Toute autre notion du temps des Romains se fût-elle
perdue, que le grand nombre des ruines, en partie si imposantes, de leurs
constructions, restées debout sur toute la surface de l’ancien monde, ainsi
que les innombrables débris de leurs œuvres d’art, retirés des décombres et
des cendres qui les recouvraient, témoigneraient assez, par elles seules, de
la haute et riche civilisation qui a péri avec la domination de ces maîtres
du monde. La plupart, et de beaucoup les plus importants, des bâtiments
romains conservés, datent de la plus brillante époque de l’empire, de celle d’Auguste
à fa fin des Antonins. Ils s’élèvent en partie de vastes solitudes, comme des
bornes monumentales de cette culture dont la domination s’étendait sur d’immenses
territoires, retombés, depuis des siècles, dans la barbarie ou l’abandon le
plus complet. Telles sont les ruines de Baalbek, tels les débris des villes
romaines de l’Asie Mineure et de l’Afrique septentrionale. Parmi ces
constructions, il en est qui, par leur grandeur imposante ou gigantesque
même, leur indestructible solidité et une exécution si conforme à leur
destination qu’elle répondrait encore, admirablement, aux besoins du temps
actuel, surpassent de beaucoup tout ce que les siècles postérieurs ont bâti à
côté, dans les pays de civilisation moderne : ainsi les ponts d’Alcantara et
de Mérida, le pont du Gard, les aqueducs de Ségovie et tant d’autres
constructions des Romains, autour du vaste bassin de Un emploi aussi grandiose et aussi étendu de l’architecture et des arts figuratifs, que nous appellerons plus brièvement les beaux-arts, en faisant provisoirement abstraction de la musique, comprise en outre dans ce terme général, suppose non seulement une civilisation avancée, mais aussi une aisance comme on n’en trouve dans aucune des périodes antérieures de l’antiquité. L’empire romain procura au monde, que la guerre civile avait réduit aux abois, le bienfait d’une paix générale qui, à de légères interruptions près, dura plus de deux siècles ; aux provinces épuisées jusqu’à la moelle, celui d’une administration supportable, en général du moins. Avec le rétablissement de l’ordre et de la sécurité, avec le puissant essor du commerce sur là plus grande arène de libre échange qui ait jamais existé, le bien-être et la richesse firent des progrès auparavant inouïs. Ils se manifestèrent avec le plus d’éclat dans le nombre, la beauté, la magnificence même des villes de presque toutes les provinces. Dans le panégyrique de Rome prononcé, en l’an 445 de notre ère, par le rhéteur Aristide[1], on ne saurait, au milieu de toutes les hyperboles et de toutes les exagérations du discours, méconnaître l’effet d’une grande et triomphante impression sur l’esprit de l’auteur. Quand vit-on jamais, s’écrie-t-il, un aussi grand nombre de villes sur la terre ferme et sur les bords de là mer, ou tant de villes toutes si parées ? Quel souverain du temps jadis a pu jamais se flatter, en voyageant dans son empire, d’en rencontrer chaque jour une autre, souvent même d’en traverser deux ou trois sur sa route, dans la même journée ? On serait tenté de dire que les princes d’autrefois ne régnaient que sur des déserts garnis de places fortes, tandis que vous, Romains, régnez seuls sur des villes. Sous votre régime, toutes les villes grecques refleurissent, et les monuments, les œuvres d’art dont elles sont ornées, concourent tous également à votre glorification. Les côtes et l’intérieur des terres fourmillent de villes, les unes fondées sous votre règne, d’autres bâties ou agrandies par vous-mêmes. L’Ionie est au premier rang pour l’éclat et la beauté de ses cités, pet autant elle excellait, auparavant déjà, sur les autres pays, par les grâces naturelles et la parure, autant elle a encore gagné depuis, par la comparaison du présent avec le passé. La grande et superbe ville d’Alexandrie est devenue, comme le collier qui étincelle sur la gorge d’une femme opulente, un des joyaux de votre empire, entre tant d’autres de vos possessions. Toute la terre est en habits de fête ; elle a quitté son ancien costume bardé de fer, et ne rêve que magnificences, parures et plaisirs de tolite espèce. Toutes les villes sont possédées de la même ambition ; chacune n’aspire qu’à paraître, sinon la plus belle, au moins la plus jolie. Tout est rempli de stades, d’aqueducs, de propylées, de temples, d’ateliers et d’écoles ; tout autorise à dire que la terre, cette malade d’autrefois, est maintenant revenue aune santé florissante. Voyant comme vos dons affluent sans cesse, avec une générosité dont les grâces se répandent également partout, on ne saurait même appeler aucune de vos villes plus favorisée que les autres. Toutes sont radieuses d’élégance et de splendeur ; toute la terre est ornée comme un vaste jardin. Cette admiration du rhéteur, excitée par la multitude et
la beauté des villes d’un empire qui embrassait tout le monde alors connu,
est justifiée non seulement par le témoignage de nombreuses ruines de cette
ancienne splendeur, mais aussi par maintes données, statistiques et autres,
parvenues jusqu’à nous. Bien que le temps auquel se rapporte l’assertion d’Élien[2], que l’Italie
comprenait autrefois 1177 villes, soit aussi incertain que le fondement sur
lequel elle repose, il n’en est pas moins probable que la période d’Auguste à
Commode, celle de la plus grande prospérité du pays[3], fut aussi celle
où il renfermait le plus de villes importantes, riches et florissantes. Parmi
les dix-huit villes d’Italie, réputées les plus belles sous le rapport de
leur situation, de leur aspect architectural et de leur opulence, que les
triumvirs promirent, en l’an de Rome 744, aux soldats, en gage de leur paye,
Appien (B. c.,
IV, 3) mentionne, comme les plus importantes, Capoue, Rhegium (Reggio), Bénévent,
Vénusie (Venosa),
Nucérie (Notera),
Ariminum (Rimini)
et Hipponium ou Vibo (auj.
Bivona). Au temps de Strabon (V, 1, 12, p. Josèphe (B. j., II, 16), se fondant sur une estimation
probablement très arbitraire et quelque peu suspecte d’exagération, porte à
environ 1.200 le nombre des villes de En Espagne, La capitale de Dans les, pays du nord aussi, où la culture romaine se
propagea si rapidement ; les villes arrivèrent en très peu de temps à une
étonnante prospérité. Cologne, d’après Tacite (Hist., IV, 63), était devenue dès l’an
71 de notre ère, c’est-à-dire vingt et un ans seulement après la fondation de
cette colonie romaine, parles progrès qu’elle avait faits en importance et en
richesse, un objet d’envie pour les Germains de la rive droite du Rhin.
Trèves, non moins florissante, comme on sait, était regardée comme Lors de la révolte qui eut lieu dans l’île de Bretagne en 61 après Jésus-Christ, dix-huit ans après la conquête du pays, les indigènes n’eurent point de peine à s’emparer de Camulodunum (Colchester), parce que l’on avait plus songé, dans la construction de cette ville, à en faire une résidence agréable qu’à la fortifier. Il y existait ainsi déjà une curie, un théâtre et un temple de Claude, dans lequel les soldats romains purent se maintenir pendant deux jours. Londinium (Londres) était, dès lors, une place de commerce très animée. Dans ces deux villes et à Verulamium, près de Saint-Albans, les rebelles égorgèrent environ 70.000 Romains et alliés de ceux-ci[17]. Agricola mit ensuite à profit le premier hiver de son séjour en Bretagne, celui de l’année 78, pour habituer, par les jouissances de la vie, à une existence tranquille et paisible les habitants dispersés, incultes et partant belliqueux de l’île, en poussant, par des exhortations et des subventions, à la construction de temples, de halles et marchés (fora), ainsi que de maisons d’habitation, et bientôt on passa également à celle de thermes et de portiques[18]. Telle fut la promptitude avec laquelle s’embellit de bâtiments de luxe cette province, la plus reculée de l’empire, cette île dont le prince vaincu, Caractacus, n’avait pu comprendre, en voyant Rome pour la première fois, à une époque antérieure de la durée d’une génération à peine, comment les possesseurs de tant de magnificence pussent convoiter les misérables huttes des sauvages de son pays[19]. Dans Le patriotisme municipal, un des meilleurs côtés de la vie dont étaient animées les villes de l’antiquité, alors développé à un si haut degré et nourri encore, à l’époque dont il s’agit ici, par l’autonomie relative qu’avaient conservée les communes, était, tant pour celles-ci que pour les particuliers y ayant droit de cité, le plus fort des aiguillons poussant à doter les villes, dans là mesure des ressources existantes, voire même au, prix de grands sacrifices, de toutes les constructions et de tous lés établissements d’utilité publique dont le besoin s’y faisait sentir, ainsi qu’à les embellir de toutes les manières. Le désir de paraître avec un air d’importance, dé dignité et de splendeur, qui’ agissait alors si puissamment sur l’humanité, dominait les communes non moins que les individus, et, selon toute apparence ; il les portait même, assez souvent, à faire des efforts dépassant leurs moyens de fortune. Ajoutez-y, particulièrement dans les contrées grecques, la jalousie, cette ancienne maladie des Hellènes[22], dont toutes les villes étaient animées les unes contre les autres, avec la manie, qui en dérivait pour chacune, de chercher constamment à renchérir sur les autres. Quant aux colonies romaines, elles aspiraient toutes, plus
ou moins, à se présenter sous l’aspect d’une copie réduite de la capitale[23], ambition qui se
manifestait jusque dans l’habitude d’emprunter des noms de localités romains.
Ainsi Ariminum avait son Aventin, plus son Germalus et un Velabrum[24], tout comme
Antioche en Pisidie, qui avait en outre son quartier toscan ; il y avait une
région esquiline à Bénévent, une région palatine à Herculanum, et un Vatican[25] à Lyon, ainsi qu’à
Mattiacum, chef-lieu du pays des Cattes ( La mise en œuvre des constructions municipales incombait tantôt à des commissaires, nommés spécialement à cet effet, et que l’on appelait curateurs des travaux (curatores operum)[27] tantôt aux fonctionnaires les plus élevés de l’administration communale, qui changeaient tous les ans et dont la pratique ordinaire était de traiter à forfait, pour ces travaux, avec l’entrepreneur le plus modéré dans ses prétentions, puis de recevoir lès bâtiments achevés[28]. Quand les villes, dit Plutarque[29], mettent au concours l’édification d’un temple ou l’érection d’un colosse, elles écoutent les artistes qui viennent faire leurs offres, ainsi que présenter leurs plans et devis ; puis, elles portent leur choix sur celui qui promet de mener l’œuvre à bonne fin le plus promptement, de la manière la plus parfaite et avec le moins de dépense. La communication de quelques extraits de la correspondance
que Pline le Jeune, étant gouverneur de Il y a lieu de supposer que la plupart des provinces de l’empire romain étaient, quant à l’aisance dont jouissaient les villes, et à l’emploi des grands moyens qu’elles affectaient aux constructions, dans la même situation qu’indiquent, en Bithynie, les données qui précèdent. Des constructions importantes pour toute une contrée furent exécutées par plusieurs villes, conjointement et à frais communs ; ainsi celle du pont d’Alcantara, achevé de 105 à 106, par onze municipes de la province de Lusitanie[37]. Parmi les revenus ordinaires des villes, figuraient les droits d’entrée en chargé, qu’avaient à payer à la caisse municipale les hommes et les femmes portés, par élection, à des offices honorifiques ou à des sacerdoces, ainsi que les personnes élues membres du conseil communal (décurionat), du second état (augustalité) ou du comité préposé à celui-ci (sévirat)[38]. Ces droits s’élevaient souvent à des chiffres assez considérables : ainsi, on payait 10.000 sesterces (2.718 fr. 75) pour l’admission au duumvirat à Pompéji[39]. La somme de 400.000 sesterces, qu’une dame élue à vie prêtresse flamine (flaminica) à Calama, en Numidie, avait promise pour la construction d’un théâtre, présente, il est vrai, le caractère d’une largesse exceptionnelle[40]. Les taxes légales d’entrée en charge, qui, dans la province d’Afrique, variaient selon les municipes, étaient, pour l’office de prêtre flamine ou flaminat, de 4.000 sesterces à Lambessa, de 2.000 à Vérécunda et de 10.000 à Diana[41]. Mais il était probablement d’usage, partout, de payer plus que Je minimum du tarif, ou de joindre à la taxe d’autres prestations, qui pouvaient aussi, dans certains cas, tenir lieu de payement, comme des spectacles, des repas donnés au peuple, ou des constructions d’utilité publique. Ainsi, par exemple, un certain T. Flavius Justin, à Porto-Torrès, dans l’île de Sardaigne, paya 35.000 sesterces pour son élection à la plus haute magistrature de l’endroit, la quinquennalité, et fit en outre construire à ses frais un bassin, qu’il eut soin de pourvoir aussi de la conduite d’eau nécessaire pour l’alimenter[42]. A Eclanum, il arriva une fois que les quatuorvirs, suivant une résolution du conseil communal, firent, avec l’argent qu’ils devaient pour leur élection à cet office honorifique, établir et paver un chemin traversant le marché aux bestiaux[43]. A Lanuvium (Città Lavigna), les fonds provenant des droits d’entrée en charge versés par les prêtres, ainsi que d’autres recettes, furent, avec la permission de Septime Sévère et de Caracalla, employés à la construction de thermes et à d’autres usages analogues[44]. Ce même patriotisme municipal, qui poussait les villes à rivaliser entre elles, dans les constructions du temps, de toutes leurs forces ou même au-delà de celles-ci, animait ordinairement aussi les particuliers aisés, citoyens de ces villes. Ils étaient en partie, d’ailleurs, aiguillonnés simultanément par le glorieux désir de porter leurs noms à la postérité, dans la forme la plus digne, par des inscriptions gravées sur de grands bâtiments, dont l’inviolabilité était garantie par des dispositions légales (Digeste, loi X). Mais souvent il suffisait de l’ambition qui trouvait son contentement dans les offices, municipaux, dans des éloges publics, des, couronnes ou des statues décernées, des sièges d’honneur, etc., pour déterminer maint citoyen à donner de grandes sommes, applicables à la construction d’édifices publics, ou pousser même, quelquefois, les plus ambitieux à se ruiner ainsi ; car l’opinion publique, attendant toujours encore, et même exigeant parfois, comme dans les anciennes républiques, des notables et des riches de grandes prestations au bénéfice de la commune, mettait, sans doute, bien des personnes dans l’obligation de se résoudre à de grands sacrifices, contre leur gré même. Effectivement, les dons faits continuellement, à cette époque, par des particuliers, dans toutes les grandes cités et nombre de villes moindres, à titre de contribution volontaire aux entreprises et charges communales, atteignaient des proportions vraiment étonnantes, et les constructions effectuées avec les deniers des particuliers ont, notamment dans un grand nombre de villes, surpassé de beaucoup, comme il est probable, en étendue et en importance, les constructions municipales, qu’elles permettaient précisément de limiter, et tendaient à réduire. L’autorisation impériale n’était pas nécessaire pour ces constructions, d’intérêt public, entreprises aux frais des particuliers, hormis les cas où elles avaient pour mobile l’esprit de rivalité contre une autre ville, et où elles pouvaient former un motif de rébellion, ou bien devaient être exécutées dans le voisinage d’un théâtre ou d’un amphithéâtre (Digeste, loi X, 3). Il s’est conservé dans la littérature du temps, et plus encore dans les. monuments de toutes les provinces de l’empire romain, une multitude de passages et d’inscriptions témoignant de pareilles constructions d’utilité publique, dues à des particuliers, depuis les plus infimes jusqu’aux plus somptueuses, ayant un caractère véritablement princier, depuis la réparation d’un parquet, jusqu’à l’édification de portiques de temples et de théâtres. Après que les villes eurent reçu de l’empereur Nerva la permission d’accepter des legs[45], ces legs, pour l’objet de travaux publics, devinrent très fréquents, et il n’était pas rare de voir les testaments imposer à des héritiers l’obligation de faire construire des thermes, un théâtre ou un stade[46]. Quelques exemples rendront plus sensible la généralité de
la participation des particuliers notables à l’embellissement des villes qu’ils
habitaient, et ce qu’il y avait de grandiose dans ce qu’ils faisaient ainsi
pour elles. Après la destruction de Crémone en l’an 69, ce fut la munificence
des citoyens qui restaura les places publiques et les temples de cette ville[47]. Le grand-père
de la troisième femme de Pline le Jeune avait fait ériger à Côme, en son
propre nom comme en celui de son fils, une superbe colonnade, et fait don à
la ville d’un capital affecté à l’embellissement de ses portes[48]. A Oretum, dans Un certain Quadratus enfin, le bisaïeul d’Apelle, consul en 93, à titre de substitut, puis en 105 [52], et qu’il importe de ne pas confondre avec le sophiste Quadratus, proconsul de la province d’Asie en 165 [53], avait été, d’après le rhéteur Aristide aussi[54], comme envoyé par Dieu pour rajeunir la ville de Pergame, qui tombait de vétusté, et dont il fit ce qu’elle devint alors ; si d’autres races pouvaient se dire issues de cette ville, c’était le cas de dire de celle-ci, relativement à son bienfaiteur, qu’elle était plutôt issue de lui, comme elle ne se faisait pas faute de le reconnaître hautement dans les salles de conseil et les théâtres, ainsi que sur les places publiques, dans toutes les parties de la ville, enfin, toutes ayant été également embellies par lui. En général, c’étaient, dans les pays helléniques, particulièrement les sophistes qui employaient une partie des richesses, souvent énormes, dont ils devaient l’acquisition à leur art, à des constructions ayant pour objet l’embellissement des localités où ils étaient nés ou avaient pris leur domicile. Nicétès établit à Smyrne des rues splendides, et élargit la ville jusqu’à la porte d’Éphèse. Alexandre de Cotyéum, suivant le rapport exagéré d’Aristide, fit rebâtir sa ville natale presque entièrement à neuf[55]. Damien d’Éphèse, disciple d’Aristide et d’Adrien, joignit,
entre autres, le temple de Diane à cette ville, au moyen d’une halle
couverte, de la longueur d’un stade ( Cependant les plus grands bienfaits et services rendus de
l’espèce furent éclipsés par la munificence inouïe et plus que princière d’Hérode
Atticus (né à
Marathon en 101, mort en 177), un des hommes les plus marquants de son
temps, pour la fortune et le rang, consul en 143, et sans contredit le
premier parmi les sophistes ou rhéteurs par excellence de l’époque. Il
mettait son ambition à porter son nom à la postérité par d’énormes et
magnifiques constructions, qu’il fit exécuter dans l’intérêt public, non
moins que par ses discours, grandement admirés des contemporains. Des
premières, il s’est conservé des restes nombreux et des mentions plus
nombreuses encore ; des seconds, il ne reste absolument plus rien. En 125 déjà,
alors qu’Hérode était préfet des villes libres d’Asie, son père Jules Atticus
l’avait mis en état de se montrer grand et généreux pour la cité de On voit, par ce qui précède, que les plus généreux d’entre
les riches et les personnages du temps ne bornaient pas leur munificence aux
villes où ils étaient nés ou domiciliés, bien qu’il n’y eût peut-être pas,
parmi eux, de pareil à Hérode, lequel, ayant à se justifier devant un tribunal
de l’accusation, portée contre lui, d’avoir causé la mort de sa dite femme,
Régille, doit avoir répliqué à son adversaire, qui se vantait d’avoir été le
bienfaiteur d’une ville d’Italie : Et moi aussi,
je pourrais invoquer en ma faveur beaucoup de services rendus du même genre,
si j’avais à répondre devant le tribunal du monde entier[58]. Il était
probablement de règle que des municipaux élevés au rang de sénateurs, avec l’obtention
duquel ils cessaient d’être citoyens de leur ville natale, ou parvenus à d’autres
hautes positions, à Rome, et les grands seigneurs romains qu’un lien de
patronage, ou autre, rattachait à certaines villes, témoignassent, par des
constructions dont ils faisaient les frais, ou par d’autres dons en leur
faveur, de l’attachement et de la bienveillance qu’ils avaient pour elles.
Ainsi Pline le Jeune, qui légua par testament à Côme, sa ville natale, une
somme considérable, pour la construction, l’aménagement et l’entretien de
thermes, montra sa reconnaissance à la ville de Tifernum Tiberillum, qui l’avait
choisi pour patron très jeune, par la construction d’un temple, dont il
célébra l’inauguration par un festin solennel[59]. Ummidia
Quadratilla, dame du plus grand monde, qui. mourut vers l’an 107, presque
octogénaire, était originaire de Casinum : or une inscription trouvée dans
cette ville nous apprend, en quatre lignes, qu’elle avait fait bâtir à ses
frais, pour l’usage des Casinates, un amphithéâtre et un temple[60]. Dasumius,
probablement l’auteur du sénatus-consulte Dasumien de l’an 101, avait
commencé à orner Cordoue, sa ville natale, d’édifices publics, de l’achèvement
et de la remisé desquels il chargea, par son testament, fait en l’an 109, une
commission formée d’hommes de loi et d’experts[61]. Un autre,
Dasumius Tullus, consul sous Marc-Aurèle, acheva la construction de thermes,
pour lesquels son père, P. Tullius Varron, consul sous Trajan, avait légué à
la ville de Tarquinies 3.300.000 sesterces (près de 900.000 fr.), en renforçant ce capital,
en même temps qu’il élargit les bâtiments[62]. Le motif de
cette munificence était, sans doute, également un de ceux que nous avons
indiqués. Les affranchis impériaux se chargeaient, assez souvent aussi,. de
doter de bâtiments publics leur ville natale et même d’autres villes.
Cléandre, par exemple, le puissant affranchi de Commode, employa une partie
de son immense. fortune à la construction de maisons, de thermes, etc., ainsi
qu’à la création d’autres établissements d’utilité publique ou privée[63]. Enfin, des
princes indépendants ou alliés s’appliquaient aussi, de préférence, à
témoigner de leur libéralité et de leur amour du faste par des constructions
qui ne se bornaient pas aux pays compris dans les limites de leur propre
domination. Hérode le Grand, qui remplit Parmi les motifs qui inspiraient cette munificence aux princes du temps et aux grands personnages de Rome, il faut signaler l’exemple, voire même l’invitation directe des empereurs, comme celle que Nerva, entre autres, adressa à ses sujets, sous la forme d’un magnifique discours[65]. Un des mobiles des empereurs était, évidemment, de faire progresser ainsi, le plus possible, autour d’eux, l’imitation de leur propre exemple. Ils décrétaient continuellement de grands travaux publics de construction, non seulement à Rome, mais aussi dans les autres villes de l’Italie et même dans celles des provinces ; notamment dans les cas ; si fréquents alors, de calamités telles que les inondations, les incendies, ou les tremblements de terre, ils leur portaient, généreusement secours, en aidant puissamment à les reconstruire. Il est probable que de grands incendies causèrent souvent alors d’énormes ravages bien qu’ils aient été rarement décrits hors de Rome. A Nicomédie, un incendie avait sévi peu de temps avant l’arrivée de Pline le Jeune ; or il n’existait dans cette ville, pourtant si importante, ni seaux, ni pompes à feu, et il n’y avait en général été pris, de la part de l’autorité communale, aucune des dispositions nécessaires pour éteindre le feu. La motion de Pline d’instituer. une corporation formée de charpentiers, au nombre de tout au plus 150 ; qui fussent appelés à faire principalement le service d’un corps de pompiers, ne fut point agréée par Trajan, qui, y voyant des inconvénients, ordonna seulement que l’on se procurât les appareils et instruments nécessaires, et que les propriétaires de, maisons fussent invités à pourvoir, avec l’aide du peuple, en cas de besoin, aux moyens d’éteindre l’incendie[66]. Cependant, même dans les villes où il y avait des corporations de charpentiers et de fabricants de ces bannes qui, trempées d’eau, servaient aussi à étouffer le feu[67], elles n’ont, selon toute apparence, guère produit grand effet, puisque même le plus nombreux et le mieux organisé des corps de pompiers, la garde de nuit, forte de 7.000 hommes, de la ville de Rome, pouvait si peu contre les incendies, qui n’y cessaient pas. Mais ailleurs également ceux-ci paraissent avoir, assez souvent, pris une très grande extension. En 64 ou 65[68], Lyon brûla si complètement que Sénèque, tout en exagérant beaucoup, selon son habitude, était fondé à dire que l’on cherchait vainement des yeux cette grande ville ; qu’il avait suffi d’une nuit pour l’anéantir, et pour réduire en cendres tant de bâtiments superbes, dont chacun eût fait l’ornement de toute une cité[69]. Néanmoins Lyon eut peut-être aussi ses vigiles[70]. En l’an 65, Néron accorda 6 millions de sesterces pour la reconstruction, somme égale au montant des souscriptions recueillies par les Lyonnais pour Rome, lors des catastrophes analogues dont cette capitale avait elle-même, antérieurement, eu à souffrir[71]. On peut juger de la grande extension de l’incendie qui eut lieu en 53 à Bologne, par la somme de 10 millions de sesterces à laquelle s’éleva le secours accordé à cette ville[72]. Auguste, dans la conclusion de l’histoire de son règne, composée par lui-même, reconnaît avoir alloué des subventions innombrables, en Italie et dans les provinces, à des villes détruites par l’incendie ou par des tremblements de terre. D’autres témoignages mentionnent de pareils secours de cet empereur pour Naples, Paphos dans l’île de Chypre, Chios et plusieurs villes de l’Asie Mineure, telles que Laodicée sur le Lycus, Thyatira et Tralles[73]. Vespasien aussi rendit, en les restaurant, plus belles que
jamais nombre de villes de l’empire, qui avaient souffert d’incendies ou de
tremblements de terre[74] ; et la remarque
de Tacite (Ann.,
XIV, 27) que Laodicée s’était relevée d’un tremblement de terre de l’an
60, avec ses ressources propres, sans le secours de l’État, indique bien que
l’aide de celui-ci était de règle en pareil cas. Il existe encore, à
Pouzzoles, un monument érigé à Tibère par quatorze villes de l’Asie Mineure,
que des tremblements de terre avaient plus ou moins détruites, douze en l’an
17, la treizième en 23 et la quatorzième en 29, et auxquelles cet empereur
avait fourni de larges secours, pour leur reconstruction[75]. La chronique universelle
d’Eusèbe enregistre, pour la période qui s’écoula d’Auguste à Commode, onze
tremblements de terre, dont dix en Grèce et en Orient ; mais ce relevé est très
incomplet, même pour ces pays. Il y manque, entre autres, l’immense tremblement
de terre qui, en l’an 155, fit de si terribles ravages à Sicyone sur le
continent hellénique, dans les îles de Rhodes et de Cos, ainsi que dans Cependant les reconstructions nécessitées par de pareils ravages ne formaient qu’une faible partie des vastes entreprises de construction qui furent poursuivies, sous les règnes de tous les empereurs, Tibère excepté[82], sur la plus grande échelle, dans Rome et hors de cette capitale, non seulement dans l’intérêt des villes qui en étaient favorisées, mais certainement aussi comme moyen de procurer une occupation rémunératrice à des masses d’ouvriers libres. Les empereurs de la maison julienne, toutefois, ainsi que les Flaviens, dans leurs constructions d’intérêt public, en dehors de Rome, ont, principalement ou exclusivement, porté leurs vues sur l’Italie : ainsi Claude construisit le canal de décharge du lac Fucin et le port d’Ostie[83] ; Néron acheva la construction de ce port et bâtit celui d’Antium, ainsi que les phares de Pouzzoles et de Ravenne[84]. Vespasien paraît, abstraction faite de ses grandes constructions nouvelles à Rome, s’être borné en général à la restauration de ce qui avait été détruit, dans cette capitale, en Italie et dans les provinces, sans qu’il lui fût donné pourtant, du moins à Rome, de mener à bonne fin tout ce qu’il avait commencé[85] ; et comme, pendant le court règne de Titus, qui fit d’ailleurs construire à Naples (C. I. G., III, 5809), un grand incendie réduisit de nouveau en cendres une partie de Rome, Domitien trouva largement, dans cette capitale, l’occasion de satisfaire une envie de bâtir devenue presque une passion chez lui[86], outre qu’il fit également exécuter en Italie quelques travaux de routes. Trajan, qui commença, dès son avènement à l’empire, ses grandes entreprises de construction, en partie supérieures à tout ce que l’on avait vu à Rome jusque-là[87], et qui leur donna, dans les années postérieures de son règne, une extension telle, qu’il se trouvait à peine, dans cette capitale et les environs, assez d’architectes pour y suffire[88], manifesta sa sollicitude pour le reste de l’Italie d’une façon non moins grandiose, notamment par la construction de routes, de ports et d’ouvrages hydrauliques ; ce qui ne l’empêcha pas de faire exécuter en outre, dans les provinces, indépendamment des villes et des colonies qu’il fonda, d’importants ouvrages, dont le plus grand fut, suivant Dion, le pont sur le Danube[89]. Les constructions d’Adrien, dont le premier acte de gouvernement avait été la remise d’un arriéré d’impôts de 900 millions de sesterces, soit d’environ 244 millions de francs[90], donnent une idée tout aussi haute des ressources inépuisables de l’empire que de l’infatigable activité de ce prince, unique dans son genre. Lui, qui orna Rome de ses monuments les plus splendides, et qui se créa, à Tibur, une résidence féerique, établie sur le pied le plus somptueux architecturalement aussi, se faisait accompagner, dans les voyages qu’il fit de 120 à 436, et dans lesquels il parcourut son vaste empire en tous sens, d’une armée, militairement organisée et divisée en cohortes, d’architectes, de maçons et d’autres professionnistes du bâtiment, d’ingénieurs et d’artistes[91], capables de diriger partout les ouvriers indigènes, dans l’exécution de ses intarissables projets. Parmi ses créations, il faut aussi mentionner la fondation de villes nouvelles, telles qu’Adrianothères en Mysie, Adrianople (Andrinople) en Thrace, Ælia Capitolina, sur les ruines de Jérusalem, et Antinoupolis en Égypte. Des constructions, indubitablement très nombreuses, dont
Adrien orna les villes auxquelles il avait touché en voyage, il n’est fait
mention, dans les provinces occidentales, que de certaines, telles que la
restauration du temple d’Auguste, à Tarragone, et l’édification d’une
basilique, en l’honneur de Plotine, à Nîmes[92]. Il suffit d’ailleurs
de relever ici, sur la longue liste des constructions qu’il fit exécuter, et
dont les vestiges subsistent encore, dans l’Asie Mineure et en Grèce, où
presque chaque ville avait reçu de ses bienfaits, et où plusieurs pouvaient
le célébrer, à bon droit, comme leur sauveur
et leur fondateur, quelques-unes des
plus importantes. Dans l’Isthme, il transforma le sentier de montagne, aussi
périlleux qu’âpre, des écueils de Sciron[93], au moyen de
grands travaux, faits dans le roc, et de substructions colossales, en une
chaussée, commode et praticable pour dès voitures chargées, d’environ Ces relations donneront une idée de ce qu’il y avait de grandiose dans la sollicitude déployée, par les empereurs, en fait de constructions, pour l’embellissement des villes en Italie et, depuis Trajan notamment, aussi dans les provinces. Cependant il nous serait difficile d’évaluer, même approximativement, toute l’étendue des constructions impériales, en dehors de Rome, attendu qu’il n’en reste que des mentions fortuites et des traces accidentelles, assurément très insuffisantes. Si, par exemple, Aristide[97], dans la lettre où il implore le secours de Marc-Aurèle et de Commode, pour la reconstruction de Smyrne, après le tremblement de terre de 178, rappelle, en passant, la sollicitude de ces deux princes pour les villes d’Italie, rebâties et relevées par eux de leur décadence, cette mention, comme celle de la biographie de Marc-Aurèle, que cet empereur était venu en aide aux villes en détresse[98], doit, sans doute aussi s’entendre de l’encouragement donné aux constructions municipales, et des secours accordés pour les faciliter. Nous pouvons nous dispenser d’énumérer et de décrire ici, plus particulièrement, les édifices publics et monuments, d’une splendeur sans égale, élevés par les empereurs, à Rome même. A côté des travaux publics de construction, qui se poursuivirent
sans relâche dans toute l’étendue de l’empire romain, sur la plus grande
échelle, pendant les deux premiers siècles de notre ère, l’architecture
privée trouvait peut-être, alors, plus d’occupation qu’à nulle autre époque,
non seulement parce que l’aisance était très grande et très répandue chez les
particuliers, mais aussi parce que cet art, comme nous l’avons déjà fait
observer, répondait mieux que tout autre aux aspirations et aux tendances de
cet âge. Nous avons déjà parlé du grand air et de la magnificence des palais
romains, ainsi que des villas romaines. Encore aujourd’hui, des restes d’habitations
romaines dans toutes les parties de l’empire témoignent du grand
développement qu’avait pris, en outre, le luxe des constructions
particulières, en se répandant également dans les provinces. Jusque dans |
[1] Orat., XIV, p. 223 à 225. Pour la date, voyez Waddington, Mém. de l’Inst., 1867, p. 255.
[2] Var. Histor., IX, 16.
[3] Hœck, Histoire de Rome, I, 2, 151 (en allem.).
[4] Dion Cassius, LXV, 15 ; Tacite, Hist., III, 33, etc.
[5] Plutarque, César, ch. XV.
[6] Marquardt, Manuel, III, 1, 82 à 84.
[7] Strabon, III, 173, etc.
[8] Ibidem, XVII, p. 1189.
[9] Marquardt, III, I, 227 à 229.
[10] Voir l'annexe n° 3 du livre VI sur les amphithéâtres romains.
[11] Marquardt, III, 1, 208. — Pline, Hist. nat., V, 60 à 65.
[12] Josèphe, Bell. Jud., 11, 16 — Philostrate, Vies des sophistes, II, 3 — Apollonius de Tyane, Lettres, 58.
[13] Tacite, Annales, IV, 55. — Gibbon, ch. II, S1,
etc. — Strabon, XII, p.
[14] Zonaras, XII, 23, édit. Dindorf, III, 141.
[15] Herzberg, Histoire de
[16] Stælin, Histoire du Wurtemberg, I, 104 à 109 (en allem.).
[17] Tacite, Annales, XIV, 31 à 33.
[18] Le même, Agricola, ch. XX.
[19] Dion Cassius, LX, 33.
[20] Neigebauer (
[21] Pline le Jeune, ad Traj. epist., 40, édit. Keil ; voyez aussi 18 et 62.
[22] Suivant l’expression d’Hérodien (III, 2, 8).
[23] Aulu-Gelle, XVI, 43.
[24] Place située entre le quartier toscan (vicus tuscus) et le marché aux bœufs, à Rome. — Le Gemalus était une colline qui tenait au mont Palatin.
[25] De Rossi, Nuove osservazioni intorno la topografia Puteolana, Bull. Nap., N. S., II, p. 156 ; Henzen-Orelli, vol. III, Index, p. 169, etc.
[26] Braun, les Capitoles, en allemand. — Voir aussi pour Séville, Hubner, C. I. L., II, 1194 ; puis Preller, Mythologie romaine, 215, 3 (en allemand) ; Henzen-Orelli, 6139, 6978, etc. ; Aristide, Orat., I, p. 6, et II, p. 12 Jebb ; Pausanias, II, 4, 5 (pour Corinthe) ; C. I. G., II, 2943 (pour Nysa en Carie, du temps des triumvirs) ; 3074 (pour Téos).
[27] Henzen-Orelli, Index, p. 161. — Voir aussi Annali d. Inst., XXIII, p. 15.
[28] Mommsen, Droits municipaux de Salpensa et de Malaca
dans les Dissertations de
[29] An vitiositas, etc., ch. III.
[30] Rein, dans
[31] Pline le Jeune, ad Trajanum epist., 23, etc., 70, etc.
[32] Ibidem, 37, etc.
[33] Ibidem, 40.
[34] Pline le Jeune, ad Traj. ep., 39.
[35] Ibidem, 90, etc.
[36] Ibidem, 94, etc.
[37] Hubner, C. I. L., II, p. 89 à 96.
[38] Marquardt, III, 1, 382, n. 2432 : — Voir aussi Digeste, XII, 6, § 2.
[39] Mommsen, I. R. N., 2378.
[40] Henzen-Orelli, 6001.
[41] Hirschfeld, I Sacerdozii nell’ Africa, Ann. D. Inst., 1800, p. 62 à 65.
[42] Henzen-Orelli, 7080.
[43] Ibidem, 7057 ; voir aussi 6984.
[44] Henzen, Bull. d. Inst., 1862, p. 158, etc.
[45] Rein, dans l’Encyclopédie de Stuttgart, déjà mentionnée, V, 228. — Voir aussi Henzen-Orelli, 8943 (Forum Julii).
[46] Gaius, III, de Legatis ad Ed. Præt. (Digeste, XXXV, 2, 80, § 1). — Voir aussi, par exemple, Suétone, Tibère, ch. XXXI : Iterum censente, ut Trebianis legatam in opus novi theatri pecuniam ad munitionem viæ conferre concederetur (Une autre fois il avait voulu qu'on permît aux habitants de Trébie de consacrer à la réparation d'une route la somme qu'on leur avait léguée pour construire un nouveau théâtre), etc.
[47] Tacite, Hist., III, 34.
[48] Pline le Jeune, Lettres, V, 11.
[49] C. I. L., II, 3221.
[50] Pline, Hist. nat., XXIX, 8, etc.
[51] Dion Chrysostome, Or., XLVI, p. 519 à
[52] Waddington, Vie du rhéteur Aristide (Mémoires de l’Institut, 1867, p. 258, etc.).
[53] Clinton, Fast. rom., ad annum 165.
[54] Or., X, p. 70 J, éd. Dindorf, I, 116, etc. — Voir en outre ibidem, éd. Dindorf, I, 510, 514 et 526, ainsi que le travail précité de Waddington (p. 257, etc.), au sujet des constructions d’un certain Rufin (qui fut peut-être le père du sophiste Claude Rufin), à Smyrne probablement.
[55] Lehrs, Qu. ep., p. 9, 7.
[56] Philostrate, Vies des sophistes, II, 23.
[57] Keil, Hérode Atticus, dans
[58] Philostrate, Vies des Sophistes, II, 1, 8.
[59] Pline le Jeune, Lettres, IV, 1.
[60] Ibidem, VII, 24, et Orelli, 781.
[61] Rudorff, dans le Recueil (allemand) de droit historique, XII, 335, etc.
[62] Henzen, 6622.
[63] Dion Cassius, LXXII, 12.
[64] Josèphe, Bell. Jud., I, 21.
[65] Pline le Jeune, ad Trajanum epistolæ, 8.
[66] Pline le Jeune, ad Traj. epist., 33, etc.
[67] Henzen-Orelli, Index, p. 171, etc. — Marquardt, Manuel, V, 2, 310.
[68] D’après Jonas (De ordine librorum L. Annæi Senecæ philosophi, Berol., 1870, p. 62).
[69] Sénèque, Lettres, 91.
[70] Boissieu, Inscr. de Lyon, p. 4.
[71] Tacite, Annales, XVI,13. — Hérodien, III, 7, 5 (Incendie de Lyon en 197).
[72] Tacite, Annales, XII, 58.
[73] Mommsen, Res gestæ divi Augusti, p. 109.
[74] Suétone, Vespasien, ch. XIII.
[75] Nipperdey, ad Taciti Annales, II, 47.
[76] Herzberg, Histoire de
[77] Vie d’Antonin le Pieux, ch. IX.
[78] C. I. G., 2721.
[79] Herzberg, II, 371.
[80] D’après Waddington, Vie du rhéteur Aristide (déjà citée plus haut), p. 242, etc.
[81] Sénèque, Qu. N., VI, 1 ; Tacite, Annales, XV, 22. — Voir aussi I. R. N., 1356, etc., pour un tremblement de terre chez les Ligures Bæbiani, et 5331, pour un autre, à Interpromium.
[82] Suétone, Tibère, ch. XLVII ; voyez pourtant aussi
Teuffel, dans
[83] Suétone, Claude, ch. XX.
[84] Haackh, dans
[85] Teuffel, dans l’ouvrage précité, VI, 2484.
[86] Imhof, Domitien, p. 82, etc. (en allem.).
[87] Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, ch. LI.
[88] Le même, Lettres à Trajan, 1.8.
[89] Dierauer, Histoire de Trajan, dans les Recherches sur le temps des empereurs romains de Budinger, I, 96, etc., puis 121, etc. (en allemand).
[90] Orelli, 805.
[91] Aurelius Victor, Épitomé, 14, 7.
[92] Haackh, dans
[93] [Nom d’un brigand, dont Thésée purgea l’isthme de Corinthe.]
[94] Herzberg, II, 305 à 330.
[95] Ibid., II, 358 à 360.
[96] Vie d’Antonin le Pieux, ch. VIII.
[97] Or., XLI, éd. Jebb, p. 515 (I, 766, Dindorf).
[98] Histoire Auguste, Vie de Marc-Antonin, ch. XXIII.
[99] Lysons, Religuiæ Britannico-Romanæ, vol. I, Advertisement.
[100] Vie d’Adrien, ch. X.