Les Asiatiques, Assyriens, Hébreux, Phéniciens (de 4000 à 559 av. J.-C.)

 

CHAPITRE II

 

 

DE 4000 A 2500 Av. J.-C. - L’histoire d’Assyrie. - Nemrod et Assur. - La terre de Sennaar. - Les empires. - Les cunéiformes. - Découvertes. - La civilisation chaldéenne. - Accads et Soumirs. - L’invasion touranienne. - Les vieux Assyriens. - Our et les Hébreux. - Aram et les Araméens. - Première dynastie chaldéenne. - Chaldéens, Babyloniens et Ninivites. - L’Assyrien.

 

LES prêtres de Chaldée donnaient une antiquité fabuleuse aux anciennes dynasties assyriennes ; plus astrologues qu’historiens, ils laissèrent des annales dont Aristote fut impressionné. Nos vues actuelles ne vont pas beaucoup au delà de l’an 400o avant jésus. Il y avait alors, en Assyrie, des rivalités locales : Nemrod, tenant Babylone, luttait contre Assur à qui Ninive obéissait. Inadmissible quant à sa chronologie, la Bible hébraïque dit bien l’avènement de Nemrod : Il établit d’abord son empire à Babylone, Erech, Accad et Chalamé, dans la terre de Sennaar, et de ce pays il marcha contre Assur, et bâtit Ninive, Resen et Kalach.

Pour la fixation de ces origines historiques, des recherches dynastiques, ascendantes, depuis la destruction de Ninive, ont conduit à des résultats satisfaisants. De l’an 4000 à l’an 538 avant notre ère, trois grandes divisions ont été admises qui coupent l’ensemble de l’histoire assyrienne. C’est d’abord (4000-752) le Premier empire Assyrien, ayant Ninive comme ville capitale ; puis (752-647) un Second empire Assyrien ; enfin (647-538) un Troisième empire, Chaldéo-Babylonien, Babylone ayant supplanté Ninive.

Ninive et Babylone ayant été rasées, abominablement détruites, et par les Perses et par les Grecs, pendant longtemps l’histoire de l’Assyrie ne put être recherchée que dans les rares extraits de livres postérieurs aux événements racontés, mal analysés ou mal traduits. Quant à la Bible, tout ce qu’elle disait des Assyriens était nécessairement suspect.

Voici qu’un ambassadeur de Philippe III, — Garcias de Sylva Figuero, — en 1618, décrivit les ruines de Persépolis, et que Pietro della Valle, en 1624, vit que les dessins du monument décrit par Figuero étaient une écriture. Flower (1667), Kæmpfer et Van Bruyn (1700) prirent une copie de ces écritures, et Karsten Niebuhr, se trompant alors, affirma qu’elles formaient un groupe de trois modes d’écrire différemment la même langue. Tychsen, Munter et Sylvestre de Sacy (1798-1800) s’acharnèrent à la solution du problème ; et Grotesend, le Hanovrien (1802), avec Rask, le Danois, découvrirent enfin que chacune des trois inscriptions était un langage spécial. La démonstration de l’exactitude de la philologie assyrienne fut faite à Londres, en 1857, par Iliacks, Fox Talbot, sir Rawlinson et Oppert.

Pendant que les philologues exploitaient leur conquête, Botta, Place, Layard, Fresnel, Lejean, Jones, Taylor, Loftus, Rawlinson, Smith et Rassan retrouvaient Ninive et Babylone sous des amoncellements de détritus, livrant ainsi aux historiens les premiers documents certains de l’histoire assyrienne.

L’épigraphie, cette substance des siècles, pouvait promettre au monde la mise à plein jour d’un passé demeuré jusqu’alors véritablement trop obscur. Inscriptions commémoratives, archives royales, bibliothèques dont chaque livre est « une tablette d’argile couverte de cunéiformes fins et serrés », annales gravées sur des rocs, énumérations géographiques, déclarations fastueuses, mémoriales, partout notées, sur les pavés et dans les fondations des monuments, bas-reliefs, cylindres, amulettes, bijoux symboliques, presque toujours ornementés d’écritures, c’est par milliers que les documents vinrent à nos musées, réellement ou reproduits.

Difficiles encore sont les classifications philologiques des textes traduits. Des bizarreries déconcertantes entretiennent les hésitations des traducteurs. Il est des cylindres, des cachets gravés, qu’il faut lire autrement qu’ils ne sont écrits. Des signes spéciaux, — un clou perpendiculaire par exemple, — imposent au lecteur une prononciation particulière du mot gravé.

Les briques trouvées et lues, notamment celles formant la bibliothèque d’Assourbanipal, prouvent que les Assyriens aimaient à noter leurs impressions, à collectionner des résumés de faits, à entasser, pourrait-on dire, et par unités distinctes, la somme de leurs connaissances acquises. L’esprit encyclopédique, mais superficiel, de l’Assyrien se manifeste à chaque découverte nouvelle. Leurs œuvres historiques, mythologiques, et même grammaticales, ne sont généralement que des catalogues dont chaque brique est un feuillet.

La découverte des monuments assyriens, avec leurs bas-reliefs et leurs textes loquaces, fut une révélation retentissante. L’Assyrie, dont on ne savait encore que le nom de ses rois, apparaissait enfin. L’architecture annonçait, avec cette rectitude appartenant aux preuves bâties, qu’une grande période artistique s’était développée en Assyrie, depuis la fin de la domination des pharaons d’Égypte en Asie (1350), jusqu’à la destruction de Ninive (625). Les témoins de cette splendeur étaient, par ordre, les palais de Nemrod ou Nimroud, les bas-reliefs du rocher de Bavian et le palais de Khorsabad. Cet art assyrien, tout égyptien au fond, n’était pas cependant sans se caractériser.

Mais voici qu’une découverte, récente, mit à jour un ensemble de monuments chaldéens évidemment antérieurs aux œuvres assyriennes connues, prouvant l’antériorité d’une civilisation chaldéenne. La statuaire y apparut remarquable, donnant la vie au porphyre et au granit ; des cachets, véritables bijoux, des vases de pierre d’un étonnant fini, reculaient l’art chaldéen au delà du seizième siècle avant notre ère. Et l’on vit que les matériaux dont s’étaient servis les artistes chaldéens, d’origine égyptienne, avaient été transportés au moyen de barques parties des environs de la presqu’île du Sinaï.

La civilisation chaldéenne, dans le sens élevé du mot, avait donc précédé la civilisation assyrienne de Ninive et de Babylone ? Ce n’est pas dire que les terres du Bas-Euphrate furent les premières occupées. La situation matérielle de la Mésopotamie, prolongée au sud par la Babylonie et la Chaldée, permet de croire à l’occupation générale, et simultanée, de toutes les terres fertilisées par le Tigre et par l’Euphrate, dés le temps où les hommes apparurent dans ces régions. On a d’ailleurs, comme témoignage d’un âge de piètre assyrien, une hache taillée provenant de Buchir-Aïn, dans la Babylonie méridionale, et une hache-marteau en silex poli trouvée en Chaldée, ornée d’une inscription.

Les peuples étant venus de l’Orient, dit la Genèse biblique, trouvèrent une campagne dans le pays de Sennaar, et ils y habitèrent. Ainsi, pour le rédacteur du Pentateuque, des Orientaux auraient envahi le pays d’entre les deux fleuves, se mêlant aux vieux habitants de la Mésopotamie. Ces Orientaux, ces Touraniens, dont la domination en Mésopotamie paraît certaine, y auraient conservé la prépondérance jusqu’en l’an 2100 avant notre ère, époque à laquelle une autre influence leur aurait été substituée.

La superposition de deux races distinctes en Mésopotamie, dès les commencements de la vie historique en Assyrie, complique l’étude importante de ces origines. Avant l’arrivée des Orientaux dont parle la Bible, on croit pouvoir dénommer déjà en Assyrie deux groupes distincts, les Accads et les Soumirs. Les premiers, de race proprement asiatique, seraient le fond du type assyrien ; les seconds, de race touranienne, parlant une langue ouralo-finnoise, auraient été des envahisseurs venus du nord-est pour tourmenter les Assyriens, les Accads, comme ils avaient tourmenté les Iraniens de Zoroastre en Bactriane. Les Accads occupaient plus spécialement la Basse-Assyrie, c’est-à-dire la Babylonie et la Chaldée ; leur ville principale, — la Niffar moderne sans doute, — était nommée Accad, pendant que les Soumirs, au nord des Accads, occupaient la ville de Sumer, sur le Tigre, non loin de Ctésiphon.

Cette division des Assyriens en deux groupes, en deux nations, dès les commencements, s’impose, puisque les premiers protocoles des monarchies assyriennes donnent au souverain le titre de Roi des Soumirs et des Accads. Mais la désignation ethnographique de ces deux groupes est délicate, la plus grande confusion n’ayant cessé de troubler les types et les langages sur toute la longueur de l’Assyrie.

Cette théorie de dualité ethnique a, pour le plus grand profit de la science, ses hérauts et ses contradicteurs. On cherche les documents, les monuments pour mieux dire, qui démontreront cette dualité. On a écrit que les désignations d’Accads et de Soumirs, ou Summirs, empruntées à des noms de villes, différenciaient simplement le nord et le sud de l’Assyrie méridionale, et ne démontraient pas l’existence simultanée, sur le sol assyrien, de deux races distinctes.

Les Touraniens, ou Touryas, étaient certainement une grande agglomération d’hommes à l’époque où l’Assyrie naissait à l’histoire, et la lutte de ces Touraniens contre les Aryas de la Bactriane, ou Iraniens, si persistante, implique leur désir constant d’abandonner leurs steppes pour venir vivre dans des pays plus favorisés. Tenus en respect par les Iraniens à l’est de l’Iran, peu tentés de descendre au sud de leurs territoires, puisqu’ils y auraient rencontré le désert de Khaver bien autrement pelé que leurs déserts des environs de l’Oxus, il est naturel que, continuant leur marche exploratrice vers l’ouest, ils aient, passant entre la mer Caspienne et les monts d’El-Bourz, rencontrant le Tigre, suivi le fleuve et occupé la Mésopotamie. Le souvenir de ces Orientaux venant en Sennaar, dont parle clairement la Genèse biblique, semble se rattacher à cette invasion venue du Touran. Dans ce cas, les Accads seraient bien les véritables Assyriens, et les Soumirs, des envahisseurs.

Mais le développement de la vie assyrienne, l’histoire politique, religieuse et artistique de l’Assyrie, ne s’expliqueraient pas suffisamment par la double influence des deux races touranienne et accadienne ; il y a les vieux Assyriens, les premiers occupants, qu’il faut retrouver, et il y a, en outre, au moins deux groupes ethniques dont l’importance ne saurait être exagérée. D’abord le groupe spécial qui, de bonne heure, quittant la Chaldée, abandonna sa ville centrale, — Our, — pour monter vers la Mésopotamie et se diriger vers la Syrie et l’Égypte ; ce sont les Taréchites, ou descendants de Tharé, les hommes de l’au delà du fleuve, les Ibris, les Hébreux ; et ensuite, au nord, un autre groupe, les hommes de la race d’Aram, les Araméens, installés entre l’Euphrate et le Chaboras.

L’ethnographie place les Assyriens, vus d’ensemble, résumés en un type spécial, entre les Iraniens-Aryas et les Asiatiques. Leurs traits, réguliers, sont plus rudes, plus massifs que ceux des Arabes et des Persans ; leur barbe et leur chevelure sont touffues ; leurs yeux, bien ouverts, ont de belles lignes. On a l’impression d’un être qui résume en soi, robuste, toutes les vigueurs des types environnants.

Il est difficile, maintenant, de distinguer en Assyrie, sur ce champ de combat où quelques rares survivants sont demeurés, les types des quatre grandes races principales qui ne s’y rencontrèrent que pour s’y quereller : la race touranienne ou ouralo-finnoise, la race asiatique ou de Sem, la race africaine ou de Cham, la race aryenne, ou européenne, ou de Japhet ; et il est surtout impossible d’y retrouver les influences spéciales, — égyptienne, arabe, grecque, — qui vinrent modifier les types principaux. Il est probable qu’à l’époque où l’invasion aryenne se préparait dans l’Inde et en Bactriane, alors que les Asiatiques étaient encore dans leur période hésitante, la Chaldée, en relations suivies avec l’Égypte, avait déjà fait l’essai d’une civilisation.

A ce moment, Ninive et Babylone n’existent pas ; il n’y a, dans une partie du Bas-Euphrate, que quelques groupements d’êtres humains, séparés, autonomes. Le peuple d’Assyrie, nombreux, au langage barbare et inintelligible, suivant l’expression d’Ézéchiel, n’a pas encore absorbé les groupes en formation parmi lesquels, â Our, et dès les commencements, il faut citer comme très important le groupe hébreu. Mais, bientôt, des peuples divers vont accourir en Assyrie, des trafics de toute sorte vont s’y produire, des langues diverses vont s’y échanger, autant que les produits du sol et de l’industrie, et c’est ainsi que plus tard, les Hébreux, les Phéniciens, les Carthaginois, les Syriens, les Assyriens, et puis les Arabes et les Abyssins, parleront une langue commune qu’Eichborn qualifiera de sémitique, terme absolument impropre, mais qu’une sorte de paresse scientifique, de complaisance lâche a fait adopter, et que l’on conserve, sans raison.

L’organisation primitive de la Chaldée fut un morcellement de tribus, une série de petites royautés locales. Nemrod, le premier, fit une sorte d’unité, favorisé sans doute par la menace des Assyriens du nord que commandait Assur, à Ninive. Nemrod gouverne une confédération comprenant Babylone, Erech, la ville de la lune, Accad ou Nipour, la ville du seigneur du monde, Chalamé, la demeure d’Oannès, Our, la ville par excellence. Les premiers rois de Chaldée se disaient Rois des quatre régions, ou encore Rois des quatre langues.

Les premiers essais d’organisation sociale en Chaldée seraient contemporains des essais de centralisation politique tentés et réussis par les premières dynasties égyptiennes de Manéthon (5000-4000). La dynastie chaldéenne, d’abord mentionnée dans les fragments de Bérose, a comme fondateur Evéchoüs, à qui succéda Chomasbélus, le serviteur du dieu Bel. Des indications très effacées, mais déchiffrables, lues sur des briques trouvées dans les boues du Schat-et-Arab, concordent avec les faits que les prêtres chaldéens racontaient aux Grecs du temps des Séleucides.

Entre l’an 4000 et l’an 2500 avant notre ère, aurait régné en Chaldée, Ourcham, dont les œuvres monumentales sont contemporaines de la IIIe et de la IVe dynasties égyptiennes, constructeur de la grande pyramide d’Our. C’est le premier monarque nettement cité dans une inscription cunéiforme. Il fortifia sa ville capitale et fit élever des temples aux divinités célestes, ainsi qu’à Bilit-Taauth, la mère des dieux. Son fils et successeur, Ilgi, acheva le temple de Sin à Our ; puis, Sagaraktiyas bâtit le temple demeuré fameux de Sippara, et son fils Naram-Sin, continuant les œuvres de son père, se qualifia de « celui qui exalte le dieu de la lune ». Sin Saïd, qui exécuta de grands travaux à Erech, et qui est compris dans la dynastie de Nemrod, pourrait avoir gouverné la Chaldée avant Ourcham. La liste dynastique cite enfin Irsou-sin, Rim-sin, Amar-sin, Sin-inoun et Sin-habel. Sin, devenu le qualificatif royal, était le nom de la grande divinité de la ville d’Our. C’est le dieu chaldéen par excellence, toujours préféré, à type africain.

Babylone devait bientôt l’emporter sur Our, et Ninive inquiéter à son tour Babylone. Ce furent vraisemblablement les Assyriens du nord venus en Chaldée qui, ne pouvant adopter les mœurs des Chaldéens, s’unirent aux Soumirs et aux Orientaux qui vivaient en Mésopotamie, et constituèrent une ville capitale, — Ninive, — à l’imitation de Babylone et d’Our. La séparation fut rapide entre Ninive et Babylone, entre les Assyriens du nord et les Assyriens du sud, les premiers vivant sur un terrain ingrat, les seconds jouissant des richesses d’un delta bien formé.

La civilisation ninivite, qu’assainissait pourrait-on dire le voisinage des montagnes arméniennes, eut aussitôt un caractère belliqueux. La confédération des principales villes, — Ninive, Resen, Kalach, Assur et Singar, — ayant chacune son roi, a des velléités de domination dès le début. Un sol rebelle, un climat dur parfois et les difficultés de l’existence, préparaient là un groupement d’hommes tumultueux et guerroyants.

La civilisation babylonienne au contraire, plutôt pacifique, se peut comparer à la civilisation des bords du Nil. Le Tigre et l’Euphrate arrosant bien le pays, les hommes y vivant d’un travail facile, les races s’y mélangèrent simplement, et il en résulta un ensemble de mœurs et d’aspirations très favorable à la formation d’une nationalité. Les Babyloniens s’adonnèrent avec complaisance aux préoccupations intellectuelles, et leur ambition aboutit au développement de trafics fructueux. L’exploitation des métaux et l’attrait des échanges firent naître en Babylonie une industrie ingénieuse, une navigation hardie. Les villes se multiplièrent où les arts et les sciences obtinrent de solides droits de cité. Étudier le ciel fut une passion, et les prêtres se trouvèrent prêts pour diviniser les mystères du firmament, pour réglementer le culte des astres. Les Babyloniens absorbèrent les Chaldéens au point de vue du groupement national, mais les Chaldéens demeurèrent comme les éducateurs de Babylone. Les astronomes assyriens, devins, sorciers, prêtres, formant une caste, furent toujours désignés sous le nom générique de Chaldéens.

Babylone influencera Ninive, plus brutale, mais admiratrice de la science et de l’habileté de la grande cité du sud. Suivant que, dans l’histoire, l’une de ces deux villes domine l’autre, l’historien pourrait employer, avec clarté, les dénominations successives d’Empire Ninivite ou d’Empire Babylonien ; mais la désignation générale d’Assyrie, d’Empire Assyrien, est bien la seule qui convienne, car le déplacement des centres maîtres ne modifia pas beaucoup les agissements du groupe humain formé entre la mer Persique et l’Arménie. Il n’y avait pas assez de différence, comme nécessités d’existence, entre les deux groupements, pour que leurs dominations successives imposassent, comme en Égypte par exemple, des changements historiques radicaux. Le culte, les mœurs et le langage même des Ninivites et des Babyloniens finirent par se confondre presque. Les races diverses venues en Assyrie s’y acclimatèrent, et il en résulta le type assyrien, spécial, caractérisé, que l’on voit sur les bas-reliefs de Khorsabad, de Nimroud et de Koyoundjik. Ce type est semi-arabe, semi-persan, avec des angles touraniens au nord, et des rondeurs africaines au sud.