CONTRE ENQUÊTE SUR LA DATE DE LA MORT D’HÉRODE LE GRAND

 

A mes enfants et petits enfants,

Dubitando ad veritatem pervenimus (Cicéron, de Officiis).

 

 

Introduction

Pourquoi avons-nous appelé cette dissertation Contre enquête sur la mort d’Hérode le Grand ? Tout simplement pour répondre à l’Enquête sur la Datation de la mort et de la naissance d’Hérode[1], de M. Gérard Gertoux, pour l’obtention d’un Doctorat d’archéologie et  histoire des mondes anciens, d’ailleurs soutenue dans une unité qui n’a pas ce titre[2].

Dans cette thèse, Gérard Gertoux semble argumenter selon quatre critères essentiels :

1° que plusieurs des données historiques de Flavius Josèphe seraient très approximatives, pour ne pas dire douteuses pour dater la mort d’Hérode en 4 BC. Mais il ajoute quelques pages plus loin que : Le récit de Josèphe sur la mort d'Hérode étant très circonstancié, on peut reconstituer chronologiquement et précisément l'enchaînement des événements… Bien évidemment pour dater cette mort en 1 BC. Alors Josèphe est-il approximatif ou douteux d’un côté et très circonstancié de l’autre ?

2° que Jésus est né en 2 BC[3], suivant les dires des Pères de l’Église.

3° que l’éclipse de lune citée par Flavius Josèphe, serait celle du 10 janvier 1 BC, les autres entre 4 BC et 1 BC n’ayant pas l’étendue de celle-ci.

4° que selon la tradition juive (Megillat ta’anit, 23a) Hérode est mort le 2 Shebat, et qu’il date en 1 BC suivant Jack FINEGAN - Handbook of Biblical Chronology (Manuel de la chronologie biblique)[4].

5° qu’il y eut un jeûne de commémoration (?)

Nous allons essayer de voir si toutes ces données sont compatibles entre elles, et si elles peuvent corroborer les assertions de M. Gertoux.

 

Flavius Josèphe, notre source

La principale source sur l’histoire d’Hérode le Grand, les annales de Nicolas de Damas, secrétaire d’Hérode, ne nous étant pas parvenues, c’est l’historien Flavius Josèphe (qui, visiblement, a eu accès aux annales de Nicolas de Damas). Né en 37 et mort vers 100 à Rome, il participe à la résistance des Juifs contre l’occupation romaine en Galilée, mais se range dans le camp des Romains. Il écrit quatre ouvrages : La Guerre des Juifs (très tôt après la destruction du Temple par Titus), puis les Antiquités judaïques en 93/94[5], puis suivent deux ouvrages dont nous ne saurions dire l’ordre exact, son Autobiographie (Vita) et le Contre Apion, ou vice et versa.

Nous trouverons, çà et là, d’autres sources, chez les auteurs latins et grecs de l’histoire romaine, comme Tacite dans ses Histoires, et Dion Cassius, dans son Histoire romaine.

 

Comment dater la mort d’Hérode ?

Pour ne pas perturber cette dissertation, nous pensons qu’il est évident de ne pas se référer aux Évangiles, et surtout aux Pères de l’Église concernant la date de la naissance de Jésus, ceci étant un autre problème qui n’a rien à voir, historiquement, avec la datation de la mort d’Hérode.

Une première donnée de Flavius Josèphe :

Hérode est mort 37 ans après avoir été intronisé par Antoine[6] (intronisation validée par le Sénat) vers la fin 40 ou au début de l’année 39 (Gérard Gertoux dit au 1er janvier 39, dont acte). Qu’il meure aussi 34 ans après sa prise de Jérusalem (accordé par G. Gertoux), qui eut lieu en 37 BC.

Donc mathématiquement, 40-37 = 3 ; 37-34 = 3, et non pas = 1. C’est là un (petit) problème que nous avons proposé à M. Gertoux, mais il n’a pas eu l’heur d’apprécier quand je lui ai fait part de ma mathématique.

Revenons aux faits, donc suivant Josèphe nous avons deux computs, un commençant à son accession au trône, virtuel, en 40-39 BC, l’autre à la prise de Jérusalem en 37 BC, et à son accession véritable au trône de Judée.

M. Gertoux nous dit qu’Hérode fut intronisé par les Romains au début de l’année 39 BC, et qu’il se rendit maître de Jérusalem en 37 BC ; et fait remarquer qu’entre janvier 39 BC et mars 4 BC, il y a 35 ans et 3 mois et non 37, comme entre juillet 39 BC et mars 4 BC, il y a 32 ans et 9 mois, et non 34, ce qui est tout à fait exacte[7]. Seulement il s’en arrête là et ne poursuit pas son calcul.

Si nous poursuivons le calcul, entre mars 4 BC et décembre 4 BC, nous avons 9 nouveaux mois et 12 mois de plus pour l’année 3 BC, ce qui nous donne 37 ans, de même que de juillet 4 BC à la fin 4 BC, il y a 6 mois[8], en rajoutant 9 mois supplémentaires pour donner 34 ans, nous arrivons à septembre 3 BC, et non pas en 1 BC comme le soutien M. Gertoux.

Donc nous voyons que si nous suivions un comput de date à date, Josèphe nous donnerait deux dates pour la mort d’Hérode : soit fin décembre 3 BC, soit septembre 3 BC. C’est bien ce que Josèphe s’est aperçu quand dans ses Antiquités il rectifie ses dires de Guerres[9] en supprimant les mots depuis ce jour

Donc la question que nous sommes en droit de nous poser, et que M. Gertoux évoque également, est de savoir quel comput a utilisé Josèphe ? Un comput romain ou un comput judaïque pour le règne d’Hérode ? Gérard Gertoux semble balancer sur le comput judaïque, ce dont nous sommes d’accord.

Donc suivant de système, accordé par M. Gertoux, nous devons dire que nous revenons à notre mathématique offerte plus haut, et encore plus. Si nous comptons dans le système hébraïque des règnes des rois, tel qu’a pu le faire Josèphe, judaïsant de haute lignée, Hérode à régner de 40 à 4 BC, pendant 37 ans ; on remarquera que je contredits mon assertion 40-37 = 3 ; c’est normal et je vais m’expliquer.

Selon les textes anciens de la Bible, les années de règne des rois d’Israël et de Juda, étaient comptées du 1er Nissan au 29 Adar de l’année.

Pour en être certain, nous avons recours au Traité Rosh ha Shana[10] - Du Nouvel An - Chapitre 1, Section 1, du Talmud de Jérusalem, qui dit : A quatre époques diverses de l’année, celle-ci est supposée commencer, savoir : au 1er Nissan, c’est le nouvel an pour les règnes (1) et les fêtes (2) ; au 1er Elul, commence l’année pour la dîme des animaux (3) ; selon R. Eliézer et R. Simon, cette dernière a lieu au 1er Tishri, et précise : Comment établit-on le compte des années de règne ? Si un roi est mort en Adar et un autre a été nommé le même mois, on compte un an à chacun. Toutefois, ajoute R. Yona, il faut pour cela que le second ait du moins commencé le mois de Nissan; sans quoi, on ne comprendrait pas la supputation de règnes au cours desquels il est dit (2R 15, 13) : Il (Shallom) ne régna que l’espace d’un mois à Samarie (et on le compterait pour un an). Aussi, ne peut-on bien établir la série d’années des rois d’Israël qu’à l’aide du parallèle des rois de Juda, et la série de ces derniers que par la juxtaposition des rois d’Israël. Il est écrit (1R 2, 11) : Le nombre d’années que régna David sur tout Israël fut de 40 (10); et d’autre part (2S 5, 5) : A Hébron il régna sur la Judée 7 ans et 6 mois ; et à Jérusalem 33 ans.

Si nous appliquons ces règles au règne d’Hérode, et sachant que Josèphe dit que ce dernier a régné 37 ans depuis son intronisation par les Romains, fin 40 BC ou au 1er janvier 39 BC (année juive 3722), nous avons le décompte suivant : l’année 1 du règne va de fin 40 BC au 29 Adar de l’an 3722 (vendredi 25 mars 39 BC[11]), la deuxième va du 1er Nissan 3722 au 29 Adar 3723 (lundi 13 mars 38 BC), si nous déroulons jusqu’au 29 Adar 3757 (mercredi 28 mars 4 BC), nous avons 34 nouvelles années, et ainsi la 37e année du règne d’Hérode débute-elle le 1er Nissan 3757 (jeudi 29 mars 4 BC).

Sachant qu’Hérode est mort avant la Pâque juive (15 Nissan), et qu’il fut déclaré un deuil de 7 jours, nous pouvons supputer que ce décès ait eu lieu entre le 1er et le 6/7 Nissan de l’an 3757 (jeudi 29 mars – mardi/mercredi 3/4 avril 4 BC).

Josèphe nous donne d’autres indices qui permettent de confirmer cet établissement du règne d’Hérode :

1° - Il y avait déjà dix-sept ans qu’Hérode régnait lorsque César vint en Syrie[12], et Dion Cassius nous dit autre part qu’Auguste donc mit ordre aux affaires de la Grèce et fit voile pour Samos, où il passa l'hiver, puis, s'étant transporté en Asie, au printemps où M. Apuléius et P. Silanus furent consuls[13], c’est-à-dire en consultant les Fastes consulaires romains en 20 BC[14]. Cette 17e année n’est pas celle de son intronisation en 40 BC, mais la 17e année depuis la prise de Jérusalem, cette 17e année prenant fin au 29 Adar 3741 (lundi 25 mars 20 BC).

2° - En la dixième année du gouvernement de ce prince (Archélaüs, fils et successeur d’Hérode)après qu’Auguste eut entendu ses accusateurs et ses défenseurs, il confisqua tout ce qu’il avait d’argent et l’envoya en exil à Vienne, qui est une ville des Gaules[15]. D’un autre côté, Dion Cassius nous dit : Hérode, de Palestine, accusé par ses frères, fut relégué au-delà des Alpes, et une partie de son territoire fut confisquée[16], et que ceci se passait sous le consulat d'Æmilius Lepidus et de L. Arruntius[17], soit en 6 de notre ère. Donc ayant été déposé en 6 de notre ère, Archélaüs débuta donc son règne en 4 BC, après le décès de son père.

 

Du jeûne et de l’éclipse.

Peu avant d’en arriver à la mort d’Hérode, Josèphe nous relate un jeûne et une éclipse dans les conditions suivantes : Les principaux de l'assemblée, ayant entendu le roi parler de la sorte, et craignant que dans la fureur où il était il ne déchargeât sur eux sa colère, lui dirent qu'ils n'avaient en rien contribuer à ce qui s'était passé, et qu'ils croyaient que cette action méritait d'être châtiée. Ces paroles d'adoucirent ; il ne s'emporta point contre les autres ; mais il se contenta d'ôter la grande sacrificature à Mathias, qu'il croyait avoir eu part à ce conseil, et la donna à Joazar, son beau-frère. [Tandis que Mathias exerçait la grande sacrificature, ayant songé, une nuit où l'on devait célébrer un jeûne, qu'il avait eu la compagnie de sa femme, et qu'ainsi il n'était pas en état de faire le divin service, Joseph, fils d'Elli, qui était son parent, fut commis pour célébrer ce jour-là]. Hérode, après avoir ainsi ôté la charge à ce grand sacrificateur, fit brûler tout vif cet autre Mathias, auteur de la sédition, et tous ceux qui avaient été pris avec lui. Il arriva en cette même nuit une éclipse de lune[18].

Nous avons mis intentionnellement entre crochets une phrase de ce paragraphe, qui nous paraît être un flash-back de la part de Josèphe, et qui laisse à penser qu’il n’y a aucune corrélation entre cette éclipse de lune marquant le « martyr » de Mathias le séditieux et le jeûne où Mathias, le grand sacrificateur, est empêché de sacrifier, car ayant eu une relation sexuelle avec sa femme ce qui le rendait impur. Or il existe, dans la tradition judaïque, un jeûne où il est demandé un état de pureté parfait de la part du Grand Prêtre, c’est celui de Yom Kipour[19] (10 Tishri), seul jour où le Grand Prêtre pénétrait dans le Saint des Saints. C’est aussi peut-être une réminiscence des dires de son père qui était prêtre, et de haute lignée[20].

Quant à l’éclipse, Josèphe ne l’a pas vu, il n’était pas né, copie-t-il les annales du secrétaire d’Hérode, Nicolas de Damas, ou une tradition orale ? Quelque soit la réponse, que nous n’avons pas par ailleurs,  il ne parle que d’une éclipse : était-elle annulaire, partielle ou totale ? personne n’est en mesure de le dire, puisque lui-même ne décrit pas le phénomène dans son entier : la seule chose que nous sachions, à son assertion, c’est que cette éclipse eut lieu de nuit (ce qui est normal, pourrait-on voir une éclipse de lune le jour ?).

Entre les années 3757 et 3761 (années juives), il a été observé, à Jérusalem, pas moins de 8 éclipses, 2 totales (15 septembre 5 BC et 9 janvier 1 BC), 3 partielles (13 mars 4 BC, 17 juillet 2 BC et 29 décembre 1 BC) et 3 annulaires (2 mars, 27 juillet et 26 août 3 BC). Comme le souligne G. Gertoux, si cette éclipse a marqué les esprits, c’est qu’elle fut largement visible. Pour être largement visible et marquer les esprits, nous devons avoir affaire à une éclipse totale, et nous en avons deux.

Celle du 9 janvier 1 BC semble retenir plus particulièrement l’attention de G. Gertoux (par opposition avec la partielle du 13 mars 4 BC). Examinons la : nous sommes en plein hiver, glacial dans cette région, propice à de fréquentes chutes de neige comme le fait remarquer Josèphe dans sa géographie de la Palestine de son temps, et cette éclipse se produit pendant 1 heure 20 environ, entre 23 heures 22 et 2 heures 56[21]. Par ces temps glaciaux, qui est sur sa terrasse pour observer ce phénomène ? A part quelque astronome, au sujet du phénomène et qui, bien couvert, fait cette observation !

Et puis nous avons la seconde (la première dans le temps) le 15 septembre 5 BC, visible à Jérusalem pendant 20 minutes environ entre 20 heures 23 et minuit. Donc qui ne sont pas les paysans revenant de rentrer leurs bêtes, quelques pèlerins se préparant à rentrer dans leur village après le jeûne de Yom Kipour, qui ont pu observer cette éclipse ?

La question est posée et reste ouverte.

 

Des années embolismiques et des mois variables

Dans un échange, M. Gertoux nous disait en substance que concernant le système des années embolismiques : Le placement du mois intercalaire selon des calculs, est apparu assez tardivement (après le 3e siècle de notre ère). Ainsi, comme le montre clairement le Talmud, le système d’intercalation, au 1er siècle de notre ère, était uniquement fondé sur l’observation à Jérusalem (l’intercalation étant décidée par le Sanhédrin). Votre remarque est cependant judicieuse concernant les durées minimum en –4 et en -1 que j’ai indiquées (qui pourraient être augmentées de 30 jours dans le cas d’un adar2), mais n’a pas d’influence sur la date de l’éclipse de lune et donc par conséquent sur la date de la mort d’Hérode. D’autre part il dit aussi que la durée des mois est fixe (sauf les années intercalaires)[22].

M. Gertoux n’a pas été plus loin dans sa démarche parce que le fait que l’an juif 3760 (2/1 BC) soit pour lui une année commune l’arrange bougrement, parce qu’au cas où celle-ci eût été embolismique son beau château de cartes serait à terre. C’est ce que nous allons voir, sachant que cette année là, commune ou embolismique, n’a effectivement aucune influence sur l’éclipse signalée par M. Gertoux, mais pour le reste…

Revenons un peu sur l’histoire du calendrier judaïque.

D’après David Sidersky[23], l’origine de l’année luni-solaire des Hébreux proviendrait :

1° — Du fait que les anciens Hébreux, comme tous les peuples sémitiques de l’Antiquité, avaient pour unité de temps le mois lunaire, forme qu’ils auraient pris aux tribus au milieu desquelles ils ont vécu.

2° — Que pendant leur séjour en Égypte, il se peut qu’ils aient pris la forme de l’année solaire, tout en conservant tout en conservant les mois lunaires, auxquels s’intéressaient également les Égyptiens.

La forme de l’année solaire, nous dit-il, fut adoptée par les Hébreux immédiatement après l’Exode, à la suite de l’institution, par Moïse, de la fête pascale, laquelle devait être célébrée au soir du 14e jour du mois lunaire coïncidant avec le printemps, en souvenir de leur sortie d’Égypte. L’année commençait au mois du Abib (mot hébreux synonyme de maturité des grains), par observation de la maturité plus ou moins proche de l’orge, dont les prémices étaient offertes dans le Temple au 16e jour du mois[24].

Le même auteur nous dit que l’institution de l’année luni-solaire fut le point de départ d’observations et de calculs chronologiques chez les Hébreux qui ont abouti, dans la première moitié du XIe siècle avant notre ère à un système de calendrier permettant de connaître à l’avance les néoménies. Il précise aussi qu’au temps de David il y avait des computistes officiels chargés de régler le calendrier : les Issacar[25], et qu’il lui paraît vraisemblable que jusqu’au règne de Josias[26] il n’y avait pas de mois intercalaire dans le calendrier en s’appuyant sur le texte de la Bible où le roi Ezéchias célèbre la Pâque le second mois de l’année[27]. Enfin, toujours selon notre auteur, l’intercalation d’un mois entre Adar et Nissan daterait du VIe siècle avant notre ère, lors du retour des Juifs à Jérusalem sous le règne de Cyrus.

Pour nous remettre dans la thèse de M. Gertoux, à savoir qu’au 1er siècle de notre ère, était uniquement fondé sur l’observation à Jérusalem (l’intercalation étant décidée par le Sanhédrin), nous allons essayer de nous mettre à la place du Conseil secret de l’Intercalation — Sod-haïbour — nommé par le Sanhédrin pour fixer le calendrier judaïque. Oui, mais comment s’y prendre, comment savoir à quelle date du calendrier Julien se situait la Nouvelle Lune de printemps qui fixait la fin de Adar et le début de Nissan ? Pour cela nous avons pris nos sources sur le site de l’Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Éphémérides[28] (IMCCE), pour connaître la date du printemps de chaque année[29], ainsi que les phases de la lune à cette même saison de l’année[30].

Pour mener cette étude, nous avons suivi les observations de Sylvie Chabert d’Hyères dans l’Annexe I, de son livre Chronologie de la vie de Jésus en Luc[31], savoir deux repères de Flavius Josèphe qui le premier semble dater le 14 Nissan de l’an juif 3825 au 8 avril de l’an 65[32], et le second le 15 Nissan de l’an juif 3830 au 14 avril de l’an 70[33]. Le tableau ci-dessous donne la restitution pour des années juives 3825 à 3831, soit de 64 à 71 de notre ère :

 

Année juive

1er Tisseri

29 Eloul

Jours

Type année

Cycle Méton

mois

année

mois

année

3825

1-sept.

64 AD

19-sept.

65 AD

384

ER

6

3826

20-sept.

65 AD

8-sept.

66 AD

354

CR

7

3827

9-sept.

66 AD

27-sept.

67 AD

384

ER

8

3828

28-sept.

67 AD

16-sept.

68 AD

355

CA

9

3829

17-sept.

68 AD

5-sept.

69 AD

354

CR

10

3830

6-sept.

69 AD

24-sept.

70 AD

384

ER

11

3831

25-sept.

70 AD

14-sept.

71 AD

355

CA

12

 

Une petite explication de ce tableau : dans le calendrier juif, il existe entre le premier Nissan d’une année et le 1er Tisseri de l’année suivante un nombre intangible de 177 jours, et la variabilité des mois et l’introduction d’un treizième mois se fait dans la période allant du 1er Tisseri au 29 Adar[34].

Ainsi la date de la nouvelle lune de printemps (NL/P) nous permet de déterminer le 1er Nissan, qui lui-même nous détermine la date du 1er Tisseri de l’année suivante ; par la nouvelle lune du printemps suivant, nous connaissons la date du 29 Adar ; en faisant le compte des jours entre le 1er Tisseri et le 29 Adar et en y rajoutant 177 jours nous obtenons le nombre de jours de l’année juive complète et par là le type de cette année. Dans notre tableau, l’année juive 3825, embolismique déficiente commence le 1er septembre 64 et se termine le 19 septembre 65, et que le 1er Nissan tombant le 26 mars 65, le 14 Nissan est bien daté du 8 avril. De même pour l’année 3830, embolismique régulière, le 1er Nissan se trouve le 31 mars 70, mettant le 15 Nissan le 14 avril de cette même année.

Nous voyons ainsi qu’il est tout à fait possible à l’aide de la datation des nouvelles lunes de printemps de savoir quel est le type d’une année juive ; c’est pourquoi nous avons refait l’étude sur la période incriminée pour la mort d’Hérode, ce qui nous donne le tableau suivant :

 

Année juive

1er Tisseri

29 Eloul

Jours

Type année

Cycle Méton

mois

année

mois

année

3757

3-sept.

5 BC

21-sept.

4 BC

384

ER

14

3758

22-sept.

4 BC

10-sept.

3 BC

354

CR

15

3759

11-sept.

3 BC

31-août

2 BC

355

CA

16

3760

1-sept.

2 BC

18-sept.

1 BC

384

ER

17

3761

19-sept.

1 BC

7-sept.

1 AD

354

CR

18

 

Ainsi nous observons que les années juives 3757 (3 septembre 5 BC – 21 septembre 4 BC) et 3760 (1er septembre 2 BC – 18 septembre 1 BC) sont toutes les deux des années embolismiques régulières, ce qui, nous allons le voir, contrarie fortement la théorie de M. Gertoux, à savoir qu’Hérode serait mort le 2 Shébat 3760 (26 janvier 1 BC), après l’éclipse de lune (du 9/10 janvier 1 BC), et lequel nous offre la chronologie suivante :

 

Tevet

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

 

D / J

27

28

29

30

31

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

 

Shvat

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

30

J / F

26

26

27

28

29

30

31

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

Adar

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

 

F / M

24

25

26

27

28

29

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

 

Nissan

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

30

M / A

24

25

26

27

28

29

30

31

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

 

Légende du tableau :

 

 

Pâque juive

 

 

Éclipse totale de lune

 

 

Jeûne

 

 

Mort d'Hérode suivant le Rouleau des Jeûnes (version G. Gertoux)

 

Et voici la même restitution mais dans une année embolismique, suivant le calcul précédemment effectué :

 

Tevet

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

 

N / D

28

29

30

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

 

Shvat

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

30

D / J

27

28

29

30

31

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

Adar

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

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J / F

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Adar 2

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F / M

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Nissan

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M / A

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23

 

Nous voyons dans le tableau ci-dessus s’abattre le beau château de carte de M. Gertoux, car à l’évidence, le roi Hérode dans sa théorie serait mort entre le jeûne et l’éclipse de lune, ce qui ne s’accorde en aucun cas avec le texte de Josèphe.

Nous noterons une autre erreur de M. Gertoux concernant la date anniversaire d’Hérode le Grand ; dans son étude il nous dit : La vie d'Hérode peut aussi être déterminée précisément. Sa mort étant fixée au 26 janvier -1, sa naissance dut se situer entre Nisan -72 et Nisan -71, puisque Josèphe précise qu'Hérode avait 15 ans [corrigé en 25] lorsqu'il fut établi gouverneur de Galilée [89] [en -47] et qu'il est mort à l'age de 70 ans. Or l'évangile de Matthieu situe l'anniversaire de naissance du roi Hérode [90] quelques jours avant la Pâque juive [91], dont la date traditionnelle est le 14 Nisan. Par déduction, la date de naissance d'Hérode devait être au début du mois de Nisan, soit en mars/avril -72, Hérode est donc mort à l'âge de 70 ans et 10 mois. Avec les renvois de notes suivants:

89. AJ XVII,148; XIV:158. — 90. Matthieu 14:6. — 91. Jean 6:4.

Matthieu (14, 6) ne parle pas de la date anniversaire d’Hérode le Grand, mais de celle son fils Hérode Antipas le tétrarque qui fit exécuter Jean-Baptiste, sans en préciser un repère quelconque ; repère sur la Pâque que M. Gertoux va puiser en Jean (6, 4), au sujet de la multiplication des pains.

 

Varus gouverneur de Syrie

M. Gertoux nous laisse à entendre que Varus était gouverneur de Syrie en 1 BC, et pour étayer ses assertions il en appelle à Tacite, Suétone et autres historiens anciens et modernes[35]. Seulement, il ne semble connaître ni Théodore Mommsen[36], ni Ernest Desjardins[37] qui ont disserté sur les légations de Syrie et notamment démontré que Sulpicius Quirinus fut deux fois légat de Syrie, la première fois de 4 à 1 BC et la seconde de 6 à 10 AD. Lors de sa première légation, Quirinus succéda à Varus. De 1 BC à 5 AD, Ernest Desjardins nous donne C. César et L. Volusius Saturninus, légations attestées par les historiens et les monnaies. Au sujet de Caïus César, M. Desjardins nous dit qu’il avait l’autorité proconsulaire, et avait pour mission d’organiser les provinces d’Égypte et de Syrie. De même que ceux d’Agrippa, les pouvoirs de Caïus César impliquaient le gouvernement de la Syrie pendant ces années, car aucun autre gouverneur n’est nommé par les auteurs ni par les monuments[38].

De la fin de sa légation en Syrie à son départ pour la Germanie, vers l’an 6 AD, Varus disparaît de l’histoire romaine. Il semble que de retour à Rome, Auguste ne lui donne aucune charge, peut-être au motif qu’il était un ami intime et beau-frère de Tibère[39], qui était exilé à Rhodes[40] et en forte inimitié avec les héritiers présomptifs d’Auguste, notamment Caïus César[41], mais peut-être aussi au motif de sa malheureuse gestion de la Syrie, comme le souligne Velleius Paterculus[42] : [Varus] était loin de mépriser l'argent, comme peut en témoigner la Syrie qu'il eut sous son autorité : elle était riche et lui pauvre quand il arriva; à son départ elle était pauvre et il était riche. A son retour d’exil Tibère intercéda-t-il auprès d’Auguste en faveur de Varus ? Quoiqu’il en soit, après la mort de Drusus, frère de Tibère, Varus prendra sa place en Germanie, et par sa mauvaise gestion des évènements, précipitera sa fin en 9 BC, ainsi que celle de trois légions, à la bataille d’Arminium, dans une forêt profonde teutonne[43]. Cette défaite humiliante des armées romaines contre les Germains fut marquée d’une pierre noire[44].

Ainsi, il paraît évident que Varus n’a pas pu exercer en Syrie au-delà de la fin de sa légation en 4 BC.

Voici la restitution des légations de Syrie donnée par Ernest Desjardins :

1. M. Agrippa

731-741 de R. – 23 à 13 av. J.-C.

2. M. Tullius Cicéron

741-745 de R. – 13 à 9 av. J.-C.

3. M. Titius

745-746 de R. – 9 à 8 av. J.-C.

4. C. Sentius Saturninus

746-748 de R. – 8 à 6 av. J.-C.

5. P. Quinctilius Varus

748-750 de R. – 6 à 4 av. J.-C.

6. P. Sulpicius Quirinius

750-753 de R. – 4 à 1 av. J.-C.

7. C. César

753-757 de R. – 1 av. J.C. à 4 ap. J.-C.

8. L. Volusius Saturninus

757-758 de R. – 4 à 5 ap. J.-C.

9. P. Sulpicius Quirinius

759-763 de R. – 6 à 10 ap. J.-C.

10. Q. Cæcilius Metellus

763-770 de R. – 10 à 17 ap. J.-C.

 

Hérode mange la pomme !

M. Gertoux nous dit que : Selon Josèphe, Hérode mangea une pomme avant de mourir. Les pommes étant récoltées vers fin août, celle de fin janvier 1 BC devait avoir 4/5 mois et celle du début avril 4 BC, 6/7 mois. La durée de conservation d'une pomme étant de 5 mois au plus, la reconstitution en 1 BC est donc, cette fois, bien plus vraisemblable. Cette remarque sur les pommes n'est, en quelque sorte que « la cerise sur la gâteau » de l'enquête. Si Hérode était mort en mars 4 BC, il aurait mangé, juste avant de mourir, une pomme pourrie à moins de postuler la conservation miraculeuse (début de notre ère) d'une pomme pendant 7 mois, ce qui, d'après les ingénieurs agronomes de l'INRA de Bordeaux, est impossible.

Dans un échange épistolaire, Sylvie Chabert d’Hyères nous disait que le mot grec, que l’on traduit généralement par « pomme », employé par Josèphe est un mot générique pour désigner un fruit comestible dont la peau ne s'arrache pas toujours avec la main. Que d’autre part la traduction du verbe grec signifie plutôt « écorcer » que « peler ».

Toutefois nous voudrions rajouter que M. Gertoux n’a pas lu Flavius Josèphe dans son entier, et notamment les parties, dans Guerre, où il décrit la géographie de son pays. Nous aurions du mal à croire qu’Hérode ait mangé un fruit pourri quand Josèphe nous dit qu’en Galilée, territoire du royaume d’Hérode, le long du lac de Tibériade, on dirait que la nature met son amour-propre à rassembler au même endroit les choses les plus contraires et que, par une salutaire émulation, chacune des saisons veut réclamer ce pays pour elle. Non seulement, en effet, contre toute apparence, il produit les fruits les plus divers, mais il les conserve : pendant dix mois, sans interruption, on y mange les rois des fruits, le raisin et la figue ; les autres mûrissent sur les arbres pendant toute l'année[45]. De même, aux environs de Jéricho, Josèphe nous dit qu’on y trouve aussi le baumier, dont le fruit est le plus estimé de la région, le cyprès et le myrobalan, en sorte qu'on ne se trompera pas en qualifiant de divine une région où naissent en quantité les produits les plus rares et les plus exquis. Pour les autres fruits aussi, il n'y a pas un climat au monde que l'on puisse comparer à celui-là, tant les semences qu'on y jette se multiplient ![46] De plus si l’on en croit l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture[47] (FAO), on ne trouve pas ou peu de production de pommes en Israël dans la production mondiale de ce fruit en 2005.

Il serait, dans ces conditions, malheureux qu’Hérode ait écorcé et mangé un fruit pourri, et plus encore une pomme.

 

Conclusion

Dans sa thèse M. Gertoux[48], partant de sa date fatidique du 2 Shébat de l’an 3760 (26 janvier 1 BC), manie, tord, mélanges les données de Flavius Josèphe qu’à la fin le château de cartes chute.

Quel historien, sérieux bien entendu, pourrait soutenir une telle thèse ; comme le dit M. Gertoux : La date de la mort d'Hérode est aujourd'hui largement admise. John P. Meier dans son livre : Un certain juif Jésus, Les données de l'histoire, termine sa note concernant cette question par : Tout compte fait, il faut reconnaître que les essais entrepris ça et là pour ébranler la référence de l'an 4 av. J.C. comme année de la mort d'Hérode ont fait faillite. Alors, pourquoi veux-t-il contredire cette vérité historique, et qu’il persiste dans cette faillite ?

 

François-Dominique Fournier (© 2007)

 

 

 



[1] http://remacle.org/bloodwolf/gertoux/herode.htm

[2] http://www.archeorient.mom.fr/

[3] Je prends comme définition BC pour avant notre ère, et AC après.

[4] 15 fois, dans son Mémoire de Master 2, M. Gertoux donne comme date de la mort d'Hérode au 26 janvier 1 BC (2 Shebat), aux pages 6, 62, 66, 69, 72, 74, 75, 80, 128, 129, 138, 144, 152, 153.

[5] Date tout à fait attestée dans Antiquités, XX, 267, 13ème année de Domitien.

[6] La séance du Sénat levée, Antoine et César, ayant entre eux deux Hérode, sortirent escortés des consuls et des autres magistrats, pour aller offrir un sacrifice et déposer le décret au Capitole. Antoine fêta par un banquet ce premier jour du règne d'Hérode. C'est ainsi que celui-ci fut nommé roi, dans la cent quatre-vingt-quatrième olympiade, sous le consulat de Cnæus Domitius Calvinus, consul pour la seconde fois, et de Caïus Asianus Pollion (Antiquités judaïques, XVI, 14, 5).

Le consulat de Calvinus et de Pollion se place en 40 BC. Si l'on suit l'assertion de Josèphe, Hérode aurait été nommé roi, sous le férule d'Antoine, avant le mois de juillet 40, ce qui semble être corroboré par Appien (Bell. Civ., V, 75, 76) : [Antoine] établit des rois ici et là selon son bon vouloir, à condition qu'ils lui paient les tributs prescrits : dans le Pont, Darius, fils de Pharnace et fils de Mithridate ; en Idumée et en Samarie, Hérode [...] Après avoir pris ces dispositions, [Antoine] passa l'hiver à Athènes avec Octavie de la même manière qu'il avait passé le précédent à Alexandrie avec Cléopâtre..... Pourtant les historiens penchent pour la fin de l'année 40 BC.

[7] Nous pourrions ergoter sur les 9 mois, si nous comptons le mois de juillet plein pour l’année 37 BC, il n’y a que 8 mois, mais comme il est fort probable qu’Hérode pris Jérusalem en juin 37 BC, je garde les 9 mois dans mon compte.

[8] En comptant le mois de juillet plein.

[9] Guerre, livre I, et Antiquités, livre XVII.

[10] http://www.objectif-transmission.org/prefiguration/articles.php?lng=fr&pg=56

[11] Date du calendrier Julien.

[12] Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XV, X, 3.

[13] Dion Cassius, Histoire Romaine, LIV, 7.

[14] http://fr.wikipedia.org/wiki/Consuls_romains_du_Haut-Empire

[15] Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVII, XV, éditions Lidis, p. 545.

[16] Dion Cassius, Histoire romaine, LV, 27, in fine.

[17] Dion Cassius, Histoire romaine, LV, 25.

[18] Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVII, VIII, éditions Lidis, p. 540.

Je tiens à souligner trois évènements dans ce passage que nous ne retrouvons pas dans Guerre, il s’agit : 1° de la déposition de Mathias à la grande sacrificature, 2° de l’empêchement de Mathias lors de la célébration d’un jeûne, et 3° de l’éclipse de lune lors du « martyr » de Mathias, le « séditieux ».

[19] http://www.lamed.fr/Hagim/noraim/1023.asp et http://www.calj.net/fr/kipour.php

[20] Cf. Vita, I. Non seulement [ma] famille est issue de prêtres, mais encore de la première des vingt-quatre classes… Par sa mère, il est de la race royale, car les descendants d’Asmonée, ses ancêtres, furent durant une très longue période grands prêtres et rois de notre nation.

[21] Heures de début et de fin du commencement de l’éclipse.

[22] http://remacle.org/bloodwolf/gertoux/jesus.htm

[23] Étude sur l’origine astronomique de la chronologie juive, tirage à part des Mémoires présentés par différents savants à l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres, extrait du Tome XII, 2° partie, 1911, éditions De Boccard : www.deboccard.com

[24] Lévitique, XXIII, 10 et 11.

[25] I Chroniques, XII, 32.

[26] II Rois, XXIII, 21.

[27] II Chroniques, XXX, 2 et 3. Mais le texte biblique précise que cette Pâque fut célébrée au second mois, car il n’y avait pas assez de sacrificateurs sanctifiés, et que le peuple n’était pas rassemblé à Jérusalem. De là à conclure qu’il n’y avait pas de mois intercalaire me paraît hasardeux.

[28] http://www.imcce.fr/imcce_fr.html à la rubrique Astronomie pour tous.

[29] http://www.imcce.fr/page.php?nav=fr/ephemerides/astronomie/saisons/index.php

[30] http://www.imcce.fr/page.php?nav=fr/ephemerides/astronomie/phases_lune/index.php

[31] Des jours de Lumière, I, Chronologie de la vie de Jésus en Luc, page 142, 1998, Éditions Anne Sigier.

[32] Flavius Josèphe, Guerre, VI, 5, 3. Avant la révolte et la prise d'armes, le peuple s'était rassemblé pour la fête des azymes, le 8e jour du mois de Xanthicos.

Sylvir Chabert d’Hyères, loc. cit., dans sa note 387, p. 142 que Flavius Josèphe […] est imprécis sur l’année en cours qui se laisse circonscrire aux années 65-66. L’abbé Mémain, dans sa Notice sur le calendrier pascal des Juifs et des chrétiens, depuis Moïse jusqu’à nos jours, Paris, 1897, inventoriant les repères donnés par Josèphe dans ses p. 86-93, penchait pour l’année 66, mais sans avancer d’argument contraignant, alors que 65 offre une bonne correspondance avec les repères mathématiques.

[33] Flavius Josèphe, Guerre, V, 3, 1. Aux approches du jour des azymes, le quatorze du mois de Xanthicos, à cette date où les Juifs passent pour avoir commencé à secouer le joug des Égyptiens, les partisans d'Eléazar ouvrirent en partie les portes du Temple et y reçurent ceux des citoyens qui voulaient y entrer pour adorer Dieu.

[34] Le tableau ci-dessous provient du site Calendriers Saga : http://www.louisg.net/C_juif.htm

 

 bleu= longueur variable

ANNÉES

communes

embolismiques

 MOIS

grégorien

défective

régulière

abondante

défective

régulière

abondante

tishri

sept-oct

30

30

30

30

30

30

heshvan

oct-nov

29

29

30

29

29

30

kislev

nov-déc

29

30

30

29

30

30

tebeth

déc-janv

29

29

29

29

29

29

shebat

janv-fév

30

30

30

30

30

30

adar

fév-mars

29

29

29

30

30

30

veadar

 

0

0

0

29

29

29

nisan

mars-avril

30

30

30

30

30

30

iyyar

avril-mai

29

29

29

29

29

29

sivan

mai-juin

30

30

30

30

30

30

tammuz

juin-juil

29

29

29

29

29

29

ab

juil-août

30

30

30

30

30

30

ellul

août-sept

29

29

29

29

29

29

TOTAL JOURS

 

353

354

355

383

384

385

 

[35] http://remacle.org/bloodwolf/gertoux/herode.htm#57

[36] Res gestæ divi Augusti ex monumentis Ancyrano et Apolloniensi. Edidit Th. Mommsen. Berolini, apud Weidmannos, 1865, in-8°, et l’appendice intitulé : De P. Sulpicii Quirini titulo Tiburtino, p. 111-119.

[37] Le recensement de Quirinus, Revue des Questions historiques, tome II pp. 5-65, 1867.

[38] Ernest Desjardins, loc. cit., p. 20.

[39] Il fut son collègue au consulat de l’an 13 BC, et ils sont tous les deux mariés à une fille de Marcus Vipsanius Agrippa. Voir sur Varus : http://www.livius.org/q/quinctilius/varus.html.

[40] Suétone, Tibère, 10-13.

[41] Suétone, Tibère, 13, 1 : dans un repas intime où il était question de lui [Tibère], quelqu'un proposa à Caïus de partir sur-le-champ pour Rhodes et de lui rapporter la tête de l'exilé (car c'est ainsi qu'on l'appelait).

[42] Velleius Paterculus, Historiæ Romanæ, II, 117.

[43] Dion, LVI, 18-24 ; Florus, Abrégé d’Histoire romaine, IV, 12 ; Velleius Paterculus, Historiæ Romanæ, II, 117-121 ; Tacite, Annales, 61-62.

[44] Enfin on dit qu'Auguste fut tellement consterné de ce désastre, qu'il laissa croître sa barbe et ses cheveux plusieurs mois de suite, et qu'il se frappait de temps en temps la tête contre la porte, en s'écriant: « Quintilius Varus, rends-moi mes légions ». L'anniversaire de cette défaite fut toujours pour lui un jour de tristesse et de deuil. Suétone, Auguste, 23, 4.

[45] Flavius Josèphe, Guerre, III, X, 8.

[46] Flavius Josèphe, Guerre, IV, VIII, 3.

[47] http://fr.wikipedia.org/wiki/Pomme#Dans_le_monde

[48] Malheureusement, M. Gertoux a cru bon de fermer son site http://gertoux.free.fr/doctorat/  :

Il était actif jusqu’au moment où dans notre conversation nous lui avons parlé de mathématiques.

Mais vous pouvez toujours lire M. Gertoux sur : http://remacle.org/bloodwolf/gertoux/table.htm