Le 14 janvier 1639, la duchesse de Savoie avait répondu à la lettre que Richelieu lui avait adressée le 1er décembre 1638 : Je ne fus jamais dans une si profonde léthargie que je ne connusse toujours clairement ce que je dois à votre mérite et à la passion que j'ai de rencontrer les occasions de vous plaire. Je sais que des personnes qui ne sont pas trop bien intentionnées, et particulièrement M. d'Hémery, ont travaillé à obscurcir la candeur de mes actions, voulant même trouver dès taches au soleil. Mais il vous plaira considérer ce que j'ai fait non seulement du temps du duc Charles-Emmanuel, mon beau-père, et de feu Monseigneur, mais depuis ma Régence. Vous connoîtrez parfaitement que je ne pou-vois pas agir davantage pour suivre vos conseils et m'employer au service du Roi Monseigneur mon frère[1]. Richelieu n'avait garde de se laisser prendre à cette eau
bénite de cour. L'Empereur, suzerain du duc de Savoie, n'avait-il pas cassé
le testament de Victor-Amédée, enlevé à la Duchesse la régence et la tutelle
des jeunes princes ? Le roi d'Espagne n'avait-il pas permis au prince Thomas
de quitter la Flandre pour faire exécuter le décret impérial, de concert avec
le marquis de Leganès, gouverneur de Milan[2] ? Le cardinal
écrivit, le 17 mars, au cardinal de La Valette : Je
ne doute point que le prince Thomas ne fasse tout ce qu'il lui sera possible
pour rendre son voyage utile aux Espagnols et essayer de porter Madame, par
la crainte, de venir à ses fins... mais je la
tiens trop habile, pour se laisser surprendre... et vous trop clairvoyant pour ne prévoir et ne prévenir
pas par votre prudence l'effet de leurs mauvais desseins. Aussi
n'appréhendé-je rien de ce côté-là pendant que vous y serez, pourvu que
Madame demeure en la bonne disposition où je vois, par vos dépêches, qu'elle
est maintenant, et qu'elle veuille s'assurer des principales places de son
État, particulièrement de Nice, de Montmélian, comme elle a fait de Turin ;
vous l'en presserez, s'il vous plait, pour son propre intérêt, qui est ce qui
me le fait souhaiter[3]. Le cardinal pressait, d'ailleurs, les mesures pour ne pas être dupé ; on trouve cette recommandation à la fin de sa lettre : S'il arrivoit faute de la personne de Madame, il n'y auroit autre chose à taire que cc que vous me mandez, savoir : de se saisir de la personne du Duc et de Turin[4]. Et, le même jour, une lettre au même La Valette partait, signée du Roi et commandant de faire arrêter et enfermer à Pignerol le prince Thomas, aussitôt que celui-ci aurait mis le pied dans les États de sa belle-sœur[5]. Et le 17 mars encore, Louis XIII, par la plume de son ministre, mandait à Christine : Je ne vous puis celer que si ledit prince Thomas, attaché comme il est aux Espagnols, étoit dans vos États avec votre consentement, je n'aurois plus la confiance que j'ai en vous et vous ne recevriez plus par conséquent les mêmes témoignages de mon affection[6]. Le prince Thomas et le cardinal de Savoie avaient alors avec l'Espagne un traité qui démembrait les États de la Duchesse : il était convenu que les villes qui ouvriraient spontanément leurs portes demeureraient entre les mains des deux princes et que le roi d'Espagne garderait toutes celles que l'on prendrait de force[7]. Cependant le prince Thomas entrait en Piémont avec ses troupes, et le marquis de Leganès marchait sur le Montferrat à la tête des siennes. Le 26 mars, le cardinal de La Valette essayait de contraindre les Espagnols à lever le siège de Cencio, petit château assez peu éloigné d'Asti, lorsque la duchesse de Savoie lui manda que le prince Thomas, maître de Chivasso, n'était plus qu'il six heures de Turin : Tout ce que je puis faire, ajoutait-elle, en cette rencontre qui me surprend extrêmement pour le danger évident que nous courons, c'est de vous dépêcher à toute bride ce courrier pour vous prier instamment de quitter tout pour nous venir 'secourir le plus vite qu'humainement sera possible et de mettre ensemble tout ce qui se pourra de troupes pour nous affranchir de l'effort de l'ennemi, qui est puissant, comme je vous l'écrivis hier[8]. Christine, épouvantée, avait envoyé son fils aisé en Savoie. Elle jugeait la Savoie plus sûre que ce Piémont aux places croulantes et mal munies, dont les gouverneurs ouvraient leurs portes les uns après les autres, tels ceux de Quiers, Moncalieri, Yvrée, Verrue. De Rueil, le cardinal écrivait au cardinal de La Valette : La négligence de ceux à qui Madame commet ses places est pitoyable et insupportable tout ensemble. Je vous avoue que ce qui s'est passé à Chivasso me fait plaindre cette pauvre princesse plus que je ne saurois vous le représenter ; cependant il faut apporter tous les remèdes possibles à ses maux et empêcher qu'elle ne se puisse perdre elle-même[9]. La pauvre princesse ne laissait pas que de se plaindre... à Richelieu : C'est assez que vous sachiez, écrivit- elle le 11 avril 1639, que j'ai perdu six provinces, sept places de considération et deux qui sont des principales, qui, les chemins étant coupés, ne se peuvent guère moins dire que perdues. Cependant j'ai prévu tous mes malheurs et vous ai conjuré d'envoyer des troupes pour y remédier ou bien nous donner une suspension générale. Mais, au premier, je vois que vos ordres n'ont pas été suivis, et l'autre, ne l'ayant pas jugé pour le service du Roi, je me suis sacrifiée pour ses volontés. Mais je ne m'en repens pas et l'estime à gloire, pourvu que cela vous donne occasion de la conserver en me conservant les États et la liberté, car j'ai déjà perdu une bonne partie de l'un et l'on me menace fort de l'autre et ce n'est pas sans quelque fondement[10]. Cette perte du Piémont, Richelieu l'avait envisagée et il avait donné pour instruction à Particelli d'Hémery, qu'il dépêchait à Turin : Remontrer à Madame que le seul expédient qui lui reste pour s'empêcher d'une ruine totale est de faire entendre aux Espagnols et à ses frères qu'elle n'a plus d'autres moyens de se sauver et ses États que de remettre son fils et ses places entièrement entre les mains du Roi. La duchesse obligerait ainsi les princes à rendre celles que les Espagnols avoient prises, et elle ne courrait aucun risque, le Roi étant résolu de lui rendre lesdites places toutes et quantes fois que les Espagnols rendroient celles dont ils s'étaient emparés. Tout traité de neutralité ou de suspension d'armes, conclu entre Madame et les princes, serait considéré comme une rupture. Mais si Madame vouloit traiter avec le prince cardinal et le prince Thomas pour les tirer du parti d'Espagne et les unir au sien et à celui de la France... le sieur d'Hémery offriroit de la part de Sa Majesté toutes les choses qui pourroient contribuer à la fin de cette négociation, connue mariage pour le prince cardinal, emploi aux charges pour le prince Thomas, rétablissement de pensions pour les uns et pour les autres[11]. Il s'agissait bien de négocier. Dès le 13, Christine apprenait que le prince Thomas et le marquis de Leganès marchaient sur Turin, où le Cardinal de La Valette n'avait que trois mille cinq cents Français sous les armes. Le 17 le prince Thomas est devant les murs de la capitale. Installé au Valentin, la maison de campagne que, durant l'occupation française de 1550, René de Birague, président au Parlement de Turin, fit commencer sur la rive gauche du Pô, et qui est devenue l'une des résidences de Madame ; il écrit à sa belle-sœur avec une ironie des plus courtoises qu'il ne se seroit pas approché de Turin en si bonne compagnie sans lui aller baiser les mains, si la ville n'eût été remplie des ennemis de leur maison. La ville, par malheur, renferme une population autrement nombreuse que la garnison et pleine de sympathie pour les assiégeants. La Régente, qui tremble d'exaspérer ses sujets, refuse de sévir malgré les instances du cardinal de La Valette. Cependant une pluie de bombes arrose Turin jour et nuit, plus effrayante qu'efficace. Le soir du dimanche de Pâques (24 avril 1639) les assiégés remarquèrent un grand feu qui s'éleva par deux fois au dernier étage du Valentin. Pour répondre à ce signal, des feux multiples s'allumèrent à travers tout le camp ennemi. L'armée espagnole se bâta de décamper. Le 25 à l'aube, il ne restait plus un corps ennemi devant Turin[12]. La nouvelle était connue à Rueil dès le 3 mai : Nous avons appris avec contentement la délivrance de Turin, mandait Richelieu à Chavigny, mais avec beaucoup de déplaisir la perte de Montcalvo, Pondesture et Villeneuve d'Ast, si elle est vraie, comme le bruit le porte. Le Roi n'a jamais cru Turin si certainement assiégé qu'il n'ait craint que ce fùt seulement une tentative pour voir ce que le peuple voudroit faire, avec dessein d'aller ailleurs au cas qu'il ne s'émût pas. Le mauvais ordre qui a été donné aux places que les Espagnols emportent avec facilité, ou par impuissance ou par négligence, fait craindre au Roi une pareille suite pour les autres et conséquemment la perte de tous les États de M. le Duc de Savoie. Le jour même où le cardinal écrivait ces lignes, Christine l'appelait à son secours : Mon Cousin, ma personne est échappée d'un grand péril, mais les États de Son Altesse Royale Monsieur mon fils y sont plus exposés que jamais... Si vous ne m'assistez puissamment, il n'y a plus de Piémont pour le chic de Savoie, lequel n'est pas raisonnable qu'il se perde en vous servant. Mais jusqu'à présent Madame avait refusé de mettre diverses places entre les mains du Roi : Il faut par nécessité, déclarait Richelieu, quelque chose qui nous porte dans le cœur du pays et qui nous fasse un chemin à Casal, comme Carmagnole et Villeneuve d'Ast, s'il n'étoit point pris et Montcalvo, au défaut duquel Trino peut suppléer, en chassant les ennemis de Chivasso, comme il sera aisé. C'est à Madame à voir si elle veut se perdre ou se sauver... Si elle faisoit difficulté de livrer Coni, Revel et Cahours, le Roi n'envoiera pas assurément Farinée de M. de Longueville[13]. Trois jours plus tard, il expliquait à Chavigny : Quoique je vous mande sans chiffre que l'armée de M. de Longueville ne passera point que Madame n'ait contenté le Roi sur le sujet des places, on ne laisse pas de la diligenter et on ne retardera en aucune façon son passage[14]. Ce fut seulement le 10 juin que Chavigny put écrire de
Turin au cardinal : Enfin Madame s'est résolue à
mettre entre les mains du Roi Carmagnole, Savillan, Quérasque et Revel...
Les troupes françaises sont dans les trois premières
places et la garnison de la quatrième part aujourd'hui. Richelieu ne
fut certainement pas insensible à cette phrase qui figure dans la dépêche de
Chavigny : La lettre que Votre Éminence a écrite à
Madame a extrêmement contribué à lui faire prendre la résolution de
s'accommoder aux conseils du Roi. Voici ce qu'y avait lu Christine : Votre Altesse trouvera bon, s'il lui plait, que je lui die
que le mauvais état de ses affaires ne lui permet pas d'être irrésolue en une occasion où les moments sont
inestimables et où la nécessité et la raison s'accordent tellement ensemble que la première oblige tout à fait à ce que la
seconde conseille. Si vous méprisez le conseil qu'elle vous donne, vous en
connaîtrez l'utilité, lorsqu'il ne pourra plus avoir d'effet ; et si, en le
suivant, Votre Altesse ne s'en trouve bien, je consens qu'elle me décrie dans
le monde et me fasse passer pour tout autre que je ne suis[15]. Et l'argent offert parle cardinal n'avait pas été moins éloquent que la lettre ; le 26 mai, il avait donné pour instruction à MM. de Chavigny et d'Hémery : Puisque vous avez promis un million de livres, le Roi l'agrée ; mais de donner les huit cent mille livres par-dessus, c'est jeter le tout dans le Pô. Cependant si Madame veut déposer toutes les places entre les mains du Roi, l'on vous permet de vous étendre plus que le million... Mais ma pensée est qu'il ne faut rien offrir de plus jusqu'à ce que vous voyiez Madame résolue au dépôt des places que l'on doit désirer, et je crois qu'elle fera plus par la peur d'être tout à fait abandonnée que par l'espérance de plus ou moins d'argent[16]. Au début du mois de juin 1639, les Espagnols étaient maîtres de Montcalvo, Pondesture et Trino. Le cardinal de La Valette sortit de Turin pour reprendre Chivasso. Investie le 17, elle vit le marquis de Leganès et le prince Thomas s'approcher du camp du cardinal avec neuf mille hommes et quatre mille cinq cents chevaux pour la secourir ; mais ils échouèrent dans leur dessein après un combat acharné, Chivasso capitula le 28. Les ennemis, qui semblaient résignés à laisser le cardinal de La Valette et le duc de Longueville reprendre toutes les villes dont ils s'étaient emparés, ne songèrent plus qu'à profiter des intelligences qu'ils avaient dans la ville de Turin, dont la' population leur était d'autant plus favorable que le petit corps de garde qui eu défendait la citadelle était moins nombreux. L'affaire de Turin. Le Roi juge l'affaire de Turin si importante, qu'aussitôt qu'il a cru qu'elle pouvoit tirer de longueur, il s'est résolu de s'avancer jusques à Pignerol. Il mène avec lui douze cents chevaux et toutes ses gardes, françaises et suisses, en sorte que, ramassant ce qui se prépare vers l'Auvergne et le Lyonnais, nous passerons, s'il plait à Dieu, avec dix mille hommes de pied. Richelieu écrivait cette lettre au cardinal de La Valette le 14 août 1639, une quinzaine de jours après que le prince Thomas avait glissé par petits groupes dans Turin, grâce à la négligence ou à la complicité des gens qui gardaient les portes, sept cents soldates espagnols. Le 2.7 juillet, les habitants avaient ouvert foutes leurs portes au reste de l'armée du prince : Je prie Dieu, continuait le cardinal, que vous puissiez chasser sitôt les Espagnols de la ville de Turin que nous ayons à nous occuper à autre chose... Le Roi et ses serviteurs ne peuvent croire que Madame se soit opiniâtrée à vouloir demeurer dans la citadelle de Turin, où sa personne ne peut qu'être à très grand embarras. La méfiance qu'elle a jusques ici témoignée de Sa Majesté fait qu'il ne passera point par la Savoie ; c'est à elle de voir si elle veut voir le Roi à Grenoble ou à Pignerol. Je crois qu'il lui sera plus commode à Grenoble, ne jugeant qu'elle puisse maintenant choisir une autre demeure que la Savoie avec Monsieur son fils, si ce n'est qu'elle voulût achever de perdre ses affaires, comme elle a bien commencé. Il est probable que la Duchesse eût peu goûté l'un des moyens que préconisait Richelieu pour chasser les Espagnols de Turin. J'estime, disait Son Éminence, qu'à toute extrémité les ennemis ne vous sauroient empêcher de mettre le feu aux plus proches tuai-sous de la citadelle, ce qui, par un bon vent que vous sauriez bien choisir, le peut porter bien avant dans la ville et vous faciliter, par ce moyen, celui de chasser pied à pied les ennemis[17]. Cependant Richelieu faisait conjurer Christine par Chavigny de confier au Roi la garde de Nice et de Villefranche : Lier les bras, comme elle fait, à ceux à qui elle demande secours, disait-il, n'est pas le moyen d'en recevoir[18]. Il apprit bientôt qu'une suspension d'armes venait d'être conclue, pour quelques semaines, entre le cardinal de La Valette et les généraux d'Espagne. Le premier moment de surprise passé, le cardinal écrivit à La Valette que la continuer plus longtemps étoit le meilleur expédient qu'on pût prendre. J'ai cette pensée pour trois raisons, expliquait-il : la première parce qu'il sera plus difficile que jamais.de vous envoyer autant d'hommes que vous en aurez besoin ; la seconde, parce que nous ne sommes pas seulement combattus des ennemis, mais du Piémont et, qui pis est, de l'esprit de Madame et de ses confidents ; la troisième, parce qu'une longue trêve est le seul expédient qui peut, non seulement nous donner moyen d'accommodement avec le prince Thomas, mais, en outre, temps de nous ajuster si bien que nous puissions tirer le fruit de sa réunion... En un mot, la trêve étant utile aux ennemis comme elle est, et l'ayant toujours désirée ardemment comme ils ont fait, votre adresse saura bien ménager les affaires, en sorte qu'on ne connaisse pas qu'elle est désirée de deçà ce qui n'est, en effet, que depuis qu'on a vu qu'étant maître de la citadelle de Turin, on n'a pu emporter la ville[19]. La trêve devait durer du 14 août au 24 octobre. Les
généraux des armées adverses en étaient aux extrêmes courtoisies. Le marquis
de Leganès disait, le 16 août, au cardinal de La Valette qu'il n'y avoit point personne au monde de si grand mérite
que Richelieu, qu'il vouloit unir avec lui le comte d'Olivares, que celui-ci
le désiroit et qu'il avoit mis dans sa chambre la peinture du cardinal[20]. Le prince
Thomas paraissait mieux disposé encore : il désirait
un accommodement particulier et disait à La Valette que, si le Roi avoit agréable de marier le duc de Savoie
avec sa fille, et son fils avec Mlle de Longueville, il se déclareroit pour
le Roi[21].
Richelieu estimait que la seule chose à quoi il
fallût prendre garde étoit que le prince Thomas ne se voulût défaire des
François et des Espagnols pour se rendre maître de l'État au préjudice de
Madame et de son fils ; à quoi on ne voyoit autre remède que celui de la
citadelle[22] de Turin
maintenue en la puissance du Roi. Il était de toute nécessité que Madame consentit à sauver la Savoie, Veillane, Suse, Nice et Villefranche[23], ce que Richelieu appelait pittoresquement les débris du naufrage de Son Altesse. Madame n'avait qu'un moyen pour y parvenir : mettre des garnisons françaises dans Veillane et Suse et se transporter en personne à Nice, ce qu'elle pouvoit en venant passer de Pignerol par auprès d'Embrun, pour entrer dans la Provence. Elle se rendroit au château de Nice selon les assurances qu'elle avoit de la fidélité du gouverneur[24]. Ce gouverneur était le commandeur de Sales, frère du saint évêque de Genève. Il déclara que, sans que Madame prit la peine d'aller là il garderoit la place à Monsieur son fils. Cette réponse semble bien ambiguë, écrivit le cardinal au sieur Mondini, qu'il avait dépêché auprès de Madame. Si Madame a quelques assurances particulières dudit commandeur que nous ne sachions point, qui lui ôtent tout doute de sa fidélité, il vaut mieux qu'elle vienne droit à Chambéry pour assurer Montmélian[25]. La duchesse de Savoie ne se rendit pas à Nice, qui était moins sûre que M. de Sales. Le gouverneur sut déjouer une conspiration de six capitaines de la garnison qui prétendaient l'empêcher de recevoir un renfort de trois cents Savoyards que lui envoyait la princesse. La fermeté de M. de Sales eût été peu de chose sans la flotte du comte d'Harcourt, dont les navires couvraient la mer. Lorsque les trois cents Savoyards furent arrivés, le comte d'Harcourt s'en alla chasser quelques galères espagnoles du côté de San-Remo. Le cardinal de Savoie profita de cette absence momentanée pour s'approcher de Nice. Les habitants de Villefranche se donnèrent à lui ; les soldats de Nice en firent autant et, le commandeur de Sales étant mort peu après fort à propos, on accusa le cardinal de Savoie de l'avoir empoisonné. Je ne saurois, écrivit Richelieu à Christine, le 15 septembre 1639, vous représenter jusqu'à quel point j'ai le cœur percé de la perte que vous avez faite de Nice ; cela me fait vous supplier de plus en plus de faire ce qu'il faut pour empêcher que le dernier malheur que vous devez craindre ne vous arrive, lorsque vous y penserez le moins... Quand Votre Altesse aura une créature fidèle dans Montmélian avec une garnison qui dépende absolument d'elle, elle sera maîtresse de la Savoie et donnera moyen au Roi de maintenir Monsieur le Duc de Savoie en ses États[26]. Le cardinal était à Lyon, il s'apprêtait à suivre Louis XIII, qui allait s'avancer jusqu'à Grenoble pour voir sa sœur et lui épargner une bonne partie du chemin. Ce fut à Lyon qu'il apprit que le cardinal de La Valette était en proie aux accès d'une fièvre tierce. Il fit partir pour le château de Rivoli, où se trouvait le malade, le sieur Guillemin, l'un des meilleurs médecins de Lyon. La Valette, qui avait un abcès dans le poumon, expira le 28 Septembre. Il n'avait que quarante-sept ans. Richelieu, au désespoir d'avoir perdu un ami aussi dévoué, écrivait au duc d'Épernon : Je ne puis vous exprimer le déplaisir que la mort de Monsieur le Cardinal de La Valette et l'affliction que vous en ressentez me causent. Dans une perte qui m'est commune à vous, n'attendez de moi aucune consolation. Je ne suis pas moi-même capable d'en recevoir. La manière dont j'ai toujours vécu avec lui, l'affection qu'il me portoit et l'estime singulière que j'avois pour sa personne vous persuaderont aisément de la vérité de mes paroles. S'il étoit possible de racheter de son propre sang ceux que nous aimons, je donnerois beaucoup du mien pour recouvrer l'ami que j'ai perdu[27]. Le comte d'Harcourt se trouvait alors sur son vaisseau, à Saint-Georges, dans le golfe de Toulon. Dès le 27 septembre, Richelieu lui avait donné le commandement de l'armée : Je sais bien, ajoutait-il, que vous n'aurez pas tout l'équipage que vous saurez désirer pour un tel emploi, mais, sans avoir égard à cela, vous viendrez, s'il vous plait, en poste recevoir les ordres de Sa Majesté[28]. L'entrevue de Grenoble. C'est de Grenoble que Richelieu avait écrit au comte d'Harcourt. Le 23 septembre il était venu voir au palais épiscopal Madame, que le Roi venait d'y installer : Le cardinal s'entretint avec elle pendant trois quarts d'heure, lisons-nous dans l'Histoire du Père Griffet, et l'on prétend qu'il lui reprocha sa conduite passée, qui lui avait fait perdre l'estime et l'affection de ses sujets[29]. Le religieux n'était pas mal informé, car voici le plan que Richelieu, qui se défiait des discours improvisés, s'était tracé à lui-même : Le cardinal doit d'abord s'excuser à Madame de lui donner aucun avis et, comme elle l'en pressera, il lui peut dire ingénument qu'ou lui a représenté son esprit si écarté du droit chemin, si séparé de la France, si contraire à elle-même que, croyant quasi impossible de raider, il s'est résolu de se contenter de la plaindre, et écouter ce que son esprit lui suggère pour son salut, avec dessein de lui dire franchement ce qu'il estimera pour le bien de son service. Il faut demeurer toute la première entrevue dans cette froideur. Et, à une seconde, étant pressé de parler, il lui dira son avis, si elle n'entre d'elle-même dans ce qu'on lui voudroit dire. Si Madame n'amène pas Monsieur son fils, on peut s'en prévaloir pour justifier qu'elle est contraire à elle-même. Apprenant que Christine était venue sans le jeune duc de Savoie, le cardinal avait ajouté en marge : Le Roi est intéressé à la conservation de Monsieur son fils, et elle le craint. Les princes sont intéressés à sa perte et elle le laisse en lieu où ils peuvent espérer de le perdre. Le plan se terminait ainsi : On
lui peut représenter que le Roi est venu de deux cents lieues pour lui
témoigner son bon naturel ; que c'est à elle de tirer un notable profit de
sou voyage, parce que, si elle ne le fait, ses ennemis reprendront double
cœur contre elle, et ses sujets redoubleront le mépris qu'ils ont pour elle ;
ce qui produira en un instant de si mauvais effets qu'ils seront incapables
de remèdes. Le cardinal avait noté sur un autre feuillet quelques
formules énergiques dont il ne manqua pas sans doute d'user au cours de son
entretien avec la Duchesse : Les conseillers de
Madame ne sont excellents qu'à craindre ce qui ne leur arrivera pas et à ne
prévoir aucun des maux qui les accablent. A les ouïr, ce sont des lièvres et
ils se trouvent en effet poltrons comme des lièvres. Ils savent se méfier de
leurs amis et s'armer contre eux et ne rien appréhender de leurs ennemis. Ils
se consolent en la perte de leur maîtresse, pourvu qu'ils pensent avoir de
fausses raisons pour se disculper devant le monde, bien que, devant Dieu, et
devant les hommes, ils en soient la vraie et la seule cause[30]. Richelieu avait également tracé un plan pour Louis XIII. Il avait conseillé au Roi de dire à la Duchesse : Il est vrai, ma Sœur, que je ne puis que je ne me plaigne, en passant, à vous-même de la méfiance que vous avez témoignée de moi en plusieurs choses, comme si j'eusse été capable d'usurper vos États. Le déplaisir que j'ai reçu d'une telle pensée m'arrache cette plainte, qui sera courte, car je ne vous en dirai pas davantage. Mon dessein est de vous sauver, si je puis, sinon de me laver les mains de vos affaires[31]. Le marquis d'Aglié et le comte Philippe d'Aglié, son
neveu, étaient des conseillers écoutés de Madame. Trois heures d'entretien
avec eux ne permirent pas au cardinal d'arriver à ses lins. La princesse
demeurait dans son obstination. L'un des deux,
songeait Richelieu, lui aigrit plutôt l'esprit que
de l’adoucir[32]. Quelque temps
après, il eut le regret de noter dans un mémoire : Sa
Majesté fut contrainte de se contenter de ce qu'elle put arracher de
l'opiniâtreté de ce mauvais esprit, bien qu'il n'y eût rien qui pût assurer
sa personne et le reste de ses États. Madame promit de composer la garnison
de Montmélian de Savoyards et de François entretenus de longtemps à son
service. Elle s'obligea d'en mettre autant des uns que des autres dans le
haut et le bas fort de cette place ; elle promit de déposer entre les mains
du Roi le château de Charbonnières en Savoie et celui de Bienne et de Fossan
en Piémont avec la ville d'Albe. Elle promit de faire si bien garder l'entrée
du val d'Aoste que les ennemis ne sauroient se servir de ce passage ; et
cependant que, s'il arrivoit qu'ils entrassent en Savoie et qu'ils fissent
soulever et révolter cette province sans y entrer à main armée, elle feroit
entrer plus grand nombre de François dans Montmélian. Elle promit enfin
d'assurer sa personne et celle de sou fils par une bonne garnison qu'elle
tiendroit dans Chambéry[33]. Ce que Christine ne disait pas, ce que ses conseillers ne cessaient de lui répéter, c'est qu'il ne fallait pas donner au Roi et au cardinal le moyen de réduire la Savoie et le Piémont au même état que la Lorraine. Le Roi, ayant obtenu ce qu'il pouvait, ne songea plus qu'à
s'en retourner : Son départ, nous dit
Richelieu, fut accompagné de beaucoup de larmes de
la part de Madame, mais Sa Majesté, sachant qu'elle pleuroit quand bon lui
sembloit, et qu'un moment après elle rioit et se moquoit de ceux qu'elle
avoit abusés par les larmes, son affliction simulée ne produisit pas l'effet
qu'elle prétendoit. Le cardinal prit congé de Madame. Il lui laissa un
mémoire dont la conclusion était : Regardant
l'avenir, Madame trouvera qu'un seul coup de l'orage qui est élevé contre
elle, la peut précipiter au fond du précipice sur le bord duquel elle est
maintenant. ; et que, si elle se perd eu n'oubliant rien de ce qu'elle doit
pour s'en garantir, l'honneur et la réputation du Roi l'obligent à la
recevoir et à la traiter dignement en ses États ; si elle tombe en
l'extrémité de ce malheur par le mépris de ses conseils, le même honneur de
ce prince ne lui permettra pas de lui donner autre retraite que celle d'un
cloître, pour y pleurer ses péchés le reste de sa vie avec fruit et se
repentir inutilement de sa mauvaise conduite[34]. Les adieux du cardinal au comte d'Aglié, principal confident de Christine, furent plus aigres encore. La litière de la Duchesse venait à peine de s'éloigner de l'évêché, que Richelieu, emmenant le comte dans une chambre, lui dit, l'œil chargé de menaces : Enfin, vous voilà satisfait, vous avez engagé Madame de Savoie à se séparer du Roi son frère, à qui vous avez fait essuyer le plus cruel affront qu'il puisse jamais recevoir. Le monde sera persuadé que Sa Majesté n'est venue ici que pour enlever à son neveu des places qu'elle ne vouloit avoir que pour les lui conserver. Voilà le fruit de vos conseils. Le comte ayant répondu qu'il n'avoit aucun pouvoir sur l'esprit de Madame, Hé, plût à Dieu, s'écria le cardinal, que tout le monde en fût persuadé, Madame auroit mieux conservé sa réputation et ses affaires seroient en meilleur état. Sur quoi le confident de Christine, voyant que le cardinal lui tournait le dos, se hâta de monter à cheval et de se réfugier à Montmélian[35]. Le cardinal de Savoie et le prince Thomas. Irrité de l'obstination, bien compréhensible, de la
Duchesse, le cardinal tenta de s'accommoder avec le cardinal de Savoie et le
prince Thomas[36].
La raison veut, estimait-il, que Madame et lé prince Thomas s'accordent sous l'autorité
du Roi secrètement. Le Roi doit déclarer par
écrit aux princes que, si le Duc son neveu vient à mourir, il les reconnoit
comme légitimes successeurs aux États de Piémont et de Savoie, et leur
promettre en ce cas sa protection ; il doit stipuler
le mariage du petit prince de Carignan (fils du prince Thomas) avec une princesse de France et donner pension : au père
de cinquante mille écus, de cinquante mille francs au fils. Il doit promettre de rendre les places qu'il tient en Piémont,
soit à son neveu le jeune Duc, soit aux princes, au cas qu'il vienne à
mourir, les Espagnols faisant le même. Il faut que, dès cette heure, le Roi offre de rendre les places qu'il
tient sous la caution d'une ligue de tous les princes d'Halle, les Espagnols
faisant le inerme ; auquel cas Madame demeurera régente et les princes
assistants, quoique séparés de demeure. Sa Majesté sera caution de Madame et desdits princes les uns envers les
autres, avant pour sûreté de la foi du prince Thomas le prince son fils
nourri et marié en France. Les princes, de leur part, promettront n'avancer
point les affaires des Espagnols... au
contraire faire ce qu'ils pourront pour en retarder les progrès ;
particulièrement la prise de Casal, qui,
ôtant toute crainte aux Espagnols pour le Milanais, ne leur laisseroit plus
d'autre pensée que la conquête du Piémont[37]. Richelieu comptait imposer cet accord à Madame et il avait entamé une négociation avec le cardinal de Savoie, par l'intermédiaire du comte Masserati, confident et maître d'hôtel de ce prince. Dans l'engagement qu'il avait préparé et qui fut signé par le Roi, on pouvait lire cet article : Pour remédier à la crainte que notre sœur peut avoir pour sa personne et pour celle du Duc sou fils, notre neveu, nous estimons qu'elle ne doit point sortir de Savoie pendant la guerre et que nos cousins ses beaux-frères pourront, sans venir en Savoie, demeurer dans la ville de Turin où ils agiront-, en ce qui concerne les affaires du gouvernement, en qualité d'assistants, avec ceux qui seront députés de notredite sœur, et avec les députés de nos armées et autres qui pourront avoir commission de nous en ce qui sera des affaires de guerre[38]. Christine se fût récriée devant de telles conditions qui
l'obligeaient à rester jusqu'à la paix loin de sa capitale, où ses
beaux-frères auraient droit de séjour. Aussi Richelieu lit-il au comte
d'Harcourt cette recommandation : Il ne faut pas que
Madame puisse découvrir le fond de ce traité, étant si malheureuse pour
elle-même qu'elle le romproit assurément, il la faudra repaître de la
continuation des négociations générales sans lui rien dire du fond[39]. Richelieu ne
croyait guère au succès de l'accommodement qu'il avait préparé avec les
princes de Savoie. Sur son ordre, Chavigny donna ces instructions au comte
d'Harcourt : Le Roi désire que vous agissiez en la
même sorte que si Masserati et Baronis n'étoient point venus ici faire des
propositions[40]. La lettre de
Chavigny était du 22 octobre 1639 ; le 24, la trêve expirait. La défaite du prince Thomas. A la fin du mois suivant, un trompette, venu à propos d'un échange de prisonniers, disait au comte d'Harcourt, ainsi que son chef le lui avait commandé : Si j'étois roi de France, je ferois couper la tête au comte d'Harcourt pour avoir hasardé une bataille contre une armée beaucoup plus forte que la sienne. Et moi, répondit le prince, si j'étois roi d'Espagne, je ferois couper la tête au marquis de Leganès pour s'être laissé battre par fine armée beaucoup plus faible que la sienne. Qu'avait donc hasardé, depuis ces trois semaines, le nouveau commandant de l'armée d'Italie ? Se rendre maître de Chieri (trois lieues au sud-est de Turin), jeter douze cents hommes dans Casal (douze lieues au nord-est), introduire un renfort dans Carmagnole (six lieues au midi), le tout avait été prestement exécuté. Mais comment échapper à la disette, les Espagnols, beaucoup plus nombreux, occupant tous les passages par où pouvaient arriver les vivres ? Bientôt il n'était resté au comte d'Harcourt d'autre ressource que d'abandonner Chieri. Il lui avait fallu, avec sa petite armée de cinq mille hommes et de mille chevaux, décamper sans donner l'éveil à l'armée d'Espagne, qui, sous les ordres du marquis de Leganès, comptait cinq mille cavaliers et dix mille fantassins. Le cardinal de Savoie pouvait accourir de Coni (quinze lieues au sud de Chieri), malgré les quelques troupes que le comte d'Harcourt avait envoyées de ce côté pour se couvrir ; le prince Thomas pouvait sortir de Turin. Averti par les habitants de Chieti, le prince Thomas ne manqua point l'occasion. Tandis que l'avant-garde du comte d'Harcourt, se disposait à jeter un polit sur un ruisseau, l'arrière-garde, commandée par le comte de La Mothe-Houdancourt, était chargée par trois mille cavaliers espagnols et cinq cents dragons. En même temps le prince Thomas, à la tête de mille chevaux et de quatre mille hommes de pied, attaquait l'avant-garde. Mais il y rencontra le comte d'Harcourt combattant et tenant son inonde en personne. Défait presque aussitôt, il se sauva grâce à la nuit qui déroba sa fuite. Cependant le vainqueur faisait établir le pont, qu'il franchit rapidement. Son arrière-garde le rejoignit avant le lever du soleil, que le marquis de Leganès attendait pour fondre sur elle avec toutes ses troupes. La joie de Richelieu éclate dans ces lignes du Testament politique : Cette action, qui se passa le 20 novembre 1639, fut d'autant plus glorieuse que les ennemis avoient vingt mille hommes contre huit, que notre armée ne pouvoit passer sans défiler en leur présence et qu'étant attaquée des deux côtés, elle fut victorieuse de toutes parts. Les ennemis y perdirent deux mille hommes, sans que les morts et les blessés du côté des François excédassent le nombre de trois cents[41]. FIN DU CINQUIÈME TOME |
[1] Vicomté de Noailles, Le
Cardinal de La Valette, p. 461-467.
[2] Père Griffet, Histoire du
Règne de Louis XIII, t. III, p. 272.
[3] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 291, et 296-297.
[4] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 291, et 296-297.
[5] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 298.
[6] Avenel, Lettres du Cardinal de
Richelieu, t. VI, p. 298.
[7] Des négociations se nouaient
alors entre Richelieu et Olivarès par l'intermédiaire de M. de Pujols, agent du
cardinal à Madrid, pour arriver à une trêve, puis à la paix générale. Il était
question de la restitution réciproque des places que le Roi Très Chrétien et le
Roi Catholique s'étaient prises l'un à l'autre en Flandre, aux Pays-Bas, au
Luxembourg, en Allemagne et en Italie. Mais ni Richelieu ni Louis XIII
n'étaient disposés a conclure un marché de dupes, comme le prouve cette lettre
que le Roi écrivit au cardinal le 18 mars 1639 : J'ai
reçu les deux dépêches de Pujols, qui contiennent les mêmes choses que vous me
dites la dernière fois que vous vîntes à Saint-Germain. Je trouve votre réponse
très bien et surtout l'article que j'ai marqué d'une croix, qui est d'ajuster,
en faisant la trêve, comme la paix se devra faire entre les deux Couronnes.
Autrement la France recevroit un trop grand préjudice, rendant les places qu'il
a plu à Dieu nous donner, si ensuite de la trêve, la paix ne se faisoit, car il
faudroit reprendre encore une fois ce que nous tenons maintenant. Je vous prie
que cet article soit bien expliqué dans la réponse que vous ferez à Pujols.
(Affaires étrangères, Lettres de Louis XIII au cardinal de Richelieu.)
Cet article, tiré d'une lettre de Chavigny à Pujols, est cité par A. Leman, Richelieu
et Olivarès, p. 90.
[8] Vicomte de Noailles, Le
Cardinal de La Valette, p. 484, note.
[9] Avenel, Lettres du cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 318.
[10] Vicomte de Noailles, Le
Cardinal de La Valette, p. 488.
[11] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 315-316.
[12] Vicomte de Noailles, Le
Cardinal de La Valette, p. 490-493.
[13] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 337-339.
[14] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 345.
[15] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 370, note.
[16] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 367-358.
[17] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 465-470.
[18] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, p. 476.
[19] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 490.
[20] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 490, note.
[21] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, p. 491, note.
[22] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, p. 511.
[23] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 505.
[24] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 506.
[25] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 506, note.
[26] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t, VI, p. 527-528.
[27] Vicomte de Noailles, Le
Cardinal de La Valette, p. 552.
[28] Vicomte de Noailles, Le
cardinal de La Valette, p. 540.
[29] Père Griffet, Histoire du
Règne de Louis XIII, t. III, p. 221.
[30] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 534-536.
[31] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 537.
[32] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 551.
[33] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 554-555.
[34] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, p. 555 et 558-559.
[35] Levassor, Histoire de Louis
XIII, t. V, p. 735. — Père Griffet, Histoire du Règne de Louis XIII,
t. III, p. 224.
[36] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 588-589.
[37] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 588-589.
[38] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 591.
[39] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 591.
[40] Avenel, Lettres du Cardinal
de Richelieu, t. VI, p. 593.
[41] Père Griffet, Histoire du Règne de Louis XIII, t. III, p. 226-229.