I. — ÉMEUTES ANTIJUIVES D'ALEXANDRIE ET DE SÉLEUCIE. L'histoire va faire bien maigre figure, succédant à ces mensonges replets, à ces impostures fleuries. Quel accueil ferez-vous au prince Saül quand il reprendra les choses au point où les ramènent son origine amalécite, ses alliances avec Sergius Pantins, gouverneur de Chypre, avec Tibère Alexandre, candidat à la procurature de Judée, avec Hérode, roi de Chalcis, protecteur du Temple et cintre de pourvoir à la nomination des grands-prêtres, c'est-à-dire en plein milieu hérodien et romain, Vous ne voudrez plus le reconnaître, Cependant, comme il réclame énergiquement la contremarque dont s'est emparé l'Esprit-Saint pour la donner à Peules, force nous est du la lui rendre. Vous rappelez-vous la parodie de royauté juive que les
Alexandrins imaginèrent, un souvenir de celle qu'avait rêvée Bar-Jehoudda, et
qu'ils confièrent au fou Bar-Abbas ?[1] Ils ne s'en tinrent
pas à cette mascarade imitée de la scène cruelle qu'avaient vue jouer dans le
prétoire de Pilatus leurs compatriotes présents à la pâque de 789. Flaccus,
proconsul de Syrie au moment eh Bar-Jehoudda courait Devenu gouverneur d'Égypte, il ne lui déplut pas que les Alexandrins fissent le sac du quartier juif dont les synagogues se fermaient à toutes les images de l'Empire. A vrai dire, ils méditaient le coup depuis longtemps, guettant l'occasion de jeter les Juifs dehors, se sentant eux-mêmes expropriés par ce million d'étrangers qui vivaient d'eux et dont les chefs pouvaient commanditer des rois[2]. Philon, qui conte la chose, ne dit sans doute pas toute lit vérité ; du moins il l'accommode, rejetant presque tout le mal sur Flaccus, glissant sur lit cause profonde, et travaillant surtout à exciter la pitié pour les victimes. Toutefois il laisse échapper ce cri : Il y avait, dit-il, deux sortes de sujets, NOUS et le reste des citoyens... C'est bien cela, ce sont les trois tiers égyptiens qui, avec le temps, étaient devenus reste sous l'effort des deux quartiers juifs. Tranquilles sous Auguste et sous Tibère, les Juifs du dehors avaient rendu à l'Empire la paix que ceux de Rome en recevaient. Il faut lire dans Philon la louange de ces deux grands empereurs, dont l'un poussa la condescendance envers les Juifs jusqu'à remettre au lendemain les distributions de vivres qui tombaient le jour du sabbat, et dont l'autre recommandait à ses gouverneurs d'assurer partout la tranquillité des Juifs, exception faite pour les rares sujets qui étaient entrés dans la conspiration de Séjan. Tout changea sous Caïus[3] et par des motifs qui ne sauraient être aussi anodins que ceux dont parle Philon, car, quelle que fût l'humeur sanguinaire de ce prince, il n'est pas possible d'admettre que les railleries de l'égyptien Hélicon, son valet de chambre, et les bouffonneries de l'ascelonite Apellès, son comédien ordinaire, aient suffi à déterminer l'aversion qu'il marqua tout à coup pour les Juifs. Hélicon aurait eu auprès d'eux ln renommé d'un honnête homme et serviable, s'ils eussent réussi à l'acheter, comme ils essayèrent. Apellès eût passé pour fort estimable, malgré sa profession, si, comme tous les gens d'Ascalon, il n'eût été capital ennemi de ceux de Jérusalem. Le réveil subit du sentiment antijuif dans Alexandrie, la constatation des habitants qu'ils n'étaient plus chez eux et que les Juifs y dominaient à l'abri de leurs lois et de leurs coutumes, rien de tout cela n'eût retenti sur Citrus, si, dans le même temps, par un hasard sur lequel Philon s'explique mal, les Zélotes de Judée n'eussent renversé l'autel de brique élevé à l'Empereur pur les étrangers de Jamnia et ne se fussent émus à l'idée qu'il eut de se faire dresser, sous les traits de Jupiter, une statue d'or dans le sanctuaire même du Temple. Cette idée, notons-le, est une réplique évidente à la prédication de Jehoudda et à la révolte de ses fils. En même temps, Caligula ordonnait aux Juifs alexandrins de placer son image dans leurs proseuques[4]. Sur les troubles provoqués par cette mesure nous n'avons
absolument que ce qu'eut dit Philon, Leurs véritables causes, les causes
séculaires, étaient dans l'Histoire d'Egypte du grammairien Apion dont
le troisième livre était rempli d'accusations contre les Juifs. Nous ne
l'avons pas, et c'est d'autant plus fâcheux qu'Apion, franc égyptien, né dans
C'est par les raisons les plus hautes et les plus nobles qu'il justifie l'opposition des Juifs aux folies de Caligula qui se disait Dieu et voulait être honoré comme tel, prenant tour à tour les attributs de Bacchus et d'Hercule, le caducée de Mercure et la couronne d'Apollon. Qui sait même si inspiré par l'Apocalypse du christ davidique, il ne prétendait pas régner pendant mille ans avec Jupiter Capitolin ? Dès le berceau, dit Philon de ses coreligionnaires, leurs maîtres, leurs précepteurs et, par-dessus tout leurs lois saintes et même les usages qui ne sont pas écrits, tout leur enseigne à croire en un seul Dieu, père et créateur du monde. Evidemment, et tel Bar-Jehoudda, Caligula n'avait rien de ce qu'il faut pour s'égaler an Dieu suprême et éternel, mais lu question n'est pas lit du tout. Les sept plumiers mois de son règne furent, des mois de délices et de fêtes pour le monde entier : ce n'est pas à Caïus dieu, c'est à Caïus empereur que les Juifs refusent d'élever des statues. Que les Alexandrins en élèvent, s'ils le veulent, notre Loi nous le défend ! Nous regrettons qu'elle soit en opposition avec celles des Alexandrins, mais nous n'obéirons pas ! A quoi je suppose que les Alexandrins répondirent : Nous sommes ici chez nous, nous avons le plus grand intérêt à ménager les Romains avec qui nous vivons en paix et entretenons de bonnes relations commerciales ; si les Juifs ne sont pas contents, qu'ils s'en aillent, comme la première fois, mais sans emporter l'argenterie ! Pour que Flaccus, jusque-là pacifique et prudent, ait suspendu les droits politiques accordés aux Juifs et rendu un édit qui les traitait en étrangers, il a fallu beaucoup mieux que les prétextes invoqués par Philon. La preuve, c'est qu'après Flaccus, un autre gouverneur n'eut pas plus de crédit pour arrêter les troubles. Il y avait là quinze cents ans de haines accumulées et dont l'explosion n'était point due à la spéciale dévotion des Alexandrins pour l'image en bronze de Caïus. L'entrevue des députés juifs avec l'Empereur — Philon les conduisait[6], — est une chose d'une bouffonnerie épique. Caligula n'y apparaît nullement comme un possédé, mais bien comme un railleur de haute envergure. Philon pour se venger le fait finir sur une bêtise, mais tout le reste, le colloque sur les sacrifices et sur la viande de porc, toute cette scène, déjà si pittoresque, semble avoir été d'une ironie supérieure. La politique n'y perd pas ses droits : Nous voulons savoir quelles sont vos lois, dit l'Empereur dans un mouvement de colère. A la fin il les laisse aller, un peu étonnés toutefois de se retirer libres. Ils avaient peur d'être arrêtés, car les nouvelles de Judée n'étaient pas bonnes pour eux. Une émeute antijuive dans Alexandrie, la question juive
discutée pour la première fois devant un empereur, enfin cinquante mille
Juifs tués dans Séleucie par les Grecs unis aux Syriens, rien de tout cela
n'est né du cerveau malade de Caïus. C'est le principe posé par Jehoudda qui
s'étend hors de II. — AGRIPPA Ier, ROI DE JUDÉE. Pendant que l'émeute grondait dans Alexandrie, Pétrone, successeur de Vitellius, vint de Syrie en Galilée, s'installa dans Tibériade avec sa légion, tandis que les gens sages faisaient renoncer Caïus à avoir sa statue dans le Temple, ce qui prouve qu'il n'était pas absolument fou. L'orage zélote passa comme il s'était formé. Il restait encore cinq Boanerguès, cinq Fils du tonnerre dans la famille de Jehoudda. Roulèrent-ils en Asie ? C'est probable, mais quoique l'opinion fût 4V00 eux cette fois-là, il semble que le Verbe où pris plaisir à réalise contre eux les calculs de l'alabarque Alexandre[7] : par la grâce de Caïus et de Claude, Agrippa reconstitua entre ses mains presque tout le royaume d'Hérode, Bathanée et Galilée comprises, et jusqu'à sa mort il n'y eut plus de procurateur romain en Judée. D'affreux naziréens, liés par un commun vœu, avaient laissé pousser leurs cheveux jusqu'au rétablissement de la royauté hérodienne ; Saül en était peut-être[8]. Agrippa les leur fit solennellement couper dans le Temple et ce fut un nouveau coup pour les Naziréens davidistes, le même régime pileux servant à justifier devant Iahvé deux politiques opposées. Pour accentuer ses préférences saducéennes, Agrippa mit sur le siège pontifical un troisième fils de Hanan, un troisième beau-frère de Kaïaphas, Mathias, frère de ce Jonathan et de ce Théophile, que Vitellius avait précédemment appelés à la grande sacrificature. La haine des christiens contre Agrippa ne fit
qu'augmenter, lorsqu'ils le virent tenir compte de l'existence des païens
dans sa politique intérieure, et encore plus lorsque le sanhédrin,
interprétant Ce fut un soulagement lorsque mourut[10] ce protégé de III. — RETOUR DE Agrippa étant mort laissant un fils trop jeune pour lui
succéder, Claude envoya Cuspius Fadus pour gouverner l'ingouvernable Judée. Au
fond de leur retraite en Bithynie, Shehimon et Jacob recommencèrent à prêcher
contre Theudas voulait recommencer Josuah qui, conduisais sa horde de l'Orient à l'Occident, vers Jéricho, avait, par un bienfait de Iahvé, passé le Jourdain à pied sec. Afin de conclure au miracle, on a fait remarquer qu'aujourd'hui il n'y avait plus de gué au Jourdain. Mais on n'a pas prouvé qU'il n'y en eût pas autrefois. Il y en avait même plusieurs, quand la rivière était Moins encaissée que maintenant, et davantage quand on choisissait la fin de l'été pour la traverser. Josuah l'avait passée au temps de la moisson. Pour peu que Theudas se proposait le même exploit en temps de canicule, il pouvait compter que Iahvé renouvellerait le miracle à son profit. Theudas, on le voit, jouait au christ intérimaire. Fadus envoya contre cet effronté quelque cavalerie qui le défit tristement et punit les malheureux qu'il avait entraînés. Theudas finit comme le christ de 783, avec cette différence qu'on ne l'arrêta point à plusieurs lieues du champ de bataille. Tué les armes à la main, on lui trancha la tête, que l'on porta dans Jérusalem où tout le monde put la voir. Puis Fadus s'en alla comme avait fait Pilatus, sans savoir que le monde eût été sauvé en 788 par le sacrifice volontaire de son Créateur. Coupable ignorance qu'il partage d'ailleurs avec Theudas et ses compagnons ! Car Theudas est dans la tradition de Bar-Jehoudda, quand il emmène les disciples au désert en leur promettant de leur montrer, des signes, Ainsi, l'étoile des Mages, l'éclipse qui avait couvert de ténèbres Jérusalem et toute la terre pendant que Bar-Jehoudda rendait le dernier soupir, les tremblements du terre la suite desquels les morts, sortant hors des tombeaux, s'étaient promenés dans Jérusalem[12], la résurrection même, si les frères du roi-christ l'eussent prêchée, aucun de ces signes n'avait paru probant à Theudas. Et cependant Theudas lui-même fait partie des douze Apôtres qui, selon l'Église, ont vu le jésus ressuscité ! Que fallait-il donc à ces gens-là ? IV. — FAUX DE L'ÉGLISE RELATIFS À THEUDAS. Ce Theudas qui se licenciait jusqu'à se lever sous Claude,
dix ans après Bar-Jehoudda, — comme si l'Auteur de
la vie[13]
n'avait point paru sous Tibère était gênant au possible. L'Église, tout en
l'honorant sous le nom de Thaddée, a tramé contre lui diverses Machinations.
Vous connaissez déjà celle que contient le discours de Gamaliel où nous avons
vu Theudas reculer d'une quarantaine d'années dans la chronologie des
imposteurs qui ont perturbé N'allez pas dans les villes des
Samaritains, dit Jésus dans Mathieu, elles sont hors du salut comme
les villes païennes. Elles le méritent, pour avoir mal reçu Bar-Jehoudda. Les
mouvements des Galiléens contre L'Église a fait une seconde tentative, et des plus
curieuses, pour empêcher tout rapprochement entre le roi-christ et
l'imposteur châtié par Pilatus. Dans l'écrit rabbinique sur lequel Celse
s'est appuyé pour dévoiler la fourberie des Évangiles on disait avec
raison : — Ceux-là sont innombrables, qui se sont
appliqués à eux-mêmes les prophéties qu'on applique au jésus ! — Nous avouons ne pas connaître du tout quels sont ceux-là,
réplique l'Anticelse, en dehors de Theudas
qui s'est levé parmi les Juifs avant la naissance du jésus[15] et Judas le Galiléen qui s'est levé lors du Recensement,
époque à laquelle est né Jésus[16]. Après les temps du jésus un certain Dosithée, Samaritain,
a voulu persuader aux siens qu'il était le christ, annoncé par Moïse, et
il a réussi à en convaincre plusieurs. Malheureusement pour l'Anticelse
il n'y a pas de Theudas qui se soit levé avant la naissance du jésus, il n'y
en a qu'un, celui qui a paru sous Cuspius Fadus, neuf ou dix ans après le Roi
des Juifs : c'est lui que l'Anticelse appelle Dosithée et il n'ôtait
pas samaritain. On a introduit ce qualificatif pour faire croire que ce Dosithée
ou Theudas — c'est le même nom, retourné[17] — était
l'imposteur anonyme dont parle Josèphe[18] et contre lequel
Pentus a opéré autour du Sôrtaba. L'Anticelse connaît Luc, puisqu'il lui
emprunte le faux relatif à la naissance de Jésus au Recensement ; il connaît également
les Actes des Apôtres, puisqu'il leur emprunte — il l'avoue[19] — le faux
relatif à Jehoudda. Il n'y a qu'un Theudas dans l'histoire, comme il n'y en a
qu'un dans l'Évangile, c'est Thaddée, à qui sa révolte a valu l'honneur d'être
compté parmi les Douze apôtres. Celui-là s'est levé vers 798. Il était, sans
doute Galiléen, et en tout cas il n'est pour rien dans l'affaire du Sôrtaba où
Bar-Jehoudda est tout. V. — EXPULSION DES CHRISTIENS DE ROME SOUS CLAUDE. Il existait déjà, ce mystérieux chef d'orchestre dont on
parle aujourd'hui comme menant lieus les Juifs au rythme de son bâton !
Et ce bâton, c'était la verge de Moïse qui avait refleuri entre les mains de
Jehoudda. Les christiens de Rome firent écho à la prédication de Shehimon et
de Jacob et c'est probablement ce qui a permis d'insinuer que Shehimon dit Loin de chasser tous les Juifs de Rome, Claude, prenant leur nombre en considération, craignit en y touchant de tomber dans une injustice ; il leur défendit simplement de s'assembler pour vivre selon les coutumes de leurs pères, ce qui ne peut s'entendre que du retour aux lois xénophobes dont Jehoudda s'était fait le héraut ; mais Dion Cassius, à qui nous empruntons ce renseignement, dit, en propres termes que malgré cela on ne les expulsa point. Dion Cassius ne se fût point avisé de dire que Claude n'expulsa pas les Juifs, si Suétone qu'il avait sous les yeux eût avancé le contraire d'accord avec les Actes, et si Josèphe eût raconté cette expulsion en détail. Il semble bien toutefois qu'on a modifié le texte de Cassius, de Suétone et de Josèphe, car Orose dit avoir lu dans ce dernier : C'est la neuvième année de son règne[22], que Claude expulsa les Juifs de Rome. Mais, comme s'il avait honte d'une généralisation si notoirement fausse, il ajoute : Je m'en rapporte plutôt à ce que dit Suétone ; et il cite la phrase qu'on lit actuellement dans cet auteur ; il la voudrait plus explicite, car, dit-il, on peut se demander si Glande a expulsé les Juifs à cause des christiens ou les christiens eux-mêmes à cause de leur parenté avec les autres Juifs. Si Claude a expulsé les Juifs de Rome, d'où vient donc que
Josèphe parle toujours de lui sur le ton de la reconnaissance ? Les Juifs ne
lui doivent que des bienfaits. Deux édits les protègent dans Alexandrie
contre les Grecs, et dans toutes les villes contre ceux qui voudraient
troubler l'exercice de leur religion, ii charge par eux de ne point mépriser
celle des autres peuples, comme était leur tendance ; on vit ceux de Doris
placer la statue de Claude dans leur synagogue, et il fallut que Pétrone,
gouverneur de Syrie, les ramenât, au nom de l'empereur, il plus de modestie
dans leur zèle. Le roi Agrippa, grand roi pour Josèphe, lui devait une plus
grande Judée et ne le paya pas d'ingratitude ; il cessa même les
fortifications énormes qu'il avait entreprises autour de Jérusalem pour n'être
point accusé de les élever contre Rome. Il n'est pas de grâces que Claude
n'accordât au petit Agrippa[23] pour les Juifs
de Jérusalem et souvent il fit passer leurs demandes avant les instructions à
ses procurateurs. Il reçut leurs députés avec bienveillance, qu'ils réclamassent
pour les Juifs de Jérusalem contre la soldatesque romaine, ou pour ceux de
Galilée contre ceux de Samarie, et, de quelque côté qu'on se tourne, où
trouve d'autant moins de causes à l'expulsion des Juifs paisibles qu'ils
avaient dans Agrippa un défenseur bien en cour. Et loin de diminuer dans les
dernières années, leur crédit s'augmenta de tout celui de Félix que Claude
envoya pour régir Les habitants de Rome déploraient en Claude cette humeur débonnaire qu'ils taxaient de faiblesse. Voyez plutôt : l'Apocolokyntose et la satire qu'on y fait des tolérances de Claude envers les étrangers. Comme en 772, il n'y eut que Ies christiens de chassés ; et la phrase de Suétone le donne très clairement à entendre. Parmi ceux qui plièrent bagage, les Actes des Apôtres citent un certain Aquila, juif du l'élit, et sa femme Priscilla, qui seraient venus à Corinthe, et ils nous les montrent fraternisant avec le tisserand Paulos (laits le commerce des toiles[24]. A peine avons-nous mis un pied dans l'histoire que nous voilà forcés d'en sortir ! En ce même temps Apollos vint, à Corinthe, prêchant à la fois la croisade juive et la liberté du baptême. De sen côté, Shehimon, qui commençait à mériter le nom de Pierre d'Horeb, et son frère Jacob celui d'Oblias ou Force du peuple, envoyèrent des hommes pour le combattre ou plutôt vinrent eux-mêmes, car je ne pense pas que Shehimon fait disposé à déléguer ses pouvoirs à quelqu'un. C'eût été donner crédit à la thèse d'Apollos. De toute façon leurs émissaires étaient de la maison de David : Philippe, Jehoudda Toâmin, Ménahem, Jehoudda, fils de Shehimon, les fils de Cléopas, Jacob et Joseph, des parents d'Éléazar, Barnabas. L'Achaïe était gouvernée par Gallion, qui devait à la même éducation que soit frère Sénèque les idées de justice et d'humanité qui ont perpétué leur nom dans l'histoire de la philosophie. C'est Gallion qui a fait Quintilien[25] : à l'œuvre on connaît l'artisan. Quand on compare ces goym à Jehoudda et à ses disciples, on éprouve le besoin de se solidariser avec eux jusque dans leurs défauts. A Corinthe comme partout, les Juifs jouissaient de la grande liberté grecque, respectés par Rome pourvu qu'ils ne se portassent point contre celle des autres et ne réclamassent point tous les privilèges sans reconnaître la loi de la cité. Influencé par l'Apocalypse, peu soucieux d'être
plongé dans l'étang de soufre et de nouer des rapports étroits avec le ver
qui ne meurt point, le chef de Sur ces entrefaites, arriva Saül envoyé en Achaïe par Hérode,
roi de Chalcis, protecteur du Temple, non pour éclairer Galion sur l'origine
du christianisme — Gallion la connaissait parfaitement — mais sur les manifestations
qui allaient amener Tibère Alexandre à crucifier Shehimon et Jacob. Rien ne
s'oppose à ce qu'il ait, pris par Mais que dirait lu très excellent Théophile si on lui contait les choses telles qu'elles se sont passées ? Ce serait un scandale et l'Église le lui épargne par l'imposture suivante. VI. — ACTES DES APÔTRES, CHAPITRE XVIII. Imposture n° 74. - CONVERSION DU PRINCE SAÜL EN TISSERAND.1. Après cela[26], Paul, étant parti d'Athènes, vint à Corinthe : 2. Et ayant trouvé un certain Juif, du nom d'Aquila, originaire du Pont, qui était depuis peu venu d'Italie avec Priscilla, sa femme (parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome), il se joignit à eux. 3. Et comme Il était du même métier, il demeurait chez eux et y travaillait ; or leur métier était de faire des tentes. Pour expliquer les relations plutôt tendues de Saül aven
Aquila, on feint qu'Aquila faisait des tentes de toile, et que l'apôtre
Paulos, tenant à Imposture n° 75. - L'HÔTE DU TISSERAND PAULOS.Un certain Crispus était chef de la synagogue. Le premier
geste de Saül fut de le remplacer par Sosthènes. Crispus est dit chef de la
synagogue au verset 8, Sosthènes est dit chef de la synagogue au verset 17. Il
s'ensuit, disent les apologistes, que la synagogue avait plus d'un chef, ou
qu'il y avait à Corinthe plus d'une synagogue. Nullement : il n'y avait
qu'une synagogue, d'abord conduite par Crispus ; et après lui par Sosthènes
dont la vie dès ce jour-là fut particulièrement tourmentée, menacée même,
comme l'était partout celle de son protecteur. Car Sosthènes a fait cause
commune avec Saül, cela est d'autant plus sûr que l’auteur de Ce Titus le Juste, c'est Titus Annœus, surnommé Gallion du
nom de son père adoptif ; c'est le frère de Sénèque et le neveu d'Annœus. Il
n'est pas impossible qu'il fût allié à Rufus, procurateur de Judée, ami de la
famille de Saül depuis les temps d'Auguste. C'est lui que nous avons vu dans Dans le plan de l'auteur de Imposture n° 76. - L'ÉGLISE JEHOUDDOLÂTRE CHEZ GALLION PROCONSUL D'ACHAÏE.Le séjour de Saül chez Gallion est d'autant plus certain que son revenant[32] fonde dans cette hospitalière demeure une église où il attire les jehouddolâtres pour les baptiser, tels Crispus et tous les membres de sa famille à laquelle les Actes adjoignent quelques prosélytes, afin de rester dans le programme du salut étendu aux parons. Il y a là néanmoins un souvenir cuisant de la mésaventure advenue à Crispus, Crispus suit Saül dans sa métamorphose par l'Esprit, et, sous le couvert de Paulos, il se transforme on un jehouddolâtre non seulement ami de ceux qui logent chez les Gentils, ranis partageant avec Paulos les périls dont les Juifs Menacent ceux qui vont prêchant cette grande vérité qui illumine le monde : la résurrection du Juif consubstantiel nu Père ! Comme le très excellent Théophile ne trou. vers aucun témoin de ces choses parmi les contemporains de Saül et de Gallion, l'auteur des Actes en fait venir deux de Bérée, et deutéronomiques ceux-là, c'est-à-dire en valant mille : nous avons nommé Silas et Timothée ! 4. Mais il disputait dans les synagogues tous les jours de sabbat, interposant le nom du Seigneur Jésus[33], et il s'efforçait de persuader les Juifs et les Grecs. 5. Et lorsque Silas et Timothée furent venus de Macédoine, Paulos s'appliquait à prêcher avec plus d'ardeur encore, annonçant hautement aux Juifs le Christ Jésus. L'auteur avoue ici le subterfuge dont il se sert pour confectionner les discours de Paul[34] : Faisant entrer dans ses discours le nom du Seigneur Jésus, il s'efforçait de persuader les Juifs et les Grecs. Or Silas et Timothée étant venus de Macédoine, il s'employait à prêcher avec encore plus d'ardeur, en montrant aux Juifs que le jésus était le christ. C'est précisément là où le bât eût blessé un émissaire de Shehimon ou de Jacob ; il n'avait aucun moyen de démontrer une proposition à laquelle ses mandants ne pensaient même pas, puisque leur Mué n'est mort pour la galerie que sous le règne de Trajan[35]. Nous sommes à Corinthe, cette ville qui a suggéré à l'usine
romaine deux Lettres où on a fait entrer le
nom du Seigneur Jésus par le même moyen que dans les Actes.
C'est ainsi que Paul et Titus le Juste sont devenus des témoins de Jésus-Christ, tandis que sons les noms
de Saül et de Galion ils ont fait aux christiens une guerre acharnée.
Admirons aussi les Juifs des Actes, ils ont bien des défauts, mais ils ne
sont pas curieux. De Damas jusqu'à Rome, en passant par Chypre, 6. Mais les Juifs le contredisant et blasphémant, il secoua Ses vêtements et leur dit : Que votre sang soit sur votre tête, j'en suis pur ; et désormais j'irai vers les Gentils ! 7. En sortant de là, il entra dans la maison d'un homme nommé Titus le Juste, qui servait Dieu, et dont la maison était attenante à la synagogue. 8. Cependant Crispus, chef de la synagogue, crut au Seigneur avec toute sa famille. Beaucoup de Corinthiens, ayant entendu Paul, crurent aussi et furent baptisés[36]. Toutes les fois que Saül est exposé aux coups des christiens, on fait entrer Paul qui le tire d'affaire. L'avantage de ses bonnes relations avec Jésus-Christ ! Toutes les fois que Paul compromet son existence, on fait entrer Saül qui l'enlève à ses adversaires. L'avantage de ses bonnes relations avec César ! Une fois chez Titus, Paul jouit de la même sécurité que Saül, il est inviolable. Aussi n'ose-t-on pas le montrer entreprenant contre Claude comme à Philippes et à Thessalonique. On est sous l'œil de l'histoire. 9. Or le Seigneur dit à Paul la
nuit, dans une vision : Ne crains point, mais
parle, et ne te tais pas ; 10. Car je suis avec toi, et personne n'ira à ton encontre, pour te nuire, parce que j'ai un peuple nombreux dans cette ville[37]. 11. Il demeura donc à Corinthe un an et six mois, enseignant chez eux la parole de bien. Dix-huit mois, c'est un beau séjour ! Saül était donc Mieux chez Titus Annœus que Paul chez Aquila ? Le prince hérodien n'a pas pu soutenir longtemps son rôle de tisserand, il s'est placé sous la loi romaine, et il est venu à Corinthe pour en requérir l'application contre la tente de David. Il importa que le très excellent Théophile perde de vue Saül chez Galion pour n'avoir devant lus yeux que Paul chez le jehouddolâtre Titus. Imposture n° 77. - SAÜL ESCAMOTÉ PAR L'ESPRIT-SAINT AU TRIBUNAL DE GALLION.Mais voici Titus qui sous le nom de Galion entre en scène
comme proconsul ; il convient que les choses se gâtent immédiatement pour
Paul, logé chez Titus le jehouddolâtre. Les ennuis qui lui sont suscités ne
pouvant provenir que des Juifs déicides. Sans violences, mais aussi sans
ménagements, ils conduisent Paul au tribunal de Gallion où Saül est assis de
son côté lorsqu'ils arrivent. Ils dénoncent Paul comme coupable envers la
loi, la loi romaine s'entend, car depuis la confection des Evangiles
les Juifs hérodiens traitent d'ennemis de César tous ceux qui comme Jehoudda
et ses fils tiennent pour L'autour des Actes entend que le très excellent Théophile reçoive cette impression, afin que tout le mal fait aux christiens sous le proconsulat de Galion retomba sur les Juifs. Sent est là pour requérir, mais Galion ne souffre même pas qu'il ouvre la bouche pour exposer l'objet de tut mission : Paul a raison, les Juifs sont des monstres. De cette manière le très excellent Théophile ignorera toute sa vie ce que Saül est venu faire à Corinthe et ce qu'est réellement ce Titus chez qui il a passé dix-huit mois. Autre avantage : le proconsul, c'est-à-dire Rome, aurait beau rôle sans que Paul ait le mauvais. Ainsi le veut l'Esprit-Saint dans cet effet rétroactif. 12. Mais Gallion étant proconsul d'Achaïe, les Juifs, d'un commun accord, s'élevèrent contre Paul et le conduisirent à son tribunal, 13. Disant : Celui-ci persuade aux hommes de rendre à Dieu un culte contraire à la loi [romaine][38]. 14. Et au moment où Paul commençait à ouvrir la bouche, Gallion dit aux Juifs : S'il s'agissait, ô Juifs, de quelque injustice ou de quelque crime, je vous écouterais, comme c'est mon devoir. 15. Mais si ce ne sont que des questions de mots, de noms et de votre Loi, voyez vous-mêmes ; je ne veux pas, moi, être juge de ces choses. 16. Et il les renvoya de son tribunal. 17. Et tous, s'emparent de Sosthènes, chef de la synagogue, le frappaient devant le tribunal et Gallion ne s'en mit nullement en peine. Imposture n° 78. - LE JUGEMENT DE GALLION DEVANT LE SAINT-ESPRIT.Ainsi, inquiété, injurié, menacé pur les Juifs, Paul trouve un refuge contre eux au tribunal de Gallion. Dans tous les conflits portés devant l'autorité romaine, nous avons toujours trouvé on celle-ci la tolérance poussée jusqu'à dot état philosophique qu'on appelle indifférence. Nous l'avons déjà trouvée à l'état indulgent et même condescendant chez les magistrats qui, chargés de l'application du jus romanum à Philippes, s'excusent avec de douces paroles auprès de Paul indûment arrêté la veille, Frère de ce grand Sénèque à qui on ne peut reprocher que d'avoir été riche sous Néron, mais qui pour le reste est un parfait chrestien, Gallien fait mieux que les magistrats de Philippes, il refuse de juger. Pourquoi ? Parce que sous Claude la question s'est posée
de telle sorte qu'il a condamné. Si Gallion philosophe a décliné le droit
d'intervenir dans l'interprétation de la loi judaïque, Gallion proconsul n'a
pas pu manquer à son devoir on laissant la rue aux émeutiers, et nous pensons
que, si les dix Livres de lettres écrites par Sénèque à son frère[39] étaient en ce
moment à la portée de notre main curieuse, nous y trouverions quelques
renseignements dont l'Église n'a peut-être pas goûté le mérite, car ils ont disparu
avec les lettres elles-mêmes. Et, ce n'est pas de religion que Gallien eut à
juger, mais de rixes et de meurtres dans la rue. La preuve en est dans ce
discours contre-historique : Si vous veniez vous
plaindre de quelque iniquité ou de quelque exécrable forfait, (voilà le crime que Gallion eut à juger), ô Juifs, je vous ferais droit mais puisque la question
porte sur des mots ou des doctrines et, sur votre Loi, cela ne regarde que
vous et je ne veux point m'en faire juge. Et il les renvoya ainsi de son
tribunal. Donc Gallion a jugé sur les réquisitions de Saül et de Sosthènes.
Et ils ont ou gain de cause, car si Saül, qui habitait chez Gallion, a pu
échapper à la fureur christienne, Sosthènes, lorsqu'il s'est retiré, a été
attaqué sur les marches du tribunal et assommé de coups de bâton[40]. Il est resté
sur la pince, car le cosignataire de Le jugement des christiens de Corinthe par Gallion, c'était la confirmation de la sentence de Pilatus, c'était la condamnation du christ non plus comme la première fois par un intendant de Judée, suspect de malversations et d'abus fiscaux, mais par un philosophe stoïcien dont la patience et, la douceur étaient à ce point connues que son frère n'a pu dédier qu'à lui le traité De la colère[43]. Mais le plus bel hommage rendu à son équité, c'est celui des fourbes qui ont. fabriqué les Actes ; ils ont caché qu'il avait, jugé comme Pilatus Grâce à l'Esprit qui remplace la sentence de Gallon par une déclaration d'incompétence, on ne sait plus de quel parti était Sosthènes. Les Juifs que les Actes représentent comme ayant des sympathies christiennes tombent sur lui à la sortie de l'audience, et Gallion le laisse rouer de coups sans se mettre on peine de lui : affaire de Juifs, il l'avait dit en refusant de juger ! Les Actes admirent beaucoup cette impartialité, parce qu'elle permet aux Juifs davidistes de rosser les Juifs hérodiens avec l'assentiment du frère de Sénèque. Ils ne s'aperçoivent même pas qu'ils le calomnient honteusement et fille les choses n'auraient pu 'se passer ainsi sans dommage pour sa renommée. Le texte des Actes a été remanié depuis le très
excellent Théophile. Sosthènes, jadis assommé par les Juifs de la secte
christienne, l'est aujourd'hui par des Grecs. Un apologiste qui n'est point
suspect de scepticisme[44] reconnaît que ces Grecs ont bien l'air d'avoir été ajoutés. Ils
ne se trouvent ni dans L'auteur des Lettres de Paul est plein de mystère et de réticences toutes les fois qu'il parle de ces choses lointaines ; et cette inquiétude d'un passé inavouable, on la retrouve à chaque instant dans les Actes. Les premières violences sont, venues des héros apostoliques ; ils ont commis de révoltantes brutalités, ils ont persécuté, tourmenté, frappé les Juifs non xénophobes. Dignes disciples de Jehoudda, le zèle d'Israël les dévorait. Une honte, tempérée par l'hypocrisie, rougit doucement les joues de l'auteur des Lettres aux Corinthiens lorsqu'il fait allusion à ce premier christianisme, le véritable, l'authentique ; il frotte, il frotte avec quelque dépit de ne pouvoir en effacer ln marque de fabrique. Nous avons le droit de dire aussi que Paul fait montre
d'une ingratitude incomparable envers Silas. Parti de Jérusalem avec lui,
investi des mêmes pouvoirs que lui par Pierre et Jacques (auxquels il convient d'ajouter Joannès pour rendre
hommage à la véracité de Fuyant, Corinthe comme ils avaient fut Rome, Aquila et sa
femme, passèrent à Ephèse où les Juifs, partagés entre la prédication
d'Apollos et celle des jehouddistes, ôtaient dans une agitation non moins
dangereuse, tous d'accord au fond contre l'ennemi commun, Quant à Saül, après ce séjour de dix-huit mois chez
Gallien, il fit voile pour Quant à Gallion, une chose demeure constatée par Imposture n° 79. - DÉDOUBLEMENT DE SAÜL AVANT SA MISSION A ÉPHÈSE.Sa mission terminée, Saül décide d'aller à Jérusalem et
s'embarque au port de Kenchrées. Là il se met on état de vœu et se fait
couper les cheveux, promettant à Dieu de les lui sacrifier dans le Temple,
s'il y arrive, sain et sauf. Le Saint-Esprit éprouve quelque embarras n
dédoubler Saül' à sa sortie de Corinthe. De Kenchrées, le prince hérodien
cingle vers A Ephèse, les Juifs de la synagogue ne repoussent pas Paul, ils le prient même de demeurer près d'eux, pendant que Saül, pour vider son naziréat, monte n Jérusalem où par un effort du Saint-Esprit Paul rejoignant son corps, arrive en même temps que lui. Comme il n'y a dans Ephèse aucun témoin d'un séjour que Saül y aurait fait avec le dessein d'y prêcher la jehouddolâtrie, le Saint-Esprit en a fait, venir deux de Corinthe ; Aquila et sa femme Priscilla. Tu vois, très excellent Théophile, que Claude a bien fait de les expulser de Rome où ils ne servaient à rien, tandis qu'à Ephèse ils ne sont pas moins deutéronomiques qu'à Corinthe. 18. Après qu'il eut demeuré un
certain nombre de Jours encore, Paul dit adieu aux frères, et fît voile pour 19. Et il vint à Ephèse, où il laissa Priscilla et Aquila. Mais lui, étant entré dans la synagogue, il disputait avec les Juifs. 20, Et Ceux-ci le priant de rester plus longtemps avec eux, il n'y consentit point. 21. Mais ayant pris congé d'eux, et leur ayant dit : Je reviendrai vers vous, si Dieu le veut, il partit d'Ephèse. 22. Et étant descendu à Césarée, il milita et salua l'Eglise ; puis il descendit à Antioche. Le voyage de saint Paul à
Jérusalem était, dit le Saint-Siège, le
quatrième qu'il faisait dans cette ville depuis sa conversion. Paul y
salue l'Église, prend ses ordres et descend à AntiOche en parfaite communion
d'idées avec elle. L'imposture paulinienne a fait du chemin, depuis Il est remarquable toutefois que les Actes n'ont point
pensé à mettre Paul face à face avec Shehimon et Jacob, pendant son séjour
dans Jérusalem et dans Antioche. C'est que pour le moment les deux
goël-ha-dam de Bar-Jehoudda fréquentent peu lis prince Émit et Tibère
Alexandre, procurateur de Judée, devenu son cousin par un mariage dans la famille
hérodienne. Pendant la procurature d'Alexandre, à part le vœu de naziréat
qu'il est allé accomplir à Saül était allé à Jérusalem pour concerter une action commune avec Tibère Alexandre contre la propagande christienne en Asie. Après Fadus qui resta environ deux ans[47], Claude avait
envoyé comme procurateur le Juif Tibère Alexandre, fils de l'ancien alabarque
Alexandre et neveu de Philon. Tibère. Alexandre était chevalier, il avait au
doigt, sur sa bague, l'image de Ainsi, un Juif authentique et de la plus grande famille
d'Alexandrie avait accepté de gouverner Un troisième personnage, sans aller aussi loin que Tibère Alexandre, s'engagea dans la politique antichristienne avec Saül. C'était Démétrius, alabarque d'Alexandrie, entendez prince des Juifs d'Egypte, qualité dans laquelle il avait succédé au père de Tibère Alexandre[48] ; et comme Alexandre lui-même il était entré dans la famille hérodienne, ayant épousé Mariamne, l'une des trois sœurs d'Agrippa II. Hérodisants d'Egypte, Alexandre et Démétrius accompagnaient Saül pour mettre à la raison le baptiseur alexandrin Apollos ; hérodien de Gischala, Saül y montait de son côté pour faire le procès des jehouddistes et arrêter en la personne de Shehimon et de Jacob la croisade qui allait retomber de tout, son poids sur la nation entière. Redescendu dans Antioche, son naziréat vidé, Saül redevient Paul, le tisserand jehouddolâtre, rôle dans lequel il, triomphe depuis qu'il a l'Esprit, et personne ne l'a davantage, très excellent Théophile, personne au monde ! 23. Et après y avoir passé quelque temps, il partit, parcourant par ordre, tout le pays de Galatie et là Phrygie, et tortillant tous les disciples. Par ordre, c'est-à-dire en suivant l'ordre des lieux, dit le Saint-Siège. Sans doute, il commence par le sud et finit par le nord, mais le très excellent. Théophile ne doit pas l'entendre ainsi s il doit entendre que Paul fortifie leurs les disciples de Phrygie et surtout ceux du Galatie par ordre de l'Eglise de Jérusalem, seule dépositaire du Saint-Esprit, S'il en était autrement, à quel moment les aigrefins de Rome placeraient-ils la tournée imaginaire qui a provoqué la belle Lettre aux Galates ? Saül ne rentrera dans Ephèse qu'avec le Saint-Esprit, l'Esprit de Paul ; c'est uniquement pour le rapporter qu'il est allé à Jérusalem. Car Ephèse ignore toujours le Saint-Esprit, Les christiens d'Ephèse en sont encore aux vieux baptêmes du Joannès et d'Apollos, ils attendent toujours le Fils de l'homme. Conçois-tu coin, très excellent Théophile ? Pendant que, mu par l'Esprit, Paul parcourt lentement Naturellement les Actes n'avouent pas que Shehimon et Jacob sont à Ephèse où leur mère vient de mourir, — toute l'Église tient que Salomé, en Évangile Maria, est morte à Ephèse ; — mais ils sont là, initiant les Juifs au mystère des Douze Cycles, des Douze Apôtres, des Trente-Six Décans, des Cent-quarante-quatre mille Anges et de la croisade juive. Imposture n° 80. - CONVERSION D'APOLLOS EN JEHOUDDOLÂTRE.Un homme est là également qui prêche la croisade dans le même sens millénariste, tout en attaquant le monopole davidique avec âpreté, c'est Apollos, car Éphèse a subi la honte d'avoir eu dans ses murs des apôtres qui se disaient Juifs et qui ne l'étaient pas[49]. On n'est pas bon Juif quand on donne à croire que le Messie puisse venir hors de la tonte de David. 24. Or un Juif du nom d'Apollos, Alexandrin d'origine, homme éloquent et puissant dans les Écritures, vint à Ephèse. 25. Il avait été instruit de la voie du Seigneur[50], et, fervent d'esprit, il parlait et enseignait avec soin ce qui regarde Jésus, mais ne connaissant que le baptême de Joannès. 26. Il commença donc à parler avec assurance dans la synagogue. Lorsque Priscilla et Aquila l'eurent entendu, ils le prirent chez eux, et lui exposèrent avec plus de soin la voie du Seigneur[51]. 27. Et comma il voulait aller en Achaïe, les frères qui l'y avaient exhorté écrivirent aux disciples de le recevoir. Lorsqu'il fut arrivé, il servit beaucoup à ceux qui avaient embrassé la foi. 28. Car il convainquait fortement les Juifs, montrant par les Écritures que Jésus est le christ. Saisis-tu le mécanisme, très excellent Théophile ? Avant
que Paul ne revint de Jérusalem, d'où il avait porté le Saint-Esprit chez les
Galates, le tout Ephèse juif partagé entre Apollos et les fils de Jehoudda, vivait
sous l'empire de l'Apocalypse et de la rémission des péchés par le
baptême. Mais converti par Aquila et Priscilla, venus tous exprès de Rome à
Corinthe et de Cérinthe à Ephèse, Apollos, reniant ses ambitions, est allé de
leur part à Cérinthe où il a convaincu les frères qu'il fallait renoncer aux
œuvres terrestres du Fils de l'homme et que Bar-Jehoudda était le christ.
Apollos parti, Paulos, revenant de chez les Galates, est venu à Ephèse où le
Saint-Esprit, incarné en lui, a achevé la déroute des malheureux qui tenaient
encore pour le baptême à Ne pouvant charger le Joannès, dont ils sont en train de faire
un dieu, les Actes des Apôtres chargent maintenant Apollos. Apollos
connaissait le baptême du Joannès et pourtant il n'était pas dans la bonne
voie, parce qu'il ne connaissait que cela. Qu'est-ce à dire, sinon qu'il
était millénariste, qu'il attendait le même Cycle que le Joannès et que de ce
Cycle il attendait les mêmes choses, à savoir la destruction de Jérusalem par
tiers, sa reconstruction en trois purs, et mille ans passés dans cette
Jérusalem rebâtie, avec l'Agneau, les Douze Apôtres, les Trente-Six Décans et
les Cent-quarante-quatre Mille Anges de Comment s'appelait Apollos de son nom de circoncision ? Nous le retrouverons dans son rôle de christ indépendant sur le Mont des Oliviers, au temps de la procurature de Félix, mais nous ne pouvons l'identifier, l'Église ayant enlevé son nom de Josèphe et remanié les deux passages qui le concernent dans cet historien. Nazir très supérieur au Joannès pour l'intelligence et pour le pouvoir d'entraînement, Apollos affirmait être le roi-christ libérateur d'Israël, et comme tous, pour la raison que vous savez, il ignorait Jésus de Nazareth. Pour Apollon, le salut était dans le baptême d'Apollos, frère adultérin de celui du Joannès. Nous sommes sous Claude, et Apollos qui certainement n'était pas venu d'une seule traita d'Alexandrie à Ephèse n'avait, nulle part entendu parler de Jésus. Et semblable au Joannès dont il connaissait, dont il exploitait même la triste fin, il conseillait aux Juifs de se préparer au Cycle du Zib par le baptême. Et nullement par le baptême nu nom du Joannès ; mais par le baptême en son nom particulier : Apollos au nom d'Apollos. Et il était le premier à dire que celui du Joannès était sans efficacité, n'ayant pu sauver de la croix le prétendu sauveur des Juifs. A Corinthe comme à Ephèse, il a des disciples qui disent : Moi, je suis d'Apollos. Si, par un transport divinatoire du Saint-Esprit, Aquila et Priscilla lui ont appris l'existence de Jésus de Nazareth : qu'ils ignorent eux-mêmes, étant donné le temps où ils vivent, Apollos professe le plus incurable mépris pour cette individualité marquante et il continue à baptiser du même baptême que feu Joannès au Jourdain. Aquila et Priscilla, qui viennent Rome en passant par Corinthe, ne peuvent, malgré le don de prophétie dont nous les supposons ornés, prévoir la confection des fables judaïques. Pas plus que celui d'Apollos, le Christ d'Aquila et de sri femme ne descendait de hi croix, mais c'est dans la maison, de David qu'il devait s'incarner et non dans la peau d'Apollos. Apollos n'a donc pas convaincu publiquement les juifs d'Achaïe, démontrant par les Ecritures que le jésus était le Christ. Au contraire, il leur a démontré mie chose beaucoup plus évidente, à savoir que Bar-Jehoudda était bien mort sur la croix, nonobstant les dénégations intéressées de la famille, tandis que son baptême à lui était le seul par lequel ils puissent se préparer au Millénium, remis à une autre période sabbatique, car Apollos ne pouvait soutenir son personnage qu'en dénonçant l'erreur où le Joannès était tombé. Et fi n'avait pas besoin, d'une grande vigueur pour imposer cette conclusion. Quelles sont les Ecritures par où le revenant d'Apollos
démontre que Bar-Jehoudda est le christ ? Les Evangiles, les Lettres
de Paul et les Actes eux-mêmes. Car que voyons-nous dans Au temps d'Apollos, la seule Écriture justifiant la mission de Bar-Jehoudda, c'était l'Apocalypse d'icelui : vous vous rappelez qu'au second siècle ses arrière-neveux en étaient encore à chercher le seul passage des prophéties par lequel ils ont, essayé de prouver que le Messie devait mourir pour ressusciter trois jours après : travail ingrat qui n'a pu commencer qu'après Trajan. Les Actes se gardent, bien d'évoquer le procès que Sara fit dans Corinthe à tous les genres de baptême, à celui d'Apollos, et à celui du christ dont Shehimon avait hérité. Ils suppriment totalement ce procès que l'auteur des Lettres de Paul avoue encore. Dans les Actes, Apollos quitte Ephèse pour aller prêcher Bar-Jehoudda dans Corinthe ; mais dans les Lettres il y prêche encore le baptême d'Apollos, contre celui du christ et de son frère Képhas[52]. Les Actes ont donc évacué Apollos sur Corinthe, de manière qu'il n'y fût pas encore lors de troubles que l'Esprit met au passé, et qu'il ne fût plus à Ephèse lors de ceux que l'Esprit met au futur. C'est pour décharger Shehimon et, Jacob qu'on décharge Apollos. Le Saint-Esprit n'a pu travailler qu'après cela. On a pu mettre Theudas, sous le nom de Thaddée, parmi les douze apôtres de l'Evangile, c'est dire qu'il s'est levé pour la bonne cause. Mais Apollos a combattu pour la mauvaise. Outre la trace qu'il a marquée dans l'histoire, il avait laissé quelque ouvrage embarrassant, une Apocalypse pour le moins. Car il ne pouvait rien sans un manifeste. Bar-Jehoudda n'avait rien pu sans le sien. On n'a fabriqué les Lettres de Paulos que pour exploiter le prophète Apollos converti au davidisme. Les mots s'envolent, les écrits restent, fixant les dogmes et créant la tradition. Au troisième siècle, époque des Corinthiennes de Paulos, il y a encore en Achaïe des juifs hellènes qui disent : Moi, je suis d'Apollos[53], et qui le préfèrent au christos et à son frère Képhas. Sur la foi d'une Écriture ? Sans nul doute ; Josèphe la cite. Celui qui a inventé Paulos est obligé de lui faire dire : Moi, j'ai planté, Apollos a arrosé. Dans l'eau d'Apollos on dépose la plante de Pairles. Quel est ce mystère de germination ? Celui-ci Apollos avait étendu la rémission par le baptême aux Juifs de l'étranger. Sous le nom de Paulos l'Église l'étend aux Grecs eux-mêmes. Il y a donc eu un moment où le témoignage d'Apollos était contraire dans trois villes, Alexandrie, Éphèse et Corinthe, à l'hypothèse de l'existence de Jésus, Comment ruiner ce témoignage ? En faisant convertir Apollos dès. Ephèse par Aquila et Priscilla ; et cela pendent que Paul, esprit de Saül, et Saül, corps de Paul, étaient pour des raisons différentes absents d'Ephèse.
VII. — ACTES DES APÔTRES, CHAPITRE XIX. Imposture n° 81. - L'ESPRIT DE PAUL.Mais les voici tous les deux, Paul dans un esprit tout, à
fait contraire à celui qui anime le corps de Saül. Dresse l'oreille, très
excellent Théophile, tu vas entendre des choses merveilleuses. Une petite
maladresse toutefois dans ce chef-d'œuvre ; Saül entre dans Ephèse poile
chemin que l'Esprit du jésus a naguère interdit à Paul : les provinces
supérieures d'Asie, c'est-à-dire 1. Or il arriva, pendant qu'Apollos était à Corinthe, que Paul, ayant parcouru les provinces supérieures, vint à Ephèse et y trouva quelques disciples. 2. Et il leur demanda : Avez-vous reçu l'Esprit-Saint depuis que vous croyez ? Ils lui répondirent : S'il y a un Esprit-Saint, nous ne l'avons pas même ouï dire ! Peules,' qui pourtant connaissait le Saint-Esprit, puisque
dans Les Ephésiens se moquent agréablement de Paul lorsqu'ils lui disent : Nous n'avons jamais appris qu'il y eût un Esprit-Saint. L'Esprit-Saint est, au contraire, leur plus vieille connaissance, puisqu'au compte du Quatrième Évangile, Jésus l'a donné aux Apôtres le soir même du jour où il a ressuscité Bar-Jehoudda : Recevez l'Esprit-Saint, dit-il. D'autre part, comme au compte de l'Eglise, Joannès, disciple chéri de Jésus, est celui qui u composé le Quatrième Évangile, comme il est de ceux qui ont recueilli le Saint-Esprit une première fois le soir de la résurrection et une seconde fois cinquante jours après, lors de l'arrivée du Saint-Esprit sous la forme des langues de fou, comme peu de temps après, quittant le gros de la troupe, il est allé porter lit parole à Ephèse, les attristions de cette ville se jouent de Paul avec un cynisme navrant en lui racontant qu'ils n'ont jamais entendu parler de l'Esprit-Saint par personne ; et ils font preuve envers Joannès lui-même d'une ingratitude révoltante, au point même d'ignorer qu'il soit venu à Ephèse pour les évangéliser et qu'il y soit mort, voire ressuscité sous Trajan, à l'âge de plus de cent années[54] ! Mais l'Esprit de Paul disperse intrépidement toutes ces difficultés. Imposture n° 82. - D'UN BAPTISEUR NOMMÉ JOANNÈS A ÉPHÈSE ET CHRISTOS A CORINTHE.3. Et lui repartit : De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? Ils répondirent : Du baptême de Joannés. 4. Alors Paul répliqua : Joannès a baptisé le peuple du baptême de pénitence, leur disant de croire en celui qui devait venir après lui, c'est-à-dire en Jésus-Christ[55]. 5. Ces paroles entendues, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus[56]. 6. Et après que Paul leur eut imposé les mains, l'Esprit-Saint descendit sur eux, et ils parlaient diverses langues, et prophétisaient[57]. 7. Ils étaient, en tout environ douze[58]. 8. Alors étant entré dans la synagogue, il y parla aveu assurance pendant trois mois[59], disputant, et les persuadant du royaume de Dieu. La définition du baptême du Joannès est prise aux Synoptisés : Moi je vous baptise pour la pénitence (rémission des péchés), mais Celui qui viendra après moi vous baptisera dans le feu et l'Esprit-Saint. Les Actes montrent au très excellent Théophile que celui qu'annonçait le Joannès, c'est un second personnage ressuscité au Guol-golta et rédempteur par son sacrifice volontaire, comme le veut la fable. Les Éphésiens du temps d'Apollon n'avaient pu connaître ce genre d'Esprit, puisque selon le Joannès et selon Apollon, lui-même, l'Esprit-Saint, c'était le baptême de feu que devait administrer le Fils de l'homme à sa venue. Ils étaient, donc hérétiques par anticipation s'ils croyaient que le baptême du Joannès ou celui d'Apollon avait la même vertu que le baptême administré au nom du ressuscité. Le Concile de Trente a flétri cette erreur en ce canon
prestigieux : Si quelqu'un dit que le baptême de Joannès
avait la même vertu que le baptême de Jésus-Christ, qu'il soit
anathème ! Anathème n'est qu'un mot, il doit y avoir des
châtiments plus forts, notamment en enfer, pour ce genre de criminels. La
première victime du Concile de Trente, c'est Bar-Jehoudda lui-même, convaincu
d'hérésie sous le nom de Joannès, puisque par l'organe de Paul l'Esprit déclare
que son baptême est inopérant et répréhensible. Mais peut-on dire d'un homme
qu'il est hérétique sous un nom, quand sous un autre nom il est
consubstantiel au Père ? Pour répondre à cette question, il n'est pas
nécessaire d'être fou, mais il faut être capable de le devenir. Supposons cependant qu'un être réel, nommé Paul, ait
rebaptisé sous Claude, au nom d'un être réel nommé Jésus, des christiens qui
avaient été une première fois baptisés au nom du Joannès. Il on résulte que
Joannès était mort sans avoir renoncé à son baptême et, notifié au monde la
venue d'un Juif exorbitant devant lequel il avait baissé pavillon, puisque,
vingt et un ans après En essayant de faire coup double, les Actes ont
laissé s'envoler la pièce essentielle : Joannès unique garant de l'existence
de Jésus. Ce prétendu Précurseur eu arrive à dire : Moi,
j'ai administré le baptême de l'émission qui tirait toute sa vertu de
moi-même. En supposant que j'aie baptisé un certain Jésus sur lequel on a
écrit de si belles histoires, ni moi ni mes disciples ne l'avons reconnu pour
le Messie, sons quoi eux, moi, — Apollos surtout qui a eu vingt ans
pour réfléchir — nous aurions cessé de baptiser, moi
en mon nom, Apollos au sien, pour baptiser en celui que Paul prêche
aujourd'hui dans Éphèse et dans Corinthe. Ce Paul est vraiment un témoin bien
extraordinaire depuis qu'il est l'Esprit de Saül. Notons que si à
Éphèse on ne cannait encore que le baptême du Joannès, personne à Corinthe ne
baptise en ce nom-là. A Éphèse, un seul baptême, en dehors d'Apollos, celui
du Joannès ; à Corinthe, trois baptêmes, Apollos, Képhas, Christos. Des Juifs
à qui s'adresse C'est donc bien Bar-Jehoudda qui dans la littérature paulinienne est désigné sous le nom de Christos, et cela nous conduit encore une fois à l'identité de ce Christos avec le Joannès. S'il on était autrement, l'inventeur de la rémission
serait le seul qui, par un criant déni de justice, n'aurait pas donné son nom
à son baptême. Jésus, s'il eût existé, serait victime du même oubli. Et on ce
cas quel singulier milieu que celui des Juifs de Corinthe vingt ails après Il n'y a qu'un homme au nom de qui on ne baptise pas dans
Corinthe, et cet homme, c'est précisément l'inventeur du baptême ! Et
pourtant On baptise au nom d'un certain Christos que Paul destitue en faveur
du Christos ressuscité. Quel est le premier Christos, sinon le Joannès lui-même,
c'est-à-dire Bar-Jehoudda, roi crucifié par Pilatus ? Quel est le second
Christos, sinon le même individu, valant non plus par son baptême qui est
périmé, mais par une résurrection qui le divinise, le rend consubstantiel au
Père ? Comme le dit très bien l'auteur de On s'est aperçu très tard que le baptême ne valait qu'au
nom du christ glorifié, et en ce nom l'Eglise a ruiné les petites églises,
disons chapelles, que les baptiseurs juifs exploitaient on leur propre et
privé nom. Mais au début les élus disaient : Je suis
du Christos, je suis de Képhas, je suis d'Apollos, comme les gens du
XVIe et du XVIIIe siècle disaient : Je suis à
M. de Guise, à M. du Bellay, à M. de Tournon ou à M. de Blacas. Les
aigrefins de nome ont combattu ces survivances baptismales dont la seule
existence infirmait celle de Jésus, Pour les absorber elle déclarera, dans
les Lettres de Paul, que les baptêmes ainsi conférés ne valent, et, dans les
Actes, qu'il faut rebaptiser au nom de Jésus les fidèles baptisés nu nom des
imposteurs du premier tige. Mais ce Paul à qui on fait soutenir ce dogme nouveau, supposons un instant 'qu'il ait existé tel qu'on le montre dans les Lettres. Quelle qualité a-t-il pour se prononcer contre Joannès à qui dans les Synoptisés Jésus de Nazareth lui-même est venu demander la rémission de ses péchés, et contre Apollos qui professe un baptême semblable ? Qui peut-il opposer au baptême consacré par Jésus de Nazareth ? Anomies et Jude, par qui il a été baptisé dans Damas, voilà toutes ses autorités ! Il ne se les rappelle même pas, et il ne sait pas que du temps de Joannès, devenu Christos à Corinthe, il a paru un autre Christos qui s'appelait Jésus de Nazareth et qui s'est fait baptiser par le premier ! En démolissant le Précurseur il nie Jésus. Le débat sur les baptêmes, tout à l'heure si violent à Corinthe que Paul n'ose plus revenir une troisième fois dans la ville, pourquoi ne se renouvelle-t-il pas dans Éphèse ? On n'y baptise donc plus au nom d'Apollos qui vient à peine de quitter la ville ? On n'y baptise donc pas au nom de Képhas comme à Corinthe ? C'est absolument inadmissible, Ephèse est la première étape du baptême selon le Joannès. Shehimon n'a pas renoncé à son baptême en mettant le pied dans la ville. Un homme qui baptise trois mille individus en un jour à Jérusalem n'abandonne pas ce moyen d'action en changeant de latitude. D'où vient qu'il n'est plus question ici du Képhas et du Christos dont Paul se plaint si fortement dans Corinthe ? C'est que le baptême de Christos est dans le baptême de Joannès, et que les deux baptêmes sont une seule et même chose, comme le Joannès et le Christos sont un seul et même individu. A Éphèse comme à Corinthe, pour Shehimon comme pour son frère qu'il continue en Asie, le baptême était le signe de la rémission des péchés, base de tout le commerce. Être circoncis pour pouvoir participer au baptême, être baptisé pour avoir sa part du Royaume, n'est-ce pas toute la doctrine de Bar-Jehoudda ? Désormais le Saint-Esprit a dissipé ces miasmes historiques ! Apollos et Paulos sont amis et alliés sans se connaître. Aquila et Priscilla, tisserands davidistes, ont envoyé Apollos à Corinthe après avoir fait de lui un jehouddolâtre. A Corinthe, Apollos a démontré que sous le nom de Joannès Bar-Jehoudda était un hérétique affreux, qui, on s'attribuant le pouvoir de remettre les péchés, avait offensé Dieu, tandis que sous le nom de Jésus il était incontestablement le Christ annoncé par toutes les Écritures, y compris celles de son père et les siennes où Philippe et Jehoudda Toâmin étaient en train de besogner. Shehimon a cessé de baptiser dans Éphèse pour ne pas faire concurrence au Christos de Corinthe, et, grâce à Paul, l'Esprit-Saint, sans précisément revêtir la forme de langues de feu, — c'est un modèle épuisé, — a rempli toutes les provinces de jehouddolâtrie. Cet Esprit est de qualité supérieure à celui que Pierre a conféré aux pesions de Césarée, car, outre l'usage des glosses[63], les christiens d'Ephèse prophétisent, ce dont les convives de Cornélius semblent avoir été incapables. Il ne semble pas non plus que les convives de Cornélius se soient exprimée en glosses, ils savaient trop de latin et de grec pour cela ; mais les christiens d'Ephèse ont sur eux cet avantage que, stylés par Shehimon et ses frères, ils ont pu invoquer le Père et le Fils par des mots barbares comme Valentin en mot dans la bouche du jésus lui-même, mots qu'on retrouve, au dire de Celse, dans celle de certaines sectes christiennes et dont la source commune est l'Apocalypse du Rabbi. Imposture n° 83. - LE PRÉTEUR D'ÉPHÈSE MUÉ PAR L'ESPRIT EN RHÉTEUR.L'Esprit de Paul ayant ainsi disposé les choses, le corps de Saül peut faire son entrée dans Ephèse avec ceux de Tibère Alexandre et de Démétrios. Saül, Alexandre et Démétrios descendirent chez Tyrannus, préteur d'Ephèse, et plus tard lieutenant de Cestius Gallus, proconsul de Syrie[64]. Immédiatement l'Esprit-Saint commande à Paul de se séparer des disciples et d'enseigner chez un certain Tyrannus devenu rhéteur par le procédé subtil qui n fait Saül tisserand et qui ménage à Alexandre et à Démétrius une métamorphose du même ordre. 9. Et, comme quelques-uns s'endurcissaient et ne croyaient point, maudissant la voie du Seigneur devant la multitude, il s'éloigna d'eux, et en sépara ses disciples ; il disputait tous les jours dans l'école d'un certain Tyran. Ce Tyran, dit le Saint-Siège, est inconnu. D'après les uns, c'était un Juif qui enseignait dans une de ces écoles qu'on annexait quelquefois aux synagogues ; d'après les autres, c'était un philosophe païen qui était à la téta d'une école profane. C'est la répétition exacte de ce qui s'est passé à Corinthe où Paul, après avoir échoué auprès des Juifs dans la prédication de la jehouddolâtrie, se retire chez Titus Annœus Gallion, proconsul d'Achaïe. Les faussaires des Actes ne varient pas beaucoup leurs effets. Toutes les fois que l'Esprit menace son existence apostolique, Paul réintègre le corps de Saül, dans lequel il exerce son ministère sans péril, à l'ombre auguste de l'autorité romaine. 10. Or c'est ce qui se fit pendant deux ans ; de sorte que tous ceux qui demeuraient en Asie, Juifs et Gentils, entendirent la parole du Seigneur. Imposture n° 84. - LES MIRACLES DE PAUL.11. Et Dieu faisait, par la main de Paul, des miracles extraordinaires, 12. Au point même que l'on mettait sur les malades des mouchoirs et des tabliers qui avaient touché son corps, et ils étaient guéris de leurs maladies et les esprits mauvais sortaient. Quelle différence de succès selon les milieux ! Une fois logé là où est Saül, chez un de ces païens qui paraissent être quelque chose[65], Paul obtient des résultats d'une durée exceptionnelle. A Corinthe, chez Aquila, il ne peut tenir que quelques jours dans les synagogues, nu milieu de troubles dont le Saint-Esprit est offusqué ; mais chez Gallon, il tient dix-huit mois au milieu d'une tranquillité comme il n'en est que dans la vie pastorale. A Ephèse, il ne peut tenir que trois mois dans la synagogue et on le décrie dans la multitude ; mais chez Tyrannus il jouit d'une paix qui décuple ses triomphes, dont le plus beau est de convaincre Alexandre et Démétrios qu'ils doivent se taire sur l'objet de leur mission à Ephèse avec Saül. Là, pendant deux ans, il parle devant tous ceux qui veulent l'entendre, tant Juifs que Grecs et Heinsius. D'ailleurs que lui importe le suffrage des hommes, depuis qu'il a l'Esprit-Saint ? Il entasse prodiges sur prodiges. A Jérusalem l'ombre seule de Pierre guérissait les malades[66]. A Ephèse on leur applique un linge ou un vêtement porté par Paul : la maladie et les esprits malins les quittent pour ne plus revenir. Paul est beaucoup plus fort que n'était Bar-Jehoudda. Cependant, comme en dehors de Saül et d'Alexandre, Démétrius n'est pas venu pour rien d'Alexandrie, il faut que l'Esprit-Saint prépare son entrée en scène sans dévoiler la présence de Shehimon et de Jacob dans la ville. Imposture n° 85. - LES SEPT DÉMONS DE MARIA ET L'ESPRIT-SAINT.Il y avait à Ephèse une corporation d'orfèvres riche et,
nombreuse, qui vivait de petites idoles d'or et d'argent tournées avec un
goût exquis. On fabriquait surtout de petits temples d'Artémis que les
étrangers venus pour admirer le grand temple, une des sept merveilles du
Monde, achetaient et emportaient comme souvenir de voyage. Cos artisans, dont
beaucoup étaient des artistes, avaient on naissant du métier dans les doigts.
L'oncle de Lucien, et Lucien lui-même, eurent eux aussi ce don d'iconogenèse.
Sous l'influence romaine, les ouvriers d'Ephèse avaient étendu leur
industrie, et pour flatter l'Empire, pour se concilier une bonne grâce qui
toujours se résolvait on privilèges, ils répandaient l'image de Les ouvriers ripostèrent comme il convient, remplissant la ville du cri de : Grande l'Artémis des Ephésiens !, se portèrent vers le théâtre, l'immense théâtre d'Ephèse qui pouvait contenir jusqu'à cinquante mille personnes, et réclamèrent, la punition de ceux des coupables qu'ils n'avaient pu saisir. En même temps les Juifs loyalistes appelèrent à leur secours Saül, Alexandre et Démétrius. On ne pouvait nier que les troubles n'eussent été excités par deux des frères de ce fameux exorciste qui pendant onze années avait tenu la populace juive sous le charme de ses incantations, et que ces deux héros ne fussent deux des sept fils de Jehoudda de Gainais, l'homme du Recensement, le fondateur de la secte christienne. On ne pouvait le nier, puisque l'émeute d'Ephèse était la plus belle page de leur carrière et qu'elle avait laissé sa trace dans les histoires juives et dans les annales de la ville. Mais le Saint-Esprit devait passer une de ses langues de feu sur ces événements déjà lointains au moment de la fabrication des Actes. Cà n'est pas pour rien que Paul l'avait ramené de Jérusalem. Approche, très excellent Théophile. Puisque tu as lu tout ce que le jésus s'est autrefois mis à faire jusqu'au jour de son Assomption[67], il te souvient encore des Sept démons que Jésus a extraits dit corps de Salomé, en Évangile Maria Magdaléenne, entre l'an 739 et l'an 760 de Rome, avec la collaboration terrestre de Jehoudda, en Évangile Joseph, alias le Charpentier, alias Zachûri, alias Zibdeos, alias Joannès senior[68]. Ce sont, tu le sais parfaitement, les sept fils du Verbe : Bar-Jehoudda, Shehimon, Jacob senior, Philippe, Jacob junior, Jehoudda Toâmin et Ménahem, C'est ainsi que tout le monde interprétait l'expression employée par les Evangélistes, et, personne ne faisait à la femme de Jehoudda l'injure de croire qu'elle Mit été possédée de sept esprits malins que son fils aîné exorcisait à ses moments perdus. A propos de ces esprits nous avons montré, par la déclaration du jésus lui-même, qu'il daignait reconnaître à tous les Juifs la liberté d'exorciser, pourvu qu'ils possédassent le secret du métier. Mais comme ce secret était resté la propriété de sa famille, à ce qu'il leur faisait accroire, les Sept dénions de Maria Magdaléenne accaparaient tout le devant de la scène. Les troubles d'Ephèse avaient éclaté en leur nom, comme à Rome et comme à Corinthe, instigatore christo. Ils portaient leur marque davidique, et, dans la contre histoire, ils appelaient une contremarque. Cette contremarque, la voici, très excellent Théophile. La renommée de sept exorcistes juifs est arrivée jusque dans
Ephèse, mais à la différence des Sept démons de Maria 13. Or quelques Juifs exorcistes, qui allaient de côté et d'autre, tentèrent d'invoquer le nom de Jésus sur ceux qui avalent on eux des esprits Mauvais, disant : Je vous adjure par le Jésus que Paul prêche. Tu le vois, très excellent Théophile, ce sont sept Juifs qui vont d'ici et de là, de côté et d'autre, essayant d'exploiter l'Apocalypse du Joannès et de faire, tout au moins par leur nombre, concurrence aux Sept fils de Jehoudda dans l'art d'expulser les dénions. Ce ne sont pas les premiers venus toutefois, et on ne nie pas qu'ils ne soient de grande famille, puisque le Grand-prêtre Mènes est leur père, Mais ils sont sans mandat du ciel et semblent plutôt inféodés aux Hérodes. C'est du moins l'air qu'ils ont ici pour tromper les goym : but suprême de toutes ces fourberies, et plaisir divin que tu partages, très excellent Théophile, car ce serait une impardonnable sottise de ne pas croire à ta complicité ! Le nom seul de ce Grand-prêtre en est une indication suffisante : Skènas, c'est Skènéos, et Skènéos vient de Skèné : Tabernacle comme Zibdeos vient de Zib : Poisson. Le très excellent Théophile n'ignore rien de la fête des Tabernacles en général, Shènai, ni en particulier de celle de 787 où l'aîné des sept fils de Jehoudda souleva le beau tapage que nous avons raconté dans le Roi des Juifs. Elle était dite, en grec, Shônopèyin, et on sait quel rôle elle joue tant dans l'Apocalypse que dans les Évangiles. Sur le nom que les Actes donnent à ce pontife imaginaire les exégètes sont prodigieux, surtout ceux du Saint-Siège. D'abord ils lisent Scéva, sans même se donner la peine de rechercher si ce nom existe sur la liste des derniers grands-prêtres (Ah ! s'il s'agissait de la liste des premiers papes, ils seraient plus ferrés, l'ayant faite !). Ou plutôt l'y ayant cherché en vain, ils avancent que ce Scéva est dit prince des prêtres parce qu'il était sans doute chef d'une des vingt-quatre familles sacerdotales. Il n'est point dit qu'il résidât lui-même à Ephèse[69]. En effet, cela n'est point dit, et tous les initiés savent qui cet Skènas, car il n'y a jamais eu de grand-prêtre appelé Skènas tant avant que depuis Hérode. C'est le Temple tout entier qui est en scène en la personne du père des sept exorcistes non davidiques. Comme les Sept fils de Jehoudda, les sept fils de Skènas sont précédés dans Ephèse par leur réputation, et ils y sont représentés par deux de leurs frères qui entrent dans les Actes avec la contremarque de Shehimon et de Jacob. Nous apprenons par là que Shehimon et Jacob sont dans Ephèse, répandant l'Apocalypse de leur frère et manifestant contre Apollos qui a été obligé de se réfugier à Corinthe. En effet, nous vous conjurons, disent-ils aux démons dont les Juifs d'Ephèse sont possédés, nous vous conjurons par le jésus que Paul prêche. C'est une façon de dire que ces sept exorcistes, réduits à cinq par la lapidation de Jacob junior et la crucifixion de Bar-Jehoudda, ont précité le Christ que le pseudo-Skènas leur avait enseigné et qui, de métamorphose en métamorphose, est devenu celui que le pseudo-Paul prêche dans les Actes, c'est-à-dire Bar-Jehoudda lui-même ressuscité et déifié par l'Église. Ils sont méconnaissables ainsi que leur père, puisque par l'opération de l'Esprit ils se présentent sous la figure de Juifs hérodiens. C'était, dit le Saint-Siège, des Juifs vagabonds qui faisaient profession de chasser les démons. Comme il traite le Juif consubstantiel au Père et le premier pape ! 15. Mais l'Esprit mauvais, répondant, leur dit : Je connais Jésus, et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? Nous n'avons pas la réponse des sept Juifs hérodiens, mais
nous croyons pouvoir combler cette lacune : Nous
sommes, dirent-ils, sept de ces hérodiens
abominables qui, ayant crucifié ou persécuté les sept Juifs auxquels vous
nous substituez, ne sauraient prétendre à la grâce, comme Paul, par exemple,
que vous avez substitué à Saül. Aussi reconnaissons-nous bien volontiers que
nous ne devons pas répondre, car vous ne valez pas le bois pour vous
crucifier... Vous nous avez demandé qui nous
étions ? Puisque vous consentez à entrer en conversation, à notre tour
nous vous demandons qui vous êtes. Dites-nous comment vous connaissez si bien
ce Jésus (de Nazareth) et pourquoi vous faites de Saül son serviteur et son
apôtre ? N'est-ce point parce que vous avez vu le nom de Jésus dans la mystification
évangélique et celui de Paul dans les Lettres que vous avez mises sous le nom
de cet industrieux tisserand ? Car pour ce qui est de Jésus, nous pouvons
vous affirmer, nous, Juifs de Jérusalem et fils d'Ananias, fils du Nébédaios,
actuellement grand-prêtre, que ni notre père ni ses prédécesseurs, ni aucun
des Juifs de la génération qui fleurit en cette année 802, n'avons jamais
ouï-dire que Dieu ait eu parmi nous un fils que nous ayons crucifié par
erreur ou par malice. Et si quelqu'un s'avisait de soutenir de telles choses
dans Ephèse ou ailleurs, nous pourrions d'ici à la fête des Shènni, en
écrivant à notre père, vous rapporter la prouve que depuis Imposture n° 86. -
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[1] Cf. les Marchands de Christ.
[2] Cf. les Marchands de Christ.
[3] Alias Caligula.
[4] Lieux de prière en Synagogues.
[5] Toutefois nous en retrouvons la substance dans Tacite. L'effroyable page de Tacite sur les Juifs vient en partie d'Apion.
[6] Légation de Philon à Caïus.
[7] Frère de Philon et commanditaire d'Agrippa.
[8] Il ne s'agit pas d'une secte comme fut celle qui tira son nom du Nazir et de ses frères. C'était des naziréens temporaires, de ceux qui, soit pour se mettre en voyage, soit pour avoir des enfants, soit pour une cause expiatoire, soit pour toute autre raison, juraient donc de ne boire que de l'eau et de laisser croître leurs cheveux jusqu'à l'accomplissement de leur vœu. Au jour fixé le nazir se présentait au sanctuaire, offrait ses sacrifices soit d'expiation, soit d'actions de grâces, et se trouvait délié moyennant que le prêtre lui eût coupé les cheveux.
[9]
Guémara, Guittine, LIX,
[10] Actes des Apôtres, XII, 23.
[11] Il y a intérêt pour la suite de l'histoire apostolique à fixer la date de cette mort.
Agrippa était en prison lors de la mort de Tibère (16 mars 790) et de l'avènement de Caligula, et il n'eut les états de Philippe, de Lysanias et d'Antipas qu'en la deuxième année de Caligula, vers la fin de l'été, d'après ce qu'on peut conclure d'une phrase de Philon (Légation à Caïus). Comme il est mort en la septième année de son règne, on peut admettre que de fut en 797, terme moyen.
[12] Signes imaginaires obtenus par l'intervention de Jésus dans la fable et que fait passer pour historiques.
[13] C'est ainsi, on se le rappelle, que les Actes qualifient Bar-Jehoudda.
[14] Dans l'Anticelse.
[15] L'auteur connaît le discours de Gamaliel et la conversion du président du sanhédrin en jehouddolâtre.
[16] L'auteur connaît le faux introduit dans Luc et par lequel on retarde de vingt et un ans (760 au lieu de 739) la naissance du jésus, afin qu'on cesse de la confondre avec celle de l'auteur de l'Apocalypse. Cf. les Marchands de Christ.
[17] Dosithée, c'est Théodose retourné ; et Theudas, c'est Théodose en grec araméen.
[18] Nous avons montré dans le Roi des Juifs, comment on avait enlevé son nom de circoncision.
[19] Anticelse, I, 51. Toutefois il ajoute au discours de Gamaliel, d'où il tire tous ses renseignements, ces deux membres de phrase : avant la naissance du jésus, et : époque à laquelle, est né Jésus, comme si Gamaliel avait connu l'existence du Jésus. Il n'est nullement question de Jésus dans le discours de Gamaliel et pour cause : c'est Gamaliel qui a condamné Bar-Jehoudda !
[20] Cf. le Charpentier, t. I du Mensonge chrétien.
[21] Suétone, Claude.
[22]
Cela nous donne 803, qui est avec
[23] Agrippa II, fils du Ier, et qui faisait son éducation à Rome.
[24] Il n'est pas impossible que cet Aquila soit l'ancêtre de celui qui, sous Hadrien, traduisit les Écritures de l'hébreu en grec, — à l'exception de l'Apocalypse, je suppose.
[25] De Orat. institut., IX, 2.
[26] Après le discours dans lequel il propose Bar-Jehoudda ressuscité à l'adoration de l'Aréopage.
[27]
Nous examinerons de plus près cette tente allégorique lorsque nous en viendrons
à
[28] Cette suscription est telle : Paulos, appelé à l'apostolat de Jésus-Christ par la volonté de Dieu (Dieu ici, c'est celui qui sur le conseil de l'Esprit-Saint a fabriqué la lettre) et Sosthènes, son frère, à l'Église de Dieu qui est à Corinthe. (I, 1, 2.)
[29] Cf. les Marchands de Christ.
[30]
Il semble bien d'après
[31] Homélie I, n.
[32] Dans les Actes Paulos est le revenant de Saül converti, comme dans les Évangiles Jésus est le revenant de Bar-Jehoudda démillénarisé. Histoires de revenants que tout cela, mais de revenants qui mentent à tout leur passé pour les besoins de l'Église.
[33] Ce n'est pas la première fois que l'auteur dénonce son procédé de composition, qui consiste à introduire le nom du Seigneur Jésus dans des événements supposés, d'où la personne de Bar-Jehoudda fut absente.
[34] Nous connaissons assez le personnage pour le traiter familièrement, à la bonne franquette. Pour nous maintenant c'est presque Popaul !
[35] Cf. les Marchands de Christ.
[36]
Au troisième siècle, l'auteur premier des Corinthiennes n'en citait
aucun, Paul n'ayant point encore figure de baptiseur : Je
rends grâces à Dieu de ce que je n'ai baptisé aucun de vous afin que nul ne
dise qu'il a été baptisé en mon nom... parce
que le christ ne m'a pas envoyé pour baptiser. (I Corinth., I,
14-17.) Depuis on a, conformément la méthode indiquée par l'auteur des Actes,
interposé les noms qu'on a trouvés dans les Actes
eux-mêmes ou dans les Voyages de Saülas, Crispus, Gaïus, Stéphanos (
[37] Ce Seigneur, ne l'oublions pas, ne l'oublions jamais, c'est le Rabbi qui a envoûté Saül post mortem.
[38] Allusion au fameux axiome de Jehoudda : N'appelez personne sur la terre votre Seigneur, car vous n'avez qu'un seul Seigneur qui est aux cieux. Paul est censé avoir prêché cela en Macédoine et en Achaïe, alors que Saül est dans Corinthe pour arrêter ce genre de prédication.
[39] Le titre en a été conservé par Priscien au livre I du De ponderibus et mensuris.
[40] Actes, XVIII, 17. Afin de corser des souffrances qui pouvaient paraître insuffisantes, Jean Chrysostome dit que c'est l'Apôtre des nations lui-même qui fut battu de verges en présence du proconsul Gallion (In Epistolam at Corinthianos argumenta.)
[41] Plus faux encore, s'il est possible, que le corps même da la lettre auquel il a été ajouté après coup pour résumer les opérations du pseudo-Paul à Corinthe.
[42] Jean Chrysostome, dans l'ouvrage cité, rattache au séjour de Saül à Corinthe cet événement que, du leur côté, les Actes (XIX, 19) rattachent à son séjour à Éphèse. Cela ne veut pas dire qu'il y ait double emploi, comme le disent certains exégètes, Chrysostome, très connaisseur lui-même en incendies, n'était point homme à confondre. Le fait était quelque part où Chrysostome l'a trouvé.
[43] Sénèque a traduit sans exagération le sentiment public sur la bonté de son frère. Stace de même. Gallion était le plus pacifique des hommes.
[44] Le Père de Ligny, Jésuite.
[45] Martyrologe romain, au 23 novembre.
[46] Lettres de Paul aux Corinthiens.
[47] Par conséquent de 798 à 800.
[48] Antiquités judaïques, livre XX, chap. V, 844.
[49] Envoi de l'Apocalypse de Pathmos.
[50] La voie du Rabbi, c'est l'Apocalypse.
[51] Cette voie nouvelle, c'est la mystification évangélique.
[52] Équivalent araméen de Pierre.
[53] Première aux Corinthiens, I, 12.
[54] Pour toutes ces insanités, cf. les Marchands de Christ.
[55] Nullement, mais dans le Fils de l'homme qui devait venir sur les nuées et apporter le baptême de feu.
[56] Le baptême nouveau style, c'est-à-dire sans circoncision préalable.
[57] Répétition, à part les langues de feu, du miracle du Jérusalem.
[58]
Le chiffre douze appartient en propre à
[59] Le chiffre trois toujours !
[60] Cf. le Roi des Juifs, t. II du Mensonge chrétien.
[61] Hiéronymus, c'est Saint Jérôme.
[62] Première aux Corinthiens, I, 13.
[63] Invocations en langage hermétique et dont l'incompréhensibilité faisait tout le mérite.
[64] Nous retrouverons ce personnage mêlé eux affaires de Judée.
[65] C'est l'expression dont on se sert dans la littérature paulinienne pour désigner les personnages de marque avec lesquels Saül a été en relations.
[66] Actes, V, 15.
[67] Cf. les Marchands de Christ.
[68] Cf. le Charpentier, t. I du Mensonge chrétien.
[69] Note sur le verset 14 du ch. XIX dans l'édition du Saint-Siège.
[70] Lequel ne connaît encore que Joannès.
[71] Environ quarante-trois mille cinq cents francs. C'est un bon lot.
[72] Cette voie du Seigneur dont il est constamment question, c'est celle du Rabbi, la voie millénariste et panjudaïque.
[73] Trait contre Tibère Alexandre qui avait abandonné la religion juive pour la romaine : en quoi il faut voir non de l'apostasie, mais du libéralisme philosophique, car si Iahvé n'admettait point d'autres dieux, Jupiter les tolérait tous.
[74] Note sur le verset 1 du ch. XIX dans l'édition du Saint-Siège.
[75] C'est l'explication que le Saint-Siège donne de sa qualité d'écrivain. L'historien des troubles d'Ephèse devient une sorte d'écrivain public aux gages de la ville.
[76] Homélie 42 sur les Actes.
[77] Deuxième à Timothée, IV, 14.
[78] Note de l'édition du Saint-Siège.