Prise d'Athènes par les Lacédémoniens. - Établissement des Trente tyrans. - Procès et mort de Théramène. La guerre du Péloponnèse touchait à son terme elle finit bientôt par l'abaissement d'Athènes. Ce fut le principe aristocratique qui triompha avec Lysandre, à Ægos-Potamos (405). Le vainqueur détruisait partout les gouvernements populaires ; il laissait dans chaque -ville un gouverneur lacédémonien appelé Harmoste, et dix archontes qu'il choisissait parmi les plus nobles, les plus riches, et surtout parmi ceux qui lui étaient le plus dévoués. Mais il fallait porter le dernier coup à la démocratie, par la prise d'Athènes. Lysandre, après avoir ravagé Salamine, vint bloquer le Pirée avec cent cinquante voiles : c'est le chiffre donné par Xénophon[1] ; Diodore dit deux cents trirèmes[2]. En même temps tous les Péloponnésiens, excepté les habitants d'Argos, s'étaient jetés sur l'Attique, sous la conduite de Pausanias, l'un des deux rois de Sparte ; ils vinrent camper près d'Athènes, dans les jardins d'Académus. Agis, l'autre roi de Lacédémone, continuait d'occuper Décélie. Les Athéniens n'avaient rien à opposer à tant d'ennemis conjurés : ils n'avaient plus ni vaisseaux, ni alliés, ni vivres ; et cependant ils ne songeaient point à capituler ; ils se rappelaient avec quelle rigueur ils avaient traité de chétives bourgades, dont tout le crime était d'avoir suivi le parti lacédémonien, et ils s'attendaient à d'impitoyables représailles[3]. Dans cette crise suprême, la démocratie expirante fit un effort désespéré. Les citoyens flétris furent réhabilités, et rentrèrent dans tous leurs droits. Le décret, proposé par Patroclide, comprenait tous ceci ; qui avalent été dégradés pour quelque cause que ce fût : débiteurs du trésor, comptables dont la gestion n'était pas liquidée, condamnés à des amendes non payées, fermiers de l'impôt retardataires, cautions devenues insolvables, concussionnaires, déserteurs, soldats réfractaires, fuyards qui avaient jeté leurs boucliers, faux témoins, fils dénaturés, calomniateurs qui avaient subi jusqu'à trois condamna, fions, tous furent relevés de leur déchéance et rentrèrent dans l'Agora[4]. On se figure aisément ce qu'une pareille adjonction produisit dans l'assemblée du peuple. Les passions les plus ardentes dictèrent désormais tous les décrets. Le sénat ne délibérait plus librement. Un membre de cette assemblée fut mis en prison, pour avoir dit à ses collègues que le meilleur parti était d'accepter la paix aux conditions offertes par les Lacédémoniens. Personne n'osait plus parler de capitulation, et une poignée d'Athéniens continuait de combattre, pu milieu des morts quo la famine et l'ennemi multipliaient toue les jours. Cependant, quand le blé vint à manquer tout à fait, on envoya des députés à Agis. Les Athéniens offraient d'entrer dans l'alliance lacédémonienne, en conservant leurs murailles et le Pirée. Agie répondit qu'il n'avait pas le pouvoir de traiter, et renvoya l'affaire à Sparte. Le gouvernement lacédémonien trama les négociations en longueur, jusqu'à ce que les Athéniens épuisés fussent obligés de subir les conditions qu'on voudrait leur imposer. Parmi les représentants de la république athénienne on remarquait Théramène, cet homme d'un caractère mobile et d'une politique équivoque. Mêlé à toutes les affaires et à toutes les intrigues, il avait beaucoup contribué à établir l'oligarchie, et plus tard à la détruire. On sait la part qu'il avait prise au procès des généraux ; et maintenant qu'Athènes avait succombé, c'était lui qui allait discuter avec les vainqueurs les conditions de la paix. Il y eut, dans le congrès, des voix qui demandaient non pas seulement l'abaissement, mais la destruction d'Athènes : Des Corinthiens, dit Xénophon[5], des Thébains surtout, et beaucoup d'autres Grecs soutenaient qu'il ne fallait pas traiter avec les Athéniens, qu'il fallait les exterminer. Plutarque cite un officier thébain, nommé Arianthos, qui était d'avis de raser la ville, et de réduire tout le pays en pâturages pour les troupeaux. Les Spartiates, mieux inspirés, déclarèrent qu'ils ne détruiraient jamais une ville qui, dans les circonstances les plus critiques, avait si bien mérité de la Grèce. La paix fut donc conclue, à condition qu'on démolirait les fortifications du Pirée et les longs murs qui joignaient le port à la ville ; que les Athéniens ne conserveraient que douze galères ; qu'ils abandonneraient toutes les villes qui leur étaient soumises, et se contenteraient de leur propre territoire, qu'ils rappelleraient les exilés, et feraient une ligue offensive et défensive avec les Lacédémoniens. Ce qu'il y avait de plus humiliant pour Athènes, c'est qu'elle ne traitait pas avec sa rivale sur le pied d'égalité : c'était un décret des Éphores qui dictait la paix aux vaincus[6]. Quand ces conditions furent apportées à Athènes, l'assemblée du peuple fut convoquée. Théramène dit qu'il fallait se résigner, et abattre ces murs qui faisaient l'orgueil et la force de la ville. Quelques-uns étaient d'avis de rejeter la capitulation, entre autres un jeune orateur athénien, nommé Cléomène. Celui-ci demanda à Théramène s'il oserait faire le contraire de ce qu'avait fait Thémistocle, en livrant à Sparte ces murailles que Thémistocle avait bâties malgré les Spartiates : Jeune homme, répondit Théramène, je ne fais rien de contraire à ce qu'a fait Thémistocle. C'est pour le salut d'Athènes que Thémistocle a bâti ces murs, et c'est aussi pour le salut d'Athènes que nous les démolissons. Il ajouta que si c'étaient les murailles qui faisaient le bonheur des villes, Lacédémone, qui n'en avait point, devait être la plus malheureuse des cités. La majorité adopta l'avis de Théramène, et, faisant taire sa douleur, courba la tête devant la nécessité. Bientôt Lysandre aborda au Pirée avec les bannis. C'était le jour même de l'anniversaire de la bataille de Salamine. Les murs d'Athènes furent démolis au son des flûtes. Les alliés, couronnés de fleurs, dansaient à ce spectacle, et regardaient cette journée comme l'aurore de leur liberté[7]. Plutarque dit que le lendemain de son entrée dans la ville, Lysandre changea la forme du gouvernement athénien, qu'il établit trente archontes dans la ville et dix dans le Pirée. Xénophon ne parle pas des dix magistrats du Pirée, et fait élire les Trente par le peuple. Cette version est plus vraisemblable ; car Lysandre, qui joignait la ruse à l'audace, sentait la nécessité de ménager les Athéniens. Quand le nouveau gouvernement eut été constitué, Lysandre marcha contre Samos, où il abolit la démocratie. Agis ramena de Décélie son infanterie, et licencia les troupes alliées[8]. La victoire des Lacédémoniens avait opéré dans Athènes une révolution complète. Les Trente, élus sous l'influence étrangère, devaient publier des lois nouvelles, destinées à effacer jusqu'aux dernières traces de la démocratie. Mais, au lieu de promulguer ces lois, ils se mirent à gouverner arbitrairement. Ils créèrent un sénat et des magistrats, selon leur bon plaisir[9]. Le sénat qu'ils avaient ainsi constitué, ne fut qu'une haute cour de justice. Ils commencèrent par citer devant ce tribunal les hommes connus sous le régime démocratique pour vivre de calomnies. Le sénat s'empressait de les condamner à mort, et les honnêtes gens, qu'ils avaient si longtemps persécutés, applaudissaient à leur supplice. Mais bientôt les tyrans ne consultent plus que leur caprice et leur intérêt particulier ; ils tendent à s'arroger dans la ville une autorité absolue : Dès lors, ils sont obligés de s'appuyer sur les forces de Sparte ; ils demandent à Lysandre une garnison lacédémonienne, et l'harmoste Callibius prend possession de l'Acropole. Cet homme se croyait tout permis dans Athènes : un jour il avait levé le bâton pour frapper l'athlète Autolycus ; ce dernier, qui était d'une force prodigieuse, prit le Spartiate par les deux jambes, le tint quelque temps suspendu en l'air, puis le jeta rudement contre terre. Lysandre, loin de s'irriter d'une telle audace, réprimanda Callibius, et lui dit qu'il devait se souvenir qu'il commandait à des hommes libres. Mais cette parole de Lysandre ne sauva point Autolycus ; car, quelque temps après, les Trente le firent mourir pour complaire à Callibius[10]. L'harmoste, de son côté, n'avait rien à refuser aux Trente il mettait ses troupes à leur disposition, pour arrêter non plus seulement les hommes justement méprisés, les démagogues et les sycophantes, mais tout citoyen capable de résister à la violence et à la tyrannie. Dans les premiers temps, deux des plus influents parmi les Trente, Critias et Théramène, vécurent en bonne intelligence ; mais le premier, élève indigne de Socrate, commençait à répandre à grands flots le sang de ce peuple qui l'avait banni. Théramène cherchait à s'opposer aux excès de son collègue ; il lui représentait qu'il n'était pas juste de mettre à mort des citoyens honorés, s'ils n'avaient fait aucun mal aux gens de bien. Critias répondait que lorsqu'on voulait arriver au pouvoir, il fallait renverser tous ceux qui vous faisaient obstacle. Si parce que nous sommes trente, disait-il, vous croyez que notre pouvoir, pour se conserver, exige moins de vigilance que la tyrannie d'un seul, vous êtes dans l'erreur. Et le sang continuait de couler. L'indignation était générale, et déjà l'on commençait à former des ligues pour mettre un terme à tant d'excès. Théramène déclara à ses collègues que s'ils voulaient sauver l'oligarchie, il fallait lui donner une plus large base ; et associer au gouvernement un plus grand nombre de citoyens. Critias et ses collègues, craignant de voir les mécontents se rallier autour de Théramène, choisirent trois mille citoyens qui remplirent les fonctions d'assemblée du peuple[11]. Théramène admettait en principe qu'on fit participer au pouvoir les citoyens les plus honnêtes, mais il ne comprenait pas que le chiffre en fût rigoureusement fixé à trois mille. Êtes-vous bien sûrs, disait-il, qu'en dehors de ce nombre il n'y ait pas un seul bon citoyen, et que parmi ces trois mille il n'y en ait pas un seul mauvais ? D'ailleurs, comment soutiendrez-vous ces citoyens privilégiés contre la majorité, que vous avez exclue ? Tout ce qui n'était pas inscrit sur le rôle des Trois-Mille fut désarmé, et livré, comme un vil peuple, à la discrétion des Trente. Il fut déclaré qu'aucun des Trois-Mille ne pourrait être mis à mort sans le consentement du sénat. Quand les tyrans eurent désarmé leurs ennemis, ils crurent avoir acquis le droit de tout faire. Ils sacrifiaient les uns parce qu'ils les haïssaient, les autres parce qu'ils convoitaient leur fortune. Xénophon dit que, pour subvenir à la solde de leurs satellites, ils décidèrent que chacun d'eux s'emparerait d'un métèque ou étranger domicilié, qu'il le ferait mourir et confisquerait ses biens[12]. L'orateur Lysias, dans son discours contre Ératosthène, dit que Théognis et Pison, deux des Trente, inspirèrent cette idée à leurs collègues. Ils commencèrent par établir que les métèques étaient en général contraires au gouvernement ; ils ajoutèrent que c'était un excellent motif pour les punir, et un prétexte pour les dépouiller. On décréta donc l'arrestation de dix étrangers ; mais, sur ces dix, on en choisit deux parmi les pauvres, afin d'échapper au reproche de cupidité, et de pouvoir au besoin attribuer cette mesure à la raison d'État[13]. On peut voir, dans le discours de Lysias, toutes les violences et toutes les cruautés qu'entrains l'exécution d'un tel décret. Théramène ne voulut pas tremper dans cette infamie ; il refusa sa part de la dépouille des métèques. Il serait honteux, disait-il, pour ceux qui se regardent comme les premiers de l'État, de se conduire plus injustement que des sycophantes. Ces misérables, en dépouillant leurs victimes, leur laissent du moins la vie ; et nous, nous perdrions des innocents pour nous emparer de leur fortune ! Dès lors Théramène fut considéré comme un ennemi. Ses collègues le dénoncèrent au sénat, et l'accusèrent de trahison. En même temps, pour mieux assurer l'exécution de leur projet, les Trente s'entourèrent d'une jeunesse audacieuse, qu'ils armèrent de courtes dagues, cachées sous leurs vêtements[14]. C'est Critias qui personnifie l'esprit oligarchique porté à sa plus haute puissance ; c'est lui qui érige en crime d'État la modération de Théramène, comme, à l'époque de la Terreur, Robespierre a poursuivi, dans Camille Desmoulins et Danton, ce qu'il appelait le parti des indulgents. En temps de révolution, jamais les haines ne sont plus ardentes qu'entre ceux qui se séparent après avoir longtemps suivi la même route. Dans le discours que Xénophon prête à Critias, l'orateur commence par dire au sénat qu'il ne faut pas s'étonner s'il y a tant de condamnations à mort. Un gouvernement nouveau ne peut se maintenir qu'à la condition de frapper ses ennemis, et, selon l'expression de Critias, toute révolution porte des fruits de mort[15]. L'oligarchie surtout a nécessairement un grand nombre d'ennemis dans la ville la plus peuplée de la Grèce, une ville où depuis si longtemps le peuple est accoutumé à une extrême liberté. Critias ne cache pas que la dernière révolution s'est accomplie à Athènes de concert avec les Spartiates. Il n'y a de salut, dit-il, que dans le gouvernement des grands : aussi cherchons-nous à nous débarrasser de quiconque nous parait s'opposer à l'oligarchie. Ici, il attaque Théramène comme travaillant à détruire le gouvernement qu'il a fondé, et dont il fait partie. Il rappelle avec amertume sa conduite antérieure, ses changements d'opinion, et ce surnom de Cothurne, qu'on lui avait donné pour exprimer ses variations politiques. Critias lui reproche même le râle qu'il avait joué dans le procès des généraux, rôle odieux sans doute, mais qui n'avait aucun rapport à la cause. Comme il arrive souvent dans les procès politiques, l'orateur cherche moins à prouver la culpabilité de l'accusé, qu'à démontrer aux juges que leur intérêt est de le condamner. Il finit en présentant la constitution de Sparte comme l'idéal d'un bon gouvernement : Sénateurs, la république lacédémonienne est certainement la mieux réglée. Si un des éphores, au lieu d'obéir à la majorité, s'avisait de décrier le gouvernement et d'entraver sa marche, doutez-vous que les éphores eux-mêmes et tous les magistrats ne le traitassent avec la dernière rigueur ? Si vous êtes sages, vous sacrifierez donc Théramène à votre propre sûreté. Qu'il échappe, son impunité enhardit vos adversaires ; sa mort, au contraire, déconcertera tous les factieux dans Athènes et hors d'Athènes[16]. Théramène prit ensuite la parole, et soutint qu'il était innocent des crimes qu'on lui imputait. Bien loin de trahir le gouvernement, il avait fait tous ses efforts pour le sauver. Sans doute, il n'avait approuvé ni les arrestations arbitraires, ni les exécutions injustes ; il s'était opposé au désarmement du peuple, à l'emploi des troupes étrangères et à la spoliation des métèques. Mais toutes ces mesures, au lieu de fortifier le gouvernement, le précipitaient vers sa ruine. Théramène eut plus de peine à se justifier en ce qui concernait l'affaire des Arginuses et ses tergiversations politiques. Il essaya de rétorquer cette dernière accusation contre Critias : n'avait-on pas ru naguère cet austère oligarque tenter une révolution démocratique en Thessalie, et armer les penestes contre leurs maîtres ? Le sénat accueillit la défense de Théramène par un murmure favorable, et l'acquittement de l'accusé n'était pas douteux. Critias résolut alors de faire ce que nous appellerions aujourd'hui un coup d'État. Il sortit pour conférer un moment avec ses collègues ; il fit approcher cette jeunesse armée de poignards qu'elle ne cachait plus ; puis, rentrant dans l'assemblée : Sénateurs, dit-il, un magistrat vigilant doit empêcher ses amis de se laisser surprendre ; c'est un devoir que je vais remplir. Les citoyens que vous voyez, ajouta-t-il en montrant les jeunes gens armés, déclarent qu'ils ne souffriront pas qu'on laisse échapper un homme qui a ouvertement attaqué l'oligarchie. Les lois nouvelles ne permettent pas qu'on fasse mourir sans votre avis un des Trois-Mille ; mais en même temps elles abandonnent aux Trente le sort de ceux qui ne sont pas de ce nombre. J'efface donc Théramène de cette liste, et, en vertu de mon autorité et de celle de mes collègues, je le condamne à mort. Cette violence mettait le droit du côté de Théramène. Il s'élance vers l'autel de Vesta : Sénateurs, s'écrie-t-il, j'en prends à témoin les dieux et les hommes. Critias n'est pas libre de me retrancher d'une classe de citoyens, ni moi ni celui d'entre vous que sa haine poursuivra. Qu'on nous juge, vous et moi, conformément à la loi que les Trente eux-mêmes ont portée. Malgré cette protestation, le héraut appelle les Onze ; ils entrent ; à leur tête parait le plus audacieux et le plus insolent d'entre eux, Satyrus. Voici Théramène que nous vous livrons, leur dit Critias ; la loi le condamne ; saisissez-vous de sa personne, et faites votre devoir. Aussitôt Satyrus et ses compagnons arrachent la victime de l'autel où elle avait cherché un asile. Théramène continuait d'invoquer les dieux et les hommes ; mais le sénat se taisait : il voyait près de l'enceinte du tribunal les pareils de Satyrus, qu'il savait munis de poignards. D'ailleurs, la place du sénat était remplie des satellites des tyrans. Comme on l'entraînait à travers la ville, Théramène s'efforçait, par ses accents plaintifs, d'émouvoir la multitude ; mis le peuple resta immobile comme le sénat. Quand le condamné fut arrivé au lieu du supplice, il se résigna à son sort, et retrouva même sa gaieté : après avoir bu la ciguë, il jeta en l'air ce qui restait dans la coupe : Voilà, dit-il, la part du beau Critias[17]. Par la mort de Théramène, la tyrannie des Trente était arrivée à son apogée : aussi ne devait-elle pas tarder à se briser. |
[1] Xénophon, Helléniques, II, 2.
[2] Diodore, XIII, 107.
[3] Xénophon, Helléniques, II, 2.
[4] Andocide, Discours sur les Mystères.
[5] Xénophon, Helléniques, II, 2.
[6] Plutarque, Lysandre.
[7] Xénophon, Helléniques, II, 2. — Plutarque, Lysandre.
[8] Xénophon, Helléniques, II, 3.
[9] Xénophon, Helléniques, II, 3.
[10] Plutarque, Lysandre.
[11] Xénophon, Helléniques, II, 3.
[12] Xénophon, Helléniques, II, 3.
[13] Lysias, Discours contre Ératosthène.
[14] Xénophon, Helléniques, II, 3.
[15] Εἰσὶ μὲν δήπου πᾶσαι μεταβολαὶ πολιτειῶν θανατηφόροι (Xénophon, Helléniques, II, 3).
[16] Xénophon, Helléniques, II, 3.
[17] Xénophon, Helléniques, II, 3.