Il n'était pas trop de la sagesse et de la méthode d'Antigone, roi-philosophe, élève et ami de Zénon, pour rendre à la Macédoine sa prospérité d'autrefois. Il avait, il faut dire, outre ses qualités, un grand atout dans son jeu : le loyalisme des Macédoniens qui, habitués à la monarchie, ne pouvaient, après la destruction de la famille d'Alexandre, qu'accepter l'autorité d'un homme qui était à la fois le fils de Démétrios, et, par sa mère, le petit-fils d'Antipatros. Les difficultés ne devaient pas lui venir de l'intérieur ; en enrôlant les Gaulois demeurés en Macédoine, il renforça son armée, put se débarrasser de prétendants d'ailleurs peu dangereux, et reconquérir la Thessalie ; une entente avec Antiochos I lui assura la tranquillité à l'Est. Mais dès 274, un grave événement faillit compromettre le royaume renaissant. Pyrrhos était revenu d'Occident, aigri contre les souverains de Grèce qui ne lui avaient prêté aucun renfort. S'il avait échoué en Italie, au moins la Macédoine, qu'il avait déjà possédée une fois, était bonne à prendre. Le sage Antigone n'était qu'un médiocre militaire ; il fut, malgré ses Gaulois, complètement battu, et par deux fois, sur son propre territoire. A la fin de 272, il ne tenait plus que quelques villes de la côte les cités de Grèce où il avait maintenu ou rétabli des garnisons firent défection. Plusieurs d'entre elles appelaient le roi d'Épire ; considérant la conquête de la Macédoine comme achevée, il traversa l'Étolie, et passa dans le Péloponnèse, où Cléonymos, le roi de Sparte évincé par son neveu Areus, voulait se faire rétablir sur son trône, et promettait à Pyrrhos un accueil enthousiaste. Mais là où Épaminondas avait échoué un siècle auparavant, Pyrrhos ne put réussir, d'autant que Sparte était solidement fortifiée depuis 285 ; après un assaut inutile et sanglant, il dut remonter vers le Nord, où Antigone venait à sa rencontre. Il trouva près d'Argos les troupes macédoniennes auxquelles était venue se joindre l'armée spartiate ; Antigone refusant le combat, Pyrrhos essaya de forcer la ville, Antigone et Areus arrivèrent à la rescousse ; il s'ensuivit un combat de rues où Pyrrhos fut tué. Cet accident bouleversait la situation ; l'armée épirote évacua le Péloponnèse, Antigone récupéra sans difficultés la Macédoine et put rétablir son autorité dans la Grèce continentale. Cette autorité ne pouvait se manifester par une occupation intégrale. Il suffisait à Antigone d'avoir des garnisons dans quelques points vitaux : Démétrias, Chalcis, le Pirée, Corinthe. Ailleurs, il se contentait de favoriser, là où il le pouvait, un gouvernement bien disposé pour la Macédoine ; et, conformément à ce qui s'est toujours passé lorsqu'une puissance étrangère a voulu exercer son influence sur une portion du monde hellénique, on vit renaître, surtout dans le Péloponnèse, de petites tyrannies locales, toutes dévouées à Antigone. Un heureux concours de circonstances, et la ténacité de son roi, semblaient avoir rendu à la Macédoine la situation que Philippe III lui avait donnée soixante ans auparavant. Il y avait pourtant une grave différence : c'est que la Macédoine n'était plus le seul grand État hellénique de la Méditerranée orientale. Et, si l'activité des Séleucides était plutôt attirée au Sud et à l'Est de leur empire, les Ptolémée ne se désintéressaient pas de ce qui se passait en Europe. Pendant cent cinquante ans, le principe de leur politique sera, sans s'engager à fond dans les affaires de Grèce, d'empêcher une autre puissance d'y exercer une autorité prépondérante. C'est pourquoi on les voit soutenir les villes et les États capables de s'opposer à la Macédoine, Sparte avant tout, mais aussi Athènes, et peut-être Pyrrhos. La mort du roi d'Épire fut sans doute un rude coup pour Ptolémée II, et, s'il ne put riposter aussitôt, c'est que des difficultés plus voisines attiraient à ce moment son attention. Son demi-frère Magas, gouverneur de Cyrène, venait de se révolter contre lui, s'était approché, en 274, à deux jours de marche d'Alexandrie, et n'avait été arrêté que par une émeute en Cyrénaïque. D'autre part, Antiochos ne se résignait pas à voir les Égyptiens maîtres de la Cilicie et de la Syrie-creuse, sans parler des territoires d'Asie-Mineure — la Lycie, Halicarnasse, Samos — devenues possessions des Lagides depuis qu'Arsinoé, la veuve de Lysimaque, avait su, conformément aux usages du pays, se faire épouser par son frère Ptolémée II. En 274 la guerre éclata entre les rois d'Égypte et de Syrie. Mais Antiochos n'était pas en état de mener une campagne de conquêtes. Son vaste et amorphe empire paraissait menacé d'une désagrégation prochaine. Sur ses confins, des dynasties se constituaient en Cappadoce, dans le Pont, en Bithynie, en Arménie, qui ne reconnaissaient aux Séleucides qu'une autorité nominale. En pleine Asie Mineure, il rencontrait des difficultés. Une des bandes gauloises qui avaient envahi la Grèce en 279, avait passé l'Hellespont et désolait les côtes d'Éolide et d'Ionie. Vers 275, Antiochos remporta sur elle une victoire qui lui valut le titre de Sauveur, Soter, mais dont les résultats ne furent pas définitifs, et les Gaulois continuèrent pendant près d'un demi-siècle à menacer les villes grecques et à exiger des tributs. Dans ces conditions on comprend que les hostilités n'aient pas duré entre Ptolémée II et Antiochos, qui, vers 272, accepta de reconnaître la souveraineté égyptienne sur la Syrie-creuse. Désormais Ptolémée était libre de s'occuper des affaires de Grèce. Il sut exciter, contre la Macédoine, Alexandre d'Épire, le fils de Pyrrhos ; Sparte, qui essayait de reconstituer l'ancienne ligue péloponnésienne ; et Athènes, où le parti patriote, avec le stoïcien Chrémonidès à sa tête, croyait qu'on pouvait revenir d'un siècle en arrière, et ne se résignait pas à la présence de la garnison macédonienne au Pirée. Ainsi les deux vieilles cités rivales se trouvaient réunies de nouveau pour défendre les libertés grecques. Mais la riposte d'Antigone fut prompte. En 265 il investissait Athènes ; l'année suivante il battait les Spartiates près de Corinthe ; son fils Démétrios infligeait une sérieuse défaite à Alexandre d'Épire, qui fut même expulsé pendant quelques mois de son propre royaume ; en 262, l'armée spartiate fut de nouveau battue par Aristodème, tyran de Mégalépolis et allié d'Antigone. On s'explique mal, mais on constate l'inaction de la flotte égyptienne, qui, embossée dans le golfe Saronique, ne put même pas dégager Athènes, qui dut capituler en 262/1. Il n'y eut pas de représailles, mais la domination macédonienne se fit plus lourdement sentir ; des garnisons furent établies, non seulement au Pirée, mais à Athènes même et au cap Sounion ; la constitution démocratique fut altérée, Athènes perdit jusqu'à son droit de frapper monnaie — symbole de la décadence économique qui suivit la décadence politique. Cette guerre, improprement appelée de Chrémonidès, car le patriote athénien n'avait été qu'un instrument de la diplomatie de Ptolémée, aboutissait à l'échec de la coalition anti-macédonienne ; c'est contre l'Égypte maintenant qu'allait se constituer un nouveau groupement. Antiochos s'était tenu en dehors des derniers événements d'Europe ; ses difficultés asiatiques ne faisaient que croître. En Mysie, Philétaire, préposé autrefois par Lysimaque à la garde de la citadelle de Pergame et de la forte réserve en numéraire qui y était déposée, avait su faire sans bruit de cette place forte le centre d'une petite principauté soumise nominalement au Séleucide, indépendante de fait ; à sa mort, son neveu Eumène continua sa politique d'agrandissements discrets ; lorsqu'Antiochos voulut limiter les progrès de ce vassal gênant, il était trop tard ; en 262, Antiochos Ier fut vaincu près de Sardes, par le dynaste de Pergame, et périt sans doute dans la bataille. Son fils Antiochos II héritait d'un royaume en décomposition. La sagesse lui conseillait de conclure une alliance avec la plus grande puissance militaire du monde hellénique, la Macédoine ; c'est ce qu'il semble avoir fait dès 259. Fort de cet appui, il put reprendre les villes de la côte ionienne, Éphèse, Milet, où Ptolémée avait installé des gouverneurs à lui, peut-être aussi, pour un temps, Samos, et menaça de nouveau la Syrie. Pendant ce temps, des négociations diplomatiques et matrimoniales mettaient Démétrios le Beau, le frère d'Antigone, sur le trône de Cyrène. Mais dans cette coalition, destinée à encercler Ptolémée, le point faible restait le Séleucide, dont les ressources militaires étaient décidément insuffisantes. Sa pression sur la Syrie semble avoir été inopérante. En même temps Démétrios était assassiné à-Cyrène, à la suite d'une intrigue de harem. D'ailleurs la situation en Europe n'était pas sans donner quelques inquiétudes à Antigone. En Épire, Alexandre était remonté sur le trône ; en Grèce même, le mécontentement des cités vaincues, en particulier d'Athènes, pouvait créer des difficultés. D'autre part Antigone se rendait compte de ce qui lui avait manqué jusqu'ici ; sa lutte avec Ptolémée était, comme on l'a dit d'un grand conflit des temps modernes, celle de l'ours contre la baleine ; si l'Égypte n'avait qu'une armée médiocre, la Macédoine, depuis la disparition de Démétrius Poliorcète, n'avait plus de flotte. La volonté d'Antigone changea cet état de choses, et, dès 253, semble-t-il, une escadre macédonienne faisait une croisière dans la Mer Égée. Cependant la désagrégation s'accentuait dans l'empire asiatique. Vers 250, Diodotos, satrape de Bactriane, érigeait sa province en principauté indépendante ; au Sud de la Mer Caspienne se constituait cet État des Parthes qui sera désormais une menace pour les maîtres successifs de la ligne de l'Euphrate, Séleucides et Romains. Pour conserver ce qui lui restait de ses provinces orientales, Antiochos se résigna à signer avec Ptolémée une paix qui, suivant les usages diplomatiques, devait être confirmée par un mariage ; Antiochos épousa Bérénice, fille de Ptolémée (vers 260) ; la dot de Bérénice devait être, semble-t-il, cette Syrie-creuse tant disputée. Mais Antiochos II était déjà uni à sa demi-sœur Laodice ; il s'ensuivit une de ces querelles de harem si fréquentes dans ces familles macédoniennes gagnées par les mœurs orientales, et dont le résultat devait être, en 246, l'assassinat de Bérénice, de son fils, et sans doute aussi d'Antiochos II (246). Le fils d'Antiochos II et de Laodice, Séleucos II, n'était qu'un enfant d'une quinzaine d'années. Et la même année, le vieux Ptolémée Philadelphe était mort en Égypte, et son fils Ptolémée III, le souverain le plus énergique de la dynastie des Lagides, n'était pas d'humeur à laisser impuni le meurtrier de sa sœur. La Syrie fut envahie, Ptolémée pénétra jusqu'à Antioche ; le royaume des Séleucides semblait perdu. Mais, outre d'obscures difficultés intérieures qui rappelèrent Ptolémée en Égypte, l'alliance macédonienne joua d'une manière efficace : en deux batailles navales, à Andros et à Cos, Antigone défit la flotte égyptienne (vers 245) ; un traité signé vers 240 rendait à Séleucos la Syrie du Nord, mais laissait à Ptolémée, par la possession d'Éphèse, et de Séleucie de Piérie, aux portes d'Antioche, des facilités pour une attaque ultérieure. Le grand vainqueur était Antigone, devenu l'arbitre des destinées du monde grec ; à Délos, des édifices, de pieuses fondations du roi de Macédoine — et de sa femme Stratonice — attestent, dès 250, son prestige dans ces Cyclades demeurées jusqu'ici fief des Ptoléméen. ***Contre toute attente c'est dans la Grèce d'Europe que son autorité allait trouver des obstacles. Depuis plusieurs années on y voyait renaître cet esprit de fédéralisme qui s'était manifesté si souvent déjà, mais toujours d'une façon provisoire. Cette fois l'exemple devait venir des régions les moins civilisées de la Grèce. Les tribus montagnardes de l'Étolie, dont le rôle avait été modeste jusqu'alors, s'étaient, au cours du iVe siècle, groupées en une communauté dont Alexandre et ses successeurs avaient dû respecter l'indépendance. Sa résistance à l'invasion galate en 278, lui avait valu une grande popularité en Grèce, et une influence toujours grandissante au Conseil amphictyonique de Delphes, où, depuis Philippe, les rois de Macédoine avaient parlé en maîtres, et qui deviendra désormais un instrument de la politique étolienne. Au milieu du IIIe siècle une série d'accroissements font de cette ligue un État considérable, étendant son autorité sur la plus grande partie de la Grèce centrale, du golfe Maliaque au golfe de Corinthe. — Plus modestes avaient été les débuts de la ligue achéenne. A la fin du IVe siècle, plusieurs petites villes de la côte Nord du Péloponnèse avaient constitué une fédération qui semblait destinée à végéter. Mais en 249, Aratos délivra Sicyone, sa patrie, de son tyran, et affiliait cette cité à la ligue qui deviendra du même coup le centre des aspirations d'indépendance de tout le Péloponnèse. Dans chacune de ces ligues, les finances, l'armée étaient en commun ; elles évitaient d'autre part ce qui avait été autrefois le vice des confédérations athéniennes et béotiennes : la suprématie d'une des villes participantes. Chaque cité disposait d'un certain nombre de voix au conseil central, réuni plusieurs fois par an, et qui réglait à la fois les questions de politique extérieure et les conflits entre confédérés. Un stratège était chef du pouvoir exécutif, et, en temps de guerre, conduisait l'armée. Jamais le principe de la fédération n'avait été mieux appliqué depuis les débuts de l'histoire grecque ; aussi dès le milieu du IIIe siècle les grandes puissances devront-elles compter avec les ligues étoliennes et achéennes. Antigone ne semble pas s'en être d'abord rendu compte. Il pensait n'avoir rien à craindre du côté des Étoliens, dont il était l'allié ; et lorsqu'en 245 leur confédération défit et annexa la ligue béotienne, il laissa faire. Dans le Péloponnèse, il se croyait tranquille, car il venait de rentrer en possession de l'Acro-Corinthe, soustraite à son autorité pendant quelques années par la révolte de son gouverneur. Antigone laissa donc Aratos maître de Sicyone, et bientôt stratège de la ligue achéenne. Au reste le nouvel État pouvait lui être utile, et, de concert avec la ligue arcadienne provisoirement reconstituée, venait d'infliger une sérieuse défaite à Sparte, l'ennemie opiniâtre de la Macédoine ; Antigone ignorait sans doute qu'Aratos négociait avec Ptolémée et recevait de lui des subsides. Mais en 243 un nouveau coup d'audace d'Aratos ne laissa plus d'illusions au roi de Macédoine ; grâce à la trahison d'une partie de la garnison macédonienne, Aratos s'empara de l'Acro-Corinthe. L'effet moral fut considérable ; les villes de l'isthme se joignirent à la ligue ; Antigone perdait la clef du Péloponnèse. C'était le moment pour lui d'utiliser ses alliés étoliens. En 241 leur armée passa l'isthme ; elle se fit battre près de Corinthe. Une seconde expédition, deux ou trois ans après, dirigée contre Sparte cette fois, n'eut pas de résultats. L'autorité et le prestige d'Aratos restaient intacts au Sud de l'isthme. En mourant (239) le vieil Antigone laissait à son fils Démétrios une situation moins brillante que celle qu'il avait cru assurer en 250 à la Macédoine. Cyrène, les Cyclades étaient retombées sous l'hégémonie égyptienne ; le Péloponnèse échappait à son influence ; en 235, une partie de l'Arcadie s'affiliait à la ligue achéenne, une autre partie, avec Mégalépolis, à la ligue étolienne ; enfin, par une manœuvre diplomatique qui, si elle avait eu un résultat durable, aurait changé le sort de la Grèce, Aratos signait avec les Étoliens un traité d'alliance ; la Grèce centrale et la plus grande partie du Péloponnèse constituaient ainsi un vaste groupement de fédérations ennemies de la Macédoine. Une sérieuse défaite infligée par Démétrios aux Achéens resta sans lendemain. En 234, une révolution transformait en république une des plus vieilles monarchies du monde grec, l'Épire, dont l'intégrité ne résista pas à cette secousse, et qui se désagrégea, la partie septentrionale constituant une fédération qui conclut un traité d'alliance avec l'État pirate des Illyriens, le Sud, c'est-à-dire la région la plus civilisée, entrant dans la ligue étolienne. En 229, Démétrios mourut dans une bataille livrée contre ses belliqueux voisins du Nord, les Dardaniens, laissant un fils âgé de neuf ans. La régence fut confiée au plus proche parent du roi, Antigonos, fils de ce Démétrios qui avait été autrefois assassiné à Cyrène. Il ne put empêcher des événements devenus inévitables. En 230/29, Argos entrait dans la ligue achéenne ; l'année suivante le commandant de la garnison macédonienne du Pirée remettait la place aux Athéniens, qui d'ailleurs, malgré qu'Aratos eût collaboré à l'événement, refusèrent d'entrer dans la ligue. Néanmoins Antigone ne possédait plus, au sud de l'Olympe, que la Thessalie et une partie de l'Eubée. ***Pour d'autres raisons, la grande monarchie asiatique semblait, elle aussi, en plein déclin. A peine la paix de 240 lui avait-elle assuré la tranquillité du côté de l'Égypte, qu'entre Séleucos II et son frère Antiochos, après un essai malheureux de corégence, s'ouvrit une querelle qui devait durer une dizaine d'années. Les roitelets des pays voisins, Pont, Cappadoce, Bithynie, paraissent avoir attisé le conflit ; celui de Pergame prit parti contre Antiochos, qui, après avoir défait son frère à Ancyre, dévastait l'Asie Mineure, et il battit plusieurs fois ses bandes de Galates (229/8) ; Antiochos finit par se livrer à Ptolémée III ; gardé à vue à Alexandrie, il s'évada pour aller batailler et se faire tuer en Thrace (227). Séleucos mourut l'année suivante. La guerre qu'il avait eu à soutenir contre son frère ne lui avait pas permis de consolider un empire chancelant ; une expédition faite vers 235 en Orient ne lui avait rendu ni la Bactriane ni la Parthie ; et, depuis la défaite d'Antiochos Ier, l'autorité du roi de Pergame s'étendait en fait sur presque toute l'Asie Mineure. Pour reprendre cette province, le fils de Séleucos II, le jeune Séleucos III, franchit le Taurus, mais il fut assassiné en route, laissant le trône à son frère Antiochos III, un jeune homme de dix-neuf ans. L'empire séleucide, amputé de ses plus belles provinces et réduit à la Syrie et à la Mésopotamie, était, comme la Macédoine, aux mains d'un enfant. Si l'Égypte, grâce à sa situation spéciale, sa population homogène, et la prudente politique de ses rois, restait intacte, en Grèce l'idée républicaine ressuscitée sous la forme fédérale, en Asie d'autres causes de décomposition semblaient menacer d'un prompt écroulement les deux plus grandes monarchies du monde grec. Bibliographie. — TARN, Antigonos Gonatas.
— BOUCHÉ-LECLERCQ, Ouvrages cités. |