Le voyageur moderne qui, de nos jours, arrive à Rome par le chemin de fer, traverse, pour se faire conduire à son hôtel, les quartiers sans intérêt d'une ville moderne. De là, il se rendra au Forum et au Palatin, où des fouilles qu'il s'expliquera difficilement, absorberont d'abord son attention. Il peut très bien se faire qu'il quitte Rome sans avoir trouvé l'occasion d'embrasser du regard le site entier de l'ancienne cité ; sans avoir demandé ou sans pouvoir dire quelles causes en ont déterminé le choix. Occupé à visiter des musées et des galeries de peinture, peut-être omettra-t-il de : totam æstimare Romam[1] (apprécier toute la grandeur de Rome). Supposant que le lecteur n'a jamais visité Rome, je voudrais l'y transporter en imagination et, à l'aide d'une carte, par une voie tout autre que le chemin de fer. Nous le prierons, avant tout, d'ouvrir le VIIIe livre de l'Enéide et de relire le plus ancien et le plus pittoresque de tous les récits qui nous restent d'une arrivée à Rome[2]. Qu'il oublie les Guides pour concentrer son attention sur Enée et ses vaisseaux au moment où ils se dirigent du bord de la mer vers le site de la Ville Eternelle. Virgile a montré le discernement d'un grand artiste en faisant remonter le cours du Tibre à son héros ; de son temps, la navigation utilisait le fleuve jusqu'à la ville et même en amont. Il jugea, avec raison, que c'était le seul moyen d'amener Enée au point précis d'où son hôte et ami pourrait lui faire voir, pour ainsi dire, d'un coup d'œil, chacun des traits essentiels du site, chacun des lieux destinés à devenir fameux dans l'histoire future. Remontant donc à la rame le Tibre, qui lui fait la grâce de ralentir son rapide courant, Enée aperçoit tout d'abord les murs et la citadelle et débarque juste au delà du point où l'Aventin descend brusquement presque jusqu'à la rive. C'est là que, aux temps historiques, Rome eut ses entrepôts ; c'est le lieu même que Caton choisit, à l'époque où Virgile était encore enfant, polir y débarquer avec les dépouilles de Chypre ; la proximité du Capitole lui facilitait le transport de son butin mal acquis jusqu'au Trésor public placé sous le temple de Jupiter[3]. Virgile nous peint des rives boisées ; dans un de ces bois — à la place où fut plus tard le Forum Boarium encombré par la foule — Enée trouve Evandre sacrifiant à l'Ara maxima d'Hercule. Ce point de départ était bien le meilleur qu'on pût choisir pour une promenade au cœur de l'ancienne cité. A droite, l'Aventin s'élevait de quarante mètres environ au-dessus de la rivière ; c'était la première des collines de Rome qui dût faire une vive impression sur l'étranger, grâce à l'histoire de Cacus et d'Hercule qu'Evandre raconte à son hôte. En face, mais tout près, s'allongeait le flanc occidental de l'Aventin. Après le récit d'Evandre et les sacrifices à Hercule, on y montrera à Enée la Grotte du Lupercal, et, à gauche, à cent quatre-vingts mètres de la rivière, l'emplacement du futur Capitole. Hinc ad Tarpeiam sedent et
Capitolia ducit, Aurea olim silvestribus horrida dumis[4]. Au-dessous, Enée visitera le sanctuaire de la prophétesse, Carmenta, avec la Porte Carmentale donnant sur le Champ de Mars ; puis les terrains bas qui seront plus tard le Forum Boarium et, au delà, dans la vallée du petit cours d'eau qui y descend du plateau supérieur, les bocages de l'Argilète. En ce lieu, et sur la pente du Clivus sacer, dont nous reparlerons, paissaient les troupeaux mugissants d'Evandre. Après cette promenade, celui-ci mène son hôte passer la nuit à sa résidence du Palatin, à l'endroit même où s'établirent les premiers colons romains[5]. Comme nous le venons tout à l'heure, ce qu'Evandre montre à Enée aux pieds des flancs abrupts du Capitole, du Palatin et de l'Aventin, c'est l'espace qui s'étend entre ces trois collines, aux lieux où fut plus tard le cœur de la ville, le centre de sa vie. Inutile, comme le poète le comprit bien, de prolonger la promenade jusqu'aux collines du Quirinal, de l'Esquilin et du Cælius, sorte de bastions que la campagne romaine prolonge dans la direction du fleuve. Du temps de Virgile, il est vrai, une population très dense s'y entassait, niais là ne fut jamais le théâtre de la vie sociale et politique de Rome. C'est dans l'espace qui s'étend entre le fleuve et les trois collines qu'il faut aller pour sentir battre le cœur de Rome, en ces lieux auxquels s'associèrent les souvenirs mythiques et historiques les plus anciens et les plus chers aux cœurs romains. Que le lecteur nie permette de le conduire en ces mêmes lieux en lui demandant de se les représenter tels qu'ils étaient à l'époque dont ce livre traitera. Tout d'abord, pour bien voir et bien nous représenter la ville entière et sa situation, quittons Enée et, passant sur la rive droite du Tibre par le Pont Æmilius[6], grimpons, en suivant la Via Aurelia, jusqu'au fort du Janicule, ancien ouvrage avancé destiné à protéger la ville contre les attaques venant du Nord ; de là nous contemplerons le spectacle que Martial a rendu à jamais fameux : Hinc septem dominos videre montes Et totam licet æstimare Romam, Albanos quoque Tusculosque colles Et quodcunque iacet sub orbe frigus[7]. Quiconque a jamais vu, du haut du Janicule, s'étendre à ses pieds la ville et le fleuve ; puis au delà de la plaine latine, les monts albins et la longue chaîne de collines, contreforts des Apennins, qui l'enclosent au Nord, se rendra compte, sûrement que Rome fut à l'origine un avant-poste des Latins, ses parents et alliés, contre cette puissante et mystérieuse race des Etrusques qui occupaient les collines au Nord. Le site convenait bien à un avant-poste ; les trois collines isolées en font un point aussi propice à la défense qu'à l'attaque même du côté Nord. Impossible de trouver, en aval de la rivière, une situation mieux choisie et si la ville eût été placée plus en amont, c'était la ligne de défense du Latium dégarnie et les trois collines exposées prêter à l'ennemi un solide point d'appui sur le sol latin. Comme l'avenir se chargea de le prouver, on y trouvait une excellente base d'opérations pour prolonger la guerre dans la Péninsule dont la longueur et l'étroitesse rendaient en revanche si difficile la mise en œuvre de tout plan de conquête. Annibal l'apprit à ses dépens. A cheval sur le Tibre, des armées pouvaient manœuvrer dans l'intérieur de leurs lignes, repousser toutes les attaques et porter leurs coups au Nord, à l'Est et au Sud en même temps. Le Latium une fois fidèle, il était impossible de prendre la ville à rebours. L'invincible Annibal s'en approcha bien de ce côté, mais ses forces s'y brisèrent comme la vague contre des récifs et on n'a jamais tenté aucune attaque en venant de la mer, jusqu'au jour où Genséric débarqua à Ostie ; en 455. Il n'est pas difficile de comprendre maintenant comment Rome devint la cité maîtresse du Latium ; comment elle parvint à s'ouvrir un chemin en Etrurie et à soumettre ce peuple étrange qui, à une certaine époque, menaça de conquérir l'Italie entière ; comment, en remontant la vallée du Tibre et celles de ses affluents, elle pénétra jusqu'au cœur des Apennins et comment elle put s'avancer au sud dans le pays des Osques du Samnium et dans la riche plaine de la Campanie. En jetant un coup d'œil sur une carte de l'Italie, nous verrons comme Tite-Live a eu raison de dire que Rome était placée au centre de l'Italie[8]. Il semble que le Tibre creuse un fossé entre les deux parties de la péninsule ou, en d'autres termes, le Tibre draine presque toutes les eaux de l'Italie centrale et, après avoir parcouru une vallée nettement tracée, il charrie, jusqu'à un point central de la côte occidentale, un volume d'eau supérieur à celui d'aucune autre rivière au sud du Pô. Une ville qui commande la vallée du Tibre et spécialement le cours inférieur du fleuve est dans une position stratégique avantageuse par rapport à toute la Péninsule. Comme Strabon le remarque, Rome était la seule ville au bord du fleuve ; mieux encore, elle était à cheval sur le fleuve, et dès la plus haute antiquité, elle en occupait les deux rives jusqu'à l'embouchure à Ostie. Nous le savons, parce que l'une de ses plus anciennes confréries[9] religieuses avait son bois sacré sur la rive nord, à neuf kilomètres environ en aval. Il était donc facile d'arriver jusqu'à la mer, soit par terre, soit par eau, et, d'autre part, le fleuve ouvrait une large voie naturelle de pénétration, de la mer au centre de l'Italie[10]. Sa position sur le Tibre ressemble beaucoup à celle de Hispalis (Séville) sur le Bætis, ou à celle d'Arles, sur le Rhône, qui l'une et l'autre ouvrirent la voie au commerce ou à la conquête dans les bassins de deux grands fleuves. Sauf quelques points faibles que nous signalerons, il n'y avait pas en Italie de position aussi favorable pour un -peuple viril, doué de toutes les qualités militaires qui font les conquérants. Capoue, dans la féconde plaine volcanique de la Campanie, était plus favorisée que Rome par la richesse naturelle du sol ; mais Capoue et ses habitants ne se sont jamais distingués par leur virilité. Corfinium, au cœur des Apennins, sembla mi jour menacer Rome d'une rivalité dangereuse et fut, pendant un certain temps, le centre d'une confédération rebelle ; mais Corfinium était trop voisine de la côte orientale pour pouvoir jamais dominer l'Italie. L'Italie regarde l'Occident, non l'Orient ; ses ports naturels s'ouvrent presque tous sur la côte occidentale. Quoique le port d'Ostie, ensablé par les dépôts du Tibre, n'ait jamais été un bon port, c'est le seul dont on puisse dire qu'il permette de pénétrer jusqu'au centre de la Péninsule. Personne, cependant, n'oserait soutenir que la position de Rome soit sans inconvénients. Envisagée en elle-même, abstraction faite de l'Italie et de la Méditerranée, aucun avantage spécial n'en justifierait la choix. La ville, sur un fleuve au courant rapide, à trente kilomètres de la mer, en est trop éloignée pour devenir un grand centre commercial ou industriel et durant tout le cours de son histoire, Rome ne le fut jamais. Dans son voisinage, point de sources de richesses naturelles, point de mines comme celles du Laurium en Attique, point de vaste plaine propice à la culture du froment comme à Carthage. Le Tibre était alors, ainsi que de nos jours, sujet à des crues subites ; dans une de ses Odes, Horace nous dit qu'au temps d'Auguste les eaux montèrent jusqu'au cœur de la cité[11]. Le climat de Rome n'a jamais été salubre, surtout pendant les mois de juillet et d'août[12], très malsains dans tout le bassin de la Méditerranée. Dès les temps les plus anciens, les épidémies y étaient fréquentes et le calendrier de ses fêtes religieuses en a conservé le souvenir ; par exemple, les jeux en l'honneur d'Apollon institués pendant la guerre punique, à l'occasion d'une épidémie, se célébraient en ce même mois de juillet si dangereux. Les étrangers du nord de l'Europe y ont toujours été exposés à la fièvre ; les envahisseurs venus du Nord n'ont jamais pu en supporter longtemps le climat ; au moyen âge, les armées germaniques, les unes après les autres, fondirent sous ses murs et durent lui abandonner une mystérieuse victoire. Certains faits nous donnent à penser que les Romains eux-mêmes avaient parfois des doutes sur l'excellence de la situation de Rome. Une tradition racontait qu'après l'incendie de la ville par les Gaulois, on proposa au peuple de l'abandonner et d'émigrer au Nord, à Véies, conquise sur les Etrusques ; il fallut, dit-on, toute l'éloquence de Camille pour en dissuader ses compatriotes[13]. Cela a fourni à Tite-Live l'occasion de mettre dans la bouche du dictateur un brillant éloge de la ville et de sa situation ; mais une tradition du genre de celle-là n'aurait pas trouvé place dans les annales romaines si les Romains avaient eu, pour leur Capitole, l'amour profond qui remplissait le cœur des Athéniens pour leur Acropole. Plus tard, ne verrons-nous pas Horace[14], dans un moment d'intense découragement, suggérer à ses compatriotes, sans paraître ridicule, de quitter leur antique demeure, comme jadis les Phocéens, pour en chercher une nouvelle aux îles Fortunées. On prêta à César d'abord et plus tard à Auguste, après Actium, l'intention de transporter le siège du gouvernement à Ilion ; c'était probablement là une fable. Dans la troisième Ode du livre III, Horace semble bien cependant s'être fait l'écho du bruit populaire. Mommsen[15] émet quelque part l'opinion que le nouveau maître du monde pourrait très bien avoir pensé à prendre pour capitale Byzance dont on commençait déjà à apprécier l'heureuse situation et la suprême beauté[16]. Virgile, quoiqu'il vînt du pied des Alpes et n'aimât pas à résider à Rome, est resté toujours fidèle aux grandes traditions de la ville. Pour lui : rerum facta est pulcherrima Roma, et dans l'Enéide il en prédit la destinée en des termes qui devaient rendre impossible à tout lecteur romain d'y penser sans en évoquer l'image. Quiconque en douterait n'a qu'à rouvrir ce ville livre de l'Enéide ; et, après le charmant récit de la première visite d'Enée aux sept collines, à poursuivre sa lecture ; il verra gravés sur le bouclier d'Enée et décrits par Virgile, en vers d'une éclatante beauté, les faits principaux de l'histoire romaine, depuis l'origine jusqu'à l'époque où Rome dominait le monde. Cicéron, pas plus que Virgile, n'était Romain de naissance ; cela ne l'empêcha pas d'aimer Rome avec passion et d'en vanter avec un enthousiasme sincère, dans son de Republica, les défenses naturelles[17]. Romulus, dit-il, choisit un lieu, abondant en sources, salubre quoiqu'au milieu d'une région empestée ; car ses collines sont balayées par le vent et ombragent les quartiers situés à leurs pieds. Tite-Live, au passage cité plus haut, énumère en un langage petit-être plus parfait que celui de Cicéron lui-même tous les avantages de la situation et en termine la description par ces mots : c'est le centre de l'Italie ; ce lieu semble avoir été formé par la nature pour la grandeur de Rome. Ces panégyriques sont dus, chose extraordinaire, à des écrivains qui n'étaient pas nés Romains : Virgile était de Mantoue, Tite-Live de Padoue et Cicéron d'Arpinum. La sincérité en est incontestable, quoiqu'ils paraissent peut-être un peu apprêtés ; il serait imprudent cependant de prétendre que Cicéron et Tite-Live se soient astreints à une rigoureuse exactitude ; mais, en somme, ils aident à mieux comprendre l'espèce de fascination que le site de Rome exerçait sur tous et que Virgile nous fait sentir dans l'admirable morceau auquel nous avons fait allusion. Au temps de Cicéron, une énorme population occupait ces lieux mêmes, qui n'avaient connu pareille affluence que dans le cas où les paysans romains se réfugiaient autrefois derrière les murs avec leurs familles et leurs troupeaux, à la première apparition d'un ennemi. Il faut nous borner ici à jeter un coup d'œil sur quelques-unes des causes qui expliquent cette affluence. Nous constatons que, dans tout le bassin de la Méditerranée, comme de nos jours en Europe et en Amérique, une force toujours grandissante depuis le temps d'Alexandre poussait les habitants des campagnes à s'installer dans les villes ; on voit alors s'élever d'énormes villes comme Antioche, Alexandrie, Carthage, Corinthe ou Rhodes, et se poser tous les problèmes sociaux et naître toutes les complications qui s'ensuivent ; c'est là un des caractères les plus frappants de l'histoire des trois derniers siècles A. C. En Italie particulièrement, sans parler des charmes d'une vie sociale agréable et gaie grâce à des lieux de réunion facilement accessibles et à des amusements variés, une longue série de guerres avait contribué à accroître la population urbaine, malgré les pertes causées par ces guerres mêmes et par des épidémies. Le vétéran qui avait servi au delà des mers, parfois pendant des années, trouvait dur de revenir à la vie monotone de l'agriculteur ; peut-être aussi son domaine avait-il été occupé par quelque puissant propriétaire foncier avec lequel il était inutile d'engager une lutte sans espoir. C'est encore aux guerres que l'accroissement constant du nombre des esclaves était dû ; beaucoup finissaient par être affranchis, se mariaient et augmentaient ainsi la population libre. Voilà quelques-unes des nombreuses causes qui agirent après les guerres puniques[18] et qui expliquent l'entassement dans les murs de Rome d'une population énorme : dans la seconde moitié du dernier siècle A. C., elle atteignait probablement le demi-million, sinon plus. Descendons maintenant du Janicule, transportons-nous en imagination à Rome au temps de Cicéron, la dernière année de la République, en 50 A. C. par exemple, et supposons que nous nous promenons dans une des rues encombrées par cette population affairée. Nous ne nous attarderons pas sur la rive droite du Tibre où pendant longtemps les marchands et leurs corporations résidèrent[19] ; à l'époque où nous sommes, les riches y achetaient des terrains un peu plus en aval pour y élever des villas entourées de jardins[20]. Quant à nous, nous traversons le Tibre par le Pont Aemilius, laissant à gauche l'île du Tibre ; la Cloaca maxima, qui draine les eaux du Forum, débouche ici en face, un peu sur la droite. Nous voici tout près du Forum Boarium, marché au bétail en plein air, entouré de boutiques (taberffæ), comme en fait foi un passage de Tite-Live[21] ; il nous raconte qu'un incendie en consuma un grand nombre et détruisit beaucoup de marchandises précieuses. C'est là que se trouvait, près de la rivière, le marché proprement dit. Le Forum Romanum vers lequel nous nous dirigeons était alors le centre des affaires politiques et judiciaires comme de la vie sociale. Nous pourrions nous y rendre directement en remontant le Vélabre, vallée autrefois marais, qui s'ouvre en face de nous, entre le Capitole à gauche et le Palatin à droite ; mais en regardant dans cette dernière direction, nous apercevons une construction longue et basse dont la vue nous attire ; nous nous dirigeons donc de ce côté et nous nous trouvons à l'extrémité inférieure du Circus Maximus ; c'est, pour le moment, le lieu de divertissement favori du peuple romain. Deux fameux sanctuaires situés aux deux extrémités nous rappellent que nous foulons un sol historique. A l'extrémité où nous nous trouvons et où sont les Carceres, point de départ des chars qui se disputaient le prix de la course, s'élevait cette Ara maxima d'Hercule à propos de laquelle Evandre raconte à son hôte l'histoire de Cacus ; à l'autre extrémité, l'autel souterrain de Cousus, dieu des moissons ; il s'y rattachait une autre légende, celle de l'enlèvement des Sabines. Tout ici témoigne du caractère agricole de l'ancienne civilisation romaine ; le bétail et les moissons y ont chacun leur mythe approprié. Maintenant, il est vrai, rien n'en est plus visible, sauf le joli petit temple rond d'une date postérieure, qu'on croit être celui de Portunus, dieu protecteur du port[22]. Le cirque avait quelque six cents mètres de long ; au temps de Cicéron c'était en grande partie une construction de bois, en forme de long parallélogramme, flanquée des deux côtés par des boutiques ou des échoppes : nous y ferons une nouvelle visite quand nous traiterons des divertissements publics[23]. Il était dominé à droite par l'Aventin ; une population plébéienne très dense habitait ce quartier et le fameux temple de Diane[24], déesse en relation étroite avec la plèbe, couronnait la colline. On se rendait à ce temple par le Clivus Publicius ; c'est par là que Gains Gracchus au dernier jour de sa vie se hâtait de fuir pour passer la rivière, à l'endroit même où il devait rencontrer ses assassins, dans ce bois sacré de Furina dont on vient de découvrir l'emplacement. Si nous montions à l'Aventin, nous verrions au bord du fleuve et au delà les greniers où l'on emmagasinait les réserves du blé destiné à la nourriture du peuple et dont Gracchus avait été le premier à étendre et à organiser la distribution. Mais cela nous éloignerait trop de notre but. Contentons-nous donc d'avancer jusqu'à l'extrémité du cirque, là où les chars tournaient les bornes (metæ) ; arrêtons-nous-y un instant ; en face de nous s'ouvre, dans le mur d'enceinte, une des portes de la cité, la Porte Capène ; les voyageurs venant du sud par la Voie Appienne ou la Voie Latine passaient par là pour entrer dans la ville[25]. Au delà du mur, il y avait alors un petit temple de Mars, d'où, aux ides de juillet, la procession des Equites partait pour se rendre au Capitole par la route que nous allons prendre. De cette façon nous suivrons aussi les traces de Cicéron au jour heureux (4 septembre 57 A. C.) où il revint d'exil : A mon arrivée à la Porte Capène, écrit-il à Atticus, les spectateurs couvraient, du haut en bas, les escaliers des temples, le peuple me témoignait ses félicitations par les plus bruyants applaudissements ; la foule et les acclamations me suivirent jusqu'au pied du Capitole et, même au Forum et au Capitole, il y avait encore une foule extraordinaire. Nous voici maintenant, comme on le verra sur la carte, à l'angle sud-est du Palatin ; ici nous tournons à gauche et nous nous engageons, par une rue qui porte maintenant le nom de via di San Gregorio, dans une étroite vallée ou dépression de terrain entre le Palatin et le Cælius ; c'est ici la première de ces collines que nous avons déjà remarquées qui ne soient pas isolées et qui semblent des éperons prolongeant la campagne romaine. Nous ne nous y arrêterons pas ; très peuplé vers la fin de la République, ce n'était pas un quartier à la mode, non plus qu'un des théâtres de la vie sociale. On y voyait un grand nombre de ces énormes cités ouvrières (insulæ) dont nous parlerons plus en détail au chapitre suivant ; l'une d'elles s'élevait si haut qu'elle interceptait la vue de l'augure quand il prenait les auspices au Capitole ; on dut la faire abattre[26]. Nous continuons droit devant nous et nous atteignons l'angle nord-est du Palatin, là où s'élève maintenant l'arc de Constantin, avec le Colisée en arrière, puis, tournant de nouveau à gauche, nous atteignons, par une pente douce, une crête entre le Palatin et l'Esquilin[27], c'est la Velia. Nous approchons maintenant du cœur de la cité. La Voie Sacrée part de là[28] ; son nom vient de ce qu'elle conduisait aux lieux les plus sacrés de l'ancienne cité romaine : aux temples de Vesra et des Pénates et à la Regia, autrefois résidence du Roi, maintenant du grand Pontife ; nous continuerons à la suivre, pendant huit cents mètres environ, à travers le Forum jusqu'au Capitole. La largeur de la voie sacrée variait et elle ne se dirigeait pas en ligne droite vers le Capitole ; plus tard elle fut encombrée, obstruée par de nombreux temples et autres monuments et s'infléchit pour les contourner ; mais à l'époque où nous sommes elle était encore, autant que nous en pouvons juger, libre et largement ouverte. Nous en gravissons la pente jusqu'au point nommé le sommet de la Voie Sacrée (Sumna sacra Via), là où s'élève de nos jours l'Arc de Titus, où l'on voyait alors le temple de Jupiter Stator, ainsi qu'un sanctuaire des Pénates publics et un autre des dieux Lares, dont il ne reste plus trace. Ces monuments semblent nous avertir que- nous allons pénétrer dans le sanctuaire de la République. Un chemin à notre gauche monte au Palatin, où résidaient alors plusieurs des citoyens les plus influents et, entre autres, Cicéron. Ces divers objets ne retiennent pas longtemps notre attention : le Forum, devant nous, à nos pieds, ne tarde pas à la captiver tout entière. La Voie Sacrée y descend pax le Clivus sacer ; il est clos, à l'extrémité nord-ouest, par le Capitole avec son double sommet, à droite la citadelle, et, tourné vers l'Aventin, face au sud-est, le grand temple de Jupiter, Junon et Minerve. C'est à cette vue sans doute que Virgile pensait quand il nous parle du sort heureux du paysan : nec ferrea iura, Insanumque forum aut populi tabularia vidit[29]. Le Forum est animé d'une vie intense ; les citoyens qui le remplissent y traitent bruyamment des affaires politiques, de celles des tribunaux (ferrea jura), ou de questions d'argent ; en arrière, sous le Capitole, sont les bureaux de l'empire (tabularia). A partir de ce lieu, la Voie Sacrée est encombrée ; là même, une génération plus tard, Horace rencontra cet immortel fâcheux dont les juges inexorables le délivrèrent enfin en mettant brusquement la main sur ce drôle malencontreux. Plus bas, à l'entrée du Forum, on se bouscule sous la voûte de Fabius : Si l'on me bouscule dans la foule sous la voûte de Fabius, dit Cicéron dans un de ses discours, pour éclaircir un point du débat, je n'irai pas accuser un passant au haut de la Voie Sacrée, mais l'homme même qui me coudoie[30]. Du lieu où nous nous trouvons, nous pouvons nous rendre compte de la constitution géologique et de l'histoire du Forum. Le Forum, dont les excavations modernes ont enfin atteint le niveau primitif, s'étend au fond d'une vallée creusée par un cours d'eau qui y descend entre l'Esquilin et le Quirinal et débouche dans le Tibre en passant par le Vélabre. Quand la ville s'agrandit en s'annexant une autre communauté qui occupait le Quirinal, cette dépression de terrain servit de rendez-vous et de marché ; avec le temps on la draina par ce Cloaque dont nous avons vu l'embouchure en traversant le fleuve. La vallée supérieure du ruisseau est à l'époque dont nous parlons un quartier très peuplé connu sous le nom d'Argilète et, plus haut, de Subura[31] ; les artisans et leurs boutiques y étaient très nombreux. Dans son cours inférieur, le ruisseau et son drain sont invisibles ; une rue populeuse les recouvre ; c'est le Vicus Tuscus qui passe au Vélabre et rejoint notre point de départ au Forum Boarium. Descendons maintenant le Clivus sacer, passons sur la pente droite du talus que la Voie Sacrée suit à partir de là et entrons au Forum par la voûte de Fabius. Tout près, à notre gauche, voici le temple rond de Vesta, où les Vierges Vestales entretiennent le feu sacré de l'Etat, l'Atrium Vestæ leur demeure et, à côté, celle du grand Pontife (Pontifex maximus), en puissance duquel la loi les plaçait. Ces trois bâtiments, alors peu remarquables, n'en étaient pas moins le foyer le plus ancien de la vie religieuse de Rome[32] ; un peu plus loin encore, à gauche, voici le temple de Castor et la source de Juturna, récemment excavée, où les Jumeaux abreuvèrent leurs coursiers après la bataille du lac Régille. Par dessus les têtes de la foule, nous pouvons apercevoir les Rostres, en face de nous, à l'extrémité du Forum ; peut-être en ce moment même un orateur harangue-t-il (contio) le peuple à propos de quelque question de politique, ce qui occupe au moins l'attention des flâneurs ; à la droite des Rostres, le Comitium où le peuple tenait ses comices et la Curie où se réunissait le Sénat. Au temps de Cicéron, on avait débarrassé le Forum des simples boutiquiers ; les banquiers et les changeurs les avaient remplacés, et leurs bureaux (tabernæ) s'alignaient des deux côtés de l'espace resté libre. Il se traite beaucoup d'affaires, politiques, judiciaires ou autres, dans les Basiliques, grandes halles couvertes, avec colonnades ; il y en avait quatre et on en voyait, au sud, une autre sortir de terre, dont l'emplacement, tel que Jules César l'agrandit peu de temps après, est maintenant complètement déblayé. Il devenait évident que le Forum, qui n'a que deux cents mètres de long sur soixante-dix de large, ne suffirait pas longtemps aux affaires de l'Empire ; en effet, les deux générations suivantes verront Jules César et Auguste construire, dans la direction du Quirinal, de nouveaux Forums plus vastes et plus commodes. Avançant vers le Capitole, nous dépassons à l'entrée du Forum, en venant de l'Argilète et de la Porte Esquiline, le fameux temple ou plutôt la porte du Janus Geminus, puis le Comitium et la Curie, qui fut brûlée par la population en 52 A. C., aux funérailles de Clodius, et nous atteignons le pied du Clivus Capitolinus, à la place même où était et où est encore la prison souterraine nommée Tullianum, de l'ancien mot tullus, source. Ce fut le théâtre de la mort de Jugurtha et de beaucoup d'autres nobles captifs et des conspirateurs complices de Catilina, le 5 décembre 53. La Voie Sacrée tourne, devant le temple de la Concorde, pour Monter au Capitole. Derrière le temple, le Tabularium, déjà mentionné, s'enfonce sous le talus ; il n'a pas changé beaucoup depuis lors ; plus bas, au sud-est, le temple de Saturne, qui sert de trésor public (ærarium). Tous les bureaux de l'Etat sont ainsi placés sous le Capitole, à l'une des extrémités du Forum, en face des anciens édifices religieux qui entourent le temple de Vesta, à l'autre extrémité de la place. La voie tourne de nouveau à droite et atteint la dépression entre les deux sommets du mont Capitolin. Nous laissons la citadelle à droite et nous arrivons, par un long escalier, au plus grand des temples romains, placé sur une longue plate-forme reposant sur de solides soubassements d'appareil étrusque ; on en peut voir encore des restes dans le jardin de l'ambassade d'Allemagne. Le temple de Jupiter Optimus Maximus, avec les divinités qu'on lui associait, Junon et Minerve, était en un sens très spécial le centre religieux de l'Etat et de sa puissance. Quoi que nous puissions penser des dieux et de leur culte, il n'en est pas moins certain que tout Romain croyait que ce grand Jupiter, le maître de tous les dieux, veillait à la prospérité de Rome et quand, une génération plus tard, Virgile mit, pour ainsi dire, entre les mains de ce grand dieu le sort de son héros, tout Romain reconnut dans cette tradition la foi qu'il tenait de ses ancêtres. Dans ce temple, le jour même de leur entrée en charge, les magistrats supérieurs offraient un sacrifice pour ratifier les vœux de leurs prédécesseurs et les renouveler eux-mêmes. Le consul qui quittait la ville pour marcher contre l'étranger avait pour suprême devoir d'y sacrifier et, à son retour, il y déposait son butin. C'est là que se rendait, en suivant la Voie Sacrée, la procession triomphale, le général vainqueur, attifé et maquillé comme le dieu à l'intérieur du temple ; sur les genoux de la statue, il plaçait sa couronne de laurier, rendant ainsi à la divinité l'honneur qu'elle avait elle-même daigné lui décerner. Là aussi, sur la plate-forme, une statue de Jupiter semblait surveiller, du haut de son piédestal, le Forum[33], la Curie et le Comitium ; et Cicéron pouvait déclarer du haut des Rostres, sachant bien que cette déclaration toucherait le cœur de ses auditeurs, que la conspiration de Catilina avait été découverte le jour même où on avait modifié ainsi l'orientation de la statue[34]. Ille, ille Jupiter restitit ; ille Capitolium, ille hæc templa, ille cunctam urbem, ille vos omnes salvos esse voluit[35]. Le temple avait été détruit par un incendie au temps de Sylla et la restauration n'en était pas encore achevée au moment de notre promenade imaginaire[36]. La façade était tournée vers la rivière et l'Aventin, c'est-à-dire du côté du sud-est, conformément aux règles de la science augurale ; il en était de même de tous les bâtiments publics de Rome sous la République. De la plate-forme où il s'élève nous voyons, au-dessous de nous, le Forum Boarium, d'où nous sommes partis, relié au Forum par le Vélabre et le Vicus Tuscus, et, plus à droite, le Champ de Mars, qui communique avec la cité par cette Porte Carmentale qu'Evandre montra à Énée. Ce spacieux terrain d'exercice des armées romaines commence déjà à se bâtir ; en fait, le Circus Flaminius s'y trouve depuis plus d'un siècle et demi et le nouveau théâtre de Pompée, le premier théâtre de pierre construit à Rome, s'élève au delà dans la direction du Vatican. Il reste encore beaucoup de place, car il y a presque un kilomètre et demi du Capitole à cette boucle du Tibre au-dessus de laquelle Saint-Pierre de Rome se dresse de nos jours ; la plus grande partie d'une population de près d'un demi-million a trouvé à se loger sur ces vastes terrains. Je ne me propose pas de conduire le lecteur plus loin. Nous avons exploré le cœur de la cité, telle qu'elle était à la fin de la République et du haut de la plate-forme du grand temple nous pouvons voir tout ce qu'il faut nous rappeler pour l'intelligence des chapitres suivants. |
[1] MARTIAL, IV, 64, 12.
[2] Enéide, VIII, 90 sqq.
Le Capitole, ce que Virgile entend par Arx,
est très visible du fleuve, au pied de l'Aventin. Il devait l'être encore plus
au temps du poète.
[3] PLUTARQUE, Caton d'Utique, 39. Le
Sénat et les magistrats attendaient Caton aux docks du commerce, en aval de
l'Aventin, où il devait débarquer. Mais celui-ci avec son sans-gêne ordinaire,
continua de remonter le Tibre jusqu'aux Navalia.
[4] De là
il le conduit à la Roche Tarpéienne et au Capitole, maintenant tout
resplendissants d'or, autrefois hérissés de broussailles et de bois.
[5] Enéide, VIII, 363.
Virgile avait peut-être l'intention de supposer cette demeure à l'emplacement
de la future Regia, au pied du Palatin et entre celui-ci et le Forum. Voir SERVIUS, ad. loc.
[6] Le visiteur moderne passerait
par le Ponte Rotto qui est à la même place que l'ancien pont, en aval de l'île
du Tibre.
[7] C'est
là qu'il faut se placer pour voir ces sept monts dominateurs, pour apprécier la
grandeur de Rome, la beauté des Monts Albains et des Collines tusculanes et
toute la fraîcheur qui s'épand à l'ombre de la ville.
[8] TITE-LIVE, V, 54.
[9] Les Frères Arvales.
[10] Pour la navigation en amont de
Rome, voir STRABON, p. 235.
[11] HORACE, Ode I, 2. Après une
dangereuse inondation en l'an 15 A. D. on proposa de détourner dans l'Arno une
partie des eaux du Tibre, mais le projet échoua malheureusement, vu
l'opposition superstitieuse des campagnards. (TACITE, Annales, I, 79.)
[12] NISSEN, Italische Landeskunde,
I, p. 324, a colligé les mentions de ces inondations.
Voir
NISSEN,
I, p. 407. Mais il semble probable que la vallée du Tibre était moins fiévreuse
alors que de nos jours. (Voir le chapitre de NISSEN sur la Malaria en Italie,
p. 410 sqq.) Dans une intéressante brochure sur la Malaria en Italie, M.
W. H. S. JONES se montre disposé à attribuer la décadence morale et
physique des Romains sous l'Empire en partie à cette maladie.
[13] TITE-LIVE, V, 54.
[14] HORACE, Epode 16.
[15] Reden und Aufsätze, p. 173 sqq.
[16] Reden und Aufsätze, p.
175.
[17] De Rep., II, 5 et 6.
[18] BELOCH, Die Bevölkerung der
griechisch-römischen Welt, cap. 9, s'attaque au problème par trois méthodes
différentes et l'évalue, au premier siècle A. D., à 800.000, y compris les
esclaves. Au temps de Cicéron le nombre en était très inférieur ; mais nous
savons que, dans les dernières années de sa vie, 320.000 personnes de condition
libre recevaient des distributions de blé, non compris les esclaves et les
riches. (SUÉTONE, César, 41.)
[19] HÜLSEN-JORDAN, Röm. Topographie, vol.
I, part. 3, p. 627, 638.
[20] HÜLSEN-JORDAN, Röm. Topographie, vol.
I, part. 3, p. 643 ; CICÉRON, ad. Att., XV, 15. Là, après la mort de
sa fille Tullia, Cicéron voulut acheter un terrain pour y élever un fanum à la
mémoire de la défunte. (CICÉRON, ad. Att., XII, 19.) Là
aussi étaient les jardins de César.
[21] TITE-LIVE, XXXV, 40.
[22] HÜLSEN-JORDAN, Röm. Topographie, vol. I, part. 3, p. 143,
note.
[23] DENYS D'HALICARNASSE (III, 68) en donne une description
détaillée, au temps d'Auguste, après qu'il eut été modifié et orné. — HÜLSEN-JORDAN, p. 120 sqq.
[24] FOWLER, Roman Festivals, p. 199 ; WISSOWA in PAULY-WISSOWA, Real Encyclopädie, s. v. Diana.
[25] Les deux routes convergeaient
immédiatement avant d'arriver à la ville. Le lecteur se rappellera que saint
Paul entra à Rome par la Voie Appienne. Sur la Porte Capène voir aussi JUVÉNAL, III, 10 sqq.
[26] CICÉRON, de Officiis, III, 16,
66 et l'histoire qui y est contée.
[27] A strictement parler, le mont
Oppius, ou partie méridionale de l'Esquilin.
[28] Voir l'admirable chapitre de LANCIANI, a walk through the Sacra
Via, dans ses Ruins and Excavations of Ancient Rome, p. 190 sqq.
[29] Géorgiques, II, 502. Il
n'a jamais vu ni l'appareil des lois inflexibles, ni le Forum en délire, ni les
archives du peuple romain.
Virgile,
malgré son admiration pour Rome, n'en aimait pas les foules.
[30] CICÉRON, pro Plancio, ch. 7. Cp. HORACE, Sat. I, 9 ; LUCILIUS, 1228 sqq. Ma.
[31] Sur la question débattue de la
situation de la Subura et sur son histoire voir WISSOWA, Gesammelte Abhandlungen,
p. 230 sqq.
[32] Sur les fouilles en ce lieu,
voir LANCIANI,
op. cit., p. 221 sqq.
[33] CICÉRON, Catilina, III, 8, 20
sqq.
[34] Nous pouvons croire que
primitivement il était orienté S. ou S.-O. comme le Temple.
[35] Lui,
lui, Jupiter a tenu bon. C'est à lui que ce Capitole, cette ville tout entière,
vous tous, doivent leur salut.
[36] Il fut achevé par César en 46 A. C.