LES TRANSFORMATIONS DE LA ROYAUTÉ PENDANT L'ÉPOQUE CAROLINGIENNE

LIVRE III. — [LES INSTITUTIONS MONARCHIQUES SOUS LE GOUVERNEMENT DES CAROLINGIENS]

 

CHAPITRE VIII. — LE CONSEIL DU ROI.

 

 

Le roi carolingien n'était jamais seul. [Nous avons déjà vu qu'] il avait autour de lui ce qu'on appelait le Palais, c'est-à-dire un assemblage qui comprenait à la fois une cour brillante, des bureaux où l'on travaillait, et un conseil qui éclairait le roi. Si le roi avait à entreprendre une guerre, à conclure un traité, à rédiger un acte législatif, il demandait conseil à quelques hommes. Il ne se décidait qu'après avoir pris leur avis.

Les documents manifestent cette vérité de règne en règne. Prenons le règne de Pépin le Bref. L'annaliste contemporain nous dit qu'en 754, alors que le pape lui demandait de faire une expédition en Italie, le roi ne s'y décida qu'après avoir tenu conseil avec ses grands[1]. La guerre faite, ce fut avec le conseil et sur la demande de ses grands qu'il accorda la paix au roi lombard[2]. Quand ce roi lombard vient à mourir, c'est Pépin et le conseil de ses grands qui désignent son successeur[3]. Plus tard, Pépin le Bref marche contre l'Aquitaine, il reçoit de Waifer des propositions de paix, mais il les repousse par le conseil de ses grands[4]. Dans leurs capitulaires, Pépin le Bref et Carloman déclarent qu'ils agissent avec le conseil des évêques et de leurs optimates[5].

On voit par ces exemples que ce conseil n'était composé, en dehors des évêques, que des grands du roi, c'est-à-dire de ceux qui sous le titre de proceres ou d'optimates formaient le premier rang de la hiérarchie du Palais. Pépin, dans ses plus grandes entreprises, consultait, non pas un peuple, non pas les représentants d'un peuple, mais quelques hommes seulement, et ceux-là mêmes que sa faveur avait faits ses grands.

Ce n'est pas à dire que ce conseil manquât d'indépendance. Eginhard rapporte, comme un souvenir qui s'était conservé' dans le Palais, qu'en 754 l'une des séances de ce conseil fut orageuse. Le pape avait sollicité le roi de porter la guerre contre les Lombards, et le roi, visiblement, y penchait ; mais quelques-uns des grands, et de ceux qu'il avait l'habitude de consulter, s'opposèrent tellement à sa volonté qu'ils allèrent jusqu'à déclarer tout haut qu'ils quitteraient se service du roi et retourneraient dans leurs maisons[6]. Ces derniers mots doivent s'entendre en ce sens que ces hauts fonctionnaires, plutôt que de conseiller la guerre d'Italie, offraient de quitter le Palais, de renoncer à leurs fonctions et dignités, et de rentrer dans la vie privée[7]. Cette ardeur s'explique si l'on se rappelle qu'une alliance existait depuis Charles Martel entre l'État franc et l'État lombard ; plusieurs des conseillers du roi répugnaient à rompre cette alliance dans l'intérêt du pape. L'historien qui rapporte cette discussion ne dit pas que le conseil ait été en majorité de cet avis. Ce qui est certain, c'est qu'aussitôt après cette séance la guerre fut décidée par le roi, l'armée reçut l'ordre de se mettre en marche, et l'on ne voit pas qu'aucune opposition se soit produite. La résistance qui s'était manifestée librement au conseil ne se manifesta pas dans l'armée[8].

Charlemagne conserva cette habitude de consulter son conseil. En 773, il ne décida la guerre d'Italie qu'après avoir pris conseil de ses grands[9]. Or les annalistes qui mentionnent expressément ce fait, marquent aussi que ce conseil ne se confondait pas avec l'assemblée générale ; car ils disent que ce conseil, consilium, eut lieu à Thionville en hiver, tandis que le convenus se réunit au printemps à Genève[10]. De même un annaliste nous dit que l'expédition contre les Avares fut entreprise par le roi Charles avec le conseil de ses grands[11]. En 787, Charlemagne est en Italie ; le duc lombard de Bénévent lui fait des propositions de paix ; mais, dit l'annaliste, elles déplurent au pape et aux grands du roi ; ils tinrent conseil, et ils furent d'avis que le roi se portât contre Bénévent ; ce qu'il fit[12]. Quelques jours plus tard, le roi Charles délibéra de nouveau avec des évêques et ses optimates, et il fut décidé qu'on ferait la paix[13].

Ces personnages étaient appelés conseillers du roi, consiliarii regis[14]. Un pape écrivant à Pépin lui parle de Fulrad, votre conseiller[15]. Hincmar dans sa jeunesse avait connu Adalhard, qui était le premier parmi les conseillers de Charlemagne[16]. Ce prince, dit encore Hincmar, avait dans son Palais à la fois des officiers et des conseillers, et dès qu'un homme de l'une ou de l'autre catégorie venait à mourir, il avait soin de lui choisir un successeur compétent[17].

On peut voir dans la Vie de saint Guillaume ce que c'était que ce conseil et comment on y entrait. Guillaume fut d'abord dans sa jeunesse commendé par son père au roi Charles, et dès lors il vécut sous ses yeux, dans le Palais. Plus tard il devint comte, et exerça quelques commandements à la guerre. Enfin il fut admis dans les conseils du roi, et délibéra avec lui sur toutes les affaires du royaume[18]. Un jour, on apprit au Palais que les musulmans d'Espagne avaient fait une incursion en Aquitaine. A cette nouvelle, dit le biographe[19], le roi appelle suivant sa coutume les premiers de son Palais et ses conseillers ; il leur demande leur avis sur ce qu'il convient de faire ; avec eux il délibère longuement ; l'opinion du conseil est d'envoyer une armée en Aquitaine et de la faire commander par Guillaume ; le roi se range à cet avis et charge Guillaume du commandement.

On se tromperait d'ailleurs si l'on croyait que ce conseil de Charlemagne fût organisé comme l'a été, cinq siècles plus tard, le conseil du roi de la dynastie capétienne. Le conseil de Charlemagne n'était pas un corps constitué. Il n'avait pas une existence propre. Aussi faut-il remarquer qu'on ne le voit pas s'assembler hors de la présence et sans un ordre précis du roi. On peut dire qu'il n'existait qu'avec et par le roi. Il n'était même pas composé de membres à litre fixe. Chaque jour, pour chaque affaire, le roi appelait à lui ceux qu'il voulait, et ceux qu'il avait appelés se trouvaient ses conseillers ce jour-là. Il les consultait, il voulait qu'ils lui donnassent leur avis sur l'affaire pendante. Tout grand personnage, qui avait la confiance du roi, pouvait être ainsi consulté ; mais nul n'entrait au conseil de plein droit. Nul ne siégeait au conseil sans y être appelé[20].

En temps ordinaire et quand aucune affaire grave n'était en jeu, les conseillers étaient en fort petit nombre. Voici comment Hincmar représente le conseil quotidien de Charlemagne : Il avait toujours soin d'avoir auprès de lui trois de ses meilleurs conseillers ; à cet effet, ils se succédaient dans le Palais à tour de rôle ; et comme il lui arrivait souvent, la nuit, de réfléchir aux intérêts de l'Église ou de l'État, il notait ses réflexions sur des tablettes, et, le jour venu, il en délibérait avec trois conseillers[21].

Une anecdote, qui nous a été conservée par le Cartulaire de l'abbaye de Lorsch, nous montre Charlemagne réunissant, un matin, tous les conseillers présents, leur exposant l'affaire, laissant chacun exprimer son opinion, et se décidant à la fin contre l'avis qui lui a été donné[22].

Nous retrouvons sous Louis le Pieux cette même habitude du souverain de consulter sur chaque affaire les grands de son entourage. Ainsi en 822 nous voyons le prince prendre une résolution après avoir tenu conseil avec des évêques et ses grands[23]. En 826, Louis reçoit la nouvelle que les musulmans d'Espagne faisaient des incursions dans l'Empire ; son esprit en fut très ému ; mais il se garda bien de prendre une décision hâtive, et il résolut d'attendre d'avoir l'opinion de ses conseillers sur ce qu'il y avait à faire[24]. Ce conseil n'était pas le conventus. En 832, Louis convoqua ses conseillers, et le résultat de cette délibération fut précisément qu'on réunirait le placitum général quelques jours plus tard à Orléans[25]. En 854, c'est au contraire quelque temps après la tenue du conventus que Louis le Pieux convoqua ses conseillers et les optimates qui étaient dans les environs, et délibéra avec eux sur les moyens d'opérer un rapprochement avec son fils Lothaire[26].

Nous possédons une lettre écrite par Louis le Pieux en réponse à un de ses fonctionnaires qui l'avait consulté sur quatre points. Sur les trois premiers où il ne s'agit que d'exécuter des décisions antérieures, il répond nettement et donne une solution ; mais le quatrième présentait apparemment quelque difficulté, car il se contente d'écrire : Quant au quatrième article, nous avons décidé d'attendre que nous ayons auprès de nous un plus grand nombre de nos fidèles pour en délibérer[27].

Dans les actes législatifs qu'il édictait, il était d'usage que le roi mentionnât cette délibération en conseil. Sans doute il ne voulait pas que son décret, pour lequel il exigeait l'obéissance des hommes, se présentât comme l'œuvre de sa volonté unique. Il aimait à dire que sa décision avait été délibérée en un conseil, et que des évêques et des grands avaient partagé sa pensée. L'expression la plus ordinaire pour marquer cette collaboration était cum consilio episcoporum et optimatum. Il ne faut pas la traduire comme s'il s'agissait de tous les évêques et de tous les optimates. Il s'en fallait beaucoup que tous les évêques y fussent appelés. Trois ou quatre, ou un peu plus si l'affaire était très importante, siégeaient seuls dans ce conseil, avec deux ou trois des abbés. L'idée que tous les évêques eussent le droit d'y figurer ne venait à l'esprit de personne. Le roi y avait appelé ceux qu'il avait voulu. Ils étaient venus, moins comme chefs de diocèses que comme amis et fidèles du roi.

Ce conseil comprenait toujours un élément ecclésiastique et un élément laïque[28]. Charlemagne, en 787, étant en Italie et au milieu de son armée, avait fait la paix sur le conseil, d'évêques et de grands[29]. Louis le Pieux, en 819, fait un long capitulaire sur les affaires de l'Église et la discipline des monastères ; il déclare dans son préambule qu'il a appelé auprès de lui plusieurs évêques et abbés, et des fidèles ses optimates, et que c'est avec eux qu'il a délibéré[30]. Puis il promulgue vingt-huit articles et il ajoute : Nous avons encore d'autres articles à faire sur différents sujets ; nous les ferons plus tard avec le conseil de nos fidèles[31].

La même tradition se continue sous Charles le Chauve. Il a, comme Louis le Pieux, ses conseillers[32]. Nous le voyons toujours entouré de quelques fidèles, oui sont des évêques, de puissants abbés, ou des laïques optimates. Nous le voyons agir toujours en consultant des évêques et des grands[33], ou avec le conseil de ses fidèles[34]. S'il se réconcilie avec son frère Louis ou avec son neveu Lothaire, c'est sur le conseil des fidèles[35]. Ailleurs, quelques comtes l'ont consulté sur un point de droit administratif ; il en a délibéré avec des évêques et des fidèles, et d'après leur conseil il rédige un décret[36]. Un de ses fils s'est révolté contre lui, puis lui a fait sa soumission ; avant de décider s'il lui pardonnera, il attend qu'un conseil de fidèles se soit réuni, et c'est après avoir délibéré avec ses conseillers, et conformément à leur avis, qu'il se décide à tenir le jeune homme enfermé[37]. Même sur des affaires qui ne concernent que la famille du roi, il croit utile et nécessaire de prendre conseil. Sa fille Judith s'est laissé enlever par le comte Bauduin. Charles le Chauve consulte des évêques et des grands sur la punition qu'il doit infliger aux deux coupables[38] ; puis, l'année suivante, c'est encore sur le conseil des fidèles qu'il se décide à pardonner et à autoriser le mariage[39].

Sur le nombre de ces conseillers nous n'avons pas de chiffres précis. Il est visible que le nombre était très variable. Rien ne permet de croire qu'il ait jamais été fort élevé. Lorsque Charles le Chauve et Louis le Germanique se réunirent au colloque de Mersen, chacun d'eux n'avait avec lui que quatre évêques et dix conseillers[40]. En 860, un traité fut conclu par Charles le Chauve avec son frère Louis et son neveu Lothaire ; ce traité avait été préparé et rédigé d'avance par les conseillers réunis des trois rois, et tous les conseillers y apposèrent leurs signatures ; or nous y comptons onze évêques, deux abbés, et trente-trois laïques[41]. Tel fut, ce jour-là, le nombre total des conseillers des trois rois réunis.

On a pu remarquer dans les exemples que nous venons de citer que, à partir de Louis le Pieux, ce conseil est ordinairement appelé le conseil des fidèles[42]. Le mot fideles, ici, est pris dans son sens étroit, et remplace le terme de grands ou d'optimates, avec lequel il alterne encore quelquefois[43].

Ces fidèles sont des hommes liés personnellement au roi. Parmi eux, les uns sont des évêques et des abbés, qui ont reçu de lui leurs évêchés et leurs riches abbayes ; les autres sont de hauts fonctionnaires qui ont reçu de lui leurs offices et à qui il peut les ôter. Tous sont liés au roi par l'engagement étroit de la commendatio[44]. Ils étaient ses premiers et plus dévoués serviteurs. Il s'en fallait de tout que les uns fussent les représentants de l'Eglise, les autres les représentants d'un peuple. C'est uniquement à titre de fidèles du roi que le roi les consultait.

Même j'incline à croire que, pour eux, donner conseil était moins un droit qu'un devoir. Les documents des époques suivantes nous montreront que tout vassal doit le conseil à son suzerain, que tout grand feudataire doit au roi aide et conseil. Or cette vérité, qui apparaîtra plus tard très nettement, commence déjà à poindre ici, vaguement encore, mais assez pour qu'un historien attentif doive la signaler. Nous remarquons en effet dans les annalistes l'emploi fréquent de cette forme de langage : Le roi appela les grands pour les consulter ; et cela dans des passages d'où il résulte que cet appel s'adresse à des hommes qui sont plus ou moins éloignés du Palais[45]. Le roi leur donne l'ordre de venir vers lui[46] et il ne semble pas qu'ils puissent se dispenser d'obéir à cet ordre[47]. Ils doivent, toute affaire cessante, et à leurs frais[48], se rendre à l'ordre du roi et accourir de très loin au Palais, où on ne leur demande pourtant qu'un conseil. Voyez dans le capitulaire de 877 comment Charles le Chauve règle quels hommes font partie du conseil de son fils[49] ; ce n'est pas un droit qu'il leur confère, c'est une obligation qu'il leur impose. Voici qui est plus clair encore. En 859, Charles le Chauve rappelle que quelques évêques l'ont trahi. Ils m'avaient juré fidélité, dit-il, et par conséquent ils auraient dû me donner conseil et aide[50]. Hincmar emploie les mêmes termes, consilium et auxilium, pour exprimer la fidélité que les évêques et les conseillers doivent au roi[51].

[Il n'en est pas moins vrai que, à l'époque de la décadence carolingienne, et surtout sous le règne de Charles le Chauve, ce conseil devait prendre une grande importance et collaborer de plus près aux actes du gouvernement. Mais, dès l'origine et en principe, les conseillers des rois ne furent, comme ceux des empereurs romains, que des aides de la royauté, on pourrait dire, des instruments d'information. En répondant au roi qui les consultait, ils s'acquittaient du devoir inhérent à leurs fonctions ou à leur qualité de fidèles. Ils n'exerçaient pas un droit, ils ne jouissaient pas d'un privilège.].

 

 

 



[1] Continuateur de Frédégaire, c. 120, Bouquet, t. V, p. 2.

[2] Continuateur de Frédégaire, c, 121, Bouquet, V, 4. — Les conditions de la paix furent déterminées per judicium Francorum vel sacerdotum, ibidem.

[3] Continuateur de Frédégaire, c. 122. Nous ne pensons pas que procerum suorum puisse signifier les grands des Lombards ; cela ne serait pas conforme aux usages de la langue du temps.

[4] Continuateur de Frédégaire, c. 130, 132.

[5] Capitulaire de 742, dans Borétius, p. 24. — Capitulare Suessionense, 744, Borétius, p. 29, art. 2 ; art. 3. — Si nous ne trouvons pas la même formule dans les quatre autres capitulaires qui nous sont restés de Pépin, cela tient apparemment à ce que pour aucun d'eux nous n'avons le préambule.

[6] Eginhard, Vita Caroli, 6. — Adrevald, Miracula S. Benedicti, 1, 18, reproduit la même assertion dans les mêmes termes.

[7] Ces mots ne signifient nullement qu'ils voulussent renoncer à obéit au roi, qu'ils prétendissent se délier de leurs devoirs de sujets. Regem derevere ne signifie pas autre chose que quitter le Palais, quitter le service ; ces hommes qui étaient des fonctionnaires, plutôt que de donner à Pépin un avis qu'ils jugeaient funeste, offraient, comme on disait en langage moderne, leur démission. L'écrivain n'ajoute pas qu'ils se soient réellement retirés.

[8] Voir sur cela le Continuateur de Frédégaire, c. 120, S'il a connu les secrets de la séance du conseil, il n'a pas jugé important d'en parler.

[9] Annales Tiliani, année 773, Bouquet, V, p. 19. — Chronicon Moissiacense, année 773, Bouquet, V, p. 69. — Annales Mettenses, année 773, Bouquet, V, p. 341. — Les Annales de Lorsch disent la même chose avec quelque différence dans l'expression, Bouquet, V, 37-38. On remarquera ici l'expression cum Francis qui rend ce que les autres annalistes expriment par consilio optimatum. C'est que, ainsi que nous l'avons vu, l'une des significations du mot Franci était celle de optimates. — Consiliare cum Francis ou consilium agere cum Francis était une expression faite ; nous la retrouvons dans les mêmes Annales à l'année 760 ; de même inito consilio cum Francis, année 784.

[10] Annales Tiliani, année 773. Chronique de Moissac, année 773. Annales de Metz, année 773. Annales de Lorsch. — Il s'agit bien entendu de Genève, comme cela est bien marque dans les Annales d'Éginhard, même année.

[11] Annales de Metz, année 791. — Les annalistes se donnent rarement la peine de parler de ce conseil presque quotidien, et ils signalent plus volontiers le conventus qui est annuel et dont la réunion frappe tous les yeux. Encore trouve-t-on assez souvent une allusion à ce conseil ; ainsi dans les Annales de Lorsch, années 780, 781 et 798.

[12] Annales de Lorsch, année 787, Bouquet, V, 44, Pertz, I, 169.

[13] Annales de Lorsch, année 787, Bouquet, V, 44, Pertz, I, 169.

[14] Capitulaire de 789, p. 55. — Hincmar, De ordine palatii, 31. — Alcuin, Lettres, n° 126, Jaffé, p. 509, parle des consiliarii de Charlemagne.

[15] Liber carolinus, édit. Jaffé, n° 6, n° 7. On sait que Fulrad, abbé de Saint-Denis, était, en effet, l'un des conseillers les plus écoutés de Pépin.

[16] Hincmar, De ordine palatii, c. 12.

[17] Hincmar, De ordine palatii, c. 26.

[18] Vita S. Willelmi, c. 4, dans Mabillon, Acta Sanctorum, IV, p. 73-74.

[19] Vita S. Willelmi, c. 5.

[20] C'est ce qui explique que le pape Léon III, dans la partie confidentielle d'une lettre adressée à Charlemagne en 808, lui conseille de ne plus appeler Fulrad a son conseil secret (Jaffé, Liber carolinus, p. 314). — Cf. Flodoard, Historia Remensis ecclesiæ, II, 20 (Bouquet, VI, 215).

[21] Capitula in synodo apud S. Macram, c. 8, dans les Œuvres d'Hincmar, édit. Migne, I, 1084-1085.

[22] Voir Codex Laureshamensis, 1768, t. I, p. 42-43. — Il s'agit de l'histoire des amours d'Éginhard avec Imma. Cette histoire, qui n'était peut-être qu’une légende, n'est mentionnée que dans le Cartulaire de Lorsch, lequel n'a été mis en ordre qu'au XIIe siècle. Je doute fort de l'aventure d'Imma ; mais d'ordinaire, ce qui est plus vrai qu'une légende, ce sont les circonstances dont le narrateur l'entoure ; elles expriment les usages du temps. Or, dans l'anecdote dont les moines de Lorsch ont conserve le souvenir, le point important n'est pas l'amour d'Imma, c'est la tenue du conseil.

[23] Éginhard, Annales, année 822. — Cela n'est pas le conventus, car la suite du chapitre de l'annaliste montre que le conventus eut lieu quelques semaines plus tard.

[24] Vita Ludovici ab Anonymo, c. 40.

[25] Annales de Saint-Bertin, année 832.

[26] Annales de Saint-Bertin, année 854, p. 14.

[27] Responsa imperatoris, dans les Capitulaires, édit. Borétius, p. 297. — Ceux des écrivains du temps qui se piquent de beau langage et qui aiment à parler le vieux latin classique, appellent ce conseil senatus. Ainsi, le Poeta Saxo, I, 179. L'auteur de la Vie d'Adalhard écrit (c. 32, Bouquet, VI, 277) que Wala était in senatu clarior cunctis, in militia fortior universis. L'auteur de la Vie de Wala (II, 1) montre l'empereur una cum suis senatorïbus. Cf. Flodoard, De Stephano papa (Bouquet, V, 441). Nous vu pourtant que ce conseil ne ressemblait guère au sénat romain.

[28] Capitulaire de 807, p. 245. — Hincmar, De ordine palatii, c. 51.

[29] Annales de Lorsch, année 787.

[30] Capitulare ecclesiasticum, de 819, préambule, dans Borétius, p. 274, § 2.

[31] Capitulare ecclesiasticum, de 819, art. 29, p. 279.

[32] Diplômes de Louis le Pieux, de 858 ; de 859 (Bouquet, VI, 618 et 627). — Annales de Saint-Bertin, année 868, p. 185. — Hincmar, Ad Teudulfum comitem (Migne, II, 26b). — l'Astronome, c. 59.

[33] Annales de Saint-Bertin, année 861.

[34] Annales de Saint-Bertin, année 865.

[35] Capitulaire de 862, Walter, III, 131. — De même en 860, ibidem, p. 115.

[36] Édit de Pistes, 864, art. 34, Walter, III, 154.

[37] Annales de Saint-Bertin année 871 ; comparer les deux passages, édit. Dehaisnes, p. 224 et p. 226.

[38] Annales de Saint-Bertin, année 862.

[39] Annales de Saint-Bertin, année 863, p. 126.

[40] Annales de Saint-Bertin, année 870, p. 205.

[41] Capitulaires de Charles le Chauve, tit. 31, édit. Walter, t. III, p. 110.

[42] Borétius, p. 297 et 280. — Walter, III, 113, 131, 154. — Annales de Saint-Bertin, année 863.

[43] Optimates (Annales de Saint-Bertin, année 854). Primores (ibidem, année 862). — Quelquefois les deux termes fideles et optimates s'associent ; capitulaire de 849, p. 274. — Annales de Saint-Bertin, p. 73.

[44] Les évêques eux-mêmes, au moins ceux que nous voyons figurer souvent dans les conseils, sont des hommes commendés au roi, et qui souvent l’étaient avant d'être évêques. Voir, par exemple, Hincmar et Wéhilo, archevêque de Sens. Ce dernier même avait commencé par être un commendé du roi et même un serviteur (capitulaire de 859, Walter, III, 106).

[45] Codex Laureshamensis, I, p. 42. — Annales de Saint-Bertin, année 832. — Capitulaire de 819. — La phrase de Louis le Pieux que nous avons citée plus haut, implique que la plupart des conseillers sont fort éloignés et qu'il faudra les convoquer.

[46] Annales de Saint-Bertin, année 875, p. 240.

[47] Voir une lettre curieuse de Loup, abbé de Ferrières, n° 32, Bouquet, VII, 490. Il confie à un ami l'état de gêne extrême où il se trouve actuellement ; il craint que le roi ne l'appelle au Palais, et il fait entendre qu'il n'aurait pas les ressources nécessaires pour faire le voyage. — Ainsi l'auteur de la Vie de saint Rembert, c. 21, dit qu'il était fréquemment mandé au Palais, ce qui ne pouvait être que pour donner conseil ou pour siéger au tribunal. Il était en effet l'un des conseillers du prince, c. 21.

[48] Loup de Ferrières, dans la lettre citée plus haut, déclare que si le roi le mandait au Palais, il n'a pas assez de vivres à emporter pour y vivre huit jours ; il souhaite de ne pas être mandé avant la prochaine moisson.

[49] C. 15. [Nouvelles Recherches, p. 430 et suiv.]

[50] Capitulaire de 859, art. 9, Walter, III, 108.

[51] Hincmar, Ad episcopos et proceres provinciæ Remensis, c. 5, Migne, I, 963 ; c. 4. — Le même Hincmar dit ailleurs qu'il s'est rendu à l'assemblée de Gondreville, in obsequio domini regis, cum plurimis episcopis et celeris fidelibus suis (Migne, t. II, p. 290)