DE APRÉS Sylla, toutes les ambitions se justifiaient ; Rome pouvait être prise par un chef de bande ; et ce n’était qu’un retour aux origines, l’inévitable conséquence de la civilisation romaine logiquement développée. Le consul Lepidus (78), cherchant à secouer la maîtrise des Grands, entreprit de
rendre aux tribuns l’influence légale qui leur avait été enlevée et de
soutenir les prétentions des Italiens sacrifiés. Son propre collègue,
Catulus, qui appartenait aux patriciens, s’opposa à toutes ses propositions.
Arrivé en Narbonnaise, Lepidus s’entendit avec le gouverneur de Le Sénat confia la défense de Rome à Pompée, qui réunit les vétérans de Sylla, leur affirmant que le but de Lepidus était de leur enlever leurs propriétés pour les restituer aux Italiens. Pompée et Catulus battirent plusieurs fois Lepidus, qu’un décret mit hors la loi et qui sen alla mourir en Sardaigne. La défaite et la fuite de Lepidus faisaient de Pompée le chef du parti des Grands, le successeur de Sylla. Pompée poursuivit Brutus en Cisalpine, prit Modène, assura le triomphe de Rome ; et lorsque les sénateurs rassurés purent apprécier toute l’importance des succès de Pompée, ils s’inquiétèrent des prétentions possibles de leur libérateur. En Espagne, Sertorius, menant une armée nombreuse formée
de volontaires, avait essayé, après la mort de Cinna et de Marius (82), de s’imposer.
Battu par Annius, parti avec 4.000 hommes, errant des côtes d’Espagne aux
côtes d’Afrique, — des récits divers colportant sa légende, faisant sa
réputation, — on apprit un jour qu’appelé par les Lusitaniens, il était
revenu en Espagne battre un lieutenant d’Annius et le gouverneur de Maître de l’Espagne, Sertorius y exerçait une grande influence. On s’étonnait de la sévérité de ses mœurs, on admirait la discipline de ses troupes, et dans le peuple, on racontait que par l’intermédiaire d’une biche blanche il était en relations avec les dieux. Aussitôt que Pompée eut vaincu Lepidus, donnant ainsi à son parti une puissance décisive, les Romains du parti opposé ne se préoccupèrent que de trouver le Chef qu’ils pourraient opposer au triomphateur. Sertorius, seul, à ce moment, était capable de braver Pompée. Un des lieutenants du proconsul, Perpenna, trahissant Rome, s’en fut donc rejoindre Sertorius avec des forces considérables et des Romains de distinction. Sertorius, créant aussitôt une Rome en Espagne, fit un Sénat de 300 membres et réorganisa puissamment son armée. Pompée, serviteur du Sénat, accepta d’aller combattre
Sertorius, qui venait de soulever l’Aquitaine et Au printemps (75), Metellus, qui s’était maintenu en Espagne, battit près d’Italica (Séville) un lieutenant de Sertorius. Près de Valence, Pompée tua 10.000 hommes des troupes de Perpenna et Hérennius. Sertorius marche contre Pompée, le rencontre sur les bords du Sucro (Xucar) et le bat ; il l’eût achevé le lendemain, sans doute, si l’armée de Metellus n’était arrivée. En réalité, Pompée et Sertorius, aux prises en Espagne, se disputaient Rome. Près de Sagonte, Sertorius tuait 6.000 légionnaires romains au moment même où Metellus tuait 5.000 Espagnols et battait platement Perpenna. Sertorius, voyant qu’il n’aurait pas raison de Pompée par
les armes, choisit un campement sûr, s’y installe et s’entend avec les
pirates, qui s’opposeront au ravitaillement de l’armée romaine. Pompée,
effrayé, réclame de prompts secours au Sénat. Le consul Lucullus lui envoie
de l’argent, du blé et deus légions. Sertorius, de son côté, reçoit des
ambassadeurs de Mithridate, qui lui offrent 3.000 talents. Metellus, épouvanté des conséquences de cette alliance,
met à prix la tête de Sertorius, surexcite ses troupes, s’empare de quelques
villes, et apprend que Sertorius vient de chasser Pompée assiégeant
Pallentia. Poursuivis par les troupes espagnoles, battus
en détail, presque sans vivres, Metellus et Pompée opéraient leur
retraite, le premier vers l’Espagne ultérieure, le second vers Que se passa-t-il en Espagne après le départ de Pompée et de Metellus ? Il semble que, détesté maintenant des Espagnols, qui ne le considéraient plus comme un libérateur, mais comme un conquérant, et qui le tourmentaient sans doute, l’accablant de leur ingratitude, Sertorius, à son tour soupçonneux, dur, usa de rigueurs, devint cruel, ou bien fut la victime des intrigues et des ambitions de ses propres lieutenants. Dans l’obscurité historique des deux années qui suivirent le triomphe de Sertorius, on ne voit bien que sa fin, déplorable ; il fut assassiné au milieu d’un festin par ordre de Perpenna, qui prit le pouvoir. La mort de Sertorius grandissait Pompée, le Sénat n’ayant personne à lui opposer. L’inintelligence des sénateurs, à ce moment, est flagrante ; comme à plaisir, ils entretenaient contre eux la haine de l’ordre équestre, de la plèbe et des Italiens ; ils ne comptaient que sur la force dont pouvait disposer un chef d’armée, ne voyant pas que le choix de ce chef lui échappait. Pompée, ce général de vingt ans, plus célèbre alors par ses défaites que par ses victoires, — car le souvenir de ses brillants faits d’armes en Cisalpine, en Sicile et en Afrique était effacé par ses insuccès en Espagne, — retentissants, était l’unique chef d’armée ; donc le maître. Or le peuple tendait à soutenir Pompée, à le prendre plutôt, à l’accaparer. Est-ce que Pompée, un jour, n’avait pas obtenu le triomphe malgré Sylla ? Une autre fois, n’avait-il pas fait donner le consulat à son ami Æmilius Lepidus malgré Sylla encore, malgré les Grands coalisés ? Avant de s’imposer, Pompée devait reprendre l’Espagne. Perpenna n’était pas un Sertorius. En une année (72-71), Perpenna fut pris et mis à mort, tous les chefs de la résistance succombèrent, et le Victorieux put, sur la cime des Pyrénées, élever un trophée fastueux, énumérer les 876 villes qu’il avait prises des Alpes au détroit d’Hercule. Une révolte de gladiateurs (71) fit revenir Pompée en Italie. Un Thrace, Spartacus, à la tâte d’une troupe d’athlètes de Capoue, venait d’infliger une défaite humiliante à 3.000 soldats romains. La bande de Spartacus, rapidement grossie de pâtres et de bouviers accourus, vainquit une deuxième fois les légionnaires. Tout annonçait aux Romains un soulèvement bien autrement grave que ne l’avait été la trop fameuse révolte des esclaves. Le Thrace Spartacus, brave et pieux, après avoir immolé son cheval, comme le faisaient jadis les guerriers Aryas de l’Inde, proclamait qu’il allait marcher vers les Alpes et que sur sa route il délivrerait tous les esclaves, pour les rendre chacun à son pays. Les esclaves que Spartacus entendait délivrer, c’était,
sur toute la longueur de la péninsule italique, de Deux consuls envoyés par le Sénat se firent battre par Spartacus ; un des lieutenants de Crassus fut écrasé, mais Crassus réussit à refouler un corps de gladiateurs jusqu’aux extrémités du Brutium. Spartacus songeait à quitter l’Italie, à passer en Sicile, lorsque les pirates avec lesquels il avait traité de son transport, achetés par son adversaire, le trahirent, n’envoyèrent pas de vaisseaux. Cerné, Spartacus rompit la ligne de troupes qui l’emprisonnait, s’échappa par une nuit neigeuse soutint en désespéré, avec une ténacité et une audace extraordinaires, la lutte impossible, réunissant les divers tronçons de sa horde rompue, dispersée, que Crassus harcelait. Seul invincible, miraculeux, Spartacus ressaisissait ses héros, se refaisait une armée. Mais, réorganisés, les guerriers de Spartacus, — plus de 100.000
esclaves ? — l’obligèrent à accepter la bataille trop tôt, malgré lui. Il fût
battu et tué (71).
Cette mort termina la guerre de la délivrance.
Pompée, qui revenait d’Espagne, rencontra les débris de la horde, 5.000
esclaves qui se dirigeaient vers Héritier de Sylla, bouclier et épée de la noblesse, Pompée ne pouvait, ni par ses origines, ni par ses actes, ni par son ambition, répondre aux vœux des Grands. La plèbe venait de ressaisir d’importantes prérogatives. Lepidus avait échoué dans sa tentative d’insurrection armée (77), mais il avait été bien près de réussir, et les patriciens s’étaient montrés incapables de résistance. Le tribun Sicinius (76) avait osé réclamer les anciens privilèges des tribuns ; le droit de haranguer le peuple, de briguer des charges leur était rendu. Pompée trouvait, dans une Rome considérablement agitée, une plèbe mécontente, enhardie, prête pour l’action ; une noblesse infatuée, inintelligente, lâche ; un Sénat que les intrusions et les proscriptions avaient fait médiocre. Acclamé par le peuple, honoré du triomphe, élu consul (71), Pompée n’hésita plus. La loi Pompéia rendit tous ses droits au tribunat. Crassus et César avaient appuyé la proposition. Les chevaliers, venant à Pompée à leur tour, demandèrent qu’on leur restituât les jugements. Pompée chargea Tullius Cicéron, d’Arpinum, de plaider cette cause devant le peuple. Cicéron appartenait à l’ordre équestre. Ses débuts au barreau avaient été de grand éclat (71-69). On disait qu’il avait rapporté d’Athènes et de Rhodes, où il était allé s’instruire, toute l’éloquence des Grecs. Il siégeait au Sénat depuis sa questure en Sicile ; et il avait 30 ans. Cicéron attaqua le sénateur Verrès, sur la plainte des Siciliens, lui demandant compte des exactions dont il s’était rendu coupable en Sicile. Cyniquement, Verrès disait qu’il braverait Cicéron, car il avait payé d’avance ses juges. Après le premier discours de Cicéron, Verrès, épouvanté, partit en restituant aux Siciliens 45 millions de sesterces. Le Sénat s’émut de la déconsidération qua l’accablait ; et Cicéron, malgré la fuite de Verrès, poursuivant son œuvre, écrivit encore un discours plein de menaces, visant et dénonçant les crimes des Grands, les prévaricateurs, réclamant un tribunat de vengeance. Cette agitation violente aboutit à la loi Cotta (69) qui répartit les places de juges entre les sénateurs, les chevaliers et les tribuns du Trésor. Le rétablissement de la censure et la dégradation de 64 sénateurs donnèrent à la plèbe le droit de se considérer comme victorieuse. L’anarchie résulta de ces réactions trop rapides. Les sénateurs et les chevaliers, en se partageant les tribunaux, s’y étaient pour ainsi dire installés comme dans des forteresses, se combattaient. Les sénateurs condamnaient toujours les clients des chevaliers ; les chevaliers frappaient toujours les créatures des sénateurs. Des haines résultaient de ces scandales. La plèbe, favorisée par ce désordre, obéissait à Pompée et à Cicéron, laissait la noblesse se déconsidérer, se combattre, se ruiner, se détruire, et elle attendait. Les difficultés matérielles de l’existence à Rome
augmentaient. Les ports d’Italie, désertés, ne servaient aucuns trafics ; les
pirates pullulaient, le Sénat ayant abandonné la police
des mers. Ces pirates, parfaitement organisés, constitués en
Puissance, avaient une flotte qu’on évaluait à 1.000 navires ; et on
énumérait les 400 villes déjà pillées par eut ; C’est de Cilicie, disait-on, qu’étaient venus les premiers
pirates ; on pensait que de là partaient leurs flottes. En trois campagnes (78-69) Servilius,
envoyé par le Sénat, avait réduit Le tribun Gabinius (68-67) proposa de confier à un consul une
dictature de trois ans, pendant laquelle, sans responsabilité, serait menée la
campagne contre les brigands de la mer.
L’autorité absolue du dictateur devait s’étendre sur toutes les côtes de Cette loi audacieuse, folle, reçut aussitôt sa
justification. Les pirates s’éloignèrent des côtes d’Italie, et les prix des
vivres baissèrent à Rome. Pompée, désormais irrésistible, dictateur, divisa Mais, en Orient, régnait encore Mithridate, que Sylla, par
égoïsme, n’avait pas permis à Muréna de vaincre définitivement (82). A la mort de
Sylla (78), le
roi de Pont avait repris ses projets. Pendant que Rome s’absorbait dans les
événements d’Espagne, se débattait ensuite dans sa crise anarchique,
entreprenait enfin ses opérations contre les pirates, le roi d’Arménie,
Tigrane, allié de Mithridate, envahissait Mithridate commandait une grande armée, redoutable,
appuyée d’auxiliaires recrutés du mont Hœmus au Caucase, ce réservoir de mercenaires. Des Romains proscrits
exerçaient les troupes du roi de Pont. Sertorius lui avait envoyé des
officiers expérimentés. Lucullus, proconsul de Cilicie, chargé de reprendre
la guerre contre Mithridate, marche vers le Pont avec 32.000 hommes.
Mithridate a envahi Lucullus laisse à Cotta le soin de soumettre Lucullus prend Sinope et Amisus, organise le Pont en province, traite avec Macharès, le fils du roi vaincu, va à Éphèse où les publicains exerçaient d’intolérables exactions, et réclame à Tigrane III le roi Mithridate réfugié en Arménie. Tigrane, qui venait de vaincre glorieusement les Parthes,
qui tenait le nord de Lucullus hiverne dans Lucullus, pour attirer Tigrane sur un champ de bataille choisi, marche vers Artaxata (Artaxarta), où se trouvaient la femme, les enfants et le dernier Trésor du Roi-des-rois. Victorieux au premier choc des deux armées (68), Lucullus veut reprendre sa marche, aller enlever la ville d’Artaxata. Les légionnaires refusent une seconde fois d’avancer. Lucullus prendra Nisibe, mais rassasiée de butin et fatiguée de ses victoires, l’armée romaine obligera son général à la ramener. Une plus cruelle déception menaçait Lucullus. Les publicains qu’il avait poursuivis en Asie, dont il avait limité les exactions, en réduisant par exemple à 12 % l’intérêt annuel, en interdisant la vente des contribuables endettés envers le Trésor, venaient de faire donner sa succession à Pompée. Les deux généraux se rencontrèrent en Galatie (67) et s’accueillirent par des injures. Pompée, abusant de ses pouvoirs légaux, s’arrangea pour que Lucullus attendit le triomphe à Rome pendant trois années. Lucullus découragé, blessé de l’injustice du peuple et de la faiblesse des Grands, s’éloigna de Rome, consacrant le reste de ses jours au culte des lettres, dépensant dans ses villas, en un luxe qui lui valut le surnom de Xerxès romain, sa fortune immense. L’armée de Mithridate comptait encore 32.000 hommes.
Pompée n’accordant au roi de Pont la paix qu’il sollicitait qu’à
d’inacceptables conditions (66), le roi dut subir une guerre furieuse, la guerre à outrance qu’on lui imposait. Pompée, se
dirigeant vers Restait Mithridate, dont la gloire de Pompée exigeait
l’anéantissement. Il l’alla chercher dans les régions du Caucase, où le roi
de Pont avait recruté de nouveaux mercenaires, nombreux. Pompée bat les
Albaniens d’Oroïzès et les Ibériens d’Artocès, soumet les Caucasiens, autant que des montagnards peuvent être soumis,
et Mithridate, toujours fuyant, lui
échappe toujours. Renonçant à cette poursuite, Pompée organise Le roi de Syrie reconnu par Lucullus, l’Asiatique
Antiochus, monarque déplorable, indolent, avait laissé chaque ville se
constituer pour ainsi dire en État indépendant, en sorte de grande Commune
soumise à un tyran, tandis que les
campagnes étaient régulièrement pillées par des troupes d’Arabes et
d’Ituréens. Pompée n’eut qu’à paraître, pour donner de la sécurité au pays.
Il plaça sous la domination directe de Rome, La pacification de Après la mort d’Alexandre, Le Ptolémée Philopator prit de force Jérusalem, et il y manifesta sa colère, en violant dans le temple le Saint des Saints, en faisant marquer d’une feuille de lierre, au fer rouge, les soldats juifs vaincus. Le roi de Syrie, Antiochus, appelé par les juifs, chassa les Égyptiens. Les Juifs, délivrés, rompirent avec les successeurs d’Antiochus le Grand (175). Antiochus Épiphane, rêvant d’un « empire oriental », prend Jérusalem, qu’il saccage (169) ; un de ses généraux, Apollonius, procède froidement à un massacre de juifs. Antiochus (168) décrète l’absolutisme de son dieu, ordonne d’impitoyables persécutions, provoque un mouvement de résistance (167) qui prit un caractère de soulèvement national. Mathathias et ses cinq fils, les Macchabées, proclament
l’affranchissement de Fondé, le royaume des Juifs devint une sorte de Chaldée
concentrée, le champ de toutes les querelles, le théâtre de toutes les
abominations. Sous Alexandre Jannée, en six ans d’une guerre civile
épouvantable, on y compta 50.000 meurtres. Des excès inénarrables, horribles,
illustrèrent la lutte des Saducéens et des Pharisiens. Hyrcan et Aristobule,
enfin, se disputèrent ouvertement Jérusalem. Hyrcan, vaincu, détrôné, revint
avec les Arabes Nabatéens assiéger Pompée fit comparaître Hyrcan et Aristobule devant lui, à Damas. Les ayant entendus, il donna le royaume à Hyrcan, simplement parce qu’Aristobule le détenait et que la résistance du souverain dépossédé amènerait fatalement la guerre. Aristobule, en effet, refusa de se soumettre, et Pompée assiégea Jérusalem. Après trois mois de siège, Aristobule s’étant retranché dans le temple de Jéhovah, Jérusalem fut prise d’assaut. Pompée pénétra hardiment dans le Saint-des-Saints, et il enleva tous les trésors du temple. Hyrcan, rétabli, obtint de gouverner les juifs, mais sans titre de roi, renonçant à porter le diadème, s’engageant à restituer toutes les conquêtes des Macchabées en Syrie, à payer un tribut annuel aux Romains. Tout à coup, on apprit que Mithridate, alors âgé de soixante ans, apparu en Phanagorie, dans le Bosphore, venait d’obliger son fils Macharès à se tuer, et qu’il se disposait à passer en Thrace, à soulever des peuples, à envahir l’Italie, pour se venger. Mais en même temps, on sut que les guerriers de Mithridate s’épouvantaient des projets du roi et que son fils Pharnace venait d’obtenir des troupes, contre son père, un refus formel d’avancer. Mithridate, impuissant dans sa rage, essaie en vain de s’empoisonner, saisit un glaive dont il se frappe, sans réussir encore à se donner la mort ; sur son ordre, sur sa prière, un esclave gaulois l’achève (63). Pompée, revenu en hâte à Amisus, y reçut le corps de
Mithridate que lui envoyait le propre fils du roi de Pont, le parricide
Pharnace, avec des présents. Pharnace
conserva le Bosphore pour pris de sa criminelle lâcheté. Pompée organisa
l’Asie romaine. Le roi Déjotarus vit Des villes nouvelles fondées, d’autres repeuplées,
quelques-unes détruites ou abandonnées, modifièrent l’aspect historique des territoires distribués.
Toute l’Asie antérieure, du Pont Euxin à la mer Rouge, était divisée en
quatre provinces : Le Pont, |