Athènes pendant l'expédition d'Alexandre contre les Perses. - Discours de Lycurgue contre Léocrate. - Procès de Ctésiphon. - Affaire d'Harpalus. - Exil de Démosthène. Le décret de Corinthe n'avait pas uni la Grèce entière sous la suprématie macédonienne. Les Spartiates avaient refusé leur suffrage à Alexandre ; et, quand ce prince combattit sur les bords du Granique, les mercenaires grecs formaient la plus grande partie de l'armée persane. Il les détruisit presque tous avec sa phalange ; les prisonniers furent envoyés en Macédoine et condamnés aux travaux publics, parce qu'étant Grecs, ils avaient violé le décret que les Grecs avaient rendu, et qu'ils avaient combattu contre la Grèce en faveur des barbares[1]. En même temps, Alexandre envoyait trois cents panoplies persanes à Athènes, pour décorer le temple de Minerve, et il ordonnait de mettre sur ce trophée une inscription ainsi conçue : Alexandre, fils de Philippe, et les Grecs, excepté les Lacédémoniens, ont remporté ces dépouilles sur les barbares de l'Asie. Dans toute l'Asie Mineure, le vainqueur des Perses se montra le zélé défenseur de la cause hellénique. Partout il détruisait l'oligarchie, et rétablissait le gouvernement démocratique, si cher aux villes ioniennes. Athènes ne put qu'applaudir à cette politique. A Issus, il y avait encore des mercenaires grecs dans les rangs des Perses ; mais le grand conseil hellénique envoya une couronne d'or à Alexandre, et le félicita de sa victoire[2]. Après la bataille d'Arbèles, les Spartiates soulevèrent presque tout le Péloponnèse contre la domination macédonienne ; mais ils furent vaincus par Antipater. Alexandre, faisant une dédaigneuse allusion à cette levée de boucliers, disait à ses soldats : Pendant que l'empire des Perses tombait sous nos coups, il s'est livré une bataille de rats en Arcadie[3]. Les Athéniens ne prirent aucune part à ce mouvement ; Démosthène lui-même, comme l'atteste un discours de Dinarque, n'excita point ses compatriotes à se joindre à l'entreprise des Lacédémoniens. Après la prise de Suse, Alexandre renvoya à Athènes les statues d'Harmodius et d'Aristogiton, que Xerxès avait autrefois emportées en trophée[4]. Mais la reconnaissance dura peu : tandis que le conquérant macédonien parvenait jusqu'aux extrémités de l'Orient, les anciens ressentiments se réveillaient à Athènes. Le parti opposé à la Macédoine releva la tête, et la voix des orateurs recommença à retentir dans l'Agora. Ce fut alors que Lycurgue accusa un citoyen nommé Léocrate, qui avait quitté l'Attique après la bataille de Chéronée. L'orateur rappelle ce moment fatal où l'existence même d'Athènes était en question. Tous les citoyens étaient à leur poste ; les moins valides et les plus âgés ; ceux mêmes que la loi dispensait du service militaire avaient pris les armes et veillaient au salut commun. Léocrate, ne songeant qu'à lui-même au milieu du danger public, rassemble tout ce qu'il possède, fait transporter ses meubles et ses esclaves sur une barque, à quelque distance d'un vaisseau qui est à l'ancre près de la côte ; à la nuit close, il s'échappe par une porte secrète, accompagné de la courtisane Irénis ; il se dirige vers le rivage, gagne le navire et s'enfuit, trahissant et contemplant sans remords l'Acropole et les temples de Minerve protectrice et de Jupiter sauveur[5]. Cet homme s'était d'abord retiré à Rhodes ; puis il était venu s'établir à Mégare, où il demeura plus de cinq ans, et où il s'enrichit par le commerce de grains, violant ainsi la loi de son pays qui défendait aux Athéniens d'importer du blé ailleurs que chez eux. Enfin, après huit ans d'absence, il avait cru pouvoir reparaître impunément dans Athènes, comptant sans doute sur l'influence macédonienne, qu'il croyait encore dominante. Mais l'orateur qui avait fait condamner à mort le général vaincu à Chéronée, ne fît point grâce au citoyen qui avait abandonné la ville après la bataille. Il le traina devant le peuple, et voulut le faire condamner à mort. On ne sait pas avec certitude le résultat du procès ; mais il est probable que l'arrêt de mort fut prononcé, car le biographe des dix orateurs dit que Lycurgue fit condamner tous ceux, qu'il accusa[6]. Vers la même époque fut renouvelée, l'affaire de la Couronne contre Ctésiphon. Quand Démosthène avait été chargé de faire réparer les murs d'Athènes, il avait suppléé, de ses propres deniers, à l'insuffisance de la somme qu'on 'lui avait allouée. Le peuple lui décerna une couronne d'or, sur la proposition de Ctésiphon. Eschine attaqua le décret comme contraire aux lois, et soutint que Démosthène n'avait point mérité un tel honneur. L'accusation fut intentée sous l'archontat de Charondas, c'est-à-dire l'année même de la bataille de Chéronée ; mais l'on ne procéda au jugement que huit ans plus tard, sous l'archontat d'Aristophon (330). Jamais procès n'avait excité une aussi ardente curiosité. On accourut de toutes les parties de la Grèce pour assister à ces débats ; et ce n'était pas seulement le talent des orateurs qui attirait cette multitude : c'est que les événements des dernières années ; l'histoire d'Athènes, de la Grèce, de la Macédoine allaient être discutés publiquement, et que les deux partis, qui avaient joué un rôle dans ces affaires allaient se trouver en présence et se compter. La fortune avait abattu Démosthène ; l'opinion le relava. Il n'osa ne rien désavouer. de son passé ; et, devant la puissance macédonienne qui soutenait ouvertement son adversaire, il prouva éloquemment qu'il avait bien mérité d'Athènes et de la Grèce en conseillant la guerre contre Philippe. Ce n'est pas par l'événement qu'il faut juger la conduite d'un homme politique. Ce sont les dieux qui décident du succès d'une entreprise ; on doit seulement examiner si tous les moyens qui étaient en la puissance humaine ont été employés. Un commandant de marine n'a rien négligé pour le salut de son bâtiment ; il l'a muni de toute chose nécessaire ; si la tempête vient assaillir et même briser le vaisseau, est-ce le commandant qu'il faut accuser du naufrage ?[7] Mais Démosthène va plus loin, et c'est là que son
argumentation s'élève jusqu'au sublime. Quand même
l'avenir, qui était impénétrable, aurait été tout à coup dévoilé à tous les
yeux ; quand même tous les Athéniens auraient eu la prévision certaine de
leur défaite, et que vous, Eschine, vous l'eussiez annoncée à grands cris,
vous qui n'avez pas ouvert la bouche, la république n'en aurait pas moins dû
persister dans la voie où elle marchait, si toutefois elle comptait pour
quelque chose sa propre gloire, le souvenir des ancêtres et le jugement de la
postérité. L'orateur ne réclame pas pour lui-même l'honneur du conseil
qu'il a donné : il n'a fait qu'exprimer les sentiments qui étaient dans tous
les cœurs, et il associe tous les Athéniens à sa propre cause, avec une
modestie qui est le comble de l'habileté. En voulant
me priver d'un honneur éphémère, on veut vous ravir, à vous, les éloges de
tous les siècles. Oui, Athéniens, si en condamnant l'auteur du décret, vous
flétrissez ma conduite politique, vous n'êtes plus les victimes de la fortune
; vous déclarez vous-mêmes que vous avez failli. Mais il n'en est point ainsi
; non, vous n'avez point failli en bravant tous les dangers pour la liberté
et le salut de tous les Grecs : j'en jure par vos ancêtres qui ont combattu à
Marathon, à Platée, à Salamine.... Après de telles paroles, la victoire de Démosthène était assurée ; Eschine n'eut pas même la cinquième partie des suffrages. Il fut tellement humilié de cette défaite qu'il sortit aussitôt d'Athènes, et se retira dans la ville de Rhodes, où il passa le reste de ses jours à enseigner la rhétorique[8]. A part l'éclat littéraire qui s'attache à l'affaire de la Couronne, c'était quelque chose de très-remarquable que ce mouvement d'opinion qui avait fait absoudre, avec Ctésiphon, la politique de Démosthène. C'était une réaction de l'esprit national, et comme une revanche de Chéronée. Antipater feignit d'ignorer ce qui s'était passé à Athènes, et le bruit en parvint à peine à Alexandre, qui domptait le nord de l'Asie, et portait sa puissance au delà des bornes du monde connu. Le triomphe de Démosthène fut suivi d'une épreuve à laquelle il ne sut point résister, si l'on en croit ses ennemis. Le Macédonien Harpalus avait été chargé, par Alexandre, de la garde du trésor royal qui avait été déposé dans la citadelle d'Ecbatane[9]. Ce trésor, formé des dépouilles de la monarchie persane, s'élevait, selon Strabon[10], à la somme de cent quatre-vingt mille talents, qui peut-être évaluée à un milliard quatre-vingts millions de notre monnaie. Quand Alexandre fut parti pour l'Inde, Harpalus puisa à pleines mains dans le trésor, et ne refusa rien à ses passions. Athénée a raconté ses folles dépenses, son luxe effréné, les sommes énormes qu'il a dépensées pour des courtisanes[11]. La conduite du trésorier fut dénoncée à Alexandre par une lettre de l'historien Théopompe[12]. Le roi revenait vainqueur des bords de l'Indus, et il punissait sur sa route les généraux et les satrapes prévaricateurs. Harpalus, qui ne craignait rien tant que d'être obligé de rendre des comptes, résolut de quitter l'Asie et de passer en 'Grèce ; il 'partit accompagné de six mille soldats, emportant plus de cinq 'mille talents, c'est-à-dire près de trente millions. Il laissa ses mercenaires au cap Ténare, en Laconie, prit avec lui une partie de ses trésors, et vint se présenter en suppliant devant le peuple d'Athènes[13]. Quelques orateurs, séduits par l'or d'Harpalus, parlèrent en sa faveur, et engagèrent les Athéniens à le prendre sous leur protection ; mais Démosthène leur conseilla de le renvoyer sans hésiter, et de ne pas se jeter dans une guerre désastreuse pour un motif aussi injuste. Les ennemis de Démosthène prétendent que quelques jours après, comme il assistait à l'inventaire des biens d'Harpalus, ses yeux s'arrêtèrent sur une coupe d'or d'un travail admirable ; Harpalus le pria de la prendre et de la peser lui-même. L'orateur, étonné du poids, demanda combien elle pouvait valoir : Elle-vaut bien vingt talents, répondit Harpalus en souriant. Et, la nuit étant venue, il envoya la coupe à Démosthène. Celui-ci ne résista point, dit Plutarque sans doute sur la foi de Théopompe ; mais, frappé de ce présent comme s'il avait reçu garnison chez lui il passa dans le parti d'Harpalus, et, dès le lendemain matin, le cou bien enveloppé, il se rendit à l'Assemblée. Le peuple lui ordonna de parler ; mais il refusa, faisant signe qu'il avait une extinction de voix. Des plaisants, comme il y en avait toujours à Athènes, dirent tout haut que l'orateur avait été pris la nuit, non d'une esquinancie, mais d'une argyrancie[14]. Cependant l'affaire d'Harpalus pouvait avoir les plus graves conséquences. Antipater et Olympias., qui gouvernaient la Macédoine pendant l'absente d'Alexandre, avaient demandé au peuple d'Athènes l'extradition du coupable. Les Athéniens ne le livrèrent point ; mais ils le chassèrent de la ville. Il alla rejoindre ses -mercenaires au cap Ténare, et de là-il passa en Crète où il fut assassiné. En l'expulsant, le peuple avait gardé une partie de ses trésors, sous prétexte de les rendre à Alexandre ; mais il paraît qu'on s'en servit plus tard dans la guerre lamiaque. Une enquête avait été ordonnée contre les citoyens qui s'étaient laissé corrompre par les présents d'Harpalus. Comme le nom de Démosthène était prononcé, l'orateur alla lui-même au-devant de l'accusation. Il fit adopter un décret qui chargeait l'Aréopage d'informer sur cette affaire, et, avec une hardiesse qui devait faire croire à son innocence, il déclara qu'il se condamnait lui-même au dernier supplice, si l'on prouvait qu'il eût rien reçu d'Harpalus. L'Aréopage, après une enquête minutieuse, déclara qu'il y avait lieu à suivre, et renvoya Démosthène devant le peuple. On sait que le nombre des héliastes variait selon l'importance des causes : cette fois, le tribunal fut composé de quinze cents juges[15]. Dinarque prononça contre Démosthène un discours plein d'amertume et de violence. Hypéride lui-même était au nombre des accusateurs. La loi portait la peine de mort ou une amende de dix fois la somme reçue pour tout citoyen convaincu de corruption. Démosthène fut déclaré coupable, et condamné à une amende de cinquante talents. il resta dix jours en prison ; puis il s'échappa déguisé en femme. On dit qu'en passant devant le temple de Minerve Poliade, il s'écria : Ô déesse, comment peux-tu te complaire en la compagnie de ces trois monstres, la chouette, le dragon et la démocratie ?[16] Il se retira d'abord à Trézène, ensuite dans l'île de Calaurie, d'où il écrivit aux Athéniens pour se justifier. Démosthène a-t-il été condamné justement ? Il faut d'abord mettre hors de cause le discours de Di-nargue. Cette harangue, inspirée par la passion, ne prouve pas plus contre l'orateur, pie le discours d'Eschine sur la Couronne. Un poète cité par Athénée, Timoclès, accuse aussi Démosthène de corruption[17] ; mais combien de calomnies répétées par les poètes comiques ! Diodore et Plutarque ont admis, sans examen, la culpabilité de l'orateur ; mais Quintilien ne voulait point y croire : Quand je considère, disait-il, les généreux conseils qu'il a donnés à sa patrie et la manière glorieuse dont il a fini ses jours, je ne puis ajouter foi à toutes les accusations que ses ennemis ont entassées contre lui[18]. Pausanias a justifié ces paroles de Quintilien, en approfondissant la question, et en démontrant par une preuve sans réplique l'innocence de Démosthène. Il raconte qu'après l'assassinat d'Harpalus dans l'île de Crète, l'esclave qui était chargé de la garde de ses trésors s'était enfui à Rhodes ; il y fut pris par le Macédonien Philoxène, qui avait déjà demandé aux Athéniens l'extradition d'Harpalus. Philoxène questionna cet esclave, pour savoir de lui les noms de ceux qui avaient reçu de l'argent de son maître. Il écrivit ensuite aux Athéniens des lettres où il énumérait ceux qui s'étaient laissé corrompre par Harpalus, avec l'indication de la somme distribuée à chacun d'eux ; et, sur cette liste, il n'a point mis Démosthène, qui était pourtant, ajoute Pausanias, le plus grand ennemi d'Alexandre, et par qui Philoxène lui-même avait été personnellement offensé[19]. Ainsi tombe l'accusation artificieusement construite par Dinarque et par plusieurs autres orateurs. Si la conduite de Démosthène n'a pas été irréprochable, du moins son nom est pur de la tache la plus honteuse dont on ait voulu le souiller. Mais si Démosthène était innocent, pourquoi a-t-il été condamné ? On craignait Alexandre, et le parti macédonien voulait se venger de l'échec qu'il avait éprouvé dans l'affaire de Ctésiphon. Le conquérant de l'Asie imposait au monde non-seulement sa domination, mais sa divinité. En Macédoine, on s'efforçait de croire à cette divinité d'invention nouvelle ; mais en Grèce on en riait un peu. Plusieurs cités avaient refusé d'admettre le nouveau dieu. Les Lacédémoniens, feignant d'y consentir, avaient rendu le décret suivant : Puisque le bon plaisir d'Alexandre est d'être dieu, qu'il soit dieu. Dinarque prétend que Démosthène conseilla aux Athéniens de ne pas refuser à Alexandre les honneurs divins[20] ; ce qui n'est nullement vraisemblable. Quant à Lycurgue, il prit la chose avec sa rudesse accoutumée. Un jour qu'un orateur disait dans l'Assemblée qu'il fallait élever des autels à Alexandre et lui sacrifier comme à un dieu : Quel dieu ! s'écria Lycurgue ; ceux qui sortiront de son temple devront se purifier des souillures du sacrifice[21]. Dans les dernières années d'Alexandre, l'opinion
s'enhardissait peu à peu à Athènes, et s'essayait à braver la puissance dont
ou pressentait la chute prochaine. On se plaignait que la Macédoine n'eût
point observé le pacte qu'elle avait fait avec les Grecs à l'assemblée de
Corinthe. Il y a sur ce sujet, dans les œuvres de Démosthène, une harangue
qui n'est pas de cet orateur, et que Libanius attribue à Hypéride. Ce
discours paraît avoir été prononcé à la fin de la aime olympiade (325). La Grèce ne s'était point donnée sans
condition à Alexandre : dans le traité qu'on invoquait, il avait été convenu
que toutes les villes grecques seraient libres et indépendantes, qu'aucun
gouvernement ne pourrait être changé, que la liberté de la navigation serait
assurée à tous les confédérés. C'était donc un véritable traité d'alliance,
où tous les États avaient stipulé sur le pied d'égalité[22]. Mais
l'exécution du traité avait été laissée à la Macédoine ; et, comme Sparte,
après la paix d'Antalcidas, elle avait fait tourner la convention à son
profit ; elle avait exécuté à la rigueur les articles qui lui étaient
favorables, négligé ou violé ceux qui donnaient des garanties aux Grecs, et
changé l'alliance en une véritable domination. L'auteur du discours proteste
contre ces empiétements ; il déclare que les Athéniens
ne veulent pas marcher à la suite des autres, et il conclut par un
appel aux armes. On ne se bornait point à des paroles : on avait déjà commencé à agir. Le cap Ténare était devenu un point de rassemblement pour les ennemis d'Alexandre. Les mercenaires licenciés par la Perse étaient venus s'y joindre aux soldats d'Harpalus. Ce fut un Athénien, Léosthène, aussi connu par son brillant courage que par son opposition à la Macédoine, qui fut nommé commandant en chef. Ce général eut un entretien secret avec le sénat de Sparte, qui lui donna des armes et cinquante talents pour la solde des troupes ; il envoya des députés aux Étoliens, pour les associer à ses projets[23]. Alexandre, conseillé par sa grande âme, avait voulu se concilier les Grecs par une mesure généreuse : il avait envoyé Nicanor de Stagire proclamer, aux jeux olympiques, le rappel de tous les bannis, à l'exception des homicides et des sacrilèges. L'assemblée applaudit, et plus de vingt mille exilés rentrèrent dans leurs foyers. Mais les Athéniens et les Étoliens étaient fort mécontents ; ce bienfait même n'avait fait que les irriter davantage, parce qu'il contrariait leurs desseins et leur ambition. Quinte-Curce dit que les Athéniens seuls ne voulurent pas recevoir les bannis[24]. Ils ne pardonnaient pas non plus à Alexandre de les forcer à abandonner l'île de Samos, qu'ils s'étaient partagée entre eux. Ils n'osaient point se déclarer ouvertement, parce qu'ils se sentaient les plus faibles ; mais ils attendaient une occasion favorable[25]. Léosthène était toujours en armes au cap Ténare, et déjà l'ou pouvait prévoir la guerre lamiaque. |
[1] Arrien, Expédition d'Alexandre, livre I.
[2] Diodore de Sicile, XVII, 48.
[3] Plutarque, Agésilas.
[4] Arrien, Expédition d'Alexandre, III.
[5] Lycurgue, Discours contre Léocrate.
[6] Biographie des dix Orateurs.
[7] Démosthène, Discours sur la Couronne.
[8] Plutarque, Démosthène.
[9] Arrien, III.
[10] Strabon, Géographie, XV.
[11] Athénée, Banquet, XIII.
[12] Théopompe, cité par Athénée, Banquet, XIII.
[13] Diodore de Sicile, XVII, 108.
[14] Plutarque, Démosthène.
[15] Dinarque, Discours contre Démosthène.
[16] Plutarque, Démosthène.
[17] Athénée, Banquet, VIII, 17.
[18] Quintilien, Institutions oratoires, XII, 1.
[19] Pausanias, Corinthie, 33.
[20] Dinarque, Discours contre Démosthène.
[21] Biographie des dix Orateurs.
[22] Discours contre Alexandre.
[23] Diodore de Sicile, XVII, 3.
[24] Quinte-Curce, X, 2.
[25] Diodore de Sicile, XVIII, 8.