EXAMEN CRITIQUE DE LA VIE DE JÉSUS DE M. RENAN

 

M. L’ABBÉ FREPPEL, Professeur d’Éloquence sacrée à la Sorbonne

PARIS - 1863

 

 

LE CHRISTIANISME

Lorsqu’on a la prétention d’écrire l’histoire des origines du christianisme, il faut étudier avec soin les temps qui ont précédé l’établissement de la religion chrétienne, le milieu historique dans lequel elle est née, et enfin la doctrine et les institutions qui la caractérisent. Sur ces trois points, M. Ernest Renan trahit un défaut de connaissances et une légèreté d’appréciation qu’il ne m’a pas encore été donné de rencontrer jusqu’ici dans un ouvrage quelconque de critique religieuse.

On me permettra d’être court sur le premier de ces trois points, l’auteur n’ayant pas jugé à propos de s’étendre là-dessus. Il y a bien, dans le premier chapitre du livre, quelque chose qui ressemble de loin à un essai de philosophie de l’histoire ; mais, après-les grands travaux qui ont paru sur ce sujet, ces quelques pages ne méritent d’être remarquées que par leur faiblesse. Il s’y trouve pourtant quelques révélations assez curieuses. Ainsi, par exemple, nous apprenons là que l’homme fut religieux dés qu’il se distingua de l’animal[1]. Il paraîtrait, d’après cela, qu’il y a eu une époque où l’homme ne se distinguait pas de l’animal. Quand M. Renan nous aura fourni des renseignements sur cette époque si glorieuse pour l’humanité, nous lui répondrons. Du reste, ce grand esprit n’est pas très éloigné de penser que l’immense majorité de ses semblables en est encore là aujourd’hui : L’humanité, dit-il, offre dans son ensemble un assemblage d’êtres bas, égoïstes, supérieurs d l’animal en cela seul que leur égoïsme est plus réfléchi[2]. Voilà l’idée que ces orgueilleux sophistes se font de leurs frères ! Quand est-ce donc que le peuple comprendra que ces prôneurs d’égalité ne cachent sous leurs caresses qu’un insultant mépris pour ce qu’ils appellent l’uniforme vulgarité ? Passons là-dessus.

Après avoir constaté que le sentiment religieux avait abouti, dans le reste du monde, au pur fétichisme, à des écoles d’immoralité, ou au naturalisme polythéiste, M. Renan s’arrête sans étonnement devant le monothéisme de la tribu des Beni-Israël. Ce fait immense, unique, d’un petit peuple conservant intacte la doctrine de l’unité de Dieu pendant seize siècles, au milieu des autres nations devenues toutes idolâtres ; ce fait, dis-je, lui paraît tout naturel : c’est affaire de race et d’instinct. Comment, affaire de race et d’instinct ! A toutes les pages de son histoire, depuis le veau d’or du désert jusqu’aux hauts lieux du temps des Rois, Israël ne manifeste pas plus de répulsion naturelle pour l’idolâtrie que le reste des peuples de l’antiquité. Tout l’Ancien Testament est là pour attester ce penchant continuel des Juifs vers les cultes des nations environnantes. D’autre part, bien loin de devoir à leur origine sémitique la conservation de leur croyance à l’unité de Dieu, les descendants de Jacob, seuls parmi les Sémites, sont restés monothéistes jusqu’au bout ; et, s’ils ont éprouvé quelquefois la tentation d’incliner dans le sens contraire, cela provenait précisément de leur contact avec les peuples de race sémitique, de leurs rapports avec la Syrie, la Chaldée, la Phénicie, etc. Un enfant qui a étudié l’histoire sainte dans Lhomond n’ignore pas ces choses. Laissez donc de côté ces mots de race et d’instinct, qui n’expliquent rien du tout. Ou admettez l’intervention surnaturelle, ou imaginez une hypothèse sérieuse pour rendre compte d’un phénomène unique dans l’histoire du monde.

L’idée messianique, qui a été l’âme du peuple juif dans tout le cours de sa longue histoire, n’embarrasse pas davantage notre romancier. Il y voit un pur produit de l’esprit national. C’est encore là un de ces mots qui sonnent creux lorsqu’on les touche de près. Si M. Renan veut aller au fond des choses, qu’il essaie d’expliquer comment une pareille idée a pu germer exclusivement au sein d’une peuplade perdue dans un coin de l’Asie. Qu’il explique comment ce petit peuple, agricole et sédentaire, a pu affirmer pendant deux mille ans, avec une vivacité et une énergie toujours croissantes, que toutes les nations de la terre recevraient un jour de lui leur code religieux, tandis qu’une telle prétention n’a pas tenté une seule fois l’orgueil national des Egyptiens, qui se vantaient pourtant d’être les premiers-nés du genre humain ; tandis qu’une idée de ce genre n’a pas même effleuré le génie si expansif de la race hellénique, ni l’esprit cosmopolite de la Phénicie ou de Rome. Qu’il explique comment chez un petit peuple si concentré en lui-même, si peu fait naturellement pour concevoir ou pour jouer un rôle de domination universelle, comment, dis-je, cette immense attente a survécu chez lui aux revers les plus cruels, aux déceptions les plus amères, sans que rien ait pu l’affaiblir, ni tant de résolutions intérieures, ni tant d’invasions du dehors, ni même une dispersion de près d’un siècle sur la terre étrangère. Voilà le problème que nous lui soumettons : lorsqu’il aura trouvé, pour expliquer un fait qui ne ressemble à rien dans l’histoire, autre chose que des mots vagues, des formules de convention, il aura le droit de discuter la vocation religieuse des Beni-Israël.

Mais je comprends que l’on trouve plus commode de s’en tenir à des suppositions toutes gratuites et à des affirmations sans preuve. C’est ainsi que M. Renan se permet de dire que le Pentateuque représente les utopies, les lois factices et les fraudes pieuses du temps des rois piétistes[3]. Et la preuve, où est-elle ? Pas l’ombre d’une tentative pour appuyer cet aimable mensonge. L’auteur veut être cru sur parole. Quand il aura assez de loisir pour étudier la question, nous lui recommanderons une série passablement longue d’ouvrages qui ont paru en Allemagne pour défendre l’authenticité du Pentateuque[4]. Même procédé ï l’égard d’Isaïe : Il faut se rappeler que la seconde partie du livre d’Isaïe, à partir du chapitre XL, n’est pas d’Isaïe[5]. Et la preuve, encore une fois, qu’en faites-vous ? Impossible d’arracher à M. Renan, une syllabe qui ressemble à un argument quelconque. Il tient absolument à ce que les commis de magasins jurent par sa parole. Eh bien, quand il aura terminé ses études sur le Pentateuque, nous lui signalerons une nouvelle série d’ouvrages qui pourront lui rappeler que la seconde partie d’Isaïe est vraiment d’Isaïe[6]. Mais c’est au sujet du livre de Daniel que l’assurance du nouvel exégète arrive jusqu’au burlesque. Ici, les lecteurs des romans de la librairie Michel Lévy sont invités à faire un acte de foi absolu, sous peine d’être exclus de la grande culture intellectuelle : il ne leur est pas même permis de douter que les prophéties de Daniel ne soient apocryphes[7]. Afin que M. Renan se relâche un peu de sa sévérité à l’égard d’un monde qui vraiment ne mérite pas tant de rigueurs, nous lui conseillerons, bien entendu après l’étude du Pentateuque et de la seconde partie d’Isaïe, une troisième série d’ouvrages qui pourront le mettre au courant de la question[8]. Quand il aura étudié davantage, il tranchera moins vite sur ce qu’il ignore jusqu’à présent, et alors il lui sera permis de parler avec connaissance de cause non seulement de la vocation religieuse des Beni-Israël, mais encore de leurs livres.

Tout cela est pitoyable ; et ce qui me préoccupe le plus, je le répète, c’est l’impression que produiront à l’étranger et qu’ont déjà produite çà et là de pareilles niaiseries. Où donc en sont la science et l’esprit français ? Voilà ce qu’on devra se dire en Angleterre et en Allemagne ; et cependant nous ne sommes pas encore au bout des naïvetés qu’il a plu à M. Renan d’entasser dans son livre. S’il expose des vues si profondes sur les temps qui ont précédé la prédication de l’Évangile, on conçoit facilement avec quelle sûreté de coup d’œil il appréciera le milieu historique dans lequel la religion chrétienne est née et s’est développée. L’honorable membre de l’Institut a voyagé en Galilée : il a soin de nous l’apprendre ; par conséquent, il n’y a pas lieu d’en douter. Il s’est assis sur ce sommet de la montagne de Nazareth, où nul homme moderne ne peut s’asseoir sans un sentiment inquiet sur sa destinée, frivole peut-être[9] ; ce qui veut dire sans doute que M. Renan n’est pas très rassuré sur la valeur de son système : nous l’en félicitons, et nous prions ses lecteurs de ne pas rester moins inquiets que lui-même. De plus, il a vu en Galilée d’épais massifs de fleurs, des tourterelles sveltes et vives, des merles bleus, des alouettes huppées, de petites tortues de ruisseaux, des cigognes à l’air pudique et grave, et enfin, pour compléter la faune et la flore du pays, des mules dont le grand œil noir a beaucoup de douceur[10]. Loin de nous la pensée de vouloir contester aucune de ces découvertes. Seulement, nous prendrons la liberté de demander au voyageur en vertu de quel procédé il a pu découvrir Jéricho dans la Galilée[11] ? Serait-ce qu’une mule au grand œil noir lui aurait fait franchir d’un bond la Samarie ou la Pérée, de Jéricho à Nazareth ? Comme le moindre détail de l’histoire évangélique nous intéresse infiniment, nous tiendrions beaucoup à savoir si c’est vraiment en Galilée, et non pas en Judée, comme tout le monde l’avait cru jusqu’ici, que Zachée eut le bonheur de recevoir le Seigneur dans sa maison. Il nous semble qu’un second voyage de M. Renan en Palestine ne pourrait manquer de répandre une vive lumière sur cette question.

Après la géographie, l’histoire. C’est ici que l’imagination du romancier se donne libre carrière. Jamais peut-être on n’a vu un écrivain se donner moins de peine pour rester d’accord avec lui-même et pour ne pas se dédire d’une page à l’autre. Ainsi, d’un côté, on nous dépeint la Galilée comme une contrée où régnait une fermentation extrême, comme une vaste fournaise où s’agitaient en ébullition les éléments les plus, divers, comme une brûlante atmosphère où la révolution faisait travailler toutes les têtes[12]. Et, d’un autre côté, on vient nous dire que dans cette brûlante atmosphère, au sein de cette vaste fournaise, vivaient des populations bienveillantes et naïves, de petits comités de bonnes gens aux mœurs tranquilles, des familles de pêcheurs formant une société douce et paisible[13]. Se figure-t-on une fournaise en ébullition produisant un tel calme et une telle tranquillité ? En vérité, il n’est pas permis de se rendre ridicule à ce point. Ce n’est pas tout. Pour ajouter au tableau un nouveau trait de fantaisie, M. Renan veut à toute force faire passer cette population de bateliers et d’agriculteurs pour un peuple exclusivement idéaliste, dont les rêves éthérés prenaient un tour idyllique et charmant, au sein duquel la vie se spiritualisait en une sorte de mysticisme poétique, confondant le ciel et la terre[14]. Je demande à tout homme de bon sens si ce n’est pas se moquer du monde que de vouloir chercher l’idéalisme exclusif et les rêves éthérés chez de braves gens occupés du matin au soir à jeter leurs filets dans le lac ou à cultiver leurs champs ? Rien de plus grossier ni de plus charnel que ces grands spiritualistes dont le Sauveur avait tant de peine à élever l’intelligence au-dessus d’un cercle d’idées toutes terrestres et matérielles. Enfin, pour achever par un dernier coup de pinceau son portrait chimérique des populations de la Galilée, M. Renan juge à propos de leur accorder une faculté illimitée de croire[15]. Ce qui ne l’empêche pas de constater lui-même que cette faculté illimitée de croire se confondait dans Nazareth avec l’incrédulité, et dans les autres villes du bassin de Tibériade avec une résistance obstinée[16] ; et s’il lui restait un doute à cet égard, je le prierais de relire les reproches que le Sauveur adresse à Chorazaïn, à Bethsaïde et à Capharnaüm[17]. Voilà comme quoi l’objection n’avait pas d’accès chez les populations bonnes et douces de la Galilée[18]. Évidemment, il n’y a pas l’ombre d’un élément historique dans ce conte fait à plaisir, qui ne partage pas même avec les romans supportables le facile mérite de ménager au moins la vraisemblance et la couleur locale.

M. Renan est-il mieux renseigné sur l’état intellectuel et moral des classes élevées de la société juive ? Il fait bien tout ce qu’il peut pour le paraître ; mais, lorsqu’on y regarde de près, on s’aperçoit de suite qu’il ne possède aucune notion précise sur le sujet qu’il effleure. Nous le savions déjà endurci aux contradictions ; mais nous ne pensions pas qu’il pousserait l’oubli de lui-même jusqu’à dire, ici que les Pharisiens étaient les vrais Juifs, là, que les Sadducéens étaient les vrais Juifs[19] ; n à force de chercher les vrais Juifs partout, il a fini par ne les trouver nulle part. Il est une page cependant qui a dû produire un certain effet sur quelque commis-voyageur un peu pressé de lire et de conclure ; or, nous l’avouons sans peine, les rares endroits où M. Renan hasarde un essai d’érudition sont ceux qui nous attirent de préférence et que nous sommes le plus tenté d’examiner. Donc, voulant décrire les différentes classes de pharisiens, l’auteur a soin de nous apprendre qu’il a cru devoir consulter le Talmud de Jérusalem et celui de Babylone[20]. A notre tour, nous avons ouvert l’un et l’autre, et nous avons trouvé 1° que là où M. Renan a vu six catégories de pharisiens, les deux Talmuds en placent sept ; 2° qu’il n’a pas su y découvrir deux catégories qui s’y trouvent : les pharisiens de la crainte (Mijirah), qui se proposaient Job pour modèle ; et les pharisiens de l’amour (Meahabah), auxquels Abraham servait d’exemple ; 3° qu’il lui a plu d’imaginer une classe de a pharisiens teints, n dont il n’y a pas trace aux endroits indiqués du Talmud de Jérusalem et de celui de Babylone. J’engage fort M. Renan à se défier des notes qu’on peut lui fournir d’ici et de là, et à aller droit aux sources : comme il doit connaître l’hébreu, cela ne saurait être difficile pour lui. ll a d’ailleurs une façon de citer le Talmud qui m’inquiète un peu pour sa réputation d’orientaliste : au lieu d’indiquer le traité, le folio, recto ou verso, et de renvoyer, par exemple, au traité Berakoth, fol. XIII, verso, comme ferait quiconque a tant soit peu L’habitude de ces matières, il écrira tout court : Berakoth IX, sub. fin.[21] C’est absolument comme si, voulant citer l’Evangile, l’on disait : voyez S. Matthieu, folio IX, recto. Il ne faut pas fournir aux malins l’occasion de pouvoir dire qu’une citation du Talmud ne prouve pas toujours qu’on se soit donné la peine de le lire.

En passant de l’histoire du peuple juif à la doctrine et aux institutions chrétiennes, nous ne quittons pas tout à fait le Talmud, s’il faut en croire M. Renan, ni les rabbins, dont les sentences ont trouvé place dans ce recueil ; car Hillel fut le vrai maître de Jésus, s’il est permis de parler de maître quand il s’agit d’une si haute originalité[22]. On s’attend peut-être à ce que l’auteur d’une assertion si étrange balbutie au moins quelques mots de preuve pour établir cette prétendue influente de Hillel sur Jésus-Christ. On peut le supposer, dit-il. Ah ! c’est là tout votre argument ? On peut tout supposer, si l’on veut, voire même que M. Renan ne pense pas ce qu’il écrit. Il y a une telle confusion d’idées dans la tête de notre adversaire, que les mots ne paraissent plus avoir de sens pour lui. Ainsi, d’un côté, il prétend que Jésus adopta presque tout l’enseignement oral de la synagogue, qu’il avait peu de chose à ajouter à cette doctrine, que la morale évangélique est peu originale en elle-même, etc.[23] ; d’un autre côté, il affirme que la grande originalité du fondateur reste entière, que sa gloire n’admet aucun légitime partageant, qu’il a tiré son admirable morale de le notion du Dieu père, notion qu’il ne devait pas au judaïsme et qui semble avoir été de toutes pièces la création de sa grande âme[24]. Quand M. Renan aura montré que la grande originalité consiste à être peu original, nous placerons sous ses yeux les maximes absurdes et immorales qu’ont enseignées les rabbins dont il parle.

Quoi ! vous osez, sans l’ombre d’un motif, donner pour maître au divin fondateur du christianisme un homme qui enseignait, d’après le témoignage de ses disciples, qu’un mari a le droit de répudier sa femme, dans le cas où il arriverait à celle-ci de laisser brûler un mets à la cuisine ![25] C’est parmi ces ergoteurs dont la détestable casuistique est venue aboutir au Talmud, c’est là que vous cherchez à Jésus-Christ des précepteurs et des ancêtres[26] ! Et vous oubliez que vous appeliez naguère le Talmud, ce résumé de la sophistique des écoles juives, le plus effrayant monument de la dépression intellectuelle[27]. Mais cherchez donc une bonne fois à vous former une idée claire sur un point quelconque, et ne nous forcez pas à chaque page de tourner le feuillet pour voir si vous n’allez pas dire tout le contraire !

Jésus seul, néanmoins, dit la chose d’une manière efficace..... Ce n’est pas l’ancienne loi, ce n’est pas le Talmud qui ont conquis et changé le monde. Dans la morale comme dans l’art, dire n’est rien, faire est tout. La palme est à celui qui a été puissant en paroles et en œuvres, qui a senti le bien et, au prix de son sang, l’a fait triompher[28].

Voilà des réflexions qui pourraient vous mener loin, avec un peu de logique et de sincérité. Et pourquoi donc Jésus-Christ seul a-t-il parlé d’une manière efficace ? D’où vient que sa doctrine a conquis et changé le monde, tandis que les aphorismes de Hillel et de Schammaï sont allés s’ensevelir dans la poussière du Talmud, où ils dorment d’un sommeil profond ? D’où vient que son sang a fait triompher le bien sur la terre, tandis qu’aucun philosophe, comme disait voltaire, n’a jamais influé même sur les mœurs de la rue où il demeurait ? Il me semble qu’il y a dans un tel contraste de quoi ébranler les affirmations les plus hautaines ; et ceux qui s’attaquent aux miracles de l’Évangile perdent leur temps et leur peine, tant qu’ils n’auront pas effacé de l’histoire ce fait qui s’impose à eux comme à nous avec une irrésistible évidence. Moins ils supposent de miracles à l’origine du christianisme, plus le triomphe de la religion devient miraculeux ; en voulant éliminer le surnaturel de l’histoire évangélique, ils le font reparaître avec d’autant plus d’éclat dans l’œuvre de la conversion du monde[29].

Mais non, M. Ernest Renan a trouvé dans le dictionnaire un mot qui explique tout. Si Jésus-Christ seul a parlé d’une manière efficace ; si sa doctrine a conquis et changé le monde ; si pendant trois siècles des milliers de martyrs ont versé leur sang pour lui ; si les nations civilisées sont prosternées à ses pieds ; si encore aujourd’hui, à dix-huit siècles de distance, d’une extrémité de la terre à l’autre, l’abnégation, le sacrifice et la charité se pratiquent en son nom et par amour pour lui, c’est que..... Jésus-Christ avait un caractère aimable, un accent plein d’onction ; c’était un charmant rabbi, qui devait ses nombreuses conquêtes au charme infini de sa personne et de sa parole[30]. Il est vrai que cette nature idyllique et douce devenait quelquefois rude et bizarre[31] ; mais cela n’empêche, somme toute, c’était un charmant petit caractère. Et voilà pourquoi le monde civilisé l’adore comme le Dieu tout-puissant et éternel. Faut-il s’en étonner ? Il avait le caractère si aimable ! il parlait avec tant d’onction ! Ô imagination d’un romancier ! de quoi n’es-tu pas capable ? Tenez, convenez-en, vous avez voulu plaisanter : jamais vous ne réussirez à nous persuader qu’un homme né chrétien et Français ait pu songer sérieusement à vouloir expliquer par de pareilles causes l’événement capital de l’histoire du monde.

Toute l’histoire du christianisme naissant est devenue de la sorte une délicieuse pastorale..... C’était un milieu enivrant, un perpétuel enchantement, une fête perpétuelle... Les apôtres étaient une bande de joyeux enfants qui accompagnaient Jésus au milieu des vertes collines et des claires fontaines, etc., etc.[32] Vraiment ! C’est ainsi que les choses se sont passées ! Singulière pastorale qui commence par la prédication de la pénitence et qui finit par le supplice de la croix ! Ni Théocrite, ni Bion, ni Moschus ne s’étaient doutés de ce genre d’idylles. C’est donc une bande de joyeux enfants qui a converti le monde à la mortification des sens et à la chasteté ! Vous nous apprenez là des choses surprenantes, que personne n’avait soupçonnées jusqu’ici. Et puis, cette fête perpétuelle en Galilée, au milieu des vertes collines et des claires fontaines, qui donc vous en a donné le programme ? Enlisant l’Evangile, je vois bien que cette fête perpétuelle s’ouvre par un jeûne de quarante jours et de quarante nuits ; je vois bien qu’à Nazareth ces jeunes populations s’apprêtent à précipiter Jésus-Christ du haut de la montagne ; j’entends bien, au milieu de ce perpétuel enchantement, ces apostrophes foudroyantes : Malheur à toi, Chorozaïn ! malheur à toi, Bethsaïde ! et toi, Capharnaüm ! et le reste[33]. Quant au programme de la fête, il est clairement indiqué : Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il porte sa croix et qu’il me suive[34]. Si néanmoins M. Ernest Renan trouve ce milieu enivrant, qu’il essaie de la pastorale : ce n’est pas nous qui l’en blâmerons.

J’arrive maintenant à deux grosses calomnies que l’auteur juge à propos de répéter du commencement à la fin de son livre, et cela sans un mot de preuve. A l’entendre, Jésus-Christ aurait enseigné que les pauvres seuls seront sauvés ; et le péché d’avarice, dans la morale chrétienne, serait le simple attachement à la propriété[35]. Où a-t-il vu cela ? Lorsqu’on lance des accusations de ce genre, la probité littéraire exige qu’on discute les textes contraires, ou au moins qu’on les indique. M. Renan ne fait ni l’un ni l’autre. Il abuse grossièrement des passages où le Sauveur signale avec tant de vérité les dangers de la richesse égoïste et sensuelle ; mais il a grand soin de passer sous silence les endroits où Jésus-Christ déclare que la grâce divine suffit à l’homme pour surmonter ces périls : Aux hommes cela est impossible ; mais à Dieu tout est possible[36]. Est-ce là un procédé honnête ? Y a-t-il l’ombre de bonne foi à présenter comme un précepte ce qui, dans la pensée du Maître, n’a jamais été qu’un conseil de perfection applicable au petit nombre : Si vous voulez être parfait, vendez ce que vous avez et donnez-le aux pauvres[37] ? Ce sont les pauvres en esprit que Jésus-Christ déclare bienheureux, c’est à dire les hommes détachés de cœur des biens d’ici-bas. Zachée garde en propriété la moitié de ses richesses, et n’en reçoit pas moins d’éloges de la part du Seigneur[38]. Est-ce que le précepte de l’aumône, répété à chaque page de l’Evangile, aurait un sens quelconque, si la propriété y était interdite ? Je conçois la sympathie de M. Renan pour les Ebionites, qui niaient comme lui la divinité de Jésus-Christ ; mais les transformer en seuls et vrais représentants du christianisme primitif, c’est pousser la plaisanterie au-delà de toute limite.

Il plaît à notre adversaire de prétendre que la parabole du mauvais riche devrait s’appeler purement et simplement la parabole du riche. Si ce dernier est en enfer, c’est parce qu’il est riche, parce qu’il ne donne pas son bien aux pauvres, parce qu’il dîne bien, tandis que d’autres, à sa porte, dînent mal[39]. Comment ! ce n’est pas là pour vous un mauvais riche ! Faire bonne chère tous les jours, et laisser aux chiens le soin de s’occuper du mendiant couché à la porte, vous parait un attribut naturel de la richesse ! Soupirer après les miettes qui tombent de la table, et ne pas même en recevoir, vous appelez cela mal dîner ! N’insultez donc pas à la misère, et ne cherchez pas un argument contre l’Evangile dans l’apologie d’un égoïsme infâme.

Enfin, M. Renan renvoie ses lecteurs à un passage des Actes des Apôtres, pour montrer que la propriété était interdite dans la première génération chrétienne[40]. Si nous ne savions pour qui écrit l’auteur, nous pourrions nous étonner qu’il ait osé citer, sans même le discuter, un texte tant de fois éclairci. Nous lisons bien au IVe et au Ve chapitre des Actes que les premiers fidèles de Jérusalem, n’ayant qu’un cœur et qu’une âme, mettaient librement leurs biens en commun ; mais nous y voyons en même temps que cette pratique de perfection chrétienne n’excluait nullement la propriété ; car, tout en reprochant à Ananie et à Saphire d’avoir fraudé sur le prix de leur champ et menti à l’Esprit-Saint, Pierre a soin d’ajouter que rien ne les obligeait à vendre leur fonds de terre, et que, même après l’avoir vendu, ils auraient été libres d’en garder le prix[41]. On doit convenir que c’est là une singulière manière d’interdire la propriété. Il faut presque du courage pour oser reproduire des explications mille et mille fois données ; mais il paraît que tout cela est nouveau pour le docte critique et la classe d’esprits qu’il se propose d’éclairer.

Si l’ébionisme de M. Renan est un conte, son apocalypse est une chimère. L’une des assertions qu’il répète avec le plus d’assurance et le moins de fondement, c’est que Jésus-Christ croyait à la proximité de la fin du monde, et que toute la première génération chrétienne partageait cette croyance[42]. Il va sans dire que l’auteur, fidèle à ses habitudes de contradiction, est le premier à détruire ce qu’il avance : La morale admirable que Jésus tire de la notion de Dieu père n’est pas celle d’enthousiastes qui croient le monde près de finir et qui se préparent par l’ascétisme à une catastrophe chimérique ; c’est celle d’un monde qui veut vivre et qui a vécu[43]. Et, en effet, quiconque, en lisant l’Evangile, est assez mal doué pour y voir un code religieux destiné à un monde qui devra durer cinquante ans tout au plus, n’est pas digne de l’ouvrir. Est-ce croire le monde près de finir, que de dire : Allez et enseignez toutes les nations, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé, et voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la consommation des siècles[44] ? Est-ce confondre le royaume de Dieu avec une révolution cosmique, que de dire : Le royaume de Dieu est déjà arrivé à vous, il est au-dedans de vous[45] ? Est-ce renoncer à un monde près de crouler, que de jeter les bases d’une Eglise destinée à durer[46] ? Libre à M. Renan d’enseigner le oui et le non, le pour et le contre sur tous les points qu’il touche ; mais rien ne l’autorise à prêter ses fantaisies d’artiste à Jésus-Christ et aux Apôtres.

Il suffit d’avoir parcouru l’Evangile pour savoir que le Sauveur ne précise nulle part l’époque de la fin du monde : il déclare, à maintes reprises, qu’il n’a pas mission pour révéler aux hommes la date de ce grand jour[47]. M. Renan trompe ses lecteurs on s’abuse lui-même, quand il confond la prédiction de la ruine de Jérusalem avec l’annonce de la catastrophe finale. Tout en rapprochant dans un même discours ces deux événements, dont l’un devait être comme la figure de l’autre, Jésus-Christ les distingue suffisamment par les traits particuliers qu’il assigne à chacun. D’un côté, il s’agit d’un événement limité à Jérusalem et à la Judée[48] ; de l’autre, il est question d’un jour qui enveloppera tous ceux qui habitent la surface de la terre[49]. Ici, c’est une catastrophe dont on pourra se sauver en prenant la fuite[50] ; là, c’est un renversement universel et inévitable, auquel on doit se préparer, bien loin de pouvoir s’y soustraire[51]. L’époque de l’une est proche et certaine ; la date de l’autre, incertaine et éloignée[52]. Si M. Renan était plus versé dans les langues anciennes, il aurait évité une confusion que les professeurs de troisième ne pardonnent pas à leurs bons élèves. Voici comment il faut traduire le passage qu’il dénature, faute d’avoir su le comprendre : En vérité, je vous le dis, cette génération ne finira point, jusqu’à ce que toutes ces choses-ci soient accomplies (omnia hœc, πάντα τάντα)... Mais, quant à ce jour-là et à cette heure-là, (de die illâ, περί τής ήμέρας έκείνης), personne ne les sait, pas même les anges du ciel ; il n’y a que le Père[53]. Pour voir clairement qu’il s’agit ici de deux époques et de deux événements différents, on n’a besoin que d’une chose, c’est de n’avoir pas oublié la règle des pronoms.

L’auteur de la Vie de Jésus n’a vraiment pas la main heureuse dans le choix des textes et des citations. Les passages qu’il allègue en faveur de sa théorie, ou ne prouvent rien, ou prouvent contre lui, de telle sorte qu’ils nous met dans l’alternative de supposer, ou qu’il ne les a pas lus, eu qu’il ne les a pas compris : C’est ainsi que, pour pouvoir attribuer à toute la première génération chrétienne la croyance à la proximité de la fin du monde, il renvoie son public (est-ce que son public lit l’Écriture Sainte ?) à la IIe épître de saint Paul aux Thessaloniciens et à la IIe épître de saint Pierre, ch. III[54]. Or, il se trouve précisément que saint Paul a écrit son épître pour prouver le contraire : Nous vous conjurons, mes frères, de ne point vous laisser si vite ébranler dans vos sentiments, ni effrayer, comme si le jour du Seigneur était proche[55]. Quant à saint Pierre, il croit si peu à l’approche des derniers jours, qu’il cherche à prévenir les fidèles contre les imposteurs artificieux qui répandent cette opinion : Il est une chose que vous ne devez pas ignorer, mes bien-aimés, c’est qu’un seul jour devant le Seigneur est comme mille ans, et mille ans comme un seul jour[56]. Mais ce qui dépasse tout ce que l’on peut attendre, même de la part d’un romancier, c’est que M. Renan a cru voir dans l’Apocalypse la durée du monde fixée à trois ans et demi[57]. Le délai est un peu court. Voici le texte : Mais les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu’elle s’envolât dans le désert en son lieu, où elle est nourrie un temps, et des temps, et la moitié d’un temps, hors de la présence du serpent[58]. A l’aide de quel télescope nouveau l’honorable membre de l’Institut a-t-il découvert eu cet endroit que, d’après saint Jean, le monde dut finir en l’année 71 ou 72 ? Il n’y a pas dans tout cela une syllabe qui se rapporte à la catastrophe finale. Ce qui le prouve, c’est qu’après cette époque mystérieuse, durée probable d’une persécution contre l’Église, le dragon ou Satan continue comme auparavant à faire la guerre aux saints[59]. Si, comme tout le fait supposer, M. Renan est en train de chercher la clef de l’Apocalypse, nous l’avertissons charitablement qu’il n’est pas dans le vrai chemin.

On s’étonnera peut-être que nous mettions tant d’insistance à réfuter des niaiseries qui font hausser les épaules ; mais il ne faut pas que nos adversaires puissent dire qu’en ne les suit pas de près jusque dans les détails, soit qu’ils ouvrent l’Évangile, soit qu’ils mettent la main sur le Talmud, M. Renan a voulu faire du mal par son livre ; nous voudrions lui faire faire quelque bien.

 

 

 



[1] Vie de Jésus, p. 2.

[2] Vie de Jésus, p. 457.

[3] Vie de Jésus, p. 36.

[4] Michaëlis, Einleitung ins A. T. ; Eichhorn, Einl. ins A. T., tome II ; Hengstenberg, Die Echtheit des Pentat., Berlin, 1836 ; Rosenmüller, Scholie, in V. T., t. I, Prolegom. ; Hævernik, Einl. ins A. T., 1, 2 ; Ranke, Untersuchungen über den Pentat. ; Drechsler, Die Echtheit der Genesis, Hambourg, 1830 ; Haneberg, Geschichte der Offenbarung ; Jahn, Einl. ins A. T., II, 1 ; Lüderwald, Briefe über Die Mos. Schriften ; Griesinger, Würdigung der Mos. Schriften, 1811 ; Herz, Der Pentat. und das Mos. Gesetz, Altonæ, 1822 ; Fritsche, Echtheit der Mos. Bücher ; Scheibel, Untersuchungen über die Bibel ; Scholtz, Einl. ins A. T., Cologne, 1845, t. II, etc., etc.

[5] Vie de Jésus, p. 8.

[6] Herbst, Einl. ins. A. T., II, 2, pp. 9 et ss. ; Scholtz, Der Prophet. Jesaias, 1837 ; Hævernik, Einl. ins A. T., II, 2, pp. 154, et ss. ; Ackermann, Introduction in lib. V. T., pp. 242 et ss. ; Hengstenberg, Christologie im A. T., 1829, 1, 2, pp. 172 et ss., Kleinert, Echtheit der Weissagungen vos Jesaias ; 1829 ; Dereser, der Prophet. Jesaias ; Mœller, de Auth. Oracul. Esaiœ, cap. 40-66, Copenhague, 1825 ; Hensler, Jesaias neu übersetzt mit Anmerk., 1788 ; Jahn, Einl. ins A. T., pp. 458 et ss. ; Henderson, The Book of the Prophet. Is., pp. 304 et ss., etc., etc.

[7] Vie de Jésus, Introduction, p. 12.

[8] Hengstenberg, Die Authentie des Daniel, 1831 ; Hævernik, Comm. zum Daniel, 1832 ; Neue Kritische Untersuchungen, 1838 (les ouvrages de ces deux savants sur Daniel sont de vrais modèles de discussion critique) ; Jahn, Einleit., II, 2 ; Dereser, Erklœrung des Proph. Daniel ; Pareau, Introi. in V. T., p. 350 ; Sack, Apologetik, pp. 350 et ss. ; Hug, Zeitschrift, Freiburg, 1832 ; Herbst, Einleit. pp. 104 et ss. ; Scholtz, Einleit., Dritter Theil, pp. 528 et ss., Leipzig, 1848 ; Steudel, Hofmann, Œhler, etc., etc.

[9] Vie de Jésus, p. 55.

[10] Vie de Jésus, p. 65, 190.

[11] Vie de Jésus, p. 67. Le bon Zachée appelé aux festins du Messie, voilà ce que la Galilée a osé, ce qu’elle a fait accepter.

[12] Vie de Jésus, pp. 54, 55, 62, 61.

[13] Vie de Jésus, pp. 81, 148, 149.

[14] Vie de Jésus, pp. 64, 66, 67.

[15] Vie de Jésus, p. 339.

[16] Vie de Jésus, p. 323.

[17] Matth., XI, 21-24 ; S. Luc, X, 12-15.

[18] Vie de Jésus, p. 337.

[19] Vie de Jésus, pp. 327, 347.

[20] Vie de Jésus, p. 328.

[21] Vie de Jésus, p. 328.

[22] Vie de Jésus, p. 35.

[23] Vie de Jésus, pp. 82, 84.

[24] Vie de Jésus, pp. 455, 79, 74.

[25] Voir sur les écoles de Hillel et de Schammaï, les deux ouvrages les plus récents qui aient paru en Allemagne sur ce sujet : Graetz, Geschichte der Juden vom Tode Juda Makkabi’s, Leipzig, 1856 ; Biesenthal, im lit. Blatt des orients, 1848, p. 726 et suiv.

[26] Il s’en faut de peu que M. Renan ne succombe à la tentation de vouloir faire passer Rabbi Hillel pour le fondateur de la religion chrétienne. Pour le coup, c’eut été laisser à la folle du logis un empire qui aurait pu inquiéter la famille de l’auteur. Ce dernier se résigne donc à écrire : Cependant Hillel ne passera jamais pour le vrai fondateur du christianisme. (p. 92). Inutile de faire observer que la réserve est presque aussi risible qu’eut été l’affirmation complète.

[27] Article de la Liberté de Penser, 2 septembre 1850. Dans ses Etudes d’Histoire religieuse, M. Renan appelle le Talmud le plus singulier monument de l’aberration intellectuelle. (p. 208.)

[28] Vie de Jésus, pp. 89, 84, 92, 93.

[29] S’il y a eu des miracles, disait saint Augustin, pour établir la croyance à la résurrection et à l’ascension de Jésus-Christ, nos adversaires sont bien insensés, et, s’il n’y en a pas eu, ce seul miracle doit leur suffire, que toute la terre ait cru une chose si incroyable sans miracles (Cité de Dieu, l. XXII, c. 5).

[30] Vie de Jésus, pp. 80, 84, 91.

[31] Vie de Jésus, pp. 128, 319.

[32] Vie de Jésus, pp. 67, 68, 164, 189, 176, 70.

[33] S. Matth., IV, 1 et ss ; S. Luc, IV, 29 ; S. Matth., XI, 21 et suiv.

[34] S. Marc, VIII, 34.

[35] Vie de Jésus, pp. 173, 179.

[36] S. Matth., XIX, 26 ; S. Marc, X, 27 ; S. Luc, XVIII, 27.

[37] S. Matth., XIX, 21.

[38] S. Luc, XIX, 8, 9.

[39] Vie de Jésus, p. 175.

[40] Vie de Jésus, p. 307.

[41] Actes des Ap., V, 4 : Votre champ ne demeurait-il pas toujours à vous, si vous aviez voulu le garder ? Et même, après l’avoir vendu, le prix n’en était-il pas encore à vous ?

[42] Vie de Jésus, pp. 123, 125, 126, 194, 272 et ss.

[43] Vie de Jésus, p. 79.

[44] S. Matth., XXVIII, 19, 20.

[45] S. Matth., XII, 28 ; S. Luc, XVII, 20, 21. Interrogé par les Pharisiens : Quand viendra le royaume ? Il leur répondit, disant : Le royaume de Dieu ne vient point de manière à être remarqué ; et on ne dira point : Il est ici ou il est là. Car voici que le royaume de Dieu est au-dedans de vous ?

[46] Vie de Jésus, p. 29.

[47] S. Matth., XXIV, 36 ; S. Marc, XIII, 32.

[48] S. Luc, XXI, 20 : Quand vous verrez Jérusalem investie par une armée, sachez que sa désolation est proche.

[49] S. Luc, XXI, 35.

[50] S. Luc, XXI, 21 : Alors, que ceux qui sont dans la Judée fuient vers les montagnes, etc. Item., S. Matth., XXIV, 16.

[51] S. Marc, XIII, 27, 33 et ss.

[52] S. Matth. XXIV, 34, 36 ; S. Marc, XIII, 30, 32.

[53] S. Matth. XXIV, 34, 36.

[54] Vie de Jésus, p. 275.

[55] IIe aux Thessal., II, 1, 2 et suiv.

[56] IIe ép. de saint Pierre, III, 8.

[57] Vie de Jésus, p. 276.

[58] Apocalypse, XII, 14.

[59] Apocalypse, XII, 17.