Règne pacifique de Ké-Lohrasp. - Ké-Gustasp, roi d’Iran ; Ardjasp roi du Touran. - Confédération iranienne. - Zoroastre en Bactriane. - Les Bactriens. - Premières lois. - Nécessité d’un dieu pour la réforme. - Mazdeïesnans et Dewiesnans. - Les religions bactriennes. - Zoroastre fut-il réformateur ou créateur ? - Vœux des mazdéens. - Société bactrienne. - Laboureurs et guerriers. - La femme. - Hiérarchies sociales. - Le roi. - Réforme nécessairement religieuse et politique. - Ardjasp menace Gustasp. - Zoroastre marche à la bataille ; il s’approprie la victoire et prophétise la destruction des ennemis. - Période audacieuse du réformateur. LORSQUE Ké-Gustasp succéda à Ké-Lohrasp, qui avait succédé à Ké-Guerschâsp, comme chef ou roi de l’Iran, Ardjasp était chef du Touran, ayant succédé à Afrasiab. Ô Ormuzd, lit-on dans le Vendidad, si Ardjasp se présente pour anéantir Gustasp, issu d’un pur germe keïanien ; s’il veut me frapper, moi Zoroastre, et les provinces de l’Iran, qui sont au nombre de cinquante, de cent, de mille, de dix mille, innombrables, ne lui accordez pas ce qu’il désire. Ké-Gustasp, en Bactriane, est un seigneur satisfait de son fief restreint, très glorieux de sa généalogie. A son avènement, l’Iran n’est qu’une quantité de petits royaumes indépendants, prêts à s’unir lorsqu’un danger sérieux se manifeste. Alors, tel roitelet parfaitement inconnu peut devenir, par sa vaillance ou par sa sagesse, le maître des destinées iraniennes, commander avec l’autorité d’un empereur. Le souvenir de Djemschid et de l’empire de Ver favorisent cette organisation. Pendant la bataille, nul ne dispute au généralissime son commandement ; la guerre est-elle terminée, chaque héros retourne à sa province, et du chef des chefs, du roi des rois, il n’est positivement plus question. Ké-Guerstâsp ayant vaincu les Touraniens, son fils Ké-Lohrasp, qui lui succéda, jouissant d’une paix profonde, régna obscurément. La paix était encore en Iran lorsque Ké-Gustasp succéda à Ké-Lohrasp. Zoroastre vint dans le royaume pacifié de Ké-Gustasp, en
Bactriane, plein de zèle, avec l’ambition de reconstituer le peuple iranien.
Ké-Gustasp était un roi selon les vœux du réformateur, et les Bactriens
avaient cet avantage sur tous les autres Iraniens, d’être tenus en éveil par
les menaces des Touraniens. La supériorité des Bactriens n’était que relative ; leur
décadence morale égalait leur décadence matérielle. La plupart des terres de Zoroastre entreprit courageusement la régénération de ce peuple. Il fit, d’abord, de l’assainissement des marais et du défrichement des terres incultes, la première loi, toute la loi ; il ordonna la destruction des cimetières pestilentiels ; il régla la cérémonie des funérailles, de telle sorte que les morts cessèrent d’empoisonner les vivants ; il rétablit le culte nécessaire du corps humain, en édictant des ablutions et des purifications ; il s’éleva contre le mensonge, contre la mauvaise foi, contre l’hypocrisie ; il écrivit un code minutieux, afin que chaque faute, que chaque crime connût son châtiment ; il protégea enfin, autant que les hommes, les animaux utiles, et il poursuivit les magiciens de toutes ses forces, résolument. Pour s’assurer la protection du roi Ké-Gustasp, Zoroastre
dut le séduire. Les Touraniens, qui recommençaient à s’enhardir, s’étant
rapprochés de Tel fut le programme de la réforme proposée au roi des
Bactriens par le législateur. Si Ké-Gustasp est juste, s’il sert les volontés
d’Ormuzd, il verra toutes les lèpres bactriennes se guérir, la santé et la
force revenir à son peuple, le repos et le calme descendre dans son propre
esprit ; Zoroastre le délivrera des mauvais conseillers et des faux amis, autant
que Zoroastre est donc venu en Bactriane, par l’ordre d’Ormuzd, pour la gloire de Ké-Gustasp. Si Ké-Gustasp écoute et comprend, son triomphe sera certain ; par lui l’Iran sera agrandi et lumineux. Si le chef des villes de l’Iran agit avec clairvoyance et pureté, le vent mauvais qui viendra et se fera entendre, se présentera à lui en victorieux, et il frappera suivant son désir ; il brisera et anéantira le méchant, l’ennemi des villes de l’Iran. Ce chef, non assujetti à un tribut, à une surveillance, au mal, sera plein de pureté. Les magiciens menant le peuple, en réalité, Zoroastre ne crut pas possible une réforme qui ne serait pas basée sur un système religieux. Il était bon, d’ailleurs, que le réformateur s’imposât au roi Ké-Gustasp comme l’exécuteur d’une volonté supérieure ; or, cette volonté supérieure ne pouvait être que celle d’un dieu, parce que les Iraniens ne concevaient, à cette époque, rien de plus haut que la divinité. Dans tout l’Iran, les races et les religions diverses se confondaient ; en Bactriane, l’influence du système religieux des Touraniens était la plus forte. Aussi, lorsque Zoroastre aura formulé son dieu, constitué sa religion, — le mazdéisme, — ne verra-t-on, chez les Bactriens, que deux groupes : les mazdéens ou mazdéïesnans, et les adorateurs des démons, des dews, les dewiesnans. Quiconque, dit le Vendidad, adore les dews, qu’il soit affligé, détruit dans son corps, ou dans son bien, ou dans son âme. Celui qui désire le mal, qu’il le reçoive ! Celui qui désire le bien, qu’il en jouisse ! Zoroastre entend ici, par le bien, que le mazdéen peut saintement désirer les joies de ce monde autant que celles de l’autre : Celui qui désire le bien, qu’il en jouisse ! S’il désire une femme, qu’il en ait une ; s’il désire des enfants, qu’il en ait en ce monde. Le ciel d’Ormuzd sera la récompense du mazdéen qui aura, en même temps, aimé son âme et son corps. Celui qui conserve son corps dans la pureté sera céleste ; celui qui aura soin de son âme ira parmi les justes. Avant Zoroastre, la religion des Bactriens, celle que Ké-Gustasp avait reçue de son père Ké-Lorasp, et qui venait de Djemschid, bien que modifiée, reposait sur l’idée d’un maître supérieur conduisant tout, sorte de dieu mécanicien, absolu, manifestant sa présence dans le ciel par le jeu des astres. Quelques familles bactriennes avaient conservé la pure religion d’Ormuzd, s’entretenaient avec Dieu sans aucun intermédiaire ; d’autres, suivant en cela un système djemschidite que l’on considérait comme amélioré, honoraient Dieu, mais sans culte déterminé, respectant les éléments, observant les fêtes établies par Djemschid, admirant les étoiles. Cette religion facile aurait été celle de Gustasp ? Le plus grand nombre des Bactriens partageaient la religion du souverain ; mais, tenant le seul visible pour vrai, ceux-ci, négligeant Dieu, adoraient simplement les astres. Il y en avait qui, par prudence, honoraient le dieu bon de Djemschid et le dieu méchant des Touraniens. Beaucoup de Bactriens, enfin, complètement dévoyés, avaient adopté la religion, ou plutôt le culte des Touraniens, l’adoration du dieu mauvais, d’Ahriman. Peut-être quelques idoles représentaient-elles l’idée que les Touraniens se faisaient des démons, et adressaient-on des prières à ces images ? Mais, de tous ces systèmes religieux, pas un seul qui eût un but moral. Zoroastre fut-il un réformateur, ou bien créa-t-il une religion nouvelle ? La réponse est encore controversée. Il est certain, écrit Em. Burnouf, que la doctrine du Zend-Avesta est née d’une réforme ; qu’elle s’est mise, à certains égards, en opposition avec les anciennes croyances des Aryens. Y eut-il schisme ? La réforme même, dit Em. Burnouf, et la lutte d’où elle est née, attestent qu’une scission, qu’un schisme s’était produit au sein de la société aryenne lorsque Zoroastre fonda la religion d’Ormuzd. Eug. Burnouf avait vu un rapport entre le nom de Zoroastre et la réforme religieuse de l’ancienne société iranienne. Spiegel dit : Ce rapprochement n’est confirmé par aucun texte de l’Avesta. C. Schœbel, qui reproduit cette déclaration, ajoute : cela est vrai. L’Avesta, en effet, ne montre en Zoroastre, ni le réformateur, dans le sens strict du mot, d’une religion existante, car il ne pouvait pas être le réformateur d’une morale religieuse qui n’existait pas ; ni le schismatique conservant une religion après l’avoir épurée. L’œuvre de Zoroastre est originale ; elle emprunte au passé tout ce qui peut servir à l’édification du monument nouveau, mais elle ne repose pas sur le passé. Zoroastre est un parfait révolutionnaire. Le fait capital de l’œuvre de Zoroastre, c’est la constitution de la nation iranienne. L’Iran, c’était, au moment où le législateur apparut, une indication vague, un point géographique indécis, tour à tour limité dans l’empire de Ver, étendu jusqu’au lointain des convoitises les plus vastes, ou restreint au territoire d’un principicule vaniteux. Désormais, l’Iran sera partout où se trouveront des Iraniens. La révolution zoroastrienne étant accomplie, on dira : le pays des mazdéens, la terre de ceux qui prient Ormuzd, — Mazdé, Ormuzd ; iesnôésch, prière ; mazdéiesnôésch, mazdéens. — L’idée de nation se confond avec l’idée de dieu ; le citoyen, c’est le fidèle ; la vie civile et la vie religieuse ne se distinguent plus ; l’Iran de Djemschid devient le pays des adorateurs d’Ormuzd. Obéir à Dieu et respecter la loi, c’est tout. Le saint homme, ô Zoroastre, qui est fidèle à la loi des mazdéens, efface pleinement ce qu’il y a de mauvais dans ses pensées, dans ses paroles, dans ses actions, comme un vent qui souffle au loin nettoie promptement la terre sur lequel il passe. Vivre purement, ce n’est point se morfondre, s’abîmer en Dieu, subir la vie terrestre et ne désirer que le ciel ; le mazdéen instruit, sage, pur, doit jouir au contraire des biens de ce monde, gaiement, saintement. Il peut demander à Ormuzd une longue vie, de beaux enfants nombreux et forts, le pain quotidien et des amis. Les Iraniens mazdéens, tirés de la corruption où ils se mouraient, régénérés, croyants, fidèles, formulent des vœux qui résument bien l’idéal du réformateur : La première grâce que je vous prie de m’accorder, ô Hom qui éloignez la mort, c’est d’aller dans les demeures excellentes des saints, éclatantes de lumière et de bonheur ; la deuxième, que mon corps soit toujours en parfaite santé ; la troisième, de vivre longtemps ; la quatrième, d’être toujours honoré, heureux et puissant sur la terre, de briser le mal, d’anéantir l’impureté ; la cinquième, de me protéger victorieusement, de multiplier pour moi les biens de la terre, de briser le mal, d’anéantir l’impureté ; la sixième, de voir le voleur et le loup détruits, avant que le loup ou le voleur ne me voie ; qu’aucun être malfaisant ne me voie avant que je l’aie vu ; que je prévoie tout. On juge du réformateur par les réformés. Zoroastre a donné à l’Iran des hommes convaincus, sains, gais, relativement religieux, avant tout sincères, aimant la vie. Certes, le mazdéen qui prie Ormuzd supplie le dieu de lui accorder, plus tard, dans l’autre monde, le séjour céleste des saints ; mais à peine ce vœu principal est-il formulé, comme une bonne précaution prise, que le suppliant demande aussitôt, en ce monde, et pour un long temps, la santé, la joie, les honneurs, la puissance, la pureté, la paix, l’abondance, la sécurité et la prévoyance. Au moment où Zoroastre légiférait, la société bactrienne ne connaissait ni castes, ni classes, ni catégories. Les hommes se distinguaient en laboureurs ou en guerriers, mais sans qu’un privilège fût attaché à l’un ou à l’autre état. Zoroastre, dès le premier jour de son œuvre, vanta les mérites du laboureur, qu’il mit au-dessus du guerrier. L’Avesta, continuellement, parle de la sollicitude d’Ormuzd pour le laboureur, source de biens. Dans le Vendidad, il est écrit que le travail de la terre est à lui seul l’exécution de toute la loi. Le réformateur poursuivait ainsi la mise en culture de toutes les terres abandonnées, très vastes. L’homme ne se croyait pas supérieur à la femme. Il semble, toutefois, que la réforme zoroastrienne ait compromis l’égalité de la femme en affirmant la supériorité de l’homme dans le travail. De même qu’en exaltant le laboureur, Zoroastre avait, en quelque sorte, rabaissé le guerrier ; de même, en plaçant au-dessus de tout le travail de force immédiatement productif, le législateur avait préparé la déchéance de la femme. Ce qui confirmerait cette impression, c’est la pitié vigilante dont Zoroastre est animé envers les veuves ; il veut qu’un partage soit fait des biens qu’a laissés le mort, et il ordonne sévèrement aux distributeurs d’assurer la pleine existence de la veuve avant tout, avant même que le prêtre reçoive sa part privilégiée. La hiérarchie bactrienne, lien réel, faisait un corps unique de l’ensemble des citoyens. Le roi, dernière expression hiérarchique, représentait la nation. Par degrés successifs, correctement, la masse des Bactriens venait se résumer, en définitive, dans la personne souveraine, unité nationale par excellence. Mais nul gouvernement autoritaire n’était possible, précisément à cause de la dissémination graduelle, inévitable, de l’ordre donné. Le roi pouvait parler en maître aux chefs de provinces, qui étaient tenus, non pas d’exécuter l’ordre royal, mais de le transmettre aux chefs des villages, qui le transmettaient aux chefs des rues, qui le transmettaient aux chefs de tentes ou de maisons ; de telle sorte que chaque Bactrien, pris individuellement, avait son plein pouvoir de refus et d’exécution. Ce n’est pas tout. Dans la hiérarchie sociale allant du peuple au roi, s’entrecroisaient d’autres systèmes hiérarchiques, lesquels, en supposant que l’ordre souverain fût jugé bon et exécutable par chaque Bactrien pris individuellement, soumettaient encore l’ordre royal à l’examen des mêmes juges pris collectivement. Chaque corps d’état, en effet, avait son chef spécial, tout à fait indépendant des autres chefs. Evidemment, lorsque Zoroastre vint en Bactriane, les rois y régnaient très laborieusement ; la volonté du peuple y dominait la puissance royale. Ne voyant donc pas comment il mettrait le peuple dans sa main, Zoroastre imagina, pour le succès de son œuvre, une religion et un dieu. Par la proclamation de la divinité et par l’organisation d’un culte, le réformateur donna aux Bactriens le lien d’un sentiment commun, d’une idée supérieure au roi, supérieure à la nation ; et c’est ainsi que la réforme zoroastrienne fut à la fois religieuse et politique. La reconstitution de l’union bactrienne était urgente, car
le chef des Touraniens, le redoutable Ardjasp, ce grand
gagneur de chevaux, descendait du nord vers l’Iran, avec sa horde
envahissante. Zoroastre, dont l’ouvre jusqu’alors toute pacifique donnait de
magnifiques fruits, ne put pas s’abstenir. Ardjasp marchait contre l’Iran,
non pas en conquérant, mais en vengeur ; il prétendait, comme descendant de
Djemschid, punir Gustasp qui avait osé, renversant les dieux anciens, faire un
dieu nouveau. La lutte entre l’Iran et Touran prit, cette fois, un caractère
religieux. Zoroastre ne pouvait pas abandonner Gustasp, dont il était devenu
le conseiller. Il venait d’épouser Hoüô, fille de Freschoster et nièce de
Djamasp, ministre du roi, Bactrien illustre, savant, auquel ont été
attribués, par les chroniqueurs Persans, d’importants travaux astronomiques.
Zoroastre se dévoue à l’Iran, à la gloire de Ké-Gustasp par qui l’Iran
vaincra le Touran. C’est à ce moment, sans doute, que le réformateur, écouté,
dénonça les Touraniens comme des démons véritables ayant revêtu la forme
humaine, menés à la guerre par le serpent Ahriman, incarné dans Ardjasp. Par
la grâce d’Ormuzd, les Iraniens repousseront les Touraniens, Ké-Gustasp
vaincra Ardjasp, partout, sur toute la ligne frontière que tiennent les
hordes ennemies, c’est-à-dire depuis l’Hindou-Kousch jusqu’à La religion d’Ormuzd et la gloire de l’Iran sont désormais
deux entreprises solidaires. Si les Iraniens sont de fidèles mazdéens, leur
victoire sera certaine, l’Iran triomphera en même temps qu’Ormuzd. Si les
Iraniens sont infidèles ou lâches, s’ils n’ont ni la bravoure ni la foi, les
Touraniens victorieux détruiront l’Iran, et le dieu suprême, se voilant la
face, laissera la terre en proie aux démons. Il faut donc vaincre pour Ormuzd
et pour l’Iran, pour Dieu et pour Zoroastre dût suivre le roi Gustasp à la bataille. Il participa donc, en personne, à l’entreprise guerrière des Bactriens. Sa parole ne fut pas sans animer les combattants, car sa présence assurait l’intervention d’Ormuzd. Vaincus, les Bactriens auraient traité Zoroastre d’imposteur, ainsi que le Touranien Ardjasp l’avait qualifié, et le mazdéisme eut vécu. Les Bactriens vainquirent les Touraniens, en présence de Zoroastre ; Zoroastre fut donc reconnu comme le véritable envoyé de Dieu : Sa révolution était faite. Le premier livre sacré de l’Avesta, le Vendidad, consacre l’événement dans une page d’histoire où la vérité toute pure, toute blanche, se colore insensiblement d’un ton mystique, se fait fausse pour servir les vues du narrateur. Il ne sera plus permis de croire que les Touraniens furent des hommes, que leur chef était un roi ; Ardjasp, c’est positivement Ahriman menant une armée de diables. C’est de la partie du Nord, c’est de différentes terres qui sont au nord qu’accourt Ahriman, ce chef des démons. Il court continuellement, plein de mort, ce maître de la mauvaise loi. Par la prière, par la pratique du culte d’Ormuzd, par l’exécution stricte de la loi, les mazdéens tiendront en respect cet Ahriman continuellement en haleine pour le mal. C’est à la présence de Zoroastre qu’est due la grande défaite d’Ahriman. Cet impur, ce superbe Ahriman, il n’avait pas vu le saint Zoroastre plein de gloire. Ce dew infernal, auteur de la mauvaise loi, vit en pensée Zoroastre, et il en fut anéanti. Il vit que Zoroastre l’emporterait et marcherait d’un pas victorieux. La victoire remportée par les Iraniens sur les Touraniens n’est pas seulement matérielle ; l’œuvre principale, bien commencée par Zoroastre, mais qu’il ne faut pas considérer comme terminée, c’est la destruction des mauvais génies, mâles et femelles, des dews et des péris d’Ahriman, dont tout le nord de la terre est infesté. Zoroastre termine donc son récit historique, très sérieux, très vrai, par une prophétie dont personne n’osera douter : Les mauvais génies, qu’il faut combattre sans relâche, seront détruits, dans l’avenir. Zoroastre est dans une période audacieuse. |