Les Asiatiques, Assyriens, Hébreux, Phéniciens (de 4000 à 559 av. J.-C.)

 

CHAPITRE XVIII

 

 

DE 888 A 759 Av. J.-C. - Joram assiégé dans Samarie. - Élisée et Hazaël. - Ochozias. - Jéhu. - Jézabel. - Athalie. - Joas et Joïada. - Zacharie lapidé. - Amasias. - Joachas. - Ben-Hidri III. - Prêtres et prophètes. - Joas pille Jérusalem. - Amasias. - Ozias. - Joatham. - Jéroboam II. - Amos, Joël et Isaïe. - Le Messie. - Interrègne. - Osée. - La grande prostitution d’Israël. - Manahem II, vassal du roi d’Assyrie.

 

Au moment même où le royaume de Juda était ravagé par les Nomades du sud alliés aux Philistins, le royaume d’Israël entrait en guerre, de nouveau, contre le roi de Damas, Ben-Hidri. L’attaque avait été si rapide, que Joram dut se retrancher dans Samarie. La misère des Israélites, dans Samarie bloquée, fut épouvantable ; ils en vinent à ne vivre que de leur propre chair. Une panique parmi les assiégeants délivra les Samaritains ; et les Israélites pillèrent le camp des Syriens subitement abandonné, plein de provisions.

Ben-Hidri étant malade à Damas, fit appeler le grand guérisseur, le prophète Élisée, et il lui envoya son officier fidèle, Hazaël, pour le complimenter sur la route. Élisée prophétisa la mort de Ben-Hidri et l’avènement d’Hazaël. Hazaël hâta le dénouement prédit par le prophète, en assassinant Ben-Hidri, se fit roi, et reprit la guerre contre Israël. Élisée vit alors son imprudence.

En Juda, le fils de Joram, Ochozias (888), que sa mère Athalie dominait, s’allia à Joram d’Israël pour combattre les Syriens d’Hazaël. La ville de Ramoth fut prise ; Joram, blessé, fit retraite vers Esdrelon, avec Élisée. Le roi, bien que superstitieux, doutait de l’intelligence d’Élisée depuis l’avènement d’Hazaël, et il ne consultait plus le prophète. Élisée, mécontent, comme l’avait fait Samuel jadis contre Saül en suscitant David, choisit un guerrier très brave, cavalier intrépide, animé d’un grand zèle pour Jéhovah, lançant son char comme un enragé, — Jéhu,— et devant l’armée réunie à Ramoth, il le sacra roi d’Israël.

Jéhu, entraînant l’armée, acclamé par le peuple, se dirigea vers Esdrelon où se trouvaient le roi d’Israël, Joram, et le roi de Juda, Ochozias, qui marchèrent vers les révoltés. La rencontre eut lieu près du champ de vigne de Naboth. Jéhu ajusta son arc et atteignit Joram entre les épaules, de manière que la flèche traversa son corps et qu’il s’affaissa sur son char. Ochozias, blessé à son tour, alla mourir à Mageddo.

Le roi Jéhu venant d’entrer en vainqueur à Esdrelon, Jézabel, que les prophètes détestaient, surprise dans sa maison, toute parée, venant d’étendre ses fards sur ses joues, fut précipitée par des eunuques, son corps abandonné à la voracité des chiens. Des bandes d’assassins, menés par des prophètes, massacraient tous ceux qui, de prés ou de loin, tenaient aux derniers souverains : les prêtres de Baal, les amis du roi, les grands de la cour. Le temple de la divinité phénicienne fut détruit et la statue de Baal jetée au feu. Élisée triomphait donc à Samarie.

En Juda, aucun prophète n’était assez audacieux pour oser sacrer un nouveau dynaste, pour ordonner le massacre des impies. La mort d’Ochozias (887) n’avait laissé que des enfants mineurs, dont la phénicienne Athalie était la tutrice. Quel Élisée, en Juda, eût été capable de lutter contre Athalie, régente, et qui voulait substituer sa propre dynastie à la dynastie de David. Elle fit égorger tous les enfants d’Ochozias, qui étaient ses petits-fils, et elle eut le pouvoir pendant six années (887-881), le dieu Baal ayant supplanté Jéhovah dans le temple de Jérusalem.

La Chronique raconte que la sœur d’Ochozias, femme du grand-prêtre Joïada, avait sauvé de la mort un des petits-fils d’Athalie, Joas, âgé d’un an, que le grand-prêtre instruisit dans le temple, et qu’il sacra roi de Juda dés que l’enfant eut atteint sa septième année. Athalie, instruite, accourut ; mais le grand-prêtre la fit prendre et assassiner : Et la population était dans la joie, et la ville resta tranquille, lorsqu’on fit mourir Athalie par l’épée. Le cadavre de la reine fut jeté sous les pieds des chevaux, les autels de Baal furent renversés, et Mathan, prêtre de la divinité assyro-phénicienne, frappé, mourut devant l’autel.

Les prophètes l’emportaient à Samarie avec Élisée ; les prêtres l’emportaient à Jérusalem avec Joïada, vrai roi pendant la minorité de Joas. Avec Jézabel et avec Athalie, la Palestine était devenue comme phénicienne ; le temple de Jérusalem n’était plus qu’une succursale du temple du Melkarth tyrien.

Tuteur du nouveau roi de Juda, de Joas enfant, le grand-prêtre Joïada donna d’abord au jeune monarque les deux femmes qui commencèrent son harem, et il voulut ensuite que l’on réédifiât le temple. Les grands trafics n’apportant plus de trésors à la ville sainte, la bonne volonté des Israélites seule était à exploiter : Alors le prêtre Joïada prit un coffre, dans le couvercle duquel il pratiqua un trou, et le plaça à côté de l’autel, à la droite de l’entrée du temple ; et les prêtres gardiens du seuil y déposaient tout l’argent qui était apporté à la maison de l’Éternel. A sa mort, le grand-prêtre Joïada eut les honneurs d’une sépulture royale.

Joas, devenu le maître de ses actes, accueillit les divinités phéniciennes. Le grand-prêtre Zacharie, fils et successeur du grand-prêtre Joïada, menaça Joas des châtiments de l’Éternel. Joas fit lapider Zacharie.

Élevé dans le temple, Joas méprisait les prêtres de Jéhovah. Le roi de Syrie, Hazaël, ayant menacé Jérusalem, le roi de Juda acheta la paix avec les trésors de l’Éternel, ce qui était un sacrilège. Il y eut, dès lors, une grande querelle entre le monarque et les prêtres, ceux-ci dénonçant l’impiété du souverain, celui-là accusant les serviteurs de Dieu de s’approprier les amendes payées pour le rachat des péchés. La conspiration des sacerdotes fut terrible ; elle aboutit à l’assassinat de Joas. Le cadavre du roi n’obtint pas la sépulture royale.

Le successeur de Joas, Amasias (840-811), épouvanté, se soumit aux triomphateurs, renversa les idoles phéniciennes, laissant toutefois subsister les sanctuaires sur les hauteurs, où le culte des divinités charmantes était persistant. Amasias fit mettre à mort les assassins de Joas, en épargnant leurs fils, contrairement à la loi. Il fit ensuite une guerre heureuse aux Iduméens, dont il prit la ville capitale, Séla, la Pétra des Grecs. Les défenseurs de Séla, prisonniers, ayant été réunis sur une hauteur coupée en falaise, le roi les en fit précipiter, vivants, pour leur rompre le cou. Cette victoire valut à Amasias une grande réputation. Pour nuire au roi, les prêtres lui conseillèrent de tenter par la force l’union d’Israël et de Juda ; Amasias, sottement, marcha contre Joas qui régnait à Samarie.

Le parallélisme moral entre Jérusalem et Samarie est cette fois encore remarquable. Un roi de Juda s’était humilié devant le roi de Damas, en achetant la paix aux Syriens ; un roi de Samarie, Jéhu, va de même s’assujettir volontairement au roi d’Assyrie. Or Jéhu avait été choisi par le prophète Élisée, comme Joas avait été sacré par le grand-prêtre Joïada. Élisée, qui avait été trahi par Hazaël, fut également la dupe de Jéhu, qui, roi, ne rétablit pas le culte de l’Éternel et laissa debout le veau d’or de Jéroboam. Les prophètes ne tourmentèrent pas Jéhu mentant à ses promesses, sans doute parce que les Syriens d’Hazaël, qui occupaient les provinces à l’est du Jourdain, étaient une menace permanente devant laquelle l’intrépidité du roi cavalier avait sa valeur. Mais Jéhu, qui ne désirait pas guerroyer contre Hazaël, rechercha l’alliance du roi d’Assyrie, Salmanassar V, lui envoyant de l’or, de l’argent, des vases de diverses espèces, et des sceptres qui sont la main du roi. Cet acte d’humiliante vassalité ne devait qu’éveiller les convoitises des Assyriens, comme la peur de Joas avait fait l’outrecuidance du roi de Syrie.

Le successeur de Jéhu, Joachaz (859), agit contre les Syriens qu’il harcela et tint en échec, mais au prix de son armée, qui fut dispersée comme une poussière qu’on foule. La crainte des Syriens explique le silence des prophètes, alors que Joachaz laissait se multiplier les images de la déesse Astarté. Le successeur de Joachaz, Joas (842), reconstituant l’armée, accentua la politique de son père contre les Syriens, dont le chef, Hazaël, venait de mourir, laissant le commandement à un troisième Ben-Hidri. Joas battit Ben-Hidri III, roi de Damas, reprit toutes les villes que Joachaz avait perdues, et défia les Moabites arrogants, orgueilleux, insolents et fanfarons, qui tenaient le pays entre la mer Morte et le grand désert d’Arabie. A ce même moment, le roi de Juda, Amasias, massacrait les Iduméens vaincus.

Le roi de Juda et le roi d’Israël, victorieux, pouvaient, en s’unissant, constituer fortement la nation hébraïque. L’antagonisme entre Jérusalem et Samarie était malheureusement de ceux qui veulent l’anéantissement de l’adversaire ; une véritable haine séparait les prêtres de Jérusalem et les prophètes de Samarie. Joas et Amasias étant glorieux chacun de son côté, la guerre entre les deux maîtres devenait inévitable.

Le roi de Juda, Amasias, marche contre le roi d’Israël (839), et il est battu. Joas entre dans Jérusalem, par une brèche, s’empare du roi de Juda, pille le temple et revient à Samarie avec des otages : Et il prit tout l’or et l’argent, et tous les vases qui se trouvaient au temple et dans les trésors du palais royal, et de plus des otages, et ensuite il s’en retourna à Samarie. Le roi de Juda, prisonnier, paya sa liberté chèrement ; il ne revint à Jérusalem que pour y constater la prépondérance des prophètes, pour s’y entendre accuser d’idolâtrie, puis condamner comme coupable d’avoir menacé un nabi qui le réprimandait. Une conspiration eut vite raison du monarque, que l’on assassina, à Lachis.

Ozias, ou Azarias, le belliqueux, que le prophète Zacharie dominait, succéda au roi Amasias (811), reprit Élath aux Iduméens, Gath et Azoth aux Philistins, battit les Ammonites et dompta les Nomades de Gurbaal. Roi très intelligent, Ozias rêva d’une Judée fructueuse, bien cultivée, et il exalta le laboureur et le vigneron. Il fit creuser des puits dans le désert, bâtir des forts çà et là, pour la protection des troupeaux, et il essaya, ensuite, de se délivrer du joug des prêtres, en s’emparant du pouvoir sacerdotal ; mais les prêtres, unis aux prophètes semble-t-il, eurent raison du roi. Un jour qu’il officiait, les nabis déclarèrent qu’Ozias venait d’être frappé de la lèpre, et le monarque, séquestré dans la maladrerie de Jérusalem, y mourut. La lèpre ravageait la Palestine, bien que le séjour des villes eût été interdit aux lépreux. Hors des villes même, l’existence de ces malheureux était à ce point intolérable, qu’un grand nombre préféraient aller vivre chez les Araméens.

Le successeur d’Ozias, Joathan (758), énergique et pieux, augmenta les fortifications de la Judée, restaura le temple, rebâtit Jérusalem et soumit les Ammonites ; il mourut après avoir permis au peuple de sacrifier sur les hauteurs. La persistance avec laquelle les rois de Juda, alors même qu’ils proclamaient le dieu d’Abraham, unique, laissaient en paix les Judéens sacrifier aux divinités étrangères, sur les hauteurs, amènerait à croire que ce culte spécial, très séduisant, était au moins toléré par le corps des prophètes, en opposition au culte rigide du temple, profitable au seul corps sacerdotal. La lutte entre les prêtres et les nabis, très vivace à Jérusalem, ne s’était pas encore manifestée à Samarie ; c’est pourquoi la cité de David s’effondrait pendant que la ville de Samar s’élevait.

Le successeur de Joas, Jéroboam II (825), porta la puissance israélite à son apogée. Servi par le nabi Jonas, qui avait prophétisé la victoire, Jéroboam II vit trembler Damas et Hamoth, et prit le pays qui était à l’est du Jourdain, depuis Hamoth jusqu’à la mer Morte. Les riches butins dont s’enrichit Samarie suscitèrent la jalousie des Judéens. Un prophète de Juda, Amos, vint à Béthel, puis à Dan, discourir contre le luxe et la mollesse d’Israël, dénonçant l’injuste oppression des enrichis, ameutant le peuple, menaçant le roi d’une invasion. Cette grande colère d’Amos, avec ses menaces retentissantes, attirèrent l’attention des Assyriens vers la Palestine, préparant ainsi les maux d’Israël. Le grand-prêtre de Béthel demanda la mort du prophète maladroit, que le roi Jéroboam se contenta d’expulser, le renvoyant en Judée.

Les menaces d’Amos, naturellement, se réalisèrent. L’Assyrien convoitant les richesses d’Israël, venant d’apprendre la faiblesse des Israélites, ose d’abord quelques provocations. Les prophètes, coalisés, de plus en plus imprudents, légers, voyant venir les Assyriens, les annoncent comme des vengeurs que l’Éternel envoie. Pris de panique, les Israélites se prosternent devant les nabis infatués. Des prophètes accourus de toutes parts se multiplient, pullulent. Les discours sont divers, le thème est unique : le peuple de Jéhovah va périr, l’Éternel est en courroux, aucun roi n’est capable d’apaiser le dieu ; il faut se soumettre au châtiment inévitable, ne compter que sur le Sauveur que Dieu suscitera, selon sa volonté, à son heure, par la parole des nabis. Le juste de Sion sera comme une lumière éclatante, et son Sauveur brillera comme un flambeau allumé. Je choisirai des hommes que je marquerai de mon sceau.

Les prophètes Amos, Joël et Isaïe étaient infatigables. Amos prédit la ruine, annonce une révolution sanglante, l’éventrement des femmes enceintes, la malédiction d’Israël et de Juda ; c’est une rage. — Joël, au style clair et recherché, très dramatique, à l’expression vive et juste, ne voit pas de salut hors du peuple, hors de la démocratie d’Israël, de la communauté puissante ; dans l’avenir qu’il prévoit, qu’il désire, qu’il prêche, chacun sera son prophète, il y aura une immense égalité, pourvu que nul ne se laisse abattre, que tous renoncent aux démonstrations hypocrites : Déchirez vos cœurs et non vos vêtements... Appelez le peuple, sanctifiez la communauté. — Isaïe, qui débute, ne croit pas à la théorie de Joël ; monarchiste, il localise sa malédiction et voit le Sauveur, le Messie, le juste de Sion, par qui la paix viendra, gouverneur s’appliquant à la justice, connaissant le droit.

Samarie a maintenant autant de prophètes que Jérusalem ; et en Judée, comme en Israël, chaque discoureur a son but, son style, son moyen. Dans les villes, et hors des villes, sur les grandes routes, aux carrefours, les prédicateurs irresponsables vocifèrent leurs invectives, crient leurs dénonciations, proclament leur sagesse. L’un pousse le peuple contre les rois qui entassent des crimes et des forfaits dans leurs demeures ; l’autre affirme qu’il ne faut qu’un seul chef avec beaucoup de conseillers ; celui-ci vante le courage, bénit l’audace ; celui-là ordonne la prudence, exalte la pusillanimité. L’anarchie intellectuelle d’Israël, épouvantable, n’est égalée que par sa corruption : Sur mon peuple ils ont jeté le sort échangeant le garçon contre la courtisane, et vendant la fille pour du vin à boire, dit Joël. On trafique des êtres humains. Le fils et le père courent après la fille, dit Amos. Israël est un fruit mûr, pourri ; l’usure le ronge. L’Éternel, le Dieu des astres, qui rugit du haut de Sion, passera le niveau sur Israël.

Les prophètes ne négligent rien de ce qui peut conduire à la réalisation de leurs sinistres prophéties. A la mort de Jéroboam II, il n’y eut plus de roi en Israël (784-773). Au milieu de l’anarchie, le prophète Osée constate lui-même la fin des choses. Obscur, procédant par allusions, avec de petites pensées, mais désespéré, décourageant, parfois impitoyable, animé d’un patriotisme maladroit, Osée dénonce la grande prostitution d’Israël, qui a pris de faux dieux pour amants, qui s’abandonne à des amours coupables, lucratifs. Il accuse les rois qui ont fait alliance avec l’Assyrien, qui ont porté de l’huile en Égypte, et il maudit les prêtres qui ne seront pas épargnés, ces prêtres que l’on rencontre par bandes assassines sur la route de Sichem. Samarie est perdue, son monarque est un copeau que le vent emporte ; Éphraïm est dépeuplé, il n’aura plus d’enfants ; Israël a semé le vent et ne récoltera que la tempête. — Plus ils devenaient nombreux, a dit l’Éternel, plus ils péchaient contre moi. Je changerai leur gloire en ignominie. Tribuns incapables, les nabis précipitent la chute d’Israël.

Après un interrègne de onze ou douze années, Zacharie, fils de Jéroboam II, prend le pouvoir qui était vacant. Six mois après (772), un rebelle, Sallum, tue Zacharie, terminant ainsi la dynastie usurpatrice de Jéhu. Un mois après, Manahem, chef de troupe, qui commandait à Thirsa, marche sur Samarie qu’il prend, et tue Sallum. Phul, qui est roi de Chaldée et d’Assyrie, vient menacer Manahem ; mais Manahem, qui veut régner, sollicite l’amitié de Phul, lève un impôt pour payer au roi d’Assyrie l’armée que ce dernier envoie au roi d’Israël redoutant les Israélites.

Manahem meurt, et son fils Phacéias, qui lui succède (762), est aussitôt assassiné par un officier, Phacée, chef des chariots. Le prophète Osée déclare que tous les rois d’Israël mourront ainsi : Il n’y a dans ce pays ni vérité, ni charité, ni connaissance de Dieu. Faux serments, mensonges, meurtre, vol, adultère, tous ces crimes se répandent, et le sang vient se joindre au sang... Ils sont tous surchauffés comme un four, et ils dévorent leurs juges ; tous leurs rois tombent, nul d’entre eux ne m’invoque... Ils se sont donné des rois sans moi, ils ont élevé des princes sans que je le susse ; de leur argent, de leur or, ils se sont fait des idoles, afin qu’ils soient exterminés.

Un second Manahem, roi, — Manahem II (759), — renverse Phacée, l’assassin de Phacéias, à Samarie, avec l’appui du monarque assyrien dont il se reconnaît le vassal. L’inévitable destin d’Israël s’accomplit.