I. — UN MÉNAGE MÉTAPHYSIQUE. Voici maintenant Nul n'a jamais su qui était Luc. Sa Nativité ne lui appartient pas plus que le reste. Toutefois elle est très ancienne, plus ancienne peut-être que celle de Mathieu. Valentin, qui ne connaît pas Luc — ni Marc d'ailleurs ni le pseudo-Jean l'Évangéliste — connaît sa Nativité avec des détails, les allégories de Siméon et d'Anna, qui ne sont pas dans les autres Évangiles. Disons tout de suite qu'on distingue nettement deux Luc dans l'Évangile mis sous son nom, l'un qui avoue l'identité du Joannès et du jésus, l'autre qui a fait de Jésus par sa fausse Nativité au Recensement un être distinct du Joannès et qui par là est le véritable auteur de la superstition jésu-christienne. Nous n'aborderons ce second Luc qu'après avoir épuisé le premier[1]. Le Joannès a ici la très haute mine qu'il doit avoir. C'est un premier-né dans la famille sacerdotale d'Aaron, dans la famille royale de David. Il est Nazir et il n'est pas de Nazareth. Avant de revêtir comme dans Marc et dans Mathieu son vêtement camélique et de se ceindre de cuir — pure allégorie d'ailleurs — le Joannès a pour demeure la maison de David ; il a porté de beaux habits, étudié les Écritures, il est Rabbi (Maître) parmi les hommes[2]. Luc est le seul qui lui ait conservé cette physionomie. Dans les autres Évangiles, le Joannès est victime de sa transfiguration en Jésus. On lui enlève sa double origine davidique, son père, sa mère, ses frères, ses sœurs, son naziréat, son corps même pour les donner à Jésus qui d'ailleurs n'en veut pas. On ne sait plus qui il est ni d'où il vient. C'est lui qui a l'air d'être descendu des cieux. Avant de se présenter sous son pseudonyme de Joseph, Jehoudda paraît sous la figure de Zacharie le prophète. Avant de se présenter sous son pseudonyme de Maria, Salomé paraît sous la figure d'Eloï-schabed. La figure de Zacharie convenait merveilleusement à Jehoudda et même elle ne convenait qu'à lui. Zacharie était avec Aggée le prophète de la reconstruction du Temple par Zorobabel. Or Jehoudda avait un frère qui s'appelait Aggée et il descendait de Zorobabel[3]. Comme Zorobabel il avait eu sept enfants mâles, et il avait tenu, on sait avec quel zèle, pour le Temple tel que l'avait voulu Zacharie contre le Temple tel qu'Hérode l'avait fait. Enfin comme nous l'avons montré, Zacharie, dernier anneau de la chaîne des prophètes, est le seul qui annonçât la mission baptismale du christ davidique. Toutefois nous pensons que l'évangéliste n'a nullement eu en vue le vieux prophète. Dans Zacharie il y a le Sachûri, père zodiacal du Zib et qu'il s'agit précisément de dissimuler sous une étiquette pour goym. Quant à Eloï-schabed il n'y avait en Judée qu'une femme autorisée à prendre sa figure. Eloï-schabed est la mère de Maria 5. Il y avait sous le règne d'Hérode[4], roi de Judée, un prêtre, nommé Zacharie, de la famille d'Abia, l'une de celles qui servaient dans le Temple, chacune en leur rang[5] ; et sa femme était aussi de la race d'Aaron, et s'appelait Eloï-schabed. Ils étaient donc l'un et l'autre de la tribu de Lévi. Outre
leurs droits à l'héritage davidique, Jehoudda et Salomé faisaient sonner bien
haut leurs prétentions à celui de Moïse et d'Aaron. L'homme qui, dans l'Assomption
de Moïse, consacre ses sept fils à Dieu est de la tribu de Lévi[6]. Zacharie en est
également. Quant à Eloï-schabed, on ne peut être davantage de Lévi,
puisqu'elle est la mère de Moïse, d'Aaron et de Maria 6. Ils étaient tous deux justes devant Eloï[7], marchant dans tous les commandements et toutes les ordonnances du Seigneur d'une manière irrépréhensible. Dans le langage des Ecritures christiennes — rappelez-vous
Mathieu — être juste, c'est observer 7. Ils n'avaient point de fils, parce qu'Eloï-schabed était stérile, et qu'ils étaient déjà tous deux avancés en âge. Ce n'est point parce qu'Eloï-schabed était stérile qu'ils n'avaient point de fils : Eloï-schabed aurait pu avoir des filles sans cesser pour cela d'être stérile au sens de Zacharie. Mais elle ne pouvait être qualifiée de féconde qu'à la condition d'avoir un fils. Ce n'est pas une fille, c'est un fils que le prophète Zacharie avait annoncé et qui devait entrer dans Jérusalem, chevauchant sur l'âne et sur le poulain, fils des ânesses[8], appareil pacifique du conquérant après la victoire. Il est très vrai d'ailleurs que Zacharie et Eloï-schabed étaient tous deux fort avancés en âge : Zacharie remontait à Darius. Quant à Eloï-schabed elle était beaucoup plus vieille encore, puisqu'elle était fille de Lévi et mère de Maria la Magdaléenne[9]. D'ailleurs n'oublions pas que c'est ici II. — VISION DE ZACHARIE DANS LE TEMPLE. 8. Or Zacharie faisait sa fonction de prêtre devant Eloï dans le rang de sa famille. 9. Il arriva par le sort, selon ce qui s'observait entre les prêtres, que ce fut à lui d'entrer dans le Temple d'Eloï pour y offrir les parfums. 10. Cependant toute la multitude du peuple était dehors, faisant sa prière à l'heure où on offrait les parfums. La chose n'a donc eu aucun témoin, elle est entre Zacharie et Eloï. En effet, à l'autel des parfums, Zacharie est devant le tabernacle du témoignage, le lieu où je vous apparaîtrai, dit Eloï à Moïse[12]. 11. Et un ange du Seigneur lui apparut, se tenant debout à la droite de l'autel des parfums. Cet ange est nommé plus loin, c'est Gabriel. Il est classique comme messager d'Eloï, voyez-le plutôt dans Tobie. 12. Zacharie, le voyant, en fut troublé, et la frayeur le saisit. 13. Mais range lui dit : Ne craignez point, Zacharie, parce que votre prière sera exaucée ; En effet, qu'est-ce que Zacharie avait demandé à Eloï ? De tenir son serment en donnant un fils à Joseph, et, portée par la fumée des parfums, la prière de Zacharie avait été entendue : pour destériliser son schabed Eloï a fécondé Maria. Et Eloï-schabed, votre femme, vous enfantera un fils auquel vous donnerez le nom de Joannès, Gabriel est formel : Zacharie reçoit l'ordre d'appeler son
fils Joannès sans consulter personne, alors qu'il aurait dû l'appeler
Zacharie pour obéir à 14. Vous en serez dans la joie et dans le ravissement, et beaucoup de personnes se réjouiront de sa naissance ; 15. Car il sera grand devant le Seigneur ; il ne boira point de vin, ni rien de ce qui peut enivrer par ferments[13] ; et il sera rempli du Saint Esprit dès le sein de sa mère. En un mot, il sera Nazir. Son père n'a pas attendu qu'il
fût né pour le vouer à Eloï. Le Joannès est son premier-né, il n'appartient
pas à son père, il est à Eloï dès le ventre. C'est Luc, à ce moment de son allégorie, se garde bien de
prononcer le nom de Naziréen qui mettrait le goy sur la voie de l'identité du
Joannès et du jésus. Mais c'est bien le Joannès qui est le Naziréen de l'Evangile,
et non un second personnage nommé Jésus lequel n'existe point en chair, ce
qui lui permet de déblatérer impunément, au milieu même des disciples du
Joannès, contre le régime que celui-ci leur a légué. Ce n'est point pour être
né à Nazareth que le Joannès fut dit Nazir, puisqu'il l'était avant de naître
et que Nazareth n'existe pas avant le huitième siècle. Il est dit ainsi parce
qu'il était né Nazir, qu'il a vécu Nazir et que, malgré la soif qui le
tourmentait sur la croix, il est mort Nazir, ayant refusé de boire l'éponge
de vinaigre que les soldats de Pilatus lui tendaient. Il a de même observé
les jeûnes spéciaux qui lui étaient commandés par 16. Il convertira plusieurs des enfants d'Israël à Eloï, leur Dieu. 17. Et il marchera devant lui dans l'esprit et dans la vertu d'Elie, pour réunir les cœurs des pères avec leurs enfants, et rappeler les désobéissants à la prudence des justes, [dans le sens légal, toujours] pour préparer à Eloï un peuple parfait. Cette préparation, le Joannès l'avait faite par l'Apocalypse de 782 et le baptême qui s'en suivit, mais en pure perte, car le Verbe-Jésus ne vint pas au rendez-vous que le Précurseur lui avait assigné. 18. Zacharie dit à l'ange : A quoi connaîtrai-je ce que vous me dites ? [Quelle sera la preuve qu'Eloï-schabed aura un fils] car je suis vieux et ma femme est déjà avancée en âge ? 20. Et dans ce moment vous allez devenir muet, et vous ne pourrez plus parler jusqu'au jour où ceci arrivera, parce que vous n'avez point cru à mes paroles, qui s'accompliront en leur temps. Si Zacharie devient muet, c'est par décret de Luc, ce n'est nullement pour n'avoir point cru aux paroles de Gabriel, puisque tout à l'heure Gabriel lui a annoncé que sa prière avait été exaucée. Mais ce n'est pas à Zacharie de parler en cette circonstance, c est aux signes du temps que Gabriel vient d'annoncer et que les Chaldéens de Mathieu connaissent si bien. Les signes sont précisément la preuve demandée. Eloï va les fournir. 21. Cependant le peuple attendait Zacharie, et s'étonnait de ce qu'il demeurait si longtemps dans le Temple. Comme il était là depuis Darius, le temps pouvait sembler long aux Juifs. 22. Mais étant sorti, il ne pouvait leur parler et ils connurent qu'il avait eu quelque vision dans le Temple, car il ne s'expliquait à eux que par signes, et il demeura muet. En effet, la parole est à Eloï pour réaliser par des signes la vision de Zacharie, car Zacharie a vu quelque chose. Mais quoi ? 23. Quand les jours de son ministère furent accomplis, il s'en alla dans sa maison. 24. Quelque temps après, Eloï-schabed, sa femme, conçut, et elle se tenait cachée pendant cinq mois, disant : C'était une punition en effet, que de n'avoir point d'enfants, de mâles surtout, quand Israël en avait tant besoin. Mais un regard d'Eloï avait suffi pour tirer de l'opprobre sa servante Maria. Nous avons assez dit, et l'Evangile le répète assez, que
dans la théorie de Jehoudda, le Verbe d'Eloï était l'unique Père des Juifs et
l'unique Epoux de leurs femmes. A leur âge, et étant donné leur constitution
métaphysique, Eloï-schabed et Zacharie ne sont pour rien dans la confection
de Joannès. Le peuple a bien jugé : c'est une vision,
une pure vision qui a retenu Zacharie dans le Temple. En quoi consiste-t-elle
? Et quel signe Eloï a-t-il montré
dans le Temple davidique, représenté par Zacharie, à III. — ELOÏ-SCHABED 26. Or, comme elle était dans son sixième mois, l'ange Gabriel [à qui incombe le soin de préparer le signe] fut envoyé d'Eloï en une ville de Galilée appelée Nazareth [nom évangélique de la ville où naquit le Nazir], Ce signe, l'évangéliste le connaît par l'Apocalypse
: Gabriel ne peut le préparer que dans A la bonne heure ! Voilà un homme en état d'engendrer, voici une femme en état de concevoir ! C'est à la vierge de Sion qu'il appartient de réaliser charnellement le schabed d'Eloï. 29. Mais elle, l'ayant entendu, fut troublée de ces paroles, et elle pensait quelle pouvait être cette salutation. 31. Vous concevrez dans votre sein, et vous enfanterez un fils à qui vous donnerez le nom de jésus [sauveur]. 32. Il sera grand, et sera appelé le fils du Très-Haut ; le Seigneur-Dieu lui donnera le trône de David, son père ; il régnera éternellement sur la maison de Jacob. 33. Et son règne n'aura point de fin. C'est bien cela, c'est ce qu'on croyait du sauveur, c'est
ce que le Joannès disait de lui-même : il ne mourrait pas que le Christ Jésus
ne vînt et que 34. Alors, Maria dit à l'ange : Comment cela se fera-t-il ? Car je ne connais point d'homme. C'est parfaitement exact. Maria était vierge lorsque
Gabriel a annoncé à Eloï-schabed qu'elle enfanterait. Il n'en est pas moins
vrai que sous le signe de 35. Le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre : c'est pourquoi le saint [le Nazir] qui naîtra devons sera appelé le fils de Dieu. 36. Et sachez qu'Eloï-schabed votre parente[16] a conçu elle-même un fils dans sa vieillesse [Luc sait que c'est un fils, il écrit au milieu du deuxième siècle] et que c'est ici le sixième mois de la grossesse de celle qui est appelée Stérile. 37. Parce qu'il n'y a rien d'impossible à Eloï. 38. Alors, Maria lui dit : Voici la servante du Seigneur ; qu'il me soit fait selon votre parole. Et l'ange se sépara d'elle. Ce curateur au ventre la laisse enceinte du même laps de temps, jour pour jour, qu'Eloï-schabed, il n'en peut être autrement. Celui qui mène tout le thème est l'ange Gabriel, à cause
de la grande habitude qu'il a de faire les commissions de Dieu sur la terre.
Gabriel est quelque peu Mercure. Gabriel est de style, nous l'avons déjà vu
opérer anonymement dans Mathieu. Il précise la fiction dans le sens
astrologique, et pour l'entendre autrement, il faut avoir de ces pensées qui
confinent à la petite hystérie. Puisque pour tous Donc, le 23 septembre environ, Maria apprend par Gabriel
qu'un nouveau soleil est en elle[17]. Maria, pourquoi
fais-tu l'étonnée ? Tu sais tout cela mieux que Gabriel, car il fut un temps
où la nouvelle année commençait quand le Soleil entrait dans L'Ombre de Dieu et Quelle aventure ! Et quel singulier mari tu fais, mon bon Zacharie ! Tu fécondes ta femme et te voilà muet jusqu'à la fin du neuvième mois. Eloï-schabed, ma mie, quelle épouse bizarre ! Tu te sais grosse et te voilà muette jusqu'au cinquième mois. Est-ce ainsi qu'on fête l'espoir d'un enfant tardif dans un ménage si tendrement uni que, pour imiter le mari, la femme devient muette et juste dans la proportion où une bonne moitié doit savoir se tenir ? D'où vient qu'avant de donner naissance au Joannès-jésus, vous deveniez tout à coup tous deux muets comme le signe qu'il représente, muti sicut duo Pisces ? Vous êtes donc tellement soumis à l'influence des astres que, sur un mot de Luc, vous vous croyiez obligés de les singer jusque dans leur réputation ? Qu'est-ce que tout cela signifie ? Et si nous prenons les choses au pied de la lettre, quelle ne sera pas l'étrangeté du résultat ! N'ayant pas conçu sans macule, Eloï-schabed n'a guère pu être certaine de sa grossesse avant l'époque où ce phénomène se manifeste chez les primipares, d'autant plus que sa stérilité invétérée l'oblige à plus de scepticisme. Joannès n'a donc pas moins de quatre à cinq mois de vie intra-utérine lorsque sa mère s'aperçoit qu'elle est grosse de lui, et comme elle s'en cache pendant cinq mois, il a bien près do dix mois lorsque l'ange Gabriel va en avertir Maria qui accourt. Celle-ci de son côté, ne restant pas moins de trois mois chez Eloï-schabed et ayant le temps de rentrer chez elle avant la naissance du Joannès, il en résulte que celui-ci ne peut pas avoir moins de quatorze mois lorsqu'il vient au monde ! Luc qui, paraît-il, était médecin, ce dont pour ma part je
doute, n'a pu songer un seul instant à innover de telle sorte en matière
gynécologique qu'il faille quatorze mois à Eloï-schabed pour accoucher ! Un
médecin sait très bien que le terme ordinaire est de neuf mois, et Fange
Gabriel lui-même se charge de rectifier le compte que nous avons dressé sur
les indications de Luc. Le Jésus naîtra dans les conditions requises pour les
gestations régulières, après neuf mois. C'est l'étude des signes et pas autre
chose qui permet à Luc, messager céleste sous le pseudonyme de Gabriel,
d'annoncer à Enlevons du thème Gabriel qui, comme tous les anges, nous
empêche devoir clair : je le connais, il ne dira rien — un ange, cela
s'enlève à volonté, comme cela descend. Zacharie étant muet et Eloï-schabed
s'étant tue, personne hormis Luc n'a su que Maria était enceinte de six mois
lorsque Du reste, l'enfant lui-même va trancher la question avant même qu'elle ne se pose. IV. — OÙ L'ENFANT D'ELOÏ-SCHABED RECONNAÎT INTRA-UTÉRINEMENT MARIA POUR SA MÈRE. 39. Maria partit en ce même temps et s'en alla en diligence vers les montagnes en la ville de Jehoudda. Il n'est pas douteux que le scribe primitif n'ait fait un jeu de mots, compréhensible aux seuls initiés, sur la ville de Juda d'où le Messie devait sortir, c'est-à-dire Betléhem, et la ville natale de Jehoudda le Gaulonite, c'est-à-dire Gamala. Il désigne la ville par le nom de celui qui l'habita, c'est assez clair. Le goy est mystifié comme il convient. 40. Et étant entrée dans la maison de Zacharie, elle salua Eloï-schabed. Elle ne salue pas Zacharie, c'est inutile. Zacharie est
muet depuis Darius, et il est condamné à ne point parler jusqu'à ce que sa
métaphysique épouse, Il reconnaît immédiatement sa mère lorsqu'elle vient saluer Eloï-schabed. Et il tressaille, il s'agite comme pour aller rejoindre les entrailles qui l'ont porté. Le ventre de papier où les scribes l'ont enfermé n'a point la douce chaleur des flancs maternels. Il ne peut rien dire, puisqu'il n'est encore qu'au sixième mois, mais comme c'est mal à un enfant de ne pas saluer sa mère, même quand on la lui présente dans ces conditions, il fait tout ce qu'on peut faire à son âge : en la voyant de l'intérieur, il remue. 41. Aussitôt qu'Eloï-schabed eut entendu la voix de Maria qui la saluait, son enfant tressaillit dans son sein, et elle fut remplie du Saint-Esprit. 42. Et élevant la voix elle s'écria : Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruit de votre sein est béni ; 43. Et d'où me vient ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ? Il suffit pour comprendre ce mot étrange la mère de mon Seigneur de savoir que dans la fable faite pour le monde, c'est-à-dire pour les goym dont nous sommes, les scribes ont incarné le Verbe Jésus dans le Joannès. C'est en vertu de ce parabolisme qu'Eloï-schabed appelle Maria la servante de son fils. L'idée d'incarner Jésus dans un homme ne serait peut-être pas venue aux évangélistes, si cet homme ne leur eût lui-même montré le chemin en s'infusant le Verbe dans le sang par la croix qu'il portait au bras, tatouée. 44. Car votre voix n'a pas plutôt frappé mon oreille, lorsque vous m'avez saluée, que mon enfant a tressailli de joie dans mon sein. 45. Et vous êtes bienheureuse d'avoir cru, parce que ce qui vous a été dit de la part d'Eloï sera accompli. Au moment où 46. Alors Maria dit : Mon âme glorifie Eloï. 47. Et mon esprit est ravi de joie en Eloï mon Jésus. 48. Parce qu'il a regardé la bassesse de sa servante, et désormais je serai appelée bienheureuse dans la succession de tous les siècles. 49. Car il a fait en moi de grandes choses, lui qui est tout-puissant et de qui le nom est Saint. Il en a extrait sept puissances, sept fils, dont le premier, Bar-Jehoudda, et le dernier, Ménahem, furent christs-rois des Juifs pendant une cinquantaine de jours. 50. Sa miséricorde se répand d'âge en âge sur ceux qui le craignent. 51. Il a déployé la force de son bras. Il a dissipé ceux qui s'élevaient d'orgueil dans les pensées de leur cœur. 52. Il a renversé les grands de leur trône et il a élevé les petits. 53. Il a rempli de biens ceux qui étaient affamés, et il a renvoyé vides ceux qui étaient riches. 54. Il a pris sous sa protection Israël, son serviteur, se ressouvenant de sa miséricorde, 55. Selon la promesse qu'il a faite [avec serment, Eloï-schabed] à nos pères, à Abraham et à sa postérité, pour toujours[18]. 56. Maria demeura avec Eloï-schabed environ trois mois ; et elle s'en retourna ensuite. 57. Cependant le temps où Eloï-schabed devait accoucher arriva ; et elle enfanta un fils. 58. Ses voisins et ses parents ayant appris qu'Eloï avait signalé sa miséricorde à son endroit, s'en réjouissaient avec elle. Quant à Maria, elle n'accouche pas, quoiqu'elle soit à
terme. Non bis in eadem. C'est V. — INGÉNIEUX MOYEN DE DIRE LE NOM DE CIRCONCISION DU JOANNÈS-JÉSUS SANS L'ÉNONCER. 59. Et étant venus le huitième jour pour circoncire l'enfant, ils le nommèrent Zacharie, du nom de son père. Ainsi l'eût voulu Mais ici l'observation de C'est pour ménager cet intérêt que Zacharie a été frappé
de mutisme neuf mois auparavant, car c'est à lui de nommer son fils, et il
n*a pu l'appeler autrement que lui-même. 60. Mais sa mère, prenant la parole, leur dit : Non, mais il sera nommé Joannès. 61. Ils lui répondirent : Il n'y a personne dans votre famille qui porte ce nom. Et pas seulement dans la famille, mais dans tout Israël. Personne avant lui n'a porté ce nom, dit très bien
Mahomet[19].
Le nom certes, mais le pseudonyme ? Le père de l'enfant l'a porté. Mathieu et
le Quatrième Évangile sont là qui en témoignent à quatre reprises[20]. Par conséquent Admirons un instant la discrétion de l'Eglise dans les
quatre cas où les Évangiles, en dépit de toutes les sophistications qu'ils
ont subies de sa main même, reconnaissent que le père de Shehimon ( Un mot de 62. Et en même temps ils demandaient par signe [comme à un muet] au père de l'enfant comment il voulait qu'on le nommât. 63. Ayant demandé des tablettes, il écrivit dessus : Joannès est le nom qu'il doit avoir. Ce qui remplit tout le monde d'étonnement. Il n'y a pas de quoi. Mais sitôt ce bon tour joué aux goym avec la permission d'Eloï, Zacharie retrouve la parole. 64. Au même instant sa langue se délia, et il parlait en bénissant Eloï. 65. Tous ceux qui demeuraient dans les lieux voisins furent saisis de crainte, et le bruit de ces merveilles se répandit dans tout le pays des montagnes de Judée. 66. Et tous ceux qui les entendirent les conservèrent dans leur cœur ; et ils disaient entre eux : Que pensez-vous que sera cet enfant ? Car la main du Seigneur était avec lui. VI. — HYMNE EN L'HONNEUR DE L'IDENTITÉ DE JOANNÈS ET DU JÉSUS. 67. Et Zacharie, son père, ayant été rempli du Saint-Esprit, prophétisa en disant : 68. Béni soit Eloï, le Dieu d'Israël, de ce qu'il a visité et racheté son peuple. C'est donc bien le Joannès qui a racheté les Juifs par le baptême et — quand on en fut réduit à ce pis-aller — par son sacrifice sur la croix. 69. De ce qu'il nous a suscité un puissant jésus dans la maison de son serviteur David, 70. Selon qu'il avait promis par la bouche de ses saints prophètes qui ont été dans tous les siècles passés, 71. De nous délivrer de nos ennemis et des mains de tous ceux qui nous haïssent, 72. Pour exercer sa miséricorde envers nos pères et se souvenir de son alliance sainte, 73. De ce serment par lequel il a juré à Abraham, notre père, de nous accorder cette grâce 74. Qu'étant délivrés des mains de nos ennemis, nous le servions sans crainte, 75. Dans la sainteté et la justice, marchant en sa présence tous les jours de notre vie ; C'est donc bien le Joannès qui est le jésus des Paroles du
Rabbi et des écrits primitifs, c'est lui qui est l'héritier de Et vous, petit enfant, vous serez appelé le Prophète du Très-Haut ; car vous marcherez devant la face du Seigneur pour lui préparer ses voies ; Voilà l'auteur de l'Apocalypse et le Précurseur du Verbe Jésus. Pour donner à son peuple la connaissance du salut, afin qu'il obtienne la rémission de ses péchés Par les entrailles de la miséricorde de notre Dieu, qui a fait que ce soleil levant [Joannès lui-même] est venu nous visiter d'en haut, Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, et pour conduire nos pieds dans le chemin de la paix[23]. Voilà l'inventeur du baptême, le remetteur de péchés, le Jésus des Juifs, le soleil qui s'est levé sur le monde au Jubilé de 739 et qui, après avoir préparé les vivants au salut par le sacrement de l'eau, est allé pendant les trois jours et les trois nuits qu'il a passés dans le ventre de la terre, annoncer aux morts leur résurrection prochaine. Gomme le dit Jésus dans la christophanie évangélique aux pharisiens qui le pressent inutilement de leur donner un signe de sa puissance : Vous n'en aurez d'autre que celui du Joannès ressuscité[24]. VII. — MÊMES SIGNES ASTROLOGIQUES DANS CETTE NATIVITÉ QUE DANS LES DEUX PRÉCÉDENTES. Au fond tout cela n'est que spéculation astrologique et Luc ne s'en défend pas. On comprit, dit-il, que Zacharie avait eu quelque vision. Parfaitement, Zacharie est un compère qui comprendrait tout de suite le calcul de Luc, inscrit sur une sphère. Il le comprendrait d'autant mieux qu'il en est l'auteur et l'un des facteurs. Pas un détail de procédure astrologique qui n'appartienne
aux Chaldéens. L'Annonciation de Gabriel à D'ailleurs Gabriel, qui n'aime point à compromettre Eloï dans des aventures, dit très nettement à Zacharie que ses paroles seront accomplies en leur saison. Ainsi Zacharie n'a qu'à laisser faire aux signes, il peut devenir muet sans inconvénient, le Zodiaque répondra pour lui. Mais avant de devenir muet, que fait Zacharie ? Des signes. Combien ? Luc ne le dit pas, mais en les citant, nous verrons combien il en a fait : 1. Les Poissons. 3. Le Taureau. 4. Les Gémeaux. 5. Le Cancer. 6. Le Lion. Zacharie a donc fait six signes sur le Zodiaque avant d'arriver
à VIII. — Or il y avait à Jérusalem un
homme appelé Siméon, et cet homme juste et craignant Dieu attendait Et il avait été averti par l'Esprit-Saint qu'il ne verrait point la mort, qu'auparavant il n'eût vu le christ du Seigneur. Conduit par l'Esprit, il vint
dans le Temple. Et comme les parents de l'enfant Jésus l'y apportaient, afin
de faire pour lui selon la coutume prescrite par Puisque mes yeux ont vu le jésus qui vient de vous, Que vous avez préparé à la face de tous les peuples, Pour être la lumière qui éclairera les nations, et la gloire d'Israël votre peuple. Et son père et sa mère étaient dans l'admiration des choses que l'on disait de lui. Et Siméon les bénit, et dit à Maria sa mère : Celui-ci a été établi pour la ruine et la résurrection d'un grand nombre en Israël, et en signe que l'on contredira : Et un glaive traversera votre âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient révélées. Il y avait aussi une prophétesse, Anna, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser ; elle était fort avancée en âge, et elle avait vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité. Restée veuve, et âgée alors de quatre-vingt-quatre ans, elle ne quittait point le Temple, servant Dieu nuit et jour dans les jeûnes et dans les prières. Elle aussi, survenante cette même heure, louait le Seigneur, et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la rédemption d'Israël. Or l'enfant croissait et se fortifiait en esprit ; et il demeurait dans les déserts jusqu'au Jour où il devait paraître devant le peuple d'Israël[27]. Ce jour, c'est celui où il devait être baptisé du baptême de feu devant le peuple juif en
extase, c'est IX. — LES DEUX TÉMOINS MATHÉMATIQUES DE Quant à ce Siméon et à cette Anna, ils sont de la même
famille que le Zacharie de l'Autel des parfums et Le Semeion a reçu cette révélation qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le christ du Seigneur.
Anna vient constater que le fils de David a répondu au Signe. Pour elle,
mesure de temps docile aux volontés du Verbe, elle attend l'échéance de la
dernière période engagée dans le Thème de renouvellement du monde, et
à cinquante années près cette révélation est accomplie. Vous devinez donc
quel est l'Epoux avec qui elle a vécu sept Ans, sans cesser d'être vierge :
c'est le Christ Jésus pendant les sept Jours ou Millenia de C'est en l'An de grâce 789 qu'Anna reverra son Époux, le
Maître du Sabbat, comme il le dit de lui-même dans l'Évangile. Semeion et
Anna se sont rencontrés, le Signe et V Année, mais c'est pour la dernière
fois. Dans cinquante ans ce sera fait de l'un et de l'autre, car nous sommes
en 739, dans la double année du Jubilé, l'année de deux ans dont parle
Mathieu. Le Jésus nourrissait les mêmes illusions démentes en 782, lorsqu'il lança son Apocalypse, et il y persistait encore le 14 nisan 788, lorsque, six heures avant d'être mené au supplice, il disait au grand-prêtre Kaïaphas : Dès maintenant tu verras le Fils de l'homme venir sur les nuées du ciel. X. — UNE LARME. Mais au milieu de ces cantiques d'allégresse, et de ces chimères dorées, une toute petite phrase détonne par sa tristesse infinie. C'est comme un soupir de l'histoire, vite étouffé, mais plein de choses à faire pleurer. Le programme de la splendeur messianique a avorté ! Un glaive, un glaive à plusieurs tranchants et à plusieurs pointes, un glaive long de plus d'un demi-siècle, a traversé le cœur de Maria ! Quel passé de douleur et de larmes dans ces simples mots
inscrits après coup sur les phylactères[34] du vieux Semeion
! Le mari massacré dans le Temple au Recensement de 760 ; un des gendres,
Eléazar, époux de Thamar (Marthe), tué
dans la révolte de Bar-Jehoudda ; celui-ci crucifié par Pilatus ; sur les six
autres fils Jacob junior (André) lapidé
par Saül (le pseudo-apôtre Paul) ;
Shehimon et Jacob senior (Pierre et Jacques)
crucifiés par Tibère Alexandre ; Ménahem massacré par ses partisans : toute
une légion de petits-fils et de petits-neveux égorgés, brûlés, tombés martyrs
de XI. — OÙ JÉSUS EXPLIQUE COMMENT IL A FÉCONDÉ CELLE QU'ON LUI DONNE POUR MÈRE DANS l'ÉVANGILE. A la fin du second siècle on en était encore aux trois
Nativités que nous avons analysées, entre lesquelles dominait celle qu'on a
mise sous le nom de Luc. Jésus appartient si peu à la biologie que dans De sa place donc, Jésus a pris la forme de l'ange Gabriel
afin que les Puissances infra-iahvistes ne le reconnussent pas et
n'essayassent point d'entraver ses projets. D'en haut, et à travers ces
Puissances, il a jeté les yeux sur l'humanité, il a aperçu Eloï-schabed, avant
qu'elle n'eût conçu le Joannès ; il a jeté en elle certaine vertu qu'il tient
de Iaô le Bon, pour que son fils pût préparer ses voies et baptiser dans
l'eau de Après avoir conçu ainsi le Joannès, Jésus, toujours sous la forme de Gabriel, et juché dans les mêmes sphères, a fécondé Maria, il l'a appelée d'en haut, et lorsqu'elle s'est tournée vers lui, il lui a jeté son corps et sa vertu célestes[38]. Bref, loin d'être le fils de Maria-Promesse d'Éloï, comme dans la fable, Jésus est son Epoux en même temps que son Père, comme il a été jadis l'Époux et le Père des mères des Douze tribus, lesquelles tribus ont été mises au monde avec quelque chose de divin, parce qu'elles retiennent la substance des Douze Apôtres qui sont la monnaie du Verbe[39]. Ces Douze Puissances, dont les Douze stations du soleil sont la zodiacale image, il les a jadis attachées aux corps des mères d'Israël d'où elles ont passé dans le corps des disciples, ce qui a communiqué à ceux-ci le pouvoir sauveur. Ce sont les Juifs qui, grâce à ce privilège, sauveront le monde entier — thèse des Lettres de Paul également — car, pas plus que lui, comme il le leur a dit par la bouche du Joannès, ils ne sont de ce Monde : ils sont d'une essence supérieure à celle des nations, ils sont de lui. Voilà par quelle succession de parabolismes Maria-Promesse d'Éloï, mère du Joannès, a pu être dite mère de Jésus dans le monstre évangélique. Mais il ne faut pas confondre le jésus avec Jésus. Jésus est le Père du jésus comme il a été le Père de tous ses ancêtres, il est l'Epoux de Maria-Eloï-schabed comme il a été par ses Douze procureurs l'Époux des mères des Douze tribus juives. C'est la genèse d'Israël par le Verbe telle que Jehoudda l'avait exposée. Dans cette genèse où le judaïsme de Valentin s'épate avec
une vanité candide, Maria n'est ni vierge ni immaculée. On lui a distribué le
rôle de Quoique, par égard pour le circoncis dont il a pris la
figure, Jésus appelle toujours Maria sa mère
selon le monde, il lui rappelle qu'elle est sa Fille selon le
grand mystère de Maria-Eloï-schabed, de son côté, fournit quelques
explications à Jésus sur Lorsque tu m'as eu parlé,
lui dit-elle — toujours le jeu de mots sur le Verbe par lequel Eloï crée tout
dans D'où lui est venu le surnom de Jésus qui, Jehoudda et ses fils le savaient bien, ne convient qu'au Verbe lui-même. Jésus n'a point à en prendre d'humeur. Ce sont là jeux de scribes juifs. XII. — LE LIT DE MARIA TÉMOIGNE QUE JOANNÈS ET LE JÉSUS SONT BIEN LE MÊME ENFANT. Le Zacharie que Luc fait père du Joannès est la figure ancestrale de Joseph, comme Eloï-schabed est la figure ancestrale de Maria, nous l'avons montré. Mais le vrai père du Joannès, c'est Joseph[41]. La confession que voici ne laisse aucun doute sur ce point. Un jour, dit Eloï-schabed, que Joannès était dans une vigne — celle du Seigneur, nulle autre[42] — avec Joseph, Jésus est descendu comme un Esprit dans ma maison. Joannès était alors tout petit : c'était avant que Jésus ne descendît sur lui (au Jourdain). L'Esprit de Jésus était, lui aussi, un petit enfant : Où est Joannès, mon frère, dit-il, que je le rencontre (que j'entre en lui, comme Maria a rencontré Eloï-schabed) ? Le petit Jésus ressemblait tellement au Joannès qu'Eloï-schabed, pour s'assurer qu'elle n'était pas le jouet d'un fantôme, le prit, l'attacha au pied de son lit, et courut à la vigne où elle trouva Joannès et Joseph. Celui-ci était occupé à planter des échalas. Eloï-schabed lui ayant conté l'étrange aventure qui venait de lui arriver, il ne voulait pas la croire, mais le petit Jésus que cette scène amusait répéta : Où est mon frère ? Où est-il que je le voie ? Toutefois il ne bougea point, disant : Je l'attends ici. Joseph, de plus en plus intrigué, étant rentré dans la maison avec sa femme, ils trouvèrent le petit Jésus toujours attaché au lit, comparèrent sa figure avec celle du petit Joannès et convinrent qu'en effet l'identité n'était pas niable. Sur quoi celui qui était attaché — il a, vous le savez, le pouvoir de lier et de délier — se délia de lui-même, embrassa l'autre, qui à son tour le baisa : et ensuite ils ne devinrent qu'une seule et même personne[43]. Et c'est cette personne corporelle qui a baptisé au nom de l'Esprit attaché au lit d'Eloï-schabed. Maria, présente à la scène, est au courant de tout. Aussi opine-t-elle du bonnet de nuit. Son lit, le lit de Jehoudda, est bien le point de départ de toute la fable évangélique. Jésus est remonté au ciel après avoir laissé sa figure au Joannès et dans la suite il n'a plus revu son sosie qu'une seule fois lorsqu'il vint sur lui comme une colombe[44]. Ce qu'il y a de remarquable dans ces vieux thèmes (Mathieu, Marc, Luc, Valentin), c'est que Jésus n'a pas encore sa Nativité propre dans l'Evangile, puisque pour la première fois, il apparaît en esprit à un âge où Maria est déjà mère du Joannès, lequel est en état de jouer dans les vignes. Mais ce qui est plus remarquable encore, c'est qu'au lieu de venir à pied au Jourdain pour livrer son corps au baptême, comme on le voit aujourd'hui, il descendait du ciel sous la forme d'une colombe et communiquait ainsi au Joannès le pouvoir de baptiser en son nom. La scène a donc été complètement renversée par les camelots de l'Église quand elle a été transportée de l'Apocalypse dans l'Évangile[45]. XIII. — QU'AU COMMENCEMENT DU TROISIÈME SIÈCLE L'IDENTITÉ DU JOHANNÈS ET DU JÉSUS EST UN FAIT RECONNU DE TOUT LE MONDE. Voilà donc qui est bien établi, qui était de notoriété
publique parmi les christiens de toute école, soit naziréens, soit
valentiniens, soit millénaristes, soit gnostiques : identité de Zacharie et
de Joseph, de Joseph et du Zibdeos ; identité d'Eloï-schabed et de Maria Hérode est mort en 750 sans qu'il soit né en Judée plus
d'un enfant jésus, plus d'un fils de David, plus d'un Nazir, et ce Nazir, ce
jésus, ce christ davidique, c'est le Joannès. Un seul enfant est demeuré dans
les déserts jusqu'au jour où il devait paraître devant le peuple d'Israël. Il
a grandi ; son père a été tué dans la révolte contre Auguste ; lui-même a été
crucifié dans la révolte contre Tibère ; Pierre et Jacques l'ont été dans la
révolte contre Claude ; son dernier frère, Ménahem, il été supplicié dans la
révolte contre Néron ; Jérusalem est tombée en 823 ; nous sommes en plein
second siècle et, semblable à Mathieu, Luc n'a pas encore entendu dire qu'il
fût né, sous Hérode, deux enfants prédestinés, l'un nommé Joannès, l'autre
Jésus, mais un seul et même enfant qui, devenu homme, répond à ces deux
appellations dans l'Évangile. Cette identité est reconnue par l'intéressé
dans l'Apocalypse et sous les couleurs de l'allégorie par Marc et par
Cérinthe, scribe du Quatrième Évangile, en un mot, par tous les
auteurs que l'Eglise a fait entrer dans le Canon des Écritures. A Hiérapolis
de Phrygie, sous Marc-Aurèle, Papias ne connaît que le Joannès-jésus. A
Alexandrie, Valentin, sous Septime-Sévère, ne connaît que ce même individu.
Jamais Luc n'a dit, ni voulu dire que le Joannès eût précédé dans le monde un
autre homme appelé Jésus. Au contraire, il résulte formellement de sa
Nativité que le Jésus, c'est Joannès lui-même. Mathieu connaît-il Zacharie et
Eloï-schabed, les mêle-t-il à Est-il besoin de dire que si le Jésus eut été précédé d'un enfant précurseur, cet enfant, non moins en vedette que lui, n'aurait jamais échappé au Massacre des Innocents ? Si le Joannès n'était pas le même enfant que celui qui s'est réfugié en Egypte, il serait parmi les victimes d'Hérode et on ne le retrouverait pas baptisant au Jourdain en la quinzième année du règne de Tibère. Les évangélistes cherchaient d'autant moins à nier l'identité
du Joannès et du jésus que si leur préoccupation politique était de rallier
par l'idée du Christ les Juifs dispersés à travers le monde, le seul intérêt
commercial qu'ils eussent à défendre, c'était le baptême de XIV. — QUELQUES MANŒUVRES PRÉPARATOIRES DE Ce livret de famille ayant quelque chose d'incompatible
avec la virginité de Maria, les scribes ecclésiastiques, après avoir mis ses
sept fils à la charge exclusive de Vous avez vu clairement que des deux couples mis en avant
par Luc dans sa Nativité, un seul était de chair, Joseph et Maria, et qu'il
n'en naissait qu'un seul enfant, le Joannès-jésus. Mais lorsque l'Église a
forgé Dans ce système, le Joannès cesse d'être l'auteur de l'Apocalypse.
Le Messie qu'il annonce, ce n'est plus le Verbe Jésus, Créateur du monde et
Rénovateur des temps, c'est... le cousin Jésus, cet excellent Jésus de
Nazareth que toute la famille du Joannès et le Joannès lui-même avaient
parfaitement connu, voire dans le ventre de Maria. Joannès était né cinq mois
avant Jésus, parce que On frémit ou l'on s'esclaffe, c'est une question de
tempérament, quand on pense que l'Eglise a pu imposer d'aussi affligeantes
inepties. Il n'y a deux enfants dans aucune des quatre Nativités que nous
avons vues jusqu'ici. Et à supposer deux enfants là où les Evangiles ne nous
en montrent qu'un, il faut, pour trouver une base à l'interprétation
ecclésiastique, que ces deux enfants soient nés tous les deux sous Hérode, à
cinq mois d'intervalle et dans la même année : à cinq mois près ils sont
chronologiquement jumeaux. Or, par une anomalie qu'explique seule
l'intervention du Verbe ecclésiastique, tandis qu'Éloï-schabed accouche du
Joannès sous Hérode en 739, Maria dans Je connais assez Dieu pour savoir qu'il n'a pas permis une pareille infraction à la loi de la nature. Mais s'il nous fallait une preuve morale de l'inexistence
de Jésus, jamais vous n'en auriez de plus convaincante que l'attitude de
l'Eglise à l'égard de Cedrénus, historien d'Eglise, dit, parlant du 21 mars : En ce jour Gabriel donna le salut à Marie pour lui faire
concevoir le Sauveur. Et il ajoute : C'est
en ce même jour que notre Dieu Sauveur, après avoir terminé sa carrière,
ressuscita d'entre les morts : ce que nos anciens pères ont appelé On voit à quoi tend cet homme à idées malpropres. Il veut
dire que Or jamais Luc n'a dit ni voulu dire que Maria eût été fécondée par Dieu. Il a dit que Jamais les obscénités par lesquelles l'Eglise a soutenu sa fourberie ne sont entrées dans la tête des Evangélistes. Jamais ces symbolistes plus ou moins intelligents n'ont voulu exposer l'innocente, l'étincelante, la splendide Vierge, reine de la moisson et de la vendange, aux commentaires injurieux dont on l'accable sous prétexte de la sanctifier. Comment les femmes ne se sont-elles pas révoltées contre le problème indécent proposé à l'éveil de leurs filles ? Pauvre Vierge, à la scintillante parure, que te sert d'habiter le ciel depuis la création, si les souillures de l'imagination ecclésiastique t'éclaboussent à cette hauteur ? Et toi, puissante virago juive, mère Gigogne du fanatisme christien, toi dont l'acharnée et scrupuleuse fécondité a sans doute été la seule vertu, te voilà pour jamais calomniée sous tes deux noms : sous celui de Marie, l'Eglise t'accuse d'avoir trompé ton homme avec Dieu ; sous celui de Marie Magdeleine, d'avoir trompé Dieu avec une innombrable quantité d'hommes ! Les fabricants des pièces du Nouveau Testament qui font suite à l'Evangile dans le système de l'Eglise ont-ils connu deux hommes dont l'un nommé Joannès aurait été le Précurseur et le témoin oculaire de l'autre, nommé Jésus ? Non. En dehors des Actes des Apôtres où il est fait
quelques tentatives grossières pour séparer Joannès-jésus en deux personnes,
les autres écrits n'ont pris aucune précaution en ce sens. Dans aucun vous ne
trouverez Joannès jouant le rôle de Précurseur d'un certain Jésus, mais bien
un seul homme qualifié de jésus non plus pour avoir remis les péchés par le
baptême — on aurait reconnu Joannès trop vite ! — mais pour s'être
volontairement sacrifié au salut des Juifs et par conséquent des autres
hommes[51]. Et, dans les Lettres
de Paul notamment, il continue à être l'aîné de plusieurs frères[52] parmi lesquels
on cite Pierre ( Lisez les Actes, c'est le Joannès qui a été enlevé de la vue des disciples en allant du
Jourdain à Jérusalem, dans ces trois fameuses journées que Luc appelle les journées
de son Assomption, c'est-à-dire de sa déconfiture qu'on explique aux gens par
une intervention du ciel. Car, il faut insister là-dessus sans relâche, dans
le moment on ne raconta point qu'il fût ressuscité — c'eût été reconnaître
qu'il avait été mort ! — on n'avoua même pas qu'il eût été crucifié, on
soutint qu'il avait disparu du milieu des soldats de Pilatus et des Juifs de
Jérusalem, enlevé par l'Esprit ! Dans ces mêmes Actes, c'est l'Apocalypse du
Joannès que le juif alexandrin Apollos, millénariste ardent, propage à Ephèse
sous Claude, environ quatorze ans après Dans aucune des Lettres de Pierre, dans aucune,
dis-je, le prétendu Pierre ne souffle mot du maître vénérable qui baptise
Jésus dans l'Evangile. Il a vu le Jésus, dit-il, il a assisté à Après cela si vous persistez dans vos illusions sur l'existence de Jésus, et si vous croyez que les scribes évangéliques, tous fils de juifs, époux de juives, pères de nombreux petits juifs, tous circoncis le huitième jour, ont pensé dire un seul instant que Bar-Jehoudda fût le Fils de Dieu, c'est que vous aurez une foi en béton armé. Maintenant vous me dites que vous avez une vieille tante célibataire, laquelle vous déshéritera si vous vous ralliez à la vérité. Défaite peu noble, mais bien humaine. |
[1] C'est pourquoi je laisse de côté pour le moment l'Avertissement placé en tête du Prologue. Il est certainement de Luc II, et postérieur au Prologue lui-même.
[2] Le Talmud de Jérusalem (trad. Schwab), au traité Nazir, dit que le Nazir est entouré d'une vénération particulière ; il est Maître parmi les hommes.
[3] Revoyez, si vous le jugez bon, sa Généalogie dans Mathieu.
[4] Les quatre premiers versets sont occupés par l'Avertissement. Nous n'avons pas le noir dessein d'en priver le lecteur. Nous les réservons pour les mettre en tête de la fausse Nativité de Jésus au Recensement.
[5] Dans ces dernières années le Saint-Siège — car je ne me commets pas avec les hérétiques, moi ! — a remplacé le mot famille ou sang par le mot classe et on lit aujourd'hui dans la version officielle que Zacharie était de la classe d'Abia, avec la glose que voici : David avait partagé les prêtres en vingt-quatre classes ou familles, qui remplissaient les fonctions sacrées à tour de rôle dans le Temple, une semaine chacune, d'un sabbat à un autre sabbat. I Par., XXIV, 4 ; II Par., VIII, 14 ; II Esd., XIIII, 10. Zacharie appartenait à la huitième classe, qui était celle d'Abia. Nous ne savons, du reste, sur lui que ce que nous apprend l'Évangile. — Nous ne connaissons non plus d'Elisabeth que ce que nous raconte S. Luc.
Je me suis donc reporté aux Paralipomènes, I, XXIV, 4, et j'y ai trouvé qu'en effet David avait partagé les prêtres en vingt-quatre classes, mais je n'ai trouvé ni qu'il existât un Abia, ni que cet Abia fît partie de la huitième classe. Du livre I, XXIV, 4, je me suis reporté au livre II, VIII, 14, et j'y ai trouvé que Salomon avait tenu la main aux ordonnances de son père sur le fonctionnement des classes, mais je n'y ai trouvé ni qu'il existât un Abia, ni que cet Abia fit partie de la huitième classe. Du livre II, VIII, 14, des Paralipomènes, je me suis reporté au livre II, XIIII, 10, d'Esdras, et j'y ai trouvé diverses choses d'un intérêt fort médiocre, étant donné qu'il n'y existe point d'Abia et qui appartienne à la huitième classe. J'en conclus que cet Abia est une invention récente en tant qu'individu, et par conséquent c'est lui qui descend de Zacharie.
Au surplus par
[6] C'est, avons-nous dit, Jehoudda. On en trouvera la preuve plus loin, au chapitre Apothéose de Jehoudda.
[7] El, Eloï, Elohim, Dieu. Le texte araméen portait certainement Eloï, comme dans le fameux Eloï, lamma sabachtani, Seigneur, pourquoi m'avez-vous abandonné ?
[8]
Zacharie, IX,
[9]
Le Gelaleddin au ch. XIX du Coran (Marie) dit que Zacharie était âgé de cent
vingt ans et sa femme de quatre-vingt-dix-huit. Mahomet ne nomme pas
Eloï-schabed. En revanche, il ne nomme pas Joseph. Nous obtenons ainsi le
couple Zacharie-Maria, qui à lui seul produit et Joannès et Ischa, nom sous
lequel Mahomet désigne le jésus. Donc identité du Joannès et d'Ischa. Mahomet a
pris ce nom d'Ischa aux Ischaïtes, Ischéens ou Jesséens, noms des premiers
disciples de Jehoudda. Ischaï était le père de David. (V.
[10] Jadis classés parmi les mauvais signes, ils allaient être convertis en bons par le baptême.
[11]
Toutefois on n'est pas certain qu'il ne s'agisse pas du Capricorne, Epping et Brown ne proposent que des
conjectures sur ce point. Le nom qu'on donne ici à Jehoudda permet d'identifier
le Verseau avec le Zachû. Nous retrouverons le Verseau dans deux allégories caractéristiques,
[12] Exode, XXX, 36.
[13]
[14]
Quand on compare
Ces analogies se poursuivent jusque dans l'histoire des Jehouddistes. Le père de Samuel s'appelait El-Kana, qui veut dire Zèle de Dieu et Jehoudda est le fondateur de la secte des Kannaïtes ou Zélateurs de Dieu, et le Zèle de Dieu le dévore, comme dit le Quatrième Évangile, II, 17, bien avant qu'il ne dévore le jésus et ses frères. L'allégorie des Noces de Kana ne se passe dans Kana qu'en raison du Zèle que tous les personnages présents à la scène, la mère de Bar-Jehoudda, Bar-Jehoudda lui-même, ses frères et ses partisans, ont montré pour la défense de leur dieu.
[15]
Revoir à ce sujet
[16] Et non cousine, comme on le lit dans certaines traductions. Généalogiquement Eloï-schabed est la mère de Maria. Parente ici vient de parere, engendrer. On verra dans quel but le mot cousine a été introduit.
[17] Vous verrez, dans un instant, que l'évangéliste compare le Joannès-jésus à un soleil levant.
[18] Ce petit cantique n'a aucun caractère d'originalité. C'est un composé doucereux de lieux communs bibliques, un pur travail de scribe.
[19] Le Coran, XIX, 8 (Marie). Mahomet oublie le prophète Jonas de Geth en Opher.
[20] Mathieu, XVI, 17, et le Quatrième Évangile, XXI, 15, 16 et 17.
[21] Voir le verset 8.
[22] Le Coran, XIX (Marie), 6-7.
[23] Imité d'Isaïe (IX, 2) : Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ; et le jour s'est levé pour ceux qui habitaient dans la région de l'ombre de la mort.
[24] Mathieu, XVI, 4.
[25] Différentes preuves de ce fait et incontestables par l'Apocalypse dont on trouvera le texte complet dans le Roi des Juifs.
[26] Elle occupe les versets 25 à 38 du chapitre II de l'Évangile dit de Luc.
[27] Ce verset est le quatre-vingtième et dernier du chapitre Ier. Nous l'avons mis ici où il est à sa vraie place.
[28] Rappelons encore une fois que la journée juive commençait à cette heure-là.
[29] Les Valentiniens donnaient des allégories de la prophétesse Anna et du prophète Siméon deux explications dont il ne nous reste que la seconde, celle qui a trait à Siméon. Elle n'est pas satisfaisante, mais la première devait l'être davantage puisqu'elle a disparu.
[30] Cette exclusion des femmes s'explique par le fait qu ayant introduit la mort dans le monde, elles ne pouvaient s'approcher du sanctuaire de l'Eternel sans des purifications renouvelées autant de fois que la nature parlait en elles. On les tenait dans une Cour qui leur était spécialement affectée, et on n'en employait aucune au service intérieur, tandis qu'ici, contrairement à toutes les ordonnances, Anna est à toute heure de jour et de nuit dans le sanctuaire, et cela depuis quatre-vingt-quatre ans.
[31] Ieou, Ieoua, Iaoué, Jehovah, Dieu. Equivalent d'El ou Eloï.
[32] On a chercha à savoir qui était Semeion et naturellement on n'a pas trouvé. On a conjecturé que c'était le fils du fameux docteur Hillel, mais sans preuves, ajoute avec réserve la sacrée Congrégation de l'Index !
[33] Par la bouche de Jehoudda, Apocalypse, X, 6.
[34] Inscriptions que les Juifs dévots portaient sur leur chef ou sur leurs vêtements.
[35] Marc, X, 32 et suiv. ; Mathieu, XX, 17-20. Scène fort curieuse écrite au second siècle et sur laquelle nous nous étendrons, le moment venu. On y a la preuve, — ajoutée à tant d'autres ! — que le Joannès est bien, sous le nom de Jésus, le crucifié de Pilate. Luc (XVIII, 31), a supprimé la scène, elle est trop transparente !
[36] Le principe du bon qui est en Iaô-veh, Jehovah ou Iahvé. Ici Valentin travaille au rapprochement des millénaristes juifs avec les autres christiens.
[37] Les Juifs attendaient, avant le Christ, le retour d'Élie qui, étant auprès de Iahvé, était particulièrement qualifié pour les avertir. Dans Malachie le Verbe leur avait promis de leur envoyer le prophète Elie, avant que le grand et terrible jour du Seigneur arrive. Par son Apocalypse, Joannès supprime Élie, lequel, vu son nom et ses actes paraît avoir été assimilé au Soleil. Élie lui-même n'était qu'une répétition d'Enoch, lequel avait été enlevé de terre à l'âge de 365 ans que nous réduirons à 365 jours pour lui donner le sens d'une révolution solaire.
[38] Voilà le point de départ de la mystification évangélique.
[39] Et comme il est l'Epoux de la vieille Anna, veuve de lui depuis quatre-vingt-quatre ans.
[40] Il va sans dire que les Sagesses ne nomment pas Luc, bien qu'elles connaissent l'Évangile placé aujourd'hui sous son nom. Et pourtant elles ont été remaniées et interpolées au point qu'on y trouve un pompeux éloge de Saül (le pseudo-Paul) dans la bouche de Maria : Saül qui n'a cessé de lapider, de massacrer, de persécuter les fils de la malheureuse !
[41] Les Sagesses ne nomment pas Zacharie, ou tout au moins ne le mettent pas en scène, ce qui ne veut pas dire que les Valentiniens ignorassent cette représentation de Joseph. Ils doivent la connaître puisqu'ils connaissent la représentation correspondante, Eloï-schabed-Maria.
[42]
Cette comparaison de Jehoudda au Vigneron de
[43] Sagesse de Valentin, éd. Amélineau, p. 62.
[44]
Sagesse de Valentin, éd. Amélineau, p.
[45] Nous montrerons, en effet, qu'elle provient de l'Apocalypse, comme les Nativités selon Mathieu et selon Luc et toutes les scènes essentielles des Évangiles.
[46] Après avoir coupé Salomé en deux (une femme remplie de sept démons sous le nom de Maria Magdaléenne, et une mère immaculée sous le nom de Maria), ils en sont arrivés à ne plus reconnaître que la sœur de Moïse s'appelât elle-même Maria. J'ai en ce moment sous les yeux un passage attribué à Clément d'Alexandrie (l. IV des Stromata), dans lequel ils appellent cette héroïne Suzanne !
[47]
[48] Mathieu, XXIII, 35.
[49] C'est sous le nom de Zacharie que Jehoudda est tué dans l'Évangile de Mathieu. Par ce moyen, on a évité de le tuer sous le nom de Joseph.
[50] C'est l'Annonciation à Joseph qui est du 21 mars, sous les Poissons, signe du baptême.
[51] La thèse est que le salut des goym vient des Juifs, en leur qualité de peuple élu. L'Eglise s'est bâtie d'une part sur ce blasphème, de l'autre sur la fourberie évangélique.
[52] Lettre aux Romains, déjà citée.
[53] Lettre aux Galates, II, 9. En effet, Joannès est cité le dernier, signe d'antériorité chronologique.
[54] Ire aux Corinthiens, III, 4.
[55] Tel que nous l'avons défini d'après Jehoudda et que l'Apocalypse nous le montre.
[56] Actes des Apôtres, XVIII, 24-25.
[57] Ire aux Corinth., III, 4. Avec une bonne foi que je ne me lasse pas d'admirer, l'Eglise a supprimé ce nom dans toutes les éditions qui dépendent d'elle et dont la plupart des libres-penseurs suivent aveuglément le texte. On ne trouve le nom que dans les éditions qui échappent à ses grilles. Je citerai celle de M. Ledrain.