord et la dernière à l'avant. Les matelots de Julius ont cru à la supériorité de leur point cardinal quand ils ont mis à l'eau la barque de sauvetage et qu'ils sont allés jeter leurs ancres à la proue, comme le veut l'art de la navigation. Mais ils sont de ces antichristiens dont les pères ont jadis crucifié le Sauveur des Juifs ; or, en telle occurrence, jeter l'ancre à l'Occident dont ils sont originaires et où ils retournent, c'est proprement se vouer à la mort éternelle dont le mot occidere est l'expression dans leur langage barbare.
Par rapport au retour annuel de l'Arche à l'Agnus, le Gogotha
s'est trouvé forcé de faire sa traversée dans la direction inverse ; il
aboutit à Virgo, point de départ de l'Apocalypse
et signe de l'annonciation à la mère de Bar-Jehoudda. Une journée sépare les
christiens de
Cependant Julius, plus attentif que les matelots, n'a pas été trop étonné lorsqu'il a vu quatre prisonniers christiens, le premier semblable à un Lion, le second à un Veau, le troisième à un Homme, le quatrième à un Aigle[31], possédant chacun six ailes, en tout vingt-quatre, pleins d'yeux au-dedans et au dehors, criant : Saint, Saint, Saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant qui était, qui est et qui doit venir, ayant la mine fort basse toutefois, les ailes fort déplumées, et procédant avec plus de méthode que d'enthousiasme à la crucifixion du Gogotha par les quatre ancres jetées de l'arrière aux quatre points cardinaux. Il en conclut que cette figure est le gage du salut, le support indispensable de l'anse, sinon pour le vaisseau qui est sacrifié, d'après ce qu'a dit Paul, du moins pour tous ceux qui sont à bord.
De plus il a très bien vu qu'en quittant un vaisseau qui touché au trois cent soixantième degré du Zodiaque, un vaisseau anse, crucifié et dans lequel il y a Paul avec la ceinture du frère du Juif consubstantiel au Père, s'ils l'avaient délesté avant terme d'un poids qui répond à un nombre de degrés équivalent, les matelots auraient fait basculer le navire et empêché le salut de tous les autres passagers. Il ne faut donc pas qu'ils s'évadent du Gogotha, il faut qu'ils renoncent à placer leurs ancres au mauvais endroit qu'ils prennent pour le bon, les sots, et qu'ils rentrent au plus vite pour compléter le chargement chronométrique dont ils sont les facteurs inconscients. Qu'ils soient là où sont les enzônés, sinon aucun d'eux ne pourra être sauvé ! Sous cette menace ils rentrent dans le Gogotha, et certains désormais de leur propre salut, ils coupent les cordages de la barque et la laissent aller au hasard du flot. Ils ont donc parfaitement compris que cette petite barque hadriatique ne peut servir à rien en cette circonstance, elle est sans anse et sans croix, elle déshonorerait la grande en y restant, ils la naufragent presque.
Reste la mort par inanition, elle vient, car il y trois cent cinquante-neuf jours que personne n'a mangé de ce qui fait vivre. A la vérité, ce ne sont pas les occasions de se nourrir qui leur ont manqué, puisqu'ils sont descendus à terre depuis le départ de Myre, ni les provisions, puisque le navire est charge de blé. La loi sabbatique sous laquelle ils sont, étant donné qu'il y a des jehouddolâtres à bord, ne les en empêche pas non plus, puisque le blé n'est pas de l'année. Vous direz : Que mangerons-nous la septième année, puisque nous ne sèmerons point et ne ferons point nos récoltes ? Je vous accorderai ma bénédiction la sixième année, et elle donnera des produits pour trois ans (la sixième, la septième et la huitième). Vous sèmerez la huitième année vous mangerez de l'ancienne récolte (celle de la sixième)[32]. Les jehouddolâtres auraient donc eu parfaitement le droit de manger le blé qui était dans le Gogotha, puisqu'il était de la sixième année, mais sur un navire où il y a Paul on ne mange pas de pain fait avec ce blé-là. Il nourrirait peut-être, mais il ne sauverait pas. Il tenait en réserve pour le 14 une nourriture qui les rassasierait en les sauvant.
33. Et comme le jour commençait à se faire, Paul les exhorta tous à prendre de la nourriture, disant : C'est aujourd'hui le quatorzième jour que vous passez à jeun dans l'attente, ne prenant rien.
35. Et quand il eut dit ces choses, prenant du pain il rendit grâces à Dieu en présence de tous ; et l'ayant rompu, il se mit à manger.
36. Alors tous les autres, ayant repris courage, mangèrent aussi.
37. Or nous étions dans le vaisseau deux cent soixante-seize personnes en tout.
38. Et quand ils furent rassasiés, ils allégèrent le vaisseau, jetant le blé dans la mer.
Comme à Troas Paul a le salut en poche. Il prend du pain, le rompt, en mange, tous l'imitent, et quoi qu'ils soient deux cent soixante-seize, ils se sentent ipso facto rassasies au point de jeter tout leur blé dans la mer. En effet ils ont la vie en eux, puisque dans la théorie acceptée avec reconnaissance par le très excellent Théophile, ce pain est le corps du Juif consubstantiel au Père. Le faussaire des Actes se moque effrontément de nous selon son habitude lorsqu'il nous dit qu Ils jettent le blé à la mer pour alléger le vaisseau. Le Gogotha ne fuit pas eau, il n'enfonce pas comme devant Caude, il n'y a pas lieu de jeter du lest, et le blé est le dernier lest auquel songeraient des gens encore affames quelques minutes auparavant. Si c'est pour alléger le Gogotha, qu'on jette un tel lest à la mer, il aurait fallu laisser aller les matelots qui en pleine nuit sont sortis du Gogotha sous le prétexte de jeter les ancres à l'avant ; on se serait même battu pour les suivre. La vérité est que toute nourriture terrestre leur est devenue inutile, ils sont au-dessus de ces tristes contingences, ils ont leur part de consubstantialité avec le Père de Bar-Jehoudda, ce Juif comme on n'en avait jamais vu, comme on n'en a plus revu, comme il n'y en jamais eu, et qui sous le nom de Jésus est présenté aux gogoym comme s'étant sacrifié pour eux.
Le lest est la raison qu'on donne aux goym pour jeter le
blé à la mer. Mais il y en a une autre, la vraie, et qui regarde uniquement
les jehouddolâtres. Le blé vient de Judée, c'est ce blé sabbatique que
Jehoudda en 761, Bar-Jehoudda en 788, Shehimon et Jacob en 802 ont défendu
contre les Quirinius, les Pilatus et les Tibère Alexandre, c'est le blé de
Dieu qui sous aucun prétexte ne doit servir a la nourriture soit des Romains,
soit même des Juifs adultères envers
De même qu'à Troas,
Cette traversée du Gogotha,
la première que la barque de Joseph le Charpentier ait accomplie hors de
Judée, c’est la première communion des gogoym. Mais la barque est à jamais
souillée par leur présence et par celle de l'hérodien Saül sous le nom de
Paul. Lancée en fraude de
La capacité du Gogotha est limitée a deux cent soixante-seize personnes, toutes christiennes et jehouddolâtres, sauf le centurion, ses soldats et l'équipe alexandrine. C'est une Arche anormale, car la véritable est toujours aménagée pour trois cent soixante places. Mais comme les Evangiles ont paru, et avec eux le mythe de Jésus, lorsque le Gogotha fait sa traversée, elle ne peut contenir plus de deux cent soixante-seize personnes, puisque les douze apôtres et les soixante-douze disciples de Jésus occupent déjà quatre-vingt-quatre places dans l'Arche du ciel[35], la seule bonne, l'Arche que le Joannès a décrite dans son Apocalypse. Si le navire de l'année dans laquelle Paul s'embarque pour l'Occident contenait trois cent soixante personnes, il substituerait aux quatre-vingt-quatre Juifs qui sont dans l'Arche céleste, dans la barque de Jésus, quatre-vingt-quatre individus, qui non seulement seraient des bêtes, n'étant point d'Israël, mais qui, aussi criminels que Saül, n'auraient pu monter sur le Gogotha qu'à la condition d'avoir l'agrément de celui qu'ils ont crucifié. Or il est bien évident que Bar-Jehoudda ne pardonne à aucun de ceux qui l'ont empêché de régner, puisqu'il commande à ses partisans de les tuer jusque dans le Temple. Saül a sa grâce, puisque Jésus lui a remis l'oreille droite et qu'il se pavane maintenant dans la ceinture du frère Jacques ; il vient d'expier en Eucharie par un Yom kippour jehouddolâtrique, et la comédie à laquelle il se prête vaut bien qu'à son tour il dispense sa grâce à autrui.
Mais cette grâce n'a pas d'effet rétroactif, il ne saurait aller jusqu'à remplacer les quatre-vingt-quatre immortels des Evangiles par des personnes de son choix, fussent-elles juives de bon aloi et jehouddolâtres. Ce faisant, il entreprendrait contre le droit davidique. Lui-même n'est sauvé définitivement que depuis quelques minutes par le pain eucharistique dont il aval le plus grand besoin, car il est d'Amalech, fils d'Esaü, lequel, ayant vendu son droit d'aînesse à Jacob, est déchu de la promesse faite à celui-ci. Paul n'est entre dans l'héritage que par l'Esprit ; mais l'être qu'il fut en serait déchu si par le pain il ne s'assimilait le corps de Bar-Jehoudda ressuscité selon la promesse faite à David. Tous ceux qui sont autour de lui sont hors de cette promesse, les uns, comme Julius et ses gens, par le corps et par l'esprit, les autres, comme les prisonniers christiens, par l'esprit seulement, car ils attendant encore le Royaume de ce monde. Selon l'Apocalypse que le roi-christ leur a faite, ils sont baptisés du baptême de rémission. Les gogoym ne sont point baptisés et même ils ne peuvent l'être, puisqu'il n'y a point à bord d'eau sourdant de la terre. Ils ne peuvent donc être sauvés que par le corps de Bar-Jehoudda sous les espèces du pain rompu et partagé. De plus ils ne peuvent point l'être avant que la révolution de l'année ne ramène le dernier jour du signe des Poissons sous lequel Bar-Jehoudda a été mis en croix, c'est-à-dire la veille de l'Agneau pascal. Enfin ils ne peuvent pas l'être par le corps de Bar-Jehoudda avant que celui-ci n'en ait fait sacrifice dans la mystification évangélique, ils ne peuvent pas l'être avant la nuit du 14 nisan. Il faut que le nombre des jours, de l'année sabbatique et protojubilaire où Bar-Jehoudda fut crucifié (et celle-ci en est le rappel ad usum gentium), soit accompli, car encore une fois c’est la première traversée du Gogotha. Il faut aussi que les quatre-vingt-quatre disciples de Jésus ne se trouvent pas déshérités sous le prétexte qu'il plait à l'Esprit d'étendre la promesse aux cent soixante-seize personnes, parmi lesquelles il y en a qui étaient encore des bêtes quelques minutes auparavant, l'année finissant le soir du 14. Le cercle des admissions nouvelles se trouve fermé sur le Gogotha même par le chiffre 360 qui est celui de l'année christienne. On forme ce chiffre par l'addition de :
12 |
|
apôtres mensuels ; |
72 |
|
disciples bi-décanaires ; |
276 |
|
passagers du Gogotha |
360 |
|
|
Si le Gogotha ne renferme pas les trois cent soixante unités de l'année 788, dont quatre-vingt-quatre sont invisibles, mais sous-entendues, les deux cent soixante-seize ne peuvent être sauvés, et c'est ce que leur a fait entendre Paul tout à l'heure, lorsque quelques imprudents ont voulu quitter le vaisseau judaïque pour la petite barque païenne. Les quatre-vingt-quatre sont hors concours. Quant aux deux cent soixante-seize, s'ils avaient été diminues par le départ de quelques-uns, c'en était fait des autres ! Une seule unité de moins et le Gogotha restait éternellement à l'ancre sans que personne put gagner la terre !
En effet le temps se fut arrêté comme il devait le faire le 15 nisan 789, et l'Apocalypse du Joannès se fut réalisée en cela, devant le port, au dam éternel des deux cent soixante-seize. Bar-Jehoudda n'a pu[36] se sauver lui-même le 14, mais par son sacrifice il sauve aujourd'hui tout le monde. Il n'a pas été exécuté, il s'est sacrifié, le pauvre cher homme ! Et le résultat de ce sacrifice, c'est que le temps ne finira pas, que le soleil poursuivra sa course, que les hommes continueront à vivre. La garantie, le gage, c'est ce cadavre de Juif ! N'est-il pas l'Auteur de la vie ? Demandez donc au très excellent Théophile s'il ne nourrit pas fort proprement son homme !
L'identité de Joannès le Baptiseur avec Joannès l'Évangéliste[37] se trouve démontrée pour la centième fois dans ce calcul, car, s'ils n'étaient pas identiques, le Baptiseur se trouverait par ce calcul même exclu de l'Arche d'Alliance, puisqu'il est déjà exclu de la liste des douze apôtres par la fable[38]. Il est clair qu'on ne lui a pas encore coupé la tête, et pourtant nous avons passé le règne d'Hadrien ! Par le même calcul est démontrée, pour la centième fois également, l'identité prototypique du Joannès avec Jésus, car ils ne peuvent se trouver dans l'Arche que si le Saint-Siège compte deux passagers de moins sur le Gogotha, soit deux cent soixante-quatorze. De sorte que, si Joannès le baptiseur et Jésus ne sont pas le même individu que Bar-Jehoudda, ils sont les deux seules personnes de l'Evangile qui ne soient pas dans l'Arche des douze apôtres et des soixante-douze disciples !
Ce n'est pas tout. Si Pierre est pape à Rome au moment où Paul y emmène ses deux cent soixante-quinze compagnons, comme il n'est certainement pas encore dans l'Arche de 815, puisqu'il n'est martyr qu'en 817 ou 819 au compte de sa propre Église, il y a trouvé sa place prise par l'un des quatre-vingt-quatre lorsqu'il est monté au ciel. Et comme le premier occupant ne la lui a certainement pas cédée, il est hors du salut. Jacques est également dans la même situation, s'il ne subit le martyre qu'après Pierre, comme le veut le pape Clément[39]. Philippe également, chez qui Paul a couché, montant à Jérusalem sous Félix. Enfin Ménahem qui, s'il n'est pas des douze, fut sous le nom de José Bar-Schabath un des sept démons de Maria, ce qui est un brevet d'Assomption, Ménahem se trouve également hors de l'Arche, et quand il s'y est présente en 819 il n'y a trouvé aucun des siens, pas même son père Jehoudda et son oncle Zadoc[40], qui pourtant sont au ciel depuis 761 ! Tout cela est affreux à penser, et d'autant plus déplorable que l'arithmétique ferme toute issue aux exégètes. Car enfin, s'il faut ajouter Jehoudda et Zadoc aux quatre-vingt-quatre privilégiés qui sont dans l'Arche, le nombre des passagers du Gogotha diminue encore de deux unités. Mais en ce cas, le vaisseau de Paul eut fait la culbute le 11 !
Si
Tels sont les jeux d'esprit auxquels Dieu se plait lorsqu'il tient la plume, car leur incomparable éclat montre assez que toutes ces Ecritures sont de lui. Je ne conteste pas ce principe, il est évident ; mais je veux relever une différence entre le salut octroyé par Pierre à Cornélius et celui que Paul octroie sur le Gogotha. Chez Cornélius Pierre sauve le bétail païen par le seul baptême. Cela se conçoit ; étant de David, il a le pouvoir de lier et de délier, c'est-à-dire de remettre ou de retenir les péchés. Sa chair vaut celle de son frère le christ. Mais Paul a beau avoir sur son corps hérodien la ceinture qui a touché celui de Jacques, il est lié, donc il ne peut délier par le baptême davidique. Et d'ailleurs le baptême n'est plus indispensable dans le nouvel Evangile embarqué sur le Gogotha. Ce qu'apporte à l'Occident le Gogotha, c’est l'abdication momentanée du Roi dont le Royaume était de ce monde, c’est sa renonciation apparente à la judéocratie universelle : dès lors ce n'est plus dans son baptême qu'est la vie éternelle, c’est dans son sacrifice. La seule chose que le Saint-Esprit oublie de dire, c’est que cette abdication est forcée, et que ce sacrifice, loin d'être volontaire, fut le juste châtiment d'un imposteur condamné pour ses crimes. Cela, c'est le secret professionnel du très excellent Théophile. C'est comme s'il livrait aux gogoym la lettre du coffre-fort où est l'argent de la collecte !
Ainsi nourris du pain de vie, et d'ailleurs parvenus au terme assigné par l'Esprit pour la rupture du Gogotha jadis construit par le Charpentier dans un tout autre but, ils portent leurs regards à l'horizon. Le jour est venu, leur permettant d'apercevoir une terre que, ne connaissant pas, ils ne peuvent pas reconnaître. Mais ce revenant de Saül la reconnaît bien, lui ! Elle avait été promise aux christiens de sa génération par le Joannès. C'est l'Occident que devait purifier le feu céleste et où l'on devait arriver à pied sec sous les Ânes, en conquérants, en maîtres, après les sabbats d'années sabbatiques dont les quatorze jours et les trente-cinq brasses de tout à l'heure sont l'expression chiffrée d'après l'Apocalypse et comptée depuis la naissance du christ. Mais de même que la barque du jésus s'est rompue avant de toucher au port, de même fera le Gogotha, condamné, lui aussi, mais pour d'autres causes.
39. Lorsque le jour fut venu, ils ne reconnaissaient point la terre : mais ils apercevaient un golfe qui avait un rivage sur lequel ils songeaient à échouer le vaisseau s'ils le pouvaient.
La barque du Charpentier ne devait ni naviguer sur cette mer, ni aborder à cette terre. La mer disparaissait dès le 15 nisan 789 devant le roi-christ[41], et les Juifs massés derrière lui arrivaient à pied sec, vainqueurs, maîtres de l'Occident comme du reste. Ils y arrivent maintenant sur le navire de la dispersion, battus, chassés de Judée ou prisonniers, destines à l'esclavage. Voilà pourquoi ils ne reconnaissent pas la terre — hadriatique, hélas ! — où ils abordent. Elle ne les reconnaît pas non plus dans cette troupe famélique, en haillons et les fers aux pieds. Ce n'est pas cela qui avait été prédit, mais la croisade juive, triomphante avant-garde des Barbares[42]. Après cette conversion de gloire en abaissement et de richesse en misère, on prend ses mesures pour aborder vaille que vaille.
40. Ainsi, après avoir levé les ancres, et en même temps lâché les attaches des gouvernails, ils s abandonnèrent à la mer ; et ayant dressé l'artimon selon le vent qui soufflait, ils tiraient vers le rivage.
On dresse le mât d'arrière afin que la voile recueille le dernier
souffle du vent de Judée, et on tire vers le Royaume de
41. Mais ayant rencontré une langue de terre baignée par deux mers de deux côtés, ils échouèrent le vaisseau ; et la proue, s'étant enfoncée, demeurait immobile, mais la poupe se disjoignait par la violence des vagues.
Le Gogotha pique sa tête annuelle à l'Occident dans le dernier Poisson, en un mot occidit, il tombe, du mois en apparence. Mais si, après avoir consulté Jonas qui a fait jadis le même naufrage et piqué la même tête, le même jour, dans le même Poisson, vous consultez Jésus sur la valeur de cette allégorie, il vous répondra que le seul signe qui ait été donné à la génération de Kaïaphas et de Saül, de Tibère et de Pontius Pilatus, c'est la similitude du Joannès crucifié le 14 et enlevé de son Guol-Golta terrestre après trois jours et trois nuits, tel Jonas de son Guol-Golta marin. De tous les signes de gloire annoncés par l'auteur de l'Apocalypse (et de la vie !) aucun ne s'étant réalisé, les Évangélistes synoptisés se sont brossé le ventre avec la similitude de Jonas. Toute leur fiction est bâtie sur cette similitude, nous verrons cela ensemble lorsque nous en serons là.
Mais avant d'échouer, qu'a-t-on vu ? Une chose qui ne
souilla point l'œil de Jonas et qu'exécrait le Joannès habitué à manier la
langue hébraïque dont chaque lettre, depuis l'aleph jusqu'au thav, est
l'œuvre personnelle du Père céleste. Cette chose immonde (comment dire cela sans designer I'Italie ?),
c'est une langue de terre entre deux mers. Il
faudra supporter cette dernière épreuve, s'en accommoder même, puisqu'on
n'est pas libre ! Que faire de cette langue qui s'avance, aigue, tranchante
comme un glaive, entre la mer où le corps du Gogotha
doit périr et celle où l'Esprit va lancer un vaisseau neuf selon la méthode
indiquée dans les Evangiles ? Cette langue, c'est d'un côté celle du Verbe
juif qui va mourir dans sa forme araméenne et millénariste, de l'autre, celle
de
Le Verbe juif ne parlera plus, il a dit dans l'Apocalypse tout ce qu'il avait à dire. Quant au Gogotha lui-même, à la fin de la journée il ne restera plus rien de ce corps impur à cause de son bois qui est d'Egypte, maudit à cause des païens qu'il y a dedans, lesquels n'ont été rachetés de la mort que le dernier jour de la traversée, par l'ingestion du Juif consubstantiel au père et panifié.
Le 15 nisan, a six heures du soir, première heure de la journée au compte juif, le Gogotha était au fond de la mer hadriatique.
42. Alors le dessein des soldats fut de tuer les prisonniers, de peur que quelqu'un d'eux ne s'enfuit en nageant.
43. Mais le centurion, voulant sauver Paul, les en empêcha et ordonna à ceux qui savaient nager de se jeter à lamer les premiers, et de se sauver en gagnant la terre.
44. Pour les autres, on les fit passer sur des planches, et quelques-uns sur les débris du vaisseau. Et ainsi il arriva que tous gagnèrent la terre.
A h ! misérable humanité d'Occident ! Pourquoi faut-il qu'un tableau si touchant ait été gâté par le trait de noirceur des Romains ? Pourquoi faut-il qu'un fatal préjugé ait failli compromettre le salut du monde par le Juif-dieu ? Au milieu d'un naufrage qui les atteint eux-mêmes, vous les avez vus s'attaquer à l'unique gage de bonheur qui leur ait été donné par le ciel ; et sans la ceinture du frère Jacques qui les enzônait malgré eux, peut-être leur rage eut-elle anéanti les derniers débris du peuple sauveur ! Et cela, quelques instants après avoir absorbé le corps du Juif consubstantiel au Père ! Quels monstres d'ingratitude ! N'est-ce point avoir la vocation de l'athéisme que d'oser de tels excès ? Que serait-il arrivé si l'ombre d'un prince hérodien sanglé dans la ceinture d'un prince davidique ne s'était trouvée là pour souffler l'Esprit-Saint à Julius ? On se le demande avec effroi.
Le seul pêcheur d'hommes qu'il y eût à bord, c'était Paul, et, renouvelant contre lui le déicide qu'ils avaient consommé contre Bar-Jehoudda, ils allaient tuer ce sauveur ! Mais auraient-ils été pêchables, auraient-ils su nager dans cette eau furieuse s'ils n'avaient eu en eux la bouée du froment juif ? Le salut vient des Juifs, les planches sont là qui le prouvent ! Le Gogotha perdu, il reste ces planches, les Lettres de Paul, le large espoir et la vaste pensée des collectes, car, nous en avons les preuves ici, Paul a l'argent en poche. Réjouis-toi, très excellent Théophile, Paul arrive !
Mais aurais-tu beaucoup regretté les prisonniers juifs ?
Pas beaucoup peut-être. Et ici pourtant ils sont tout. Crois bien que Saül ne
serait pas arrivé au bout de la traversée si les prisonniers de
Ce n'est pas à l'Occident que Bar-Jehoudda devait délivrer les Juifs, c'est en Judée même ; il ne devait plus y avoir de Juifs à l'étranger lors du grand Jubilé de 789, tous devaient avoir rallié Jérusalem pour y être baptisés de l'eau des sources puis du feu céleste[43]. Rien de cela n'est arrivé, mais la prophétie n'est pas morte avec le Prophète au Guol-Golta. Prisonnier de son esprit, Paul apporte en Occident.
Les gogoym ne s'en doutent pas, mais le très excellent Théophile le sait : Tu compteras sept sabbats d'années, sept fois sept années, et les jours de ces sept sabbats d'années feront quarante-neuf ans... Et vous rectifierez la cinquantième année. Vous publierez la liberté dans le pays pour tous ses habitants ; ce sera pour tous le jubilé[44]. Or au moment où les prisonniers touchent la terre, le 15 nisan est venu, le jubilé commence, et, allégoriquement élargis, ils répandront le Verbe juif. On oublie de dire qu'avant de devenir Jésus dans la fable, ce Verbe s'était incarné dans Bar-Jehoudda, crucifié la veille du jour archi-jubilaire où il devait rendre la liberté aux Juifs et les lâcher sur l'Occident dévasté. On se borne à faire lire aux gogoym la première partie du programme et à les y intéresser, mais sans rien leur donner que le vent des allégories, car c'est la le charme, et j'entends d'ici le très excellent Théophile, il se tord : sous le masque de l'agneau, voila le loup juif qui entre dans la bergerie païenne !
Pourquoi sous Claude Aquila dans Corinthe apprend-t-il à
Paul le métier de tisserand ? Pourquoi, transformé en artisan par l'Esprit,
le prince hérodien Saül occupe-t-il les loisirs que lui laisse la persécution
à fabriquer des tentes ?[45] Parce qu'est tombée
la tente qui contient toutes les tentes, la tente de David qui devait couvrir
le monde. C'est pour la refaire que Paul travaille de ses propres mains —
allusion aux Lettres — dans Corinthe et dans Éphèse ; c'est pour la
planter jusque sur les terres de
III. — ACTES DES APÔTRES, CHAPITRE XXVIII.
Il se trouve que l'île où ils abordent, au lieu d'être celle des bienheureux, éternellement occupée par le peuple élu, est celle de Malte, habitée, comme on sait par les Barbares d'Occident. Aussi la première langue dont Paul fait l'épreuve est celle d'une vipère, organe des calomniateurs de Jehoudda et de sa secte. Paul a hérité de Bar-Jehoudda le pouvoir de marcher sur les serpents et de braver leurs morsures. S'attaquer à un Juif passe encore ! mais à un jehouddolâtre et qui vient de s'incorporer la vie éternelle dans le pain ! cette idée ne peut venir qu'à une vipère que sa séparation d'avec le continent éloigne en même temps du monde savant ! Devinant qu'ils avaient affaire à un christien du temps de Félix et de Florus, les Barbares, plus instruits qu'on ne pourrait croire, pensaient, vu l'histoire du sicariat, que c'était un de ces assassins comme en ont connus Ananias, Zaphira, Jehoudda Is-Kérioth, Jonathas, Hanan, fils de Hanan, Ananias, fils de Kaïaphas, et tant d'autres victimes de cette secte abominable. Ces barbares ne sont pas les restes des paysans africains qui étaient restés dans l'île depuis que les Romains s'en étaient rendus maîtres et qui, ne parlant ni grec ni latin, se voyaient appeler Barbares par les Grecs[46] ; c'est au contraire leur connaissance des annales écrites dans ces deux langues qui entretient chez eux un préjugé malsain contre les ministres du Verbe juif si avantageusement connus des soldats de Metilius.
1. Après nous être ainsi sauvés, nous apprîmes que l'île s'appelait Malte. Et les barbares nous montrèrent beaucoup d'humanité.
2. Car ayant allumé du feu, à cause de la pluie tombante et du froid, ils nous ranimaient.
3. Alors Paul, ayant rassemblé une certaine quantité de sarments, et les ayant mis au feu, une vipère que la chaleur en fit sortir s'élança sur sa main.
4. Dès que les Barbares virent cette bête qui pendait à sa main, ils se dirent l'un à l'autre : Assurément, cet homme est un meurtrier, puisque, après avoir échappé à la mer, le Destin vengeur[47] ne permet pas qu'il vive.
5. Et lui, secouant la bête dans le feu, n'en souffrit aucun mal.
6. Mais eux croyaient qu'il allait enfler, tomber soudainement et mourir. EL après avoir attendu longtemps, voyant qu'il ne lui arrivait aucun mal, ils changèrent de sentiments, et dirent que c'était un dieu.
C'est manifestement de Malte que l'auteur des Voyages de Saülas a voulu parler. Comme Saül n'a nullement suivi ce trajet pour aller à Rome et qu'il semble bien être remonté de Corinthe en Illyrie, de nombreux exégètes ont pensé qu'il ne fallait pas lire Malte, mais Melète, qui est une île du golfe de Venise[48]. Il y a sur le nom de l'île à laquelle on aborde un jeu de mots à la portée de toutes les personnes versées dans le dogme millénariste : Malte est la pour Melète, la terre de miel promise aux élus par l'auteur de l'Apocalypse[49].
Il y a encore des serpents dans l'île de Malte, dit notre Jésuite ordinaire[50], mais ils n'ont point de venin : on voit les enfants les manier et les mettre dans leur sein, sans qu'il leur en arrive aucun mal. Si on croit que saint Paul n'a point aborde à l'île de Malte, on pourra croire aussi que l'exemption de venin est une propriété naturelle aux serpents de cette île ; mais si saint Paul y a été, le miracle est incontestable, car puisque l'on s'attendait à le voir tomber mort lorsqu'il eut été mordu par la vipère, il s'ensuit qu'avant son arrivée les serpents y étaient venimeux ! Parfaitement, et c'est bien ce que l'auteur des Actes a voulu dire. En jetant la vipère dans le feu, Paul a tari le venin de la calomnie dont les Barbares poursuivaient le christ et les christiens. A partir de ce moment, baptisée dans le feu qui était l'Esprit-Saint au temps de Bar-Jehoudda, la vipère est convertie : Saül jusqu'à son dernier jour avait été cette vipère hérodienne ; mais converti en Paul par l'Esprit, — Bar-Jehoudda et ses frères n'ayant pu appliquer la question du feu, malgré leurs préférences pour ce moyen révélé, — le corps de Saül avait depuis longtemps perdu son venin ; la dent de Saül était d'une vipère, la main de Paul, celle qui a signé les Lettres, est d'un dieu !
7. En ces lieux-là se trouvaient des terres appartenant au premier de l'île, nomine Publius, lequel nous recevant, se montra, durant trois jours, très bon envers nous.
8. Or il se rencontra que le père de Publius était au lit, tourmenté de la fièvre et de la dysenterie. Paul alla le voir, et ayant prié, et lui ayant imposé les mains, il le guérit.
9. Cela fait, tous ceux qui, dans l'île, avaient des maladies, venaient, et étaient guéris ;
10. Ils nous rendirent aussi beaucoup d'honneurs, et, quand nous nous mîmes en mer, ils nous pourvurent de toutes les choses qui nous étaient nécessaires.
Partout on rend hommage à la bonté naturelle, à l'hospitalité confiante de ceux que les Juifs appelaient les Barbares. Rien ne prouve mieux cette supériorité de sentiments que la facilité avec laquelle ces Barbares furent dupes de la mystification criminelle ourdie par les jehouddolâtres. Mieux vaut mille fois la bonté bafouée que la duplicité triomphante. Il faut se demander aussi comment auraient été reçus par les christiens des imposteurs maltais débarquant en Judée faisant appel à l'hospitalité de Bar-Jehoudda et de ses acolytes.
[1] Pour le Voyage de Joannès, se reporter aux Marchands de Christ.
[2] Le jeu sur Hadrumète et Adramyttum est complété dans l'esprit de l'auteur par le mot Mysie, qui veut dire en hébreu criminelle.
[3] Cf. le Roi des Juifs.
[4] Dans Marc et dans les Actes. Cf. les Marchands de Christ.
[5] Le Deutéronome exige deux témoins pour l'établissement d'un fait.
[6]
Nom d'Adrien (Hadrien) dans
[7] Au chapitre XIV des Actes. Cf. le Saint-Esprit.
[8] Le grec murios, immense, murias, myriade, en vient.
[9] L'Arche simple image de la traversée du Soleil au-dessus des mers, venait d'Égypte d'où le Mage Osarsiph l'avait rapportée et donnée aux Hébreux comme gage de leur alliance avec Dieu. Le Mage Osarsiph était d'On (Héliopolis), ville dédiée, comme son nom l'indique, au soleil dont on promenait l'Arche dans le temple aux jours de fêtes les solsticiales et équinoxiales. Osarsiph n'est d'ailleurs qu'un surnom, mais plus explicite que celui de Mosché. Nous ne le connaissons que par l'égyptien Maneith ou Manéthon, et il nous est arrivé dans un état d'adultération non moins grave que celui de Maneith lui-même. Osarsiph, c'est Mosché-ar-Ziv ou Zib (Poisson), le Mage aux Poissons, le Zib étant l'aboutissement du système millénariste que ce Juif avait hérité de Joseph, comme nous l'avons montré dans le Charpentier. Nous reviendrons sur cette étymologie que confirme avec une évidence irrésistible le surnom de Zibdeos donné au Joseph de l'Evangile, Mage aux Poissons, lui aussi, et père des sept pêcheurs d'hommes.
[10] Paul est en butte aux Quatre Vents de l'Apocalypse, Cf. le Roi des Juifs.
[11] Nous rendrons bon compte de ce chiffre dans un instant.
[12] Et non consolait comme il est dit dans la traduction du Saint-Siège. Ils n'ont aucun chagrin, aucune peur. Bien au contraire !
[13] Pas frères, il y a des goym !
[14] A l'initiale de l'empereur Constance, le Kappa, les christiens d'Antioche, les jehouddolâtres surtout, répondaient par le chi de Xristos, et l'on voit par notre bon Julien (Misopogon) que cette forme d'opposition, qu'il juge lui-même fort inoffensive, eut du succès.
[15] Lévitique, XVIII, 29.
[16] Lévitique, XXIII, 30.
[17]
Asson ou Assos
est sur la côte de Mysie et les faussaires des Actes nous y ont menés. Mais au
milieu des remaniements que le texte a subis Asson se trouve maintenant rejeté
à l'intérieur de
[18] C'est probablement, disent les exégètes du Saint-Siège, le Lutro actuel, au sud-ouest de l'île, protégé par les rochers contre les vents du sud-ouest, l'Africus, et du nord-ouest, le Corus.
[19]
Gaudo ou Gozo,
au sud de
[20]
Louis Segond,
[21] On disait vaisseaux d'or, d'argent ou de cuivre pour désigner ce qu'on entend encore aujourd'hui par vaisselle. Le radical est vas.
[22]
On rencontre souvent le mot dans notre vieux français, particulièrement celui
de
[23] Cf. le Charpentier.
[24] Nous justifierons de ce chiffre dans un instant.
[25] Le père de Ligny toujours ! Il est inépuisable.
[26] Voilà où se trompe cet honnête jésuite, peu ferré sur les Écritures de Dieu. C'est pour avoir étendu les bras en croix que Moïse a été victorieux.
[27] Cf. le Roi des Juifs, t. II du Mensonge chrétien.
[28] Fils du tonnerre.
[29] Cf. le Roi des Juifs.
[30]
Les lecteurs du Mensonge chrétien n'ont pas besoin de cette preuve pour
savoir que Bar-Jehoudda fut mis en croix le 14 nisan 788, veille de
[31] Apocalypse, IV, 7.
[32] Lévitique, XXV, 20-22.
[33] Cf. le Roi des Juifs.
[34] Disciples du Montanus le Phrygien, antichristiens.
[35] Répétons que dans Luc, Jésus est accompagné de soixante-douze disciples des trente-six Décans soumis aux Douze Apôtres de l'année.
[36] L'Evangile le lui reproche assez !
[37] Seul l'auteur de l'Apocalypse mérite ce titre. Il était, disait-il, l'Évangile éternel ! Cf. le Roi des Juifs.
[38] La fable revue et synoptisée par l'Église, car dans l'insynoptisable Quatrième Évangile il est le prince des Apôtres.
[39] Présenté dans les fraudes ecclésiastiques comme étant le successeur de Pierre à Rome.
[40] En effet, ils sont hors de l'Arche dans le calcul.
[41] Apocalypse. Cf. le Roi des Juifs.
[42] Cf. le Roi des Juifs.
[43] Cf. le Roi des Juifs.
[44] Lévitique, XV, 8 et 10.
[45]
Sur ces tentes voir
[46] Édition du Saint-Siège.
[47] Dikè, la vengeance, dit le texte. Mais c'est mieux que cela, c’est la vengeance apostée par les dieux.
[48] Et célèbre par ses petits chiens.
[49] Quel est, dit Origène (Peri arkou), l'homme assez grossier pour penser que Dieu, comme un jardinier, ait planté un jardin, qu'il y ait placé réellement un Arbre de vie el qu'on pouvait en manger le fruit avec les dents, et qu'on acquérait la connaissance du Bien et du Mal en mangeant le fruit d'un autre arbre ; que Dieu se soit promené dans ce Jardin et qu'Adam se soit caché de lui entre ces arbres ? L'homme assez grossier pour penser cela, c'est le Juif qui a été déclaré consubstantiel au Père. On ne peut douter, ajoute Origène, que toutes ces choses doivent être prises figurément et non à la lettre. Sans doute, mais il s'est trouvé une famille pour décider le contraire, et c'est le fils aîné de Jehoudda qui a codifié ces absurdités dans l'Apocalypse. Cette interpolation littérale, cet ébionisme, c’est la base même du dogme christien. Et Celse le platonicien en ayant fait la juste critique dans son livre De la vérité sur les christiens, l'Église répond dans l'Anticelse par cet audacieux mensonge : C'est mal à propos qu'il reproche ce dogme aux christiens ; il n'aurait pas dû dissimuler que cette histoire s'entend allégoriquement ni soustraire à ses lecteurs les paroles qui leur auraient rappelé qu'elle a un sens figuré. On voit par là que Celse connaissait parfaitement l'identité du Joannès et de Jésus et qu'il la fondait sur la prophétie où le retour du Jardin et de l'Arbre de Vie est la récompense des Juifs fidèles.
[50] Le Père de Ligny.