Les Égyptes (de 5000 à 715 av. J.-C.)

 

CHAPITRE XV

 

 

DE 2851 A 2214 Av. J.-C. - Anarchie. - Treizième dynastie (2851-2398. - Monuments. - Hypothèses. - Pharaons et vassaux. - Prêtres et guerriers. - Quatorzième dynastie (2398-2214). - Invasion des Pasteurs. - Shalit. - Les ignobles Asiatiques. - Les Hyksos : leur origine, leur type, leurs œuvres. - Introduction du cheval en Égypte. - Héthéens, ou Khétas.

 

EN plein égoïsme, sans préoccupation de l’avenir, gouvernée par de grands vassaux qui se sont partagé la vallée du Nil, l’Égypte descend une civilisation corrompue. Les ouvriers de toutes sortes, voués à un rude travail, ne vivent plus qu’avec difficulté ; il y a des espèces de manufactures où, surveillées par des gardiens, comme condamnées à un labeur forcé, des femmes filent, tissent et brodent. Les énumérations du scribe Douaour-se-Kharda donnant des conseils à son fils Papi doivent être exagérées, mais le fond en est exact. Il est vrai que les forgerons, pour vivre, sont obligés de prolonger leur journée de travail bien avant dans la nuit ; il est vrai que les bateliers n’ont pas de repos ; il est vrai que les tisserands sont comme des esclaves enfermés dans leurs ateliers, gardés à vue, travaillant pour un maître qui les exploite ; il est vrai enfin que les routes ne sont plus sûres, et que lorsque les courriers partent, ils doivent, s’ils sont sages, régler le sort de leurs enfants par crainte des bêtes féroces et des Asiatiques. Les scribes, seuls, demeurés hors de cette corruption, exploitent les exploiteurs ; il est absolument vrai qu’ils s’enrichissent scandaleusement lorsqu’une mission leur est confiée, et qu’en temps ordinaire ils vivent en paix, sans ennui, pendant que d’autres pourvoient à leur nourriture et à leurs vêtements. Les Égyptiens, du plus grand prince au plus petit des travailleurs, ne réagissent pas contre cette destinée fatale, parce que les étrangers venus de l’Orient les ont envahis, que les ignobles Asiatiques, par leurs femmes, par leurs talents, par leur commerce, ont su captiver le peuple, le corrompre, l’abâtardir.

Mais il y avait chez le scribe une inquiétude ; il se sentait subordonné ; son indépendance était précaire, un caprice du prince pouvait le rendre à la misère épouvantable. Aussi, ce que préféraient les scribes, ce qu’ils recherchaient surtout, c’était d’être commis à la garde d’un tombeau, ou d’entrer dans le personnel d’un temple. Les prêtres, en effet, de mieux en mieux organisés, prenaient une influence. La religiosité n’a pas encore complètement absorbé l’Égyptien, les divinités ne sont pas encore terminées, il n’y a pas de sacerdoce proprement dit, et cependant le corps sacerdotal existe, avec ses prérogatives et ses prétentions. Il n’était pas de tombeau qui n’eût, en un point bien apparent, une stèle donnant le nom, les titres et la généalogie du mort, souvent un récit de ses œuvres, une litanie de ses vertus, et quelquefois la représentation gravée de son image recevant les offrandes funéraires, avec une invocation, une prière banale aux occupants de l’amenti. Une stèle de cette époque, trouvée à Abydos, n’a pas de tableau d’adoration ; mais un texte de quinze lignes y dit une oblation à Osiris et à Anubis, pour que ces divinités accordent les offrandes funéraires consistant en mille pains, mille vases pleins de liqueur fermentée, mille bœufs et oies, mille encens, mille baumes. Le service des tombes, on le voit, est devenu très onéreux ; le corps sacerdotal a de grandes exigences.

La XIIe dynastie, thébaine, a disparu sans bruit, et sans bruit la XIIIe dynastie se manifeste, à Thèbes encore, par le nom de Sevekhotep Ier. L’avènement de son successeur immédiat, Sevekhotep II, caractérise la situation de l’Égypte. Ce pharaon est le fils d’une princesse royale et d’un simple prêtre nommé Mentouhotep. Les pharaons de cette dynastie ayant laissé peu de chose, leur classement historique est demeuré indécis. Des omissions sont évidentes dans la liste. Il y a un Sevekhotep IV, puis un Nowerhotep II qui règne par sa mère Kama, princesse royale ; on sait enfin le nom de Râsmenkhka-Mermerchon, terminant la dynastie. Ce dernier pharaon semble n’être qu’un chef de troupes, un général d’armée ayant temporairement usurpé le pouvoir ; c’est dans le delta, à Xoïs, qu’il aurait régné. Xoïs, la Sakka moderne, était une des villes les plus anciennes du Bas-Nil, mais qui n’avait encore eu aucune importance historique.

D’après Manéthon, la XIIIe dynastie aurait été formée de soixante pharaons ayant régné ensemble quatre cent soixante-trois ans. L’historien ne dit rien de plus, et les monuments n’ont encore jeté que peu de lueur sur les obscurités de cette période. L’Égypte se corrompait lentement, sans secousse, ne se plaignant pas. La fortune des grands vassaux se développait, le pouvoir nominal des pharaons s’étendait par les empiétements des princes, et la frontière sud des Égyptes était revenue à la deuxième cataracte, très probablement. La dynastie se termina dans des troubles qui n’affectèrent pas outre mesure l’Égypte des Égyptiens. Les pharaons, monarques nominaux à Thèbes, tendaient à se reporter vers le nord, vers le delta, pour y constituer au moins une monarchie partielle. On voit en effet les souverains régnant à Thèbes favoriser les villes du delta : Mendès, Saïs, Bubaste et Tanis.

Les monuments de cette époque tourmentée signalent cependant une certaine unité d’intention. Du Haut-Nil jusqu’à la mer Méditerranée, les statues retrouvées ont un caractère identique, bien qu’exécutées par des mains différentes, plus ou moins habiles ; à en est de colossales et qui, par leur style, appartiennent à l’art pur. Les pharaons inconnus de la XIIIe dynastie accomplirent de grandes œuvres ; l’oubli dans lequel l’histoire les maintient pourrait n’être qu’une injustice. Par eux, Abydos, Thèbes, Bubaste et Tanis furent considérablement embellies. Un Sevekhotep fit relever et inscrire la hauteur de la crue du Nil pendant les quatre premières années de son règne, à l’observatoire de Semneh ; un autre érigea des colosses en pleine Éthiopie, à cinquante lieues au sud de Semneh ; enfin, les travaux hydrographiques des Amenemhat et des Ousortésen furent continués sous la XIIIe dynastie. Et cependant, l’ombre tombée sur ces dynastes est telle, que le tâtonnement des hypothèses est encore justifié.

On s’est demandé si les Sevekhotep et les Nowerhotep de la XIIIe dynastie n’étaient pas les mêmes que ces dix-huit rois éthiopiens dont parle Hérodote, qui surent conserver les conquêtes de leurs prédécesseurs, parfois même les étendre ? Cette hypothèse exigerait une Égypte complètement unifiée, de la troisième cataracte à la mer. Une autre opinion veut qu’à ce moment l’Égypte fut nettement divisée en deux royaumes indépendants, Nord et Sud. La vérité pourrait être entre ces deux propositions : les pharaons régnant à Thèbes, acceptant leur rôle de suzerain, laissant à leurs vassaux toute l’indépendance de leur situation acquise, s’occupant de l’intérêt général, continuant les travaux de leurs prédécesseurs, édifiant des temples, ordonnant, tout le long du Nil, le dressement de colosses témoignant de la grandeur et de l’étendue théoriques de leur monarchie ?

La féodalité égyptienne eût été prospère, les pharaons eussent régné en paix, non sans gloire, si les divisions sociales n’avaient pas préparé la ruine du pays. L’importance que les scribes et les prêtres avaient prise suscitait déjà de profondes jalousies dans l’armée ; les pharaons eux-mêmes n’étaient peut-être pas sans ameuter les guerriers contre les écrivains. Il est remarquable qu’à cette époque les inscriptions royales cessent de donner les titres des prêtres, des scribes attachés aux monuments funéraires, ainsi que cela se pratiquait au temps de l’Ancien-Empire ; maintenant, le pharaon affecte de mettre partout son cartouche personnel. Les souverains s’inquiétaient des exigences toujours croissantes du personnel sacerdotal. La statue d’un prince royal, debout, et dont le nom est inscrit deux fois sur le socle et sur le pilier d’appui du monument, porte sur la plinthe, gravée, l’image d’un fils avec le titre de prêtre. Cela a l’allure d’une usurpation, résolue, risquée.

Les pharaons se maintenaient au-dessus de leurs vassaux par la munificence de leur cour, et c’était un contraste avec la vie difficile, très laborieuse, du peuple ; ils luttaient contre l’influence des prêtres en favorisant l’armée, et ils se préparaient ainsi des compétiteurs ; ils tendaient à déplacer le centre national pour le porter au nord, accroissant donc l’importance des petites monarchies intérieures qu’ils abandonnaient à elles-mêmes. Politiquement et moralement, l’Égypte était toute en anarchie. De simples particuliers osaient placer leurs propres statues dans les temples, comme le faisaient les rois ; et tandis qu’Osiris, devenu dieu, était adoré sur quelques points des bords du Nil, ailleurs le culte des ancêtres demeurait persistant et exclusif.

Les tombeaux disent bien l’état des esprits. Les anciennes croyances se transforment. Les momies sont mal embaumées ; on ne les emmaillote presque plus, on les enveloppe dans des étoffes nouées, flottantes. Le texte des stèles est plein de confusion ; les noms s’y accumulent ; toute la famille du mort y est énumérée, comme s’il s’agissait d’établir des degrés de succession légale. Le cercle de la famille, qui s’était ouvert, se referme ; chacun défend son bien. Sauf de rares exceptions, les divinités ne sont pas représentées sur les stèles. C’est une période de lutte sourde où pharaons, vassaux, prêtres et généraux, rêvant la prépondérance, convoitent l’avenir, pendant que le peuple agonise.

L’avènement de la XIVe dynastie (2398) coïncide avec une révolution. Les dynastes furent au nombre de soixante-quinze, et régnèrent, dit-on, ensemble, quatre cent quatre-vingt-quatre ans ? E n’a pas encore été possible de nommer ces pharaons, qui ont existé cependant, puisque leurs cartouches ont été lus sur un papyrus. L’invasion qui fut le résultat de l’anarchie générale dut commencer à la chute de la XIIIe dynastie, et se continuer pendant que la XIVe dynastie gouvernait nominalement à Xoïs (2398 à 2214). Manéthon raconte ainsi l’invasion : Il nous vint un roi nommé Timœos. Sous ce roi, je ne sais pourquoi Dieu souffla contre nous un vent défavorable ; et, contre toute vraisemblance, des parties de l’Orient, des gens de race ignoble, venant à l’improviste, envahirent le pays et le prirent par force, aisément, sans aucun combat.

La légende a fait de cette invasion un déchaînement d’horreurs. On affirma pendant longtemps, et sans hésitation, que l’Égypte fut pillée, ruinée, détruite par le fer et par le feu, systématiquement ; qu’une partie de la population mâle, livrée à la fureur des Asiatiques ignobles, succomba dans un massacre, l’autre partie étant réduite en esclavage. Ce roman devint historique, et l’on raconta que les barbares, à Memphis, firent pharaon un des leurs nommé Shalit, — Salatis, Saïtis, — lequel organisa un gouvernement régulier et frappa d’un impôt ses sujets égyptiens. Cette conclusion, contradictoire avec le récit des massacres, des incendies, des destructions, les monuments la confirment. L’invasion est certaine ; indiscutable est le règne de Shalit inaugurant une dynastie, la XVe ; beaucoup moins sûre est l’origine de ces envahisseurs qui, dénoncés comme des Asiatiques ignobles par Manéthon, vont bientôt, d’après le même historien, défendre l’Égypte contre les Asiatiques.

Donc, sans combat, des hordes envahissantes, menées par Timaos, ou Timæos, occupent le delta, vont à Memphis introniser un des leurs, Shalit, séparant ainsi, dit l’historien, la Haute-Égypte de la Basse-Égypte. Shalit lève des impôts, — ce qui exclut l’idée d’une destruction systématique du pays — place çà et là des garnisons surveillantes, fortifie particulièrement la partie orientale du delta, — se protégeant en conséquence bien plus contre l’Asie que contre l’Égypte qu’il vient de prendre. — Dans le delta, à l’est de la branche bubastique du Nil, en un point nommé Aouaris, Shalit fit un camp entouré de hautes murailles, où il rassembla deux cent quarante mille hommes qu’il visitait dans la belle saison, qu’il nourrissait, qu’il comblait de présents, qu’il exerçait aux manœuvres de guerre, afin d’inspirer aux nations étrangères la crainte et le respect. Shalit, toujours d’après Manéthon, régna dix-neuf ans.

Manéthon dénomme les envahisseurs. Leur peuple entier, dit-il, fut appelé Hyksos, c’est-à-dire rois pasteurs, car hyk, dans la langue sacrée, signifie roi, et sos, selon le dialecte vulgaire, pasteur ou pasteurs ; de là le mot composé Hyksos. — Il en est, ajoute Manéthon, qui prétendent que c’étaient des Arabes. Les Égyptiens contemporains de l’événement qualifiaient les envahisseurs de maudits, de pestiférés, de lépreux ; ces qualificatifs ne sont pas sans caractériser une race ; ils excluent, dans tous les cas, la pensée d’une invasion libyenne, méditerranéenne. Les lépreux ne pouvaient venir que d’une partie de l’Asie loin du pays des Arabes. Les Égyptiens, ordinairement, qualifiaient les Asiatiques nomades pressant leur frontière orientale, et les tourmentant, de pillards, de voleurs, — Shou, Shasou, — et le chef de ces hordes c’était pour eux le roi des Shou, Hyk-Shou. C’est ce mot Hik-Shou que les Grecs auraient prononcé et écrit Hykoussôu, Hyksos ? Les textes qui parlent de cette invasion nomment les envahisseurs, Mentiou, pasteurs, et Satiou, archers.

Ces Hyksos, ou Shasou, seraient les mêmes, croit-on, que les Sati, ces nomades chez lesquels Sineh, au commencement de la XIIe dynastie, fit une fortune si rapide. Ces Shasou, pacifiés à l’époque de Sineh, et redoutant alors l’Égypte, appartenaient à cet ensemble de tribus hostiles aux pharaons, qui convoitaient la riche vallée du Nil et tourmentaient les ouvriers égyptiens exploitant les mines du Sinaï.

Josèphe, qui veut voir ses ancêtres partout, dit que les Hyksos étaient des Juifs, venus en brigands armés sans doute, mais ayant réellement assujetti et gouverné l’Égypte. Par les monuments, par les récits, par les invectives et par les faits, on a essayé de reconstituer le type de ces nomades pasteurs. Pour les uns, ce furent des hommes aux traits anguleux, sévères, vivement accentués, aux pommettes extraordinairement saillantes, mélange de Sémite et de Touranien, type fréquent dans l’ensemble des populations qui habitèrent la Chaldée et la Babylonie. La taille haute et grêle des envahisseurs les a fait qualifier de Scythes, ce qui les rapprocherait des Touraniens. On croit retrouver les Pasteurs dans la colonie évidemment d’origine étrangère qui vit actuellement autour du lac Menzaleh, et dont les individus ont, avec des membres robustes, la face sévère et allongée. Un sphinx de Sân, la ville des Pasteurs par excellence, a cette physionomie. Une statue colossale trouvée à Mit-Farès (Crocodilopolis), a les pommettes fortement saillantes, les lèvres épaisses et la barbe ondulée couvrant le bas des joues. Un groupe de deux personnages, trouvé à Tanis (Sân), donne les rois pasteurs coiffés de perruques énormes, ayant la lèvre supérieure rasée, mais les joues et le menton ornés d’une longue barbe, ondulée ; ce type est le même que celui du sphinx de Sân : face ronde, anguleuse, petits yeux, nez épaté, bouche dédaigneuse. Une épaisse crinière de lion encadre le visage de ce sphinx. Ce monument, fait de main égyptienne, résume par un choix de lignes conventionnelles l’idée que les Égyptiens s’étaient faite des envahisseurs.

Les Pasteurs étaient des Asiatiques, incontestablement. Vouloir localiser la horde envahissante, c’est peut-être poser un insoluble problème. De l’Arabie à l’Euphrate, de la Chaldée à la mer de Syrie, chaque groupe d’hommes, chaque tribu, forme pour ainsi dire une nation, plus ou moins nombreuse, plus ou moins spécialisée, mais indépendante. Avec l’invasion coïncida l’introduction en Égypte du cheval.

A l’orient de l’Égypte, à la frontière orientale du delta, des Asiatiques nomades, campés, très nombreux, en relations continuelles avec la vallée du Nil, exploitant la vanité corrompue des princes, la placide crédulité du peuple, n’attendaient que l’occasion d’envahir un pays privé de gouvernement central, faible, en pleine anarchie. Le delta, tout ouvert, était envahi déjà, en ce sens que la terre y était couverte de populations asiatiques, notamment autour du lac Menzaleh, dont les pêcheries, comme de nos jours, étaient continuellement miraculeuses. Voici qu’à Thèbes l’antagonisme entre les pharaons et le corps sacerdotal, et dans toute la Basse-Égypte l’antagonisme entre le corps sacerdotal et les soldats, fournirent précisément aux Asiatiques l’occasion qu’ils attendaient. Ils levèrent leurs tentes, s’organisèrent en exode, et marchèrent vers l’Égypte, certains qu’ils étaient de ne rencontrer aucune résistance, espérant peut-être, même, que la dynastie royale installée au delta les préférerait aux Égyptiens. Ce fut une invasion, évidemment, mais nullement surprenante, commencée depuis longtemps, continuée, en quelque sorte, achevée. Il y avait des Asiatiques partout, jusqu’à la première cataracte, bien avant l’omnipotence des Hyksos.

Il est vraisemblable que cette invasion lente, ancienne, s’accentua, se transforma en une expédition sous l’influence d’une tribu, celle des Khétas, — les Héthéens de la Bible, — qui était installée sur la terre de Chanaan depuis peu, venue de Chaldée, apportant aux Asiatiques occidentaux les mœurs batailleuses des Assyriens, l’affirmation du droit d’enrichissement par la conquête, le mépris du faible, le goût du sang versé, du pillage, du massacre, de la destruction. A ce moment, en effet, l’Assyrie est le théâtre de combats stupides, où la convoitise des butins justifie seule les animosités, suscite des héros.

Manéthon a dit vrai. Des gens de race ignoble, venus des contrées de l’Orient, occupèrent l’Égypte, la subjuguèrent facilement et sans combat. Le premier soin du premier roi pasteur régnant à Memphis, Shalit, fut de se prémunir contre une invasion des Asiatiques orientaux, des Assyriens alors tout-puissants, en organisant l’immense camp d’Avaris. Mais Manéthon se trompe, Manéthon reproduit un mensonge devenu traditionnel, lorsqu’il accuse les Pasteurs d’avoir ruiné, pillé, détruit l’Égypte. Les Pasteurs respectèrent jusqu’aux statues des rois de la XIIe et de la XIIIe dynasties à Tanis même, la ville par excellence des Hyksos.