Rome (de 754 à 63 av. J.-C.)

 

CHAPITRE XXIV

 

 

DE 110 A 99 Av. J.-C. - Invasion des Cimbres et des Teutons. - Helvètes. - La Gaule et les Gaulois. - Celtes. - Cimmériens du Bosphore. - Scythes et Thraces. - Galates. - Marius en Gaule. - Défaite des Teutons. - Les Cimbres en Italie. - Nouvelle victoire de Marius. - Deuxième révolte des esclaves.

 

UNE horde venue du septentrion, du « pays du nord de la Baltique », et qui depuis trois ans dévastait la Norique, la Pannonie, l’Illyrie, tout le pays entre le Danube et les montagnes de la Macédoine, ne trouvant plus rien à détruire, traverse la Rhétie, suit la vallée du Rhône, s’accroît de la moitié des Helvètes, et 300.000 hommes entrent en Gaule (110). Heureusement pour Rome, le souvenir encore récent de l’épouvantable invasion des Scordisques fit que les Cisalpins, pris de peur, se tournèrent vers le Sénat. Les envahisseurs étaient des Cimbres, des Teutons et des Helvètes.

Dans la pénombre de ses origines historiques (1600-1500), on croit voir la Gaule peuplée d’une race blanche et blonde, colorée de visage, se divisant en Gaëliques et Kimriques, — ces derniers apparentés aux Cimbres, — qui occupaient la Belgique au moment de l’invasion. Les dolmens, les menhirs, les cromlechs, les tombes et les autels de pierre que l’on retrouve en Gaule, les sanctuaires où, philosophes et prêtres, les druides gaulois officiaient, seraient des monuments antérieurs à cette invasion ?

La domination celtique, survenue, respecta les pierres levées et les pierres couchées, qui demeurèrent comme les monuments de la race antique subjuguée, race que ces témoignages relient aux nobles habitants de la Troade, ayant eu de même, dans leurs plaines vastes, ces roches noires, âpres, immenses, gisant, dressées par les anciens hommes dont parle Homère. A ces ancêtres dolichocéphales, nos ancêtres de l’époque néolithique se substituèrent ou se mélangèrent, suivant les régions, les Barbares décrits par César, Strabon et Diodore, — qui couchaient sur la dure, prenaient leur repas par terre ou sur des peaux de loup, se gorgeant de viandes rôties et de vin, vendaient des esclaves aux Italiotes, menaient à la pâture de nombreux troupeaux, laissant les plus rudes travaux aux femmes, — et les Celtes Aryens.

Favorisée d’un climat providentiel, avec son ciel exempt de tempêtes, son atmosphère tiède, ses nuits silencieuses, ses aubes blanches et ses crépuscules doux, au centre ; ses brumes au nord ; au midi, son brillant soleil et son mistral qui soulève la poussière avec un bruit odieux, dit Hésiode, la Gaule offrait aux hommes ses terres fertiles, ses forêts profondes, ses ports nombreux et ses fleuves faciles. L’invasion celtique, indo-européenne, pénétrant en Gaule comme un coin, en refoula les habitants au nord, à l’ouest et au sud, autochtones et émigrants.

En Basse-Bretagne et en Auvergne, paraît s’être le mieux conservé le type Celte, race plutôt petite, brune, aux yeux gris, brachycéphale, opposée à la race blanche, aux yeux bleus, dolichocéphale, du Belge-Gaulois, que les filles de Germanie, à la forte carrure, à la chevelure pâle, aux yeux bleus sans flamme, ont fortement modifiée ; pendant, au contraire, que les Celtes de l’est, et notamment les Alsaciennes deux fois brunes, résistaient puissamment au Germain, et que les Ibères, jadis répandus au nord de la Seine, en même temps qu’au sud de la Garonne, refoulés et groupés diversement, formaient le groupe Aquitain.

Au temps de César, les confusions ethniques se seront assez simplifiées, pour que l’auteur des Commentaires puisse diviser exactement la Gaule en trois parties : une occupée par les Belges, une autre par les Aquitains, une troisième par les peuples qui se donnent dans leur langue le nom de Celtes et que les Romains nomment Gaulois. Le Celte-Gaulois principal, alors formé, était de haute taille, à peau blanche, à cheveux longs. On y doit comprendre, — l’œuvre de croisement ayant donné la prépondérance à l’élément celtique, — les Treveri d’origine germaine ; les Kimris, — Gallois (Gall ou Gaëls), Corniques, Bretons, — ou Celtes de Bretagne, tout à fait différents des Cimbres ou Cimmériens de l’invasion actuelle, qui étaient, eux, des Germains-Finnois, horde aimant l’espace, envahisseur : l’Allemand, dont on a dit que, l’un des talents, pour bien jouir de la vie, est de se donner beaucoup de place au bon endroit, et surtout le Prussien, qui stérilise, suivant un proverbe d’Alsace, la terre que son pied foule.

Au moment historique où la horde des Teutons et des Cimbres s’abat sur la Gaule, la race celte caractérisée tient surtout la Gaule occidentale. La race gauloise proprement dite, qui n’a pas seulement donné son nom au pays, mais encore aux exodes celtiques vers l’Italie, vers le Danube et vers l’Orient, a presque perdu son droit à cette désignation. Les peuples qui habitent l’intérieur de la Gaule au-dessus de Marseille, dira Diodore, sont des Gaulois-Celtes ; les peuples au delà de la Celtique sont des Galates.

Pour les Romains, les Gaulois (Molli), ce sont les nations gauloises se donnant le nom de Celtes. Ils ne considéraient pas, avec raison, les Belges comme des Celtes-Gaulois, parce que le Belgium d’alors était infesté de Germains-Finnois ; et, avec plus de raison encore, ils confondaient dans l’unique dénomination de Germains, les Germains de toute race et les Teutons. La réunion des Teutons, des Cimbres et des Helvètes envahissant la Gaule, va constituer un nouveau peuple de Germanie, comme la résistance des Celtes en Gaule, unis, va donner de nouveaux Gaulois.

Au temps d’Alexandre, les Celtes, sous des noms divers, occupaient toute l’Europe centrale, la plus grande partie de l’Espagne, la Gaule vivante, la Gaule chevelue. Ils avaient envahi l’Italie du nord, détruit Rome une fois, épouvanté les Romains souvent. Des groupes Celtes, nationaux, étaient formés aux bords du Danube, en Asie Mineure, en Arménie. Le souvenir terrifiant des invasions gauloises en Italie, et la réputation des Galates en Asie, obligeaient les Romains à poursuivre l’asservissement de cette race belliqueuse, partout.

Les familles celtes, en Gaule, se désignaient par le note de leur chef, mot composé, formé, comme chez les Grecs aryens, contraste décisif avec les familles asiatiques, du nom d’une divinité, ou d’un héros, suivi de genos : fils de... — Diogène, fils de Zeus ; Hermogène, fils d’Hermès, etc. — Là, comme dans toutes les communautés aryennes, la femme, très honorée, portant seule la torque ou couronne, avait une grande importance. L’organisation celtique, radicalement aryenne, avait la Commune pour unité ; et cette division municipale y demeura tellement persistante, que les Romains ne purent introduire en Gaule leur système d’unité de province, que par l’installation et l’exercice hiérarchisé du culte impérial.

Le Celte, comme l’Arya de l’Inde, beaucoup plus attaché à ses droits municipaux qu’à ses conceptions religieuses, laissant le prêtre hors de la famille, assez disposé à railler les personnalités divines imaginées, conserve le culte aryen des fleuves, des rivières, des sources et des montagnes. Rhenogenos, Fils du Rhin, est un nom de Celte-Gaulois. Des divinités étrangères viendront, avec leurs prétentions et leurs légendes, leur spécialisation et leurs attributs, leurs prêtres et leur culte, et les Celtes de la Gaule les accueilleront volontiers, mais ils ne se soumettront jamais complètement aux exigences de leur sacerdoce.

Le Jupiter infernal de la triade gauloise, le Pluton gaulois, au torse nu, couvert d’un pagne, qui s’appuie sur une hampe surmontée d’un barillet ou marteau, dont la chevelure abondante est bouclée, qui est coiffé du modius ou boisseau, avec le chien tricéphale à ses pieds, est une statue d’Éleusis, une œuvre hellénico-celtique. On trouvera, signées, des statues de dieux Carthaginois au Finistère. Les dieux Aryens résisteront à tout : Que nul, s’écriera saint Éloi, n’appelle Seigneur le soleil et la lune et ne jure point par eux.

Tous les obscurcissements apportés, se dissiperont, en Gaule, devant ce besoin de clarté, de lumière, qui caractérise l’Aryen ; de même que la doctrine druidique fondamentale, retournée, ne sera que l’idée aryenne, primordiale, de la supériorité du jour sur la Nuit : La mort engendre la vie, la nuit, image de la mort, précède le jour, image de la vie. César remarque, et il en est frappé, que chez le Gaulois, la période diurne, contrairement à ce qui existait à Rome, commençait à la nuit.

La fête du dieu Soleil, célébrée au solstice d’été dans toute la Gaule, a résisté aux évolutions religieuses les plus complètes ; la France l’a conservée dans ses Feux de la saint Jean. Le culte des eaux bienfaisantes, exclusivement aryen, demeura traditionnel. Tant de monnaies offertes aux génies de fontaines, aux lacs sacrés, aux moindres rivières, furent trouvées après la conquête des Gaules, que l’on considéra ces trésors comme des cachettes où les Gaulois avaient mis les richesses enlevées au temple de Delphes ?

Indépendants, chacun dans sa commune, des princes et des sacerdotes, acceptant les druides plutôt comme juges que comme prêtres, attachés à leur territoire, les Celtes furent en Gaule, comme dans l’Inde, braves, irréfléchis, dociles, accessibles à tous les entraînements. Les armées celtes d’invasion, si redoutables, manquaient d’ordre, de persévérance surtout, et c’est pourquoi, malgré sa bravoure, son impétuosité, cette folie de la guerre qui semblait l’animer, le Celte-Gaulois ne résista pas à la tactique grecque et romaine. Armé de la matère, le Gaulois se croyait invincible ; bien guidé par son instinct, il n’avançait qu’en suivant les lieux couverts, et rien ne lui résistait ; mais il oubliait toujours, qu’en acceptant la bataille sur un terrain plat, nu, où la manœuvre savante l’emportait sur la valeur individuelle il se faisait toujours battre.

Les Scythes, habitant l’inhospitalière solitude qui s’étend au loin, étaient des Celtes, des Aryens adorateurs du soleil, lui sacrifiant des chevaux, ainsi que les Thraces, qui construisaient des maisons de bois sur pilotis ; mais non les Cimmériens des bords poissonneux de l’Hellespont, que Posidonius, le premier, à tort, apparenta aux Galates de l’Asie Mineure. La Gaule d’Asie, ou Galatie, — Gallia ou Galia — était encore divisée en communautés aryennes au temps de saint Paul et de Josèphe. Les Assemblées, comme en Gaule, s’y tenaient sous les grands arbres des forêts. L’Italie du nord était presque toute celtique.

Les Cimbres et les Teutons, en conséquence, furent pour les Celtes des Gaules, et comme race et comme nation, de véritables ennemis. Ces envahisseurs connaissaient les Romains pour les avoir affrontés en Orient ; mais en les retrouvant sur les bords du Rhône, ils s’étonnèrent de la grandeur de leur empire et demandèrent alors, simplement, au consul Silanus, des terres pour s’y installer, s’engageant à servir les Romains. Silanus leur répondit en passant le Rhône, et il fut battu (109).

Aussitôt, accourent les Kimris de la Belgique ; et les envahisseurs se divisent en deux groupes, dont l’un, — les Tigurins, — remonte le Rhône pour le passer vers Genève, pendant que l’autre, — les Teutons, — descend vers les embouchures du fleuve. Les Romains, commettant exactement la même faute, se divisent en deux armées qui vont se faire battre, complètement, en haut et en bas.

Incapables d’utiliser leur double victoire, les Barbares s’arrêtèrent, pour passer l’hiver où ils se trouvaient. C’est pourquoi Cépion put saccager la capitale des Volkes Tectosages (Toulouse) et transporter à Marseille son butin (106). Le Sénat envoya une nouvelle armée, commandée par le consul Manlius qui devait partager le commandement avec Cépion.

Les deux camps romains, installés près d’Orange, surpris et forcés (105), 80.000 légionnaires et 40.000 esclaves ou valets périrent. Deux seuls chefs survécurent, Cépion et le chevalier Q. Sertorius. Cette fois encore, les envahisseurs n’utilisant pas leur succès se dirigèrent vers l’Espagne. Le Sénat rappela d’Afrique Marius, qui s’en fut camper sur la rive gauche du Rhône.

Marius donne aux légionnaires des armes moins lourdes, un bouclier rond, léger, des javelots qui ne peuvent servir qu’une fois, et il modifie la tactique, formant une légion de chaque cohorte, ramenant de trois à deux rangs la ligne de bataille.

Provoqués par l’attitude de Marius, les Barbares revinrent. Tandis que les Cimbres se dirigeraient vers l’Italie, par l’Helvétie, la Norique et le Tyrol, les Teutons, réunis aux Ambrons, marchaient droit aux Romains. Marius, redoutant pour ses légionnaires la première rencontre des Teutons, voulant éviter une bataille, tâchait, pas des actions limitées, d’habituer ses soldats à leurs nouveaux adversaires. Le manque d’eau ne permit bientôt plus de temporiser. Le premier choc, près d’Aix, fit favorable aux Romains ; deux jours ensuite, un nouveau succès de Marius, plus franc, déconcerta les Teutons vivement attaqués de face, en même temps qu’un corps les prenait à revers. La victoire de Marius se termina par un épouvantable massacre de Barbares (102). Les femmes des Teutons avaient pris une large part au combat.

Marius, se décernant sur place son propre triomphe, mit en tas les plus riches dépouilles des vaincus, toutes leurs armes, fit dresser un bûcher magnifique en l’honneur des dieux, distribua des couronnes de laurier à tous les légionnaires, et parut enfin devant ses soldats, vêtu de pourpre, les reins ceints de la toge, comme pour les sacrifices solennels, élevant vers le ciel, à deus mains, un énorme flambeau allumé. Ce jour-là, toute la Rome forte, victorieuse, omnipotente, se trouvait où Marius tenait son camp.

Des messagers, promptement accourus, vinrent annoncer au triomphateur que le peuple romain venait de l’élire consul pour la cinquième fois. Les légions saluèrent Marius du bruit guerrier des armes, et, couronné de nouveau par ses officiers, le vainqueur glorieux, mettant le feu au bûcher, acheva le sacrifice.

Pendant que Marius anéantissait les Teutons, les Cimbres, passant les Alpes, rejetaient Catulus derrière l’Adige, et passant ensuite le fleuve, qu’ils avaient comblé d’arbres, de terres, de roches énormes, ils obligèrent les Romains à se retirer au delà du Pô. Le Sénat confia la défense de l’Italie à Marius, rappelé (101). Comme ils ignoraient la désastreuse défaite des Teutons, les chefs Cimbres envoyèrent à Marius réclamer des terres et des villes. Sur le refus du général romain, les Cimbres, non sans insolence, demandèrent alors le combat. Marius leur assigna la plaine de Verceil comme lieu de rencontre.

Le heurt fut épouvantable. La poussière soulevée ne permettait pas aux armées de se voir. Dans le désordre tumultueux, Marius s’étant égaré, Catulus, un instant, soutint seul le poids des Barbares, impitoyablement décimés, couvrant la terre de leurs morts entassés, hurlant, toujours repoussés et revenant sans cesse, infatigables, héroïques. Le hasard de l’action ayant amené les Cimbres en face du soleil, ce désavantage donna la victoire aux Romains. Battus, fuyant, poursuivis, les Cimbres abandonnèrent 12.000 cadavres et laissèrent 6.000 prisonniers à leurs vainqueurs.

La grande journée de Verceil inaugura l’ère nouvelle des Victorieux légendaires. En Gaule et en Cisalpine, Marius avait paru comme miraculeusement protégé. Au moment suprême de la défaite imminente, on avait vu chez les Cimbres, disait-on, des femmes qui frappaient les fuyards ; d’autres, trop humiliées, désespérées, étouffant de leurs mains leurs propres enfants devant leurs pères, ou les jetant sous les roues des chars, sous les pas des chevaux tournés vers la fuite ; des chefs se liant eux-mêmes aux jambes et aux cornes des bœufs affolés, se vouant ainsi à une mort certaine, affreuse.

Rome, qui redoutait Marius maintenant, l’accablait de flatteries. On le surnomma le troisième Romulus ; on institua des libations en son honneur ; et lui, ébloui, ne voyant pas l’énormité de ces flagorneries, s’y prêtant, fit ciseler sur son bouclier la tête d’un Barbare tirant la langue. Le grand général qui venait de repousser la première invasion germanique, illustrait sa victoire d’une caricature. Rome, au fond, avait peur ; Marius était à ce moment le souverain maître ; de lui l’avenir dépendait. Le Sénat, inquiet, muet, comptait évidemment sur la folie du triomphateur.

Une nouvelle révolte des esclaves avait failli compromettre la gloire incontestable des armes romaines. Les esclaves multipliés, alternativement soulevés par des cruautés et comprimés par des supplices, ne devaient plus laisser Rome tranquille. Deux complots venaient d’être découverts à Nucérie et à Capoue. Le premier soulèvement en Campanie, avait été conduit par un chevalier, Vettius, criblé de dettes, qui avait armé ses esclaves pour faire tuer ses créanciers. Trahi, Vettius se suicida pour échapper aux supplices qui l’attendaient.

En Sicile, beaucoup plus grave, la révolte était conduite par un Salvius, savant en l’art des aruspices, qui commandait à 20.000 fantassins et 2.000 cavaliers. Salvius attaque Morgantia et bat un préteur. Les esclaves de Ségeste et de Lilybée se soulèvent à leur tour, obéissant au Cilicien Athénion. Le Sénat apprit avec satisfaction la nouvelle de cette seconde révolte, pensant que les deux chefs, Salvius et Athénion, se disputeraient l’autorité suprême. Mais Athénion vint avec ses esclaves se placer sous les ordres de Salvius, qui provoqua Lucullus. Pendant l’action, Athénion tomba blessé, et les esclaves, sans chef, se réfugièrent à Triocale.

Lucullus mit le siège devant Triocale. Il échoua. Le peuple de Rome condamna Lucullus à l’amende, et il envoya Servilius, qui fut moins heureux encore. L’autre chef des esclaves, Salvius, étant mort, Athénion, meilleur stratège, avait pris le commandement, tenait Servilius en échec, dans l’impossibilité d’agir. Le peuple de Rome exila Servilius et envoya Manius Aquilius, qui provoqua Athénion en combat singulier et le tua.

Par la mort de leur dernier chef, les esclaves, dispersés, furent pourchassés sans miséricorde. Tous ceux que l’on prit, en grand nombre, furent envoyés à Rome pour y être livrés aux bêtes publiquement. Ces victimes entassées s’entre-tuèrent, pour refuser aux Romains le plaisir du supplice préparé. Par des règlements nouveaux, d’une excessive sévérité, atroces, le Sénat voulut prévenir d’autres révoltes. On interdit aux esclaves de porter une arme quelconque, pas même l’épieu avec lequel les bergers se défendaient contre les attaques des fauves.